Chapitre 8 : Colère noire.

Ilona arriva dans la salle commune, toujours sous le coup de la colère, et ne fit pas attention aux regards noirs de Malefoy et de ses deux acolytes qui l'accompagnaient. Elle se précipita dans son dortoir et croisa Alan dans le couloir qui menait aux chambres.

-Te voilà ! Lui dit Alan en l'attrapant par le bras.

-Qu'est-ce que tu veux ?

-Te dire quelque chose en privé.

-Lâche-moi dans ce cas-là.

Alan la libéra et lui fit signe de le suivre. Ilona partit avec lui en direction de la salle commune, décidément elle allait y passer le plus clair de son temps. Ils s'assirent dans un coin de la pièce où il n'y avait personne.

-Bon , qu'est-ce qu'il y a ? Lui demanda Ilona.

-Est-ce que tu vois Potter et ses amis ?

Ilona leva les yeux au ciel et souffla.

-C'est pas vrai ! Tu ne vas pas t'y mettre aussi ? Oui je les vois et alors ? C'est moi que ça regarde.

Elle s'apprêtait à repartir mais Alan l'en empêcha.

-Non, attends ! Ce n'est pas ça. Je sais bien que je t'ai prévenu sur le fait de faire ami-ami avec des Gryffondors, mais c'est ton choix. Je voulais juste te l'entendre dire.

-Et pourquoi ?

-Te prévenir à nouveau. Maintenant que tu l'as confirmé, tu vas devoir subir deux fois plus de pression de la part des Serpentards.

-Comme si je n'en n'avais pas déjà assez ! Même Rogue est après moi, tout ça à cause de ma mère !

-Ta mère ?

-C'est trop long à expliquer. Tu m'excuses, il faut que j'aille lui écrire justement.

-Tu vas être en retard pour le dîner.

-Je n'ai pas faim.

Ilona se leva et laissa Alan seul. Elle retourna dans la chambre et fut heureuse de n'y trouver personne. Elle sortit une plume et de l'encre et prit un parchemin. Elle s'assit sur son lit et débuta sa lettre.

" Maman,

Je ne commence pas par " chère ", parce que j'ai une bonne raison de le faire. Est-ce que tu pourrais m'expliquer ce qui s'est passé exactement entre toi et Rogue parce que je n'ai pas l'impression qu'il me porte dans son cœur ! Je me doute bien qu'il n'y a pas que le fait que je sois la fille d'un de ses ennemis. Je suis en très mauvaise position avec lui et ses élèves. Les Serpentards. Ah oui, je précise que j'ai atterri chez eux ! Tu aurais pu me dire qu'il y avait des maisons et surtout une comme celle-là ! C'est la pire des espèces de Sorciers que je connaisse ! Je ne sais pas pourquoi j'ai atterri ici. Je ne suis vraiment pas copine avec eux, et encore moins avec Malefoy (le fils de Lucius Malefoy) et sa copine Perkinson. Je me suis battue avec elle aujourd'hui. Tu vas peut-être recevoir un hibou de la part de Rogue pour te dire que j'ai une retenue. Je n'en serai peut-être pas là si tu m'avais un peu plus parlé de Poudlard et ses principes, comme le fait que les Serpentards ne doivent pas parler aux Gryffondors. J'ai fait la connaissance de Harry Potter et de ses deux amis. Ils sont largement plus sympas que ces espèces de sales … Bref, à part ça tout va bien ! Je finirai bien par me recevoir un sortilège dans le dos avant la fin de la semaine ! Alors en attendant, j'aimerai bien que tu me dises des choses un peu plus véridiques que ce que tu m'as raconté. Je suis sûre que tu me caches quelque chose. Mais si tu ne veux pas, je pense que Rogue voudra bien me les dire, puisqu'il n'a pas l'air de t'apprécier. Etrange pour quelqu'un que tu me disais amoureux de toi !Je te laisse en attendant de tes nouvelles (rapidement).

