Chapitre 15 : Quand l'enfant paraît...

Séverus resta au chevet de Constance pendant plusieurs jours d'affilés. Il attendait un signe de sa part, qu'elle ouvre les yeux mais elle ne réagissait pas au son de sa voix. Cela faisait plus de trois jours qu'elle n'avait pas bougé et Séverus espéra que son état n'empirerait pas. Il pouvait à présent distinguer la forme ronde du ventre de sa compagne, appuyant la cruauté dont avait fait preuve le Seigneur des Ténèbres en allant contre la nature. Mme Pomfresh avait examiné Constance et en avait déduit qu'elle en était maintenant au cinquième mois. Heureusement que Séverus lui avait donné la potion sinon, elle aurait atteint rapidement les neufs mois de gestation. Mais cela avait aussi diminué ses facultés et avait rendu Constance inconsciente.

- Séverus, vous devriez aller vous allonger quelques heures, cela ne sert à rien de rester ici. - Non. Répondait simplement Séverus à chaque fois que Dumbledore venait le voir.

Séverus se contentait de tenir la main de Constance, se répétant en boucle qu'il n'avait pas écouté Dumbledore en faisant en sorte de seulement protéger Constance. il n'aurait jamais pensé mener la mission qu'on lui avait confiée, jusqu'au bout. Et pourtant en voyant l'état dans lequel était la jeune femme, il réalisait combien il avait eu une part importante à la mise en place du plan de Voldemort. Il n'aurait jamais dû l'embrasser ce soir-là. il savait qu'il ne le fallait pas mais elle avait été si apaisante qu'il avait succombé à son regard envoûtant et s'était penché vers elle sans le réaliser. Il ferma les yeux et somnola quelques instants.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il sentit la chaleur de la main qu'il tenait continuellement, remuer sous ses doigts. Il tourna la tête précipitamment et rencontra le regard émeraude de Constance. Il resta quelques secondes sans pouvoir bouger et finit par se jeter à son cou en laissant échapper les sanglots qu'il avait contenus jusqu'ici.

- Je suis désolé de t'avoir laissée. Lui dit-il en la ramenant contre lui, sa tête dans le creux de son cou.

Constance remonta lentement sa main dans le dos de son époux et le caressa pour remonter jusqu'à sa nuque.

- Ne le sois pas. tu n'y es pour rien. Lui dit-elle d'une voix faible.

Séverus releva la tête et la regarda en lui prenant la tête entre les mains, s'assurant qu'elle était bien éveillée devant lui. Il lui sourit et l'embrassa avidement. Constance lui sourit et le regarda une fois qu'il l'eut libérée de ses baisers en lui caressant la joue.

- Tu n'y es pour rien. Je suis vraiment heureuse que tu sois venus avant que la potion ne termine ce qu'elle avait commencé.

En disant cela, elle avait porté la main sur son ventre et avait baissé la tête. Séverus posa sa main sur la sienne et la rassura.

- Je te promets que je vais veiller sur toi. L'enfant arrivera plus tôt mais Voldemort ne mettra pas la main sur lui. - Combien de mois reste-t-il ? Demanda Constance. - A peu près quatre. -Alors qu'il en aurait fallu le double. qu'est-ce que ça aurait donné si la potion avait continué ? - N'y pense pas. Tu veux manger quelque chose ? Ca fait plusieurs jours que tu es allongée. - Je dois dire que j'ai un peu faim. - Je vais demander à ce qu'on t'apporte quelque chose et que Pomfresh vienne te voir. - Non ! Je ne veux pas. Dit-elle précipitamment. - Quoi ?! Il faut qu'elle t'examine. - Je. je ne veux pas d'infirmière. - Qu. Je comprend. Mais Pomfresh n'est pas comme cette infirmière, elle est très aimable et certainement plus douce qu'elle ! - Mais.

Séverus posa un doigt sur ses lèvres et secoua la tête.

- Veux-tu savoir si ton enfant est en bonne santé ou préfères-tu attendre quatre mois lorsqu'il sera là ?

Constance baissa la tête mais sourit.

- Je préfère ça. Je ne serais pas long. Lui dit-il en l'embrassant.

Constance le retint quelques instants avant qu'il ne s'éloigne et aille parler à Pomfresh qui accourut rapidement aux côtés de la jeune femme. Séverus jeta un regard en arrière et sortit de l'infirmerie.

