Chapitre 31 : The man who has betrayed the Silence
Folken Suzuhara avait été enterré en secret. Tout la famille était présente, sauf Remus et Youhei qui ne voulaient pas y assister. L'ambiance des vacances étaient gâchés. Severus tenait Shiva qui cachait son visage sur l'épaule de son compagnon ; Suh et Harry étaient en arrière, loin des autres.
A tour de rôle, chacun déposa une germe de fleurs. Severus et Shiva étaient silencieux devant la tombe, Severus déposa des fleurs et baissa les yeux. Harry pinça les côtes de Suh et la poussa en avant.
- Harry, chuchota-t-elle.
- Vas-y, dit Harry.
Sous les yeux hagards de ceux de sa famille, Suh s'approcha de sa mère et lui prit la main. Surprise, Shiva ouvrit grand les yeux et entoura de ses bras le cou de sa fille. Maladroitement, elle lui tapota le dos.
- Arrête de pleurer, il ne serait pas content de te voir comme ça.
Néo, Ashura et les jumeaux approchèrent et se prirent les mains.
*** *** *** ***
Sirius était allongé sur le dos sur son lit, pensif. Remus ne voulait pas lui parler et s'était refermé sur lui-même.
Quelqu'un toqua à la porte de sa chambre et invita la personne à entrer.
- Je peux entrer ? demanda Sam.
Il acquiesça et l'invita à s'asseoir sur un canapé.
- Vous… Vous n'êtes pas à l'enterrement ? dit Sirius.
- Je peux pas, je ne supporte pas ce genre d'ambiance.
Sirius fronça les sourcils.
- Alors pourquoi êtes-vous là ?
- Ah ? Mais tu ne te souviens pas ? Tu m'as demandé de couper tes cheveux, aussi magnifique soit-il, rajouta Sam.
- Ah si, c'est vrai… Vous pouvez le faire maintenant ?
Sam sourit.
- Pas de problème, mon chou.
Sam prit les mains de Sirius et l'installa sur un siège dans la salle de bain.
- Bon, je dois vous mouiller les cheveux. Retirez votre chemise, dit-elle satisfaite.
Sirius cligna des yeux.
- Pourquoi ? dit-il sceptique.
- Je n'aimerais pas tâcher ta belle chemise.
Sirius ruminait quelques mots inaudibles et s'exécuta.
« Mon dieu ! Je fonds ! » pensa Sam.
Sous sa chemise blanche, se cachait un torse musclé et couleur miel. Il regardait la jeune femme d'un œil discret, les yeux exorbités, la bouche entrouverte et la main sur la joue.
- Fermez la bouche, et respirez Sam, sourit Sirius.
- Oh pardon, mais tu as un corps… Mets ça avant que je ne m'évanouisse, dit-elle.
Sam lui balança une serviette et Sirius eut un sourire en coin. Elle prit le jet d'eau et commença mouiller la longue chevelure de Sirius. Elle lui caressa la tête de ses mains et prit les ciseaux et coupa en un geste.
- Je coupe court ? demanda-t-elle.
- Oui.
Il y eut un long silence jusqu'au dernier coup de ciseaux.
- J'ai fini.
Elle nettoya en vitesse et quitta la salle de bain. Sirius remit sa chemise et sortit la tête de la pièce.
- Sam ?
Elle lui avait tourné le dos.
- Samantha, qu'avez-vous ?
- Rien, je vais te laisser.
Sirius posa ses mains sur les épaules de Sam et celle-ci baissa la tête.
- Je viens d'apprendre que je suis tante, et je perds déjà un neveu. Je n'ai même pas eu le temps de le connaître…
Sirius s'assit près d'elle et caressa ses cheveux.
- C'est pas le seul, et puis… Enfin, cessez de pleurer ou je m'y mets.
- Je peux ? demanda Sam.
- Quoi ?
Elle se jeta dans ses bras et se mit à pleurer.
*** *** *** ***
Remus était dans un coin sombre de la chambre de Folken, la tête cachée sous ses bras, les jambes repliés sur la poitrine. Il avait tellement pleurer qu'il ne pouvait plus verser une seule larme, il ne ressentait plus que la douleur et le désespoir.
« A cause de moi… Il est mort parce que je suis mortel, et il a sacrifié sa vie pour moi. C'est ma faute, ma faute… »
Quelqu'un entra et s'allongea sur le lit. Remus, étonné, leva la tête et regarda sur le lit pour voir qui avait osé venir ici.
La personne avait la tête sous l'oreiller, on l'entendait clairement renifler et sangloter. Ses cheveux mi-longs et noir ne permettait pas à Remus de distinguer qui c'était.
- Qui… ? commença Remus.
Il s'arrêta lorsque deux yeux bleus clairs le regarda avec des larmes coulant sur les joues. Le jeune garçon se redressa et s'essuya maladroitement avec sa manche de chemise.
- Fol… Non, Qui es-tu ?
- Remus ? Qu'est-ce que tu fais dans un coin de la chambre, je t'avais pas vu !
- Je peux te dire la même chose, Youhei. Tu ne devrais pas être ici.
- Toi non plus.
Silence.
- Pourquoi tu n'es pas allé à l'enterrement ? demanda Youhei.
- Je suis resté ici, j'ai observé par la fenêtre…
- Ah.
- Et toi ? Tu n'y étais pas non plus.
- Je voulais pas y aller, ça aurait été comme si je tournais la page. Mais moi je veux pas l'oublier, dit Youhei, baissant la tête.
- Pareil. Dis-moi, je rêve ou… tes cheveux ont poussés d'un coup ?
Youhei secoua la tête.
- Quand je ne contrôle pas mes pouvoirs, il arrive qu'il y ait un déséquilibre parfois. C'est ce qui est arrivé, mais je ne me couperais pas les cheveux. 'Vais les garder comme ça.
Remus détourna la tête. Le jeune garçon lui faisait vraiment penser à Folken.
*** *** *** ***
Encapuchonné, les mains tremblantes et la sueur coulant le long de son visage, Peter courait dans le village de Hogsmeade. Mais curieusement, personne ne semblait y faire attention.
Introduis-toi à Hogwarts ! Et ramène-moi l'épée et le reste !
Lui avait dit Voldemort.
- Je le ferais, coûte que coûte…
Il ouvrit la porte du magasin, entra dans l'arrière-boutique et se glissa par le passage. Le chemin était encore long mais il arrivait au bout de ses peines.
- Mon maître me pardonnera, et tout rentrera dans l'ordre.
*** *** *** ***
Suh étant en train de prendre une douche, ( elle avait jetée Harry hors de la chambre à coup de pieds ) Harry se promenait dans le couloir seul et abandonné.
« Snif, Suh ne voulait pas de moi. Je lui aurais bien frotté le dos, moi… »
Un sourire béat apparu sur ses lèvres et Harry continua d'avancer jusqu'à se cogner contre le mur. Il resta ainsi pendant quelques minutes jusqu'à l'arrivée de Draco qui haussa les sourcils de surprise.
