Chapitre 24 : The manor is in Fire !!

Il se tourmentait, ses membres le faisaient souffrir. Il se prit la tête dans les mains et il se cogna violemment contre le mur, du sang coulant sur les yeux. Il se mit à crier et Suzaku apparu, posant sa tête sur l'épaule de son maître.

- Maître Raziel, que vous arrive-t-il ?

- Suzaku ! J'ai mal !

Raziel se tourna sur le dos, tendant le bras vers l'invisible. Des larmes perlaient sur son visage.

- Dois-je prévenir maîtresse ?

- NON ! Elle ne doit pas savoir !!!

- Pourquoi ?

- Il ne faut pas, Makoto ne doit pas… savoir.

Raziel s'évanouit.

*** *** *** ***

Thadeus et Sam étaient repartis, non sans être tristes : Thadeus voulait rester avec ses petits-enfants, et embêter le plus possible son fils ; Sam, elle, ne voulait plus laisser une minute de répit à Sirius, qui s'enfuyait à chacun de ses appels.

Mois de décembre, les vacances arrivaient à grands pas. Tellement grands, que c'était le lendemain. Comme promis, Suh devait passer la première semaine de vacances chez les Malfoy. ( ce devait être octobre mais avec tout ce qui s'est passé, elle avait décommandé )

Il y avait également l'anniversaire de Draco, qui était également le lendemain, le 18 décembre …

Suh s'arrêta en plein couloir, ressentant une étrange impression. Elle jeta des regards partout, et faillit rater la marche d'escalier ; Suh posa sa main sur la rampe et commença à descendre, sans faire attention, elle dégringola.

- Kya !!!!!

Elle dévala les marches jusqu'en bas et atterrit sur le derrière. Des élèves se mirent à rire, elle leur jeta un regard noir.

- Ca m'apprendra à pas faire attention…

Lorsqu'elle voulut se lever, Suh eut un vertige et tomba sur les marches, les mains en avant.

« Il y a une affreuse odeur de sang ici ! »

Suh vit alors de petites taches de sang séchées sur une des marches, comme si quelqu'un les avait volontairement laissé ici.

- Ca va, Suh ? Draco tendit la main et l'aida à se relever.

- Oui oui … Dis-moi, tu sens cette odeur ?

Draco haussa les sourcils.

- Quoi ? Quel odeur ?

- Oh non, rien. J'ai rêvée.

« Une odeur qui date de plusieurs décennies »

- Au fait, tu as préparée tes affaires ? dit Draco, tout souriant.

Elle acquiesça d'un hochement de tête.

- J'ai hâte d'y être, pas toi ? Draco lui fit un baiser de la main et entra dans la grande salle.

*** *** *** ***

- Makoto, tu manges avec nous ? Ashura avait de la confiture tout autour de la bouche, et Ron avait du mal à la faire tenir tranquille.

- Mais arrête de bouger, je peux pas enlever la confiture que tu t'es mises partout !

- Ca fait des bisous sucrés, tu me fais un bisou ?

Elle l'agrippa par le cou.

- Oui mais tu n'es pas mon genre, petite puce.

Ron détourna le regard et fixa intensément son assiette.

- Harry n'est pas là ? demanda Suh.

- Je ne sais pas où il est, il te cherchait, Youhei faisait des clins d'œil incessant vers Hermione pour la taquiner.

- Mais tu vas arrêter, Youhei ! C'est très gênant ! Hermione avait les joues rosies.

- Oh je comprends, tu préfères que ce soit Ron …

Ron recracha tout le contenu de sa bouche face à lui, où, heureusement, il n'y avait personne.

- Non mais ça va hein ? Pourquoi tu crois que j'en pincerais pour celle-là ?!

- Celle-là ?! Celle-là ?! Je ne te permets pas de me parler sur ce ton, Ronald Weasley ! dit la concernée.

Il se calma aussitôt.

- Euh, désolé. Excuse-moi, 'Mione …

- Tu sais, Hermione, je crois que tu as réussi à l'amadouer.

- Si ça avait été le cas, il ne m'aurait pas parler ainsi … Hermione se tut.

