Chapitre 4 : Les doutes de chacun.

Séverus s'éveilla avec une étrange sensation sur le torse. Comme quelque chose de chaud posé sur lui. Il ouvrit les yeux et s'habitua à la lumière qui fusait dans la chambre. Il se frotta le visage de la main pour se revigorer quelque peu. Il sentit quelque chose remuer sur sa poitrine. Il ôta sa main qui était posée sur ses yeux et écarquilla un sourcil. Il releva lentement la tête et regarda le bras qui reposait sur son buste. La personne à qui appartenait ce bras était serrée contre lui, la tête dans l'oreiller. Séverus n'apercevait que la chevelure brune aux reflets rouges, le visage étant complètement tourné vers l'autre côté du lit. Pourtant, elle était si proche de lui qu'il sentait la chaleur de son corps à travers sa chemise de nuit. Il prit délicatement le bras qui reposait sur lui et le posa le long du corps de la jeune femme, s'extirpant du lit le plus doucement possible. Il se releva et regarda Constance en train de remuer la tête pour la tourner vers son côté. Elle était encore endormie et remuait, c'était tout. Elle remonta le bras qu'il venait juste de déplacer, vers le haut et il put la voir. La Marque luisante sur son avant bras. La Marque qui lui rappela la raison pour laquelle cette jeune femme se trouvait dans son lit. Il se ressaisit et s'éloigna du lit pour aller se préparer dans la salle de bain. Lorsqu'il revint, il vit qu'elle se réveillait lentement en grommelant.

-Hummmm ! Eteint la lumière... Dit-elle en passant sa tête sous son oreiller.

Cela fit sourire Séverus qui attrapa sa robe de sorcier pour la passer sur ses épaules. Tout à coup, Constance se releva dans un bond et s'assit sur le lit, affolée, les cheveux en bataille sur son visage. Séverus s'approcha et attendit qu'elle reprenne son souffle. Lorsqu'elle le vit, elle cligna d'abord des yeux et regarda autour d'elle. Elle paraissait perdue ce matin.

-Bonjour... Lui dit Séverus lentement, ne sachant pas de quelle humeur elle était le matin au réveil.

Elle lui lança un regard qui signifiait clairement "je ne parle pas au réveil", et il préféra aller mettre ses chaussures. Constance bâilla longuement en s'étirant et se gratta la tête en se levant. Apparemment, elle n'était plus perdue et elle faisait tout comme à ses habitudes à son réveil. Elle chercha sa robe de chambre, la passa et mit ses pantoufles.

-Je vais à la grande salle prendre mon petit déjeuner. Vous n'aurez qu'à m'u retrouver quand vous serez prête... Lui dit Séverus en se relevant, étant finalement prêt. -Hummm hummm... Lui dit Constance sans ouvrir la bouche.

Apparemment, elle n'était vraiment pas du matin, ce qui allait être charmant pour la suite ! Séverus la regarda une dernière fois avec une mine de totale incompréhension face à ce changement d'attitude qui lui donnait des airs de petite fille au réveil, et sortit finalement de la chambre. Constance changea alors du tout au tout.

-Et moi qui croyais que je rêvais ! C'est pas possible, j'ai dormi dans le même lit que lui ! Lança-t-elle à qui voulait l'entendre en se tenant la tête. Mais qu'est-ce que je fais ici ? J'espère qu'il en a pas profité cette nuit ! Si ça se trouve, il m'a fait tout un baratin hier soir et il en a profité ! Raahhhh !

Elle se dirigea vers le local qu'il avait à côté et regarda les fioles sur le plan de travail. Elle vit une des bouteilles à côté d'un livre qu'elle prit. Un livre de potion, bien entendu ! Elle le feuilleta et son regard se posa sur la recette d'un philtre d'amour.

-Oh non ! J'espère qu'il ne va pas me faire ce coup là pour arriver à ses fins ? Il va falloir que je prenne garde à tout ce qu'il va me proposer...

Son regard se porta vers l'étagère contre le mur du fond. Elle s'en approcha et regarda une fiole qui avait l'air dissimulée derrière les autres.

-Qu'est-ce que c'est ? Se demanda-t-elle en prenant la fiole qui avait un aspect étrange.

Elle l'ouvrit et sentit l'odeur lui arracher les narines.

-Pouah ! Mais c'est une infection ce truc ! Qu'est-ce que c'est que ça ? Du poison ? -C'est un contre poison, lui dit une voix derrière elle.

