Chapitre 4.

Lettre destinée à Véronica Malone. Écrite par Ned Malone.

Véronica.

Tout c'est passé si vite. J'ai brûlé la planche de Ouija, plus personne n'y touchera.

Je n'arrive pas à y croire. J'ai l'impression d'être dans un cauchemar. Thomas n'a pas cessé de pleurer sauf pour dormir depuis que tu nous as quitté.

La fille de Roxton est tombée gravement malade. Elle est morte aussi. Tout ça en moins de deux semaines.

Tu ne peux pas savoir comment tu me manques, comment je me sens vide sans toi. Je me sens comme si… comme si on m'avait prit et mit dans un grand trou noir dans lequel je ne cesse de tomber. Je ne ressens pas de douleur physique. Mais mon cœur souffre tant que je n'arrive plus à me lever, je n'arrive plus à bouger. La maladie qui atteint mon esprit va finir par atteindre mon corps… et je me dis que je dois la combattre pour notre fils. Mais j'en suis incapable. Mes forces ont été prises avec toi.

Mon amour, reviens-moi.

Ned.

Roxton pleurait. Ned aussi. Et Challenger et Abigaïl. Trois tombes s'alignaient. Celle de Marguerite, de Véronica et de Priscilla.

Marguerite et Véronica les regardaient. Marguerite plaça sa main devant sa bouche et n'arriva pas à contenir plus ses sanglots. Véronica la prit dans ses bras et se mit à pleurer aussi. Bien sûr, les deux hommes ne les voyaient pas.

Roxton lâcha un sanglot de plus. Marguerite ressera l'étreinte de Véronica pour se donner du courage.

- Ce n'est qu'un cauchemar, murmura la jeune blonde entre deux sanglots

- C'est horrible. Il faut en finir.

Thomas se mit à pleurer, à hurler et les sanglots de Véronica redoublèrent.

Marguerite savait bien comment en finir avec les trois hommes, elle avait réussit avec Véronica, mais quelque chose l'en empêcha à ce moment là. Les voir aussi désemparés aurait dû l'inciter à les ramener mais elle s'en savait incapable.

- Véronica, déclara la brunette, il y a peut-être un autre moyen

Elles s'éloignèrent un peu l'une de l'autre.

- Comment ?

- Si on arrive à les persuader que c'est un rêve, il se réveilleront seuls.

- Je ne sais pas…

À ce moment, Roxton n'en pu plus et il se recula, prêt à s'en aller. Malone fit de même.

- Non… oh non, s'ils changent d'endroits, on va…

Véronica disparu et Marguerite n'eut pas le choix.

Elle courru jusqu'à Georges et passa sa main dans sa poitrine. Celui-ci fit une crise cardiaque.

*-*-*

Georges s'éveilla en sursaut et les deux femmes du Tree House, aidées d'Assaï et du sorcier Zanga durent le maîtriser.

- Georges ! Tout va bien ! fit Marguerite en pleurant, Arrêtez.

- Oh mon dieu, j'ai fais un Infarctus et je suis au paradis.

- Non Georges, vous avez fait un cauchemar et vous êtes au Tree House.

Geroges considéra la situation.

- J'ai fait un cauchemar de cinq ans ?

- De trois jours…

*-*-*

Marguerite, Véronica et Challenger étaient autour de la table, une tasse de thé à la main.

- Ça semblait si réel. Les odeurs, les sensations… les émotions. Les Zangas me répètent que le poison n'est pas fort mais j'ai peine à le croire.

- Nous ne devons pas tarder à les sortir de là, déclara Véronica, j'ai peur qu'ils… enfin…

- Je pouvais ressentir leur douleur, murmura Marguerite, je pouvais ressentir… leur désespoir. Je ne veux pas y retourner et en tuer un autre.

- Mais vous avez dit qu'il y avait un autre moyen.

- Georges, croyiez-vous vraiment qu'ils vont y croire.

