A Moribito One-Shot
La Flûte d'Herbe Musicale
Rated : K
Genre : Fluff, General, Family
Personnages : Balsa Yonsa, Tanda, Torogai, OFC
Cadeau pour : Nalazi (comme elles ont demandé un petit ficlet/one-shot en lien avec un des chapitres de Don't Mess With My Daddy)
Timeline : Principale Serie, Ransa no Moribito, Us
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Depuis quelques temps, Tanda, âgé de vingt-six ans, essayait de montrer un nouveau tour à sa fille de quatre ans, alors qu'ils récoltaient des herbes médicinales dans les montagnes. Parfois, c'était quand ils étaient proches du refuge. Cela consistait à créer des flûtes d'herbes, dans lesquelles on soufflait pour faire du bruit. Dépendant la force du souffle, le son ressortait faible ou fort, et dépendant le placement de doigts, la note était grave ou aiguë. Alika était visuelle. Ses deux parents l'avaient bien remarqué quand elle s'était mise à imiter les mouvements d'entraînements de Balsa, un an auparavant, quand cette dernière faisait ses exercices matinaux. Alors Tanda essayait de son mieux de lui montrer comment placer ses doigts sur le morceau d'herbe.
Sa fille était têtue et bornée, comme sa mère au grand détriment du guérisseur. Même si elle se fâchait et que son père lui proposait de prendre une pause, Alika ne lâchait pas son brin et réessayait encore, encore et encore. Parfois, elle changeait pour une tige plus grande et moins molle, la chaleur de ses doigts faisant flétrir l'herbe. Ça faisait deux jours qu'elle était fixée sur cette idée de faire du bruit. Et, enfin, un faible sifflement se fit entendre.
« Ah, s'étonna l'enfant en regardant ses mains et son brin d'herbe, des étoiles dans les yeux. »
Elle réessaya une fois de plus et le son devint plus audible. Alika se redressa sur ses jambes et courut à l'intérieur de la maison pour retrouver Tanda qui préparait les légumes pour le ragoût sauvage, en présence de Balsa.
« Papa ! Papa ! s'écria-t-elle.
- Qu'est-ce qu'il y a, mon cœur ? demanda Tanda avec un sourire.
- J'ai réussi ! dit-elle en montrant son brin d'herbe. J'ai réussi !
- Oh, montre-moi pour voir. »
Heureuse, elle replaça son brin d'herbe. L'excitation dans le sang, Alika n'émit aucun son à la première tentative. Tanda se retint de rire en voyant son expression fâchée et ses sourcils froncés.
« Je n'entends rien, ma puce.
- Je te dis que ça a fait du bruit ! répliqua Alika.
- Parfois, quand l'attention est rivée sur soi, la pression fait rater les coups.
- Je vous dis que ça a marché ! »
Elle se concentra en sortant la langue et repositionna ses mains pour souffler à nouveau. Cette fois-ci, un sifflement se fit entendre et Tanda crut sentir ses tympans vibrer.
« D'accord, là je te crois mon trésor, confirma-t-il. »
Alika se mit à rire et continua de casser les oreilles de ses parents. Ce petit jeu pratiquait la patience de Balsa. L'enfant ressortit dehors et vit Torogai, sa grand-mère, se pointer dans la clairière.
« Grand-Mère ! s'exclama-t-elle en courant vers elle. Tu viens manger avec nous à midi ?
- Bien sûre. Mes aventures sont terminées pour ce temps-ci. J'espère que tu as été sage.
- Oh oui ! Je sais faire des flutes d'herbes maintenant ! »
Elle prit son brin d'herbe et souffla dedans. Torogai se mit à rire et rentra dans la maison où le repas venait justement d'être servi dans de petits bols avec du riz cuits à la vapeur. Encore une fois, Alika ne lâcha pas son nouveau jouet et continua de souffler dedans, même si Tanda lui disait d'arrêter et de manger. Torogai en déduit donc que sa petite-fille avait peut-être peur de perdre le tour si elle prenait une pause.
« Petite fleur, je t'aime vraiment beaucoup, mais ça suffit maintenant, intervint la chamane. Tu dois sans doute avoir les joues qui picotent et dois être essoufflée. »
L'enfant arrêta un moment et réfléchit. Torogai tendit sa main.
« Aller, je te confisque ton brin d'herbe pour le temps du repas.
- Non ! rétorqua Alika en tenant son brin d'herbe proche de son cœur.
- Je compte jusqu'à trois... tu sais ce qui va se passer si je dis le chiffre "trois". »
Au lieu d'obéir à la petite menace de sa grand-mère, Alika commença à faire une nouvelle crise et cria, se jetant sur le dos et bougeant dans tous les sens sur le palier de bois. Tanda et Balsa étaient habitués et continuèrent de manger sans se soucier d'elle. Ils la connaissaient et savaient qu'elle devait vivre ses émotions dans le moment présent. Enfin, la fillette se redressa et remit son brin d'herbe à Torogai qui n'avait pas bougée pendant tout le temps de sa crise.
Balsa reporta l'attention de sa fille sur son bol de ragoût.
« Ça va être froid, lui rappela-t-elle. Après avoir mangé, tu pourras retourner faire de la musique dans la forêt. »
Déçue, l'enfant mangea en gardant sa moue de frustration. Au moins, elle vida toute sa portion et elle fût libre de retourner jouer dehors. Lorsque Torogai lui remit son brin d'herbe, tout mou, Alika grimaça.
« J'en veux une nouvelle !
- Petite capricieuse, commenta la chamane.
- Il y en a tout plein dehors, l'informa Tanda. Tu vas pouvoir t'amuser avec les esprits. »
Alika quitta le refuge rapidement, avec son bâton en bambou. Elle s'enfonça dans la forêt avec un beau brin d'herbe et se remit à faire des sifflements. Si la majorité des esprits de la nature s'amusaient avec elle, une petite partie d'entre eux avaient littéralement mis du coton naturel dans leurs oreilles pour couvrir un peu le bruit avant de virer fous.
Personne n'avait été épargné, ce jour-là, des nouveaux talents musicaux de l'enfant. Pas même les animaux. Pas même les esprits !
FIN
