Harry Potter et le serpent Psychique
Chapitre un
Travaux manuels
Harry avait prévu de dormir tard pour le premier jour de ses vacances d'été. Il se sentait comme s'il avait besoin de dormir pour toute une année après ce qui lui était arrivé durant sa quatrième année de formation à la sorcellerie. Harry Potter était sans doute le plus fameux sorcier du monde, exception faite du mage noir qui avait tué ses parents. Et maintenant, il était probablement encore plus célèbre en ayant gagné le Tournoi des Trois Sorciers quinze jours auparavant. Mais il n'était fameux que dans le monde de la sorcellerie, dans le monde non-magique, celui des moldus, il était juste une gêne pour sa tante, son oncle et son cousin. Il voulait juste dormir tard et essayer d'oublier tout ce qui lui était arrivé durant les dix mois précédents.
Mais au lieu de cela, il se réveilla à sept heure et demie du matin, aux cris des ouvriers, aux grincements et aux bruits d'un tractopelle, et à la voix stridente de sa tante criant ses instructions aux travailleurs qui avaient étés embauchés pour redessiner le jardin du quatre Privet Drive, où Harry se sentait aussi bienvenu qu'un pyromane dans une papeterie. Il était impossible de continuer à dormir avec tout ce raffut, alors Harry s'y résigna et repoussa les draps, s'asseyant sur le bord du lit et tâtonnant sur sa table de chevet à la recherche de ses lunettes. La chambre lui apparaissait nettement maintenant, avec un attirail d'objets de sorciers débordant de sa malle, qui n'avait toujours pas été proprement déballée. Il se leva, alla vers la penderie, et se tint devant la glace de la porte intérieure, regardant son reflet.
Il avait grandi de plusieurs pouces durant l'année précédente, et le bas du pantalon de son pyjama flottait au-dessus de ses chevilles. Il avait été si occupé à juste essayer de rester vivant durant le Tournoi des Trois Sorciers, qu'il n'avait même pas noté que sa pomme d'Adam s'était complètement développée. Il essaya de chanter un petit peu la chanson de son école, pour voir ce que sa voix donnait. Traditionnellement, à l'école de sorcellerie et de magie de Poudlard, tout le monde chantait la chanson de l'école sur air différent. Pour sa part, il avait choisi Loch Lomont, et il commença à chanter « Je prends le chemin du haut et tu prends le chemin du bas ..», mais il s'avéra que cela ressemblait davantage à un croisement entre le son d'un gnome de jardin sur lequel un dragon se serait assis, et celui d'un chat rabique ayant été frappé. Il s'éclairci la gorge et essaya à nouveau, se débrouillant ce coup-ci pour produire un air reconnaissable avec une voix de ténor. Cela le rendait optimiste, mais à la moitié du premier vers, sa voix craqua et fit un bruit si surprenant, que sa chouette blanche, Hedwige hulula dans sa cage et se mit à battre des ailes frénétiquement.
Il y eut un silence soudain dans le jardin, et un des ouvriers cria « Bon sang, c'était quoi ce truc ? ». Harry avait espéré que l'ouvrier faisait référence à Hedwige, et non à lui, mais un second ouvrier répondit « Hé, Dick, je crois que c'était quelqu'un qui essayait de chanter ! ». Harry fit la grimace au miroir, et décida d'en rester là pour les expériences vocales. Il souleva ses cheveux, examinant la cicatrice en forme d'éclair sur son front. Une marque qu'il avait reçu bébé, la nuit où Voldemort avait tué ses parents, et essayé de le tuer. Il laissa retomber ses cheveux sur son visage. Il avait besoin de se couper les cheveux. Quand il était petit, il s'était toujours battu contre les coiffures (sa tante et son oncle étaient toujours frustrés par ses cheveux), mais maintenant, il pensait avoir besoin d'une coiffure qui lui donnerait moins l'air d'un petit enfant effrayé. (comme si ses cheveux se tenaient en arrière parce qu'il avait peur),et plus celui d'un puissant sorcier que le Seigneur des Ténèbres devrait prendre au sérieux.
Il nota aussi qu'un voile sombre et duveteux avait fait son apparition sur son menton, sa lèvre supérieure et le long de sa mâchoire. La barbe ! Enfin ! Peut-être qu'il se raserait afin la fin de l'été ? Il se demanda s'il existait des rasoirs spécialement enchantés qui ne couperaient pas la peau durant le rasage. Il devait y avoir quelque chose ! Il n'avait jamais vu un seul sorcier se déplaçant avec des petits bouts de papier toilette collés sur les coupures, comme son oncle Vernon en avait tous les matins. Parfois, ils tombaient de son visage lors du petit déjeuner, et atterrissaient dans son café ou son petit déjeuner. Harry ne disait jamais rien lorsque cela arrivait, et essayait de ne pas sourire trop largement lorsqu'il regardait son oncle abhorré manger une assiettée d'œufs « relevée » par un des ces bouts de papier sanglant qu'il ne notait même pas, tout occupé qu'il était à lire les nouvelles du jour. Dans ces circonstances, il disait invariablement à Pétunia, la tante d'Harry « Pétunia ! Qu'est-ce que tu as mis dans les œufs ce matin ? Ils sont super ! ». Et sa tante prenait un air satisfait et se lançait dans un discours sur un fameux chef qu'elle avait vu cuisiner dans une émission télévisée. Harry devait laisser sa fourchette et mettre la tête sous la table pour éviter qu'ils ne voient le regard amusé sur son visage, et une fois, il avait même failli recracher son jus d'orange en essayant de ne pas rire.
