Les souvenirs du passé
Disclamer : Tout à Vous-Savez-Qui…
5e année pour nos jeunes sorciers. Voldemort attaque et Poudlard n'en sort pas indemne…
Chapitre 10 : Affrontement et adieux.
Lorsque Hermione se calma, Harry lui demanda doucement.
« _ Adeline ?
_ Oui.
_ Elle n'est pas… enfin, elle est juste blessée…
_ … »
Adeline Montjoie, la jeune fille de Pouffsouffle, cette fille si vivante, si gentille… la petite-amie de Ron…
« _ Où est Ron ?
_ A l'infirmerie.
_ Allons-y. »
En entrant dans l'infirmerie, Harry sentit que l'atmosphère était lourde et tendue. Il vit un regroupement autour d'un lit et en s'approchant, il aperçut que des professeurs étaient présents, quelques élèves et son meilleur ami. Le silence régnait dans la pièce, silence rompu par moment par des sanglots.
Harry s'avança et mit sa main sur l'épaule du jeune homme roux, Ron tenait une main d'Adeline dans les siennes et la serrait avec fermeté.
« _ Ron… »
Ron leva le regard vers Harry, il avait une partie du visage recouvert par des bandages ainsi que le bras gauche et il tenait à peine sur ses jambes. Heureusement qu'il était assis sur un tabouret sinon Harry pensait qu'il risquait de tomber d'un instant à l'autre.
« _ Où étais-tu ? » Sa voix était un murmure, enroué par l'émotion.
« _ Ron…
_ Tu aurais dû être avec nous !
_ …
_ Si tu avais été là, ils… »
Sans que Harry le remarqua, les personnes présentes se retirèrent lentement, il restait peu de monde dans l'infirmerie : Mme Pomfresh, Dumbledore, McGonagall, Hermione, Harry, Ron et… Adeline.
Le directeur de l'école prit la parole.
« _ Que s'est-il passé M. Weasley ?
_ Ils sont arrivés par derrière… Harry ! Où étais-tu ?
_ Je ne lui ai pas donné l'autorisation de se rendre à Pré-au-Lard.
_ Pourquoi ?
_ Ça aurait pu être dangereux.
_ Ils ne te cherchaient même pas !
_ Qui cherchaient-ils ?
_ Nous… Enfin, Hermione et moi.
_ Miss Granger et vous ?
_ Oui, tout est allé si vite !
_ Essayez de vous en souvenir.
_ Il avait un message pour toi…
_ Lequel ?
_ De te tenir sur tes gardes… car le moment de votre rencontre approche…
_ Et Miss Montjoie ?
_ Adeline était là, avec moi, alors ils l'ont prise pour Hermione…
_ Quoi ?
_ Ils cherchaient un rouquin et une brunette…
_ …
_ Je leur ai dit que ce n'était pas Hermione mais ils ont dit que je leur mentais…
_ …
_ Ils nous ont rapidement désarmés… puis, ils… ensuite, ils lui ont lancé… sous mes yeux… je n'ai rien pu faire… et elle est tombée… raide…
_ …
_ Ils ont dit qu'aujourd'hui, c'était la sang-de-bourde et que la prochaine fois, ce serait moi…
_ …
_ Harry perdrait tous ses proches avant de mourir…
_ M. Weasley, essayez de vous reposer, vous êtes blessé.
_ Je n'ai reçu que des doloris, pas l'avada kedavra…
_ Pompom, donnez-lui une potion. »
Ron se laissa faire et on l'allongea bientôt sur le lit d'à côté, il sombra dans un sommeil.
« _ Minerva, Harry, Hermione, suivez-moi. »
Lentement le petit groupe quitta l'infirmerie pour se diriger vers le bureau du directeur.
« _ Il semble que Voldemort se soit directement attaqué à toi Harry, par l'intermédiaire de celle que ses serviteurs ont pris pour Miss Granger…
_ C'est tout ce que vous trouvez à dire ! Adeline est morte !
_ M. Potter !
_ Laissez, Minerva. C'est un message qui t'est adressé.
