Chapitre 43 : Godric Gryffindor' Sword

En arrivant dans la cour, Raziel mit sa capuche sur la tête et suivit de près son père qui marchait à la hâte. A leur arrivée, ils virent que des élèves étaient regroupés tout autour d'une personne. Severus se retourna et saisit son fils par l'épaule.

- Suis-moi, nous allons directement dans mes appartements. Il faut que tu te reposes et personne ne doit te voir, pas même tes frères et sœurs. On ne sait jamais.

- Je suis d'accord.

Severus guida Raziel dans des couloirs obscurs et descendirent dans les cachots. Severus entra dans sa salle de classe et ouvrit une porte cachée sous une tapisserie murale. Elle menait vers des escaliers montant vers un autre endroit.

- Ca mène jusqu'à tes appartements, je suppose ?

- Oui.

Quelques instants après, ils arrivèrent dans une somptueuse chambre. Raziel se mit à siffler et retira sa capuche.

- Je comprends pourquoi tu es prof, maintenant…

- Pourquoi est-ce que j'entends toujours la même chose ? Ils ne vous aient jamais venus à l'esprit que je puisse aimer tout simplement mon travail ? dit Severus en retirant sa chemise sale.

Raziel jeta un œil à gauche et à droite et secoua la tête.

- Non. Si j'avais le choix, j'aurais beaucoup aimé être prof ici, ou au moins élève…

- Mais tu as le choix, Raziel.

- Non.

Severus soupira.

- Je vais prendre un bain, après il va falloir que j'aille voir Dumbledore.

Raziel acquiesça et s'allongea sur le lit moelleux. Il ferma les yeux, et partit à la recherche de sa sœur ; il ressentit de la tristesse, de la douleur. Il posa ses mains sur son ventre et se mit en boule.

- Où es-tu ? Parle-moi…

*** *** *** ***

Albus était assis derrière son bureau, écrivant rapidement sur des parchemins. Lucius le regardait, silencieux. Suh dormait dans la pièce voisine. Pomfrey ne savait pas ce qu'elle avait et avait décidé de s'occuper de son « autre » patient.

- Je suis à vous dans une seconde, dit Dumbledore.

- Il n'y a pas de mal.

Fumseck se posa sur le bureau de son maître et tendit sa patte. Dumbledore accrocha le papier et regarda l'homme.

- Je vous avoue être stupéfait de vous voir ici, Mr Malfoy.

- Je comprends.

- Pourquoi êtes-vous ici ?

- Je suis venu pour mon fils…

Le directeur leva un sourcil, mais laissa parler Malfoy sans le couper.

- Nous savons tous deux ce que je suis, je ne tiens plus à le cacher. Je ne pourrai pas réparer mes erreurs du passé mais je tiens à sauver ce qui peut encore l'être, j'accepterai sans sourciller d'aller à Azkaban, non sans être sûr que mon fils soit en sûreté et que Voldemort ne puisse plus nuire à qui que se soit. Je suis certain de m'être adresser à la bonne personne pour tout ça, dit Lucius en regardant dans les yeux, Albus.

- Je comprends mieux le pourquoi de votre venue, Albus se leva et marcha de long en large devant son bureau.

- Je compte bien sûr sur votre discrétion.

- Bien entendu, dit Dumbledore. Je trouverai un moyen de vous faire cacher par…

Malfoy secoua la tête et sourit de façon hautaine.

- L'Ordre du phénix ne permettra jamais ça. Je ne retournerai pas au Manoir familial non plus d'ailleurs.

- Vous préférez sans doute rester ici ?

- Si c'est possible.

- Bien sûr…

- Alors je vais tout vous dire…

*** *** *** ***

Suh bougeait légèrement dans son sommeil. Une voix l'appelait mais elle ne voyait personne.

- Qui m'appelle ?

« Libère-moi… »

Une voix masculine, mûre et délicate. Un souffle chatouillant ses oreilles et un murmure réchauffant son cœur.

