Chapitre 34 : Sleeping in your arms

Suh était partie voir tôt le matin Dumbledore dans son bureau, pour obtenir son autorisation de sortie indéterminée. Après plusieurs minutes de négociation, il accepta.

- Pettigrow a pris les items des fondateurs, dit Dumbledore.

- Je les récupèrerais plus tard.

- Je veux que tu sois prudente, très prudente, dit Albus.

- Ne t'en fais pas, mais je vais devoir y aller seule.

- Je ne veux pas, il faut que tu sois accompagné. Vas-y avec Sirius.

Suh cligna des yeux.

- Mais Sirius a ses cours !

- Il y a toujours Lupin pour ça, mais je serais rassuré si tu y allais avec lui…

La jeune fille leva les mains en signe de résignation.

- Ok, je vais voir Harry et je m'en vais.

Elle s'apprêta à sortir mais rebroussa chemin et sauta au cou de son tuteur et l'embrassa sur la joue. Ils étaient dans les bras l'un de l'autre pendant quelques secondes et se séparèrent. Suh sortit.

*** *** *** ***

Sirius était au chevet de son filleul qui avait les yeux fermés. Suh entra discrètement dans l'infirmerie, elle se plaça près de Sirius et lui prit la main. Il sursauta.

- Suh ? Tu es là depuis longtemps ? demanda Sirius.

- Non, je viens d'arriver… Il ne s'est toujours pas réveillé ?

Sirius secoua la tête, le regard triste. Suh posa sa tête sur l'épaule de l'adulte.

- Qu'est-ce qui ne va pas, Sirius ?

- Je me suis fâché avec Remus.

- Quoi ? Mais pourquoi ?

Il ne répondit pas.

- C'est pour ça que tu pars avec moi alors ?

Harry ouvrit les yeux et se mit à bailler.

- Oh, bonjour vous deux.

- Bonjour Harry, dit Sirius.

Suh se pencha sur le lit et embrassa le jeune garçon sur les lèvres.

- Je me sens mieux, ne t'en fais pas, dit Harry en souriant. Il mit ses lunettes sur le nez.

- Harry, je vais partir… dit Suh. Sirius va m'accompagner.

- Je viens avec vous !

Harry se redressa avec difficulté, en criant de douleur. Sirius le retenait.

- Harry, sois raisonnable ! Et puis les cours reprennent aujourd'hui, alors n'y compte pas, dit l'adulte.

- Je ne veux pas vous laisser partir seuls, criait Harry.

Il se tenait debout, les mains sur le matelas, le visage ruisselant de sueur.

- Je ne veux pas que tu viennes, Harry. Je ne veux pas risquer de te perdre toi aussi, dit Suh. Allons-y Sirius…

Elle se tourna et se dirigea vers la porte.

- Et moi ?! Qu'est-ce que je dois dire d'après toi ?! Comment veux-tu que je reste là tranquillement en sachant ce qui va se passer ?!!! Je refuse !!

- Tu restes là et tu te soignes !!

Suh s'était retournée et était rouge de colère.

- Et pourquoi je t'écouterais, hein ?!

Harry retira son haut de pyjama et boutonna sa chemise.

- Tu feras ce qu'on te dira, un point c'est tout !

- Je fais ce qui me plaît ! Je viens, que tu le veuilles ou non !

- Sirius ne sera pas d'accord ? N'est-ce pas, Sirius ? dit Suh en le fixant.

- Sirius sait qu'il peut me faire confiance ; n'est-ce pas Sirius ? dit Harry.

- Euh…

Sirius était complètement tiraillé entre les deux adolescents qui se disputaient.

- Sirius !! firent les deux ados.

Il secoua la tête et dit en sortant :

- Je vous fais confiance pour régler cette histoire. Suh, je t'attendrai dans le Hall d'entrée. Je vous laisse discuter jusqu'à la fin de matinée, dit Sirius en leur faisant un clin d'œil rapide.

Silence. Suh et Harry se regardaient, têtes baissées et l'air boudeur. Suh s'assit sur le lit, fixant toujours le garçon ; Harry fit de même, croisant les bras.

- Je ne change pas d'avis, dit Suh. Harry, tu es déjà blessé.