Ilona. "

Ilona roula le parchemin, rangea ses affaires et redescendit vers la salle commune. Celle-ci était déserte, ce qui n'était pas étonnant étant donné que les élèves prenaient leur repas. Elle en profita pour aller jusqu'à la volière et trouver un hibou pour poster sa lettre. Elle emprunta un volatile du nom de Potelé, son nom sûrement dû à la taille imposante de son bas-ventre. Ilona accrocha le parchemin roulé autour de la serre de l'animal et lui indiqua l'adresse de destination.

-Kathleen Berlier, Londres, Common Road.

L'oiseau ébouriffa ses ailes et s'éloigna par une des fenêtres de la volière. Ilona le regarda s'envoler et redescendit. Elle ne prit pas la direction des cachots cette fois, voulant le plus possible s'éloigner de cette ambiance qui y régnait, et se dirigea vers le parc. Il faisait encore jour et voir le parc désert lui paraissait étrange. Depuis hier elle n'avait pas cessé de voir des élèves s'y promener, elle profita de ce qu'elle était seule pour le visiter.

Elle s'approcha de la rive du lac et ramassa des cailloux qui la longeaient. Les remous sur la surface de l'eau la faisaient se perdre dans ses pensées et elle repensa aux ennuis qu'elle avait connus depuis son arrivée à Poudlard. A peine deux jours et elle avait déjà la moitié des élèves de sa maison contre elle. Sans parler de son propre directeur qui s'était révélé assez froid avec elle. Plus que lorsqu'il était venu chez elle, c'était vraiment étrange comme changement d'humeur face à Ilona.

-Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Tout ce que je voulais c'était suivre des cours avec des élèves de mon âge. Mais il a fallut que je tombe sur les pires élèves qu'il puisse y avoir.

Elle prit les cailloux qu'elle avait dans la main et fit des ricochets sur la surface du lac. Elle sentit quelque chose remuer dans la poche de sa rob de sorcier et sortit la petite boule blanche qui gigotait.

-Désolée Sekhmet, je t'avais oublié. Tu es tellement calme que j'avais oublié que tu étais dans ma poche ! Tu dois avoir faim ! Viens, on rentre.

Ilona prit son rat sur son épaule et rentra à l'intérieur du château. Elle arriva dans le hall juste au moment où les portes de la grande salle s'ouvraient. Les élèves venaient de terminer leur repas et se rendaient en dehors de la salle. Elle s'empressa de regagner la salle commune avant de tomber sur des personnes qu'elle ne désirait vraiment pas voir. Elle sentit deux grandes mains la tirer en arrière alors qu'elle arrivait à l'entrée des sous-sol.

-On peut savoir ce que tu fabriquais toute seule dehors ? Lui dirent John et Alan.

-Je n'avais pas faim.

-Tu sais que ce n'est pas prudent de se promener seule dans le parc.

-Arrête ! Il ne faisait pas nuit. Et puis comment vous savez que j'étais dehors ?

-On t'as vu rentrer dans le hall.

Anita vint les rejoindre alors qu'ils avançaient dans les sous-sol.

-Ilona ! Cria-t-elle en arrivant vers eux.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-C'est Rogue. Il veut te voir.

-Hein ? Il m'a déjà vu tout l'heure. Il n'a qu'à attendre demain, on a cours avec lui.

-Non c'est au sujet de ce soir. Il veut que tu changes de chambre.

Ilona la regarda, incomprise.

-Quoi ? Mais on peut savoir pourquoi ?

-Je pense que c'est au sujet de Pansy. Mais je ne sais rien d'autre.

Ilona se précipita en direction du bureau du directeur de Serpentard et frappa à grands coups sur la porte quand elle fut devant.

-Je peux savoir ce qui vous prend de frapper sur cette porte de la sorte ? Lui demanda une voix derrière elle.

Ilona fit volte-face pour tomber nez à nez avec Rogue. Elle se ressaisit et le regarda dans les yeux.

-Il paraît que vous voulez me voir. Au sujet de ma chambre apparemment.