- Désolé de venir vous importuner pendant un pur moment de détente mais il fallait que je vous parle, dit le directeur. Harry n'est pas avec vous ?

- Non, mais il va pas tarder, dit Youhei.

- Oh, ce n'est pas bien grave. J'ai consulté la liste des élèves restant au château pour les vacances. Mis à part Harry, Ron et Hermione, il y a les Suzuhara. J'ai décidé d'appeler les membres de vos familles pour séjourner ici le temps des vacances. Ils ont accepté.

- Mais c'est génial ! Et Percy qui n'acceptera jamais de venir, il aime trop son travail ! dit Ron.

- Détrompe-toi Ron, il sera là également, sourit Dumbledore. Bien je vais vous laisser, bonne journée les enfants.

- Bonne journée Monsieur le directeur, firent-ils en chœur.

*** *** *** ***

Ginny avait les sourcils froncés, les poings serrés sur son livre qu'elle tenait contre son cœur. Apparemment, l'élève de Hufflepuff ( pardonnez-moi, mais ceux de cette maison, je peux pas les blairer… sans jeu de mots ) ne voulait pas la laisser partir ; la pauvre jeune fille était entouré de trois garçons de cette maison, sans savoir pourquoi.

- Je t'ai dit que j'étais désolée ! Tu ne comprends pas ou tu es bouché ?! dit Ginny, à bout de patience.

- Mais des excuses ne me suffisent pas, petite Gryffindor.

- Qu'est-ce que tu veux ? Que je me mette à genoux peut-être ? Ecarte-toi de mon chemin !

- Tu crois que, parce que ton frère est l'ami de Potter que je devrais avoir peur ? dit-il, s'approchant encore plus.

- Laisse mon frère en dehors de ça ! Laisse-moi passer !

- Et si je ne veux pas ?

Ginny lui colla son livre dans la figure et lui assena un violent coup de pied entre les jambes. Les autres allèrent bouger quand elle sortit sa baguette.

- Ecartez-vous ! dit-elle.

- Tu ne crois tout de même pas …

Le garçon lui attrapa la jambe et la fit basculer au sol. Ginny lâcha son livre et il prit de ses mains sa baguette. Il lui tint alors fermement les poignets.

- Lâche-moi !

- Accio baguette !

La baguette de Ginny vola dans les airs et atterrit dans les mains de Draco, le regard méprisant. Crabbe et Goyle derrière lui, les bras croisés.

- Ecarte-toi, dit Draco d'un ton menaçant.

- Et si je ne veux pas ? dit le Hufflepuff.

Le garçon agrippa les cheveux de Ginny qui se mit à crier de douleur et tenta de la relever de cette manière. ( Je vous ai dit que je les aimais pas les Hufflepuff ? Vous êtes sûrs ? ) Malfoy fit un mouvement de tête et ses sbires attaquèrent les autres garçons qui tentaient de s'en aller aussi vite que possible.

- Malus Possessum ( je l'ai inventée, ne cherchez pas ) ! Draco le dit en un souffle.

Le Hufflepuff lâcha Ginny, portant sa main au cœur. Il semblait sur le point d'avoir une attaque cardiaque, le visage convulsé par la souffrance du sort.

- Malfoy, arrête ! Tu vas le tuer ! cria Ginny, tenant Draco par le bras.

Il n'écoutait pas, son regard était assassin.

- Malfoy, je t'en prie !

Ginny le secouait vivement.

- Malfoy !

- … Finite Incantatem.

Le garçon tomba au sol, inconscient.

Draco donna dans les mains la baguette de la jeune fille.

- Tiens, dit-il.

- Merci.

Elle partit rapidement. Crabbe et Goyle rejoignirent leur chef et tendit un livre à ce dernier.

- On a trouvé ça, par terre, dit Goyle.

Draco ouvrit le bouquin et vit le nom de l'élève : Virginia Weasley. Il haussa les épaules et le garda avec lui, il pourra très bien lui rendre la prochaine fois. Ils s'en allèrent en laissant seul le garçon.

*** *** *** ***

Harry était assis sur un banc. Il avait le regard porté sur le lac, en écoutant la conversation.

