TITLE / TITRE : "Akito et son double"

AUTHOR / AUTEUR : Anaëlle Sohma

EMAIL : anaelle_sohma@yahoo.fr

CATEGORY / CATÉGORIE : Un peu de mystère, de "psychologie", des hypothèses, pas beaucoup d'action, tout ça sur fond de romance yaoi (mais pas très poussée... ^^;;;;;)

SPOILERS : Fruits Basket, les 26 épisodes de l'anime + les 6 premiers tomes du manga + l'identité du coq et du cheval

RATING / NOTES : PG-13

CONTENT WARNING / AVERTISSEMENT : petite romance yaoi (donc, relation amoureuse entre hommes). Mais je ne pense pas la développer beaucoup. ^^

SUMMARY / RÉSUMÉ : un mystérieux individu s'est introduit dans le manoir des Sohma...

STATUS : chapitre 5

ARCHIVE : si vous tenez à archiver ma fanfic sur votre site, aucun problème, mais je vous serais reconnaissante de m'en demander l'autorisation avant de le faire. Merci! ^o^

DISCLAIMER : Les personnages et la série "Fruits Basket" sont la propriété de Natsuki Takaya, ils ne m'appartiennent pas (seul le "mystérieux individu" et le scénario sont de mon cru). Les fanfics que j'écris ne me rapportent pas d'argent et ne sont écrites que dans le but de divertir. Ce texte n'a aucune intention de discréditer l'auteur ou quiconque touchant à "Fruits Basket". Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou décédées n'est que pure coïncidence.

AUTHOR'S NOTES / NOTES DE L'AUTEUR : Et voilà le chapitre 5, qui est (enfin! ^^) un peu plus long que les précédents... (tu vois, Zahne, j'y suis arrivée! ^__^V) C'est vrai qu'ils étaient trèèèès courts, je me demande d'ailleurs si je ne veux pas reprendre les quatre premiers chapitres pour n'en faire plus que deux... Ca reste encore à voir, mais ne vous inquiétez pas si à une date ultérieure le chapitrage est tout chamboulé! ^^;;;;;

Et sinon... un grand merci à mes reviewers qui sont toujours fidèles au poste (ça encourage! ^-^), j'ai nommé: Zahnegirl et Francis Doyon (spiegel1979). Merci! ^o^

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Akito et son double

Chapitre 5

Ayame sorti, Hatori poussa un léger soupir. La chambre semblait soudain extrêmement silencieuse en l'absence du serpent, le seul bruit perceptible était celui que faisait régulièrement l'inconnu en tournant les pages de son roman. Le dragon pivota lentement vers lui. Le jeune homme cessa de feuilleter le livre et le dévisagea d'un air franc. Il semblait parfaitement à son aise dans le manoir dont beaucoup de personnes extérieures disaient pourtant qu'il était lugubre. Hatori se prit à penser qu'il connaissait ce regard et cette désinvolture - ou plutôt, ils lui faisaient penser à quelqu'un... mais à qui?

Hatori était un peu empêtré. Que dire au jeune homme? Il avait prié Aya de les laisser, mais il ne savait pas vraiment comment aborder le sujet qui le tracassait - s'il était ou non l'intrus qui l'avait soigné. Pourtant, le dragon avait toujours été réputé pour son sang-froid et ses manières sans détours. Maintenant qu'il avait sollicité cette entrevue privée, il devait aller jusqu'au bout.

"Veuillez excuser Ayame", commença Hatori. "Il est parfois un peu... excentrique. J'espère qu'il ne vous a pas dérangé."

"Oh, ne vous en faites pas, j'ai connu des personnages plus désagréables", sourit l'inconnu. "En fait, il m'a bien décontracté. C'est vraiment quelqu'un de très chaleureux, je suis heureux de l'avoir croisé à l'entrée de votre propriété."

Il marqua un temps de silence, avant d'ajouter:

"Mais en fait, c'est avec vous que je devais parler. C'est la raison de ma visite."

"... Puis-je vous demander votre nom? Si j'ai bien entendu Ayame, vous vous appelez... Tarô-san?"

Le jeune homme eut un petit rire joyeux.

"En fait, Ayame m'a tout de suite adopté et s'est servi d'un diminutif. Mon nom complet est Akitarô. Akitarô Sohma. Nous sommes donc de la même famille, et je sais que mon prénom a une consonance familière pour vous... n'est-ce pas?"

