Chapitre 22 : La course poursuite.

Avez-vous déjà vu Séverus Rogue dans une course-poursuite avec la police ? Non ? Et bien vous allez en voir une ! lol (Gensi est une spécialiste des cascades dans le jeu Driver !)

            *** Petite précision avant de commencer le chapitre concernant les villes dont je parle ici. Salem est située complètement à l'Ouest des Etats-Unis dans l'Oregon, non loin de Vancouver. Norfolk elle, se situe complètement dans le centre des Etats-Unis dans le Nebraska non loin du Kansas et du Colorado. C'est dire que ces deux villes ne sont pas très proches ! Et cela montre aussi que Séverus a une chance sur dix millions de retrouver Constance... mais avec moi et le destin, je sens qu'il va vite retrouver cette chance ! lol***

            Séverus avait fait part de son intention d'aller à Salem à Annie. La jeune femme était amusée que le véritable sorcier veuille aller dans une ville où se déroulait un festival axé sur la sorcellerie –et qui était surtout ici pour amuser la gallerie- mais elle n'avait pas répliqué. Après tout, son but était de bouger alors autant partir n'importe où !

            Ils avaient donc repris la route –au grand dam de Séverus- et se dirigeaient vers la ville de Salem. Ils avaient prévu de faire une halte auparavant à Boise City, qui se situait à mi-chemin avec Salem. Arrivés dans la ville, Annie s'arrêta devant la façade d'un nouvel hôtel et descendit de voiture.

- On va passer la nuit ici et on repartira demain à l'aube. Lui dit-elle en se dirigeant à l'intérieur du bâtiment.

            Séverus la suivit et ils prirent une chambre. Ce n'était pas le luxe, loin de là mais cela leur suffisait amplement après leur périple. Cette fois-ci, Séverus alla prendre une douche pendant que sa compagne de voyage allait chercher des provisions –et aussi un peu d'argent qu'elle trouverait sur son chemin. Cela faisait un bien fou au sorcier –à présent aussi puissant qu'un moldu- de sentir l'eau détendre ses muscles après les heures passées dans l'automobile. Il resta près d'un quart d'heure sous le jet et sortit quand il entendit la porte claquer dans la chambre. Il se sécha et s'habilla et sortit de la salle de bain pour voir Annie qui paraissait paniquée.

- Qu'est-ce qu'il y a  ? Lui demanda Séverus.

- On a des ennuis.

- Des ennuis ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Les flics font le tour de la ville.

- Et alors ? Il faut bien qu'ils fassent leur travail !

- Dois-je te rappeler que l'on roule avec une voiture volée ? Et je ne suis pas vraiment blanche comme un linge...

- Quoi ? Comment ça blanche comme un linge ?

- J'ai un casier.

- QUOI ?

- Pour des petits délits, c'est pas grave ! Mais si ils me voient ici avec une voiture volée, je suis pas dans la m...

- Comment veux-tu qu'ils te reconnaissent ? Tu n'es pas "connue" ici ! Tu viens d'arriver !

- J'ai oublié de te montrer ça ! Lui dit Annie en lui donnant un morceau de papier .

            Séverus le prit dans les mains et il vit la photographie de sa compagne de voyage avec en dessous l'inscription RECHERCHEE .

- Recherchée ? Tu es sûre que tu n'as fait que des petits délits ?

- Ce n'est pas ma faute ! J'ai volé la mauvaise personne au mauvais moment. Je ne m'attendais pas à voir ma tête dans cette épicerie ! Heureusement que je suis sortie avant que le proprio ne me voit !

- Qu'est-ce que tu as fais pour avoir la police sur le dos ?

- Je t'expliquerais plus tard, pour l'instant il faut qu'on s'en aille d'ici avant que la réceptionniste ne nous balance.

            Séverus attrapa sa veste et suivit Annie hors de la chambre. Les couloirs étaient déserts et ils furent rapidement dans l'escalier menant au hall de l'hôtel.

- Stop ! Lança Annie en mettant une main derrière elle pour faire arrêter Séverus.

            Il regarda avec elle les deux agents de police qui entraient et se dirigeaient vers la réceptionniste.

- On a reçu un appel de votre part Maggie. Que se passe-t-il ? Demanda l'un des deux agents.

- Et bien, il m'a semblé reconnaître la fille qui est sur la photo dans votre commissariat. Vous savez celle qui est en dessous de celui qui a volé toutes ces voitures !

