Chapitre 11 : Un amour réciproque.
La semaine qui suivit fut la plus sombre pour Ilona. Elle n'arrêtait pas d'envoyer des hibou remplis de questions et de haine envers sa mère, mais celle-ci ne lui répondait plus. Elle n'avait pas mentionné le fait qu'elle l'avait surprise en pleine conversation avec Rogue, mais cela la démangeait de le faire. Pour une étrange raison, elle se refusait de lui dire. Après tout, si elle l'apprenait, sa mère lui enverrait certainement une beuglante pour s'être levée durant la nuit ! Elle tenta de ne plus se soucier des affaires de sa mère, ce qui était impossible étant donné que cela la concernait. Pourquoi donc fallait-il que Rogue prenne soin d'elle ? Elle ne le supportait déjà pas et il n'avait pas l'air de l'apprécier. Et qui était ce "il" dont il fallait se méfier et dont sa mère avait fait mention ? S'agissait-il de son père ? Autant de questions sans réponses qui trottaient dans sa tête et commençaient sérieusement à lui courir. Elle se réfugia donc dans les études, suivant au moins un des conseils de sa mère. Le fait qu'elle ne se trouvait plus dans la même chambre que Pansy et Millicent lui avait permis de sortir ces dernières de sa tête et elle pouvait se concentrer sur ses études, même si d'autres problèmes se posaient à elle. Mais elle persévérait et même si ce n'était que le début de l'année, ils avaient déjà eu pas mal de devoirs dans plusieurs matières.
Le week-end était enfin arrivé et Ilona avait décidé de souffler un peu. Elle alla rendre visite aux trois Gryffondors qui lui avaient dit qu'ils seraient dans le parc à la cabane du garde-chasse et également professeur de soin aux créatures magiques, Hagrid. Elle partit donc en direction de la fameuse maison et les trouva dehors aux côtés d'Hagrid. Dès qu'ils la virent, ils lui firent signe de la rejoindre. Ron avait changé de comportement à son égard, ce qui la rassurait. Il avait dû voir qu'elle n'était pas aussi heureuse que ça avec les Serpentards et avait voulu se faire pardonner de s'être comporté de cette façon avec elle. Ilona s'approcha d'eux en leur souriant.
-Bonjour ! Leur dit-elle.
-Bonjour Ilona ! Lui dit Hagrid.
-Comment tu vas ? Lui demanda Harry .
-Ca peut aller.
-Toujours pas de réponse de ta mère ? Demanda Hermione.
-Non.
Ilona avait fait part de la conversation qu'elle avait surprise à Harry, Ron et Hermione, ainsi que le fait que sa mère ne voulait pas répondre à ses lettres. Ils avaient tenté de trouver une signification a ce silence venant de la part de sa mère, et surtout l'importance de Rogue dans cette histoire, sans plus de nouveauté depuis cette semaine.
-Qu'est-ce que vous faites ? Demanda-t-elle en les voyant penchés au dessus d'un caisse en bois.
-Nous nourrissons les Phoecidas. Enfin leurs petits. Dit Hagrid, un sourire aux lèvres.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Des saletés ! Dit Ron en montrant ses doigts écorchés.
-Ils sont justes un peu petits. Ils ne font pas la différence entre les vers de terre et des doigts !
Hagrid lui montra des oiseaux avec une tête toute dégarni et qui ressemblaient plus a des poulets miniatures et déplumés qu'à un animal fantastique.
-Et à quoi est-ce qu'ils servent ?
-A transporter des charges lourdes. Un peu comme les phénix, mais étant donné que les phénix sont très rares, j'utilise des Phoecidas. En plus ils produisent un liquide qui va servir pour les potions d'endormissement de Madame Pomfresh. Vous allez vous en occuper durant mes cours.
-C'est... intéressant ! Répondit Ilona en faisant une grimace.
-Merci les enfants ! Je crois qu'ils ont assez à manger maintenant ! Leur dit Hagrid en refermant la caisse.
-Nous reviendrons vous voir dans la semaine ! Lui dit Harry.
-D'accord ! Au revoir ! Leur dit le demi géant en prenant la boîte avec lui.