Hatori écarquilla les yeux de surprise. Il savait que la famille Sohma était très étendue et comptait beaucoup de membres, il était par conséquent normal qu'il ne puisse pas connaître chacun de ses parents - à vrai dire, il ignorait même le nombre d'individus que comportait le clan. Mais que l'inconnu en fasse partie l'étonnait. Surtout avec un prénom pareil, qui ressemblait à une syllabe près à celui d'Akito. Un doublon dans la famille? Il n'était pas au courant. Après tout, c'était possible. Mais depuis qu'il avait vu le jeune homme, il avait eu l'impression de devoir se souvenir de quelque chose... l'impression d'avoir déjà vu Akitarô et que celui-ci avait un rôle important... Un rôle dans quelle pièce? Où, comment? Il se creusait les méninges mais les souvenirs se dérobaient. Ou plutôt, il parvenait à passer en revue toutes les occasions où il aurait pu le rencontrer, mais aucune ne correspondait. Hatori n'arrivait pas à le replacer dans son contexte.

Il reprit un peu contenance et se lança.

"Nous nous sommes déjà rencontrés, n'est-ce pas?"

"En quelque sorte..." fit le jeune homme avec un sourire énigmatique. "Comment va votre fièvre?"

C'était un signal. Délibérément lancé par Akitarô. Il n'y avait désormais plus aucun doute, Hatori était bien face de son mystérieux "sauveur".

"Mieux, merci... Je suppose que je dois vous remercier pour le coup de main."

"Il n'y a pas de quoi... En fait, je suis assez content de la tournure prise par les événements... cela m'a donné la possibilité d'entrer en contact avec vous."

"Et... quelle est la raison de votre présence ici et celle de vos précédentes visites? Vous savez sans doute que vous avez pénétré dans une propriété privée... Nous n'aimons pas trop les intrus..."

Akitarô prit un air contrit. Il n'avait peut-être pas choisi la meilleure manière d'aborder la famille Sohma... Il avait espéré qu'on l'accepterait rapidement, mais il était clair à présent que son intrusion dans le manoir provoquait la méfiance des membres du clan. Désormais il devrait jouer franc-jeu pour les convaincre.

"Gomen nasai. Il est vrai que je n'ai pas été très honnête. Je voulais parler avec votre chef de famille... mais j'ai manqué de courage à chacune de mes visites. J'ai alors décidé de passer par vous."

Hatori devenait de plus en plus tendu et méfiant. Qui était cet individu qui s'était introduit chez eux, semblait connaître le secret de la malédiction et désirait une entrevue avec Akito? Un simple quidam poussé par une curiosité malsaine? Mais il faisait partie de la famille... et le dragon avait toujours en lui cette impression tenace d'avoir déjà croisé le jeune homme.

"Pourquoi teniez-vous à voir Akito? Il n'aime guère les visites."

Akitarô fut désemparé par la question. Il s'était naturellement attendu à devoir rendre des comptes, mais sur le moment il ne savait plus que répondre. Je ne peux pas lui dire, songea-t-il. Pas encore. Je ne me sens pas prêt... J'ai peur, j'ai honte, c'est de ma faute après tout s'il est dans cet état... Je voudrais tant pouvoir l'aider, mais comment faire? Cela fait trop longtemps que je me tiens à l'écart, que je fuis la réalité. Il doit être possible de faire quelque chose pour lui.

"Je... J'ai un certain rapport avec la malédiction", répondit laconiquement le jeune homme.

Le visage de Hatori conserva son calme imperturbable, mais intérieurement il fut très secoué par cette affirmation.

"Quel rapport?" demanda-t-il, vivement intrigué. Après tout, les douze membres du Juunishi en savaient relativement peu sur le mal qui les frappait, et toute information nouvelle était la bienvenue.

Nous y voilà, songea amèrement Akitarô. Je suis au pied du mur. Je lui dis ou pas? Non, je ne peux pas, mais... si je veux qu'il m'introduise auprès d'Akito, il faudra bien que je réponde à ses questions. Je dois absolument le voir! Mais... est-ce vraiment une bonne idée? J'ai peur, je ferais mieux de passer une autre fois... Non, non, qu'est-ce que je raconte, il faut que j'arrête de toujours repousser ce moment!