- Si vous apparraissez réelle, oui.

- Mais cela demande beaucoup d'énergie. Je n'y arriverai pas !

- Pas si vous avez de l'aide, fit Assaï en entrant.

Marguerite s'assit à côté de Roxton et avant de prendre sa main, elle prit celle de Véronica qui avait prit celle de Challenger, qui tenait celle du sorcier Zanga, qui finalement prenait la main d'Assaï.

Marguerite souffla et prit la main de Roxton.

Quand elle ouvrit les yeux, elle avait des vêtements très colorés. Elle se demanda où elle venait d'attérir. Elle regarda autour d'elle. Une forêt. Une forêt anglaise, à coup sûr.

Elle avança lentement. Le vent était fort et faisait les feuilles se frotter les unes aux autres. Et il continuait comme une chanson, comme un songe… un peu moqueur. Il se voulait effrayant. Lui-même était effrayé.

Il était effrayé parce que quelqu'un allait commettre un geste horrible, sous ses yeux et il ne pouvait rien faire pour l'en empêcher. Il pouvait crier, pleurer mais personne ne s'en rendait compte.

C'était le vent après tout.

Marguerite ressentit une grande douleur. Pas physique. Elle venait du sud. Du désespoir. Trop de désespoir, plus de pensée, plus de joie, plus de raison. Juste de la douleur. Elle savait bien qu'elle ressentait ce que Roxton ressentait et elle espèrait qu'elle n'arrivait pas trop tard.

Elle courru. Les branches essayait de l'empêcher d'atteindre celui qu'elle aimait. Une lui égratigna le visage, juste sous l'œil. Une autre lui entailla le genoux. Le ciel se couvrit lentement, l'empêchant de voir où elle allait.

Mais elle aperçut tout de même au loin. Il avait un fusil. La mort allait enfin l'avoir. Il allait enfin lui accorder ce qu'elle voulait.

Marguerite arriva juste à temps pour donner un coup sur le fusil et le faire revoler. John leva les yeux vers elle, abasourdit. Il ne dit rien.

Il tendit sa main vers elle et carressa sa joue. C'était de la chair. Ce n'était pas un fantôme.

- Alors, c'est vraiment un cauchemar ?

- Oui John, réveilles-toi.

John ne s'éveilla pas en sursaut comme les deux autres l'avaient fait et la première chose qu'il sut lorsque qu'il s'assit c'est que Marguerite l'avait gifflé.

Les quatre autres s'éclipsèrent et les laissèrent se quereller plusieurs minutes sans vraiment vouloir comprendre.

- Tu es fou !

- Marguerite je…

- Tu allais te suicider ! Non mais est-ce que tu…

- Arrête ! Arrête ! Je viens de vivre cinq ans dans…

- Trois jours ! Même s'il a semblé s'écouler cinq ans.

- Peu importe ! Cinq ans ! Et tu es morte dans mes bras ! Celle que j'aime est morte dans mes bras !

Marguerite le reçut comme un coup. Un bon coup. Mais un coup quand même.

- Et puis, j'avais une fille que j'adorais par-dessus tout. Et alors que je commençais à retrouver tout le bonheur que j'avais perdu, Véronica est morte. Et ma fille aussi… dans mes bras aussi ! Est-ce que tu imagines !

- Mais ce n'était qu'un cauchemar… murmura Marguerite les larmes aux yeux

- Parce que tu crois que je le savais ? Et après, Challenger a fait une crise cardiaque sous mes yeux !

- J'ai essayé de vous avertir ! J'ai essayé ! Mais vous ne m'écoutiez pas ! Vous êtes tous fâchés après moi parce que je vous ai sortis de là où quoi ? Tu crois que c'étaint une partie de plaisir pour moi ! Et j'ai failli te perdre… et j'ai failli…

Tous deux se calmèrent lentement et Roxton prit Marguerite dans ses bras.

- Je suis désolé.

- Moi aussi…