Le duvet n'était cependant pas encore prêt à être rasé. On aurait davantage dit qu'il ne s'était pas bien lavé le visage et qu'il avait encore un voile terne sur sa peau. Il regarda sa poitrine dans le miroir. Il ne dormait plus avec un haut maintenant. Quelque part, il avait développé une phobie d'être étranglé dans son sommeil, et les cols, même ceux en V, lui donnaient l'impression qu'ils lui bloquaient l'air. Sa poitrine était pâle, plate et glabre, et il était encore si maigre que ces côtes apparaissaient sous sa peau couleur crème de lait. Il essaya de bander ses muscles et tourna sa tête vers le miroir. Ridicule. Dans un mois, il aurait quinze ans, et il n'avait aucun muscle qui ressorte.
Ensuite, il rabaissa ses bras et examina l'autre cicatrice liée à Voldemort qu'il arborait, la coupure sur l'intérieur de son coude droit, où Queudver avait pris son sang pour le rajouter au chaudron où il préparait la potion qui ressusciterait Lord Voldemort. Son sang (le sang d'un ennemi) était le dernier ingrédient nécessaire pour Voldemort pour qu'il puisse récupérer son corps, après les os issus de la tombe de son frère, et la chair d'un serviteur (Queudver avait coupé sa propre main et avait été récompensé d'une nouvelle main en argent).
Harry se secoua pour éclaircir son esprit, surmonter les horribles images de Queudver se contorsionnant sur le sol, tenant son moignon ensanglanté de son bras…
Les ouvriers avaient recommencé, s'appelant les uns les autres et , comme une critique au-dessus de leur chœur, sa tante les haranguait sur la façon dont ils étaient en train de faire leur travail. La fabrique de perceuse de son oncle marchait très bien, et il avait dit à tante Petunia qu'elle pouvait faire remodeler son jardin afin qu'elle puisse impressionner son club de jardinage. Elle avait engagé un paysagiste dont les ouvriers suivaient les plans, mais maintenant, elle passait son temps à changer d'avis sur le moindre petit détail au tout dernier moment possible et rendait tout le monde fou avec le chaos qui en résultait.
Harry enfila un short et un T-shirt, enfila ses chaussettes et ses chaussures de sport et il sortit après avoir glissé à manger à Hedwige. Dans la cuisine, son oncle était en train de lire le journal. Il était sur le point de mordre un bout de bacon qui avait le bout de papier ensanglanté requis et qu'il allait ingurgiter. Harry étouffa un rire et plongea sa tête dans le frigo pour chercher à manger, de façon à ce que personne ne puisse voir son expression.
Harry s'assit à table avec un peu de jus d'orange et une banane qu'il avait prise d'un saladier sur le comptoir, ensuite, il prit un toast beurré d'une assiette sur la table. Son cousin Dudley était déjà assis, il en avait presque déjà fini avec son frugal petit déjeuner, fait d'un yaourt aux fruits et d'un gâteau de riz. Il avait été amélioré par quelques raisins parce qu'il avait plutôt été bon en suivant son régime à l'école l'an dernier. Aux yeux d'Harry, il avait l'air notablement plus petit, voire même un peu musclé, plutôt que l'air d'une motte de beurre. Depuis qu'il était rentré à la maison, Dudley avait été raisonnablement poli avec lui, l'aidant à monter sa malle depuis la voiture à sa chambre se vantant de tout le poids qu'il avait perdu. Il n'avait rien demandé à Harry à propos de son année à l'école, juste jacassant au sujet de cette fille avec laquelle il voulait sortir en septembre prochain, s'épanchant sur Julia-ci et Julia-là. Harry avait écouté patiemment. Il n'était pas autorisé à utiliser la magie en dehors de l'école, et ce devait sans doute être la seule chose au monde qui aurait pu faire taire Dudley. De plus, il préférait écouter les idioties de Dudley sur sa petite amie plutôt que d'être le point d'impact d'un de ses coups, comme cela était arrivé trop souvent durant sa petite enfance.