_ Un message ? Il va viser tous les gens proches de moi, ils sont tous en danger !
_ Il espère ainsi te déstabiliser.
_ C'est réussi ! J'ai cru que c'était Hermione ! Vous avez vu Ron !
_ Miss Granger n'est que sa première cible, il ne s'arrêtera pas.
_ Le prochain est M. Weasley !
_ Oui, il faudra le surveiller de près.
_ En êtes-vous sûrs ?
_ Que voulez-vous dire ?
_ Ron est à Poudlard et l'école est imprenable… et si le prochain était quelqu'un de plus accessible, de moins surveillé…
_ A qui pensez-vous Miss Granger ?
_ Je ne sais pas… Osera t-il attaquer Poudlard ?
_ Maintenant qu'il a retrouvé un corps et sa puissance d'autrefois…
_ Il faut prévenir toutes les personnes qui comptent pour Harry afin qu'elles soient sur leur garde et renforcer les défenses de Poudlard.
_ Excellente idée, Miss Granger.
_ Regardez-vous ! Ecoutez-vous ! N'avez-vous pas de cœur ! »
Harry sortit en claquant la porte.
« _ Miss Granger, suivez-le. »
La jeune fille acquiesça et sortit silencieusement.
« _ Albus, pensez-vous…
_ Je ne sais pas Minerva. »
Les jours qui suivirent furent longs et mornes pour tout Poudlard. L'école faisait le deuil d'Adeline Montjoie, jeune fille de 15 ans, élève à Pouffsouffle, appréciée et aimée de ses camarades, une enfant sans problèmes… Le trio était sans doute plus affecté qu'aucun autre…
Ron ne se remettait pas de la mort d'Adeline, son Adie… Il culpabilisait d'avoir assisté à sa mort sans avoir rien pu faire, sans avoir pu réagir, assister à la réception du sort, au dernier regard qu'elle lui lançait à la fois rempli de peur et d'amour… Pourquoi était-il encore en vie ?
Hermione s'en voulait car Adeline était morte à sa place… Les Mangemorts l'avaient pris pour elle… Si elle était allée à Pré-au-Lard, ce serait elle qui serait morte maintenant…
Harry savait pourquoi Adeline était morte, pourquoi Hermione aurait pu mourir et pourquoi Ron souffrait autant… Tout cela, tous ces évènements le concernaient… En fait, si ces personnes n'étaient pas aussi proches de lui, elles ne seraient pas menacées par le mage noir le plus puissant du moment… C'était lui qu'on visait, par chemins contournés, par ses amis, tout ça pour l'atteindre… Il préférerait que Voldemort l'attaque en personne, directement, tant pis s'il n'était pas à la hauteur, tant pis s'il mourrait… Au moins, il serait seul…
Nos trois amis s'éloignaient chaque jour davantage, chacun ayant besoin de se retrouver seul, pour réfléchir, remettre ses idées en place. On ne les voyait plus ensemble mais séparés et la tête toujours ailleurs.
C'est dans cette atmosphère que Poudlard se préparait à la bataille. Dumbledore avait appris que Voldemort comptait attaquer l'école et pour cela il avait envoyé en urgence des hiboux pour réunir tous ses soutiens, ses alliés et ainsi être préparé. De maigres forces face à Voldemort et à ses Mangemorts.
Albus Dumbledore alla même jusqu'à demander de l'aide au Ministère et à Cornélius Fudge malgré leurs relations devenues tendues. La réponse du Ministre de la Magie était on ne peut plus claire, il n'y avait aucune raison d'envoyer des aurors protégé Poudlard car il n'y avait pas de menaces, seules existait les divagations d'un adolescent de 15 ans sûrement profondément atteint et nécessitant des soins urgents à Sainte-Mangouste. Il priait donc le vieux directeur de ne pas se fourvoyer en acceptant d'écouter de tels propos et d'arrêter d'effrayer les sorciers au sujet de l'impossible retour du seigneur des ténèbres.
Toute l'école était réunie pour le déjeuner dans la Grande Salle quand soudain un grand boum se fit entendre comme si quelque chose venait de se briser.
'C'est l'heure.'