Il alla prévenir Dumbledore que Constance s'était enfin réveillée et alla dire en cuisine qu'on apporte un plateau à son épouse. En revenant à l'infirmerie, il trouva Constance en train de parler avec Fletchus, son père. Elle était émue à souhait et le serrait de toutes ses forces.

- Séverus, pourquoi ne m'as-tu pas dit que mon père était en vie ? - Tout simplement parce que je ne savais pas qu'il était censé être mort. Lui dit-il en venant s'asseoir à ses côtés sur le lit.

Fletchus le regarda et expliqua la situation.

- Quand j'ai quitté Constance la dernière fois, je me suis précipité dehors pour aller vous prévenir. J'ai été repéré en train d'envoyer un hibou à Dumbledore et je me suis enfuis avant de me faire attraper. Je me suis dédoublé et j'ai fui pendant qu'ils attrapaient l'autre "moi". - Très ingénieux. c'est ce que vous disiez en parlant de dédoublé quand vous êtes arrivés ici. Lui dit Séverus. - Et je suis ravi que ma fille soit saine et sauve. Et je réalise que Voldemort avait fait une erreur. - Une erreur ? Demanda Constance. - Il ne se doutait pas que vous deviendriez aussi proche et que Séverus ferait tout pour te sortir de là. Il pensait en te mariant à lui que tu le détesterais mais qu'il finirait par t'amadouer et ne pas te provoquer un "blocage" qui est caractéristique de notre famille chez les femmes. Elles ne supportent pas d'être poussées à faire quelque chose. Ta mère était comme ça, tout comme ta grand-mère ! Voldemort ne pensait pas que son plan fonctionnerait de cette façon. Je suis heureux de voir que tu as enfin trouvé le bonheur ma douce Constance.

Constance lui sourit et le serra une dernière fois avant qu'il ne se prépare à partir.

- Fletchus ? Demanda Séverus. - Oui ? - Qu'allez-vous faire maintenant ? Je veux dire par rapport à votre statut de Mangemort ? - Et bien, je dois dire que rejoindre Voldemort après ce qu'il a fait n'est pas dans mes intentions et de toute façon, je suis déjà mort. Lui dit-il dans un sourire amusé. - Tu devrais aller parler à Eddy. Lui dit Constance. - Pas tout de suite. Je ne peux pas effacer autant d'années de souffrances comme ça. Je vous laisse, vous devez certainement avoir des choses à vous dire.

Fletchus s'éloigna et laissa Séverus et Constance seuls. Séverus passa son bras autour des épaules de sa femme et l'enlaça.

- Je suis vraiment heureuse que mon père soit ici. Lui dit Constance. - Je ne savais pas qu'il s'était dédoublé.

Constance se tourna vers lui et l'embrassa langoureusement.

- Qu'a dit Mme Pomfresh ? Lui demanda Séverus. - Que tout allait bien, mais qu'il faudrait s'attendre à ce que le bébé arrive plus tôt que prévu. Elle ne pense pas qu'il tienne jusqu'au neuvième mois. - Il sera en pleine santé j'en suis certain, avec la potion qu'il a prise, ses organes se développeront plus rapidement.

Il la serra contre lui et ils restèrent là à parler pendant un moment, jusqu'à ce que l'elfe de maison apporte son dîner à Constance. Il laissa Constance pour qu'elle se repose, la nuit étant pleine au dehors. Il alla dans sa chambre et prit une douche afin de se rafraîchir. Il passerait la nuit ici cette fois, Constance étant hors de danger. Il se coucha et ne mit pas longtemps avant de sombrer dans le sommeil. Il se réveilla cependant en sentant deux lèvres chaudes se poser sur les siennes.

- Constance ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Lui demanda-t-il en se relevant.

Mais Constance n'avait pas envie de discuter et le repoussa contre son oreiller.

- Tu n'es pas heureux de me voir ? Lui dit-elle en l'embrassant. - Tu devrais être dans ton lit à l'infirmerie. - Non, je devrais être dans mon lit avec mon époux et faire mon devoir d'épouse. Lui dit-elle en l'embrassant et en se débarrassant de sa chemise de nuit.

Trois mois passèrent, redoublant de vigilance pour Séverus qui voyait le ventre de sa compagne s'arrondir de plus en plus. Constance ne sortait plus sans lui, même dans le parc, ayant trop peur de tomber dans une embuscade organisée par Voldemort. Elle allait souvent le voir à la fin de ses cours, se sentant seule tout le reste de la journée.