-Au revoir !
Les quatre amis s'éloignèrent de la cabane et partirent en direction du château.
-Tu as été voir Dumbledore à propos de ton pouvoir ? Demanda Hermione à Ilona.
-Non, pas encore.
-Il vaudrait mieux que tu y ailles. Si tu ne veux pas que ça se reproduise sans que tu puisses le contrôler.
-Je sais, mais j'étais tellement préoccupée par cette histoire avec ma mère que je n'ai pas eu le temps d'aller trouver Dumbledore.
-J'irais le voir ce soir.
-Si tu veux, je t'accompagnerais. Lui proposa Harry.
-Merci, c'est gentil.
Ils se sourirent et détournèrent le regard quand ils entendirent Ron toussoter.
-On ferait mieux de rentrer pour chercher quelque chose sur cette fichue pierre. Remarqua Hermione.
-Vous cherchez toujours cette pierre... j'ai oublié le nom.
-La pierre de Tijet. Tu n'as pas eu le temps de demander à ta mère je pense ?
-Non, j'ai complètement oublié, malheureusement. Mais je peux toujours essayer, elle me répondra peut-être cette fois. Ca ne concerne pas sa vie privée après tout !
-Est-ce que tu as demandé à un prof de te donner une autorisation pour aller dans la réserve ? Lui demanda Harry.
-La réserve ? Pourquoi faire ? Demanda Hermione.
-Pour regarder dans les annales de l'école. Sa mère a fait sa scolarité ici, elle doit être dans un des livres.
-Pourquoi est-ce que tu n'utilises pas ta c... Ron se tue en recevant un coup de coude dans l'estomac.
-Utiliser quoi ? Tu as une clé ? Demanda Ilona.
-Non rien, il voulait parler du charme de Harry avec la bibliothécaire. Répondit Hermione d'un ton narquois.
-Allez ça va Hermione ! On peut bien lui dire ! Après tout on sait bien qu'elle transplane. Reprit Harry.
-Comme tu veux, mais fais attention qu'elle ne le répète pas.
-Répéter quoi ? Continua Ilona.
-Et bien j'ai une...
Harry regarda autour de lui pour voir si on ne l'écoutait pas et pour s'assurer que personne ne l'entende, il se pencha vers elle et lui souffla les mots à son oreille.
-J'ai une cape d'invisibilité. Lui dit-il.
-Vraiment ? Demanda Ilona, fascinée.
-Ne le dis à personne surtout. Il n'y a que nous trois, mon parrain et Dumbledore qui le sachions.
-Tu oublies Rogue, Harry ! Reprit Ron.
-Ah oui, Rogue aussi. Mais ça, ce n'était pas prévu.
-Et tu penses qu'on pourrait l'utiliser pour aller dans la réserve ?
-Oui, si ça te dis.
-Bien sûr ! Quand est-ce qu'on pourrait y aller ?
-Ce soir ?
-D'accord. Oh ! Voilà Anita. Je dois y aller. Elle doit avoir un truc à me dire à voir sa tête. J'espère que ce n'est pas encore cette peste de Perkinson !
Anita s'approcha du groupe et fit signe à Ilona d'approcher.
-On se dit à ce soir alors ? Demanda Ilona avant de partir.
-Oui. Viens vers minuit devant l'escalier qui mène à la bibliothèque. Je viendrais avec la cape.
-D'accord ! A ce soir !
Ilona s'éloigna et alla rejoindre Anita.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Dumbledore demande à te voir.
Ilona sentit son cœur se serrer. Voulait-elle ou non suivre un entraînement pour contrôler un pouvoir qu'elle ne connaissait même pas ?
-D'accord, je vais le voir. Où est son bureau ?
-Viens, je t'emmène. De toute façon, il te faut le mot de passe.
Alita et Ilona rentrèrent dans le château et arpentèrent les couloirs pour déboucher dans une galerie qui ne comportait qu'une gargouille. Anita s'arrêta devant la statue de pierre et donna le mot de passe.
-"Chocogrenouille".
-Chocogrenouille ? C'est ça le mot de passe ?
