Chapitre 21 : Entraînement intensif (ou presque).
PS : Je me suis tapé un délire avec le cours de botanique ! ;-D)
Ilona passa le reste de la soirée seule dans sa chambre. Elle avait besoin de faire le point sur ce qui venait de se produire depuis quelques heures. Elle récapitula donc les points importants. Sa mère était une ancienne Mangemort qui avait fui Voldemort alors qu'elle était enceinte de quelques mois. Elle avait réussi à échapper aux Mangemorts qui la traquaient et à refaire sa vie, mais vivant toujours dans la crainte d'être retrouvée (certainement amplifiée quand Voldemort était revenu à la vie). Angela venait de se faire tuer par l'un des Mangemorts que Voldemort avait envoyé, et qui était venu à Poudlard et avait touché Meredith d'un sortilège d'Amnésie. Ilona était également recherchée par Voldemort au sujet de son pouvoir qui pourrait lui être fort utile. Son père était enseignant à Poudlard et jouait en même temps l'espion pour Dumbledore et inversement pour Voldemort, en lui mentant sur les bords. Rogue venait de lui dire qu'il l'entraînerait intensivement afin qu'elle contrôle parfaitement son pouvoir et il lui avait dit de ne plus fréquenter son petit ami (dont il ignorait le réel lien entre eux).
-Rien de plus facile ! Se dit Ilona en se tournant sur le côté.
Elle ferma les yeux et s'endormit profondément, ne se réveillant pas une seule fois durant la nuit.
Le lendemain, Ilona se réveilla, plus en forme que la veille. Elle regarda le lit d'Anita et fut étonnée de ne pas la voir. Elle prit sa montre et vit avec horreur qu'il était huit heures et quart passé. Elle se précipita hors du lit et se prépara en vitesse. Elle descendit prendre son petit déjeuner et trouva Anita qui terminait le sien.
-Salut ! Lui dit-elle en s'asseyant.
-Salut. Passé une bonne nuit ?
-Meilleur que l'autre en tout cas. Tu aurais dû me réveiller.
-J'en n'avais pas le courage. Tu étais tellement plongée dans ton sommeil que ça m'aurait fait mal au cœur ! Et puis tu peux bien te permettre de rester couchée, après tout c'est humain.
-Il vaut mieux que je continue à vivre normalement. Et toi, comment ça va ?
-Oh ! Moi ça va. Après tout j'ai échappé à l'amnésie et je préfère être en vie plutôt que morte... Oh ! Excuse-moi, je ne voulais pas... S'excusa rapidement Anita en se rendant compte qu'elle venait de faire une gaffe.
-Non ,c'est pas grave. Lui dit Ilona en souriant faiblement.
-Je suis vraiment une cruche. J'en rate pas une !
-Mais non, je te dis que ça va ! Bon qu'est-ce qu'on a là ?
-Botanique. Et il vaut mieux que tu accélère parce qu'on doit être à la serre dans dix minutes.
-Je fais ce que je peux. Vas-y toi, je te rejoindrai plus tard.
-Au fait, changement de groupes...
-Ah ? Et on est avec qui ?
-Les Gryffondors.
Anita remarqua le sourire se dessiner sur les lèvres de son amie et n'insista pas sur le sujet. Ilona s'empressa de terminer ses tartines et se dirigea vers la serre après avoir été cherché ses affaires. Elle arriva avec cinq minutes de retard et s'excusa auprès du professeur Chourave, qui ne la sermonna pas, sachant très bien le motif de son retard.
Ilona aperçu Anita qui s'était mis en face de Malefoy et Crabbe. Ce dernier la regarda approcher et continua de la regarder quand elle tourna la tête vers le groupe de trois Gryffondors à l'autre bout du tréteau. Il remarqua le sourire qu'ils se lançaient avec Harry Potter et il fronça les sourcils en crispant les mâchoires.
-Votre attention s'il vous plaît ! Aujourd'hui nous allons nettoyer les feuilles de Dourtielles.
-Oh non ! Se plaignit un élève de Serpentard.
-Je sais que c'est une tâche assez pénible mais nous ne pourrons jamais avoir de belles fleurs si nous ne le faisons pas. Etant donné qu'elles ont bien poussé, vous allez vous mettre par groupe de cinq. Deux personnes s'occuperont de frotter les feuilles, les deux autres s'occuperont de l'empêcher de bouger et la dernière rempotera la plante avant qu'elle ne sorte entièrement de terre. Allez-y...et mettez des gants !