La première personne à réagir fut le directeur, il s'adressa à tous.
« _ Pas de panique, je demanderais à tous les élèves de se calmer et de suivre leurs préfets et leur directeur de maison pour retourner dans vos salles communes pour y rester. »
Les élèves se levèrent et quittèrent la salle en murmurant.
Les personnes restantes se retrouvèrent dans le hall pour discuter de la stratégie à employer, les professeurs Chourave, Flitwick, McGonagall et Rogue revinrent rapidement. La directrice des Gryffondor était suivie de Hermione Granger et d'Harry Potter.
Où était Ron Weasley ? Hé bien, à l'infirmerie, étendu sur un lit. Pourquoi ? Bah…
Quelques jours auparavant, Drago Malefoy eut l'idée de titiller Ron sur un sujet très mal choisi, Adeline notamment sur sa mort. Ne voulant pas en écouter plus, Ron se jeta sur Drago, il lui sauta littéralement au cou ! Drago fut surprit et tomba en arrière Ron sur lui. Ron avait agi instinctivement, sans réfléchir, sans Harry, ni Hermione, ses deux meilleurs amis, plus calme que lui, à ses côtés. Malheureusement pour lui, Drago était accompagné de ses deux gardes du corps, ses deux gorilles, Crabbe et Goyle. Bien que leur intelligence soit limitée, les deux balourds comprirent que leur maître était en mauvaise posture, chacun agrippa Ron par un côté et le maintinrent fermement. A trois contre un, Ron n'avait aucune chance… Sa vie n'était pas en danger mais il était salement amoché…
Depuis son retour à Poudlard, Sirius évitait Cassandra, elle passait son temps libre à le chercher mais elle abandonnait vite pour deux raisons : D'une, Poudlard était immense, il y avait tellement d'endroits où il pouvait être. De deux, elle se fatiguait à parcourir le château à sa recherche, elle était quand même enceinte ! Même là, dans le Hall, il ne la regardait pas. Pourtant s'il lui jetait ne serait-ce qu'un coup d'œil, il la verrait avec son ventre bien rebondi. Personne n'en parlait, pas même Remus, Cassandra était le sujet à éviter. Le loup-garou avait bien essayé lorsqu'il avait appris leur séparation d'avoir une conversation avec son ami mais celui-ci s'était renfermé et s'était obstinément buté à dire que le sujet était clôt pour de bon, point final. Remus connaissait assez Sirius pour savoir que quand il avait décidé quelque chose, il s'en tenait, peu importe les efforts fournis pour l'en dissuader ou le raisonner…
'Cassandra ne devrait pas assister à la bataille.'
« _ Quoi ?
_ Il a raison, Miss Granger et toi, allez dans mon bureau. »
Le ton employé était sérieux et sans réplique. Cassandra Winter se dirigea accompagnée d'Hermione Granger vers le bureau du directeur. Ce n'est que lorsqu'elle s'éloigna que Sirius lui adressa un regard, il la vit de dos. Remus soupira, le remarquant, ils auront tout le temps d'en parler quand tout cela sera terminé…
« _ Harry ? Es-tu prêt ?
_ Oui. »
D'ailleurs, avait-il le choix ? Est-on jamais prêt à mourir ?
Dumbledore s'avança, ouvrit la porte d'entrée, les autres le suivirent silencieusement. Dans le parc de Poudlard, ils virent Voldemort entouré d'une dizaine de Mangemorts, une dizaine seulement ? Que préparait-il ?
« _ Dumbledore !
_ Que voulez-vous ?
_ Voyons, je viens vous rendre une petite visite et c'est ainsi que vous me recevez ?
_ Où voulez-vous en venir ?
_ D'après mes sources et elles sont sûres, j'ai appris que vous étiez tombé en disgrâce auprès de notre cher ministre, je suis venu vous apporter tout mon soutien.
_ Votre soutien ?
_ Bien sûr ! Je vous admire de vous dresser contre moi et je vous invite à vous joindre à ma cause !
_ Moi ?
_ Oui. Poudlard éduque l'avenir de notre pays et j'ai de grands projets !