-C'est exact. Etant donné votre mésentente avec l'une de vos camarades, j'ai décidé de vous mettre dans le dortoir des autres élèves de votre classe. Je n'ai pas l'intention de vous séparer avec Miss Perkinson à chaque fois que vous aurez envie de vous opposer.

-Je n'ai pas envie de changer de chambre. Pourquoi est-ce que ce n'est pas cette espèce de peste qui bouge ?

Rogue rapprocha dangereusement son visage pour la regarder d'un air glacial.

-Faites attention, je ne vous laisserai pas longtemps parler de la sorte, que ce soit au sujet d'une de vos camarades ou bien pour qui que ce soit. Et quand je vous dis de changer de chambre, je vous conseille de le faire. Vous ne voudriez quand même pas que je demande à votre mère de venir pour lui parler de vos écarts de conduite dès le premier jour ?

Ilona sourit ironiquement en le regardant toujours aussi calmement.

-Je suis sûre que vous seriez ravi de la voir, je me trompe ?

-Je ne vois pas de quoi vous parlez. Lui dit-il en relevant la tête.

-Je sais tout. Ce n'est pas la peine de le nier, elle m'a tout dit.

-Je ne sais pas ce que votre mère à pu vous dire, étant donné que je ne sais pas de quoi vous voulez parler, et surtout que je ne connais pas votre mère.

-Vous ne connaissez pas ma mère ? A d'autres ! Elle, elle vous connaît bien par contre !

-Et puis-je savoir quand j'aurai pu la rencontrer ?

-Elle était avec vous à Poudlard ainsi que mon père.

-Je ne connais pas de Berlier à ma connaissance.

-Et bien c'est pourtant son nom. Vous n'avez qu'à la faire venir, de toute façon j'ai des petites choses à lui demander ! Mais en attendant, je ne bougerais pas de ma chambre et si face de Pékinois ne me supporte pas, je n'en n'ai rien à faire.

Ilona s'éloigna sans lui jeter un regard et repartit vers la salle commune. Rogue rentra dans son bureau en marmonnant.

-Berlier… Berlier… Je ne sais pas qui c'est mais je suis sûr que ce n'est pas son nom. Se dit-il.

Ilona rejoignit ses amis qui discutaient devant la cheminée de la salle commune.

-Ah te voilà ! Lui lança Alan en la voyant arriver.

-Alors ? Qu'est-ce qu'il t'as dit ?

-Il m'a dit de changer de chambre.

-Tu vas aller avec les autres filles ? Je ne suis pas sûre que ce soit…

-Qui t'as dit que j'allais changer ? Si Pansy ne peut pas me voir, je ne l'empêches pas de s'en aller…

-Tu vas rester ? Mais et Rogue ?

-Rogue ? Je crois que je lui ai laissé un autre problème sur les bras. Leur dit-elle, les yeux dans le vague.

Tous trois la regardèrent en essayant de comprendre ce dont elle voulait parler. Décidément cette nouvelle élève qui venait tout juste d'arriver promettait de donner beaucoup de mal à de nombreuses personnes.

-Bon, vous m'excusez, je vais m'occuper de mon rat, il meurt de faim.

Ilona se leva et alla dans le dortoir, sortant Sekhmet de sa poche. Elle crut qu'on lui jetait de l'eau bouillante à la figure quand elle pénétra dans la chambre. Son sang ne fit qu'un tour lorsqu'elle vit toutes ses affaires enlevées de sa commode et sa malle prête sur le lit. A côté de celui-ci, Pansy et Millicent la regardaient, un sourire sur les lèvres.

-Je peux savoir ce que vous faites ? Leur demanda-t-elle.

-Tu déménages, on t'aides ! Lui dit Pansy en souriant de plus belle.

Ilona esquissa un sourire en lui disant :

-Je crois que tu t'es plantée ! Je ne bouge certainement pas !

-Moi je pense que ça vaut mieux pour toi que tu ailles ailleurs, on ne veut pas de toi ici ! Lui dit Pansy.

-Et tu crois que tu me fais peur ?

