TITLE / TITRE : "Akito et son double"
AUTHOR / AUTEUR : Anaëlle Sohma
EMAIL : anaelle_sohma@yahoo.fr
CATEGORY / CATÉGORIE : Un peu de mystère, de "psychologie", des hypothèses, pas beaucoup d'action, tout ça sur fond de romance yaoi (mais pas très poussée... ^^;;;;;)
SPOILERS : Fruits Basket, les 26 épisodes de l'anime + les 6 premiers tomes du manga + l'identité du coq et du cheval
RATING / NOTES : PG-13
CONTENT WARNING / AVERTISSEMENT : petite romance yaoi (donc, relation amoureuse entre hommes). Mais je ne pense pas la développer beaucoup. Ca sera même assez discret. ^-^
SUMMARY / RÉSUMÉ : un mystérieux individu s'est introduit dans le manoir des Sohma...
STATUS : chapitre 6
ARCHIVE : si vous tenez à archiver ma fanfic sur votre site, aucun problème, mais je vous serais reconnaissante de m'en demander l'autorisation avant de le faire. Merci! ^o^
DISCLAIMER : Les personnages et la série "Fruits Basket" sont la propriété de Natsuki Takaya, ils ne m'appartiennent pas (seul le "mystérieux individu" et le scénario sont de mon cru). Les fanfics que j'écris ne me rapportent pas d'argent et ne sont écrites que dans le but de divertir. Ce texte n'a aucune intention de discréditer l'auteur ou quiconque touchant à "Fruits Basket". Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou décédées n'est que pure coïncidence.
AUTHOR'S NOTES / NOTES DE L'AUTEUR : Voilà le 6e chapitre, qui est à peu près aussi long que le dernier. Je vais essayer de me tenir à cette longueur pour les chapitres à venir, les premiers étaient un peu courts... ^^;;;;
Toujours un grand merci à ceux qui ont eu la bonne idée de me laisser une petite review. C'est gentil, merci beaucoup! ^o^
* * * * *
Akito et son double
Chapitre 6
Deux jours plus tard, Akitarô entrait dans la fosse aux lions... Hatori avait accepté - à ses risques et périls - de l'introduire dans le saint des saints, à savoir les appartements du chef de famille, après l'avoir mis en garde contre la susceptibilité de ce dernier. Ils n'étaient pas plus rassurés l'un que l'autre et se demandaient comment allait bien pouvoir se dérouler cette entrevue. Pour l'heure, ils étaient agenouillés en silence sur les tatamis, attendant qu'Akito leur donne la parole. Et celui-ci n'avait pas l'air pressé de le faire. A l'arrivée des deux visiteurs, il avait longuement contemplé le visage d'Akitarô, s'attardant sur ses yeux vairons et ses mèches claires. Le jeune homme avait eu la désagréable impression qu'un courant glacial parcourait son corps, mettant à nu ses moindres secrets. M'a-t-il reconnu? Sait-il...? se demandait-il anxieusement. Puis Akito s'était détourné en silence, avait fait coulisser sa porte-fenêtre et s'était installé à l'extérieur, contemplant le jardin comme s'il était pris dans une intense réflexion. Il ignorait délibérément ses deux visiteurs.
Enfin, il rompit le silence:
"Tu ne m'as pas prévenu que j'aurais de la visite, Hatori."
Le médecin ne répondit pas - de toute façon, Akito n'attendait pas de réponse.
"Qui est-ce?" fit-il en désignant Akitarô du menton, comme si le jeune homme était un pouilleux tout juste sorti des bas-fonds de la ville.
"Je suis... la *nouvelle assistante* de Hatori-san", fit Akitarô avec un large sourire.
Akito ignora superbement la plaisanterie du jeune homme et afficha le plus profond mépris. Akitarô se tassa un peu plus sur lui-même et se mordit la lèvre, se promettant d'avaler dorénavant quarante fois sa salive avant de prononcer la moindre phrase.
"Qui est-ce?" répéta le chef de famille.
"Il s'appelle Akitarô Sohma et désire parler avec vous, Akito-sama!" répondit le dragon.