Constance faillit lâcher la fiole tant elle avait eu peur. Elle se retourna et découvrit Séverus qui l'observait.

-Je suis désolée, je regardais juste. Lui dit-elle en reposant la fiole. -Il n'y a pas de mal, mais vous devriez éviter de regarder dans mon laboratoire. Il y a des substances dangereuses et je ne voudrais pas que vous soyez accidentée pour une simple « erreur » de manipulation.

Constance baissa les yeux, se sentant légèrement mal à l'aise devant le regard que lui tendait Séverus. Un regard mêlé de curiosité et de suspicion. Il lui tendit la main, l'invitant à sortir. Mais elle préféra l'éviter et sortit sans aide, passant devant son époux. Séverus en profita pour vérifier si ses fioles n'avaient pas bougé de place ou s'il en manquait une par le plus grand des hasards. Il entendit la porte de la salle de bain se verrouiller et quelques secondes plus tard, l'eau de la douche couler. Il prit le livre que Constance venait de regarder quelques secondes auparavant et l'emmena avec lui jusqu'à son bureau. Il valait mieux être prudent, si jamais Constance apprenait ce qu'il venait de faire, elle ne se ferait pas prier pour aller le reporter à Voldemort. Il avait eu un pressentiment en partant vers la grande salle et était revenu pour enlever la moindre trace de ce qui pourrait prouver sa trahison et la potion qu'il avait réalisée la veille en était une. Il repartit donc vers son bureau pour déposer son livre et partit vers la grande salle pour pouvoir prendre son petit déjeuner. Quelques minutes après qu'il ait commencé son petit déjeuner, Constance arrivait à ses côtés. Elle resta silencieuse et regarda les plats disposés devant elle.

-Ah mais voilà nos jeunes mariés ! Comment allez-vous ?

Le professeur Chourave s'approchait derrière Constance et la prenait par les épaules dans un geste d'affection. La jeune femme écarquilla les sourcils face à cet engouement de la part de cette étrangère pour elle.

-Oulà ! Vous avez une petite mine. la nuit a-t-elle été longue ? -S'il vous plaît Emma, pourriez-vous nous laisser ? Lui demanda Séverus qui ne supportait pas ses débordements de bonne humeur. -Voyons, Séverus ! Il faut bien faire sourire votre femme ! On ne peut pas dire que vous soyez un bon exemple pour ça ! -Ecoutez, je ne vais pas gaspiller mon temps avec vous, alors allez vous occuper de vos plantes et laissez mon épouse tranquille ! -Ouh ! Très bien, j'y vais ! Mais je tiens à aller rendre visite à Madame pour éviter qu'elle ne perde le sourire à rester tout le temps à vos côtés !

Pomfresh s'éloigna en râlant et alla s'asseoir aux côtés de Mme Pomfresh, l'infirmière. Constance qui continuait de contempler son assiette se mit soudainement à rire devant l'air enjoué de la collègue de son mari. Séverus la regarda, étonné.

-Y a t-il quelque chose d'amusant ? Lui demanda-t-il, l'air sceptique. -Assez. Dites-moi elle est toujours comme ça ? Demanda-t-elle en le regardant. -C'est une commère, rien d'autre. Faites attention à elle, elle pourrait vous tirer les vers du nez au sujet de notre « mission » sans que vous vous en rendiez compte ! -N'ayez crainte, je sais tenir ma langue ! Et au pire si elle veut discuter, je m'arrangerais pour lui dire que notre couple va parfaitement. bien.

Séverus soutint son regard pendant un moment et retourna à son petit déjeuner. Une fois terminé celui-ci il s'adressa à Constance qui était en train de se resservir en gaufres.

-Je ne peux pas vous attendre, j'ai quelque chose à faire avec Dumbledore. -Vous jouez bien votre rôle d'espion à aller lui parler aussi souvent ! On pourrait presque croire que vous êtes réellement de son côté !

Séverus sentit une sueur froide le parcourir devant cette remarque et le regard soutenant que lui lançait Constance.

-Je joue mon rôle comme il se doit ! Si Dumbledore me réclame, je me dois de répondre à sa requête. ou je serais suspecté. -Je m'en doute ! Je ne vous retiens pas, je trouverais bien une occupation durant votre absence. Je vais aller faire un tour à la bibliothèque. -N'espérez pas trouver de livres sur la Magie noire, il n'y a que moi qui en possède encore quelques uns. -Je sais. Je n'avais pas l'intention d'en chercher. -Très bien, alors je vous souhaite une bonne journée. Je ne sais pas quand je vous reverrais.