- Qui parle ?

« Tu n'es plus seule »

- Où es-tu ?

« Proche du cœur, depuis toujours. Je veux te voir, de mes yeux… Libère-moi … »

- Je ne sais même pas qui tu es.

« Ma vie, mon souffle, ma lumière. Je t'observe depuis toujours mais je ne t'ai jamais vu. »

Suh sentit un contact sur son front, une douce accolade et des gouttes d'eau sur le visage. Elle ouvrit à demi les yeux.

- Harry… appela Suh.

Il y eut quelques bruits de pas et la porte de la chambre s'ouvrit, faisant place à un Dumbledore.

- Suh ? Tu es réveillée ?

- Harry…

Dumbledore s'assit sur le lit, se pencha sur elle et lui prit les mains.

- Shh, c'est moi, Suh. Ouvre les yeux, ma chérie.

- Albus ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi je suis ici ?

- Tu t'es évanouie quand nous avons trouvé… enfin je suis heureux de te voir en meilleure forme.

Dumbledore sourit et se leva.

- Il faut que nous parlions, tu me rejoins ?

Suh secoua la tête.

- … Suh mit ses cheveux en arrière et jeta un œil aux alentours. Tou-san…

*** *** *** ***

Harry s'arrêta de marcher, déposant Ashura sur ses jambes. Ses oreilles sifflaient de façon étrange, il avait mal.

- Qu'est-ce que tu as ? demanda Ashura.

- Je ne sais pas, j'ai mal aux oreilles.

- Mihoshi nii-chan m'a dit que quand les oreilles de quelqu'un siffle, c'est qu'on parle de lui. En bien comme en mal.

- Oui enfin c'est bizarre…

- HARRY !!!!!

Il leva les yeux vers le couloir pour voir trois tempêtes s'arrêter pile poil face à lui, tout essoufflés.

- Quoi ? Qu'est-ce qui vous arrive ? Vous êtes pas en cours ?

- T'es pas au courant ? Le directeur renvoi les élèves chez eux dès ce soir, dit Youhei.

- Quoi ? Pourquoi ?

- T'es pas au courant ? Toute l'école en parle, dit Yue. Un garçon a été retrouvé suspendu, tripes dehors au dessus de l'une des tours du château !

Ashura eut une mine dégoûtée.

- Beurk, fit-elle.

- Il est tombé et a explosé plusieurs centaines de mètres plus bas.

- Les étudiants préparent leurs bagages et retournent chez eux illico. On ne sait pas qui a fait ça, mais Albus préfère la sûreté. Tout le monde s'en va.

- Mr Black te cherche aussi, il s'inquiète.

- Ok, je vais le voir. Je vous laisse Ashura.

- Oui, dirent-ils.

*** *** *** ***

La Forêt Interdite était agitée. Des nombreux bruits de pas caractéristiques aux bipèdes résonnaient en ce lieu.

Cape dans le vent et cheveux soigneusement attachés, Dahlia s'avança sans un arrêt vers le château suite à l'appel de son fils qui s'était apparemment fait prendre. Le groupe était silencieux et impatient, des jeunes proies les attendaient sagement au château.

- Attendez que je retrouve mon fils pour agir, dit le leader.

Dahlia fit un pas puis s'arrêta, elle ferma les yeux et se concentra.

- Des dragons…

- Ils n'ont pas senti ma présence depuis les trois jours passés ici, dit Wilheim en souriant.

- Mais nous sommes des centaines, en ce moment. Et je n'aimerai pas perdre mon fils préféré, dit-elle en s'approchant de lui et en l'embrassant.

- Ca ne risque pas, mère.

Le regard de Dahlia se durcit.

- Que s'est-il passé, comment se fait-il que tu te sois fait déjà prendre ?

Wilheim jouait avec les cheveux de sa mère.