Sa tante s'assit finalement pour manger son déjeuner, ayant laissé les ouvriers seuls dans le jardin pour un moment. Mais la paix du petit déjeuner fut soudain troublée par une grande chouette effraie qui arriva battant des ailes par la fenêtre ouverte. Elle se posa sur la chaise de Vernon Dursley et le poussa à prendre les deux parchemins de sa patte droite, ensuite elle tourna son regard vers le reste de bacon. Ennuyé, son oncle se leva et s'éloigna du grand oiseau de proie, criant « Harry ! qu'est-ce qu'elle veut ? »
Soupirant à cause de la phobie à la magie de son oncle, Harry alla jusqu'à la chouette et enleva les parchemins, lui glissant discrètement un peu de bacon, l'air de rien. Il regarda les parchemins, l'un était adressé à son oncle et à sa tante et semblait être écrit de la main de son parrain, et l'autre lui était adressé, sur du papier à lettres officiel de Poudlard. La chouette hulula. Ayant mené à terme sa tâche, et ne recevant pas l'instruction d'attendre une réponse, elle repartit comme elle était entrée par la fenêtre. Harry entendit les ouvriers s'exclamer en dehors, comme il réalisa qu'ils devaient l'avoir fait quand elle était arrivée, mais il était trop préoccupé pour l'avoir relevé avant.
Il tendit à son oncle la lettre de son parrain, Sirius Black, qui fuyait la justice du monde des sorciers parce que son ancien ami, Peter Pettigrew (le serviteur à la main d'argent de Voldemort connu sous le nom de Queudver), l'avait avec succès fait accuser de son propre meurtre et de celui d'une rue pleine de Moldus (personnes n'ayant aucun pouvoir magique). Depuis qu'il avait dit à son oncle et à sa tante qu'il avait un sorcier fugitif pour parrain, les Dursley l'avait traité sensiblement mieux.
Son oncle ouvrit la lettre et lu avec une expression qui commença par l'ennui (du temps enlevé à sa journée pour traiter ce qu'il appelait les « absurdités d'Harry »), puis se changea en perplexité, et puis en surprise et même en crainte. Harry n'avait pas ouvert sa lettre de Poudlard encore, et il se demandait ce que Sirius pouvait avoir écrit pour que son oncle réagisse ainsi. Oncle Vernon lança la lettre à Harry, ayant l'air de faire attention à ne pas le toucher, comme s'il avait peur que Harry puisse faire de la magie par simple contact. Harry lu la lettre :
Chers Madame et Monsieur Dursley,
Je vous écris car je suis inquiet au sujet de Harry. Je souhaiterais pouvoir l'avoir avec moi et m'en occuper, mais comme vous le savez, mon statut légal dans la communauté de la sorcellerie rend cela impossible, même si je continue avec succès à éviter les autorités, voyager avec le plus fameux jeune sorcier du monde me ferait remarquer, et cela n'améliorerait en rien la sécurité de Harry. Le directeur de Poudlard a le sentiment qu'il est plus en sûreté avec vous pour cet été, mais je veux vous prévenir de ne pas lui rendre la vie trop stressante, car il a du faire face à un stress démesuré cette année.
Harry n'a sûrement pas du vous en parler, parce qu'il est très modeste, mais il est le gagnant du tournoi des Trois Sorciers qui se déroulait à l'école cette année pour la première fois depuis un siècle, et il en est le plus jeune vainqueur de tous les temps. Cependant, une autre raison pour laquelle il ne vous en a peut-être pas parlé n'est pas la modestie : il ne souhaite pas se souvenir de ce qui est arrivé à la fin du tournoi, quand il a été transporté là où le même mauvais sorcier qui a trahi ses parents se préparait à ressusciter le Seigneur des Ténèbres qui les avait tués.
Harry a vécu des choses horribles ce jour là, parmi lesquelles la mort d'un de ses camarades de l'école qui a été tué sous ses yeux. Il s'est battu en duel avec Lord Voldemort en personne et s'est échappé vivant, en ramenant avec lui le corps de son camarade afin que ses parents puissent en faire le deuil et lui donner des funérailles décentes. Il a fait plus que ce que beaucoup de sorciers adultes auraient pu (ou auraient voulu) faire, et m'a rendu très fier de lui, pour sa force morale et son intégrité autant que pour ses aptitudes en magie. Tout laisse voir qu'un jour Harry sera un sorcier formidable et très puissant. Traitez le bien s'il vous plaît, il ne sera pas toujours à l'école.
Je viendrai accompagner Harry faire ses courses pour la rentrée vers la fin de l'été, et je l'amenerai prendre le train pour l'école le premier septembre.
