Chapitre 28 : I walked in the Rain

Suh eut des frissons incontrôlables, son bras fut pris de violents tremblements. Harry s'approcha et posa sa main sur son épaule. La Grande Salle était assez calme, Ashura dormait sur la table, des crayons dans les mains.

- Qu'est-ce qu'il y a ? dit Harry.

- Je sais pas, j'ai l'impression qu'il se passe quelque chose. Je vais voir mon père, j'ai un pressentiment, et il est pas bon …

- Je t'accompagne.

*** *** *** ***

Thadeus poussa son fils à l'arrière et sortit sa baguette. Raziel sourit et fit une révérence.

- Tu as une aura vraiment déplaisante, mon garçon, dit Thadeus.

- Un Auror, à ce que je vois. Et de rang supérieur, quel honneur.

- Que veux-tu Raziel ? demanda Severus.

- Je suis venu chercher la nymphe …

- La nymphe ? dit Thadeus.

- Celle qui m'a mise au monde …

- Severus, va-t-en !

- Oh non personne ne bouge.

Raziel, d'un regard, fit voltiger au loin le pauvre homme. Severus sortit sa baguette et ralentit le choc de la chute de son père, c'est alors que Raziel s'approcha de son père et l'assomma.

- …

Raziel avait un pincement au cœur, était-il vraiment nécessaire de lui faire ça ?

- Laisse mon fils !

- Oni-Ue …

Raziel sourit.

- Oh, Makoto ! Comment vas-tu ?

- Je… qu'est-ce que tu as fait à papa, où est Grand-pa ?

Harry aida le vieil homme à se redresser et ils tendirent leur baguette sur le jeune garçon.

- Non ! cria Suh.

Elle se mit à face à son jumeau, le protégeant.

- Ma puce, écarte-toi ! dit Thadeus.

Elle secoua la tête.

- Grand-pa, c'est mon frère…

- Il veut emmener ton père à Voldemort !

- Je peux pas, je t'en prie …

Raziel prit sa sœur dans ses bras et l'embrassa sur l'épaule.

- Viens avec moi, et je le laisserais tranquille, dit Raziel.

- Non ! dit Harry. On ne sait pas de quoi est capable Voldemort !

- Tu seras avec moi, les humains n'ont pas besoin de toi…

- Non, je ne peux pas non plus, Oni-Ue, dit Suh.

- Lâche-là, et retourne auprès de ton seigneur, dit Thadeus.

- Mon seigneur ?

Raziel se mit à rire et tourna les talons.

- Tu viendras, c'est moi qui te le dis…

Il se mit sur la fenêtre et ouvrit les bras.

- Au fait, j'ai appris que Folken est humain, non ?

- Et alors ? Suh eut un air horrifié. Qu'est-ce que tu veux dire, Oni-Ue !!!!

Il sourit et sauta dans le vide.

- Comment il le sait pour ton frère ? demanda Harry.

- Il lit en moi comme un livre ouvert, voilà ce que c'est que d'avoir un jumeau.

*** *** *** ***

Sam toqua à la porte. Longtemps, jusqu'à ce qu'il montre signe de vie. Sirius, les yeux mi-ouverts, eut une réaction de surprise.

- Bonjour, comment vous savez que je suis ici ? dit Sirius.

- Par le flair, chéri ! Mais non, j'ai demandé à gauche et à droite en fait.

- Que voulez-vous ?

- Toi.

Sirius cligna des yeux plusieurs secondes et Sam se prit la tête entre les mains, les joues roses.

- Non, je suis trop directe, excuse-moi ! Je voulais te voir c'est tout.

- Vous m'avez vu, bonne nuit.

Il alla refermer la porte mais Sam le retint, elle eut un air outragé.

- Tu vas pas me planter là comme ça quand même ?!

- Je vais me gêner, Sirius referma la porte.

- Oh le bougre ! Tu ne veux pas un peu de compagnie, tu as l'air déprimé ! dit Sam à travers la porte.

Sirius tomba lourdement sur son lit et mit son oreiller sur la tête. Il réfléchissait, le sommeil lui manquait. Ouah, que de révélation. Il n'en avait jamais douté une seconde, Remus… pas que cela le gêne mais maintenant que Remus a quelqu'un dans sa vie, Sirius se sentit un tout petit seul, délaissé. Comme pendant l'époque où il était dans la prison d'Azkaban…

Beurk, affreux souvenir. Il décida finalement de quitter son nid et de rejoindre les autres. Après tout, il a son filleul, et il pourra régler ses petits problèmes en temps voulu.

- Je dois me couper les cheveux, trop longs, se dit-il.

*** *** *** ***

Raziel marchait jusqu'au manoir. Le transplanage n'était pas ce qu'il préférait, rien de tel que la marche pour se sentir revivre. C'est alors qu'il sentit la présence d'une personne ; il avait beau faire tout les efforts pour paraître invisible, son odeur empestait les alentours.