- Potter ? Qu'est-ce qui te prend ? dit Draco.
Harry se redressa et vit qu'il était resté collé au mur sans bouger.
- Oh ! Euh, ben rien…
- T'as le visage de quelqu'un qui est heureux, toi.
Harry ne savait pas quoi répondre.
« Je l'avais oublié lui ! »
Draco soupira.
- Ne fais pas cette tête, je ne suis pas si idiot.
- Quoi ? fit le Gryffindor, étonné.
- Fais pas celui qui ne comprends pas, ça m'agace. Si tu as le cerveau en option, moi j'ai le cerveau et les yeux… De toute façon, je m'en doutais.
Draco s'éloigna.
- Désolé.
Draco sourit.
- Ecoutez ça ! Potter qui s'excuse !
- Qu'est-ce qui… commença Harry.
Draco s'avança vers lui et tapota son épaule.
- T'as pas à t'excuser, je m'en doutais. Mais en ce moment, je n'ai pas trop de place dans mon cœur pour aimer, fais-le à ma place.
Harry était scotché, il ne savait pas quoi dire. Draco en profita pour fouiller dans la poche de sa cape et remit un livre noir au garçon.
- Tiens, ça pourra sûrement l'intéresser.
Il partit.
Harry examina la couverture de près : cuir noir abîmé, pages cornées. Sur le recto du livre, il y était écrit « Severus Snape, 1974-1975 ».
- Pourquoi il avait ça lui ?
*** *** *** ***
Lorsque Suh ouvrit la porte de la salle de bain, serviette sur la tête et peignoir de bain, elle vit Harry allongé sur le lit, tout souriant.
- Ca y est ? T'as fini ? dit-il.
- Je ne serais pas sortie si ce n'était pas le cas, dit-elle, sarcastique.
Elle s'avança vers son armoire et ouvrit les portes.
- Ah, où est cette chemise ?!
- Laquelle ?
- Bah, celle avec des lacets beiges sur les poignets. Bah, j'ai dû…
- Elle est rangée juste en dessous de ton pull noir, en bas sur la gauche.
- Ah… Oui, c'est vrai ! Merci…
Suh releva la tête et se retourna.
- Harry ?
- Oui ?
- Tu as fouillé mon armoire ?
Gloups.
- Euh… je cherchais un crayon et…
Suh lui balança la serviette à la figure.
- Les crayons sont sur mon bureau ! Pourquoi t'as fouillé mon armoire !
- Ben…
- Tais-toi, je ne veux pas le savoir !
- Faut savoir, dit-il en tirant la langue.
- J'adore quand tu fais cette tête.
- De toute façon, je n'ai pas trouvé ce que je cherchais…
Suh lui jeta un regard suspicieux.
- C'est-à-dire ?
Il se leva et enlaça la jeune fille à la taille. Il lui fit un léger baiser sur l'épaule gauche.
- Tu sens bon, dit Harry en souriant.
- Tu ne m'as pas répondu, Harry.
- C'est si important ?
- J'ai pas envie que l'on me dise à l'avenir que mon petit-ami est un pervers qui se promène avec les sous-vêtements de sa copine dans les poches.
Harry éclata de rire.
- Ca, ça ne risque pas ! Crois-moi.
- Je suis sceptique.
Elle le poussa légèrement et commença à retirer la ceinture qui tenait son peignoir lorsqu'elle s'arrêta. Elle jeta un œil à Harry qui la regardait avec des yeux qui en disait long.
- Je peux savoir ce que tu attends ? dit-elle.
- Rien, rien du tout.
- Tu veux me regarder me changer ? sourit-elle.
- Tu me le proposes si gentiment.
Suh lui prit la main, et l'embrassa fougueusement. Harry profita pour retirer la ceinture qui tomba au sol. Un peu rudement, Suh le poussa contre le meuble et se détacha de Harry.
- Tu peux toujours courir, dit Suh en continuant de sourire.
La jeune fille ouvrit brusquement les portes de l'armoire et poussa Harry à l'intérieur. Surpris, il trébucha et se retrouva enfermé dans le placard.
- Makoto ? dit-il à l'intérieur.
- J'ai pas encore fini de me changer.
- Ne me laisse pas dedans ! Ouvre-moi ! supplia-t-il.
- Pourquoi ? Tu voulais voir mes habits, tu en as l'occasion, ne te gêne pas, dit Suh en riant.
- C'est pas drôle !
Quelques secondes après, elle ouvrit la porte. Harry avait la mine boudeur.
- T'es pas sympa, dit-il.
Suh lui fit un baiser sur les lèvres. Harry secoua la tête.
- Non, ça ne suffit pas.
La jeune fille secoua la tête et saisit les joues de Harry et tira.
- Aïe aïe aïe ! Ok, j'ai compris !
- On va manger ?
- Je te suis… mais je me vengerais…
Rapidement, Suh sortit et Harry s'arrêta.
- Oh, je vais le laisser ici.
Il jeta le journal sur le lit de Suh et partit.
*** *** *** ***
Les quatre tables des maisons étaient de nouveau disposés. La rentrée était dans deux jours et quelques élèves étaient déjà revenus de leurs vacances. Suh se sépara de Harry dans le hall, rejoignant ses frères et lui ses amis.
Harry eut un air franchement étonné : Ron et Hermione discutaient tranquillement, sans hausser le ton et le sourire aux lèvres.
- Aurais-je manqué un épisode de votre folle histoire ? Vous êtes calme ! dit Harry en souriant.
Hermione sourit, elle portait en évidence le collier que lui avait offert le rouquin.
- Episode inédit Harry, personne ne connaît le scénario sauf nous deux.
- Oh je vois, félicitations ! Vous en avez mis du temps !
Ron regardait son ami, sceptique.
- Où dors-tu ces temps-ci ? demanda Ron, changeant de conversation délibérément.
- Pardon ?
- Tu sais très bien ce que je veux dire. Je te vois t'éclipser en douce le soir. Où es-tu ?
Hermione secoua la tête.
- Je pense comme Hermione, sourit Harry. Pourquoi tu veux que je te réponde alors que tu sais ce que je vais dire.
Ron approcha son visage de Harry et le regarda en plissant les yeux.
- …
- Quoi ? fit Harry, déconcerté.
- Vous en êtes à là ?
Hermione lui frappa l'arrière du crâne.
- Aïe ! Quoi ?
- Ce ne sont pas tes affaires, Ron ! gronda-t-elle.
- Elle a raison, dit Harry en empêchant Ron de dire quoique ce soit.
Le déjeuner commença alors et tout le monde se mit à manger ; les rires et les disputes jonglaient entre les tables.
La porte de la Grande Salle s'ouvrit alors, mais rien n'entra.
- Sûrement Miss Teigne qui s'amuse à faire ça, dit Ron.