- J'y ai fait une rencontre intéressante, je te la présenterai… dit-il comme si la chose était naturelle. J'ai fait une petite bêtise, mais par ma faute, ils repartent. Allons à Hogsmeade, tu pourras faire connaissance avec les élèves.

*** *** *** ***

Suh avait fui discrètement le bureau de Dumbledore par un passage secret, elle souffrait atrocement. Elle ne pouvait plus attendre, elle devait partir ; elle siffla doucement et Suzaku apparu.

- Maîtresse.

- Retrouve-moi Hermione et Ginny, s'il te plaît, Suzaku. Vite… le passage de la sorcière borgne.

- J'y vais.

Suh continua sa marche et arriva au couloir du grand escalier principal. Suh alla vers la sorcière borgne et s'arrêta face à elle. Elle s'assit en respirant péniblement.

- Miss maîtresse, cria Dobby qui passait par hasard.

- …by…

- Que vous arrive-t-il, miss ? Pourquoi êtes-vous à terre ?

Dobby tenta de la relever mais elle le poussa légèrement en grognant.

- Non, by, peux pas. Fatiguée…

- D'accord, Dobby va chercher l'adresse de grand-père Snape, Dobby revient !!

Il partit en courant.

- Merci, Suh ferma les yeux et s'endormit à moitié.

Quelques minutes après, Suzaku était suivie par Hermione et Ginny qui couraient le plus vite possible.

- Suh !!

Elle ouvrit les yeux mais ne put articuler un mot. Hermione posa sa main sur le front de la malade.

- Elle est fiévreuse, Ginny aide-moi.

La petite rouquine s'agenouilla et prit Suh par l'épaule et Hermione de l'autre.

- …

- Quoi ? Hermione pencha son oreille vers la bouche de Suh et acquiesça.

- Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? demanda Ginny.

- Elle m'a dit la formule pour sortir vers Hogsmeade. Nous allons voir son grand-père.

Hermione sortit sa baguette et dit la formule, la statue se mit de côté et les filles passèrent. Elles mirent plusieurs minutes avant de voir de nouveau le soleil caché par les nuages brumeux.

- Tiens bon Suh, on va pas tarder…

- Est-ce que tu sais, au moins où habite son grand-père ?

Dobby sautilla face à elles et levait les mains, les faisant sursauter.

- Dobby ! Que fais-tu ici, hors de Hogwarts ?! s'exclama Hermione.

- Je sais, miss ! Dobby a demandé au directeur Dumbledore l'adresse, miss ! Allons-y vite, miss !

- L'adresse ? Celle du grand-père de Suh ? dit Ginny.

- Oui, vite partons, partons !!

- Où est-ce ? demanda la plus jeune.

- Listowel, miss !

- Hein ?! Mais c'est à des miles et des miles d'ici ! Dobby, on ne pourra jamais…

Dobby tint les bras de Ginny et Hermione et en un battement de cil, ils se retrouvèrent dans un tout autre endroit.

- On y est ? dit Ginny, éberluée.

- Dobby, comment as-tu fait ?

- Magie des elfes de maison, miss. Vite, la maison là-bas !

Il pointait du doigt une immense maison, recouverte de tuiles noires et peinte en blanc coquille. De l'entrée à la résidence, il y avait une longue allée marbrée et entourée d'arbres. Le vert des lieux correspondait parfaitement aux environs.

- Impressionnant, dit Ginny.

- Ne perdons pas de temps, dit Hermione en avançant lentement.

Les grilles de l'entrée s'ouvrirent et elles passèrent rapidement l'allée. Hermione souffla un instant et les portes de la maison s'ouvrirent soudainement, laissant passer un vieil homme.

- Dieu, que se passe-t-il ? Entrez, entrez…

Thadeus céda le passage et prit sa petite-fille et les entraîna dans un long couloir pour finir dans un chambre gigantesque.

- Grand-Pa, souffla doucement Suh.