- Pourquoi ne vas-tu pas à l'infirmerie discuter avec Pomfresh ? Elle est seule aussi, tu aurais quelqu'un avec qui parler. Lui dit-il un jour où elle se plaignait de sa solitude. - Non. Elle n'arrêterait pas de me parler de ma grossesse, je n'ai pas envie. - Alors, demande à ton père de venir te rendre visite ! - Mon père se cache avec mon frère, je te le rappelle. En plus Voldemort doit avoir fait en sorte que ses serviteurs montent la garde encore plus souvent qu'avant. je ne peux même plus sortir. - Je sais que c'est difficile pour toi mais patiente encore un peu, il ne te reste plus beaucoup de temps. - Même après, je ne pourrais pas sortir. Le bébé devra être protégé, Voldemort le voudra sûrement et il n'aura plus besoin de savoir si je vais ou non le perdre étant donné qu'il sera né. Il ne se gênera pas pour se débarrasser de moi et prendre le bébé.

Séverus la serra dans ses bras avant de l'accompagner à la grande salle pour le dîner. Assis à leurs places, Constance porta son regard vers Harry et les trois sorciers qui l'accompagnaient. Ils avaient fait preuve d'un grand courage en venant aider à lui porter secours. Et surtout avoir repoussé Voldemort de la sorte en l'emprisonnant dans la salle qu'il occupait. Et surtout Drago avait tué son père sans jamais le nier. Il semblait apaisé à présent. Lorsque Constance était revenue dans les couloirs de Poudlard, tous les élèves furent choqués de la voir enceinte à ce stade si avancé alors que quelques jours auparavant, elle avait une taille fine. Les rumeurs couraient que le professeur Rogue lui avait donné une potion afin d'avoir un fils le plus tôt possible et le voir finalement à ses côtés en tant que son élève. Bien entendu, Séverus laissait parler les mauvaises langues et il se moquait bien de ce qu'on pouvait penser de lui.

- As-tu pensé à un nom ? Demanda Constance en rentrant avec Séverus dans leurs appartements. - Pardon ? - Un prénom pour le bébé. - Pour le bébé ? A vrai dire, je n'ai pas trop d'idées en ce qui concerne les prénoms d'enfants. - Mais il faut bien lui trouver un nom, c'est ton fils je te rappelle ! - Et bien je ne sais pas. Tu n'auras qu'à aller voir à la bibliothèque, il doit y avoir des livres sur les prénoms. - Tu ne veux pas chercher avec moi ? - Je te dirais si ce que tu choisiras me plaît.

Constance eut une expression déçue.

- Quoi ? Lui demanda Séverus en la regardant. - C'est juste que. tu ne sembles pas t'intéresser au bébé. Quand j'aborde le sujet tu ne t'impliques pas. J'ai comme l'impression que. - Que quoi ? - Que tu ne veux pas de ce bébé.

Séverus eut une expression d'incompréhension sur le visage.

- Comment peux-tu dire ça ? Je suis très heureux que tu portes mon fils. C'est juste que je ne suis pas habitué à parler "enfants". J'en vois tous les jours sans jamais les apprécier. Je n'ai aucune expérience dans ce domaine. - Quoi ? Tu as. peur ? - Peur ? Non. je suis juste anxieux à l'idée de savoir qu'il sera bientôt là.

Constance lui sourit et lui prit le bras.

- Ne t'en fais pas ! Je te montrerais comment on s'occupe d'un bébé ! Tu es peut-être connaisseur en potion, mais je peux t'enseigner un rôle très important. - Un rôle ? - Ton rôle de père ! J'ai un peu de connaissance avec les enfants, alors ça pourra nous aider !

Ils rentrèrent chez eux en continuant de discuter de leur fils et cherchèrent un nom qui pourrait lui convenir.

Séverus ne montrait pas son inquiétude concernant les quelques semaines qui restaient jusqu'à la naissance de son fils, mais il savait que ce calme ne durerait pas. Ils ne savaient pas le plan de Lord Voldemort concernant l'enfant car Sirius et Eddy, bien qu'assurant leur rôle d'espions en tant qu'animagi, ne retrouvaient pas la trace de Voldemort. Celui-ci avait quitté Durmstrang et était introuvable. Et cela inquiétait Séverus qui voulait éviter d'aborder le sujet avec Constance, de peur de la paniquer encore plus. Il disait juste que Voldemort n'avait pas encore l'intention de faire quelque chose pour avoir le bébé.