- Je ne doute pas que vous connaissiez les personnes recherchées par cœur pour venir au poste une douzaine de fois par mois pour voir votre fils, mais est-ce que vous êtes sûr de ce que vous dites ?

- Oui. Elle était avec un homme assez bizarre et ils ont prit une chambre.

- Sûrement son maquereau d'après ce qu'ils disent ... Lança l'autre policier.

- Un maquereau ? Chuchota Séverus qui ne comprenait pas de quoi on le traitait.

- On ferait mieux de repartir ! Lui dit Annie en rebroussant chemin.

            Ils se mirent à courir dans le couloir pour trouver une porte de sortie de secours et trouvèrent leur bonheur au bout de celui-ci. Constance poussa la porte et fit descendre l'échelle de secours.

- Pourquoi ils me traitent de maquereau ? Demanda Séverus en la suivant sur l'échelle.

- Ils pensent que tu m'emploies...

- Je t'emploies ? A quoi faire, vendre du poisson ? Je ne vois pas ce qu'il y a de mal !

- Il faut vraiment que je t'explique des trucs de chez nous ! Il faut qu'on...

- Hé !

            Séverus et Annie levèrent la tête en hauteur et virent le premier des policiers qui passait la tête par la porte pour s'engager sur l'échelle à son tour.

- Il faut qu'on s'en aille ! Vite ! Lança Annie en le prenant par le bras.

- Arrêtez ! Lança le policier.

            Séverus et Annie se mirent à courir en direction de la voiture, qui était juste à côté de celle des policiers et Annie démarra. Séverus dû s'accrocher tant elle accélérait et tournait rapidement dans les virages. Les policiers furent rapidement derrière eux, leur gyrophare tournant et la sirène poussant son cri strident.

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ! Lança Séverus en exorbitant les yeux.

- C'est l'Amérique mon grand ! Lui dit Annie complètement accrochée à son volant et conduisant sportivement.

            Ils débouchèrent dans une ruelle en prenant un virage serré et Annie accéléra pour tourner à nouveau autour d'un hangar. La sirène de la voiture de police se rapprochait et Annie décidé de changer de direction. Elle freina brusquement et fit un dérapage contrôlé pour faire demi-tour, digne des plus grands films américains, pour repartir en sens inverse, se dirigeant tout droit vers le bruit de la sirène qui se rapprochait. Autant dire que le visage de Séverus passait par toutes les couleurs et qu'il s'accrochait à tout ce qu'il pouvait.

- Tu es complètement folle ma parole ! Lança-t-il.

- Non, j'essaie de nous sortir de là !

            Ils passèrent dans la ruelle et croisèrent les policiers qui freinèrent en les voyant revenir vers eux. Annie n'attendit pas qu'ils fassent demi-tour et accéléra pour reprendre l'avenue. Elle tourna quand elle vit une nouvelle ruelle entre deux bâtiments imposants. Ils déboulèrent rapidement sur un escalier qui ne sembla pas gêner Annie, faisant paniquer les piétons au passage qui se poussèrent en hurlant alors que la voiture descendait les marches, Séverus regardant le spectacle d'un œil paniqué et croyant que sa fin était proche.

- Oh mais dégagez ! Lança Annie en klaxonnant.

            Ils arrivèrent enfin au bout de l'escalier et reprirent une route plus douce et peu fréquentée et ils comprirent pourquoi...

- C'est pas vrai ! Pourquoi est-ce qu'ils font ça aujourd'hui ? Lança Annie en freinant.

            Des coureurs arrivaient dans leur direction, tous regroupés et courant leur marathon annuel. Annie recula en regardant derrière elle et fit un nouveau dérapage pour faire demi-tour, Séverus s'accrochant une nouvelle fois et poussant un cri alors que l'arrière de la voiture touchait un coin de mur.

- Relax ! On va s'en sortir !

            Ils retrouvèrent la rue principale et se mêlèrent aux autres véhicule comme si de rien n'était.

- Baisse-toi ! Lui dit Annie quand elle vit la voiture qui les suivaient dans son rétroviseur, toujours aussi pressée avec la sirène allumée et le gyrophare tournant sur le toit.

            Séverus se baissa sur son siège et Annie tourna la tête en se tassant quelque peu. La voiture passa près d'eux et poursuivit sa course, les voitures se poussant pour la laisser continuer.

