Je ne possède aucun des personnages du film

PRE FILM : Un an après leur rencontre, Mary-Ann a décidé de présenter Ray à ses parents, sauf que le premier contact risque d'être plus difficile que prévu.

Cette petite fic a été écrit pour la nuit du FOF sur le thème "Décadence"

En espérant que cela vous plaise !

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


Des débuts difficiles

Ray ne pouvait pas nier qu'il était nerveux voire totalement terrifié à l'idée de rencontrer pour la première fois les parents de Mary-Ann. A 23 ans, il était pourtant sûr d'avoir rencontré la femme de sa vie. Les deux jeunes gens avait fait connaissance un an plus tôt, dans un bar. Ray avait cherché pendant deux heures comment aborder cette jeune femme blonde qui l'intimidait tout autant qu'elle le fascinait. Il avait même été maladroit, mais Mary-Ann avait trouvé sa maladresse touchante et ils s'étaient embrassés dès le premier soir.

Les deux jeunes gens s'étaient revus dès le lendemain et ne s'étaient plus jamais quitté. Au bout d'un an, Mary-Ann avait décidé de se rendre à Boston pour présenter Ray à ses parents. Ils ne pouvaient pas faire autrement, la semaine passée, Ray avait pris son courage à deux mains pour lui demander de l'épouser. Mary-Ann avait bien évidement accepté, mais maintenant, il fallait vraiment qu'elle présente Ray à ses parents et elle était tout aussi angoissée que le jeune homme. Son père, Grant était architecte et sa mère professeur de lettres. Ils étaient d'un milieu plutôt aisé et Mary-Ann avait pu faire des études de droit. Elle se rêvait avocate, mais elle n'avait pas encore fini ses études. Elle savait déjà que ses parents auraient peur qu'elle arrête tout par amour ou pour faire un bébé… Elle allait devoir les rassurer, surtout que Ray était d'un monde totalement différent du leur.

Contrairement à la femme qu'il aimait, il avait grandi dans un milieu pauvre, voire très pauvre. Sa mère faisait des ménages, son père avait été mineur avant de se faire virer. Il avait trouvé un emploi au port comme docker, emploi qui lui avait coûté la vie lors d'un tragique 1'accident. A cette époque, Ray avait 17 ans. Le maigre revenu de sa mère ne suffisant pas à les faire vivre, Ray avait été obligé d'abandonner le lycée pour chercher un travail. Il avait été voir les amis de son père et s'était retrouvé lui aussi à travailler sur les docks. Ce n'était pas le travail de ses rêves, mais au moins, il gagnait de l'argent et il n'avait pas eu la force de chercher autre chose, même si parfois il était épuisé et que Mary-Ann frémissait à chaque nouvel hématome qu'elle découvrait un peu trop régulièrement sur son corps.

En clair, les deux jeunes étaient tout aussi stressés l'un que l'autre, ce qui rendit le voyage particulièrement silencieux. Mary-Ann remarqua même le léger mouvement de recul quand ils arrivèrent dans la rue de ses parents.

- Hey, dit la jeune femme en lui prenant la main. Tout ira bien.

- Tu es sûr ?

- Mais, oui, reste toi-même et tout ira bien.

Ray lui fit un léger sourire contrit.

- Je crois justement que c'est en restant moi-même que tout se passera mal.

- Mais non, tenta de la rassurer Mary-Ann avant de lui donner un rapide baiser sur les lèvres. Je t'aime.

Ray lui tendit la main pour prendre la sienne et les deux jeunes gens montèrent les marches du perron des Robinson.

...

Dès que la porte s'ouvrit, Ray comprit que la journée serait longue. Ann, la mère de Mary-Ann le détailla des pieds à la tête tandis que son père, Grant, ne fit même pas l'effort de serrer la main qu'il lui avait tendu. Ray baissa les yeux sur lui. Jean, t-shirt, chemise en flanelle, c'était vrai qu'il n'était pas en costume, mais il ne faisait pas négligé non plus… Mary-Ann lui aurait dit.

La jeune femme foudroya son père du regard.

- Tu pourrais au moins lui serrer la main.

- Je préfère attendre.

- Ah oui ? Et pourquoi ? Demanda Mary-Ann.