Quelques jours passèrent à nouveau et Constance avait de plus en plus de mal à bouger. Elle minimisait ses déplacements mais refusait de rester dans la chambre pour prendre ses repas. Elle en avait assez de devoir passer tout son temps seule.

- Constance, tu devrais rester allongée, si tu commences déjà à avoir mal, cela risque de faire venir le bébé plus tôt ! - Je t'ai dit que j'en avais assez de rester tout le temps ici !

Séverus abandonnait devant son air buté et l'emmenait avec lui jusqu'à la grande salle.

- Il est temps qu'il arrive ce petit ! Lança Chourave en les voyant entrer. - Je dois dire qu'il est assez lourd. - Encore quelques semaines et vous verrez que vous serez ravie de tenir votre petit bout ! Continua Chourave. - Excusez-nous, mais Constance doit s'asseoir. Pourquoi restes-tu debout ? Demanda Séverus en prenant Constance par le bras. - Parce que je discutais ! Lui dit-elle en le regardant d'un air amusé.

Ils rejoignirent leurs places et s'installèrent pour prendre leur repas.

- Tu sais, je suis d'accord avec elle ! Il est temps qu'il arrive ! Lui dit- elle en frottant son ventre.

Séverus lui sourit mais il restait inquiet à l'intérieur de lui-même. Dès qu'il serait là, il faudrait redoubler en vigilance. Alors qu'il se perdait dans ses pensées, il sentit la pression d'une main sur son bras. Il tourna la tête et vit Constance avec une expression figée.

- Constance ? Lui demanda-t-il en se tournant vers elle. - Je crois qu'il vient de m'écouter. il arrive. Lui dit-elle en fermant les yeux. - Le bébé ? Il. arrive ? - Oui le bébé ! Qui veux-tu que ce soit ? Lui hurla-t-elle dessus, faisant tourner toutes les têtes vers eux.

Constance se plia en deux en se tenant le ventre. Séverus se leva et appela Mme Pomfresh qui comprenait largement ce qu'il se passait. Lui était paniqué et ne savait comment agir, tendis que Pomfresh agissait avec calme et sérénité.

- Professeur, ce n'est pas la peine d'être aussi inquiet ! Aidez-moi à la conduire à l'infirmerie.

Pomfresh prit le bras de Constance et l'aida à se relever, Séverus passant de l'autre côté.

- J'ai mal. Gémit Constance en se laissant porter. - Oui ! Nous allons vous emmener à l'infirmerie, n'ayez crainte !

Ils sortirent de la grande salle et conduisirent la jeune femme jusqu'à l'infirmerie. Constance les ralentissaient en se tordant de temps en temps, sentant une nouvelle douleur l'assaillir. Ils l'allongèrent sur un lit et passèrent le paravent autour de celui-ci.

- Il vaut mieux que vous sortiez. Annonça Pomfresh à Séverus. - Quoi ? Mais. - Je préfère que vous sortiez. Insista Pomfresh.

Une jeune femme apparut dans l'infirmerie et se dirigea vers le paravent et passa derrière.

- Ah ! Miss Marianne ! Elle va m'aider à accoucher votre femme. Lui dit Pomfresh. - Qui est-elle ? - Elle vient de Ste Mangouste. Le professeur Dumbledore a dû la contacter. - C'est exact. Répondit l'autre infirmière. - Voulez-vous bien nous laisser faire notre travail ? Demanda une fois de plus Pomfresh à Séverus.

Constance se mit à hurler à cause d'une nouvelle douleur.

- Je veux rester ! Lança Séverus. - Vous n'allez servir à rien ici. Sortez ! Lui dit Pomfresh en prenant un ton stricte. - Séverus. Appela Constance, essoufflée.

Séverus se tourna vers elle et lui prit la main.

- Je suis là. - Fais ce qu'elle te dis. - Quoi ? Mais tu. - Tout se passera bien, ne t'en fais pas. - Séverus. Appela une voix derrière le paravent. Venez avec moi, il faut laisser Pompom faire son travail.

Séverus regarda les deux infirmières et replongea son regard dans celui de sa femme.

- Va avec Dumbledore.