- Pfffiou ! C'était moins une ! Sévinou, ça va pas ?

- Arrête de m'appeler comme ça ! Lui hurla Séverus en la fusillant du regard.

- Tu devrais me remercier, je viens de nous sauver la vie !

- Tu as failli nous tuer oui ! Bon ça suffit, j'ai eu mon lot de problème, je me débrouillerais tout seul !

- Non, attends, je vais t'expliquer ce qu'il se passe. Tu n'arriveras jamais à t'en sortir sans moi, tu ne connais rien de notre monde comme tu dis !

            Séverus la regarda un instant, pesant le poids de ses paroles. Il avait la main sur la poignée de la portière mais l'enleva.

- Tu me dis tout ce qui se passe et que tu as omis de me dire.

- Promis ! Mais pour le moment, je nous sors de cette ville de fous.

            Annie s'engagea dans la circulation et partit en direction de la prochaine ville.

- J'attend ! Lui dit Séverus qui la regardait avec son regard glacial, pas du tout calmé.

- Oui ! Lui dit Annie sur un ton exaspéré.

- C'est quoi cette histoire de poisson ? Lui dit-il.

            Annie le regarda et se mit soudainement à rire.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle ! S'énerva Séverus en lui hurlant dessus.

- Pardon... Se corrigea Annie. Mais tu es tellement innocent parfois que c'est trop drôle !

- Innocent ? Fais attention, je pourrais bien faire un meurtre dans quelques secondes qui ne me rendra plus si innocent ! La prévint Séverus.

- Un maquereau est un terme qu'on emploie pour un gars qui se fait du fric avec des femmes ! Un proxénète si tu préfères !

- Quoi ? Il me traite de proxénète ? Qu'est-ce que c'est que ces moldus ? Et pourquoi pensent-ils que j'en suis un ? Tu n'es pas une...

- Non ! Rassure-toi, je ne vends pas mes services et mon corps à ces messieurs qui sont complexés en dessous de la ceinture ! Comme je te l'ai dit tout à l'heure, j'ai volé un homme qui s'est avéré être un gros bras de la mafia. Je ne le savais pas et quand j'ai pris le sac qu'il avait –il avait un sac de sport qu'il utilisait pour passer des faux billets- j'ai vu qu'il y avait un paquet de fric et je me suis enfuie avant qu'il ne me voie. Enfin, je pensais qu'il ne m'avait pas vue. Quelques temps après, je retrouvais ses petits copains en train de me courser –tu te souviens de ceux qui nous courraient après la première fois qu'on s'est rencontré ? Bah c'est eux- et ils ne m'ont plus lâché la grappe après ça. En fait tu as été ma planche de salut quand je t'ai vu dans la ruelle ce jour-là ! J'avais une bonne raison de pouvoir partir.

- Tu ne m'as pas dit comment ont fait ces policiers pour avoir ton portrait jusqu'ici ?

- C'est simple. Le gars que j'ai volé a des "relations" dans le commissariat de Phoenix. Il y a des pourris partout. Et il lui a demandé de faire passer mon portrait pour être sûr de retrouver son argent.

- Alors tu as de l'argent ! S'écria Séverus.

- Je ne l'ai plus. Je l'ai donné à ma... à ma sœur.

            Annie cessa de sourire et reporta son attention à la route.

- Tu as une sœur ? Lui demanda Séverus.

- Il faut que j'aille faire le plein de la voiture. Il y a une station service un peu plus loin. Tu iras chercher de la nourriture.

            Séverus la regarda avec insistance devant le fait qu'elle veuille cacher quelque chose de sa vie. Pourquoi ne voulait-elle pas parler de sa sœur ? Ils arrivèrent devant la petite station service, perdue au milieu de la forêt au bord de la nationale et Annie alla faire le plein pendant que Séverus allait chercher de quoi les restaurer pour la soirée. Ils devraient passer la nuit dans la voiture cette fois –il s'y habituait à présent- dans un coin assez reculé pour qu'on ne les repère pas. Annie avait changé de conversation rapidement et racontait des péripéties de sa vie avant de le rencontrer, mordant dans son sandwich et buvant sa bière de temps à autres. Séverus prenait l'habitude de ce genre de repas à présent et se passait de thé qu'il pourrait faire apparaître d'un simple coup de baguette, s'il en avait une.