Si cela lui était arrivé il y a deux ans, il aurait été aux anges. Mais là, rien. Il écoutait Cho lui parler sans rien dire, pas que ce qu'elle racontait n'était pas intéressant, il ne savait pas où elle voulait en venir.

- Et j'y ai beaucoup réfléchi, Harry, dit-elle.

« Et bla bla bla !… Ce qu'elle est bavarde, celle-là » pensait l'adolescent.

- En quoi tout ça me concerne ? dit le jeune Gryffindor. Ecoute, ce n'est pas que je m'ennuie, mais mes amis m'attendent et j'aimerais …

- Tu es sûre que ce sont tes amis qui t'importe vraiment ? Cho tenait fermement son écharpe.

- Je n'ai pas de compte à te rendre, Chang.

Cho regarda Harry dans les yeux, surprise du changement de comportement du jeune homme.

- Je sais. Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi es-tu si agressif ?

- Si c'est tout ce que tu as à me dire, je peux m'en aller maintenant ?

- Non, je n'ai pas fini.

- Tu es têtue, fit Harry.

- Pas autant que toi. Je vais être franche avec toi, depuis le début d'année tu te comportes bizarrement. Il y a pleins d'élèves qui ont été étonné de ton attitude…

- Ne tourne pas autour du pot et dis ce que tu as à dire, la voix d'Harry était froide.

- Je t'ai vue, dans le train avec Suzuhara.

Elle marqua une pause.

- Et ?

- Et je crois que c'est à cause d'elle que tu es comme ça.

Harry se mit à rire, un son sans joie ni émotion quelconque.

- Tu te fais des idées ! Je ne te savais pas comme ça.

- J'en suis persuadée ! Tu ne te rends pas compte, tout ce qu'elle fait depuis qu'elle est là ! Il y a des phénomènes encore plus étranges lorsqu'elle est dans les parages ! Cette fille est le mal !

Harry se leva et se mit face à Cho, saisissant violemment le bras de celle-ci.

- Harry, tu me fais mal !

- Un mot de plus sur elle, et je …

Il s'arrêta et partit sans se retourner.

Cho massait son bras, là où Harry la tenait quelques secondes avant. Elle releva la manche et observa les traces rouges avec frayeur.

- Mon dieu, qu'est-ce qu'elle lui a fait ?

*** *** *** ***

Suh sauta sur son lit et fit un énorme câlin à Griffon.

- Mon p'tit père, je vais devoir te laisser là. Tu veilleras sur la famille, ok ?

- Makoto ?

- Otou-san, bonjour !

Il s'assit à la place désignée pour la peluche.

- Tu tiens vraiment à te rendre chez les Malfoy ?

- Je n'ai pas le choix, Draco va y fêter son anniversaire.

- Et alors ?

- La cérémonie familiale est…

Quelqu'un toqua.

- Bonjour, miss ! Monsieur, bonjour, Dobby est venu vous chercher, miss maîtresse ! Il est là, maîtresse !

- Il ? Qui ça, Dobby ? dit Suh.

- Le… L'ancien maître de Dobby, miss.

L'elfe de maison couinait, cachant ses yeux sous son horrible cache-théière.

- Lucius ?

- Il vous attend devant la porte de votre chambre, miss.

- J'arrive.

Elle embrassa son père.

- Je pense revenir plus tôt que prévu. Avec ce qui va se passer…

- D'accord.

*** *** *** ***

- Ah, te voilà ! Bonjour Suh.

Il fit une révérence et porta le sac de la jeune fille.

- Narcissa nous attend. Allons chercher Draco.

- Lucius.

- Oui ?

- Tu vas refaire la même réunion familiale que la dernière fois ?

- Je ne vois pas ce que tu veux dire, sourit Malfoy.

- Ne fais pas semblant, Malfoy ! Qui ce sera cette fois, une servante ? Une nièce ? Ta femme ?

Il sourit et descendit les marches.

*** *** *** ***

Une heure plus tard, ils arrivèrent tous les trois au Manoir Malfoy. Les portes s'ouvrirent à la voix de Lucius et une flopée d'elfes de maison accoururent vers leurs maîtres, les débarrassant de leurs manteaux et autres bagages.

