Chapitre 3 : Un drôle de couple.

-Je suis très enchanté de faire votre connaissance ! J'ai été très étonné lorsque Séverus m'a fait part de son union avec vous... je dois dire que je ne m'y attendais pas du tout ! -Oui, je sais... je ne m'attendais pas non plus à ce que l'on se marie si rapidement !

Séverus regarda sa nouvelle épouse débiter ses mensonges devant Dumbledore, ébahit. Le vieil homme lui lança un regard malicieux avant de se replonger dans son accueil envers Constance.

-Et puis-je savoir quelle est votre occupation ? -Oh et bien je travaille dans une librairie de Londres sur le Chemin de Traverse. -Chez Fleurie et Botts ? Lui demanda Dumbledore. -Non, c'est Carpentras Adis. -Ah je vois... Répondit le directeur en écarquillant un sourcil.

Séverus soutint le regard de son mentor car il connaissait ce magasin. Il n'était pas vraiment du "bon" côté du chemin de Traverse, mais plutôt du côté de l'Allée des Embrumes. Constance ne semblait pas s'en préoccuper.

-C'est le propriétaire qui m'y a accueilli, il connaît mon père. -Madame, je tiens à être clair. Nous ne dispensons pas de cours de Magie noire ici, alors je vous demanderais de ne pas parler de vos activités aux élèves s'il vous arrivait d'en croiser... -Ne vous inquiétez pas, je ne vends pas que des livres sur la Magie noire... et je n'ai aucunement l'intention de parler de mon activité à vos élèves...

Le ton de Constance était doux mais stricte. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, cela allait sans dire. Dumbledore lança un regard à Séverus, lui signifiant qu'il fallait être prudent.

-Séverus, peut-être devriez-vous emmener votre jeune épouse voir vos appartements... vous devez être exténuée... -Ca va pour le moment, merci ! Le temps n'est plus à la chaleur... Lui répondit aimablement Constance. Par contre, j'ai vu que vous aviez un immense parc, j'aimerais bien aller le visiter... si vous n'y voyez pas d'inconvénient ! -Non, bien sûr ! Faites comme chez vous... mais je dois vous dire que les élèves vont certainement vous poser des questions s'ils vous croisent, je serais vous, j'éviterais de trop me faire voir... -Ne vous inquiétez pas, cela ne me dérange pas qu'ils me parlent et rassurez-vous, je ne leur parlerais pas de mon activité... Vous venez ? Demanda Constance à Séverus, le surprenant quelque peu. -Je... j'ai encore quelque chose à faire avant... Je vous rejoindrais plus tard. -Ah ? Très bien. Dans ce cas... Au revoir professeur, j'ai été ravie de faire votre connaissance. -Moi de même chère madame. Je vous souhaite une agréable promenade ! Ne vous inquiétez pas, je vous libère votre époux le plus rapidement possible. -Ne vous privez pas de ses services pour moi !

Constance avait dit cela en jetant un coup d'?il à Séverus, ce qui le surprit, surtout la lueur malicieuse qui s'en dégageait. Les deux hommes saluèrent la jeune femme avant que celle-ci ne sorte du bureau du directeur. Une fois qu'ils furent assurés qu'ils étaient seuls, Séverus s'empressa de discuter avec Dumbledore.

-Vous voyez à quel point cela est risqué ! Elle est trop impulsive et mène sa mission parfaitement. Vous avez vu comme elle a monté ses mensonges ! -Je le sais Séverus... je le sais. Je ne suis pas plus rassuré que vous. Mais il va pourtant falloir que nous réussissions à la mettre de notre côté. Elle a l'air déterminé. Il va donc falloir lui faire perdre ses illusions. Il faut éviter que vous ne cédiez à ses avances, car c'est bien ce qu'elle fait d'après moi. -Mais je n'en n'ai aucunement l'intention. -Je sais Séverus, mais rappelez-vous, vous avez une mission commune et elle doit certainement être pressée de la terminer au plus vite. Elle va sûrement utiliser divers moyens pour arriver à ses fins. -Ne vous inquiétez pas, je crois que je viens d'avoir une idée... -Quelle idée ? -Qui pourrait retarder la mise en place du plan de Voldemort si jamais ma charmante épouse se décidait à mettre en pratique ce que souhaite notre "Maître"...