- Elle te manque ? Lui demanda Annie en le voyant perdu dans ses pensées.

            Séverus la regarda et esquissa un sourire.

- Me manquer n'est pas ce que je qualifierais pour ne pas voir ma femme et ma fille à côté de moi alors que l'on devrait être ensemble. C'est bien plus que ça...

- C'est drôle.

- Qu'est-ce qui est drôle ?

- Tu es froid et sarcastique mais tu es très attentionné et doux quand tu veux.

- Doux ? Je ne crois pas avoir été doux avec toi ou qui que ce soit d'autre ! Ironisa Séverus.

- Moi je sais que tu es doux au fond de toi. A la façon dont tu parles de Constance et de ta fille –comment elle s'appelle déjà ?

- Lisa...

            Lisa. Lisa qui ne devrait pas exister...

- C'est joli. Ca change de Brutus ou vos noms que vous vous donnez chez vous !

- Nous n'avons pas tous des noms de ce genre ! Le mien me convient parfaitement en tout cas !

- Ca fait très... strict pour moi ! Remarque ça te va bien ! C'est quoi ton nom de famille, je te l'ai jamais demandé ?

- Je ne te le dirais pas.

- Allez ! Je suis sûre qu'il est plus charmant que ton prénom !

- Je ne dirais rien.

- Tu imagines si je devais te chercher, je ne vais pas simplement dire je recherche Séverus il est comme ça et comme ça et il prétend être sorcier. Non ce n'est pas un fou mais je ne connais pas son nom de famille !

- Tu n'as pas besoin de savoir mon nom et tu n'auras pas à me chercher. Pourquoi voudrais-tu me chercher ?

- On ne sait jamais ! Allez... Moi si tu veux je te dis le mien !

- Ca ne me reg...

- Erwing !

            Séverus arrêta de respirer pendant un instant. Il avait les yeux complètement exorbités et restait incapable de dire quoi que ce soit.

- Bah quoi ? C'est pas si choquant quand même ! Si ?

- Comment est ta sœur ?

- Ma... Je n'ai pas envie d'en parler.

- Ecoute, dis-moi à quoi ressemble ta famille ! Lui dit Séverus en la prenant par les épaules.

- Mais je n'en sais rien moi ! Je ne l'ai jamais vue !

- Quoi ? Tu... tu portes le nom de jeune fille de ma femme et tu ne connais rien de ta famille ?

- Quoi ? Ta femme s'appelle Erwing aussi ?

- Oui... Qui est ta sœur ?

- Je n'ai pas de sœur. Voilà, tu es content ?

- Tout à l'heure tu m'as dit...

- C'était pour éviter de te dire que j'avais donné l'argent à ma mère adoptive qui est une toxico et qui fait le trottoir ! Voilà, ça te va ?

            Annie se libéra de ses bras et s'éloigna de la voiture qu'ils avaient garée à l'orée d'un bois. Séverus regarda la jeune femme s'éloigner en restant perplexe. Sa mère adoptive ? Il décida de se lever et d'aller la rejoindre. Annie était adossée à un arbre et pleurait doucement en passant ses bras autour de ses épaules.

- Je... je suis désolé, d'accord ?

- Non tu ne l'es pas. Tu ne sais pas ce que c'est d'être désolé. Désolé de voir celle qui t'élève obligée de se vendre et de se détruire pour que tu puisses vivre, désolé d'exister sans connaître réellement tes vrais parents, désolé d'être un poids pour tous ceux que tu connais...

- Je n'ai pas dit ça ! Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ?

- Ca t'aurais avancé à quoi monsieur grincheux ?

- A comprendre pourquoi je rencontre une jeune femme qui ressemble à ma femme et qui porte le même nom de famille qu'elle et qui a un passé assez troublant !

- Je t'ai dit que je ne connaissais pas de Constance. Je ne sais pas qui est ta femme. Il y a plein de gens qui s'appellent Erwing !

- Quel âge as-tu ?

- Pourquoi ?

- Pour savoir quelque chose. Quel est ton âge ?

- J'ai 20 ans. Voilà, ça te va ?

- Plutôt. Elle aurait eu une autre fille et elle l'aurait caché à Fletchus... Marmona-t-il dans sa barbe.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?

- Ta mère, ta véritable mère, tu ne sais pas quel était son prénom ?