Ilona se dirigea vers Harry, Ron et Hermione suivie d'Anita qu'elle invita à se joindre à eux. Elle croisa le regard de Malefoy qui ne cessait de la fusiller avec ses yeux aciers. Elle l'ignora et se plaça à côté de Harry.
-Alors, comment tu vas ? Lui demanda-t-il, toujours un peu inquiet.
-Ca va mieux. J'ai eu une discussion avec mon père et il m'a remis les pendules à l'heure, si je puis dire ! Répondit-elle en diminuant sa voix.
-Et toi, comment est-ce que ça va ? Demanda Hermione à Anita.
-Moi, très bien. Merci !
-Et Rogue alors, qu'est-ce qu'il a dit ? Demanda Ron en baissant la voix au maximum.
-Qu'il fallait que je me concentre sur mon pouvoir. Il va même m'aider à le contrôler.
-Mais tu as déjà des cours avec Sower... Commença Hermione.
-Un peu de silence ! Réclama le professeur Chourave. Surtout retenez-les bien dans leurs pots, je ne veux pas leur courir après !
Ils cessèrent de discuter pour s'appliquer à leur tâche en râlant. Les Dourtielles étaient de très grandes plantes qui, une fois nettoyées de la boue qu'elles jetaient avec leur racines pour s'amuser, donnaient de grosses fleurs aux propriétés calmantes incomparable. C'était encore plus efficace que les potions de sommeil de Mme Pomfresh. Ce qui était étonnant quand on voyait la vivacité avec laquelle ces plantes remuaient, car l'inconvénient était qu'elles étaient très joueuses et qu'elles ne tenaient pas en place, il fallait donc être à plusieurs pour les tenir.
Harry et Ron s'occupaient de tenir leur plante en place tendis qu'Anita remettait la terre que cette dernière enlevait. Ilona et Hermione s'affairaient à nettoyer les feuilles, recevant de la boue par la même occasion par la plante qui se tortillait en poussant des cris de joie. A voir de loin, cela ressemblait plus à une aire de jeu où volait de la boue par-ci par-là, qu'à un cours de botanique. Ron lança une injure à la plante quand il reçu un coup sur le nez avec une racine. La plante se mit à glousser de plus belle et redoubla en lancer de boue. Le professeur Chourave arriva, poussant des exclamations.
-Mais qu'est-ce que vous lui avez fait ? Demanda-t-elle à Ron qui lâcha la plante pour s'essuyer le nez.
-Non, Ron ne la lâche pas... Lui hurla Harry.
Mais trop tard, la plante se tortillait dans tous les sens et repoussa Harry de l'autre côté de la table.
-Monsieur Potter ! Relevez-vous ! Et venez donc m'aider à retenir cette plante ! Vous aussi Monsieur Weasley ! Je ne sais pas ce que vous lui avez fait, mais elle est très énervée.
Harry se releva en râlant contre la plante (et peut-être même contre le professeur) et alla lui porter secours.
-Dépêchez-vous de lui nettoyer les dernières feuilles et qu'on en finisse ! Lança Pomfresh à Ilona et Hermione.
Anita n'arrivait pas à remettre les racines en terre et elle se prit plus d'un coup sur le visage. Enfin, Hermione et Ilona réussirent à finir leur nettoyage acrobatique et purent aider les garçons et leur professeur à remettre la plante dans le pot. Anita fut à son tour projetée en arrière par une puissante racine et se releva en se tenant le nez. La plante fut enfin maîtrisée et le calme revint petit à petit.
-Madame, Anita est blessée ! Annonça un élève de Serpentard.
-Non ,c'est rien... Lui dit la concernée en gardant une main sur le nez.
-Allez à l'infirmerie ! Lui dit le professeur Chourave. Que quelqu'un l'accompagne.
-Moi ! Madame ! Lui dit Alan en levant la main.
-Non je vous dis ! Je peux marcher ! Lui répondit Anita en avançant.
-Très bien ! Mais dépêchez-vous !
Anita se dirigea vers la sortie et elle disparut de la vue des élèves après être sortie de la serre.