Pendant ce temps, Constance arrivait au niveau du hall d'entrée où se trouvaient quelques élèves. Ils la regardèrent passer, étonnés de voir une telle personne en ces lieux et la virent s'éloigner dans le parc. Elle se promena aux environs et aux abords du lac en observant les élèves de loin. Eux aussi l'observaient. Que pouvait bien faire cette ravissante femme au bord du lac à se promener ainsi ?

-Profitez bien de la paix qui règne ici mes chéris... ça risque de ne pas durer éternellement... Se dit-elle.

Constance paraissait calme et sereine en apparence, mais à l'intérieur bouillait une anxiété comme jamais elle n'en n'avait connu.

-Comment je vais faire ce soir moi ? Il va vouloir terminer ça rapidement pour que le "Maître" soit satisfait... Je suis mal partie, il faut que je sois plus distante avec lui ou sinon, je vais finir par donner ce qu'il veut à Voldemort... Il est hors de question que cet homme mette la main sur moi... pourquoi est-ce que ce n'est pas Estilia qui a pris ma place ? Je savais que je le regretterais ! -Belle journée n'est-ce pas ?

Constance se tourna, le c?ur battant à tout rompre. Un homme de taille démesurée se tenait devant elle et lui souriait à travers les poils de sa barbe hirsute.

-Rubéus Hagrid. Je suis le gardien des clefs à Poudlard. Enchanté de vous rencontrer, vous êtes ? -Oh ! Constance. Constance Erwi... Rogue. -Vous êtes de la famille au professeur Rogue ? Demanda Hagrid, surpris. -Je suis sa femme.

Les yeux du demi géant exprimèrent son étonnement.

-Je ne savais pas qu'il était marié. -Nous venons tout juste de nous marier... Mais dites-moi, vous le connaissez bien ? -Bien, non. Je ne le vois que rarement... Je ne dirais pas qu'il est très bavard, au contraire. La preuve, il ne nous a jamais parlé de sa fiancée ni de son projet de mariage. C'est vraiment très étonnant ! Enfin, peut-être que vous réussirez à lui donner le sourire, lui qui ne l'a jamais sur les lèvres ! -Vraiment ? Lui demanda Constance qui râlait intérieurement pour avoir hérité d'un mari grincheux. -Mais je suis sûr qu'il sourira rapidement avec une personne telle que vous... -Si vous le dites ! -Vous êtes là ! Lança une voix derrière Hagrid que Constance reconnut sans peine.

Le demi géant se poussa pour laisser la place à Séverus.

-Bonjour professeur Rogue. Je viens de faire connaissance avec votre charmante épouse. Vus êtes un sacré cachottier dites-moi ! -Oui... excusez-nous... -Oh ! Certainement ! Au revoir madame ! Lança Hagrid à Constance dans un large sourire.

Il s'éloigna et laissa Séverus et son épouse seuls.

-Il est gentil dites moi. C'est un demi géant ? Demanda Constance en le regardant s'éloigner. -Oui... Mais il vaut mieux éviter de discuter avec lui, il ne tient pas sa langue dans sa poche... -Ah ? Alors, vous avez terminé votre réunion avec le professeur Dumbledore ? -Oh ! Oui. Tout est arrangé. Il ne se doute pas de ce que nous a confié notre Maître. Il avait quelques appréhensions concernant notre mariage mais j'ai réussi à le faire changer d'opinion. -Très bien... Vous me faites visiter ? Lui demanda-t-elle. -Je pensais que vous connaissiez Poudlard ? -De l'extérieur seulement. Je n'ai jamais été à l'intérieur. J'ai fait mes études à Durmstang. -Je voulais vous poser une question... Lui demanda Séverus, un peu hésitant à le faire. -Laquelle ? -Quel âge avez-vous ? Je ne veux pas être indiscret mais je suis étonné de voir une aussi jeune femme rejoindre les rangs de Lord Voldemort. -Il n'y a pas de quoi être gêné ! J'ai 24 ans. Vous, je dirais que vous avez près de 40 ans, je me trompe ?