"Je suis... un peu responsable... pour Akito et les Douze..." finit par lâcher Akitarô, conscient que son explication était très lacunaire, mais incapable malgré tout d'en dire plus. Il avait perdu toute sa belle assurance et n'osait même plus regarder Hatori dans les yeux.

"Comment ça?" Hatori était complètement perdu devant les révélations du jeune homme. Etait-il une pièce du puzzle complexe de la malédiction? "Cela fait plusieurs générations que la famille est maudite, comment pouvez-vous..."

"Je n'ai vraiment pas envie d'en parler", trancha Akitarô - mais sa réponse sonnait plus comme une supplique que comme un commandement. Il regardait fixement le tapis entre ses deux pieds, pour ne pas avoir à lever la tête. Il n'en menait vraiment pas large.

Hatori perçut le trouble du jeune homme aux yeux vairons et décida de ne pas insister pour le moment. Après tout, dans la famille maudite, chacun avait une zone de secret à protéger, il était donc plus ou moins naturel qu'il soit de même pour Akitarô, s'il avait effectivement un lien avec la malédiction. Mais le dragon se jura d'élucider à tout prix ce mystère. Akitarô en savait beaucoup. Il en savait peut-être même trop, se dit tout à coup le médecin.

"Akito n'est pas état de vous recevoir, aujourd'hui", lança Hatori. Et de toute façon, il est vraiment de trop mauvaise humeur, songea-t-il.

"Il est vraiment toujours malade?" fit le jeune homme en se redressant - il avait quelque peu repris contenance depuis le changement de conversation.

"Oui, il est hélas souffrant. Il a une santé très fragile. Et... il est un peu perturbé depuis votre intrusion et mes transformations. Il est persuadé que j'ai pris une nouvelle assistante sans lui en demander l'autorisation. Il m'a ordonné de lui effacer la mémoire", conclut Hatori en regardant le jeune homme droit dans les yeux.

Le médecin ne savait pas s'il devrait vraiment en arriver à cette extrémité avec Akitarô. En y pensant, il se dit qu'Akito aurait sûrement voulu qu'il le fasse. Inconsciemment, celui-ci avait perçu l'arrivée d'une nouvelle tête dans le manoir, une arrivée qu'il avait jugée inacceptable. Qu'il ait mis cela sur le dos d'une soi-disant assistante ou du jeune homme, cela ne changeait rien au problème - un intrus avait pénétré dans le manoir et il fallait tout lui faire oublier. Mais Hatori ne se sentait pas le droit de le faire. Il n'y avait bien sûr rien dans le serment d'Hippocrate concernant l'effacement de mémoires - et pour cause! - mais après tout, Akitarô pouvait détenir des informations capitales sur la nature de la malédiction. Il serait dommage de perdre cette source de connaissance. Et surtout - mais Hatori ne savait pas vraiment pourquoi - il ne lui semblait pas moral de lui effacer la mémoire. Un tel acte n'était moral envers aucune personne, évidemment, mais le dragon avait toujours refoulé ses scrupules pour obéir aux ordres. Face à Akitarô, il ne s'en serait pas senti capable.

"Ce n'est vraiment pas de chance..." répondit Akitarô, avec un sourire triste. "Mon seul pouvoir, c'est celui de réveiller les mémoires."

Hatori était sidéré. Non seulement le jeune homme n'avait pas paru étonné qu'on puisse parler d'effacer les souvenirs des gens, mais en plus il avait révélé son pouvoir comme s'il s'était agi d'une chose parfaitement naturelle... Quel drôle de personnage!

"Pardon?" demanda-t-il.

"Disons que j'ai... à peu près l'opposé de votre pouvoir. Mais... c'est un secret!" ajouta Akitarô en posant un doigt sur ses lèvres.

"C'est assez étonnant!" fit le médecin, partagé entre le plaisir de rencontrer un "homologue" et l'angoisse de connaître l'étendue de ce pouvoir et des problèmes qu'il pourrait causer. "Et comment procédez-vous pour..."

Hatori s'arrêta, surpris par l'air sombre du jeune homme.

"Je vous en parlerai peut-être un de ces jours", coupa celui-ci, avant de plonger dans le mutisme. Il n'était vraiment pas aussi enthousiaste que Hatori au sujet de ses capacités.