-Dumbledore aime bien mettre des mots de passe de ce qu'il aime bien.
La gargouille tourna sur elle-même pour laisser la place à un escalier en colimaçon. Anita passa devant Ilona qui la suivit dans son ascension. Elles arrivèrent dans un bureau décoré de portraits des anciens directeurs de Poudlard.
-Ah ! Miss Berlier ! Venez !
-Je te laisse. Lui dit Anita en prenant le chemin du retour.
Ilona avança vers le vieil homme en lui souriant.
-Asseyez-vous ! Lui dit-il en souriant.
-Je pense que vous m'avez fais venir ici pour parler de mon... pouvoir ?
-C'est exact. Je voudrais que vous me disiez ce que vous en avez conclu.
-Je ne sais pas encore. Je ne sais même pas en quoi consiste mon pouvoir. Je ne le vois pas moi-même !
-C'est pour cette raison que nous pouvons vous aider à le contrôler.
-Qui se chargerai de m'aider ?
-Votre professeur de DCFM et moi-même. Il est au courant de ce qui s'est passé l'autre soir. Il a déjà rencontré quelqu'un qui avait ce genre de dons et il s'y connaît un peu dans ce domaine.
-Puis-je vous oser une question ?
-Bien sûr.
-Pourquoi est-ce que ma mère ne m'a pas dit que j'avais ce pouvoir ?
-Je ne le sais pas. Il faudrait lui demander.
-C'est ce que j'ai fait, mais elle n'a pas répondu à mes lettres. Peut-être que si vous lui parliez, elle me dirait la vérité ? Elle me cache beaucoup de choses, notamment en ce qui concerne mon père.
-Je suis désolé, mais je ne pense pas qu'elle voudra me dire quoi que ce soit concernant sa vie privé. Elle doit avoir ses raisons.
-Elle a bien fait sa scolarité ici ?
Dumbledore mit un temps à répondre, cherchant quelque chose à répondre mais dit finalement :
-Oui. Elle était très brillante.
-Et elle avait le même don que moi ?
-En effet. Mais ce n'est pas de votre mère dont il faut se préoccuper. Je souhaite vivement que vous assistiez à des leçons que vous donnera le professeur Sower.
-Je le ferai si vous me dites juste une chose.
-Quelle chose ?
-Quel est le nom de l'homme que le professeur Rogue n'aimait pas et qui était aussi amoureux de ma mère ?
-Ah ! Je suis navré mais je ne suis pas au courant de la vie sentimentale de votre mère.
-Pourtant ils se sont battus tous les deux, elle me l'a dit. Elle m'a dit que mon père et le professeur Rogue s'étaient battus.
-Je suis navré, mais je ne sais rien.
Il y avait dans les yeux du professeur quelque chose d'étrange. Comme une lueur de mécontentement. Il se leva de son siège.
-Miss Berlier, je vous en conjure, laissez les histoires de votre famille de côté et concentrez-vous sur votre pouvoir. Il faut que vous appreniez à le contrôler. Il est très rare et beaucoup de personnes rêveraient de le posséder. Alors si j'étais vous je profiterai de la chance que l'on m'offre d'apprendre à l'utiliser convenablement.
-Très bien. J'irai voir le professeur Sower. Après tout, mon pouvoir ne me quittera pas et si je recommence comme l'autre fois, je finirais bien par envoyer tous les meubles voler dans la pièce !
-Je suis ravi que vous preniez cette décision, elle ne vous en sera que plus bénéfique. Et rappelez-vous, laissez vos soucis de côté, cela n'est jamais bon de s'inquiéter de choses qui n'en valent pas la peine.
-Je vais essayer. Au revoir professeur.
-Au revoir Miss Berlier !
Ilona sortit du bureau et alla retrouver Anita. Elle avait peut-être promis qu'elle irait voir Sower mais elle n'allait certainement pas laisser tomber l'histoire concernant sa mère. Elle irait avec Harry dans la réserve ce soir et rien ne l'en empêcherai.
Elle retrouva Anita dans la salle commune en pleine conversation avec Alan.