Séverus fut surpris et choqué qu'elle lui annonce son âge de la sorte. Il acquiesça cependant. Elle lui sourit mais se reprit aussitôt.

-Et bien, voudrez-vous me faire la visite ? Lui demanda-t-elle finalement. -Bien sûr...

Ils avancèrent dans le parc, Séverus sentant les regards des quelques élèves encore présent dans le parc qui regardaient leur professeur de potions déambuler en compagnie de la jeune femme. Tout au long de leur balade, Séverus et Constance firent plus ample connaissance, les deux mentant bien entendu sur leurs origines ou leur vie en général. Ils avaient tous deux une couverture qu'ils ne voulaient pas révéler. Séverus, celle de Dumbledore et Constance, celle que lui avait confiée Voldemort. Ils arrivèrent rapidement à l'intérieur et Séverus la conduisit aux cachots.

-Vous vivez dans les sous-sols ? Lui demanda-t-elle, un peu anxieuse. -Oui... je suis le directeur des Serpentards qui se trouvent également aux sous-sols. -Ah.... Répondit-elle, étonnée et assez réticente.

Ils descendirent les marches et arrivèrent devant un large couloir où la lumière se faisait plus rare.

-Voici la salle commune des Serpentards. Lui dit-il en indiquant avec son doigt un mur qui ne ressemblait pas du tout à une entrée.

Ils continuèrent et passèrent par la salle de classe et le bureau de Séverus avant de gagner les appartements du professeur de potions. La porte qui menait à sa chambre était fermée par un mot de passe et une clef qu'il s'empressa de lui donner.

-Aconit.

Il entra sa clé dans la serrure et ouvrit la porte. Il fit passer Constance devant lui et la laissa regarder autour d'elle. Ses affaires avaient déjà été portées là, empilées dans un coin de la pièce. Constance jeta un coup d'?il alentour et curieusement se tourna vers Séverus et lui dit dans un large sourire.

-C'est drôle, je me croirais chez moi ! -Pardon ? Lui demanda Séverus, choqué d'un tel enthousiasme. -Si, je vous assure, la demeure de mon père a des pièces identiques à celle- ci. Aussi froides et à la fois... envoûtantes...

Séverus resta quelques secondes à la détailler du regard puis se souvint qu'elle était également adepte de la magie noire, ce qui faisait qu'elle appréciait le côté lugubre de ses appartements, qu'il avait pourtant amélioré... Constance s'avança un peu plus dans la chambre et Séverus la laissa regarder plus en profondeur ses nouveaux appartements. Elle était très curieuse et ne se gêna pas pour ouvrir toutes les portes qu'elle trouvait.

-Ah, je crois que c'est votre laboratoire privé, je me trompe ? Lui demanda- t-elle en ouvrant une porte qui renfermait un local aménagé par Séverus pour ses potions. -Non, vous avez raison... La salle de bain se trouve dans le fond de la chambre. Lui dit-il en lui désignant la porte du fond.

Constance passa devant le lit, une pointe d'appréhension à la vue de celui-ci et elle essaya de l'ignorer en se dirigeant vers la porte. Elle l'ouvrit et découvrit le seul endroit qui soir éclairé de la sorte et incroyablement propre. Elle fit un rapide tour, notant la grandeur de la douche et l'espace dont elle allait disposer à présent. Ce n'était pas immense, mais suffisamment grand. Séverus restait dans la chambre et attendit qu'elle ressorte. Une fois dehors, elle le regarda et changea son regard de direction, celui-ci se posant accidentellement sur... le lit. Un silence gênant s'installa entre les deux adultes, mais tous deux ignoraient que l'autre était aussi gêné que lui ou elle.