Le chef de famille eut l'air perplexe une fraction de seconde, mais se reprit très rapidement et retrouva toute son arrogance avant même que Hatori n'ait pu s'apercevoir de quoi que ce soit.
"Akitarô? Tiens, tiens, quelle chance, j'ai même des fans maintenant! Qu'est-ce que tu veux que ça me fiche, Hatori-san?"
Akitarô avala quarante fois sa salive (^__^) et se lança:
"S'il vous plaît, Akito-sama... Je dois vraiment vous parler."
"Et qu'est-ce que tu pourrais bien avoir à me dire qui soit censé m'intéresser?", répondit celui-ci sur un ton doucereux. "Tu crois que j'ai envie de t'écouter? J'ai bien mieux à faire..."
"Ah oui???" s'emporta Akitarô, sans avoir pris la peine de réfléchir. "Comme quoi par exemple? Glander toute la journée, enfermé dans votre chambre???"
Hatori se hérissa, choqué par le courage - ou plutôt l'inconscience - du jeune homme, et redoutant d'avance la réaction d'Akito. Il est complètement fou de lui parler sur ce ton! se dit le dragon. Qu'est-ce qui m'a pris de l'amener ici? Il avait pourtant l'air si calme... Est-il possible qu'il soit comme Hatsuharu? Tantôt "white", tantôt "black"?
Le visage d'Akito fut déformé par la rage.
"Espèce de... Tu vas me payer ça!!!" Se tournant vers Hatori, il ajouta: "Toi, va-t'en d'ici, j'ai un compte à régler avec cet insolent!"
"Sumimasen, Akito-sama!" commença le médecin, dans le vain espoir de sauver Akitarô. "Je vais le faire sortir..."
"Hatori, je t'ai dit *va-t'en*!!!"
"Je suis vraiment désolé", chuchota Akitarô à l'adresse du dragon. "Allez-vous en, Hatori-san, cela vaudra mieux..."
A contrecœur, celui-ci se leva et se dirigea vers la porte en jetant un dernier regard aux deux hommes. Il pouvait presque voir des éclairs jaillir des yeux d'Akito. Peu rassuré sur le sort d'Akitarô, il fit coulisser la porte, sortit et referma derrière lui. Mais le médecin resta à proximité, dans le couloir, pour pouvoir écouter ce qui se dirait et intervenir rapidement en cas de problème. Il priait pour que la situation ne dégénère pas - mais vu la tournure prise par les événements, il avait peu d'espoir...
Sitôt Hatori sorti, le chef de famille lança les hostilités.
"Pour qui tu te prends, de me parler sur ce ton? Sais-tu au moins qui je suis???"
Oui, justement, se dit Akitarô sans rien laisser paraître de son trouble. Tu m'effraies. Je n'aurais jamais osé te toucher ni même t'agresser verbalement, mais vu la situation il le faudra bien. Je dois être fort. Je dois te tenir tête. Il le faut. Il faut que tu comprennes...
"Et alors, tu as perdu ta langue?" s'emporta Akito. "Tu vas regretter d'avoir voulu mettre les pieds chez les Sohma, pauvre sot!!!"
Akitarô redressa la tête, prit une profonde inspiration et se leva vivement, une attitude de défi dans les yeux.
"Ah oui? Et qu'est-ce que vous allez me faire? Regardez-vous, vous n'êtes qu'un mort-vivant!!!"
Le chef de famille prit l'attaque en plein ventre. Partagé entre haine et détresse, il se rua sur le jeune homme en hurlant:
"OUI, JE SUIS UN MORT-VIVANT!!! OUI!!! ET ALORS? QU'EST-CE QUE CA PEUT TE FAIRE, PAUVRE CRETIN? CA NE M'EMPECHERA PAS DE TE FAIRE REGRETTER LE JOUR DE TA NAISSANCE!!!"
Tout en criant, il tentait de bourrer de coups Akitarô. Une poignée de cheveux resta dans sa main, mais ce fut le seul dommage qu'Akito put infliger au jeune homme. Celui-ci ne faisait aucun geste pour riposter, il se contentait d'esquiver habilement chacune des attaques, aussi souple et insaisissable qu'une anguille. Evidemment, cette attitude ne faisait qu'augmenter la rage du chef de famille. Chaque coup manqué doublait sa fureur.