_ Une sélection des élèves, par exemple ?
_ Pour commencer, la magie ne devrait être réservée qu'à l'élite !
_ Les Sangs purs.
_ Parfaitement.
_ Et vous pensez que j'accepterais ?
_ Pas vous, l'un des vôtres… comme Potter. »
Harry se figea, il avait assisté à la conversation et avait essayé de se faire le plus petit possible, de ne pas trop bouger bien que sa cicatrice en forme d'éclair réagisse en présence de celui qui la lui avait faite, elle chauffait et le brûlait. Les yeux rouges quittèrent Albus Dumbledore pour se poser sur lui, il en frissonna.
« _ Alors ? Potter ?
_ Jamais !
_ Sûr ? »
Harry se tenait droit, le regard déterminé, les personnes présentes admirait le courage dont il faisait preuve face à celui que certains nommait le seigneur des ténèbres. Il serrait fermement sa baguette dans sa main au point de se blanchir les jointures.
« _ Ce sera donc ton dernier mot. »
La bataille s'engagea rapidement : Harry et Dumbledore contre Voldemort Lucius contre Severus Sirius et Remus contre Peter les 'anciens' s'occupant des Mangemorts restant.
Cassandra était avec Hermione dans le bureau de Dumbledore, le directeur avait été catégorique : Cassandra ne devait pas risquer sa vie et encore moins celle de l'enfant qu'elle portait.
Enceinte de 6 mois, le fœtus avait des prédispositions étonnantes pour se faire comprendre de sa mère. Il ne faisait aucun doute que d'elle, il avait hérité certains dons spéciaux… Cela le rendait important et il représenterait un danger pour Voldemort s'il venait à naître…
« _ Hmm… »
Elle se tint le ventre.
« _ Quelque chose ne va pas ? » Demanda Hermione inquiète.
Cassandra ferma les yeux et se concentra, elle avait un mauvais pressentiment…
Lorsqu'elle les rouvrit, une lueur déterminée les animait.
« _ Je dois y aller. »
Elle se leva mais Hermione lui barra le passage.
« _ Non, ce serait trop dangereux !
_ Comprenez-moi, l'homme que j'aime risque en ce moment sa vie !
_ Ce n'est pas une bonne idée ! Dans votre état…
_ Je ne suis pas handicapée, je suis enceinte !
_ Ce serait trop risqué !
_ Essayez de m'en empêcher ! »
Hermione sentit une vague la dominer et sans qu'elle n'ait rien pu y faire, son corps se déplaça, laissant le passage libre… Cassandra la libéra.
« _ Venez-vous avec moi ? »
Hermione poussa un soupir, résignée, elle ne faisait pas le poids… elle essayerait au moins de la protéger.
Arrivées devant la porte, Hermione passa la première, baguette à la main. Ce qu'elle vit lui fit pousser un cri d'effroi… Il y avait beaucoup de sang et des corps jonchaient le sol du parc.
D'un coup d'œil, Cassandra analysa la situation, ils étaient en mauvaise posture… Les Mangemorts n'hésitaient pas à utiliser les sortilèges impardonnables alors que leurs alliés essayaient de les éviter tant bien que mal en lançant des sortilèges de désarmement et de stupéfixion.
« _ Cassandra Winter ! »
Un rictus horrible se dessina sur le visage de celui qui avait parlé.
Cassandra croisa les yeux rouges du Seigneur des Ténèbres, ce qu'elle y lut lui donna un frisson dans le dos.
« _ Cassandra ! Partez ! »
Ces mots, cette voix… Cette seconde d'inattention, son adversaire en profita… Il lança le sort Doloris et le sorcier, le recevant de plein fouet, s'écroula sur le sol…
« _ NOOONN ! »
Ce cri déchirant emplit le champ de bataille.
Les combats stoppèrent, tout se figea pendant que la jeune femme se précipitait vers le corps étendu à terre…
Elle s'agenouilla et lui souleva la tête.