-Alors ? Demanda-t-elle lorsque Ilona arriva près d'eux.
-Je vais aller voir Sower. C'est lui qui va m'aider pour contrôler mon pouvoir.
-Tu vas avoir des cours particuliers avec Sower ? S'écria Anita.
-Oh ! Je t'en prie ! Il n'est pas aussi canon que ça ! Je ne vois pas pourquoi tu te mets dans des états pareils !
-Tu dois bien être la seule fille à ne pas être folle de lui ! Plaisanta Alan.
-Je ne juge pas sur la beauté moi ! Répliqua Ilona.
-Tu sortirais avec un monstre tout ça parce qu'il aurait un cœur gros comme ça ?
-Un monstre peut-être pas, mais quelqu'un qui ne soit pas un top model non plus !
-C'est moi ça ! Alors, quand est-ce qu'on sort ensemble ? Lui dit Alan en se rapprochant d'elle.
-Et quelqu'un qui ne soit pas lourd, comme toi ! Lui répondit Ilona ironiquement.
-J'aurai essayé au moins ! Lui dit-il en soupirant.
-Essaie donc avec Anita, je suis sûr qu'elle voudrait bien sortir avec toi !
Alan regarda Anita mais vu l'expression noire qu'elle lui lançait, il renonça à prononcer le moindre mot.
-Je m'en vais ! Vous êtes toutes pareilles ! Vous ne voyez pas combien mon cœur saigne par votre faute ! Leur dit-il d'un faux air malheureux.
-Mais oui ! Va pleurer plus loin ! Lui dit Anita.
Alan s'éloigna et laissa Anita avec Ilona.
-Tu vas donc y aller ? Lui demanda-t-elle.
-Je suis bien obligée, sinon je ne te raconte pas ce qui risque d'arriver.
-Et pour ta mère ?
-J'ai ma petite idée. Je pense être sur la bonne voie.
Anita attendait la suite, mais Ilona n'en dit pas plus sur ses intentions du soir même. Un sourire se dessina même sur ses lèvres quand elle se mit à penser à la personne qui l'accompagnerait dans son périple.
-Je ne sais pas ce que tu mijotes, mais j'espère que ce n'est pas un sale coup !
-Ca ne risque pas ! Je ne suis pas de ce genre là ! Du genre Perkinson et sa copine !
-Tiens ! Quand on parle du loup !
-Du Pékinois tu veux dire ?
Elles se mirent à rire en regardant Pansy qui entrait dans la salle commune. Celle-ci se dirigea vers Malefoy en leur lançant un regard noir. Ilona ne baissa pas les yeux pour autant et se permit même de lui lancer un sourire sarcastique. Elle éclata de rire lorsque Malefoy repoussa Pansy alors qu'elle s'approchait de lui. Anita se joint à elle et Pansy devint rouge de colère. Elle se dirigea vers elles mais elle fut arrêtée par Millicent qui venait d'arriver.
Apparemment, elle lui déconseillait de faire quelque chose, sous peine de recevoir un nouvel objet en pleine figure. Elles tournèrent les talons et sortirent de la salle commune. Ilona et Anita se regardèrent et se mirent à rire de plus belle.
-Je crois que tu leur fait peur ! Lui dit Anita.
-Tu crois ?
Elles se levèrent et allèrent dans leur chambre sous l'oeil de Malefoy qui la toisait d'un regard étrange.
Le soir venu, Ilona n'avait toujours rien dit de ses intentions à Anita et elle tenta de dissimuler toute trace de son escapade nocturne. Elle demanda alors à sa compagne de chambre qu'elles se couchent vers dix heures, prétextant un mal de tête horrible et ne voulant pas s'endormir seule. Chose idiote puisqu'elle le faisait tout le temps. Mais Anita avait eu pitié d'elle et s'était couché en même temps. Au bout d'une heure, Ilona entendit Anita pousser un ronflement sonore, ce qui la rassura. Il ne lui restait plus qu'une heure à patienter avant d'aller rejoindre Harry devant l'escalier. Ce temps lui parut aussi long que le jour où elle devait partir pour Poudlard. Elle regardait sa montre toutes les deux minutes en soupirant. Enfin, vers minuit moins dix, elle se leva et s'habilla avant de sortir de la chambre en silence. Elle sortit de la salle commune en prenant soin de s'assurer que personne n'était levé. Elle avança dans le couloir glacial en frissonnant et rejoignit le hall. Elle monta l'escalier principal et atterrit devant l'escalier qui menait à la bibliothèque. Il n'y avait personne et elle espéra qu'aucun professeur ne viendrait ici à cette heure là.