Constance plissa les yeux devant une autre douleur et resserra ses mains sur son ventre. Séverus sentait son c?ur se serrer devant sa douleur mais il devait sortir, comme elle le lui avait demandé. Il sortit malgré lui et trouva Dumbledore qui l'attendait. Le vieil homme le prit par le bras et le fit sortir de l'infirmerie. Il referma les portes et attendit avec lui dans le couloir. Séverus chassa les élèves qui s'aventuraient par là en passant, alertés par les cris qui provenaient de l'infirmerie.

- Combien de temps cela va-t-il encore durer ? Demanda Séverus en faisant les cent pas. - Patience Séverus. Lui dit Dumbledore en le regardant avec compassion, assis sur un banc.

Des pas précipités résonnèrent dans le couloir et Eddy apparut rapidement.

- C'est vrai ? Elle est en train d'accoucher ? Demanda-t-il en arrivant près d'eux. - Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda Séverus, un rictus haineux envers lui. - On m'a prévenu que ma s?ur était en train de faire naître mon neveu, je te signale ! - Tu n'as rien à faire ici. Retourne jouer ton rôle d'observateur ! - Séverus, Eddy est le frère de Constance. - Et l'assassin de mon frère ! - Je t'ai déjà dit que je ne le savais pas ! Je ne savais pas que Fergus était dans ce groupe ! - Messieurs ! Croyez-vous que ce soit le moment de vous disputer ? Séverus, votre jeune épouse est en train de donner la vie, laissez donc vos rancunes de côté et pensez un peu à ce qu'est en train de ressentir Constance en ce moment. Les coupa Dumbledore.

Séverus et Eddy le regardèrent et se dévisagèrent avant de tourner la tête. Ils entendirent un autre cri de Constance et la voix de Pomfresh lui indiquant ce qu'elle devait faire. Puis les cris se turent et un autre vint prendre la place de celui de Constance. Séverus se précipita devant la porte, attendant que celle-ci s'ouvre pour qu'il puisse voir SON fils.

- Mais qu'est-ce qu'elles font ? Vociféra-t-il contre la porte.

Eddy attendit à son tour à ses côtés. Au bout de quelques minutes, la porte s'ouvrit et Mme Pomfresh apparut, tenant un bébé emmailloté dans des couvertures. Séverus regarda le bébé et fut incapable de dire quoi que ce soit.

- Félicitations professeur. c'est une petite fille. - Quoi ? Une. une fille ? - Une fille ? Répéta Eddy.

Pomfresh sourit à Séverus et lui tendit l'enfant. Le sorcier la prit délicatement, n'étant pas vraiment très doué pour ça et la regarda.

- Mais. ça devait être un garçon. - Comment pouviez-vous savoir que ça serait un garçon ? - Mais Voldemort. - . ne le savait pas non plus ! Termina Dumbledore en s'approchant de Séverus pour contempler le bébé.

Il regarda l'enfant et lui sourit.

- Elle est aussi gracieuse que sa maman. dit-il à Séverus.

Séverus était trop ému pour pouvoir dire quoi que ce soit. Pomfresh le regarda et lui sourit.

- Vous pouvez aller voir votre femme. Lui dit-elle. - Oh ! Oui. oui.

Il avança avec sa fille dans les bras et se dirigea jusqu'au lit qu'occupait sa compagne. Celle-ci le regardait en souriant, le visage passablement fatigué. Il s'approcha d'elle et l'embrassa.

- Je suis très fier de ce que tu as fait. Ta fille te ressemble. - Notre fille. Elle est notre fille Séverus. Lui dit-elle en lui caressant la joue.

Il la regarda et lui tendit l'enfant. Constance la prit dans ses bras et la regarda.

- Elle est belle. elle ne paraît même pas avoir eu de problèmes. - Votre petite fille est autant formée qu'un bébé qui est arrivé à son terme. Elle est en pleine santé. Leur dit Pomfresh en arrivant vers eux.

Eddy entra à son tour et alla au chevet de sa s?ur.

- Eddy ! Mais, comment as-tu su ? - Dumbledore m'a prévenu. Est-ce que je peux voir ma petite nièce ? - Bien sûr ! Tiens !

Constance lui tendit la petite fille sous l'?il peu ravi de Séverus. Eddy la prit dans ses bras et la regarda en souriant.

- Tu sais que tu ressembles à ta maman toi ? Encore heureux ! - Si tu n'as que des imbécillités de ce genre à dire à ma fille tu la redonnes à Constance ! Lui lança Séverus. - Ouh ! J'espère que tu n'auras pas le caractère de ton père sinon, je crois que ça ne va pas être très pratique ! - Eddy ! Lui dit Constance. - Je n'ai rien dit ! Tiens, je te redonne TA fille.