Mais Harry regardait attentivement l'allée vide de la salle ; jamais la porte ne s'ouvrait lorsque Miss Teigne passait à côté. Alors pourquoi maintenant ? Harry concentra sa vue, et vit une chose étrange : comme s'il y avait un objet transparent, à chaque déplacement il y avait déformation de la salle, comme si elle était remplie d'eau. Lorsque cela s'approcha de Harry, il entendit clairement des bruits de pas.
- Qu'est-ce qu'il y a Harry ? dit Hermione.
- Chut !
Il jeta un œil au sol et vit la supercherie : un homme était dissimulé sous une cape. Lorsqu'il marchait, on apercevait le pan de son pantalon et le bout du talon de ses chaussures.
L'homme s'arrêta à la table des professeurs et le froissement de tissu était inaudible aux autres ; il fit un mouvement qui souleva un peu plus le tissu et Harry se leva en un bond : l'homme avait une épée à sa ceinture et tenait sa baguette en main en visant Dumbledore.
- BAISSEZ-VOUS !!!! cria Harry en regardant Dumbledore.
Harry sauta sur l'homme qui lança le sort de mort sur le directeur. Des cris retentirent dans toute la salle et Harry atterrit au sol avec l'étranger fermement tenu dans ses bras. Il se débattait et voulait s'enfuir.
- Lâche-moi !!!!
Harry recula et se leva, reconnaissant la voix…
- Wormtail !! rugit-il. C'est vous !!
Il ne le voyait plus.
La porte de la Grande Salle se ferma aussitôt, obligeant le traître à resté enfermé avec tous les élèves et professeurs.
- Monsieur le directeur ! criaient certains.
- Il est mort ?
- C'est pas possible !
- Mais le sort l'a touché de plein fouet…
- Je vais bien, dit Dumbledore en se levant. Les élèves soupirèrent de soulagement, ainsi que les professeurs. Il regarda Suh qui inclina la tête. Je vois, est-ce vraiment Wormtail ? Je veux dire Pettigrow ? N'est-il pas censé être en prison ?
- C'est lui, mais je suis sûr qu'il est encore dans cette salle ! Il ne peut pas s'enfuir, criait Harry.
- Dumbledore, dit faiblement Peter.
- Où êtes-vous ?
- Je… Donnez-moi le choixpeau magique, sinon je fais exploser toute la salle.
Suh cligna des yeux et réfléchit.
« Alors c'était ça ? Pas étonnant que je ne le vois pas… »
Elle s'assit sur le banc et ferma les yeux. Dans ses mains, se matérialisait une forme incertaine.
- Que voulez-vous en faire ? demanda le directeur.
- Donnez-moi le choixpeau ! Je ne plaisante pas !
- Si vous faites exploser la salle, Pettigrow, vous mourrez également, dit Severus calmement.
- Non je sais ce que je fais, dit le petit homme, déterminé.
- T'es donc décidé à continuer les conneries ! T'as toujours pas compris à Azkaban ou quoi ?! criait Sirius.
- Ferme-là !
- Si tu fais un geste, Peter, je te transforme en chair à pâté ! Et je ne plaisante pas ! Sirius avait le regard empli de haine.
- Calmez-vous, dit Suh en se levant. Peter, c'est ça que tu cherches ? dit-elle en secouant le morceau de tissu dans la main.
- Donne-le moi… TOI !
Peter retira la capuche et tous purent le voir : visage décharné, d'apparence grassouillette et le visage plein de sueur. Il n'avait plus autant d'assurance qu'il ne voulait laisser paraître.
- Moi. Ca ne t'as pas suffit la dernière fois. Apparemment, tu aimes agoniser sous la douleur, Peter, dit-elle en souriant.
Suh avança d'un pas vers le Death-eater.
- NE T'APPROCHE PAS DE MOI !!!!!!
- Quoi ? Tu as peur ?
Peter pointa sa baguette sur Harry.
- Fais un pas de plus et je lui explose la cervelle.
Suh eut une réaction lente : les mains tremblantes, les yeux prenant petit à petit un éclat bleu-violet, mais redevinrent marron-noir. Elle mit sa main dans le choixpeau.
- Tu me menaces ? Toi ? Ne prends ces airs quand tu ne sais pas ce qui va se passer ensuite, Peter. Je te l'ai déjà dit… Tu ne fais qu'aboyer, mais tu ne mords pas. Quoiqu'il serait plus juste pour toi de dire couiner. N'est-ce pas, espèce de sale rat d'égout !
- Va-t'en ! Laisse-moi, Peter en devenait presque hystérique.
« Mais de quoi ils parlent ?! » pensait Harry.
- Silence ! Bobine !
Suh sortit du chapeau rapiécé une fine pelote de fil transparent et l'enroula entre ses doigts. Elle fit jouer les fils sur sa main et la secoua face à Peter qui tremblait de plus en plus.
- Si tu cherches le choixpeau, cela veut dire que Voldemort était au courant. Donc il t'a forcément dit ce qu'il possédait ?
- Ce qu'il possédait ? dit Dumbledore.
Suh répondit sans quitter des yeux l'homme.
- Tu m'as dit un jour que dans le choixpeau, Harry avait réussit à faire apparaître l'épée de Godric Gryffindor. Eh bien, dans le choixpeau, il n'y a pas que l'épée.
- Quoi ? fit Harry.
Wormtail se mordit la lèvre, la baguette tremblante.
« Elle sait, elle sait…Je suis perdu, elle va me tuer !! »
- L'épée de Godric Gryffindor capable de détruire le mal ; la cape de Salazar Slytherin, qui peut rendre invisible et qui contre toute attaque magique celui qui la porte et que Peter doit sûrement avoir sur le dos en ce moment ; le gant de Helga Hufflepuff qui permet de traverser toute substance solide ou liquide et ça, dit Suh en montrant la bobine. La bobine de fil de Rowena Ravenclaw qui sert d'arme et possède quiconque dans ses filets. Une arme très utile, comme je vais te le montrer Peter.
Suh tira sur le fil qui se mit à flotter tout autour d'elle, s'accrocha à chaque recoin de la salle, formant une énorme toile d'araignée. Mais étrangement, le fil ne toucha aucune personne sauf Pettigrow. Elle l'entoura tout autour du corps et tomba au sol, sous un cri perçant.
- Détache-moi !
- Pff, cours toujours, Suh s'avança et donna un coup de pied sur le ventre de Peter qui grogna de douleur.
- Ca suffit ! Cesse de me maltraiter !
Suh s'agenouilla face au visage rond de Peter qui se tut, craignant le pire.
- Tu préfères quoi ? Te maltraiter ou te tuer ? Choisis.
- Suh, je pense que c'est bon, Dumbledore lui retint l'épaule.
- J'avais fini. Oh non, attends ! Bouge tes fesses, gros lard ! dit-elle en dégageant d'un coup de pied Peter, qui se roula sur le ventre. Elle retira la cape et reprit l'épée.