- Allons, la coupa sa mère, ne commencez pas tous les deux. J'ai servi l'apéritif au salon. Venez.

Ray laissa ses hôtes et leur fille passer en tête et les suivit sans dire un mot avant de s'asseoir à la place que lui désigna Ann.

- Vous voulez boire quoi ? Lui demanda la maîtresse de maison.

- Vous avez une bière, madame ? Lui répondit ce dernier le plus poliment possible.

- Nous ne sommes pas dans un stade, lui répliqua Grant.

- Papa ! Mary-Ann outrée.

- Nous ne buvons pas de bière, corrigea Grant.

- Alors un fond de whisky, répondit Ray.

Ce n'était pas ce qu'il préférait, mais il avait réellement besoin d'un remontant. Grant se servit et le servit aussi un peu trop copieusement à son avis, mais il n'en fit pas la remarque. Il se contenterait de ne pas finir son verre. Il le remercia poliment et le laissa trinquer avec lui, c'était déjà ça.

Grant ne dit rien, se réinstalla dans son fauteuil et observa le jeune homme devant lui.

- Donc vous sortez avec ma fille depuis un an ?

- Oui, monsieur.

- Je suis étonnée qu'elle n'ait pas parlé de vous plus tôt. La dernière fois qu'elle m'a parlée d'un garçon, il s'agissait du fils du Gouverneur, une jeune charmant mais dont elle s'est hélas séparé.

- Papa ! Protesta Mary-Ann.

- Je ne donne que mon ressenti. Laisse-nous donc parler. Je dois bien appreès à connaître ton futur époux !

Délaissant sa fille, Grant se retourna vers Ray.

- Alors dites-moi, comment vous avez rencontré ma fille ?

Ray frissonna, il n'avait rien à voir avec un fils de gouverneur, mais il devait lui montrer qu'il pouvait être un amoureux parfait et qu'il aimait sa fille plus tout. Du coup, il décida d'être le plus honnêtre possible

- Nous nous sommes rencontrés dans un bar non loin du port.

- Ma fille sort dans des bars de deuxième zone ?

- Ce n'est pas un bar de deuxième zone, il est très sympa, répliqua Mary-Ann.

Son père hocha la tête.

- D'accord, je te crois ma chérie, je suis juste surpris.

- Je vous comprends, dit Ray en tentant un sourire. Ça a été un vrai rayon de soleil quand elle est rentrée dans la salle.

Mary-Ann sourit et tendit la main pour presser doucement le genou de son petit ami.

- N'en faites pas trop… Et vous faites quoi comme métier ?

- Je suis docker, répondit Ray.

- Je vois, vous avez donc fait de la prison.

Ray sursauta et Mary-Ann protesta.

- Papa !

- Quoi ? On sait tous que la plupart des dockers on eut des ennuis avec la justice, non ?

- Sauf votre respect, c'est faux monsieur. Le travail est parfois pénible, mais nous ne sommes pas tous des criminels. Je ne nierais pas que certains ont fait de la prison, mais…

- Pas vous ?

- Non. Mon père était docker, il est mort quand j'avais 17 ans, d'un accident sur le chantier. Le salaire de ma mère ne pouvait pas suffire alors j'ai abandonné le lycée et j'ai demandé au contremaître de mon père de m'embaucher… et j'y suis resté…

- Vous avez des loisirs que vous pouvez partager avec ma fille ?

- Je ne sais pas si cela l'intéresse, mais j'aime les voitures. En ce moment je restaure une Ford Mustang Shelby de 1967.

- Les docks, la mécanique, je vois…

- C'est un reproche ? Demanda Ray sur ses gardes.

- Un constat, ma fille aime le théâtre et l'équitation.

- Eh bien, le théâtre je ne connais pas, mais je ne demande qu'à découvrir, par contre j'avoue que je ne suis pas à l'aise avec les chevaux.

Grant hocha la tête et ne répondit rien. Un silence pesant s'installa dans la pièce. Mary-Ann pressa de nouveau le genou de son petit ami pour tenter de le soutenir.

- Et votre mère fait quoi ? Demanda Grant en reprenant l'interrogatoire.

Ray ne put retenir un tremblement et baissa les yeux.