Il lui tendit la petite fille en regardant ironiquement Séverus. Constance regarda sa fille et observa attentivement le bras gauche de celle- ci.

- Elle porte la marque. Annonça-t-elle sans lever les yeux. - Comment ? Demanda Séverus. - La Marque des ténèbres. Elle l'a inscrite sur son bras. Lui dit-elle en lui montrant le bras de leur fille.

Séverus et Eddy observèrent le membre et virent la tâche noire en forme de tête qui était normalement inscrite par Voldemort, et qui apparaissait comme une simple marque de naissance sur le bébé. Ils réalisèrent à ce moment combien elle était importante et qu'ils devaient la protéger des attaques et autres plans de lord Voldemort.

Séverus resta aux côtés de Constance durant tout l'après-midi, découvrant avec elle les premières heures de leur fille. Ils n'avaient même pas encore pensé à lui trouver un prénom, Constance s'étant penché sur un prénom masculin. La mère avait du mal à laisser sa fille dans son berceau et la gardait souvent contre elle pour l'observer et la contempler, littéralement sous le charme. Séverus était heureux et en même temps inquiet. Pendant que Constance se reposait, il avait prit sa fille dans les bras et l'avait regardée dormir. Comment pouvait-on faire autant de prévisions aussi immorales avec un être si innocent et qui était là sans rien avoir demandé à personne. Elle n'aurait jamais dû se trouver là d'ailleurs, si seulement il n'avait pas succombé à ce sentiment qui lui avait torturé l'esprit et le ventre et même jusqu'à son c?ur -autrefois qualifié comme d'inexistant. Il se dirigea vers la fenêtre, sa fille toujours dans ses bras et regarda au dehors. Tout était calme, pas un brin de vent, et il pouvait voir quelques élèves qui s'aventuraient de ce côté du château.

- Comment allez-vous l'appeler ? Lui demanda une voix derrière lui et qui le fit sursauter.

Séverus se retourna et vit Mme Pomfresh qui souriait à la vue de ce tableau si rare de le voir dans cette position.

- Votre fille, avez-vous une idée pour son prénom ?

Séverus se mit à réfléchir. En fait il n'avait pas d'idée. Pourtant un prénom lui vint à l'esprit et qu'il avait entendu quelques mois auparavant et qui devait sûrement signifier beaucoup pour sa femme.

- Lisa. - Lisa ? C'est très joli pour une aussi ravissante petite fille. Lui dit Pomfresh en caressant la tête du nouveau-né. C'est très surprenant qu'elle n'ait aucun problème avec tout ce qu'elle a subi. - En espérant que cela continue.

Pomfresh le considéra un instant avant de s'éloigner. Constance se réveilla lentement et Séverus se rapprocha d'elle. Elle lui sourit lorsqu'elle le vit avec leur fille dans les bras.

- Tu as bien dormi ? Lui demanda-t-il en s'asseyant sur la chaise à côté d'elle. - Très bien. Comment va-t-elle ? Lui demanda-t-elle en regardant le bébé. - Lisa va très bien.

Constance fronça les sourcils un instant avant de le regarder.

- Lisa ? - J'ai pensé que notre fille pourrait porter le prénom de ta mère et que cela te ferait plaisir.

Constance resta un instant sans parler, portant son regard sur sa fille et son époux.

- Ca ne te plaît pas ? Lui demanda-t-il, voyant qu'elle était troublée. - Si ! C'est juste que je. ne m'y attendais pas ! D'où connais-tu le nom de ma mère ? - Ton père l'avait dit quand nous étions dans le bureau de Dumbledore. Ca m'est venu à l'esprit tout à l'heure.

Constance se releva difficilement de son lit et s'approcha de lui pour l'embrasser.

- C'est le plus beau cadeau que tu pouvais me faire.

Séverus lui sourit et lui tendit Lisa qui commençait à s'agiter.

- Je crois qu'elle a faim. Lui dit-elle en prenant sa fille. Ma petite Lisa est une affamée ! - Je dois aller parler à Dumbledore. Je reviendrais te voir avant le dîner. Lui dit-il en se penchant vers elle pour l'embrasser. - D'accord.

Séverus s'éloigna, jetant un dernier coup d'?il à sa femme qui s'apprêtait à nourrir sa fille et sortit.