Sirius Black
Son oncle le regardait en fronçant des sourcils. « Et comment pourrait–on exactement te reconnaître comme étant le fameux Harry Potter ? ». Harry pinça ses lèvres et souleva les cheveux de son front pour révéler sa cicatrice. Vernon serra ses propres lèvres et marmonna « oh, exact.». Il se rassit dans sa chaise, maintenant que la chouette n'y était plus et lança en ricanant à Harry « Alors ! comme ça tu es le gagnant de cette espèce de tournoi ! tu dois penser que tu dois avoir un don de Dieu pour la magie ! ». Harry était surpris, normalement, son oncle évitait le mot M. Mais cependant, il ne devait pas être surpris que son oncle essaye de l'aiguillonner. C'était comme s'il n'avait pas lu les parties de la lettre concernant la modestie et le souvenir de Cédric…
Cédric Diggory avait été l'autre champion de Poudlard, le vrai champion de Poudlard, comme le proclamaient les badges que certains étudiants avaient portés l'an passé, et qui lorsque l'on pressait dessus, proclamaient POTTER PUE en lettres vertes et bileuses qui étaient sensées rappeler ses yeux (qui étaient en fait plus comme des émeraudes). Lui et Diggory s'étaient engagés dans la dernière épreuve et avaient voulu se partager la première place. C'était si récent que Harry pouvait encore sentir le poids du corps sans vie de Cédric, son expression de surprise complète sur son visage figé, ses yeux bleus désormais éteints et aveugles à jamais…
Harry grimaça devant son oncle, mais n'osa rien dire il se mordait la langue pour ne pas lui adresser une réponse grossière qui pourrait lui valoir d'être mis à demeure dans sa chambre tout l'été, avec ses affaires de magie enfermées dans le placard sous l'escalier. Simplement parce que son oncle était imbus de sa personne et ne manquait jamais une occasion de se vanter, il pensait que tout le monde était pareil. Harry vit que Dudley le regardait en fait avec quelque chose comme du respect, mais de mauvaise grâce.
« Bien ! » dit finalement son oncle « Tout ce que je te demande pour cet été c'est de ne pas croiser mon chemin ! ». Il passa la lettre à sa femme et partit pour le travail, comme s'il n'y avait plus de vapeur sortant par ses oreilles, et qu'il avait finalement décidé de se ranger à l'avis de Sirius, ravalant quelques mots choisis de son cru. Dudley se débrouilla pour prendre la lettre à sa mère, qui était partie à la fenêtre pour crier encore quelque chose aux ouvriers.
Harry se souvint soudain qu'il tenait une lettre pour lui et il l'ouvrit, incapable de réprimer le large sourire s'affichant sur son visage au fur et à mesure qu'il lisait.
Poudlard, école de sorcellerie et de magie
Directeur : Albus Dumblemore (ordre de Merlin, Première Classe, Grand Sorcier, chef Magicien, Mugwump suprême, Confédération internationale des sorciers)
Cher Mr Potter,
En tant que responsable de votre maison, je suis heureuse de vous informer que je vous ai désigné pour être préfet, dès le début de ce trimestre au premier septembre. Je sais que c'est une responsabilité que vous ne prendrez pas à la légère, votre dossier parlant de lui-même. Vous allez être responsable de la conduite des autres étudiants lorsque les professeurs ne sont pas là, et nous attendons de vous que vous appliquiez à la lettre tous les règlements et les lois de l'école. C'est une position de direction importante. Nous n'attendons rien de moins que le meilleur de nos préfets. Vos deux parents étaient eux-mêmes préfets, et je sais qu'ils seraient fiers de vous.
En tant que préfet, vous allez avoir accès à certains équipements de l'école qui ne sont pas disponibles pour les autres étudiants. Vous devrez assister régulièrement aux réunions avec tous les préfets de cinquième, sixième et septième année, qui seront dirigées conjointement par le préfet et la préfète en chef, qui sont Roger Davies de Serdaigle et Alicia Spinnet de notre propre maison.
Félicitations Harry ! Il me tarde de t'accueillir en tant que préfet le premier septembre prochain.
Sincèrement,
Minerva McGonagall
Directrice adjointe
Harry regarda la liste des nouveaux préfets de cinquième année jointe.
Gryffondor
Hermione Granger
Harry Potter
Poufsouffle
Hannah Abbot
Ernie MacMillan
Serdaigle
Mandy Brocklehurst
Evan Davies
Serpentard
Millicent Bulstrode
Draco Malfoy
Malfoy ! Harry grogna, il aurait dû s'en douter néanmoins. C'était certain que Rogue allait choisir Malfoy pour être préfet ! Severus Rogue était le professeur de potion et le responsable de la maison Serpentard. Il pensait que Malfoy ne pouvait rien faire de mal, et que Harry ne pouvait rien faire de bien. ! Il n'était pas trop surpris par les préfets de Poufsouffle. Il connaissait Hannah et Ernie grâce aux cours d'herbologie, par contre, il ne connaissait pas Mandy Brocklehurst du tout et savait seulement que Evan Davies était le frère de Roger Davies ainsi qu'un des membres de l'équipe de Quidditch de Serdaigle.
« Je suis préfet », dit-il simplement à sa tante et à son cousin, en essayant de ne pas paraître trop heureux. Sa tante grogna.