Millicent s'avança vers Ilona en souriant d'un air tout ce qui n'était pas gracieux et la poussa hors de la chambre. Ilona se retrouva affalée sur le sol, Sekhmet atterrissant un peu plus loin devant elle. La porte claqua devant son nez et elle put entendre des rires émanant de la chambre. Une profonde colère monta en elle, encore plus forte que celle qu'elle avait ressentie un peu plus tôt dans la soirée avec Rogue, et sans réfléchir elle se releva et resta plantée devant la porte. Celle-ci se mit soudainement à trembler. Elle vibra de plus en plus jusqu'à ce qu'elle sorte de ses gonds. La porte s'ouvrit et alla atterrir au fond de la pièce dans un grand fracas. Pansy poussa un cri strident, quant à Millicent elle regardait Ilona avec des yeux exorbités. Ilona avança en les regardant d'un air noir. Des objets qui se trouvaient sur les commodes alentours se mirent à trembler à leur tour et à flotter dans les airs. Ils se concentrèrent et tournèrent autour de la pièce. Tout à coup, un objet s'élança sur Pansy qui le reçu en pleine tête. Elle se mit à hurler et s'accroupit sur le sol. Les élèves alertés par les cris et le vacarme arrivaient en masse concentrique devant la chambre et ne purent s'empêcher de pousser des hurlements en voyant la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Les objets accéléraient de plus en plus et se projetaient contre le mur ou sur les deux filles qui se protégeaient la tête pour éviter de s'en prendre d'autres.

-Ce n'est pas possible ! Mais qu'est-ce qui se passe ? Hurla une élève dans le couloir.

Des bruits de pas précipités résonnèrent au bas des escaliers et les élèves se poussèrent lorsque le professeur Rogue, suivi du professeur Dumbledore firent irruption dans la pièce.

Ils eurent une expression ahurie lorsqu'ils virent Ilona debout devant les deux autres Serpentards, les objets volants autour d'elles. Rogue était incapable de prononcer un mot, Dumbledore avança une main en avant et prononça une formule.

-Karmian Erlies !

Aussitôt, tous les objets cessèrent de planer et revinrent à leur place originelle. Ilona regarda le vieil homme et s'évanoui sur le sol.

-Séverus, pourriez-vous emmener Miss Berlier à l'infirmerie s'il vous plaît ?

Rogue regardait toujours Ilona d'un air complètement ahuri et empli de colère.

-Pourquoi… est-ce que vous ne me l'avez pas dit ? Lui demanda-t-il en gardant les yeux sur la jeune fille. J'avais des doutes mais maintenant je suis sûr de ce que je pensais.

Il sortit précipitamment de la chambre et ordonna aux autres élèves de retourner dans leurs dortoirs respectifs. Les Serpentards s'empressèrent d'obéir et regagnèrent leurs chambres en discutant bruyamment. Anita rentra dans la chambre et s'agenouilla près d'Ilona.

-Professeur, qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda-t-elle en prenant sa main.

-Je ne peux pas vous le dire, Miss Gritser.

Dumbledore fit apparaître un brancard sur lequel il déposa le corps inanimé d'Ilona.

-Miss Gritser, pourriez-vous aider Miss Perkinson à aller jusqu'à l'infirmerie, je vais emmener Miss Berlier.

Anita alla aider Pansy à se relever tendis que Millicent se remettait difficilement de ses émotions. Dumbledore sortit de la pièce en faisant planer le brancard devant lui et fut suivi par Anita qui soutenait Pansy.

-Cette fille est complètement folle ! Lança Pansy en la regardant.

-Miss Berlier n'est pas plus folle que vous ou moi Miss Perkinson. J'aimerai vous dire un mot quand vous vous sentirez mieux.

Pansy se tût et avança en s'appuyant sur Anita, qui regardait Ilona allongée sur le brancard. Qu'est-ce qui se passait avec elle ? Elle était ici depuis à peine deux jours et elle avait déjà des problèmes. Et que s'était-il passé dans la chambre. Jamais Anita n'avait vu une personne faire voler des objets par la pensée de cette façon. Elle se promit de savoir ce qui se passait avec elle.