« _ Tiens bon ! Tu m'entends ? Tu dois vivre ! »
Elle pleurait doucement, elle savait… elle savait au moment où elle l'avait touché que c'était la fin, qu'il allait mourir… là… dans ses bras… mais elle refusait de l'admettre… elle voulait y croire… croire qu'il y avait encore un espoir… aussi mince fut-il…
Lui aussi le savait… il sentait que sa fin était proche… il n'avait pas peur… il avait au moins pu revoir ce visage… une dernière fois… Son état avait empiré depuis qu'il avait reçu ce Doloris… et il la voyait… Cassandra… sa Cassie… en pleurs devant lui… elle était si belle…
« _ Cassandra… je t'aime… »
Sa voix n'était plus qu'un murmure… Il lui sourit faiblement, attendant la mort qui n'allait pas tarder.
« _ NON ! Pas toi ! Pas maintenant ! Je t'en prie… je t'en supplie… Résiste ! Pour moi ! »
Il ferma les yeux, elle s'effondra sur lui…
« _ Tu ne peux pas me laisser ! Toute seule ! M'abandonner ! Pense à moi ! Pense à notre enfant ! »
Il rouvrit lentement les yeux.
« _ Notre…
_ Oui… ton enfant… ton fils… Sirius. »
Ses yeux se baissèrent, il leva la main pour toucher ce ventre rebondi où grandissait son fils…
« _ Tu le sens bouger, il vit… et tu dois vivre pour le voir… l'aimer…
_ Rogue… »
Flow alla chercher le professeur de potions.
« _ Black. »
Sirius leva les yeux et regarda Severus.
« _ Je te les confie… Promets-moi… de les protéger… et Harry aussi…
_ Je vous le promets. »
Cassandra assistait à cet échange en secouant la tête.
« _ NON ! NON ! Tu ne peux pas mourir ! Tu me l'as promis ! Souviens-toi ! »
Elle serra Sirius contre elle, posa sa tête sur son torse, les larmes ne cessant de couler le long de ses joues.
« _ Pardonnes-moi, Cass… »
Il ferma les yeux pour la dernière fois…
C'était fini… Elle ne sentait plus la vie en lui, cela l'avait quitté… il avait doucement rejoint tous ceux qu'elle aimait tant… Pourquoi ? Pourquoi devait-elle souffrir ? Perdre quelqu'un qu'elle aimait lui déchirait à chaque fois le cœur… Sirius… Cette fois, la mort emportait une partie d'elle-même, son cœur, son âme… Le reste était destiné à l'enfant qu'elle portait et à Harry… Harry, si jeune et qui avait déjà tant souffert, trop même…
Elle releva la tête. Elle devait vivre… pour eux… et pour se venger…
Son regard survola la bataille où tout restait figé, il se posa sur un sorcier assez replet, Peter Pettigrew.
« _ Le sale rat ! »
Elle se releva et se dirigea comme hypnotisée vers le Mangemort figé.
A mi-chemin, quelqu'un l'arrêta… Severus Rogue.
Le regard qu'elle lui lança reflétait son état d'esprit, tristesse, désespoir… haine ! Ses yeux étaient glaciaux, leur couleur, un sombre bleu nuit étonna le sorcier. Jamais il n'avait vu ce regard… en fait, il ne l'avait rencontré qu'une fois, une seule fois, la nuit où les Potter étaient morts… Ce soir-là, Cassandra reçut un tel choc qu'elle était devenue incontrôlable. A l'époque, même Dumbledore avait été impuissant, c'était Sirius qui était intervenu… Mais ce regard était plus intense, on pouvait y ressentir sa colère, il émanait d'elle et l'enveloppait… elle était terrifiante… à cet instant, elle ressemblait à Voldemort… La vengeance l'aveuglait.