Séverus se leva de son siège et la salua avant de quitter la grande salle, laissant son épouse à son petit déjeuner.

Rejoignant Dumbledore, il lui fit part de ce qu'il s'était passé et des soupçons qu'il avait sur Constance.

-Elle était en train de regarder mon laboratoire. et avait la potion de révélateur dans les mains. J'ai réussi à lui dire que c'était du contre poison. -Je vois. Et en ce qui concerne la potion dont vous m'avez parlée. -Je l'ai prise.

Dumbledore le regarda d'un air sceptique alors que Séverus fixait un point invisible devant lui.

-J'avais oublié le livre sur ma table de travail. je ne pense pas qu'elle l'ait lu. En tout cas, je l'ai enlevé tout de suite aussitôt qu'elle soit sortie du labo. -Son comportement est vraiment très étrange. Elle agit comme une jeune femme insouciante. Et vous dites qu'elle n'a rien tenté hier soir ? -Non, je ne sais pas pourquoi mais alors que je pensais la décevoir en lui disant que nous prendrions notre temps, elle a eu une réaction qui semblait. le contraire. Enfin d'après ce que j'ai pu voir dans ses yeux. A croire qu'elle était. rassurée. -Je vous l'ai dit, un mariage forcé peut être un traumatisme et elle agit comme le ferait n'importe quelle femme. Vous avez bien fait, je crois qu'elle est en effet rassurée. Elle est peut-être au service de Voldemort mais elle reste avant tout une femme. et elle possède ce que toutes recherchent. -C'est à dire ? -La protection et la sincérité. Je pourrais dire aussi l'affection et l'amour mais dans cette situation il n'en n'est pas question.

Séverus se mit à réfléchir. Réfléchir ? Mais à quoi ? Il n'y avait rien à réfléchir. Cette femme avait peut-être besoin de protection , mais cela n'était pas dans ses habitudes de protéger Et pourtant hier soir, il avait agi de façon très protectrice avec elle.

-Continuez d'agir comme vous le faites, je suis certain qu'elle finira par oublier sa mission. -Je l'espère.

Constance était dans la bibliothèque et lisait un ouvrage sur les peuples des pays étrangers et leurs rituels magiques lorsqu'elle entendit un coup frappé sur le carreau. Elle releva la tête et regarda en direction de la fenêtre.

-Hermès ? Comment m'as-tu trouvé ?

Elle regarda autour d'elle et s'approcha de la fenêtre. Elle l'ouvrit et caressa l'oiseau qui était posé sur le rebord.

-C'est Ed' qui t'envoie ? Il a message pour moi ?

Elle prit le rouleau de parchemin et caressa à nouveau le hibou.

-Je ne peux pas te garder ici.

L'oiseau secoua vivement la tête et piailla. -Quoi ? Il veut que je lui réponde ?

Constance regarda derrière elle et vit qu'il n'y avait personne aux environs. Elle déplia le parchemin et lut ce qu'il y avait d'écrit dessus.

« Tu l'as fait ? »

Constance secoua la tête en soufflant.

-Il est pas possible !

Elle prit une plume qui était sur sa table et inscrivit la
réponse à la question.

« Evidemment que je l'ai fait ! Cette question ! Non mais, je ne suis pas une fille de ce genre MOI ! »

Elle roula le bout de papier et l'accrocha aux serres de l'animal avant de lui caresser à nouveau la tête. Le hibou s'envola et piaillant et la laissa seule.

-Non je ne l'ai pas fait Ed'. et j'espère que je ne le ferais pas. Se dit- elle en sentant une boule se former dans la gorge.

Elle referma la fenêtre et se replongea dans sa lecture, gardant à l'esprit la mission qui lui avait été confiée par Voldemort. Elle resta enfermée dans la bibliothèque durant toute la matinée, ne voyant pas les heures défilées. Elle avait finalement trouvé un sujet passionnant sur une population au Brésil qui était adepte de Magie Noire. Elle sentit une présence derrière elle et elle se retourna.

-Oh ! Je ne vous avais pas entendu arriver. -Il est l'heure du repas, je suis venu vous chercher. Lui dit Séverus. -Déjà ? Lu dit-elle en regardant sa montre. Ah, oui, je n'avais pas vu le temps passer. Très bien, je vous suis.

Constance alla ranger son volume et sortit en compagnie de son époux pour aller prendre le repas dans la Grande Salle.