- Vire tes pattes, cria Peter.
- Ta gueule, gros lard ! Et cette épée non plus n'est pas à toi ! Espèce de mécréant ! Tu ne mérites même pas de les toucher, ni même de les regarder !
Elle déposa le tout dans les mains du directeur.
- Ca, c'est pour avoir mal parler à Albus !
Elle se redressa et le frappa à nouveau, Peter gémit.
*** *** *** ***
Sirius, Severus et Dumbledore firent sortir les élèves. Seuls Suh et Harry purent restés, les autres devaient irrémédiablement quitter le lieu. Lorsque la salle fut vidée, le directeur fit s'asseoir Peter et se mit face à lui.
- Comment vous êtes-vous enfui d'Azkaban ? demanda le directeur.
L'homme détourna la tête sans répondre.
Suh haussa le sourcil et leva trois doigts.
- Peter, regarde-moi.
Il leva la tête vers elle.
- J'ai trois doigts levés. Il y a des fils autour, et comme tu peux le voir, il sont reliés à ton cou. Plus tu mentiras, plus le fil effectuera une pression sur ta gorge et le contraire se produit si tu dis la vérité. Mais le troisième est sur ton cou pour éviter de t'enfuir, si tu bouges, ou tentes de te transformer, il se serrera et… Couic, dit-elle en faisant un geste de tête tranchée. Compris, alors réponds !
- … J'ai… fait comme Sirius. Je me suis changé en rat.
- Je vois, et pourquoi vouliez-vous le choixpeau ? Que compte faire Voldemort avec ça ?
Aucune réponse. Sirius frappa Peter sur le tibia.
- Réponds !
Il dévisagea Suh avec des yeux de mépris.
- La tuer ! Depuis notre première rencontre, elle n'a fait que me gêner ! SI TU N'ETAIS PAS LA, POTTER SERAIT MORT DEPUIS LE DEBUT ! TOI ET TA MAUDITE MERE !!!!!! cria Peter.
Suh l'attrapa à la gorge et serra. Peter suffoqua, et se débattait comme un poisson hors de l'eau.
- J'aurais dû te tuer lorsque je t'ai trouvé, et envoyer ta dépouille au Ministère. Sirius et Remus sont trop bons avec toi, tu ne mérites que la mort, Suh parlait lentement et détachait chaque syllabe sur les lèvres.
Personne n'osait agir. Harry posa sa main sur l'épaule de la jeune fille et sur sa main qui tenait la gorge du Death-eater.
- Il a encore pleins de choses à dire, ce n'est pas encore le moment, dit Harry en dévisageant Peter.
Les adultes furent étonnés du ton qu'ils avaient tous les deux employés : dur et sans émotion.
- Vous voyez ! Elle a déjà une influence sur Potter ! Tu es le MAL !
- Vous deux, sortez. Sinon il ne parlera pas, dit Severus. Ne vous en faites pas, il va regretter ces paroles.
Suh soupira et entama sa marche, suivit de Harry.
- Je ne coupe pas le contact des fils, même à des kilomètres, je le sentirais s'il se passe quelque chose. Alors méfie-toi.
Ils refermèrent la porte.
Suh baissa la tête et s'adossa à la porte. Harry la regardait en silence. Elle prit délicatement la main du garçon dans la sienne.
- Je suppose que tu veux comprendre ce qu'il vient de dire ? dit-elle, les yeux toujours posés sur le sol.
- J'aimerais bien, oui.
- Alors, parlons un peu…
Sirius prit violemment les cheveux de Peter et le tira en arrière.
- C'est quoi cette histoire ? dit Sirius.
- Quoi donc ?
- Quand est-ce que vous vous êtes déjà rencontrés, Makoto et toi ? demanda Severus.
- C'est elle qui m'a livré au Ministère, dit-il plein de dégoût.
Severus haussa les sourcils.
- Tiens donc ? Je ne savais pas.
Peter éclata d'un rire sans joie.
- Tu croyais peut-être que c'était Sirius ? Oh non ! Monsieur avait trop peur des Dementors pour agir, sourit-il férocement.
- Tu traînes trop avec Voldemort, dit Sirius. Ca va te faire t'attirer des ennuis.
Dumbledore endormit Peter et regarda les deux adultes.
- Comment Makoto savait que Peter était vivant ? se dit Severus.
- C'est moi qui l'avait prévenu. Je lui avait expliqué certaines choses qui s'étaient passés ici, mais je ne savais pas qu'elle irait jusqu'à capturer Pettigrow, dit Dumbledore. C'était risqué…
- Pourtant, quand je l'ai vu, elle avait l'air étonné, je ne comprends plus ! s'exclama Sirius.
- Elle ne t'avait pas reconnu, c'est pour ça. Elle me l'avait écrit, dit le directeur. Mais je ne comprends pas ce que voulait dire Pettigrow au sujet de Harry…
- Il vaudrait mieux directement le demander à Suh, non ? proposa Sirius.
Severus soupira.
- Elle a « encore » omis de me dire ça. Décidément…
*** *** *** ***
Dans ses appartements privés, Suh et Harry étaient enlacés l'un contre l'autre. Suh parlait tandis qu'Harry écoutait. Il avait les yeux fermés.
- … C'est tout ce dont je me souviens, c'est ma mère qui avait parlé avec Lily. Maintenant je sais de quoi elles ont parlés.
- Et c'est quoi cette magie ? demanda le garçon.
- Une magie qu'exerçait les prêtresses du temps d'Avalon…
Harry se tut et se resserra contre sa petite-amie.
- Je ne savais pas qu'elle n'aurait pas assez de force pour se sauver elle-même. Harry, je suis désolée.
- C'est pas ta faute… Tu n'y es pour rien. Et puis c'est mieux ainsi.
- Ah bon ?
- Je vis avec mon parrain, et je pourrai venger mes parents de Voldemort. C'est tout ce que je souhaite.
Suh s'approcha d'Harry et l'embrassa sur les lèvres. Cela dura quelques minutes, Harry se redressa un peu et s'allongea à demi sur Suh. Celle-ci ouvrit alors un œil et regarda au pied du lit.
- Quoi ? fit Harry en continuant de l'embrasser sur le cou.
- Il y a quelque chose sous mon dos, fit-elle.
Harry sourit.
- Tu viens de remarquer ?
- Je ne parlais pas de tes mains baladeuses, gros bêta !
Suh se redressa, sous les soupirs de regret de son compagnon. Elle avait un livre noir dans la main.
- C'est quoi, ça ?
- Ah, j'avais oublié ! C'est Draco qui me l'avait confié. C'est à ton père.
- Ah bon ?
Elle le feuilleta et poussa une exclamation de surprise, poussant de la main Harry qui venait de poser sa tête sur sa poitrine.
- Quoi ?
Harry grimaçait.
- Harry, ce journal date de la période où il a rencontré ma mère !