-Trouve quelque chose avant qu'elle ne décide de faire ce qu'elle a en tête... Se dit Séverus.

Il la regardait, ne sachant ce qu'elle avait l'intention de faire avec son regard étrange.

-Voudriez-vous du thé ?

Ce fut la seule chose qui lui vint à la bouche. Mais cela parût faire réagir la jeune femme qui lui sourit.

-Oui, volontiers...

Séverus fit apparaître une théière fumante et deux tasses sur la table qui se trouvait devant la cheminée. Constance s'assit sur l'un des fauteuils et prit la tasse qu'il lui tendait.

-Travaillez-vous toute la journée à la librairie ? Demanda-t-il, histoire d'engager la conversation, bien que cela ne soit pas dans ses habitudes. -Oh ! Oui... Je commence le matin vers dix heures et je rentre vers six heures. Mais il m'arrive de rester plus tard certains jours. Ne vous inquiétez pas si vous ne me voyez pas rentrer avant dix heures parfois. -Dix heures ? Qu'est-ce que vous faites, des salons de lecture de Magie Noire ?

Constance eut un petit rire, ce qui étonna Séverus. Il ne faisait jamais rire...

-Pas vraiment, disons que je dois classer et remettre de l'ordre dans la boutique. En parlant d'ordre, vous savez que nous devons aller faire un "nettoyage" à l'université la semaine prochaine ?

Séverus l'observa attentivement.

-Oui, je le sais. Je ne savais pas que vous alliez être présente. -Si, notre Maître m'a demandé de vous suivre lorsqu'il y aura des "sorties". -Vous allez m'accompagner à chaque fois ? Lui demanda-t-il, inquiet. -Il faut croire que oui... Mais changeons de sujet. Parlez-moi de vous, après tout nous sommes mariés mais je ne connais rien de vous. -Je ne crois pas que ma vie soit riche en rebondissements... -Mais si ! Allez-y !

Séverus dû donc parler de sa vie avant de connaître Constance et tout ce qu'il lui était arrivé, des blagues faites par les Maraudeurs contre lui, en passant par sa scolarité à Poudlard, à son adhésion au clan des Mangemorts, et toutes sortes de choses plus diverses les unes que les autres.

-Je ne trouve pas que votre vie ne soit pas riche en rebondissements ! Comme les blagues de ce Sirius Black... -Il n'y a que lui qui trouvait cela amusant. Lui et ses "amis". Vous savez tout de moi, parlez-moi de vous... -Très bien. Alors comme vous le savez, j'ai suivi mes études à Durmstang et j'ai été élevée par mon père. Il est repartit en Angleterre quand j'avais dix-huit ans et j'ai vécu seule là-bas jusqu'à l'année dernière. Mon père m'a fait revenir auprès de lui, me disant que celui qu'il avait attendu depuis si longtemps était enfin revenu depuis quelques années maintenant. Je n'avais pas compris au début et quand je suis arrivée en Angleterre, il m'a proposé de m'allier à celui qui permettrait à la race des sorciers de sangs purs d'éliminer les sangs de bourbe. Ayant été à Durmstang, j'étais ravie car il n'y a pas de sangs de bourbe là-bas. Et mon père m'a présenté à notre Maître en qui j'ai une grande confiance aujourd'hui...

Un coup frappé au carreau de la chambre les interrompit. Séverus se leva et vit qu'un vautour attendait près de la fenêtre.

-Je crois que le Maître nous envoie quelque chose... Lança-t-il à Constance.

Il se leva et alla ouvrir à l'oiseau qui le fixait de ses yeux noirs. Il tenait une boîte entre ses serres que Séverus lui prit. Une fois débarrassé de son colis, le vautour s'envola sans plus attendre. Séverus lut la carte accrochée au paquet.

-Un présent venu tout droit de Belgique... -Un cadeau ? Demanda Constance, surprise. -De Lord Voldemort lui-même.