- Makoto, je ne veux pas vous laisser. Ne me laisse pas ici, il avait les yeux implorants.

Suh avait les lèvres tremblantes.

- Je sais, mais tu dois rester. Tu es en sécurité ici.

- Pff, fit Harry. Tu rigoles ou quoi? T'as vu ce qui s'est passé ces trois derniers mois ?

- Néo surveille les alentours et Grand-Pa aussi, avec quelques Aurors, Suh avait le regard fuyant.

- Ne pars pas, je ne vais pas tenir si tu es loin de moi…

Harry quitta le lit et entoura la jeune fille de ses bras.

- Si je suis là, c'est parce qu'Albus m'avait demandé de l'aide. Il faut que je le fasse. Harry, essaie de comprendre.

- Je le comprends, mais je ne veux pas. Je ne peux pas me faire à cette idée. Emmène-moi…

- Non.

- S'il te plaît, Makoto.

Elle baissa la tête qu'elle enfouit dans ses mains. Suh secoua la tête.

- Je ne veux pas me séparer de toi, mais si je ne le fais pas… Je ne veux pas que Remus ait raison…

- Il a tort, ne t'en fais pas.

Harry s'approcha et embrassa Suh, il se laissa glisser contre elle et se retrouvèrent allongés sur le lit. Tout en la couvrant de ses baisers, Harry se redressa lentement et retira sa chemise. Suh caressait avec délicatesse son torse et le dos du garçon.

Harry s'arrêta, haletant et se mit à califourchon sur la jeune fille.

- Makoto… Je…

Harry était tout rouge. Il chuchota à l'oreille de sa petite-amie. Suh lui sourit et l'embrassa.

- Ne t'en fais pas, je te fais confiance.

- Makoto, j'ai peur de mal faire. Et puis j'ai aussi peur de te faire mal.

- Ne t'en fais pas…

Harry déposa sa langue sur le cou de Suh avec sensualité.

- Tu acceptes ? Je peux te prendre toute entière ?

Elle acquiesça.

*** *** *** ***

Suh rejoignit Sirius en fin de matinée, dans le Hall. Ils entamèrent leur marche en silence jusqu'à Hogsmeade.

- Nous allons d'abord voir les géants. Nous transplanerons dans les montagnes et on marchera jusqu'à la vallée où ils doivent sûrement se regrouper.

- Ca va nous prendre longtemps ? demanda Sirius.

- J'espère que non. Le plus dur, ce sera les dragons. Ils n'aiment pas les Humains mais leur soutien est vraiment primordial. Donne-moi la main, on y va…

En un instant, ils se retrouvèrent dans une zone rocheuse et abondante en verdure. Le vent soufflait fort et le ciel était couvert de sombres nuages. Suh réajusta sa cape sur ses épaules et avança, Sirius la suivait de près, en regardant à droite et à gauche avec précaution.

La marche dura plusieurs heures dans le froid. Suh s'arrêta alors et pointa du doigt une immense forêt sombre et ravagée par les années.

- Ils l'appellent « le cratère », ne me demande pas la raison je n'en sais rien. Je vais te présenter Fridvula, c'est elle le leader…

*** *** *** ***

Hermione était à la bibliothèque, faisant des recherches quelconques. Elle ne leva pas la tête lorsqu'une personne s'assit à sa table.

- Hermione, il faut que je te parle…

Elle quitta des yeux son parchemin.

- Tu as l'air songeur Youhei, dit Hermione avec une voix un peu distante.

Il se gratta la tête et reprit.

- C'est au sujet d'hier.

Hermione ferma son livre et posa sa plume.

- Tu n'as pas à te justifier, tu fais ce que tu veux, tu sais.

- C'est pas de ça que je veux te parler, enfin si mais… Je suis désolé.

- Pourquoi tu m'as menti ? Quand je suis partie voir Cho, elle a été tout aussi surprise que moi… Ca fait combien de temps que tu caches ton jeu ?

- Depuis deux mois, mais on s'est séparé lui et moi. Mais je ne t'ai pas totalement menti, il est bien à Ravenclaw, dit-il avec un petit sourire en coin.

- Ce n'est pas drôle Youhei. Pourquoi tu ne me l'as pas directement dit ?