Elle allait lancer un sort à Severus lorsqu'elle s'arrêta…
Cassandra entendait une petite voix dans sa tête, une petite voix qui lui disait d'arrêter… Cela résonnait en elle… comme s'il venait du plus profond de son être…
« _ Je… J'ai si mal ! STOP ! »
Une vague d'énergie émana d'elle et se propagea à travers le parc de Poudlard, projetant violemment dans les airs tous ceux qu'elle touchait…
En un instant, tout s'illumina…
Lorsque la lumière s'estompa, il ne restait plus qu'une personne sur le champ de bataille, une personne entourée de corps étendus, une femme enceinte qui regarda autour d'elle avant de sombrer, elle aussi, dans l'inconscience…
Elle entendait des voix qui paraissaient si lointaines… Etait-ce elle ou ces gens murmuraient-ils ? De toute façon, elle ne comprenait pas ce qu'ils disaient. Que s'était-il passé ? Où était-elle ? Tout était si flou dans sa tête… Si… Si… Si… rius… Sirius !!! NON !!!
« _ Comment va t-elle ?
_ Elle est épuisée… je m'inquiète… se mettre dans un tel état est dangereux… C'est de l'inconscience ! »
L'infirmière était hors d'elle, elle avait ordonné à Cassandra de se ménager et voilà le résultat.
« _ Calmez-vous Pompom, dîtes-moi si elle va bien.
_ Elle a besoin de beaucoup de repos pour reprendre des forces.
_ Et l'enfant ?
_ Il n'a rien. »
Le directeur parut soulagé de cette nouvelle.
Soudain, la-dite patiente s'agita dans son lit. Les deux personnes se précipitèrent à son chevet. Cassandra s'agitait et des larmes coulaient, elle semblait souffrir bien qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Son agitation disparut aussi rapidement qu'elle était apparue.
Mme Pomfresh l'examina, baguette à la main mais lorsque sa main voulut toucher le front de la patiente, une lumière émana du corps et la repoussa. Dumbledore avança sa main mais il fut lui aussi repoussé. Une barrière enveloppait le corps de la jeune femme.
« _ Qu'est-ce que…
_ Son état s'est-il aggravé ?
_ Je ne sais pas… je ne la sens plus…
_ Vous en êtes sûre ?
_ Il semble qu'elle ait sombré dans une sorte de coma… Comment est-ce possible ? Albus ! Je jurerais qu'elle allait bien tout à l'heure !
_ Je vous crois… »
Il réfléchit un instant.
« _ Nous ne pouvons rien faire de plus pour elle pour l'instant… Allons nous reposer… »
L'infirmière allait protester quand son regard se posa sur l'homme en face d'elle. Quel changement ! Les années l'avaient rattrapé, les rides se creusaient sur son visage. Et son regard ! On pouvait aisément y lire l'inquiétude…
En effet, Albus Dumbledore, celui qu'on considère comme le sorcier le plus puissant, le directeur de Poudlard, la plus grande école de sorcellerie du monde, était inquiet, inquiet pour Cassandra Winter, sa filleule…
Il secoua tristement la tête… Le destin s'était à nouveau acharné sur elle, comme pour Harry… Ces deux-là se ressemblaient vraiment… Il savait tellement de choses, il avait voulu préserver Harry le plus longtemps possible… Avait-il réussi ? Avait-il fait les bons choix ? Il en doutait désormais… Surtout, l'état de Cassandra l'inquiétait. Qui ? Qui pourrait la réveiller ? Il ferma les yeux, se remémorant de vieux souvenirs…
Flash-back :
Il était dans son bureau en train de réfléchir à l'organisation d'Halloween, quand soudain, fit irruption un jeune homme aux cheveux noirs en bataille et aux yeux bleus cachés derrière une paire de lunettes rondes. Essoufflé, celui-ci dut reprendre son souffle avant de murmurer.
« _ Vite… venez… Prof… esseur… Cassandra… infirmerie… »
Le vieil homme s'était levé d'un bond.
« _ Que s'est-il passé ? » Demanda t-il en suivant le jeune homme.
« _ Je ne sais pas, je l'ai trouvé évanouie dans le Hall… »
Ils étaient arrivés à l'infirmerie.
« _ Pompom ? »
Sa voix se figea lorsqu'il vit l'infirmière secouer tristement la tête.
« _ Je ne sais pas… Je n'arrive pas à l'approcher… »
Le directeur s'approcha de la jeune fille étendue sur un lit et en essayant de la toucher, une barrière invisible la repoussa.