Quelques semaines passèrent sur ce rythme, Constance travaillant à la librairie, Séverus ne s'en préoccupant pas et la voyant uniquement le matin au réveil et le soir après que les cours se soient terminés. Quelques soirs, Constance rentrait plus tardivement, vers dix heures, comme elle le lui avait dit. Séverus s'occupait pendant ces moments de « solitude » retrouvée dans son bureau ou son laboratoire. Un de ces fameux soirs où il rentrait de son bureau, il fut surpris de voir de la lumière provenant de la salle de bain dans sa chambre. Il n'était pas encore l'heure où Constance devait rentrer et il était certain de ne pas avoir laissé de source de lumière en sortant de sa chambre. Il s'avança pour ouvrir la porte mais celle-ci lui résista.

-Constance ? Vous êtes là ? Demanda-t-il à travers la porte. -Oui oui. Lui dit la voix de son « épouse » à travers la porte de la salle de bain.

Il y avait quelque chose d'étrange dans sa voix, comme de la panique.

-Vous allez bien ? -Oui oui, j'ai juste un peu mal à la tête. je. je sors de ma douche et j'arrive.

Séverus resta pensif pendant un instant et lui répondit.

-Très bien. voudrez-vous du thé ? -Euh. oui merci.

Séverus s'éloigna de la porte et alla préparer la théière et les tasses. C'était bien un des rares moments où ils restaient ensemble -hormis lors du coucher- et se parlaient. Voldemort ne s'était pas encore manifesté pour prendre des nouvelles concernant l'avancée de leur « mission ». L'opération qui avait été prévue dans l'université avait été annulée à la dernière minute à cause d'un incendie qui s'était déclaré étrangement dans ce bâtiment, faisant sortir tous les étudiants en magie de leur lieu de scolarité. Les raisons de l'incendie n'avaient pas été éclaircies pour le moment. Lorsque Constance sortit de la salle de bain, elle portait son peignoir par dessus sa chemise de nuit. Elle avait l'air épuisé, ce qui lui tirait les traits de son visage naturellement charmant. Elle s'assit dans son fauteuil et prit la tasse de thé fumant que lui tendait Séverus.

-Vous avez l'air exténué. Il y avait autant de travail que cela ce soir ? -Vous ne pouvez pas vous imaginer. -Je ne me l'imagine pas en effet ! Lui dit Séverus en s'asseyant à son tour. -Il y avait tant de bazar dans cette boutique après le passage d'un groupe de sorciers qui s'est penché sur la lecture des livres tout en haut des étagères, que j'ai dû tout remettre à sa place. -Vous ne pouvez pas le faire le matin en ouvrant votre boutique ? -Non. tout doit être propre à l'ouverture. Alors, comment s'est passée votre journée de cours avec vos élèves ? -Comme d'habitude. J'enseigne à des incapables qui font n'importe quoi dans un art aussi subtile que celui des potions.

Constance écarquilla un sourcil et reposa ensuite sa tasse en l'observant quelques secondes.

-Qu'y a-t-il ? -Rien. Je suis juste fatiguée. Je crois que je vais aller me coucher. Vous m'excuserez ? -Bien sûr. Bonne nuit. -Bonne nuit.

Constance se dirigeait vers le lit lorsqu'un coup frappé sur la fenêtre la fit se retourner. Séverus se leva et alla ouvrir le carreau. Le vautour le regarda de ses yeux froids et Séverus décrocha le papier de la patte de l'oiseau, qui s'envola aussitôt après.

-Je crois que Voldemort va vouloir nous voir.

Constance se rapprocha de lui et attendit de savoir de quoi il en retournait. Séverus déplia le rouleau et son visage afficha de l'inquiétude.

-Quoi ? Qu'est-ce qu'il veut ? Lui demanda Constance. -Tenez.

Il lui tendit le bout de papier et Constance le lut.

-Mes chers sujets, je souhaite vivement faire le point sur votre « relation » jeudi soir prochain. Madame, vous ne verrez aucun inconvénient à ce que vous vous fassiez suivre par l'infirmière que je vous aurais attribuée. En espérant que lors de votre visite vous me fassiez part de ce que j'attends de votre part, je vous souhaite une bonne continuation dans la vie de votre couple...

Constance déglutit bruyamment. Une infirmière qui la suivrait ? Devait-elle comprendre ce qu'elle croyait ? Dans ce cas, la situation devenait très « chaotique », car si l'infirmière la suivait réellement, elle verrait qu'il ne s'était rien passé entre son époux et elle. Elle regarda Séverus qui paraissait aussi embarrassé qu'elle.