Youhei réfléchit quelques secondes.

- Ca va te sembler étrange mais tu es la seule personne à qui je parle autant… je voulais y venir, mais pas maintenant. Je suis désolé que tu l'apprennes ainsi.

Hermione sourit et lui frappa l'arrière du crâne. Il poussa un petit cri et regardait son amie qui pouffait.

- Que tu es bête, je ne t'en veux pas ! Tu sais que tu peux tout me dire, je ne vais pas le répéter.

- Je sais, c'est pour ça que je t'aime, dit Youhei.

- …

Hermione dû laisser passer plusieurs minutes avant de pouvoir parler de nouveau.

- Quoi ? Hermione était rouge, et très mal à l'aise.

- Je t'aime, je t'adore. Tu es la seule fille qui me fasse ressentir ça… Je sais, tu es avec Ron, - dit précipitamment Youhei en la voyant ouvrir la bouche pour parler – je voulais juste que tu le saches. Mon amour pour toi est à sens unique et c'est mieux ainsi, parce que tu es heureuse et c'est l'essentiel.

- Je ne te comprends pas… C'est toi qui m'a poussé dans ses bras pourtant !

- J'avais mal de te voir malheureuse, mais tu vas mieux.

Hermione baissa la tête.

- Je suis désolée.

- C'est rien. Et ne pleure pas ou je vais m'y mettre, je suis émotif moi !

- Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ?

- Juste une chose…

Il se pencha vers elle et effleura de ses lèvres les siennes.

- Je ne t'embêterais plus avec ça. Je te laisse, Youhei se leva et partit.

Un peu sous le choc, Hermione saisit ses affaires et sortit rapidement pour se diriger vers le parc pour prendre l'air.

Ron était affalé contre une étagère, la tête levé au ciel. Il soupira et marcha vers l'extérieur de la bibliothèque pour la salle commune.

*** *** *** ***

Peu après le départ de Suh, Harry s'était rhabillé et avait quitté l'infirmerie.

Il marcha dans la direction des cachots et descendit jusqu'au troisième niveau. Ses pas feutrés soulevait la poussière et se répandait sur son pantalon mais il s'en fichait. Lorsqu'il descendit les dernières marches, il vit qu'une personne était déjà face au Miroir.

- … Madame Suzuhara ? fit Harry, incertain de sa façon de l'appeler.

Elle était tout habillée de blanc, une longue robe volante avec un châle sur l'épaule et le bras-avant ; la main posée sur la surface réfléchissante.

- Harry, que fais-tu ici ?

- Je ne sais pas, je suis venu sans réfléchir.

Shiva sourit.

- Viens t'asseoir près de moi.

Il s'exécuta.

- Le Miroir du Rised est une chose tellement belle. Il m'a toujours fasciné…

- Pourquoi ? demanda poliment Harry.

- Parce qu'il me montre avec mes enfants et Severus, toujours. Même si cela ne durera pas…

- Pourquoi dites-vous ça ?

- Makoto ne l'a pas encore développé, mais elle aura le don de voyance, comme moi.

- Ca peut être une bonne chose, non ?

Elle sourit tristement, et posa sa main sur la joue du garçon.

- Je me suis vu mourir, Harry. Et tu étais là…

- Quoi ? Moi ?…

- Le destin est tout tracé, personne ne peut le changer. Même si l'on prie de tout son cœur.

- Snape a disparu, il s'est fait enlever par Voldemort. Je ne laisserais personne d'autre mourir ! Je vous le jure.

Shiva se mordit les lèvres.

- Je sais, j'ai entendu Severus m'appeler mais je ne peux rien. Je n'ai pas le pouvoir de mes enfants.

- Je suis désolé.

- Voyons, tu n'y es pour rien, ce n'est pas ta faute.

Harry savourait chaque instant qu'il passait avec Shiva, comme s'il parlait à sa mère par son intermédiaire. Elle était tellement patiente et compréhensive avec lui, jamais quand ils parlaient ensemble elle ne le taquinait ou l'ennuyer. Il aimait ça.

- Je ne cherche pas à remplacer ta mère, je veux juste t'aider. Tu es l'ami de ma fille, et puis je t'aime bien, tu as le bon côté de ton père, riait Shiva.

