Aragorn remarqua aussi que des nuages avaient envahi le ciel.

« Il fera orage sous peu. Vous devriez vous abriter dans cette caravane là-bas. »

 Il pointa du doigt un chariot un peu plus loin devant. Un paysan conduisait le véhicule de bois. Celui-ci était recouvert d'une toile et tiré par un cheval.

«Vous semblez avoir quelques difficultés à marcher, vous pourriez en profiter pour vous reposer les jambes.

-Je préfère marcher sous la pluie.

-Allons, vous souffrez. Nous avons quitté Edoras depuis fort longtemps. Il faut reprendre des forces afin de se préparer à la nuit prochaine qui risque d'être mouvementée.

-Ils ne voudront pas que je monte dans cette caravane.

-Qui ''ils''?

-Les gens.

-Ne soyez pas ridicule. Filez vous reposer. »

Ounilam ne voulait pas désobéir à ce noble seigneur. Elle acquiesça et rejoignit le groupe un peu contre son gré. Elle se mêla à la foule et disparue. Il s'écoula à peine quelques instants, puis Aragorn entendit du grabuge en direction de cette carriole qu'il avait conseillée à Ounilam. Il s'approcha, se fraya un chemin entre les paysans et il aperçut la fille étendue au sol. Le vieil homme qui conduisait sa carriole la menaçait de sa cravache. Aragorn se précipita vers lui pour le stopper dans son élan.

« Que faites-vous, malheureux !?

-Va- t-en, fille du diable! Ne t'approches pas!

-Comment? s'étonna Aragorn. »

Les paysans qui regardaient la scène commencèrent à crier eux aussi.

« Tu apportes la peste!

-Depuis qu'elle est parmi nous, le malheur s'abat sur notre pays, seigneur Aragorn!

-Elle est la honte du Rohan! »

Les gens se mirent à lancer à la jeune fille ce qu'ils avaient sous le main : pierres, nourriture, bâtons… Aragorn fut troublé par le comportement des habitants. Il se mis devant Ounilam pour la protéger.

« Assez! cria t- il. »

Les paysans cessèrent tout bruit. Ils savaient qu'Aragorn était un chevalier très aimé de leur Roi et c'est ce qui mis un frein à leurs impulsions.

Legolas, de par son ouïe très développée, entendit du remue-ménage un peu plus en arrière. Il descendit de sa monture.

« Où allez-vous maître Elfe? demanda Gimli.

Il se passe quelque chose d'anormal. Je vais voir. Alertez le Roi. »

Aragorn regarda les paysans et s'adressa à eux sur un ton ferme.

« Que signifie tout ceci? Pourquoi tant de mépris envers cette pauvre jeune fille? Elle qui ne demandait qu'à reposer ses jambes un instant… Est-ce donc cela la légendaire courtoisie du peuple Rohirim?

-Cette petite mesquine ne mérite pas votre protection mon Seigneur! dit l'un d'eux.

-Donnez-moi une seule raison valable pour qu'elle ait droit à un traitement si odieux.

-C'est à cause d'elle si nous avons dû abandonner nos terres et fuir! cria un autre.

-En quoi serait-elle responsable de votre sort? »

Encore à suivre...hihihi!