Elle retint un cri lorsque la tête de Harry apparut devant elle.
-Chut ! C'est moi !
Harry sortit de dessous la cape et son corps apparut entièrement, il l'invita à venir en dessous en ouvrant le tissu magique avec ses bras. Ilona s'avança vers lui et se colla à lui. Harry laissa retomber la cape autour d'eux et avança prudemment, la jeune fille à ses côtés.
-Tu es sûr qu'on ne nous voit pas ?
-Non, mais on peut nous entendre.
Ilona comprit le message et se tut. Ils montèrent prudemment les marches et arrivèrent à l'étage où se trouvait la bibliothèque. Ils avancèrent au bout du couloir jusqu'à l'immense porte qui bloquait l'entrée à la bibliothèque.
-Alohomora ! Prononça Harry avec sa baguette.
La porte s'ouvrit dans un grincement et ils entrèrent à l'intérieur.
-Je crois que c'est bon ! Lui dit Harry en enlevant la cape.
Ils avancèrent jusqu'au fond de la pièce où se trouvait la zone réservée. Harry ouvrit la porte et ils pénétrèrent à l'intérieur.
-Je crois que les annales se trouvent tout au fond, là-bas ! Lui dit-il en l'entraînant vers le fond de la réserve.
Ils arrivèrent devant une étagère qui comprenait toutes sortes de volumes et tout en haut, on pouvait distinguer plusieurs volumes avec les titres "Poudlard, élèves de 1500 à 1600", "Poudlard, élèves de 1600 à 1700"...
-Depuis 1500 ? Je croyais que l'école avait été bâtie il y a plus de mille ans ? Demanda Harry.
-Ils n'ont peut-être pas les noms des premiers élèves. Ils ont commencé à les répertorier en 1500. Il faut trouver celui qui parle des élèves de 1970 et quelques...
-1800, 1900 ! Ca doit être dedans.
Harry monta sur une chaise et attrapa le volume qui comportait l'année 1900. Il descendit de sa chaise et déposa le livre sur une table étroite. Ilona l'ouvrit et feuilleta jusqu'à ce qu'elle arrive dans les années soixante-dix.
-Soixante-douze, soixante-quinze ! Là ! C'est bien ton père ?
Harry regarda avec beaucoup d'attention la page où était inscrit le nom de James Potter. Il lut tout ce qu'il y avait d'inscrit. On pouvait lire ses signes particuliers, les renseignements sur sa famille, même les noms de ses amis. Quand Harry vit le nom de Peter Pettigrow, il tourna rapidement la page.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demanda Ilona.
-Rien. Je lirais ça une autre fois. Il faut trouver ta mère. Tu m'as dit qu'elle était avec Rogue, donc c'était la même année que mon père.
Ils tournèrent les pages et cherchèrent le nom de Kathleen Berlier sur toutes les pages, mais aucune des pages n'écrivait ce nom.
-Peut-être Berlier seul. C'est peut-être le nom de mon père.
-Oui, retourne en arrière.
Ils continuèrent leur recherche mais le nom de Berlier semblait inconnu. Tout à coup, Ilona arrêta son doigt sur une page.
-Là ! Regarde ! Angela Steward !
-C'est le nom qu'il y avait sur l'enveloppe ?
-Oui. Elle était donc ici. Il n'y a pas moyen d'avoir une photo d'elle ?
A peine avait-elle prononcé ces mots qu'une image se forma sur le papier. Petit à petit l'image devint plus nette et bientôt le visage d'une jeune fille apparut. Ilona ouvrit de grands yeux lorsqu'elle la reconnut.