Il lui tendit la boîte et Constance s'empressa de l'ouvrir, amatrice de cadeaux comme elle l'était.

-Oh ! Des chocolats ! Sublime ! Lança-t-elle une fois qu'elle eut ouvert. -Des chocolats ? S'étonna Séverus.

Constance lui tendit la boîte.

-Prenez-en un ! -Non merci... je n'aime pas le chocolat. -S'il vous plaît ! Après tout c'est notre Maître qui nous l'envoie !

Constance lui faisait une mine implorante à laquelle il ne put résister. Mais qu'est-ce qui lui arrivait de se plier à ses caprices maintenant ? Il prit un des chocolats dans la boîte en le regardant d'un ?il suspect. Constance se servit également et mordit dans le sien. Séverus l'imita et prit une mine dégoûtée. Décidément, il avait horreur du chocolat et celui-ci avait un arrière goût indéfinissable.

-Vous n'aimez vraiment pas ! Lui lança Constance en souriant devant sa mine. -Vraiment, non... -Ce n'est pas grave ! Ils ne sont pas perdus de toute façon ! -Il va bientôt être l'heure du dîner, nous ferions mieux d'aller dans la grande salle. -La grande salle ? -C'est le lieu où nous prenons nos repas, professeurs et élèves. Normalement, les professeurs mariés ne mangent pas dans la grande salle mais étant donné que je suis le directeur des Serpentards, je me dois d'être présent, ma femme également. -Très bien, allons-y dans ce cas, lui dit Constance d'une voix peu entraînante.

La jeune femme se leva et Séverus fit disparaître les accessoires pour le thé. Ils sortirent de la chambre et se rendirent à la grande salle. Arrivés là-bas, Séverus lui attribua la place qui était voisine à la sienne. Constance voyait des élèves rentrer par les doubles portes et qui l'observaient.

-Ne vous inquiétez pas, la curiosité les dépassera. Lui dit Séverus à l'oreille.

Constance le regarda et tentât de lui sourire. Mais plus les élèves entraient, plus ils la regardaient. Et s'ils arrivaient à savoir qu'elle était ici pour une mission très "spéciale" ? Elle ne s'imaginait pas leur dire "oui, je suis là comme mère porteuse de votre prof de potion pour donner mon fils à Voldemort !" Cela risquait d'être dur de leur cacher la raison à sa présence ici.

-Dumbledore va leur expliquer la raison de votre présence ici, reprit Séverus.

Elle le regarda à nouveau. Son c?ur battait la chamade mais ce qu'elle ne savait pas c'était que son "époux" était aussi anxieux qu'elle. Lorsque tous les élèves furent assis, Dumbledore se leva et réclama le silence.

-Chers élèves, c'est avec joie que j'ai le plaisir de vous annoncer la venue d'une nouvelle personne dans notre école. Vous ne la verrez que très rarement mais elle fait dores et déjà partit de Poudlard. Je vous demande d'accueillir Mme Constance Rogue, la femme du professeur Rogue.

Des exclamations de stupeur peu discrètes de la part des élèves se firent entendre un peu partout. Constance pouvait entendre des réflexions du genre "Sa femme ? On dirait une élève !", "Il l'a mise sous imperium ou quoi ?","la pauvre... sûr que c'est un mariage arrangé..." Elle était vraiment mal maintenant. Elle prenait pleinement conscience que sa mission venait de commencer et qu'elle ne pourrait plus reculer. Elle regarda en direction de Séverus, cherchant un peu de compassion dans ses yeux mais celui-ci était devenu à nouveau distant. Peut-être était-ce dû aux réflexions qui parvenaient jusqu'à lui ? Elle resta silencieuse tout le long du repas, un n?ud la serrant dans l'estomac. Et plus l'heure passait, plus elle redoutait le prochain moment où elle serait seule avec... lui.