-Elle est folle cette plante ! Gémit Ron en remuant son nez, encore une douleur sur celui-ci.
-Cette plante était affolée, pas folle Monsieur Weasley. Elle est très intelligente. Elle n'agit comme ça que par peur. C'est signe qu'il y a un danger sur l'un de vous. Leur dit-elle en regardant Hermione, Ilona, Harry et Ron à tour de rôle.
Cela jeta un froid dans la serre et les élèves regardèrent les concernés avec crainte.
-Bah ! Il arrive toujours quelque chose à Potter tous les ans, alors un peu plus ou un peu moins ! Ironisa Malefoy.
-Dis donc Malefoy, est-ce qu'on t'as déjà dit que quand tu parlais on avait l'impression d'entendre une fouine ? Relança Harry.
-La ferme Potter...
-SILENCE ! Dix points en moins pour chaque maison. Et vous deux, vous aurez une retenue ! Mugit le professeur Chourave qui séparait Harry et Malefoy.
Ils se dévisageaient littéralement et Ilona ne savait ce qui la retenait de gifler Malefoy pour son insolence dans le regard.
Anita reparut quelques temps après et reprit sa place aux côtés d'Ilona. Elle avait juste un pansement dans le nez, à sa plus grande joie.
-J'ai bien crû que j'aurai le nez cassé !
A la fin du cours, Ilona partit avec ses trois amis et ils se dirigèrent vers le hall du château pour le repas du midi. Ils discutèrent de sa conversation avec son père.
-Alors Tu-Sais-Qui veux ton pouvoir ? S'inquiéta Ron.
-Apparemment oui. Mon père n'en sait pas plus.
-Et qu'est-ce qu'il va te faire faire de plus ?
-Je ne sais pas. Peut-être faire voler des choses plus lourdes. En tout cas il doit me faire travailler sur le blocage de pouvoirs.
-Tu veux dire sur les autres ? Lui demanda Hermione, fascinée.
-Oui.
-Tu vas bloquer nos pouvoirs ? S'alarma Ron.
-Pas nos pouvoirs Ron, seulement ceux qui ont une grande force mentale.
-En tout cas, il faut que j'aille le voir ce soir.
-Déjà ?
-Et oui ! Il n'a pas arrêté de me le répéter. Il faut que je m'entraîne.
Ils étaient arrivés devant les portes de la grande salle et durent se séparer pour aller rejoindre leurs places. Avant que Harry ne s'en aille, Ilona lui dit les dernières paroles que son père lui avaient dites.
-Mon père n'est pas au courant pour nous. Lui dit-elle en baissant la voix.
-Il est aveugle dans ce cas !
-Je ne plaisante pas ! Il m'a carrément dit de ne plus traîner avec vous. Il dit que tu attires les ennuis et...
-Quoi ?
-Il a dit que Voldemort n'en n'avait pas fini avec toi...
-Il a vraiment dit ça ?
-Et pour cause, tu sais qu'il est espion. Il sait tout.
-Et toi est-ce que tu veux qu'on ne se... voient plus ou pas ?
-Oh non ! Certainement pas !
-Si c'est pour ta sécurité, il vaut mieux qu'on évite...
-Non ! Ecoute, je te parlerais de ça dans la semaine. Pour le moment, je n'ai pas le temps. Tu viendras me retrouver dans notre cachette jeudi soir avant le dîner.
-D'accord.
Ils se sourirent et partirent rejoindre leurs places.
Le soir, Ilona alla retrouver son père comme convenu. Il était déjà à son bureau et était occupé à écrire des parchemins. Quand il la vit sur le pas de la porte, il cessa son activité.
-Entre !
Ilona entra et s'assit à sa place habituelle devant lui.
-Avant de commencer je dois te dire quelque chose.
-A quel sujet ?
-Ce n'est pas en rapport avec nos séances d'entraînement, c'est au sujet de ta mère. Je veux parler de son... enterrement.
Le mot le plus douloureux pour Ilona devrait certainement être celui-ci pour le reste de sa vie. Encore plus que le verbe "tuer". Elle déglutit difficilement et sentit une boule au creux de l'estomac.
-Quand aura-t-il lieu ?
-Dans deux jours. Est-ce que tu veux y assister ?
-Oui.
-Je t'accompagnerais. Il n'y aura personne d'autre. J'ai tenu à ce que personne ne soit au courant. C'est mieux ainsi.