Fin du chapitre
Folken Suzuhara avait été enterré en secret. Tout la famille était présente, sauf Remus et Youhei qui ne voulaient pas y assister. L'ambiance des vacances étaient gâchés. Severus tenait Shiva qui cachait son visage sur l'épaule de son compagnon ; Suh et Harry étaient en arrière, loin des autres.
A tour de rôle, chacun déposa une germe de fleurs. Severus et Shiva étaient silencieux devant la tombe, Severus déposa des fleurs et baissa les yeux. Harry pinça les côtes de Suh et la poussa en avant.
- Harry, chuchota-t-elle.
- Vas-y, dit Harry.
Sous les yeux hagards de ceux de sa famille, Suh s'approcha de sa mère et lui prit la main. Surprise, Shiva ouvrit grand les yeux et entoura de ses bras le cou de sa fille. Maladroitement, elle lui tapota le dos.
- Arrête de pleurer, il ne serait pas content de te voir comme ça.
Néo, Ashura et les jumeaux approchèrent et se prirent les mains.
*** *** *** ***
Sirius était allongé sur le dos sur son lit, pensif. Remus ne voulait pas lui parler et s'était refermé sur lui-même.
Quelqu'un toqua à la porte de sa chambre et invita la personne à entrer.
- Je peux entrer ? demanda Sam.
Il acquiesça et l'invita à s'asseoir sur un canapé.
- Vous… Vous n'êtes pas à l'enterrement ? dit Sirius.
- Je peux pas, je ne supporte pas ce genre d'ambiance.
Sirius fronça les sourcils.
- Alors pourquoi êtes-vous là ?
- Ah ? Mais tu ne te souviens pas ? Tu m'as demandé de couper tes cheveux, aussi magnifique soit-il, rajouta Sam.
- Ah si, c'est vrai… Vous pouvez le faire maintenant ?
Sam sourit.
- Pas de problème, mon chou.
Sam prit les mains de Sirius et l'installa sur un siège dans la salle de bain.
- Bon, je dois vous mouiller les cheveux. Retirez votre chemise, dit-elle satisfaite.
Sirius cligna des yeux.
- Pourquoi ? dit-il sceptique.
- Je n'aimerais pas tâcher ta belle chemise.
Sirius ruminait quelques mots inaudibles et s'exécuta.
« Mon dieu ! Je fonds ! » pensa Sam.
Sous sa chemise blanche, se cachait un torse musclé et couleur miel. Il regardait la jeune femme d'un œil discret, les yeux exorbités, la bouche entrouverte et la main sur la joue.
- Fermez la bouche, et respirez Sam, sourit Sirius.
- Oh pardon, mais tu as un corps… Mets ça avant que je ne m'évanouisse, dit-elle.
Sam lui balança une serviette et Sirius eut un sourire en coin. Elle prit le jet d'eau et commença mouiller la longue chevelure de Sirius. Elle lui caressa la tête de ses mains et prit les ciseaux et coupa en un geste.
- Je coupe court ? demanda-t-elle.
- Oui.
Il y eut un long silence jusqu'au dernier coup de ciseaux.
- J'ai fini.
Elle nettoya en vitesse et quitta la salle de bain. Sirius remit sa chemise et sortit la tête de la pièce.
- Sam ?
Elle lui avait tourné le dos.
- Samantha, qu'avez-vous ?
- Rien, je vais te laisser.
Sirius posa ses mains sur les épaules de Sam et celle-ci baissa la tête.
- Je viens d'apprendre que je suis tante, et je perds déjà un neveu. Je n'ai même pas eu le temps de le connaître…
Sirius s'assit près d'elle et caressa ses cheveux.
- C'est pas le seul, et puis… Enfin, cessez de pleurer ou je m'y mets.
- Je peux ? demanda Sam.
- Quoi ?
Elle se jeta dans ses bras et se mit à pleurer.
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Remus était dans un coin sombre de la chambre de Folken, la tête cachée sous ses bras, les jambes repliés sur la poitrine. Il avait tellement pleurer qu'il ne pouvait plus verser une seule larme, il ne ressentait plus que la douleur et le désespoir.
« A cause de moi… Il est mort parce que je suis mortel, et il a sacrifié sa vie pour moi. C'est ma faute, ma faute… »
Quelqu'un entra et s'allongea sur le lit. Remus, étonné, leva la tête et regarda sur le lit pour voir qui avait osé venir ici.
La personne avait la tête sous l'oreiller, on l'entendait clairement renifler et sangloter. Ses cheveux mi-longs et noir ne permettait pas à Remus de distinguer qui c'était.
- Qui… ? commença Remus.
Il s'arrêta lorsque deux yeux bleus clairs le regarda avec des larmes coulant sur les joues. Le jeune garçon se redressa et s'essuya maladroitement avec sa manche de chemise.
- Fol… Non, Qui es-tu ?
- Remus ? Qu'est-ce que tu fais dans un coin de la chambre, je t'avais pas vu !
- Je peux te dire la même chose, Youhei. Tu ne devrais pas être ici.
- Toi non plus.
Silence.
- Pourquoi tu n'es pas allé à l'enterrement ? demanda Youhei.
- Je suis resté ici, j'ai observé par la fenêtre…
- Ah.
- Et toi ? Tu n'y étais pas non plus.
- Je voulais pas y aller, ça aurait été comme si je tournais la page. Mais moi je veux pas l'oublier, dit Youhei, baissant la tête.
- Pareil. Dis-moi, je rêve ou… tes cheveux ont poussés d'un coup ?
Youhei secoua la tête.
- Quand je ne contrôle pas mes pouvoirs, il arrive qu'il y ait un déséquilibre parfois. C'est ce qui est arrivé, mais je ne me couperais pas les cheveux. 'Vais les garder comme ça.
Remus détourna la tête. Le jeune garçon lui faisait vraiment penser à Folken.
*** *** *** ***
Encapuchonné, les mains tremblantes et la sueur coulant le long de son visage, Peter courait dans le village de Hogsmeade. Mais curieusement, personne ne semblait y faire attention.
Introduis-toi à Hogwarts ! Et ramène-moi l'épée et le reste !
Lui avait dit Voldemort.
- Je le ferais, coûte que coûte…
Il ouvrit la porte du magasin, entra dans l'arrière-boutique et se glissa par le passage. Le chemin était encore long mais il arrivait au bout de ses peines.
- Mon maître me pardonnera, et tout rentrera dans l'ordre.
*** *** *** ***
Suh étant en train de prendre une douche, ( elle avait jetée Harry hors de la chambre à coup de pieds ) Harry se promenait dans le couloir seul et abandonné.
« Snif, Suh ne voulait pas de moi. Je lui aurais bien frotté le dos, moi… »
Un sourire béat apparu sur ses lèvres et Harry continua d'avancer jusqu'à se cogner contre le mur. Il resta ainsi pendant quelques minutes jusqu'à l'arrivée de Draco qui haussa les sourcils de surprise.