Harry brûlait d'envie de lui poser la question, mais il n'osait pas.

- Tes parents ont été mes meilleurs amis, ils ont été heureux jusqu'à la fin. J'ai appris à Lily tout ce que je savais sur la magie, mais je ne savais pas qu'elle n'avait pas la force nécessaire pour s'en servir.

- Makoto m'a dit, que nous avions vécus ensemble, c'est vrai ?

- Oui, James était le parrain de ma fille.

- Elle ne me l'a pas dit, ça !

- C'est parce qu'elle s'en veut.

- Mais de quoi ? dit Harry, le cœur battant vite et fort.

La jeune femme regarda l'expression du garçon et regarda de nouveau le Miroir.

- Regarde…

Au contact de son doigt sur le verre, une image se forma. Une petite fille, ressemblant fortement à Ashura était en train de pleurer, au milieu de décombres de plâtres et de vieilles tuiles. Elle avait les mains sur le visage et criait de douleur devant des corps allongés. Harry reconnut la fillette.

- C'est Makoto, je l'ai vu une fois ce reflet ! Mais elle ne sait pas ce qu'il signifie…

- Si elle le sait, mais elle ne veut pas s'en rappeler. C'était le lendemain de la mort de James et de Lily, elle pleurait parce qu'elle s'en voulait. Elle a toujours culpabilisé de la mort de ton père.

- Pourquoi ?

- Ils s'étaient disputés le soir d'Halloween, au sujet de Peter. Je crois qu'elle ne l'a jamais apprécié, ou alors elle sentait quelque chose de particulier en lui ; toujours est-il qu'elle en parlât aussitôt à James. Il n'a pas apprécier de l'entendre dire du mal de lui… Avant qu'Hagrid ne vienne la chercher, elle a dit à James qu'elle le détestait et que ne voulait plus jamais le revoir. Elle ne savait pas que cela tournerait ainsi… Albus ne lui avait jamais dit que tu avais survécu, sinon elle aurait accourut et t'aurait arraché aux Dursley tôt ou tard.

Harry sourit.

- Je vois, dit-il en se relevant.

- Harry, dans la chambre de ma fille, il y a un livre caché dans la table de chevet, derrière la lampe. C'est le journal de Makoto, elle écrit tout dedans.

- Pourquoi me dites-vous ça ? dit Harry, étonné.

- Il écrit pour elle, c'est une sorte de Pensine écrit. Une page par jour, si tu doutes de la situation, lis-le. Il te dira si elle va bien ou non.

- D'accord…

- Tu sais, j'aurais vraiment aimé te connaître davantage.

- Mais ça sera toujours possible.

- Non, malheureusement.

Le Miroir dégagea soudainement une lumière vive et étincelante. Deux paires de mains sortirent du verre et agrippa la taille de Shiva, elle tomba en arrière. Harry courut pour la rattraper mais fut entraîner également.

Quand il se retrouva de l'autre côté du miroir, Harry s'aperçut qu'il n'était pas à Hogwarts. Ils semblaient être dans une plaine déserte et paisible, recouverts de fleurs.

- Mais… Harry appréhendait depuis toujours ce genre de portail magique.

- Ne t'en fais pas, Harry Potter, ce n'est pas un Portkey. J'ai juste utilisé ma magie.

Raziel était accroupi, près de sa mère qui était allongée, les yeux fermés.

- Pourquoi sommes-nous là ?! Qu'est-ce que tu veux ?!

- Tu ne devais pas être là, dit Raziel d'une voix neutre. Tu vas devoir y assister, je suis désolé.

- De quoi tu parles ?

Raziel jeta un regard en biais à sa main et la pointa du doigt.

- Sa mort.

Harry sortit sa baguette et tenta de lui jeter un sort. Raziel fit une geste de la main et Harry se retrouva à quelques mètres du sol, les pieds se balançant dans le vide. Harry bougeait pour se détacher, quitte à se briser les jambes en retombant, mais il n'allait pas laisser la mère de Makoto mourir.

Malheureusement, plus il se débattait, plus il ressentait des douleurs dans le dos, celles qu'il reçut la veille.