Ilona acquiesça difficilement. Pourquoi fallait-il qu'ils reparlent de sa mère à chaque fois qu'ils étaient tous les deux ? Elle avait hâte que le temps passe pour refermer cette blessure.
-Est-ce que tu es prêtes ? Lui demanda-t-il en essayant de reprendre un air serein.
-Je pense.
-Bien. Tu vas me montrer jusqu'où tu es capable d'aller.
-C'est-à-dire ?
-Essaie de porter quelque chose de plus lourd qu'un livre ! Comme le chaudron dans la cheminée.
-Je ne sais pas si je vais pouvoir. Il est plein !
-Justement. Essaie !
Ilona se dirigea avec lui jusqu'à la cheminée où reposait un chaudron en son centre. Elle se concentra sur le récipient contenant un liquide jaunâtre et bouillonnant sous des flammes robustes. Elle plissa les yeux et réussit à faire trembler le chaudron. Celui-ci commença à tanguer et à se soulever lentement du sol. Ilona était concentrée mais elle avait du mal à le faire bouger dans son esprit. Le chaudron ne bougeait plus et restait à la même distance du sol.
-Je... je n'y arrive pas...
-Essaie de le représenter vide. Ne pense pas au poids...
Ilona continua sa concentration et visualisa le chaudron vide. Sans rien d'autre que du vide à l'intérieur. Puis lentement, elle sentit le chaudron s'alléger dans son esprit. Le réel chaudron s'éleva d'un peu plus et resta en l'air pendant environ quinze secondes pour retomber doucement à sa place initiale.
-C'est bien... Lui dit Rogue d'un ton satisfait.
-J'ai réussi ! Je n'avais jamais rien fait volé d'autre que des livres et des objets divers !
-Si, une porte, tu as oublié ?
-Oui, mais c'était de la colère. Tu sais bien que je ne contrôle rien quand je suis énervée.
-Nous allons apprendre à te contrôler, justement. Maintenant, essaie avec le bureau.
Ilona retourna devant le meuble massif et retenta l'expérience. A son grand plaisir, il se mit à s'élever dans les airs à son tour. Il lui suffisait simplement de l'imaginer aussi léger qu'une plume et de vider son esprit.
-Tu vois que tu peux porter des choses lourdes. Encore un peu d'entraînement sur cette partie et tu arriveras à porter toutes les tables d'une salle de classe !
-J'imagine bien ta tête si je me mettais à faire voler toutes les tables pendant ton cours !
-Ne t'avise même pas d'essayer. Lui dit-il dans un ton qu'il se voulait rigoureux, mais cela n'empêcha pas sa fille de sourire.
La séance se poursuivit jusque vers dix heures et Ilona n'aurait besoin que d'une ou deux séances comme celle-ci pour maîtriser parfaitement son pouvoir de télékinésie.
Deux jours plus tard eu lieu l'enterrement d'Angela. Seuls Ilona et son père étaient au courant de l'événement (hormis les amis d'Ilona et Dumbledore). C'est l'épreuve la plus dure qu'ait eu à traverser la jeune fille. Aller aux funérailles de sa mère l'après-midi et faire comme si de rien n'était le soir auprès de ses camarades. Les élèves avaient appris la nouvelle dans la gazette du Sorcier le lendemain après la séance d'entraînement d'Ilona. Tous l'avaient regardée et beaucoup lui avaient montré de la sympathie. Plus chez les Gryffondors, à son grand étonnement que chez les Serpentards, qui ne l'acceptaient pas vraiment à cause de son amitié pour le groupe des rouges et or qui l'accompagnaient. Seuls quelques élèves de Serpentard lui attribuaient des marques d'affection. Elle n'en n'avait que faire et préférait se concentrer sur son don plutôt que de se retourner à chaque fois dans les couloirs quand les élèves parlaient d'elle.
Le jeudi, comme prévu, Ilona se rendit au troisième étage et alla devant le tableau immobile représentant une vallée et une petite maison au fond. Elle passa sa main sur la barrière et entra à l'intérieur de la toile. Une lumière brillait déjà à l'intérieur du passage.
-Bonsoir ! Lui dit Harry en l'aidant à entrer.
-Ca fait longtemps que tu attends ?
-Juste cinq minutes.
