Note de l'auteur :

Et voilà la troisième partie ! J'adore écrire sous le point de vue de Tom, j'espère que vous aimerez !

Note aux reviewers :

Fleur : Merci ! C'est normal que ça te fasse penser à un Harry qui tourne mal…Parce que c'est un peu l'impression que j'ai en tête aussi…lol Enfin, j'espère que tu aimeras ce chapitre !

lily : Merci ! J'aime bien décrire les sentiments de Tom !

parvatil : Merci, j'espère que tu aimeras, et que ça ne te décevras pas ! (Avec un peu de chance, ça compensera tout ce que je t'ai fait marcher en ville !) A la prochaine !

Ikuko : Merci !! J'espère que ce chapitre sera bien écrit aussi ! Par contre, je crois qu'on sent moins bien les sentiments de Tom dans ce chapitre que dans l'autre…Enfin, tu verras !

Kim : Merci ! Voilà la suite !

misslulu : Merci ! J'espère que là aussi les sentiment seront bien décrits ! Bonne lecture !

Disclaimer :

Les persos ne sont pas à moi.

***************************************************************************

Partie 3 : Masque trompeur

'L'enfant était méprisé,

Haï et repoussé.

Par la peur,

Il parvenait à se faire respecter.

Mais il ne connaissait pas

Le sens du mot amitié.

N'ayant pas le Sang-pur,

Les Serpentards le rejetaient.

Quant aux autres maisons,

Elle le rejetait,

Parce qu'il était un Serpentard.

Ainsi, n'avait il jamais trouvé sa place.'

Les vacances de Noël arrivaient à vive allure, et, conformément à la tradition, la neige n'avait cessé de tomber depuis quelques jours. Des sapins ornaient les salles, avec leurs guirlandes et leurs lumières multicolores. De temps à autres, des chants de Noël se faisaient entendre dans le château. Une atmosphère de fête régnait à Poudlard.

Pendant les pauses, les élèves étaient dehors, mus par une joie grandissante, ils jouaient dans un vacarme étourdissant avec la neige poudreuse. Ils s'amusaient à se lancer des boules de neige, à courir dans tous les sens comme des gamins surexcités. Moi je les observais d'un air exaspéré, assis dans un coin où ils ne pouvaient me voir, et par conséquent, où j'étais à l'abri de leurs stupidités.

Comme ils étaient innocents, insouciants, avec leur figure de chérubin…Et c'était ça, qui était sensé avoir connu le terrible règne de Grindelwald ? C'était la génération née dans un monde empli de terreur et d'atrocité…Mais leurs visages n'abritaient aucune crainte, aucune inquiétude.

Fini le règne de Grindelwald, pourquoi s'inquiéter ?

Voilà ce qu'ils pensaient.

Sauf moi, car l'esprit de Grindelwald était toujours là, quelque part, présent dans ma tête. Je savais que de toute manière, le Mal ne pouvait pas être complètement éradiqué de la surface de la Terre, tant qu'il en restera une parcelle dans le cœur des hommes. Bientôt, un nouveau Seigneur des Ténèbres prendrait la relève. Qui sait, peut-être que ce serait moi ?

Je me levai, puis, habité par une curiosité puérile, je marchai lentement dans la neige qui était encore intacte. Un léger sentiment de supériorité m'abrita. J'étais le premier à avoir posé mes pas sur cette neige encore pure. C'était le genre de sentiment qu'on avait lorsqu'on possédait quelque chose rien qu'à soi, ou bien, lorsqu'on avait enlevé à jamais la pureté et l'innocence d'un être.

Mais là, c'était encore différent, marcher dans la neige n'était pas un délit.

Je me demandais ce que l'on pouvait ressentir lorsqu'on commettait un interdit. La charmante douceur de ce mot était tellement enivrante, que parfois, au lieu de réfléchir, certains se précipitaient à réaliser l'acte défendu. C'était comme si le mot 'interdit' avait la même force qu'un aimant et éveillait la curiosité. Cependant, j'avais toujours eu l'habitude de raisonner avant de faire quoi que ce soit. Si je me laissais tenter à commettre l'interdit en le sachant consciemment, aurait-il la même saveur que si je l'avais ignoré ?