- Tu est fiévreuse, pourquoi n'êtes-vous pas à Hogwarts, toutes ?

Les deux jeunes filles se regardèrent en même temps. Hermione prit la parole.

- Suh nous a demandé de vous la ramener au cas où cela se produirait et…

- Qu'est-ce qui se produirait ? dit l'homme, assis près de la jeune fille à demi consciente.

Hermione lui détailla l'histoire, laissant un Thadeus bouche-bée puis souriant à la fin du récit complet.

- Je comprends. Mais pourquoi elle semble si… normale ? Je veux dire, à un stade de la grossesse, les femmes ont un ventre énorme.

- C'est de Suh qu'on parle, tout ce que je sais, c'est ce qu'elle a bien voulu nous raconter.

- Je vois… On va la laisser se reposer, et après…

Suh se mit alors à crier, ressentant une douleur aiguë au ventre. Elle avait des spasmes irréguliers et la salle refroidissait en une vitesse anormale.

Dobby attrapa des couvertures et les jeta sur les deux jeunes filles et le vieil homme.

- Couvrez-vous, vite ! Miss va accoucher, vite !

- Hein, déjà ?????

*** *** *** ***

Sirius était accompagné de Sam, courant un peu partout à la recherche de son filleul, mais sans aucune trace. C'est quand ils décidèrent de se diriger vers la Grande Salle qu'ils se virent.

- Sirius !

- Harry ! Où étais-tu, bon sang ?!

- Excuse-moi, j'étais avec Ashura et j'ai été prévenu par les Suzuhara. Que se passe-t-il ?

- Nous sommes convoqués chez le directeur. Où est Suh ?

- Je ne sais pas, elle n'était pas en cours aujourd'hui.

- C'est pas vrai, c'est pas le moment ! En plus Hermione et Ginny ont également disparus, Ron les a cherché mais sans succès… Harry, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Harry avait les yeux fermés et les mains sur les oreilles.

- J'ai mal aux oreilles, j'ai un sifflement qui résonne dans ma tête. Comme un appel lointain.

Sirius cligna des yeux et regarda Sam qui haussa les épaules.

Dans un lieu bien éloigné, hostile et abandonné, loin des regards. Une grotte. Une lumière provenant du fond du catacombe scintilla en un éclair, se reflétant sur les parois rocheuses et ricochant sur l'extérieur. Une épée était entreposée là, sans gardien, solidement attaché par des chaînes qui frissonnaient, comme si l'arme voulait se libérer d'elle-même.

Harry entendit la voix de son parrain loin de lui, comme si son propre corps était emporté ailleurs, sans qu'il ne le sache.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il cligna plusieurs fois les yeux et se frotta la main dessus, mais rien n'y fait ; il avait bien quitté Hogwarts à l'insu de son plein gré.*

- Qu'est-ce que je fais là, moi ?!

Harry regardait aux alentours. Rien à y faire, ce sentiment de déjà-vu qui naissait au plus profond de son être refaisait surface. Des arbres qui n'en étaient pas, des oiseaux de multiples couleurs et aux cris méconnaissables, une chaleur étouffante. Le Gryffindor retira son chandail et se mit à marcher, tout en défaisant sa cravate trop serré.

- Maintenant, j'en suis certain. Je suis déjà venu ici.

*** *** *** ***

Sirius était limite en train de se cogner la tête contre le mur le plus proche. Harry avait disparu devant ses yeux, mais il n'avait rien pu faire. Etais-ce un coup de Voldemort ? Si c'était le cas, il ne pouvait rien faire. Il se frappa une ou deux fois la tête contre les murs et Sam le rattrapa de justesse lorsqu'il voulu recommencer.

- Ce n'est pas en te frappant qu'il reviendra.

- Mais quoi ?! Comment veux-tu que je réagisse ?! Mon filleul disparaît comme ça, je n'ai même pas réussi à le retenir et il se retrouve Dieu sait où !!!