- Elle était femme de ménage… Elle est morte il y a deux ans.

- Des frères et sœurs ?

- Non, monsieur, répondit-il en redressant la tête.

- Je vois… C'est un bel ascenseur social ma fille.

- Papa ! S'exclama de nouveau Mary-Ann en sentant Ray finir de se tendre et de perdre le peu de couleur qui lui restait. Comment tu peux dire une chose pareille ?

- Pourquoi ce n'est pas la vérité ?

- Tu es cynique, papa. Tout le monde ne voit pas le monde comme toi. Ray ne pense pas à ça, il m'aime.

- Tu es naïve ma fille. On sait tous comment agissent ce genre de type et tu le sais toi aussi. C'est pour ça que tu n'as pas osé nous en parler c'est tout.

Mary-Ann écarquilla les yeux sous le choc et Ray se leva comme un ressort.

- Je ne veux pas vous manquer de respect, mais j'ai besoin d'air.

D'un pas rapide, Ray sortit à l'extérieur et se laissa tomber assis sur les marches avant de se pencher en avant pour se prendre la tête entre les mains. Il se mit à trembler.

A l'intérieur, Mary-Ann se tourna vers ses parents.

- Tu vois, ce n'est pas parce que j'ai honte de Ray que je ne vous l'aie pas présenté avant, c'est plutôt à cause de ça : ton irrespect et ta condescendance. Si tu prenais le temps de parler à avec lui, tu verrais que c'est un homme bien et tu sais quoi, je ne retournerai pas avec le fils du gouverneur… Je vais épouser Ray !

- Tu n'y penses pas !

- Oh si ! On s'aime et c'est tout ce qui compte !

Folle de rage, la jeune femme se leva de sa chaise et sortit de la maison en claquant la porte. En découvrant Ray à demi-effondré, elle s'immobilisa, frémit et se rapprocha doucement. Sans un mot, elle s'assit à côté de lui et frotta doucement son dos avant de le prendre par les épaules et de le ramener vers elle. Délicatement, elle lui déposa un baiser sur la tête et ne dit rien quand il posa sa joue sur son épaule, étouffant de justesse un sanglot.

- Je suis désolé… souffla le jeune homme

- Désolé ? S'interrogea Mary-Ann.

- De t'avoir fait perdre ton temps… Je t'aime… J'ai passé une année magique avec toi.

- De quoi ? Mais qu'est-ce que tu dis ? Pourquoi je sens que tu parles de tout ça au passé ?

- Parce que je ne pourrais pas encaisser ça, tout ce mépris… Je suis désolé.

- Hey ! S'exclama Mary-Ann et posant une main sur sa joue pour lui faire relever la tête.

Du bout des doigts, elle essuya une larme naissante au coin de ses yeux et posa son front contre le sien.

- La personne importante, c'est toi… Je me moque de l'avis de mes parents. Je veux être ta femme et si ça inclut de ne plus jamais leur parler, tant pis… ma vie c'est avec toi…

- Non, ne fais pas ça… C'est important la famille… Quand tu te retrouves seul, tu te sens tellement vide…

La voix de Ray se brisa un peu et Mary-Ann comprit toute la solitude dont souffrait son compagnon. Avec douceur, elle le ramena dans ses bras et lui déposa un baiser sur la joue.

- Mais ma famille c'est toi… et nous allons en créer une nouvelle.

...

A l'intérieur de la maison, Grant fronça les sourcils et demanda à sa femme.

- Alors, elle revient ?

- Non, elle est dehors avec lui.

- Et qu'est-ce qu'ils font ?

- Il pleure dans ses bras.

- Et bien, ça c'est un homme… Je ne vois pas ce qu'elle lui trouve.

- L'amour fait parfois faire n'importe quoi….

- Ça je le vois, comment elle peut ne pas voir que faire entrer ce type dans notre famille c'est le début de la décadence. Il ne lui apportera rien, pire, je sais qu'il la fera souffrir. Espérons qu'elle reprenne rapidement ses esprits.

- Ce ne sera pas pour aujourd'hui…

- Pourquoi ?

- Ils s'en vont… tous les deux…

- Ne t'en fais pas, elle reviendra rapidement…