Je ne le savais pas, et la seule façon de le savoir était de le faire…

Essayant d'ignorer les frivolités des élèves autour de moi, je me dirigeais à pas sûrs vers le bureau du Directeur. Le professeur Dippet était un homme avisé, mais il n'était pas très clairvoyant. En fin de compte, avec quelques mots bien choisis, en l'encensant de qualités, juste assez pour satisfaire son ego, il était facilement manipulable. De plus, il ne voyait pas à travers la façade que je m'étais crée, celui que j'étais vraiment. En y réfléchissant bien, presque tout le monde me voyait seulement comme un préfet respectable, conscient de ses responsabilités, et très doué en classe.

Tout le monde, sauf Dumbledore.

Me barrant le passage chez le Directeur, la figure droite et hautaine, Marcus Malfoy me jaugeait du regard, ses bras croisés, et son dos appuyé contre un mur. L'air moqueur, un rictus aux lèvres…Tout ce qui émanait de sa personne me semblait exécrable.

-Tiens, tiens, commença-t-il de sa voix désagréable, qu'est-ce que notre cher préfet a fait de mal pour aller chez le Directeur ?

Je me demandais silencieusement comment un esprit aussi bas pouvait avoir sa place dans la noble maison de mon ancêtre. C'en était presque une honte pour moi.

-Rien qui ne te concerne, Malfoy, dis-je d'un ton exaspéré.

Il s'avança, sa main fermée sur sa baguette, puis il m'observa avec quelque chose comme de la pitié dans le regard.

-Cher, cher Tommy, tu ne pourras jamais être au même niveau que moi. Alors, cesse de faire comme si c'était le cas. Dois-je te rappeler que ton sang est souillé ?

Ne pouvant en écouter davantage, je l'empoignai à la gorge contre le mur. Je pouvais accepter les reproches lorsqu'elles étaient fondées, mais là, on m'insultait. On me méprisait sur un sujet où je n'avais eu aucune prise. Je n'avais pas pu contrôler ma naissance, je n'avais pas pu choisir mon père

-Ne me parle plus jamais sur ce ton.

A chacun des mots, la pression de mes doigts autour de son cou se resserrait un peu plus. Je sentais sous sa peau sa trachée qui se contractait, son pouls qui battait, ses veines où le sang affluait, et je serrai encore un peu plus. C'était un délice pour moi de le voir souffrir de cette manière, de le voir perdre son air triomphant. Combien de temps tiendrait-il ainsi ? Et si je resserrai encore un peu plus ? Juste pour voir combien de temps il tiendrait sans air jusqu'à ce que la couleur de son visage change ?

Il gesticulait comme un rat devant moi…Il agitait vainement ses bras, ses pieds…Qu'il souffre, qu'il pleure, et qu'il regrette jusqu'au dernier mot et jusqu'au plus profond de son âme ce qu'il a dit…Plus jamais on n'osera se moquer de moi de cette manière…Je leur montrerai à tous, un jour, ce dont je suis vraiment capable…

-Sache, murmurai-je à son oreille, sache que je vaux beaucoup plus que toi…Il viendra un temps, où toi et tes futures générations seront nées pour me servir…Et je te promets que ce jour-là tu seras à mes pieds…

Avec ses derniers mots, je le relâchai enfin. Ma poitrine me brûlait, le souffle me manquait, et je savais que ma colère n'avait pas encore été suffisamment atténuée. Une partie de mon être me disait qu'il fallait le tuer, mais l'autre partie me disait qu'il fallait seulement l'ignorer. La haine cédant à la raison, je le laissai à contre-cœur. Mais avant de partir, il me regarda avec un mélange de surprise et d'horreur. Finalement, avec le peu de force qui lui restait, il parvint à articuler :

-Tom…, il déglutit, tes yeux…

-Quoi mes yeux ? lui dis-je sur un ton amer.

-Ils sont…rouges…, murmura t-il.

Avant que je n'ai pu lui demander quoi que se soit d'autre, il était déjà parti. Plusieurs fois de suite, je clignai des yeux, l'incompréhension me gagnant, ne sachant pas ce qu'il avait voulu me dire….

Lorsque j'arrivai enfin dans le bureau du directeur, une autre mauvaise surprise m'y attendait. Ce n'était pas Dippet qui était assis au bureau, c'était…Dumbledore.

Ah…, ce cher Dumbledore, pourquoi se trouvait-il toujours sur mon chemin ? Je commençai à me demander s'il ne me surveillait pas de près…

Instantanément, je remis mon image de parfait petit élève sur le bouton 'on'.

-Mr.Jedusor, en quoi puis je vous aider ?

Comme si j'avais besoin de votre aide…, pensai-je intérieurement.

-Bonjour professeur, je me demandai si…je pourrais parler au directeur, répondis-je d'une voix calme et mesurée.