- Potter ? Qu'est-ce qui te prend ? dit Draco.
Harry se redressa et vit qu'il était resté collé au mur sans bouger.
- Oh ! Euh, ben rien…
- T'as le visage de quelqu'un qui est heureux, toi.
Harry ne savait pas quoi répondre.
« Je l'avais oublié lui ! »
Draco soupira.
- Ne fais pas cette tête, je ne suis pas si idiot.
- Quoi ? fit le Gryffindor, étonné.
- Fais pas celui qui ne comprends pas, ça m'agace. Si tu as le cerveau en option, moi j'ai le cerveau et les yeux… De toute façon, je m'en doutais.
Draco s'éloigna.
- Désolé.
Draco sourit.
- Ecoutez ça ! Potter qui s'excuse !
- Qu'est-ce qui… commença Harry.
Draco s'avança vers lui et tapota son épaule.
- T'as pas à t'excuser, je m'en doutais. Mais en ce moment, je n'ai pas trop de place dans mon cœur pour aimer, fais-le à ma place.
Harry était scotché, il ne savait pas quoi dire. Draco en profita pour fouiller dans la poche de sa cape et remit un livre noir au garçon.
- Tiens, ça pourra sûrement l'intéresser.
Il partit.
Harry examina la couverture de près : cuir noir abîmé, pages cornées. Sur le recto du livre, il y était écrit « Severus Snape, 1974-1975 ».
- Pourquoi il avait ça lui ?
*** *** *** ***
Lorsque Suh ouvrit la porte de la salle de bain, serviette sur la tête et peignoir de bain, elle vit Harry allongé sur le lit, tout souriant.
- Ca y est ? T'as fini ? dit-il.
- Je ne serais pas sortie si ce n'était pas le cas, dit-elle, sarcastique.
Elle s'avança vers son armoire et ouvrit les portes.
- Ah, où est cette chemise ?!
- Laquelle ?
- Bah, celle avec des lacets beiges sur les poignets. Bah, j'ai dû…
- Elle est rangée juste en dessous de ton pull noir, en bas sur la gauche.
- Ah… Oui, c'est vrai ! Merci…
Suh releva la tête et se retourna.
- Harry ?
- Oui ?
- Tu as fouillé mon armoire ?
Gloups.
- Euh… je cherchais un crayon et…
Suh lui balança la serviette à la figure.
- Les crayons sont sur mon bureau ! Pourquoi t'as fouillé mon armoire !
- Ben…
- Tais-toi, je ne veux pas le savoir !
- Faut savoir, dit-il en tirant la langue.
- J'adore quand tu fais cette tête.
- De toute façon, je n'ai pas trouvé ce que je cherchais…
Suh lui jeta un regard suspicieux.
- C'est-à-dire ?
Il se leva et enlaça la jeune fille à la taille. Il lui fit un léger baiser sur l'épaule gauche.
- Tu sens bon, dit Harry en souriant.
- Tu ne m'as pas répondu, Harry.
- C'est si important ?
- J'ai pas envie que l'on me dise à l'avenir que mon petit-ami est un pervers qui se promène avec les sous-vêtements de sa copine dans les poches.
Harry éclata de rire.
- Ca, ça ne risque pas ! Crois-moi.
- Je suis sceptique.
Elle le poussa légèrement et commença à retirer la ceinture qui tenait son peignoir lorsqu'elle s'arrêta. Elle jeta un œil à Harry qui la regardait avec des yeux qui en disait long.
- Je peux savoir ce que tu attends ? dit-elle.
- Rien, rien du tout.
- Tu veux me regarder me changer ? sourit-elle.
- Tu me le proposes si gentiment.
Suh lui prit la main, et l'embrassa fougueusement. Harry profita pour retirer la ceinture qui tomba au sol. Un peu rudement, Suh le poussa contre le meuble et se détacha de Harry.
- Tu peux toujours courir, dit Suh en continuant de sourire.
La jeune fille ouvrit brusquement les portes de l'armoire et poussa Harry à l'intérieur. Surpris, il trébucha et se retrouva enfermé dans le placard.
- Makoto ? dit-il à l'intérieur.
- J'ai pas encore fini de me changer.
- Ne me laisse pas dedans ! Ouvre-moi ! supplia-t-il.
- Pourquoi ? Tu voulais voir mes habits, tu en as l'occasion, ne te gêne pas, dit Suh en riant.
- C'est pas drôle !
Quelques secondes après, elle ouvrit la porte. Harry avait la mine boudeur.
- T'es pas sympa, dit-il.
Suh lui fit un baiser sur les lèvres. Harry secoua la tête.
- Non, ça ne suffit pas.
La jeune fille secoua la tête et saisit les joues de Harry et tira.
- Aïe aïe aïe ! Ok, j'ai compris !
- On va manger ?
- Je te suis… mais je me vengerais…
Rapidement, Suh sortit et Harry s'arrêta.
- Oh, je vais le laisser ici.
Il jeta le journal sur le lit de Suh et partit.
*** *** *** ***
Les quatre tables des maisons étaient de nouveau disposés. La rentrée était dans deux jours et quelques élèves étaient déjà revenus de leurs vacances. Suh se sépara de Harry dans le hall, rejoignant ses frères et lui ses amis.
Harry eut un air franchement étonné : Ron et Hermione discutaient tranquillement, sans hausser le ton et le sourire aux lèvres.
- Aurais-je manqué un épisode de votre folle histoire ? Vous êtes calme ! dit Harry en souriant.
Hermione sourit, elle portait en évidence le collier que lui avait offert le rouquin.
- Episode inédit Harry, personne ne connaît le scénario sauf nous deux.
- Oh je vois, félicitations ! Vous en avez mis du temps !
Ron regardait son ami, sceptique.
- Où dors-tu ces temps-ci ? demanda Ron, changeant de conversation délibérément.
- Pardon ?
- Tu sais très bien ce que je veux dire. Je te vois t'éclipser en douce le soir. Où es-tu ?
Hermione secoua la tête.
- Je pense comme Hermione, sourit Harry. Pourquoi tu veux que je te réponde alors que tu sais ce que je vais dire.
Ron approcha son visage de Harry et le regarda en plissant les yeux.
- …
- Quoi ? fit Harry, déconcerté.
- Vous en êtes à là ?
Hermione lui frappa l'arrière du crâne.
- Aïe ! Quoi ?
- Ce ne sont pas tes affaires, Ron ! gronda-t-elle.
- Elle a raison, dit Harry en empêchant Ron de dire quoique ce soit.
Le déjeuner commença alors et tout le monde se mit à manger ; les rires et les disputes jonglaient entre les tables.
La porte de la Grande Salle s'ouvrit alors, mais rien n'entra.
- Sûrement Miss Teigne qui s'amuse à faire ça, dit Ron.
