Jonas fit un détour par l'infirmerie avant de se rendre dans son bureau. Eolia dormait toujours et Janet lui promit de venir le chercher lorsqu'elle se réveillerait. Le jeune homme l'en remercia et alla s'enfermer dans le bureau qu'il occupait depuis l'Ascension de Daniel Jackson. Il s'assit et jeta un coup d'œil à la tablette de pierre qu'il avait ramenée d'Abydos.
- Je n'ai même pas eu le temps de lui demander de l'aide pour traduire ce texte !
Il ferma les yeux en soupirant. Soudain, une idée lui traversa l'esprit et il se leva d'un bond. Il quitta son bureau et se dirigea vers celui du Général Hammond. Il prit à peine le temps de frapper et entra.
- Monsieur Quinn, que puis-je pour vous ?
- Je viens vous demander la permission de partir sur Kelowna pour essayer de trouver d'autres survivants.
Hammond réfléchit quelques instants avant de répondre :
- Je suis désolé, mais je ne peux pas vous y autoriser.
Devant l'air accablé de son interlocuteur, il ajouta :
- Rappelez-vous que le DHD a été détruit. Si vous traversez la Porte pour vous rendre sur votre planète, je ne sais pas si vous pourrez revenir.
- La Tok'ra pourra venir me chercher !
Le Général soupira :
- Je ne peux pas vous laissez y aller. Je suis vraiment navré.
Jonas sortit, dépité. Il pensait vraiment que Hammond l'aurait laissé repartir sur sa planète. Au détour d'un couloir, il manqua renverser Janet qui arrivait dans l'autre sens.
- Je vous cherchais. Votre sœur est réveillée.
- Merci.
Le manque d'enthousiasme du jeune homme n'échappa pas au médecin.
- Que se passe t'il ?
Il lui expliqua brièvement ce qui venait de se passer dans le bureau du Général.
- Comprenez-le, Jonas. Il n'a pas envie de vous perdre.
Et moi non plus… ajouta t'elle intérieurement.- Je suis certaine que s'il le pouvait, il vous laisserait y aller… Ecoutez, n'y pensez plus. Votre sœur a besoin de vous.
- Vous avez raison, Janet. Je vais la voir.
En le voyant s'éloigner en direction de l'infirmerie, Janet réalisa qu'elle tenait beaucoup plus à Jonas qu'elle ne le pensait.
Eolia était en train de feuilleter un magazine lorsque son frère arriva. En le voyant, elle lui lança un grand sourire.
- La Terre est vraiment un monde magnifique !
Elle lui montra la revue. C'était un exemplaire du « National Geographic » consacré aux plus belles photos de la Terre vue du ciel[1]. Comme son frère ne répondait pas, la jeune femme lui demanda :
- Jonas, tu as l'air soucieux. Quelque chose ne va pas ?
- Ce n'est rien.
Il inspira un grand coup et sourit.
- Comment te sens-tu ?
- Beaucoup mieux. J'ai hâte de pouvoir visiter ce monde.
- Tu pourras sûrement le faire très bientôt. Les autres connaissent des endroits superbes. Je suis sûr qu'ils seront ravis de t'y emmener.
- Ce serait gentil de leur part. Jonas, il faut que je te dise quelque chose…
Devant l'air sérieux de sa sœur, le jeune homme s'inquiéta :
- Qu'y a t'il ?
- Quand… quand tu es parti.. Après l'accident du labo… J'ai fait quelque chose… Tu vas m'en vouloir…
- Quoi ?
- Ils… ils m'ont obligée à témoigner que tu étais un traître à la solde des Tauris. Ils ont menacé de m'empêcher de continuer mes travaux… Ils ont même dit qu'ils allaient m'accuser de complicité et me jeter en prison… Je suis désolée…
Jonas s'assit au bord du lit et prit la main de sa sœur dans les siennes.
- Tu n'as pas à t'excuser et je ne t'en veux pas du tout. Je sais comment le gouvernement a réagi à mon départ et tu as bien fait.
- Vraiment ? Demanda t'elle d'une voix pleine d'espoir.
- Oui.
Leur conversation fut interrompue par l'arrivée de Sam, un paquet à la main.
- Je ne vous dérange pas ?
- Pas du tout.
Elle s'avança et tendit le paquet à Eolia.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Des vêtements. Ils sont à moi, mais je ne les mets plus depuis longtemps. J'ai pensé que ça vous irai.
- Merci. Je vous les rendrais dès que…
- Je vous les offre.
- Mais…
- Pas de mais ! Ils sont à vous.
- Merci, Major.
- Appelez-moi Sam.
Eolia lui fit un grand sourire avant de se tourner vers Janet qui venait d'entrer.
- Je peux me changer, Docteur ?
- Oui. Vous allez même pouvoir sortir d'ici. Je viens de vérifier vos examens. Vous avez encore quelques carences en vitamines, mais je vais vous donner ce qu'il faut. J'en ai informé le Général qui vous a fait attribuer des quartiers près de ceux de votre frère.
- Merci.
Tous sortirent, laissant la jeune femme se changer. Lorsqu'elle fut prête, elle les rejoignit dans le bureau de Janet.
- Ces vêtements vous vont encore mieux qu'à moi ! S'exclama Sam.
Eolia rougit sous le compliment. Elle portait une petite robe d'été à bretelles, bleue ciel, accompagnée d'un chemisier en voile blanc, transparent, et d'une paire de nu-pieds. Elle avait détachés ses longues boucles brunes qui lui tombaient en cascade sur les épaules.
- Si tu n'étais pas ma sœur, je serai amoureux ! Plaisanta Jonas.
Eolia lui donna un coup de poing dans l'épaule en riant.
- Idiot !
- Aïe !
L'échange fit rire Sam et Janet. Jonas était tellement heureux de voir sa sœur en pleine forme qu'il en oublia momentanément ce qui le tracassait.
Pendant ce temps-là, à des millions de kilomètres de la Terre, un vaisseau de la Tok'ra se posa sur une planète dont la surface était entièrement couverte de glace. La porte de l'astronef s'ouvrit et Jacob en sortit. Il jeta un regard alentour et porta son communicateur à sa bouche.
- Vous êtes certains que je vais trouver quelque chose ici, il n'y a rien !
- Nos informations sont fiables. La base est peut-être enterrée.
- Je n'ai rien détecté avec les scanners. Je vais faire un tour, mais si je ne trouve rien, je repars.
- D'accord.
Il rangea son communicateur et fit quelques pas sur le sol gelé, prenant garde à ne pas tomber. Au bout de quelques mètres, comme il ne voyait rien, Jacob fit demi-tour pour retourner à son vaisseau. Alors qu'il allait y pénétrer, une lumière aveuglante le stoppa. Lorsqu'elle eut disparu, Jacob eut la surprise de sa vie. Il se précipita vers l'homme nu et inconscient qui gisait sur le sol gelé.
- Qu'est-ce qui vous est arrivé ?
Jacob ôta son manteau pour en couvrir l'homme, puis le souleva dans ses bras et le porta à l'intérieur du vaisseau. Une fois là, il l'installa sur le siège du copilote tout en l'enveloppant mieux dans le vêtement.
- Je vais vous ramener chez vous.[2]
[1] Je ne sais pas s'il existe un tel numéro de ce magazine. Je l'ai inventé pour ma fic, mais peut-être qu'il y en a un.
[2] Si quelqu'un me dit qu'il a pas encore compris qui c'est, je l'étrangle !