Soudain, Akito fut pris d'une violente quinte de toux. Malgré les soins de Hatori, il n'était pas encore en état de se battre, et la stratégie adoptée par son adversaire ne faisait que l'épuiser un peu plus. Il se plia en deux, toujours toussant. Instantanément, Akitarô cessa de se dérober et se jeta sur le chef de famille - non pour l'attaquer, mais pour se porter à son secours.
"Akito-sama!!!" s'exclama-t-il, paniqué. "Akito-sama, est-ce que ça va?"
Il se pencha sur lui en le prenant par le bras. Le chef de famille, qui n'avait pas totalement perdu ses moyens, l'envoya rouler au sol d'un violent coup d'épaule. Une fraction de seconde, il avait été surpris par la détresse qui transparaissait dans la voix du jeune homme, mais il ne tolérait pas qu'on le touche, encore moins qu'on le prenne en pitié. Ce n'était qu'un insolent de plus, pour qui se prenait-il? Toujours courbé en deux, il continua de tousser, cherchant en vain à retrouver son souffle. Akitarô tenta une seconde fois de s'approcher de lui, mais fut à nouveau repoussé.
"Akito-sama!!!" cria-t-il, désespéré par son impuissance. Puis il repensa au médecin et se mit à hurler: "HATORI-SAAAAAAAN!!! HATORI-SAAAAAAAAAAAAAAANN!!!"
Immédiatement, la porte coulissante s'ouvrit en fracas et le dragon surgit dans la pièce. En une fraction de seconde, il avait analysé la situation: Akitarô renversé sur le sol, l'air terrorisé, et Akito pris d'une nouvelle quinte, le visage presque violet par manque d'air. Le médecin se rua sur son patient, criant au passage à Akitarô d'apporter immédiatement un verre d'eau et sa sacoche. Le jeune homme bondit sur ses pieds, fila dans le couloir et revint après quelques instants. Hatori fit aussitôt boire le chef de famille, puis lui fit une injection de codéine. La toux se calma un peu, Akito retrouva progressivement son teint pâle. Hatori l'aida à rejoindre son futon et l'allongea délicatement. Il était relativement calme, rendu somnolent par la codéine, à peine secoué de temps à autre par une quinte plus discrète. Le médecin fit signe à Akitarô de quitter la pièce, et lui-même sortit après avoir jeté un dernier coup d'œil à son patient.
* * * * *
Dans le couloir, Akitarô s'attendit à une réprimande en bonne et due forme.
"Gomen nasai, gomen nasai", se lamentait-il. "Je ne pensais pas que..."
Hatori soupira. Il était certes fâché, mais pas au point de faire des remarques au jeune homme. En fait, c'est surtout sur le moment, avec cette peur irrépressible pour son patient, que la colère était montée. Mais maintenant, elle était déjà loin - le dragon n'était pas du genre à se laisser submerger par la haine. De toute façon, il connaissait le caractère susceptible et belliqueux du chef de famille, cette scène aurait pu arriver avec n'importe qui. Mais il ne put s'empêcher d'interroger Akitarô.
"Akito est très colérique", expliqua-t-il. "Je vous avais pourtant prévenu. C'était vraiment inutile de le provoquer comme vous l'avez fait..."
"Je ne pensais pas qu'il réagirait ainsi..." avança le jeune homme, le visage désespéré.
"Ce n'est pas entièrement votre faute..." tempéra Hatori, à nouveau impressionné par son rapide changement d'attitude - de la plus virulente provocation à la plus plate culpabilité.
Oh que si, songea Akitarô, sombre. Je savais très bien ce que je faisais. Je l'ai sciemment provoqué. J'attendais sa réaction. Je voulais voir jusqu'à quel point il avait accepté sa condition... Et le résultat est tellement désespérant! Il entendit à nouveau la voix d'Akito lui crier "oui, je suis un mort-vivant!!! OUI!!!" Il ne s'est pas rebellé, se morfondit le jeune homme. Il s'est rebellé contre mon insolence, mais il n'a pas relevé l'insulte. Il l'a même revendiqué, ce statut de mort-vivant... Et pourtant... il est vivant, il l'est, il faut qu'il le comprenne! Vraiment, ma visite a été un beau gâchis...