- Votre manteau, miss ! couina un elfe.

- Ca va, je vais le garder, dit Suh avec un sourire.

- Bien, miss.

- Préparez le repas, et déguerpissez de ma vue ! rugit Malfoy.

Ils crièrent et partirent rapidement en direction des cuisines où se dégageait déjà une bonne odeur.

- Ta chambre est la même, Suh. Draco, accompagne-là à la chambre du couloir des Ombres.

- Bien, père, fit Draco.

- Attends, où est Narcissa ? J'aimerais la saluer.

Suh regardait les portes fermées et le silence qui régnait n'était pas normal.

- Moi aussi, j'aimerais la voir.

- Elle se repose pour le moment, vous la verrez pour le repas.

Lucius partit, laissant seuls les deux jeunes.

- Suis-moi, dit le jeune maître.

- Draco ?

- Oui ?

- Tu ne t'es jamais demandé pourquoi il n'y avait aucune peinture de femmes dans le manoir ? Suh avait le regard rivé sur les portraits sur les murs.

- Non, jamais. Ca ne m'a jamais effleuré l'esprit, mais il y a un tableau de ma mère dans la salle à manger, ça me suffit.

- Dis-moi, tu l'aimes ta mère ?

- Bien sûr, sourit Draco. Je ne serais pas là sans elle.

- Et ton père ? dit Suh, connaissant déjà la réponse.

- A vrai dire, je ne sais pas si on parler « d'aimer » avec lui, mais c'est mon père.

- Bonne réponse…

- Pourquoi ?

Draco ouvrit une porte et entra.

Il y avait toutes sortes d'objets étranges dans la pièces, de sombres origines. Le lit était grand, en soie rouge et draps blancs avec des rideaux bordeaux. Draco déposa le sac au pied du meuble.

- Je peux m'asseoir ? fit-il.

- C'est chez toi, tu sais, sourit la jeune fille.

Il s'assit.

- Rien de tel que retrouver le foyer familial !

Suh eut un rire discret, se demandant si le jeune homme savait vraiment ce que voulait dire un foyer. Ce qui n'avait rien à voir avec cette demeure froide et austère.

- Draco …

- Miss, monsieur. Le repas est servi.

- Ah, bien. Dis à mon père qu'on arrive.

L'elfe hocha la tête et partit en courant.

- Allons-y, on discutera après.

- Ok, Suh se leva et suivit Draco.

*** *** *** ***

Lucius était assis face à sa femme, au teint livide. Elle sourit faiblement à la vue de Suh.

Narcissa était vêtue de noir de la tête aux pieds.

- Bonjour mon fils.

- Bonjour mère.

Draco sourit à sa mère et l'embrassa tendrement.

- Tu es bien installée, Suh ? demanda Narcissa.

- Oui, pas de problème de ce côté, Suh jeta un œil à Lucius qui buvait son verre de vin, comme s'il n'avait rien entendu.

- Voilà le repas, bonne appétit.

Les elfes apportèrent les repas à tour de rôle, des regards implorant vers Suh .

Le repas fut calme et silencieux, comme toujours chez les Malfoy. Tous les convives quittèrent la table sans un mot et retournèrent à leurs occupations habituelles.

« Je ne m'habituerais jamais à cette ambiance sinistre ! »

Elle s'installa sur son lit, après s'être changée et se positionna confortablement. Draco vint quelques minutes après, vêtu d'une robe de chambre noir en soie et de ses chaussons.

- Tu voulais me parler tout à l'heure ?

- Oui, viens t'asseoir Draco.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? dit Mafoy.

- Tu ne trouves pas que ta mère a agi bizarrement tout à l'heure, pendant le repas ?

- Si, mais c'est sûrement à cause de demain, sourit Draco.

- C'est sûr. A mon avis, ton père a dit ce qui allait se passer …

- Si c'était le cas, elle n'aurait pas eu l'air paniquée… Non ? demanda Draco, regardant l'air grave que prit Suh.

- Draco, ton père t'a parlé des réunions familiales ou pas ?

- Non.