« _ Depuis quand ?
_ Depuis que Potter me l'a amené !
_ James, essayez. »
Le jeune homme s'approcha et rien ne se produisit. Il regarda le directeur les yeux étonnés.
« _ Parlez-lui, James, ce ne doit pas être physique mais magique. »
James hocha la tête, s'assit à côté du lit et prit la main de Cassandra.
« _ Cassie… Réponds-moi… »
Le ton de sa voix trahissait son inquiétude, la jeune fille bougea légèrement la tête et dans un murmure, elle l'appela.
« _ Jay… »
Il lui serra la main.
« _ Je suis là, je… » James venait de s'écrouler aux côtés de Cassandra.
Mme Pomfresh émit un cri de surprise et de panique, elle voulut examiner James mais la barrière l'entourait lui aussi désormais.
« _ Laissez-les Pompom, elle doit vouloir lui parler.
_ Mais…
_ Où est Flow ?
_ Je ne sais pas.
_ Il n'était pas avec Cassandra ?
_ Non, je… »
Elle ne put finir sa phrase, le directeur était déjà parti à la recherche du compagnon de la jeune fille.
Il le trouva près du lac.
« _ Flow, que faîtes-vous ici ? Savez-vous pour Cassandra ?
_ Oui. Elle ne me veut pas à ses côtés, de toutes façons, elle doit régler cela par elle-même.
_ De quoi parlez-vous ?
_ De sa vie, son avenir… Je ne puis l'aider, elle doit faire ses propres choix et en assumer les conséquences.
_ Va t-elle se réveiller ?
_ Je pense que le jeune James Potter va l'y aider.
_ Comment ? »
Le loup regarda l'être devant lui, il tenait beaucoup à Cassandra, cela se voyait.
« _ Seule la personne la plus proche d'elle, celle avec qui elle est unie par un lien profond pourra l'atteindre. Cela est dû à son pouvoir… A chaque fois qu'elle subira un choc émotionnel, elle se refermera sur elle-même pour se protéger, renier les événements qui la font tant souffrir. Elle se crée en quelque sorte une barrière de protection dans laquelle seules certaines personnes auront accès.
_ James Potter ?
_ Oui, entre autres.
_ Qui d'autres ?
_ Seul l'avenir le dira… »
Albus Dumbledore n'oublia jamais les dernières paroles de cet être mystérieux et puissant, à qui le futur donna raison. En effet, peu de personnes pouvaient approcher Cassandra dans ces moments-là : James Potter (l'ami d'enfance), Lily Evans (la meilleure amie), Sirius Black (l'homme qu'elle aime).
Malheureusement, plus le choc avait été fort, plus le lien devait être profond. Ainsi, lorsque les Potter furent assassinés, seul Sirius put la réveiller grâce à l'amour qui les unissait… Seulement, Cassandra, encore faible, rechuta lorsqu'elle appris que Sirius avait été arrêté, jugé et condamné à aller à Azkaban, elle avait crié son innocence avant de sombrer à nouveau…
Fin flash-back.
Aujourd'hui… qui… qui possédait un lien… assez fort… assez profond… pour la tirer de là ? Remus Lupin ? Il en doutait… Le loup-garou n'avait réussi à l'atteindre qu'après 13 ans lorsqu'il lui avait appris que Sirius s'était échappé d'Azkaban… Cassandra reniait de toutes ses forces la triste vérité, la mort de Sirius…
PS : Ceux qui m'ont détesté pour avoir séparé le couple Cassandra/Sirius doivent désormais me haïr !
Dans mon précédent PS, je disais qu'au départ, je pensais ne résumer leur histoire qu'à une nuit mais j'ai eu pitié d'eux et de ce que je leur réservais ! Alors, leur couple a duré plus longtemps ! Le bonheur a un peu réchauffé leurs cœurs même si cela n'effacera jamais toutes leurs années de solitude…
Théoriquement, il reste deux chapitres avant la fin, je dis théoriquement car si j'ai de l'inspiration, je risque de rajouter une scène et d'allonger le tout mais deux chapitres, ça me semble juste.
Bye.