« Toi ! Un préfet ! »
Harry ne put se garder de dire d'une voix blessée « Mon père et ma mère étaient préfets. En fait, mon père et ma mère étaient même préfets en chef. »
Sa tante prit un air sévère. « Je ne veux rien entendre sur tes parents. Ou sur ton – ton espèce d'école » dit-elle comme si elle ne trouvait pas le mot école approprié du tout.
Il prit la lettre dans sa chambre, emportant un peu de bacon chapardé pour Hedwige, et se demanda avec qui il pourrait partager cette bonne nouvelle. Il pensa à son meilleur ami, Ron Weasley, mais ensuite, comme Ron n'avait pas été nommé préfet, il se dit que ce ne serait pas particulièrement délicat. Il avait pratiquement oublié la partie de la lettre de Sirius qui mentionnait sa modestie, il était sur le point d'exploser et voulait en parler à quelqu'un avec qui il pourrait s'en réjouir. Il pourrait envoyer une lettre à Hermione qui visitait les îles grecques avec ses parents, mais elle allait recevoir sa propre lettre lui annonçant qu'elle était préfète et tout savoir de cela, si ce n'était pas déjà le cas. Après la Grèce, les Granger partiraient visiter Viktor Krum et sa famille en Bulgarie. Elle avait rencontré Viktor quand il était venu participer au Tournoi avec son directeur de l'école de sorcellerie de Durmstrang. Viktor avait été le champion de son école, et tiré Hermione du fond du lac de l'école pendant une des épreuves du Tournoi. Harry écrirait à Hermione plus tard, sous le prétexte de la féliciter d'avoir été nommée préfète.
Tout d'un coup, cela lui vint à l'esprit : Hagrid. Il tira un peu de parchemin, de l'encre et une plume du désordre de sa malle et s'assit à son bureau pour écrire une note rapide à Hagrid et lui dire qu'il allait être préfet il savait que Hagrid ne penserait pas qu'il crâne ou se donne de grands airs, il serait tout simplement content pour lui. Hagrid était l'un des ses meilleurs amis, un grand demi-géant qui avait été expulsé de Poudlard en troisième année parce que l'on pensait qu'il avait ouvert la chambre des secrets (c'était un coup monté par Voldemort lui-même, qui cinquante ans plus tôt, avait été l'étudiant Tom Jedusor). Après cela, on lui avait attribué le travail de garde-chasse de Poudlard qu'il n'avait jamais quitté depuis. C'était Hagrid qui était venu le prendre à Poudlard lorsqu'il avait encore onze ans. Il n'avait aucune idée qu'il était un sorcier célèbre ni même que ses parents avaient été assassinés par un Mage Noir et non pas tués dans un accident de voiture comme le lui avaient toujours dit sa tante et son oncle (d'une voix extrêmement méchante, comme s'ils pensaient que c'était de leur faute et qu'ils l'avaient mérité).
Il finit sa lettre pour Hagrid et l'attacha à la patte d'Hedwige, lui donnant le reste de bacon avant qu'elle ne s'envole. Il entendit un autre cri monter comme les paysagistes étaient intrigués de voir une autre chouette voler en plein jour. Oups, pensa Harry. Je n'aurais pas dû faire ça. Tante Petunia ne va pas être contente…
Il n'était pas vraiment certain de l'endroit où Hedwige trouverait Hagrid, mais il était certain que, où qu'il soit, elle le trouverait. Harry savait que Dumblemore l'avait envoyé en mission diplomatique sur le continent pour convaincre les géants de s'unir contre Voldemort maintenant qu'il était de retour. Voldemort comptait mettre les géants de son côté, et Dumblemore savait qu'il valait mieux s'assurer de leur loyauté avant que Voldemort ne tente de faire de même. Dumblemore était aussi inquiet que Voldemort ne trouve un moyen d'acheter les détraqueurs et de les retourner à son profit ils étaient les gardiens de la prison des sorciers d'Azkaban, où son parrain avait été incarcéré (sans procès) pendant douze années son évasion sans précédent. Les détraqueurs étaient terrifiants et avaient donné des cauchemards à Harry plus d'une fois durant sa troisième année, quand il avait appris à se battre contre les épouvantards (qui prennent toujours l'apparence de ce qui fait le plus peur à la personne), le sien se transformait toujours en détraqueur. Il avait appris à les battre en invoquant un patronus. Il avait le sentiment que ces jours-ci, s'il rencontrait un épouvantard, celui-ci ne se transformerait plus en détraqueur…
Il s'était aussi demandé si Hagrid avait entendu quelque chose sur sa propre mère, Fridwulfa, une géante réputée assoiffée de sang qui les avait laissés, lui et son père, quand Hagrid était très jeune. Les géants avaient en général une très mauvaise réputation, et on leur attribuait quelques uns des pires massacres de masse de moldus durant le règne de terreur de Voldemort. Harry espérait que Dumblemore pourrait faire des géants ses alliés, même s'il n'était pas aussi convaincu que cela qu'il devrait être du même côté que ces créatures si meurtrières. Cela valait mieux plutôt que de les avoir du côté de Voldemort, supposait-il.