- Cesse de bouger, ou elles vont se rouvrir sinon, dit calmement Raziel.

- Tu te rends compte de ce que tu veux faire ?!!! C'est ta mère !

- Justement.

Shiva se redressa lentement, un peu sonnée. Elle vit Harry suspendu dans les airs et se leva.

- Harry ! cria-t-elle.

- Ne bougez pas !! Harry lâcha sa baguette dans un effort ultime qui s'avéra inutile.

Raziel attrapa sa mère par le col de sa robe et la serra contre lui. Il lui chuchotait à l'oreille, cachant les larmes qui coulaient. Shiva cessa de bouger et leva les yeux vers Harry.

Elle lui sourit.

- NON !!!! RAZIEL, NE FAIS PAS CA !!!!!!!!!!!

Harry cria de toutes ses forces, retombant au sol avec douleur. Il ramassa sa baguette.

Il y eut comme un ralenti dans l'esprit d'Harry, Raziel posa sa main sur le dos de la femme et l'enfonça profondément. Du sang coulait sur l'herbe et sur le bras de Raziel qui ressortait du ventre de Shiva.

Harry criait encore et encore, il courut vers elle et poussa Raziel qui disparut…

- ORDURE ! ASSASSIN !!! ASSASSIN !!…

Harry tenait Shiva dans ses bras, du sang pleins les vêtements. Elle avait de légers spasmes et crachait du sang, elle tremblait. Le Gryffindor retira sa cape et entoura délicatement la femme.

- On va vous soigner, je vais vous amener à Pomfrey, elle va s'occuper de vous…

Elle secoua la tête.

- Non, il ne faut pas.

Des larmes coulaient sur les joues de Shiva, Harry n'arrivait pas à s'arrêter.

- Je peux pas vous laisser comme ça…

- Il le faut, sinon Raziel recommencera…

- Il recommencera de toute façon !

Elle posa sa main ensanglanté sur la bouche d'Harry.

- La vérité risque de te blesser, mais tu ne dois pas leur en vouloir. Il essaie de la protéger,…

- Ne parlez plus, je vais vous amener…

Harry se redressa doucement avec Shiva dans ses bras. Elle entoura sa blessure de ses mains.

- C'est trop tard… Harry, veille sur ma fille, s'il te plaît, je ne pourrais plus le faire…

Il secoua la tête, pleurant et marchant avec difficulté.

- Je vous le promets…

Shiva sourit faiblement.

- Dis à Sev'… que je l'… aime.

Elle ferma les yeux à tout jamais.

- Non, ouvrez les yeux… Je vous en prie, ouvrez les yeux. Ne mourrez pas…

Son pendentif brilla quelques secondes et la lumière s'éteignit.

Il ferma les yeux une micro-seconde et se retrouva à Hogwarts. Harry marchait en boitant, tête baissée vers l'infirmerie, plusieurs élèves s'écartèrent de son chemin en criant.

- Potter, … Mon dieu, qu'est-ce qui s'est passé ?! Draco s'arrêta face à Harry qui s'effondra au sol.

- Tu es blessé, viens. Je t'emmène voir Pomfrey…

Draco lui prit le bras, mais Harry ne voulait pas bouger.

- Elle est morte, et je n'ai rien pu faire…

- Potter, ce n'est pas ta faute. Viens, dit Draco un peu plus fermement.

Le Slytherin prit la femme dans ses bras et aida Harry à se relever.

Ils marchèrent ensemble jusqu'à l'infirmerie. Lorsque Pomfrey vit Harry et Draco couverts de sang, elle accourut vers eux. Elle s'immobilisa et porta sa main à la bouche.

- Shiva, que …

- Je n'ai rien pu faire… dit faiblement Harry.

- Madame, il est pâle, je crois que vous devriez vérifier l'état de sa jambe gauche, dit Draco.

- Hum, Potter, allez là-bas. Draco, déposez-la ici…

Il s'exécuta. L'infirmière était parti chercher une potion, Draco alla voir Harry qui était assis sur le rebord du lit, silencieux. Il avait la tête baissée.

- Potter, tes vêtements sont tâchés. Retire-les que Pomfrey puisse t'examiner.

Aucune réaction.