- Non, tu crois qu'elle m'a expliqué beaucoup de choses en me déposant sur le pas de la porte d'une étrangère avec pour seul souvenir mon véritable nom et mon prénom ? Je n'avais qu'un an quand ma "fausse" mère m'a trouvé. D'ailleurs elle m'a toujours dit que je n'étais pas sa fille. Elle m'a dit qu'elle avait eu une lettre de ma véritable mère lui disant qu'elle viendrait me chercher un jour... et comme tu vois, elle ne s'est pas beaucoup dérangée pour moi !

- Elle n'a pas pu... Elle n'a pas pu parce qu'elle est morte avant... Continua Séverus en parlant plus pour lui-même.

- Quoi ? Qui est mort ?

- Rien... Ta "fausse" mère, où habite-t-elle ?

- Oh ! A Denver. Je l'ai quittée quand j'avais dix-sept ans. Et je lui envoie de l'argent quand je peux.

- Est-ce qu'on pourra aller la voir ?

- Pourquoi veux-tu voir ma mère ?

- Elle pourrait peut-être nous aider concernant ton passé et celui de Constance en même temps.

- Quoi ? Mais je t'ai dit que je ne connaissais pas ta femme !

- Elle non plus je te rassure, elle ne connais pas. Je suis prêt à parier que ta mère et celle de Constance est la même pour vous deux. C'est pour ça que je t'ai appelé Constance la première fois que je t'ai vue. Tu lui ressembles, avec quelques détails différents sur le visage. Et sa mère a fait la même chose que Constance vient de faire avec notre fille. C'est à dire partir au même endroit que sa mère a atterri. Je suis sûr qu'elle suis le même chemin que sa mère.

- Ecoute, ma mère ne pourra pas t'aider à retrouver ta femme. Elle ne connaît rien de ma mère. Juste qu'elle serait venue me chercher et je n'ai pas de sœur à la fin !

- Est-ce que ta mère à un télé...

- Téléphone ?

- Oui...

- Oui elle en a un... mais...

- Pourrais-tu la joindre et lui demander les renseignements par téléphone dans ce cas ?

- Mais ça va pas ? Elle ne veut pas me parler !

- Tu lui envoies bien de l'argent !

- Mais elle ne me parle pas pour autant !

- Je t'en prie, je suis sûr qu'elle sait des choses, il faut que tu lui parles !

            Annie se mit à le regarder et au bout d'un moment, souffla.

- Bon très bien ! Mais je ne te promets rien !

            Séverus lui donna un sourire (un vrai cette fois) et ils gagnèrent la voiture. Au moment où ils sortirent de l'endroit où ils étaient stationnés, ils eurent la mauvaise surprise de voir qu'une patrouille de police était stationnée sur le côté pour effectuer des contrôles routiers.

- Et merde ! Qu'est-ce qu'ils font ici ceux-là ? On est mal...

            Annie voulut reculer mais trop tard, un agent l'avait vu et lui fit signe de sortir.

- Il n'y a pas de mal à aller dans une forêt ! Lui dit Séverus.

- Dans cet état ils n'apprécient pas trop qu'un couple aille dans la forêt, si tu vois ce que je veux dire. Et je ne suis pas majeure ici ! Et je n'ai pas les papiers de la voiture.

- Quoi ? Parce qu'ils ont besoin de papiers pour cet engin ?

- Et oui.

            L'agent s'approcha d'eux et fit signe à Annie de baisser son carreau.

- Bonsoir. Peut-on savoir ce que vous faisiez dans cette forêt ?

- Nous étions en train de manger monsieur. Lui dit Annie.

- Quel âge avez-vous ? Lui dit-il en jetant un œil à Séverus.

- 21.

- Vous avez vos papiers ? Ainsi que ceux du véhicule ?

- C'est à dire que je les ai laissé chez moi à mon appartement...

- Si vous n'avez pas de papiers, je vais être obligé de vous conduire avec moi au poste...

            Annie lança un regard à Séverus et lui fit un signe comme qui il fallait mieux qu'il s'accroche.

- D'accord... Annonça Annie en se préparant.

            Le policier se poussa un peu, l'invitant à sortir du véhicule mais au lieu d'ouvrir sa portière, Annie engagea une vitesse et partit sur les chapeaux de roues.

- Eh ! Lança le policier en courant après la voiture.