-A ce que je vois. il est impatient de voir son plan en route. Dit-elle d'une voix peu assurée.

Ce changement soudain dans l'attitude et la voix de Constance fit réagir Séverus. Elle ne semblait pas aussi attachée que ça à sa mission. D'ailleurs en y repensant bien, elle n'avait pas cherché à l'amadouer pour pouvoir suivre la mission. Pouvait-elle être aussi traumatisée que cela par son mariage forcé, comme avait indiqué Dumbledore ?

-Il faut que je sache quelque chose Constance.

La jeune femme le regarda dans les yeux, perplexe.

-Avez-vous. envie de suivre le plan de Voldemort.

Elle eut un instant de panique, comme prise au piège. Voilà qu'il lui posait la question qu'elle redoutait autant que lui redoutait la réponse, sans qu'elle le sache.

-B. Bien sûr, mais je ne me sens pas. prête à faire. ça.

Séverus acquiesça en replongeant dans ses pensées. Il avait la réponse qu'il voulait : elle était littéralement paniquée à cette idée. Il devait jouer sur sa peur et l'inciter à continuer dans ce sens.

-Ne vous inquiétez pas, nous ne ferons rien tant que vous ne serez pas prête. Nous expliquerons à notre Maître que nous essayons mais que rien n'a encore fonctionné. -Je ne sais pas s'il nous croira, en plus son infirmière va me suivre et je pense qu'elle trouvera rapidement que nous n'agissons pas réellement comme. un couple devrait le faire. -Pourquoi avez-vous accepté de faire cela si vous ne voulez pas ? -Parce que vous pensez que j'ai eu le choix ? Je suis au service de Voldemort tout comme vous l'êtes. il a choisi ses sujets pour faire cette mission et je n'ai pas pu me défiler. vous l'avez bien vu, je l'ai appris en même temps que vous que nous devrions faire l'enfant que notre Maître choisirait comme héritier de ses pouvoirs.

Constance s'était soudainement énervée, la pression qu'elle subissait depuis quelques temps s'expulsant d'elle. Séverus vit alors que ce sujet de Voldemort n'appréciait pas d'être au service de Voldemort. Ce que Constance remarqua sûrement car son visage afficha une crainte devant lui. Elle attrapa son bras et le supplia presque de ses paroles.

-Je vous en prie, ne le dites pas à Voldemort. je ne veux pas lui désobéir. mais je. je ne peux pas.

Elle baissa la tête et se mit à pleurer, sa main toujours accrochée au bras de Séverus comme si elle voulait prouver son appartenance au même groupe dont elle faisait partie que lui. Séverus était plus que surpris par son attitude. Surpris et dérouté. Elle était plus qu'apeurée par sa mission, elle en était incapable. Voilà qu'il se retrouvait avec une de ses équipières » qui ne voulait pas réaliser la mission de leur « Maître ».

-Constance, calmez-vous. Je ne lui dirais rien.

La jeune femme leva la tête vers lui et le regarda, les yeux baignés de larmes. Séverus lui prit la main qui agrippait son bras et la pressa entre les siennes.

-Ne soyez pas inquiète. Voldemort n'en saura rien. -Vous. vous n'êtes pas comme eux. -Comme qui ? -Les autres Mangemorts.

Elle avait un regard encore plus pénétrant que d'habitude et cela déstabilisa Séverus, qui faillit bien lui révéler tout à son sujet. Mais il se ressaisit et essaya de la calmer, comme il aurait pu le faire -bien qu'il n'ait jamais été capable de consoler quiconque auparavant.

-Constance, je ne suis pas comme eux comme vous le dites mais je suis tout de même un Mangemort. Je sais ce que vous pouvez ressentir, je ne suis pas moi-même à l'aise dans cette situation. Je ne suis pas pressé comme l'est notre Maître et je suis sûr que je pourrais lui en toucher un ou deux mots jeudi prochain.

Il esquissa un bref sourire et relâcha l'étreinte de ses mains. Il l'emmena avec lui vers le lit et l'aida à s'allonger.

-Endormez-vous. cela ne sert à rien de continuer à vous inquiéter comme vous le faites. Nous saurons la suite des événements jeudi prochain.

Il la recouvrit et la laissa fermer les yeux avant de s'éloigner et d'aller dire à Dumbledore ce qui venait de se passer.