- Montre-toi, je n'ai pas le temps de jouer à cache-cache, dit Raziel.

- Tu es doué, je ne suis jamais repéré d'habitude. Je comprends pourquoi notre seigneur t'estime tant…

- Qui es-tu ?

- Kane Brighton. Le seigneur t'attend.

- Je sais, Raziel continua sa route sans se soucier des appels du jeune homme.

Le manoir était délabré, des pans de tissus tombaient des murs, de nombreuses toiles d'araignées apparaissaient dans tous les coins des pièces et l'humidité et la poussière avaient créer une odeur nauséabonde, de la putréfaction en quelque sorte.

Raziel s'arrêta à l'entrée de la pièce, tapotant du pied et s'adossa sur le mur.

- Voldemort …

Le fauteuil qui était face au feu se retourna d'un pivotement et s'arrêta face à l'enfant.

- Tu es seul, dit Voldemort.

- Pourquoi Severus Snape t'intéresse-t-il ?

- Il a des informations essentielles sur les constructions de Hogwarts, et des plans détaillés sur l'Ordre du Phénix.

Raziel sourit.

- Je ne te livrerais pas cet homme, va le chercher toi-même.

- Mais je compte bien le faire. Combien sont-ils ?

- Je ne te laisserais pas leur faire du mal, dit Raziel.

- Bien, je m'occupe de Dumbledore alors, pour le reste …

- Je fais ce qui me chante Voldemort, si je suis là ce n'est que pour une raison.

L'homme serpent eut un rire glacial.

- Si seulement tu le pouvais, mais jouons ! Nous avons tout notre temps.

- Rien ne m'en empêche, lança sèchement le jeune garçon. Un jour ça se fera.

- Si, tu le sais très bien. Ce n'est pas dans ta nature. Tu peux tromper les humains mais pas moi, dit Voldemort.

- Comment comptes-tu t'y rendre à Hogwarts ? dit Raziel, ne voulant allonger la conversation.

- J'ai laissé dans ma jeunesse une marque indélébile dans cette école.

*** *** *** ***

Harry et Suh étaient sur les marches d'escaliers de la Grande Salle, silencieux. Suh avançait la tête en mouvements répétitifs, elle semblait en transe. Harry, lui, avait la tête sur les genoux ; il s'endormit.

« Où suis-je ? »

La terre était ravagée, les oiseaux fuyaient les lieux ; les arbres étaient à terre et le ciel était sombre. Harry avait les mains tremblantes, il les regarda et c'est alors qu'il prit peur : ses mains étaient en sang et sa baguette avait une lueur rouge. Son front lui faisait mal, le douleur ne venait pas de sa cicatrice mais bien de son crâne ; du sang coulait également. Il marcha, longuement.

« Ce rêve, je l'ai déjà vu… Mais quand ? »

Sirius. Harry fut soulagé et courut à sa rencontre. DOING. Un bruit de verre retentit et Harry tomba en arrière, il posa ses mains et vit qu'il y avait un mur invisible.

- Non, qu'est-ce qui se passe ? Sirius !!

L'interpellé n'eut aucune réaction, il l'appela encore et encore. Rien. Sirius parlait à quelqu'un d'encapuchonné, face à lui, mais Harry ne voyait pas son visage. Sirius tenait l'épée de Godric Gryffindor.

- Moi ?

Harry se vit, tenant fermement Sirius. Il se débattait, des larmes coulaient, mais il ne voulait pas l'entendre. Sirius brisa le mur avec l'épée et la lança sur la personne.

- Non…

La personne l'entendit et le regarda. L'épée l'atteignit en plein cœur, la capuche tomba et…

- Suh…

Elle tomba, morte.

Harry se leva en sursaut, Suh retira précipitamment sa main de l'épaule du garçon. Il la regarda dans les yeux, le front plein de sueur.

- Harry, ça ne va pas ? dit la jeune fille.

- Vivante …

- Pardon ?

Trop ému, Harry ne dit plus rien. Maintenant il en avait la certitude : ce rêve est prémonitoire. Tout avait l'air si réel, l'atmosphère, la tension…

Il se frappa le front violemment, à l'endroit de sa cicatrice.

- Vol… Il est là…

- Quoi ?! Mais je n'ai pas senti de …

« A moins qu'il est trouvé un autre moyen »

C'est ça. Il a utilisé la porte de chair

« Oni-Ue, que veux-tu dire ? Pour ça il faudrait qu'il ait laissé une parcelle de vie ici, c'est … »

C'est ce qu'il a fait, il a laissé du sang quelque part dans l'école

Suh descendit les escaliers.

- Harry ! Voldmort a utilisé une porte de chair ! Il faut trouver la connexion !

Il suivit la jeune fille en courant.

- C'est quoi une porte de chair ? demanda-t-il.