- Calme-toi, ok ? Il pourrait très bien être euh…

Une ombre les couvrirent du soleil et Sirius leva la tête vers une énorme pupille jaune. Il cria de surprise.

- Je ne voulais pas vous faire peur, mais il fallait que je parle à un enseignant mais ils s'enfuient tous en courant, dit le dragon rouge.

- Faut pas s'étonner, dit Sam. Que se passe-t-il ?

- Dois-je commencer par la bonne nouvelle ou la mauvaise ?

Sam fronça les sourcils et regarda son compagnon.

- Euh, ben la mauvaise d'abord.

- Une armée de vampires a été repérée par l'un des miens qui survolait les alentours. Au moins un demi-milliers.

- Quel horreur ! Il manquait plus qu'eux tiens !

- La bonne nouvelle est qu'ils sont repartis. Enfin si l'on peut interpréter cela comme une bonne nouvelle. Cela m'étonnerait que des vampires s'aventurent sans raison dans une Forêt telle que celle-ci pour rebrousser chemin. Y a-t-il quelque chose que vous deviez faire aujourd'hui ? demanda Shooting Star.

- Les élèves repartent chez eux par le prochain train du soir, dit Sirius… Attendez, non, ils vont pas…

Le dragon cligna des yeux et souffla d'épaisses fumées blanches de son museau.

- Il faut en parler à Dumbledore, il préviendra le ministère pour envoyer des Aurors sur place, nous ne serons jamais assez pour protéger nos élèves.

- Et tu crois sincèrement que nous pourrons attendre jusqu'à leur arrivée ? dit Sam, sceptique.

Le dragon toussota et tapota le sol de ses puissantes griffes.

- Si je puis me permettre, les vampires et nous avons une affinité,… particulière. Nous pouvons nous en charger si cela vous aide.

- Oui, beaucoup même, dit Sirius. Vous pourrez même les avoir à dîner, je ne crois pas qu'ils refuseraient.

Shooting Star ne comprit pas de suite le tournure de la phrase de l'homme puis se mit soudainement à rire, crachant du feu de temps à autre.

- Bien, nous allons de ce pas surveiller la gare. S'ils arrivent, nous agirons. Prévenez vos élèves.

Le dragon s'envola en un violent coup d'ailes et atteignit les cieux en quelques secondes.

*** *** *** ***

Quelques heures s'étaient écoulés, mais le silence venait tout juste de régner dans l'immense demeure de Thadeus Snape. Il était exténué, de la sueur coulait de son front. Hermione était en train d'éponger le front de Suh et Ginny était allongée sur le divan, elle s'était évanouie à la fin, suite à l'ambiance qui régnait dans la pièce et à la naissance de l'enfant. Dobby avait dans les mains une serviette humide et salie par du sang. Lorsque le vieil homme prit le linge des mains de l'elfe, il se dirigea vers une bassine d'eau tiède et retira la serviette : l'enfant pleurait de toutes ses forces. Thadeus le lava avec soin et se dirigea vers la mère du bébé qui parlait avec Hermione.

- Makoto, sourit Thadeus en tendant l'enfant, c'est un garçon.

- Oh, il est trop chou, dit Hermione en s'extasiant devant le visage du bambin qui la regardait de ses yeux verts émeraudes. Il a les yeux d'Harry. Ginny, réveille-toi !!

Hermione accourut vers son amie et la secoua comme un prunier.

- Hum, quoi ? C'est déjà le matin ? dit Ginny.

- Mais tu viens d'où, Ginny ? Ca y est, le bébé est né ! C'est un garçon, viens le voir !

Elle retournèrent auprès de Suh qui n'avait pas l'air très enchantée.

- Qu'as-tu, ma chérie ? demanda son grand-père.

- Je sais pas…

- Tu n'es pas heureuse ?

- Oh, si bien sûr. C'est juste… est-ce qu'il est normal ?