-J'en étais sûre ! C'est son vrai nom ! Ma mère ne s'appelle pas Kathleen Berlier mais Angela Steward.
-Tu crois que Rogue voulais te le faire deviner ?
-J'en ai bien l'impression. Allons voir à sa page.
Ils tournèrent une fois de plus les pages pour chercher le nom de Séverus Rogue. Ils le trouvèrent quelques pages plus loin. Ils détaillèrent les renseignement que l'on donnait sur lui et Ilona remarqua une chose surprenante.
-Dis donc, il n'avait pas beaucoup d'amis, mais qu'est-ce qu'il a comme ennemis ! Regarde !
En effet il y avait peu de noms dans la catégorie "Amis", mais toute une flopé dans celle des "Ennemis".
-Potter. Pas étonnant ! Lança Harry.
-Black, Pettigrow, Lupin, Joxter, Evans...
-Ca c'est ma mère ! Plaisanta Harry.
-Il n'aimait personne dis donc ! C'est pas étonnant qu'il ne t'apprécies pas !
-Pietrick, Peters... Et il y en a encore une dizaine comme ça !
-Il doit sûrement y avoir le nom de mon père là-dedans. Il suffit de comparer.
-Il faut regarder à chaque nom ? Se lamenta Harry qui redoutait de regarder chaque page.
-Non, j'ai une meilleur idée. Et si je ne me trompe pas...
Ilona retourna sur la page marquée Angela Steward. Elle passa son doigt dans la catégorie "Amis" et trouva ce qu'elle voulait.
-Voyons voir : Rogue. Ca on s'en doute bien. Ensuite, est-ce qu'il y avait un Spinnet chez les ennemis de Rogue ?
-Non, répondit Harry en regardant la page de Rogue en la tenant à bout de doigt.
-Limes ?
-Non.
-Pickson ?
-Ou... Non comment tu dis ?
-Pickson.
-Non, j'ai un Pietrick mais...
-Pietrick ? Lui dit Ilona en tournant la page de Rogue vers elle.
-Oui. Là !
Harry lui montra le nom et Ilona regarda à nouveau la page de sa mère et celle de Rogue.
-C'est lui. Angus Pietrick. Cherchons sa page.
Ils tournèrent une fois de plus les pages et trouvèrent celle qui les intéressaient. Angus Pietrick, ancien élève de chez Gryffondor, et dans la catégorie "Amis", le nom d'Angela Steward, et bien entendu le nom de Séverus Rogue dans la catégorie "Ennemis".
-Je suis sûre que c'est lui. Il n'y a pas moyen de savoir son adresse ?
-Je ne sais pas. C'est l'adresse de chez lui quand il était chez ses parents. Je ne sais pas si il existe un moyen de connaître les adresses des sorciers.
-Une sorte d'annuaire ?
-Oui. Peut-être qu'à la poste de Pré-au-Lard, ils pourraient nous renseigner.
-Pré-au-Lard ? Qu'est-ce que c'est ?
-C'est le village sorcier d'à côté. Il y a une sortie qui sera prévue dans peu de temps. Il faudra qu'on aille y faire un tour.
-Il faut que je patiente encore avant de pouvoir lui envoyer une lettre !
-Il faut toujours être patient ! C'est ce que n'arrête pas de me dire Hermione.
-Tu la connais depuis longtemps ?
Ilona ne savait pourquoi elle en était venu à tourner la conversation vers Hermione, mais elle voulait juste savoir.
-Depuis ma première année à Poudlard. Pourtant, au début elle nous tapait plutôt sur le système !
-Et depuis ce jour, vous êtes restés ensemble ?
-Oui. La fine équipe comme dit Rogue !
-Et votre amitié, ça va jusqu'où ?
-Comment ça ? Lui demanda Harry en la regardant dans les yeux.
-Je veux dire, est-ce que c'est une simple amie ou bien est-ce que vous...
-Oh ! Non ! On est juste amis. Mais je pense que Ron serait plus intéressé par Hermione. Ils sont toujours en train de s'insulter et de se lancer des vannes, mais je sais qu'ils s'aiment bien au fond.