-Excuse-moi mais j'étais retenu par Sower. Il voulait avoir des nouvelles sur mes progrès.
-Et ?
-Ca avance. Demain on attaque le contrôle de pouvoirs.
-Alors, qu'est-ce que tu voulais me dire à propos de ton père ?
-Comme je te l'ai dit, il ne veut pas me voir avec vous. Mais tu me connais, je ne l'écouterais pas.
-Oui, ça je m'en doute bien ! Mais qu'est-ce que tu crois que ça va faire quand il apprendra que sa fille sort avec le fils de son pire ennemi ?
-Je crois qu'il vaut mieux éviter pour le moment. Il m'accorde sa confiance en m'aidant à contrôler mon pouvoir, alors si je lui annonce que je suis toujours avec les trois Gryffondors qu'il ne supporte absolument pas, et qu'en plus je sors avec toi, il ne m'aidera plus en rien. Il ne veut que ma sécurité, je le sais bien et s'en est presque étouffant ! Alors, jusqu'à ce que je finisse mes séances d'entraînement, il vaut mieux que l'on continue de se cacher.
-Je pense aussi. Et si il s'en aperçoit avant ?
-Et bien je crois qu'il vaut mieux prier...
Harry s'approcha d'elle en lui souriant et l'enlaça.
-Ne t'en fais pas, ton père ne me fais pas peur. Il a un sale caractère mais il ne me fais absolument pas peur.
Il l'embrassa et ils restèrent dans la cachette secrète pendant un petit moment jusqu'à ce qu'ils s'aperçoivent qu'ils étaient en retard pour le banquet.
Le lendemain, Ilona entama l'entraînement de contrôle des pouvoirs. Ce serait plus compliqué que la télékinésie car il lui faudrait énormément de concentration. Elle retrouva donc son père comme tous les soirs depuis une semaine et ils allèrent directement devant la cheminée.
-Bien, pour commencer, tu dois rester très concentrée. Imagine-moi dans ton esprit.
-Rien de plus facile...
-Reste sérieuse s'il te plaît. Ce n'est pas une plaisanterie.
-Oh ! Je peux bien détendre l'atmosphère !
-Ilona... Lui dit-il d'un ton impatient.
-Oui... Répondit-elle d'une voix excédée.
Elle le regarda et ferma les yeux en souriant malicieusement.
-Bon, essaie d'imaginer ce que je suis en train de faire.
-Hein ? Je ne suis pas voyante !
-Ca n'a rien à voir. Imagine ce que je peux être en train de faire.
-Je ne sais pas, moi. Tu fais une potion ?
-ILONA, je t'ai dit d'arrêter de jouer les enfants ! S'énerva-t-il.
-Si tu étais plus aimable et moins ennuyeux, peut-être que je me concentrerai mieux ! J'ai l'impression d'être en cours !
-Très bien, tant que tu n'auras pas compris, ça ne sert à rien de continuer. Tu peux retourner à ta salle commune.
-Tu ne vas pas t'y mettre aussi ! Sower a déjà tenté le coup et je ne marche plus. Tu veux m'énerver, c'est ça ?
-Non. Je veux juste te faire prendre conscience de ton pouvoir. Tu ne fais aucun effort.
-Et bien fais-en et après j'en ferai !
-Je n'ai pas pour habitude d'être plaisant et ça me suffit largement.
-Il serait temps que tu t'y mettes !
-CA SUFFIT ! Retourne dans ta salle commune ! Tu n'as qu'à aller voir Sower pour qu'il te dise quoi faire. Mais à mon avis, il ne saura pas grand chose sur le sujet !
-Très bien, tu ne veux pas faire d'effort de ton côté, je n'en ferais pas non plus ! Je me débrouillerais toute seule !
Ilona sortit en vitesse du bureau et claqua la porte à sa manière, sans le moindre contact avec celle-ci. Et voilà comment en une seconde, Ilona avait gâché une relation qui avait bien commencé entre son père et elle. Fichu caractère, en vérité. Mais têtue comme elle l'était, ce n'était sûrement pas elle qui ferait le premier pas pour s'excuser. Et connaissant le caractère de son père, il ne le ferait sûrement pas non plus. Seul un miracle réussirait à les réconcilier, en espérant que d'autres évènements ne viennent pas faire empirer la situation...