- Ca ne sert à rien de te lamenter, ce qui est fait est fait, tu n'y es pour rien.

- COMMENT VEUX-TU QUE CA NE M'AFFECTE PAS ?? C'EST LA DEUXIEME PERSONNE QUI MEURT SOUS MES YEUX SANS QUE JE NE PUISSE FAIRE QUOIQUE CE SOIT !!!

Harry devenait presque hystérique, cela ne lui était pas arrivé depuis la cinquième année où il avait rejeté tout le monde et qu'il culpabilisait de la mort de Cedric Diggory.

Draco avait pitié, parce que lui aussi, ressentait toujours la même chose. Il posa sa main sur la tête d'Harry et la posa contre son épaule. Il le berça en le consolant doucement, Pomfrey arriva et le blond lui fit signe de ne pas venir, elle partit.

Au bout de dix minutes de pleurs et de cris, Harry s'endormit. Draco le déposa doucement sur l'oreiller, l'installa confortablement et lui retira ses lunettes. Il s'assit face à lui et attendit.

- Le directeur arrive, Draco. Vous pouvez vous retirez, dit Pomfrey.

- Je préfère rester. Je sais ce qu'il ressent, je ne vais pas le laisser seul, sourit-il maladroitement.

Pomfrey sourit à son tour.

- Bien, je préviendrai vos professeurs.

- Merci, madame.

Elle se retira dans son bureau. Peeves choisit alors ce moment pour venir et taquiner Draco. Celui-ci lui jeta son regard le plus froid.

- Ecoute-moi, espèce de déchet. Ne t'avise pas de revenir m'ennuyer ou tu vas regretter ta condition ectoplasmique pour le restant de tes jours…

Peeves lui tira la langue.

- Attends ! dit Draco.

- Et que veut sa Majesté à ce bon vieux Peeves ? dit le fantôme de façon exagéré.

- Dis à Ginny Weasley de me rejoindre, et en vitesse !

Il partit en faisant à Draco des démonstrations de son habituelle politesse envers les vivants.

Un quart d'heure plus tard, Ginny arriva à pas de loup dans la pièce.

- Draco ? Pourquoi as-tu demandé au vieux fou de venir me chercher ?

- Pourrais-tu dire à ton frère et à Granger que Potter va devoir rester plus longtemps que prévu ici ? dit-il doucement.

Ginny posa ses mains sur sa bouche.

- Qu'est-ce qui lui est arrivé ? C'est quoi tout ce sang ?

- Je ne sais pas, tu peux le faire ?

- Bien sûr… Et toi, que vas-tu faire ?

- Attendre qu'il se réveille et lui parler un peu, ça lui fera du bien.

- D'accord.

Ginny sortit en jetant quelques petits coups d'œil vers leur direction.

*** *** *** ***

Ron était affalé sur le canapé, seul. Tout le monde était en cours, mais lui ne voulait pas y aller. Lorsque le dernier cours fut donné, les élèves revinrent petit à petit. Hermione arriva, monta rapidement ses affaires et revint auprès de lui aussi vite. Elle posa sa main sur l'accoudoir du fauteuil.

- Ron, il faut qu'on parle… dit-elle.

- Je t'écoute.

- Tout à l'heure, quand j'étais à la bibliothèque, Youhei est venu me parler.

Ron était silencieux, le poing sur le menton.

- Et il m'a dit…

Hermione ne savait pas comment s'y prendre, allait-il mal le prendre ? Oui, c'est certain, mais au moins, elle aura été honnête avec lui et elle-même.

Ron leva la main.

- Ne dis rien, je sais.

- Tu sais ?

- Oui, Youhei est venu m'en parler ce matin.

- Et ?

- Et nous avons discutés, c'est tout… Nous ne nous sommes pas battus, sourit Ron. Il m'a clairement expliqué comment il voyait les choses.

- Même pour le… Hermione effleura ses lèvres des doigts.

- J'ai vu, aussi.

- Je suis désolée.

- Je ne t'en veux pas, et lui non plus ; mais que ça ne recommence pas.

Elle l'embrassa.

- Promis, sourit la jeune fille.

C'est alors que Ginny apparu et leur expliqua la situation. Ils descendirent à l'infirmerie en courant.

Fin du chapitre