Mais Harry regardait attentivement l'allée vide de la salle ; jamais la porte ne s'ouvrait lorsque Miss Teigne passait à côté. Alors pourquoi maintenant ? Harry concentra sa vue, et vit une chose étrange : comme s'il y avait un objet transparent, à chaque déplacement il y avait déformation de la salle, comme si elle était remplie d'eau. Lorsque cela s'approcha de Harry, il entendit clairement des bruits de pas.
- Qu'est-ce qu'il y a Harry ? dit Hermione.
- Chut !
Il jeta un œil au sol et vit la supercherie : un homme était dissimulé sous une cape. Lorsqu'il marchait, on apercevait le pan de son pantalon et le bout du talon de ses chaussures.
L'homme s'arrêta à la table des professeurs et le froissement de tissu était inaudible aux autres ; il fit un mouvement qui souleva un peu plus le tissu et Harry se leva en un bond : l'homme avait une épée à sa ceinture et tenait sa baguette en main en visant Dumbledore.
- BAISSEZ-VOUS !!!! cria Harry en regardant Dumbledore.
Harry sauta sur l'homme qui lança le sort de mort sur le directeur. Des cris retentirent dans toute la salle et Harry atterrit au sol avec l'étranger fermement tenu dans ses bras. Il se débattait et voulait s'enfuir.
- Lâche-moi !!!!
Harry recula et se leva, reconnaissant la voix…
- Wormtail !! rugit-il. C'est vous !!
Il ne le voyait plus.
La porte de la Grande Salle se ferma aussitôt, obligeant le traître à resté enfermé avec tous les élèves et professeurs.
- Monsieur le directeur ! criaient certains.
- Il est mort ?
- C'est pas possible !
- Mais le sort l'a touché de plein fouet…
- Je vais bien, dit Dumbledore en se levant. Les élèves soupirèrent de soulagement, ainsi que les professeurs. Il regarda Suh qui inclina la tête. Je vois, est-ce vraiment Wormtail ? Je veux dire Pettigrow ? N'est-il pas censé être en prison ?
- C'est lui, mais je suis sûr qu'il est encore dans cette salle ! Il ne peut pas s'enfuir, criait Harry.
- Dumbledore, dit faiblement Peter.
- Où êtes-vous ?
- Je… Donnez-moi le choixpeau magique, sinon je fais exploser toute la salle.
Suh cligna des yeux et réfléchit.
« Alors c'était ça ? Pas étonnant que je ne le vois pas… »
Elle s'assit sur le banc et ferma les yeux. Dans ses mains, se matérialisait une forme incertaine.
- Que voulez-vous en faire ? demanda le directeur.
- Donnez-moi le choixpeau ! Je ne plaisante pas !
- Si vous faites exploser la salle, Pettigrow, vous mourrez également, dit Severus calmement.
- Non je sais ce que je fais, dit le petit homme, déterminé.
- T'es donc décidé à continuer les conneries ! T'as toujours pas compris à Azkaban ou quoi ?! criait Sirius.
- Ferme-là !
- Si tu fais un geste, Peter, je te transforme en chair à pâté ! Et je ne plaisante pas ! Sirius avait le regard empli de haine.
- Calmez-vous, dit Suh en se levant. Peter, c'est ça que tu cherches ? dit-elle en secouant le morceau de tissu dans la main.
- Donne-le moi… TOI !
Peter retira la capuche et tous purent le voir : visage décharné, d'apparence grassouillette et le visage plein de sueur. Il n'avait plus autant d'assurance qu'il ne voulait laisser paraître.
- Moi. Ca ne t'as pas suffit la dernière fois. Apparemment, tu aimes agoniser sous la douleur, Peter, dit-elle en souriant.
Suh avança d'un pas vers le Death-eater.
- NE T'APPROCHE PAS DE MOI !!!!!!
- Quoi ? Tu as peur ?
Peter pointa sa baguette sur Harry.
- Fais un pas de plus et je lui explose la cervelle.
Suh eut une réaction lente : les mains tremblantes, les yeux prenant petit à petit un éclat bleu-violet, mais redevinrent marron-noir. Elle mit sa main dans le choixpeau.
- Tu me menaces ? Toi ? Ne prends ces airs quand tu ne sais pas ce qui va se passer ensuite, Peter. Je te l'ai déjà dit… Tu ne fais qu'aboyer, mais tu ne mords pas. Quoiqu'il serait plus juste pour toi de dire couiner. N'est-ce pas, espèce de sale rat d'égout !
- Va-t'en ! Laisse-moi, Peter en devenait presque hystérique.
« Mais de quoi ils parlent ?! » pensait Harry.
- Silence ! Bobine !
Suh sortit du chapeau rapiécé une fine pelote de fil transparent et l'enroula entre ses doigts. Elle fit jouer les fils sur sa main et la secoua face à Peter qui tremblait de plus en plus.
- Si tu cherches le choixpeau, cela veut dire que Voldemort était au courant. Donc il t'a forcément dit ce qu'il possédait ?
- Ce qu'il possédait ? dit Dumbledore.
Suh répondit sans quitter des yeux l'homme.
- Tu m'as dit un jour que dans le choixpeau, Harry avait réussit à faire apparaître l'épée de Godric Gryffindor. Eh bien, dans le choixpeau, il n'y a pas que l'épée.
- Quoi ? fit Harry.
Wormtail se mordit la lèvre, la baguette tremblante.
« Elle sait, elle sait…Je suis perdu, elle va me tuer !! »
- L'épée de Godric Gryffindor capable de détruire le mal ; la cape de Salazar Slytherin, qui peut rendre invisible et qui contre toute attaque magique celui qui la porte et que Peter doit sûrement avoir sur le dos en ce moment ; le gant de Helga Hufflepuff qui permet de traverser toute substance solide ou liquide et ça, dit Suh en montrant la bobine. La bobine de fil de Rowena Ravenclaw qui sert d'arme et possède quiconque dans ses filets. Une arme très utile, comme je vais te le montrer Peter.
Suh tira sur le fil qui se mit à flotter tout autour d'elle, s'accrocha à chaque recoin de la salle, formant une énorme toile d'araignée. Mais étrangement, le fil ne toucha aucune personne sauf Pettigrow. Elle l'entoura tout autour du corps et tomba au sol, sous un cri perçant.
- Détache-moi !
- Pff, cours toujours, Suh s'avança et donna un coup de pied sur le ventre de Peter qui grogna de douleur.
- Ca suffit ! Cesse de me maltraiter !
Suh s'agenouilla face au visage rond de Peter qui se tut, craignant le pire.
- Tu préfères quoi ? Te maltraiter ou te tuer ? Choisis.
- Suh, je pense que c'est bon, Dumbledore lui retint l'épaule.
- J'avais fini. Oh non, attends ! Bouge tes fesses, gros lard ! dit-elle en dégageant d'un coup de pied Peter, qui se roula sur le ventre. Elle retira la cape et reprit l'épée.