Après qu'il ait envoyé Hedwige avec la lettre d'Hagrid, il contempla sa chambre, à la recherche de quelque chose à faire étant donné qu'il n'avait finalement pas dormi tard. Il entendit un autre bruit dans le jardin et alla voir à la fenêtre. La pelleteuse était en train de creuser un trou assez grand dans le jardin pour faire une mare artificielle. Harry regarda pendant quelques minutes, puis décida d'aller dehors pour mieux voir. Regarder les paysagistes semblait être une meilleure idée que de se morfondre dans sa chambre en souhaitant pouvoir courir et crier partout à pleins poumons « Je suis préfet ! Je suis préfet ! ».
Il sortit par la porte de la cuisine et trouva une place où s'asseoir contre le mur de la maison, sans gêner le passage, pendant que les ouvriers déplaçaient des rochers, utilisaient un équipement de géomètre et consultaient des listes et autres documents de travail. Ils avaient déjà travaillé pendant deux semaines selon son oncle et sa tante. Le jardin avait déjà l'air complètement transformé. Après un moment, il s'impatienta et demanda à Dick, le patron, s'il avait besoin d'une autre paire de bras. Il sentit dick évaluer ses bras pâles et fins. Il dit « T'es sûr que tu veux y aller ? C'est un boulot dur . »
Harry lui assura qu'il y était effectivement prêt et il commença à travailler, bougeant et soulevant tout ce qu'on lui disait, appréciant la camaraderie dès qu'il s'engageait dans ces travaux manuels avec des hommes qu'il ne connaissait pas, qui le traitaient d'abord comme petit garçon frêle et risible, et puis lui donnaient bientôt un respect surprenant, après avoir vu à quel point il voulait travailler, et aussi étant surpris par sa force noueuse, et par ce qu'il était capable de faire. Peut-être que j'ai quelques muscles après tout, pensa Harry, en transportant une grosse pierre à travers le jardin.
Il prit aussi le déjeuner avec les ouvriers, dont quelques uns enlevèrent leurs chemises dans le chaud soleil de l'après-midi. Harry décidait de faire de même, s'exposant lui-même à quelques sarcasmes bon enfant comme quoi il était aveuglant avec sa pâleur. Un semaine plus tard cependant, cette pâleur appartenait au passé, et son manque de muscles visibles prenait la même direction aussi, le travail commençant à produire de l'effet sur son corps.
Après avoir travaillé pendant une semaine avec les paysagistes, il fut surpris par un petit serpent de jardin, rampant devant lui alors qu'il se reposait et absorbait un peu de soleil après le déjeuner. Le serpent attira son attention parce qu'il parlait, et qu'il pouvait comprendre chaque mot qu'il disait.
Le serpent était en train de bougonner « je trouve un endroit parfait pour ma maison, et la seconde d'après, elle se retrouve complètement déchirée, avec de grands yahoos retentissant de partout, creusant mon parterre de fleurs préféré.. ». Même s'il savait depuis sa deuxième année qu'il était un fourchelang (quelqu'un pouvant comprendre et parler le langage des serpents), il n'y pensait pas souvent. Il avait rarement des contacts avec les serpents. Cependant, il parlait au serpent maintenant.
« Je suis désolé pour tout ça. C'était l'idée de ma tante. Je crains que cela dure encore quelques semaines. »
Le serpent s'arrêta de bouger, souleva sa tête, et il sembla – si c'était possible pour un serpent – qu'il ait une expression choquée sur son visage. « Qu'as tu dis ? »
« J'ai dit que c'était une idée de ma tante. Mettre ta maison en l'air comme ça. Si tu veux, je pourrai t'aider à trouver un autre jardin dans lequel tu pourras vivre. »
« Non, » dit le serpent. « Ce que je veux dire c'est que je n'ai jamais parlé à un humain dans ma propre langue auparavant. J'entends les humains parler leur langue humaine. Mais jamais la mienne. »
« Oh, » dit Harry en sifflant. « Je suis un fourchelang. Je vais être en cinquième année de mon école de sorcellerie. Quand j'étais un bébé, un très puissant sorcier qui était aussi un fourchelang a essayé de me tuer et a échoué, et certaines de ses capacités ont été transférées en moi. Mais je ne fréquente pas tellement les serpents, alors j'ai tendance à oublier cela. »
« J'ai entendu parler des sorciers, j'ai entendu des légendes sur les sorciers qui étaient fourchelang, mais je n'y ai jamais cru. »
« Hé bien , c'est assez rare. Une fois j'ai parlé à un boa constrictor. Il m'a dit qu'il n'avait jamais été au Brésil. Il vivait dans un zoo, mais accidentellement, je l'ai délivré. »
« Qu'est-ce qu'un boa constrictor ? » demanda-t-il. Il s'arrêta. « Ils te regardent » l'informa soudain le serpent, avant de continuer à serpenter jusqu'à un buisson. Harry releva la tête pour voir toute l'équipe qui le regardait comme s'il était devenu fou. Après une minute, il réalisa qu'il n'avaient en fait pas entendu ce qu'il avait dit au serpent ils l'avaient juste entendu siffler. Même à ses oreilles, lorsqu'il parlait en fourchelang, il s'entendait siffler, bien que son cerveau convertisse les sifflements en mots. Il ne pouvait en fait parler fourchelang que lorsqu'il était en face d'un serpent. Il leur sourit timidement.