-Je crains que cela ne soit pas possible. Le professeur Dippet a eu un appel urgent, c'est pourquoi je le remplace pour le moment.

Je regardai alors le sol, feignant un regard ennuyé. Puis, pour bien montrer mon embarras, je me mordis subtilement la lèvre inférieure. Cependant ma posture restait droite et fière, je ne tenais pas à jouer le rôle d'un minable Poufsouffle non plus.

Dumbledore me considéra de la tête aux pieds avec un regard indulgent, puis il me parla de sa voix bienveillante :

-Peut-être que tu peux me dire ce que tu avais en tête, Tom.

Encore une fois, il passa du vouvoiement au tutoiement en un instant. Ca commençait à en devenir terriblement agaçant.

Jouant le jeu, je lui répondit :

-Oh, je peux, professeur ? Je ne voudrais pas vous déranger avec des choses sans importance…

Il me coupa la parole :

-Si un élève juge nécessaire de voir le directeur, je suppose que la moindre des choses serait de l'écouter.

Bien sûr Dumbledore…Il ne vous reste plus que l'auréole et les ailes blanches, après je pourrais vous nommer le plus grand saint du monde…

Arborant sur mon visage l'expression la plus innocente que je pouvais maîtriser, je lui expliquai la situation pesant chacun de mes mots, les disant d'une manière qui aurait rendu les Gryffondors capables de devenir mes amis. Tout était dans le jeu des intonations, du regard, de la posture, chaque geste ayant son importance alors qu'il paraissait anodin. Ce que je pensais intérieurement ne devait laisser rien paraître sur mon visage. J'étais l'acteur qui manipulait ceux qui avaient voulu le manipuler.

-Professeur, Noël arrive dans quelques jours, et…ces derniers temps j'y ai beaucoup réfléchi. Je vous demande la permission de quitter le château pendant ces vacances, car je pense qu'il est de mon devoir de fêter Noël avec ma famille.

Dumbledore haussa un sourcil sur mon dernier mot.

-Votre…famille?

-Oui, enfin, je veux dire, l'orphelinat bien sûr…C'est le seul endroit que je puisse considérer comme étant ma famille vous savez…

-Oui, je sais, mais c'est une requête assez étrange de vous, étant donné que vous n'avez jamais exprimé le besoin de…fêter Noël avec votre famille.

Je baissai mes yeux, souriant d'un air bien triste.

-S'il y a une chose que la guerre contre Grindelwald m'ait apprise, c'est que l'on ne peut jamais être sûr de ce qui peut arriver à nos proches. Grindelwald a tué beaucoup de Moldus, j'ai eu de la chance que rien ne soit arrivé à l'orphelinat…Je me suis rendu compte qu'après tout, beaucoup de personnes là-bas tenaient à moi…

Là, je m'arrêtai, parce qu'une pause de fausse sentimentalité semblait judicieuse.

Mais la vérité, c'était que…Je n'aurais vraiment pas pu me retenir de rire si j'avais continué…

Comme si il y avait vraiment quelqu'un qui tenait à moi là-bas…J'étais aussi bienvenu que la peste. Et là encore, c'était un euphémisme.

-Je vois, dit finalement Dumbledore. Bien sûr, je comprends vos intentions, qui sont très honorables, pour vous dire la vérité. Vous avez évidemment mon accord pour quitter le château pendant les vacances.

Je lui fis mon meilleur sourire charmeur, feignant la reconnaissance.

-Merci, professeur.

Je sortis du bureau, assez fier de moi. La première étape de mon plan avait marché à merveille.

'Bien joué, Tom…Moi aussi je suis fier de toi…'

Un rire glacial résonna à mes oreilles. Je m'arrêtai brusquement dans mes pas, retenant ma respiration. Je n'avais pas besoin de regarder autour de moi pour savoir qu'il n'y avait personne.

Chaque fibre de mon être réagissait à cette présence qui avait trouvé sa place en moi.

Pourquoi…Pourquoi Grindelwald continuait-il à me hanter après sa mort ?

'Parce que ton choix est fait. Tu as choisi l'Ordre des Ténèbres. Tu deviendras le prochain Seigneur des Ténèbres. Tu seras comme moi…Ah non, que dis-je ? Tu seras bien pire que moi…'

Je  n'avais pas besoin de lui. Je savais faire mes choix seuls. Je ne demandais qu'une seule chose : qu'il se taise. Et mon vœu fut exaucé…pour l'instant…