Ce n'est pas seulement un pouvoir, aurait-il eu envie de confier au dragon. Non, loin de là! C'est plutôt... une malédiction. Oui, voilà, c'est cela, ma malédiction: le souvenir... Et Dieu sait si cela peut détruire la vie d'un homme... Mais je n'ai pas le droit de me plaindre, non, non, ce serait manquer de respect à Akito...

Hatori, curieux, aurait bien aimé poursuivre la conversation, mais il ne savait pas comment réagir devant l'attitude soudain taciturne d'Akitarô. Il y eut un silence gênant, qu'aucun des deux ne parvint à briser - le jeune homme fixait à nouveau le tapis entre ses pieds, l'air perdu dans ses pensées, et le dragon ne voulait pas se montrer indiscret en l'interrogeant plus en avant.

C'est ce moment que choisit Ayame pour surgir au milieu de la pièce, un plateau dans les mains.

"Je suis de retooooooouuuur!!!" s'exclama-t-il joyeusement en posant sa charge sur une table basse. "Alors, Ha-san, petit cachottier, de quoi avez-vous discuté dans mon dos?"

"Ooooh, si vous saviez! Plein de petits secrets..." lança Akitarô, ayant retrouvé toute sa bonne humeur.

"Et, bien évidemment, c'est moi qui ai dû trimer pour Akito pendant ce temps! Ah là là, bande de flemmards, dire que je vous ai même préparé du thé à ma façon... je me demande si vous le méritez! Mais je te comprends, Tori-san, quand on rencontre un si beau jeune homme, on a forcément envie de le garder pour soi..."

C'était parti pour un tour... Ayame leur servit son thé avec moult explications sur les rares personnes à bénéficier de ce breuvage et leur raconta une fois de plus ses aventures au lycée ou dans sa boutique. Le serpent et Akitarô discutèrent joyeusement, Hatori acquiesçant parfois à l'une ou l'autre réplique des deux bavards. Ils ne se séparèrent qu'à la nuit tombée.

* * * * *

Le lendemain matin, Hatori eut droit à un téléphone de Shiguré.

"Alors, Hatori, il paraît que tu as eu une visite un peu spéciale hier? Pourquoi je ne suis jamais au courant?"

"Tu m'as pourtant l'air bien renseigné", répliqua le médecin.

"C'est Aya qui m'a averti... Le pauvre, tu l'as rendu complètement jaloux!" fit Shiguré d'une voix triste - comme s'il compatissait aux malheurs du serpent.

Hatori lui raccrocha au nez sans état d'âme.

Moins d'une seconde plus tard, la sonnerie du téléphone retentit à nouveau et le dragon décrocha aussitôt.

"Je plaisantais, voyons!" pleurnicha la voix de Shiguré.

Quel imbécile, celui-là, se dit Hatori. Il ne changera jamais!

"Il paraît qu'il est au courant pour nous?" s'enquit le chien. "Tu as averti Akito? Comment est-il?"

"En fait, il m'a semblé..." commença le médecin.

"Oui...?"

"Non, rien."

Ils discutèrent de banalités, Hatori n'ayant pas encore les moyens de satisfaire la curiosité de Shiguré. La communication s'acheva assez rapidement.

En fait, il m'a semblé très bizarre, reprit le dragon pour lui-même. Il avait tantôt l'assurance d'un seigneur, tantôt l'air contrit d'un gamin pris en faute. Un instant il était rayonnant de bonne humeur, l'instant d'après il était sombre et taciturne. Se pourrait-il qu'il soit... schizophrène? Je me demande si c'est une bonne idée de le laisser voir Akito, il m'a l'air aussi psychologiquement fragile que lui... Vraiment, quel drôle de type!

(A suivre...)

Akitarô, soupçonné de schizophrénie? Ouh là, c'était pas du tout prévu comme ça, mais finalement ça peut être sympa... MDR! ^__^ On verra ce que je vais en faire...

Pour les petits curieux... Akitarô Daichi est le nom du réalisateur de l'anime Fruits Basket. J'avais trouvé ça trop marrant qu'un type avec un tel nom ait pu bosser sur le dessin animé (d'autant plus que son nom apparaît dans le générique de début en même temps qu'une image d'Akito! o_O). C'est de là que je suis partie pour élaborer mon scénario... (vi, je sais, c'est un peu maigre comme point de départ!!! ^^;;;;;;;)

Le prochain chapitre devrait avoir plus ou moins la même longueur que celui-ci... et risque d'être orageux! ^-^ A bientôt!

Anaëlle