« Hé bien, on doit parler avec eux dans leur propre langue », dit-il, haussant les épaules. Il y eut d'abord un silence perplexe, ensuite la tête de Dick parti en arrière dans fou rire inextinguible. C'était le signal pour les autres qu'ils pouvaient rire et Harry rigola avec eux. Bien, il disait la vérité il parlait au serpent dans sa propre langue. Pendant qu'il travaillait l'après midi, il le cherchait souvent du regard, mais il ne le vit pas. Il dormait profondément toutes les nuits, se roulant dans le lit épuisé par l'effort, ses muscles douloureux, mais au moins, maintenant, il avait quelques muscles. Et en plus sa peau n'était plus de la couleur d'un parchemin. Il était heureux d'avoir cette activité physique pour détourner son esprit de Voldemort.
Très tôt le lendemain matin, avant que quiconque ne soit levé, il céda finalement à la tentation d'écrire à Hermione pour son poste de préfet, et elle avait apparemment aussi succombé à cette tentation, car sa chouette arriva dans la chambre d'Harry à peu près cinq minutes après que Hedwige soit partie lui apporter sa lettre.
Cher Harry,
Félicitations pour ton poste de préfet ! Bien sûr, j'espérais vraiment que j'arriverais à l'avoir, et j'avais le sentiment que, parmi les garçons de cinquième année, ce serait toi.
Harry espérait qu'elle ne l'avait pas dit à Ron il était très susceptible sur la concurrence avec ses frères aînés, deux d'entre eux ayant été préfets, puis préfets en chef.
Maman, Papa et moi passons vraiment du bon temps dans les îles grecques. Dans une quinzaine, nous remonterons en Bulgarie pour visiter la famille de Viktor. Ils habitent à Sofia, la capitale. Peut-être que Viktor m'aidera à améliorer ma technique de vol à balai. Il a obtenu un travail en tant qu'attrapeur de réserve avec … devine quelle équipe ? Les Canons de Chudley ! Ron devrait être assez content de ça !
Harry suspectait fortement que Ron serait tiraillé à ce sujet il avait été assez agité lorsque Hermione et Viktor Krum étaient allés au bal de Noël l'an dernier, et c'est seulement à la fin du trimestre qu'il avait cédé à son envie de demander un autographe à Krum. Krum avait été la star de la coupe du monde de Quidditch l'été dernier. Le Quidditch était un sport de sorcier, joué sur des balais, et Harry jouait en tant qu'attrappeur dans l'équipe de sa maison à l'école. Il reprit sa lecture et finit la lettre d'Hermione.
Donc, puisque Viktor va jouer en Angleterre, il pourra me rencontrer à Pré-au-lard les week-ends où nous serons autorisés à descendre au village. Tu crois qu'ils vont annuler les visites à Pré-au-lard maintenant que Tu-sais-qui est de retour ?
Voici une photo de moi et de mes parents devant le Parthénon. Prochainement, nous partons pour Corfou. Je t'en prie, prends bien soin de toi et préviens Dumblemore et Sirius dès que ta cicatrice te fait mal ou que tu vois quoique ce soit d'autre ayant trait à la magie noire. Tu me manques.
Amitiés Hermione
Harry regarda à la photo qu'elle avait jointe c'était une photo moldue, les gens ne bougeaient pas dedans. Hermione se tenait avec ses parents devant un grand temple grec, tous les deux avec leurs bras autour d'elle, leur petite fille, qui n'était plus si petite. Elle portait un haut blanc, sans manche et très près du corps, s'accordant avec une jupe très courte. Ses bras nus et ses jambes étaient déjà très bruns, et il nota qu'elle avait une nouvelle coupe de cheveux. Elle était assez courte, bouclée tout autour de sa tête d'une façon totalement libre, et cependant plus ordonnée qu'à l'accoutumée. La coupe plus courte semblait aller bien mieux avec l'ondulation naturelle de ses cheveux, et il ne la reconnut presque pas au début. Mais après avoir louché sur elle un moment, il pouvait affirmer grâce au nez, aux formes du visage, et à la façon dont elle souriait que c'était bien elle. Elle portait des lunettes noires pour se protéger de l'éclat du soleil grec, et avait l'air assez contente, profitant du voyage dans les îles grecques avec sa famille. Harry retint sa respiration un moment et pensa, 'j'espère juste qu'ils sont en sûreté'. Et si Voldemort essayait de s'en prendre à elle pendant qu'elle voyage ?