-Et tu n'as jamais éprouvé autre chose que de l'amitié pour elle ?
-Pendant un moment, si. Mais j'ai réalisé que ça ne pourrait pas fonctionner. Ca casserait la magie entre nous. Hermione est une amie que j'apprécie beaucoup mais je la considère plus comme une sœur.
Un bruit dans le couloir les interrompit. Ils sursautèrent et cessèrent leur contemplation mutuelle des yeux de l'autre.
-Quelqu'un vient par ici. C'est sûrement Rusard. Il faut toujours qu'il fasse ses rondes. Viens !
Ils rangèrent rapidement le livre, en se rappelant le nom du sorcier qu'Ilona devait retrouver et Harry passa la cape au dessus de leurs têtes.
-Suis-moi ! Lui dit Harry en lui prenant la main.
Ilona avait les mains moites et son cœur battait la chamade. Elle ne savait expliquer si c'était le fait de la peur d'être surpris par quelqu'un dans un lieu interdit, ou bien si c'était le simple fait d'être avec le garçon qui emplissait ses pensées plusieurs fois par jour. Elle le suivit néanmoins en essayant de se faire le plus discret possible. Une lumière s'approcha de la porte de la bibliothèque et une voix retentit au dehors.
-Chut ! Lança Harry.
Il l'entraîna dans un rayonnage de livres alors que la porte s'ouvrait dans un grincement pénible comme à l'accoutumée. Rusard entra, suivi de sa chatte Miss Teigne. Harry et Ilona se tenaient très serrés contre les rayons de livres, dans un coin assez sombre, bien que cela ne soit pas très utile étant donné qu'on ne les voyait pas. Le concierge avança vers la réserve et poussa un grognement lorsqu'il vit que la porte était entr'ouverte.
Harry profita du fait qu'il était au fond de la pièce pour quitter les lieux. Ilona était terrorisée et se laissa entraîner par lui hors de la bibliothèque. Ils se mirent à courir et descendirent les escaliers en quatrième vitesse.
-Je te raccompagne devant l'entrée des sous-sol. Lui dit-il en avançant.
-Merci.
Ils arrivèrent rapidement vers l'escalier qui menait aux sous-sol et s'arrêtèrent devant les premières marches.
-Merci Harry de m'avoir aidé.
-De rien. Mais attends bien qu'on aille à Pré-au-Lard pour trouver l'adresse de cet Angus Pietrick.
-D'accord.
Ils restèrent un instant sans parler, Ilona était incapable de faire un pas pour sortir de sous la cape. Elle se trouvait juste en face de lui et Harry ne semblait pas prêt à bouger non plus. Ils se regardèrent un moment puis lentement, Ilona rapprocha son visage du sien. Harry en fit de même et quelques secondes plus tard, ils échangèrent un baiser. Il fut court, mais ils sentirent monter une chaleur indéfinissable en eux. Ils reculèrent, ne sachant que dire puis se sourirent.
-Je crois que je ferais mieux de partir ! Lui dit Ilona. Tu risques d'avoir des problèmes si on te vois ici.
-Il n'y a pas de problème. Fais attention à toi en chemin. Rogue passe souvent ses nuits dans les couloirs pour se promener.
Ilona lui sourit et fut surprise de le voir se pencher une nouvelle fois vers elle pour lui donner un autre baiser. Elle lui rendit et le repoussa gentiment.
-Je dois vraiment y aller. Je te verrais demain.
-Dans ce cas, passe une bonne nuit. Lui dit-il en lui souriant à nouveau.
Ilona sortit de sous la cape et laissa le tissu retomber sur la tête de Harry.
-Dors bien ! Lui dit-elle en s'adressant dans le vide.
-Je ne peux pas mieux dormir que cette nuit ! A demain !
Ilona se tourna et descendit l'escalier du sous-sol, se sentant soudainement gaie et oubliant pour un moment les soucis qu'elle avait, pour penser à une chose bien plus agréable. Penser à celui qu'elle aimait et qui l'aimait en retour, et c'est cela qui la rassura. Etre aimée en retour.