- C'est une sorte de succession, un héritage du titre Malfoy. Un truc de ce style, j'y ai déjà assisté. Si je suis venue, c'est pour empêcher ce qui va arriver…

- Ce qui va arriver ? Je ne te suis pas, là. Comment ça se passe ? Draco avait les doigts serrés sur l'accoudoir de son siège.

- C'était à l'anniversaire de River, ton cousin. Tu te souviens de lui ?



- Oui, il est mort il y a quelques années. Il s'est pendu chez lui, un suicide.

- Ce n'était pas un suicide, on l'a poussé à se suicider. Après la mort de sa sœur.

- Elle n'est pas morte, elle est partie vivre à l'étranger, dit Draco.

- Non, elle est morte. J'étais là quand River l'a égorgée…

- Non ! Il n'aurait jamais fait ça, il aimait sa sœur ! Il n'avait aucune raison de …

- Le patriarche, Draco. Il lui a imposer un choix : sa vie ou celle de sa sœur.

- Je ne te crois pas ! Draco se leva d'un coup, les yeux emplis de colère.

- Draco, il s'est suicidé parce qu'il a appris que les membres de sa famille ont torturé sa sœur avant de la laisser mourir, deux jours après. C'est ça la succession du nom Malfoy, il faut en subir les conséquences, dit Suh calmement.

- Pas possible, mon père aurait … Il aurait empêché ça, il aimait mon cousin, tout comme sa sœur.

- L'amour n'a rien à voir dedans, Draco. Un Malfoy est fort, un Malfoy ne montre aucun défaut et un Malfoy renie toute faiblesse, c'est bien ce que dit ton père.

- Non, c'est pour… Pour …

- Pour quoi ? Te rendre fort, t'endurcir ? Mais pourquoi ? Pour les autres, ou pour ta famille ? Laisse-moi rire, Draco. La famille n'a pas d'importance chez les Malfoy. Regarde les tableaux.

- Je comprends pas … Draco bégayait presque tellement il avait du mal à encaisser.

- Chez les Malfoy, la femme est synonyme de faiblesse. Draco, c'est ton père qui a tendu l'arme à River, et avec le sourire.

- Je ne te crois pas !!

- Il a regardé River lutté avec sa conscience, se morfondre pour ensuite se laisser mourir. Un homme n'est pas digne de porter le nom de Malfoy s'il a une quelconque faiblesse. Ton cousin est mort à cause de sa culpabilité, et les doyens de ta famille l'ont renié à jamais.

- Non, non … Mon père…

- Ton père ? Il a fait son choix.

Suh avait mal pour Draco, mais s'il elle ne l'avait pas fait, qui sait ce qui se passera demain. En même temps, l'effet inverse est à redouté.

- Comment est-il devenu un Malfoy ?

- Il avait une sœur, Athena.

- La mère de River ? Qu'est-ce qu'il a fait ?

Silence.

- Suh, qu'est-ce qu'il a fait ?

Elle inspira profondément.

- Lorsque je lui ai demandé, il m'a répondu mot pour mot : « Tu as vu ce qui s'est passé ? Alors tout est dit ... »

- Il a pas fait ça ?! Dis-moi qu'il souriait à ce moment-là, que c'était une blague ?! Draco avait les mains sur la tête, tournant sur lui-même.

- Ai-je l'air de plaisanter ? Et tu ne t'es jamais demandé pourquoi tu n'avais jamais vu une tante, une cousine, ou ta grand-mère ? Ou alors, si soi-disant elles étaient partis, pourquoi tu n'avais pas de nouvelles ?

Draco s'arrêta de bouger et dévisagea la jeune fille, les yeux grands ouverts, au bord des larmes.

- Ma mère …

Suh se mordit les lèvres et baissa la tête.

- C'est pour ça que je suis venue, dit-elle doucement.

- Suh, ma mère … C'est ça cette surprise ?! Il veut que je tue ma propre mère ?!

« J'en ai bien peur, malheureusement »

- Insensé ! Il l'aime, je sais que c'est un monstre, capable de tout ! Mais pas ma mère !

- Même les « sang purs » commettent des erreurs. C'est humain, mais là, c'est d'un autre univers. Tu as une famille de monstres Draco, et ta mère va en faire les frais.

- Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a fait de mal ?

- Je te repose la question : Est-ce que tu aimes ta mère Draco ?

Il acquiesça, les larmes coulant sur ses joues. Suh lui tendit une lettre.

- Ta mère me l'a envoyé il y a quelques temps déjà, c'est pour ça que je suis venue.

Draco jeta un œil furtif sur le parchemin.

« Suh, j'ai peur

Lucius sait ! Il a découvert, j'ai peur.

Je ne sais pas ce qui va se passer. J'ai peur pour Draco, je ne veux pas qu'il lui fasse du mal ! Protège-le si jamais il m'arrive quelque chose…

Ca ne serait tardé, il attend. Il me fait agoniser à petit feu, il me tourmente.

Je sais que c'est absurde, mais je ne veux pas partir. Je suis coincée ici, tant qu'il sera là. Je ne peux pas le quitter.

Je ne veux pas.

Même s'il veut me tuer, c'est mon mari.

Suh, veille bien sur mon fils. Il est ce que j'ai de plus chère au monde.

Lorsque je ne serais plus là, sauve-le de Lucius. Parce qu'il ne l'épargnera pas, il ne peut pas en faire un Death-Eater, à cause de moi…

Draco est comme moi, il est mon sang.

Ce sang que Lucius rejette du plus profond de son cœur.

Je lui ai caché jusqu'à maintenant mais c'est fini.

Suh je vais mourir

Veille sur mon fils

Narcissa Malfoy »

Draco tremblait de la tête aux pieds, les larmes coulaient sur le papier. C'était bien l'écriture de sa mère. Ses genoux touchèrent le sol et il pleura, sans retenue. Suh le prit dans ses bras et le consola.

- Je ne peux pas… Suh, qu'est-ce que je vais faire ? Elle est ma mère, mon seul lien avec mon père. Mon seul désir de revenir ici, c'est pour elle. JE NE PEUX PAS FAIRE CA !!!!!!!

- Il y a un moyen, mais j'espère que ça va marcher … Mais Draco, je suis dans une période où je ne pourrais pas utiliser mes pouvoirs. Alors il n'y a pas de deuxième chance.

Il hocha la tête, déterminé à sauver sa mère.

« La famille Malfoy, c'est pas n'importe qui non plus »

*** *** *** ***

Toute la famille Malfoy était réuni dans l'immense salon du manoir, l'air solennel. Ils arboraient de grands sourires.

Draco essayait d'avoir l'air heureux, il tremblait des mains. Ses oncles et grands cousins le félicitaient pour ses seize ans, « l'âge mûr » comme ils disent tous. Suh était près de Draco ; pour le rassurer, elle lui tenait la main.

- N'oublie pas que si il y a un problème, tu prends la main de ta mère, et tu touches ton collier en pensant au bureau de Dumbledore, chuchota-t-elle à l'oreille de Draco.

- Je ne suis jamais allé à son bureau, fit le jeune homme.

- C'est pas grave, tu as ta baguette ?

Il hocha la tête.

- Je vais le prévenir de notre arrivée, je fais vite.

Suh s'éclipsa rapidement.

Lucius arriva alors, le sourire aux lèvres. Il frappa des mains et il eut toute l'attention des invités.

- Chère famille, nous fêtons l'anniversaire de Draco qui a seize ans aujourd'hui.

Ils applaudirent.

- Il est dans mon devoir de père d'offrir la plus somptueuse des fêtes pour son honneur.

Lucius fit un mouvement de la tête et tous s'écartèrent du centre de la pièce, laissant au milieu Draco, qui cachait avec difficulté sa peur.

« Suh, je t'en prie, fais vite… ! »

*** *** *** ***

Suh retira sa robe noire pour porter ses habituelles vêtements Muggles. Elle fit disparaître son sac et inspira profondément. D'un geste de la main, de la poudre apparue et créa une fumée grisâtre.

- Albus, dit-elle.

Une tête apparue dans la fumée et le directeur fit son entrée.

- Bonjour Suh, que se passe-t-il ?