"Que comptez-vous faire, maintenant?"
"Mmmmh?" La question de Hatori le tira de ses rêveries. "Ano... Je ne sais pas."
Mais je *dois* faire quelque chose, c'est certain. Ca sera dur, je n'aurai pas assez d'une vie pour y arriver, mais je n'ai que trop tardé. Il faut que je m'y mette. Il y a tant de choses qui sont en train de bouger... C'est maintenant ou jamais.
Ils marchèrent un moment en silence, puis Akitarô dit d'une voix assurée:
"Je le reverrai."
"Je ne suis vraiment pas sûr qu'il accepte..." soupira Hatori, incertain de la conduite à suivre. Devait-il continuer à jouer le jeu d'Akitarô ou non? Il avait un peu accepté sa demande sur un coup de tête, lui qui était d'habitude si calme et réfléchi. Il lui avait semblé que c'était une bonne chose - une chose juste. Mais il s'inquiétait du comportement du jeune homme, et se souciait encore plus des réactions qu'il pourrait engendrer chez Akito. Cette première entrevue s'était révélée explosive. S'il devait y en avoir d'autres, Hatori voulait au moins savoir où voulait en venir Akitarô.
"Akitarô-san..." commença-t-il.
"Appelez-moi Tarô-san, cela évitera les confusions", sourit le jeune homme.
"Tarô-san, quel est le but de vos visites à Akito?"
"..."
"J'aimerais savoir."
Akitarô resta silencieux, le regard dirigé vers le sol. Il y avait des sujets qu'il n'aimait vraiment pas aborder, et dans ces cas-là il devenait soudain très sombre. Hatori s'inquiétait de ces brusques changements d'humeur. Non qu'il le prît pour un fou, mais il lui semblait psychologiquement très fragile, et il savait par expérience qu'il valait mieux avoir un bon moral pour faire face aux difficultés de la famille Sohma. Il a une double personnalité, songea le médecin. Pas exactement comme Hatsuharu, mais il y a quelque chose... Il repensa soudain à l'étrange regard d'Akitarô - à ses yeux vairons. C'est ça! Il est double, comme ses yeux. Il est tantôt frais et enjoué comme le vert de la végétation sauvage, tantôt triste et sombre comme le gris du brouillard...
"Je voudrais qu'Akito se souvienne de certaines choses", finit par lancer Akitarô alors que Hatori avait presque renoncé à l'espoir de recevoir une réponse.
"Certaines choses?"
"Oui. Je vous ai dit que je pouvais réveiller les mémoires. C'est ce que j'essaie de faire avec Akito. Mais mes méthodes ne sont hélas pas aussi rapides et efficaces que les vôtres."
"De quoi devrait-il se souvenir?" l'interrogea encore le dragon, perplexe.
"De la *véritable* nature de la malédiction..." avoua Akitarô après avoir hésité un instant.
"C'est-à-dire?..." demanda Hatori, à la fois piqué par la curiosité et inquiet des connaissances que semblait détenir le jeune homme.
"C'est un secret entre Akito et moi", conclut Akitarô, avec un sourire mi-figue mi-raisin, en posant son index sur ses lèvres.
(A suivre...)
Et voici déjà la fin... ^__-
Je suis en train de rédiger le chapitre 7, et j'ai déjà un planning de prévu pour les chapitres suivants, mais ça risque de prendre un peu de temps, parce que pendant les vacances: (1) il fait chaud et j'ai le cerveau qui ramollit ^^;;;; (2) je suis souvent en vadrouille (ben vi, c'est fait pour ça, les vacances! ^o^) et (3) quand je ne suis pas en vadrouille, c'est que je bosse pour renflouer mon portefeuille sérieusement entamé par ma passion de la lecture (hum! _). Alors ne vous impatientez pas trop! ^-^
A la prochaine! =^_^=
Anaëlle Sohma