- C'est une moyen du même type que le transplanage. C'est de la Magie Noire, on utilise cette porte avec du sang ou autre partie du corps pour venir dans un coin où l'accès peut être surveillé. Très discret et peu connu, je ne savais pas que l'autre taré connaissait ça !

- Et toi comment se fait-il que tu connaisses ? Et où se trouve cette porte ?

- Je connais la magie, pour la porte, j'ai ma petite idée.

Suh partit en courant, et s'arrêta brusquement sur les marches d'un escaliers qui menait de salle de cours.

- Là ! désigna Suh une tache de sang. C'est ça que Voldemort a laissé !

Harry avait le front brûlant, sa main était posée sur sa cicatrice.

- Sa présence se fait plus imposante …

Suh ne l'écoutait pas, elle examinait la tâche laissé sur le sol.

- Il a refermé la porte il y a quelques instants, vous êtes en retard, sourit Raziel.

- Où est Voldemort ? dit Harry.

- Il n'est pas là pour toi pour le moment.

Raziel s'évapora.

Il va vouloir le tuer, dit Raziel à sa jumelle.

*** *** *** ***

Dumbledore était debout, son bureau dans le dos et la main posée dessus. Ils se regardaient dans les yeux.

- Dumbledore, fit Voldemort.

- Tom, dit le directeur.

L'homme tressaillit et s'emporta en un bond.

- Je ne te le permets pas, vieil homme ! Tu n'es pas dans une position où tu peux te permettre de m'insulter !

- Je ne t'insulte pas, je ne fais que nommer par son nom l'homme que tu as été, Tom.

- Ca suffit !!

Voldemort leva la baguette et visa l'un des tableaux accrochés au mur et le fit exploser, les portraits partirent de leurs cadres et se cachèrent dans les toiles les plus éloignés de Voldemort.

- Problème de myopie ? dit Dumbledore.

- Ne joue pas avec moi, vieillard !

Leurs yeux lançaient des étincelles vivaces et dangereuses.

C'est alors qu'un chant mélodieux se fit entendre du fond de la pièce et le somptueux phénix se posa sur l'épaule du directeur.

- Encore toi, s'écria l'homme serpent en désignant l'oiseau.

- Retourne dans les ténèbres, ignoble créature, dit le phénix.

Voldemort visa l'oiseau mais sa baguette fut instantanément bloqué par un puissant sort.

- Qu'est-ce que … ?!

- Je dois protéger Albus Dumbledore de tes mains, Lord Voldemort. Abandonne, ou ma maîtresse te le fera payer…

- C'est ce que tu utilises comme protection, vieil homme ? Un oiseau ?

Voldemort se mit à rire.

- Ma maîtresse arrive, fit Suzaku.

- Qu'elle vienne, de toute façon, il sera trop tard. Avada Kedavra !

Le mage noir pointa le directeur mais ne vit pas qu'une ombre avait bondit face à lui.

Dumbledore tomba à terre. Voldemort cria de rage dans une langue étrange, sifflant et crachant des mots tel un venin. Lorsqu'il ouvrit les yeux, Albus vit que Raziel était à terre, mort.

- Cet abruti !! Il a tout gâcher !

Voldemort pointa de nouveau le vieil homme mais Suzaku utilisa un pouvoir étrange et fit valser au loin le mage.

De rage, l'homme serpent se redressa et disparut. Dumbledore s'approcha doucement du garçon étendu et posa sa main sur son cou.

- Il est mort, dit-il.

Comme s'il l'avait entendu, Raziel ouvrit grand les yeux et inspira brusquement. Il se redressa, Dumbledore était sous le choc.

- Comment tu … ?

- Ce n'est pas un sort de mort minable qui nous tuera, ma sœur et moi, dit Raziel.

Les yeux du garçon s'était radoucit et aida le vieil homme à se lever.

- Pourquoi fais-tu ça ?

- Pour son bien, et le vôtre. Oubliettes !

*** *** *** ***

Harry et Suh couraient vers les cachots, à la recherche de Snape ou de Voldemort.

- Il n'y est pas ! dit Harry. Où il est ?!

Suh, toute essoufflée, s'assit un instant. C'est alors qu'elle ressentit une douleur au cœur, comme un souffle glaciale ; la sensation disparut une demi-seconde après mais elle savait très bien ce qui avait causé cette douleur.

- Le sort de mort, dit-elle.

- Quoi ?

- Mon frère a … Partons d'ici !

Raziel se tenait au dessus de la tour d'astronomie, les mains tremblantes. Une vision. Elle lui faisait souffrir psychologiquement. Réagir ou laisser faire, du haut de la tour, il vit Folken avec Remus, sur le terrain de Quidditch. Une ombre noire les suivait depuis un bon bout de temps.

Le jeune garçon se mordit les lèvres, et sauta dans le vide.

- Pardonne-moi, Makoto…

Fin de chapitre