- J'ai bien peur que les évènements ne se déroulent pas aussi bien que ce que je pensais. On risque de venir plus tôt que prévu. On va arriver dans ton bureau.

- Bien sûr, mais faites attention. Lucius Malfoy est quelqu'un de très intelligent. Je vous attends.

Il disparut.

*** *** *** ***

Draco commençait vraiment à s'inquiéter, il n'avait toujours pas vu sa mère dans l'assemblée. De plus, personne ne semblait s'en soucier.

- Draco, le moment est venu pour toi de devenir un Malfoy, un vrai.

Lucius fit taire tout le monde du regard.

Dans ses mains, Lucius tenait un grand tissu noir, dissimulant un objet. Il le tendit vers son fils avec le sourire.

- Tiens, mon fils.

Avec appréhension, Draco mit sa main sous le tissu et en sortit un long poignard d'argent.

- Père ? demanda-t-il doucement.

- J'ai amené pour toi, mon fils, une Mudblood de choix.

Une forme immobile était au fond de la pièce, recouvert d'une couverture. Quelqu'un la retira et Draco vit sa mère à terre, inconsciente.

- Mère !

Lucius le stoppa de la main.

- Prends le poignard et rejoins-nous, Draco.

- Quoi ? Mais c'est ma mère ! Père, qu'est-ce qui vous …

Lucius eut un sourire satisfait.

- Les Mudblood n'ont pas leur place parmi nous.

- Jamais ! Je ne peux pas faire ça à ma mère …

- Draco, dit doucement Narcissa.

- Mère !!

- Draco, prends le poignard, dit Lucius, perdant son calme.

- Draco, … sa mère le suppliait du regard.

- Draco !

Il se mit à crier et sortit sa baguette.

- Avada Kedavra !!!

Draco tua l'homme qui se tenait près de sa mère et pointa sa baguette sur son père.

- Je refuse ! Draco aida Narcissa à se relever et la tint fermement contre lui.

- Ca va mère ?

- Oui.

- Draco, ouvre les yeux. Que peux-tu faire contre nous tous ?

- Rien, je le sais bien. Mais je te laisserais pas faire du mal à ma mère, Draco regardait Lucius dans les yeux.

Lucius fit partir tout le monde. Il ne restait plus que tous les trois dans la pièce.

- Sois raisonnable, mon fils.

- C'est tout réfléchi.

- Bien, doloris !

Lucius ne visait pas Draco, mais sa femme. Elle se mit à crier.

- Arrête, père ! Tu vas la tuer !

Il se mit à sourire.

- Père !

Lucius continuait de lancer son sort. La pauvre femme était prise de violentes convulsions.

- Père !!

C'est alors que Suh arriva et sauta sur Lucius. Ce dernier relâcha son attention et le sort s'arrêta.

- Suh !

La jeune fille rejoignit Draco et tint Narcissa par le bras.

- Draco, il faut partir !

Draco sortit son collier et tint le pendentif dans les mains et se mit à crier.

- Dumble… Draco ne put finir.

Lucius avait récupéré le poignard et l'avait lancé.

- MERE !!!! Non !!

Narcissa tomba au sol, du sang coulant le long de son ventre.

- Narcissa !!

Suh voulut l'aider à se relever mais elle la repoussa.

- Allez-vous en… elle chuchotait.

- Non, pas sans toi !

- Draco, va-t-en. Mon fils …

Il réussit à lire sur les lèvres de sa mère trois mots, les seuls qu'elle ne lui avait jamais dit …

- NON !!

Ils disparurent.

Lucius s'approcha de sa femme et s'agenouilla près d'elle. Elle lui sourit doucement.

- Lucius…

Il la prit dans ses bras, silencieux. Elle posa sa main sur la joue de son mari.

- Lucius.

- Je ne voulais pas faire ça.

- Je sais,… Lucius, laisse Draco tranquille.

- Je ne peux pas, c'est mon fils.

- Et le mien également.

- Arrête de parler, Narcissa. Tu te vides de ton sang.

Elle sourit et ferma les yeux. Son souffle s'arrêta et le cœur ne battait plus.

Lucius serra le corps inerte de sa femme dans ses bras.

Fin de chapitre