Thadeus cligna des yeux. Hermione et Ginny était penché sur le petit qui tira sur les boucles d'Hermione.

- Ah, mes cheveux, dit-elle en riant.

Suh prit les mains de l'enfant et le fit se détacher de son amie. Il se mit à trembler, prêt à pleurer de nouveau mais Suh lui sourit et il se mit à rire.

- Je ne comprends pas, dit un Thadeux perplexe.

- Je ne suis pas humaine,… tu n'as pas remarqué quelque chose de différent ?

- Non, il est en parfaite santé.

Suh soupira et sourit à Ginny.

- Tu veux le porter ?

- Oh non, je n'ose pas ! Il a l'air tellement fragile, s'exclama la jeune fille. Le regarder me suffit, il est vraiment très beau.

- Tu sais comment tu vas l'appeler ?

- … Johann, sourit Suh.

- C'est joli comme prénom, dit Ginny.

- N'est-ce pas ?

- Et le deuxième ? demanda Thadeus.

- Ca, je laisserais Harry le choisir lui-même.

- Sage décision. Quand tu auras reprit des forces, nous retournerons à Hogwarts.

- Oui, merci pour tout, dit Suh à son grand-père et ses amies. Merci à toi aussi Dobby, pour ton aide si précieuse.

- De rien, miss ! C'et normal que Dobby aide miss maîtresse !

Suh baissa les yeux vers son fils qui la fixait de façon insistante, il ne souriait pas ni ne bougeait.

- Qu'as-tu, Johann ?

Il ferma les yeux et tendit ses petits bras vers sa mère. Elle s'approcha et le bébé saisit sa tête et la posa contre son front. Hermione, Ginny et Thadeus étaient silencieux. Ils ne comprenaient pas la scène qui se déroulaient sous leurs yeux.

- Qu'est-ce qui se passe ? chuchota Ginny à Hermione.

- Je ne sais pas, il a l'air de vouloir communiquer avec elle.

Dans son esprit, Suh vu défiler des images d'attaques et de morts par centaines, des personnes avec du sang recouvrant leurs vêtements et des canines pour certains d'entre eux. Elle sentit également une odeur de soufre dans l'air, des cadavres immenses de dragons un peu partout dans Hogsmeade ; Suh ouvrit brusquement les yeux.

- C'est toi qui m'a montré ça ?

Johann se mit à bailler et ferma les yeux.

- Quoi ?

- Il faut aller à Hogsmeade, il s'est passé quelque chose. Ou il va se passer.

Thadeus mit sa cape et sa baguette.

- Nous irons voir tous les trois, toi tu restes ici avec Johann.

- Non, c'est trop dangereux ! Il y a des cadavres de dragons et… Des vampires, n'y allez pas !

- Mais il faut prévenir Dumbledore. Nous reviendrons vite…

- Non, face aux vampires vous ne faites pas le poids ! Ils sont immunisés contre la magie des Humains, dit Suh.

Elle réfléchit rapidement et eut une idée.

- Dobby, combien y a-t-il d'elfes de maison à Hogwarts ?

Dobby fut étonné de la question mais ne laissa rien paraître.

- Nous sommes une centaine, miss. Pourquoi ?

Hermione lui lança un regard appuyé.

- Suh, tu ne comptes pas… ?

- Si. La magie elfique, qu'elle soit d'eux ou des autres formes elfiques, est l'une des plus puissantes avec celles des Hommes. Dobby, il faut que tu les rassembles. Sauvez les élèves, dit Suh en le suppliant du regard. Vous utilisez la magie élémentale, de même nature que la magie Atlante. S'il te plaît, Dobby...

- Mais miss... C'est impossible, nous n'avons pas le droit d'interférer dans les batailles... Nous ne sommes que des elfes de maison…

- Dobby, je t'en prie, fais-le pour moi. Je ne suis pas en état de le faire moi-même…

L'elfe sourit et s'inclina.

- Bien, miss. J'y cours miss.