- Vire tes pattes, cria Peter.
- Ta gueule, gros lard ! Et cette épée non plus n'est pas à toi ! Espèce de mécréant ! Tu ne mérites même pas de les toucher, ni même de les regarder !
Elle déposa le tout dans les mains du directeur.
- Ca, c'est pour avoir mal parler à Albus !
Elle se redressa et le frappa à nouveau, Peter gémit.
*** *** *** ***
Sirius, Severus et Dumbledore firent sortir les élèves. Seuls Suh et Harry purent restés, les autres devaient irrémédiablement quitter le lieu. Lorsque la salle fut vidée, le directeur fit s'asseoir Peter et se mit face à lui.
- Comment vous êtes-vous enfui d'Azkaban ? demanda le directeur.
L'homme détourna la tête sans répondre.
Suh haussa le sourcil et leva trois doigts.
- Peter, regarde-moi.
Il leva la tête vers elle.
- J'ai trois doigts levés. Il y a des fils autour, et comme tu peux le voir, il sont reliés à ton cou. Plus tu mentiras, plus le fil effectuera une pression sur ta gorge et le contraire se produit si tu dis la vérité. Mais le troisième est sur ton cou pour éviter de t'enfuir, si tu bouges, ou tentes de te transformer, il se serrera et… Couic, dit-elle en faisant un geste de tête tranchée. Compris, alors réponds !
- … J'ai… fait comme Sirius. Je me suis changé en rat.
- Je vois, et pourquoi vouliez-vous le choixpeau ? Que compte faire Voldemort avec ça ?
Aucune réponse. Sirius frappa Peter sur le tibia.
- Réponds !
Il dévisagea Suh avec des yeux de mépris.
- La tuer ! Depuis notre première rencontre, elle n'a fait que me gêner ! SI TU N'ETAIS PAS LA, POTTER SERAIT MORT DEPUIS LE DEBUT ! TOI ET TA MAUDITE MERE !!!!!! cria Peter.
Suh l'attrapa à la gorge et serra. Peter suffoqua, et se débattait comme un poisson hors de l'eau.
- J'aurais dû te tuer lorsque je t'ai trouvé, et envoyer ta dépouille au Ministère. Sirius et Remus sont trop bons avec toi, tu ne mérites que la mort, Suh parlait lentement et détachait chaque syllabe sur les lèvres.
Personne n'osait agir. Harry posa sa main sur l'épaule de la jeune fille et sur sa main qui tenait la gorge du Death-eater.
- Il a encore pleins de choses à dire, ce n'est pas encore le moment, dit Harry en dévisageant Peter.
Les adultes furent étonnés du ton qu'ils avaient tous les deux employés : dur et sans émotion.
- Vous voyez ! Elle a déjà une influence sur Potter ! Tu es le MAL !
- Vous deux, sortez. Sinon il ne parlera pas, dit Severus. Ne vous en faites pas, il va regretter ces paroles.
Suh soupira et entama sa marche, suivit de Harry.
- Je ne coupe pas le contact des fils, même à des kilomètres, je le sentirais s'il se passe quelque chose. Alors méfie-toi.
Ils refermèrent la porte.
Suh baissa la tête et s'adossa à la porte. Harry la regardait en silence. Elle prit délicatement la main du garçon dans la sienne.
- Je suppose que tu veux comprendre ce qu'il vient de dire ? dit-elle, les yeux toujours posés sur le sol.
- J'aimerais bien, oui.
- Alors, parlons un peu…
Sirius prit violemment les cheveux de Peter et le tira en arrière.
- C'est quoi cette histoire ? dit Sirius.
- Quoi donc ?
- Quand est-ce que vous vous êtes déjà rencontrés, Makoto et toi ? demanda Severus.
- C'est elle qui m'a livré au Ministère, dit-il plein de dégoût.
Severus haussa les sourcils.
- Tiens donc ? Je ne savais pas.
Peter éclata d'un rire sans joie.
- Tu croyais peut-être que c'était Sirius ? Oh non ! Monsieur avait trop peur des Dementors pour agir, sourit-il férocement.
- Tu traînes trop avec Voldemort, dit Sirius. Ca va te faire t'attirer des ennuis.
Dumbledore endormit Peter et regarda les deux adultes.
- Comment Makoto savait que Peter était vivant ? se dit Severus.
- C'est moi qui l'avait prévenu. Je lui avait expliqué certaines choses qui s'étaient passés ici, mais je ne savais pas qu'elle irait jusqu'à capturer Pettigrow, dit Dumbledore. C'était risqué…
- Pourtant, quand je l'ai vu, elle avait l'air étonné, je ne comprends plus ! s'exclama Sirius.
- Elle ne t'avait pas reconnu, c'est pour ça. Elle me l'avait écrit, dit le directeur. Mais je ne comprends pas ce que voulait dire Pettigrow au sujet de Harry…
- Il vaudrait mieux directement le demander à Suh, non ? proposa Sirius.
Severus soupira.
- Elle a « encore » omis de me dire ça. Décidément…
*** *** *** ***
Dans ses appartements privés, Suh et Harry étaient enlacés l'un contre l'autre. Suh parlait tandis qu'Harry écoutait. Il avait les yeux fermés.
- … C'est tout ce dont je me souviens, c'est ma mère qui avait parlé avec Lily. Maintenant je sais de quoi elles ont parlés.
- Et c'est quoi cette magie ? demanda le garçon.
- Une magie qu'exerçait les prêtresses du temps d'Avalon…
Harry se tut et se resserra contre sa petite-amie.
- Je ne savais pas qu'elle n'aurait pas assez de force pour se sauver elle-même. Harry, je suis désolée.
- C'est pas ta faute… Tu n'y es pour rien. Et puis c'est mieux ainsi.
- Ah bon ?
- Je vis avec mon parrain, et je pourrai venger mes parents de Voldemort. C'est tout ce que je souhaite.
Suh s'approcha d'Harry et l'embrassa sur les lèvres. Cela dura quelques minutes, Harry se redressa un peu et s'allongea à demi sur Suh. Celle-ci ouvrit alors un œil et regarda au pied du lit.
- Quoi ? fit Harry en continuant de l'embrasser sur le cou.
- Il y a quelque chose sous mon dos, fit-elle.
Harry sourit.
- Tu viens de remarquer ?
- Je ne parlais pas de tes mains baladeuses, gros bêta !
Suh se redressa, sous les soupirs de regret de son compagnon. Elle avait un livre noir dans la main.
- C'est quoi, ça ?
- Ah, j'avais oublié ! C'est Draco qui me l'avait confié. C'est à ton père.
- Ah bon ?
Elle le feuilleta et poussa une exclamation de surprise, poussant de la main Harry qui venait de poser sa tête sur sa poitrine.
- Quoi ?
Harry grimaçait.
- Harry, ce journal date de la période où il a rencontré ma mère !
Fin du chapitre