            Annie se mit à foncer à toute allure et Séverus recommença son étreinte des poignées de la voiture.

- On ne va pas recommencer ! Lui dit-il.

- Tu as une meilleure idée ? Lui dit Annie en regardant dans le rétroviseur.

            La voiture de police se mit à leur poursuite, le gyrophare éclairant la nuit qui tombait maintenant bien sombre au dessus de leurs têtes.

- C'est pas vrai ! Lança Annie en avançant légèrement la tête sur le pare-brise.

- Quoi ? Quoi ? Paniqua Séverus, qui s'attendait à ce que la voiture ait un problème.

- Je crois qu'on va passer à la télé ! Lui dit-elle avec un sourire crispé.

- La télé ? Demanda Séverus, ne comprenant rien à ce qu'elle lui disait.

            Comme pour répondre à sa question, Séverus vit de la lumière devant eux et l'instant d'après la lumière s'agrandit pour se placer au dessus d'eux, éclairant la voiture complètement.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?

- La patrouille. Ils nous suivent avec l'hélicoptère...

- L'héliquoi ?

- Laisse tomber. Cette fois, il faut vraiment qu'on s'en tire... Merde !

            Annie perdit le contrôle du véhicule en voyant une voiture de police débouler devant eux à vive allure. La voiture s'engagea sur le côté de la route et termina sa course dans un fossé où elle se retourna.

- Ca va ? Demanda Séverus qui essayait de bouger alors qu'il était complètement bloqué sous l'habitacle.

- Oui... oui... juste des égratignures. Je peux sortir de mon côté, tu vas pouvoir passer par là ?

            Les sirènes de police se rapprochèrent de l'endroit où ils avaient atterri et Annie regarda Séverus d'un air paniqué.

- Pars. Lui dit Séverus d'une voix rapide.

- Quoi ?

- Sors d'ici et évite de te faire avoir par eux. Essaie de contacter ta mère et de trouver Constance pour moi. Je ne pense pas qu'ils me relâcheront rapidement...

- Ca va pas ?

- Je ne pourrais pas sortir ! Sors d'ici !ALLEZ ! Séverus avait dit ça d'une voix rude et glaciale pour la faire paniquer.

            Annie vit les faisceaux de lumière des lampes torches qui se rapprochaient de l'endroit où ils se trouvaient et décida d'agir.

- Je reviendrais te chercher... Lui dit-elle en passant par la fenêtre de sa portière.

            Elle sortit rapidement de la voiture et s'enfuit dans les bois le plus vite qu'elle pu avant que les policiers ne la remarquent. Séverus essaya de bouger mais il était complètement bloqué.

- La voilà ! Lança une voix d'homme en s'approchant de la voiture.

            Plusieurs hommes se mirent en mouvement autour du véhicule et s'arrangèrent pour dégager la sortie à Séverus qu'ils cueillirent plutôt "rudement" dirons-nous.

- Allez, avance ! Lança un des policiers en le poussant et en lui passant les bras derrière le dos.

- Où est la fille ? Demanda un autre policier.

- Elle s'est enfuie ! Il faut la retrouver !

            Séverus vit la lumière qui dansait au dessus de lui, celle de l'hélicoptère et qui suivait sa route vers les voitures de police. Il vit aussi qu'un homme suivait sa progression jusqu'à elle, un drôle d'objet dans les mains. Comme une boite avec un rond qui le suivait.

- Bon dégagez, y'a plus rien à voir ! Lança un des policiers à l'égard de l'homme à la boite.

            Il revint vers Séverus qui se faisait diriger vers l'intérieur de l'automobile et lui fit baisser la tête pour qu'il entre.

- Ces journalistes... toujours à l'affût d'un scoop. J'espère que t'as personne quoi regarde la télé à cette heure là, il risque de pas être content à mon avis ! Allez, on l'embarque !

            Séverus se fit emmener au poste de commissariat de Sun Valley –ville qui ne se trouvait pas du tout sur le chemin pour aller vers Salem, mais plus étrangement vers l'Est.

Et sans le savoir alors qu'il pensait que la situation empirait à ce moment là, il ne se doutait pas qu'au même instant une jeune femme qui berçait sa petite fille qui n'arrivait pas à dormir, regardait son écran de télévision en restant coite  devant le visage qui apparaissait sur l'écran et qui lui était étrangement familier...