Il disparut.

- Mais euh, Suh, tu es sûre de toi ? Des elfes de maison… dit Ginny.

- Ils ont beau être un peu simple d'esprit, ils possèdent une magie très puissante. Et puis contre des vampires, ils s'en sortiront sans mal.

- Si tu le dis, mais j'y vais tout de même pour m'en assurer. Les filles, restez ici jusqu'à mon retour, je ferai vite.

Elles acquiescèrent et Thadeus transplana.

*** *** *** ***

Harry ne s'était pas arrêté de marcher depuis le début, il en avait assez. Il se retrouvait toujours au même endroit.

- C'est indéniable… Je suis perdu, en conclut-il.

C'est alors qu'il ressentit une douce chaleur émanant de sa poitrine, il déboutonna sa chemise et vit son pendentif briller. La lumière émise éclaira la forêt tropicale comme un halogène d'aquarium.

- C'est quoi ça ?

La terre se mit à trembler violemment et Harry se retrouva face à terre, le visage écrasé contre le sol. Il grogna de douleur puis s'assit en ruminant.

Le bourdonnement revint dans son esprit et il secoua la tête pour essayer d'en diminuer le son.

- C'est encore plus fort ici.

Harry se releva et marcha en fonction de ce bourdonnement incessant. Il emprunta un chemin qu'il n'avait pas remarqué et avança prudemment. Des bruits révélateurs sur une chute d'eau à proximité étaient très proches mais Harry ne s'en souciait guère. Il escalada une falaise et se retrouva au sommet assez rapidement, admirant le paysage qui s'offrait à lui.

- Pas étonnant qu'il me dise quelque chose ce lieu, c'est l'endroit de mon rêve…

Il continua sa marche et arriva devant une grotte. Harry grimaça et commença à tourner les talons quand son pendentif se mit à lui brûler la peau et qu'il le retira vivement. Le bijou devint rouge écarlate puis se brisa en mille morceaux. Les éclats tombèrent au sol et fit disparaître la barrière magique de protection qui protégeait cette partie du terrain.

Harry inspira un bon coup et entra.

Il ne fit pas un pas qu'il s'aperçut aussitôt que seul le silence et les ténèbres prédominait en cette zone. Sur le sol rocailleux, était éparpillé des amas de pailles séchés et des tissus usagés et ensanglantés. Harry sortit sa baguette.

Un déclic soudain le fit frissonner, cela venait du fond. Harry se colla presque au mur et traversa plusieurs mètres et arriva en bout de chemin.

- L'épée de Godric Gryffindor… Qu'est-ce qu'elle fait là ?

Il tendit la main pour s'en saisir et les chaînes se brisèrent. L'épée tomba dans ses mains, elle resplendissait d'une phosphorescence qu'il n'avait pas perçu la première fois. Harry l'emporta en l'accrochant à sa ceinture en prenant bien soin de ne pas la faire tomber.

Harry soupira.

- Et maintenant, qu'est-ce que je fais ? Je ne sais pas transplaner, moi !

L'épée émit une autre lumière qui enveloppa le garçon et le renvoya dans une pièce du château d'Hogwarts. Harry cligna des yeux et jeta un regard étonné à l'arme qui pendait à sa taille.

- Eh ben…

Harry se souvint alors des paroles de Sirius.

- Je n'ai jamais vécu de journée aussi étrange !

- Potter, que faites-vous dans ma chambre ? dit une voix.

Harry fit un bond en avant. Cette voix, il ne l'avait pas entendu depuis un peu plus de deux mois ; il se retourna.

Harry avait la bouche grande ouverte.

- Professeur Snape…

Fin du chapitre

A l'insu de mon plein gré : Ca, c'est un cycliste qui a dit ça lors d'un interview il y a quelques années( je tairais son nom par respect quand même… * éclate de rire * ). Bien entendu, cette phrase ne veut rien dire.

* éclate de rire à nouveau *