A la fin du repas, Séverus présenta sa nouvelle épouse à ses collègues, très intéressés de voir cette jeune femme ici subitement. Les Serpentards vinrent également aux nouvelles lorsque leur directeur et sa femme se rendirent à leurs appartements. Il fut obligé de leur présenter Constance qui les regardaient d'un ?il perplexe. L'un d'entre eux attira son regard. Elle avait déjà vu cette tête là quelque part, mais où ?

-C'est Drago Malefoy... lui dit Séverus en se penchant à son oreille alors qu'elle observait le jeune homme. -Je savais que j'avais déjà vu cette tête quelque part... -Nous y allons ? Je dois faire quelque chose... pour demain. -Vous travaillez un samedi ? -Non, c'est juste pour... vous-savez-qui... -Ah ? D'accord...

Constance suivit son époux en saluant les élèves de ce dernier. Ils se retrouvèrent seuls à nouveau et Séverus ferma la porte. Elle restait debout, face à la cheminée et attendant la suite des évènements, bien plus timide que lors de son arrivée. Elle était anxieuse comme jamais elle ne l'avait été. Elle l'entendit s'approcher d'elle et fit volte face.

-Je dois préparer une potion... Je vous laisse vous mettre à votre aise. Mais je préfère vous faire part de ce que je pense être "honorable" pour vous. Je ne souhaite pas vous brusquer, alors il vaut mieux que nous nous habituions l'un à l'autre avant de faire quoi que ce soit...

Il n'en revenait pas lui-même d'avoir dit ça. Il avait réussit à la devancer sur quoi que ce soit ! Et cela avait l'air de fonctionner puisque Constance écarquilla un sourcil.

-Oui, je comprends... Merci de me laisser du temps.

Séverus s'éloigna et alla dans son laboratoire préparer sa potion.

-Ouf ! J'ai bien crû qu'il allait me dire qu'il fallait se dépêcher de faire ça ! Se dit Constance en soufflant.

Elle n'attendit pas plus longtemps et se déshabilla pour passer sa chemise de nuit et se mettre au lit. Elle allait devoir partager SON lit mais au moins, elle ne sentirait pas SES mains sur son corps... du moins pour le moment...

Séverus, pendant ce temps, terminait sa potion et s'empressa de la boire avant que Constance ne vienne fouiner par ici s'il lui en prenait l'envie. Il regarda longuement la fiole, sachant que ce qu'il allait faire risquait de lui ôter tout espoir de voir un jour sa propre descendance devant lui, mais le risque était trop grand à présent pour faire marche arrière. Il vida la fiole et la reposa sur sa table de travail. Il sentit une violente douleur au niveau du ventre qui le fit se contorsionner. Ce n'était pas normal. Cette potion était sans effet secondaire, hormis le fait de rendre la personne qui la buvait stérile, mais il n'aurait jamais dû en ressentir les effets... à moins que cela ne soit pas mentionné dans son livre ? Après tout, il ne l'avait jamais testée ni réalisée... La douleur s'évanouit peu à peu et il se releva. Il rejoignit sa chambre, voyant que Constance était déjà couchée en lui tournant le dos. Il gagna sa salle de bain et prit une douche pour le débarrasser de toute cette anxiété et de cette moiteur qui lui collait. Une fois lavé, il passa sa chemise de nuit et alla rejoindre sa femme, prenant soin de ne pas la déranger en se plongeant dans les draps. C'était étrange a précaution dont il faisait preuve avec cette parfaite inconnue qui partageait sa couche. Il ne la connaissait que depuis quelques heures seulement mais il se sentait poussé vers une attitude protectrice envers celle qui était chargée comme lui de suivre la mission que leur avait donnée Voldemort, celle de s'unir contre leur gré afin de créer cette nouvelle "race" de sorciers, qui sèmerait des ravages d'ici quelques années si elle parvenait à exister. Mais étant donné ce que Séverus venait de faire auparavant, cela avait toutes les chances d'échouer de son côté, à moins qu'un caprice du destin ne produise le contraire...