Harry avait mentionné à Sirius qu'il craignait que Voldemort essaye de le contraindre à obéir en s'en prenant à Ron et à Hermione. Sirius était d'accord sur ce danger, mais il avait pris une attitude attentiste et avait promit de les surveiller chacun, discrètement, durant les vacances d'été.
D'un coup, il releva la tête, surpris, comme la chouette de Ron, Coquecigrue, rentra avec une lettre. La chouette de Ron était très petite et pouvait être prise dans la paume de la main, et elle était aussi très excitable, mais cependant pas terriblement utile en tant que chouette postale, parce qu'il ne pouvait pas prendre quoique ce soit de vraiment gros. Coq voleta frénétiquement dans la pièce pendant une minute, pendant que Harry essayait de l'attraper et de prendre la lettre qu'elle devait délivrer. Quand il eut finalement la lettre dans sa main, il s'assit sur le lit et commença à la lire.
Cher Harry
Bien, félicitations pour ton poste de préfet. Hermione m'a écrit et me l'a dit. Peux-tu croire que Malfoy a été choisi aussi ? Il va être encore pire que l'insupportable bâtard qu'il était, si c'est possible
Savais-tu que Hermione va rendre visite à Viktor ? Et qu'il va jouer pour les Cannons ? Je me sens comme en prison on ne va jamais nulle part. Ce voyage en Egypte il y a une paire d'années était un concours que nous avions gagné. Et maintenant, on n'a même plus l'excuse d'aller en Roumanie ou en Egypte pour rendre visite à Charlie ou à Bill parce qu'ils prennent quelques vacances et restent ici pour un moment. Dumblemore a pensé que c'était une bonne idée. Et pendant ce temps là, ELLE, ELLE croise autour des îles grecques et va rendre visite à un sorcier qui vient juste d'être diplômé d'une école où ils ENSEIGNENT la magie noire !
En tous cas, Sirius a dit qu'il viendrait te chercher à la fin de l'été et qu'il t'amènerait ici avec le Magicobus. Ensuite, nous pourrons aller faire les courses en partant d'ici via le réseau de cheminette. Papa va obtenir une voiture du ministère pour nous amener au train le premier septembre. Je ne peux pas croire que tu doives rester avec les moldus jusque là ! Mais Dumblemore dit que c'est aussi pour le mieux.
Je n'ai pas de nouvelles d'Hagrid, et toi ? Je ne suis pas sûr de vouloir qu'il trouve sa mère et les autres géants. Je me contenterais bien qu'ils restent dans leurs montagnes et qu'ils ne soient pas du tout impliqués dans une guerre de sorcier. Comment va ta cicatrice ? Pas de douleurs j'espère. Ecris-moi et dis moi ce que tu veux pour ton anniversaire. Rendez-vous en août
Ron
Harry posa les lettres et mis la photo sur un support sur une étagère. Il donna à Coquecigrue un peu à manger et la renvoya. Il était tôt le matin, et il devait s'habiller et descendre dans le jardin pour se mettre au travail. C'était très satisfaisant quelque part de voir la manière dont le paysage du jardin évoluait. Harry aurait pu être assez heureux d'avoir un travail comme celui-ci, s'il n'avait jamais découvert qu'il était un sorcier. Il essayait d'imaginer sa vie de moldu, complètement ignorant du monde de la magie… Mais il ne pouvait pas. Sa vie était si différente maintenant de ce qu'elle était avant son onzième anniversaire, c'était comme si ces années avant de découvrir la magie avaient été vécues par quelqu'un d'autre.
Après avoir pris un petit déjeuner rapide, Harry sortit dans le jardin. Il était très tôt, aussi personne ne s'était encore montré, et Harry avait commencé à déplacer les rochers. Après une demie-heure, Dick arriva, remontant le chemin depuis la rue, seul. Harry le regarda surpris.
« Bonjour Harry »
« Bonjour Dick. Où sont tous les autres ? »
Dick avait l'air d'avoir environ soixante ans, mais Harry essayait juste de deviner. Sa peau était aussi brune et tannée que ce que l'on pouvait attendre d'un jardinier, avec des cheveux argentés jetés en arrière de son visage et de gentils yeux bleus. Harry pensait parfois à Dumblemore quand il le regardait. Dick mis sa main sur son menton maintenant, et regarda comme s'il rechignait à annoncer de mauvaises nouvelles
« Bien le fait est que nous avons trouvé un autre job, et qu'ils payent le double pour ça, pour le faire plus vite. De plus, ta tante a…bien, heu, rendu mes hommes allergiques à l'idée de travailler ici plus longtemps. » Il s'arrêta et regarda le jardin incomplet. « Mais nous avons un contrat, alors je reste ici et continue ce boulot, et quelques fois par jour, j'irai voir mes hommes sur l'autre chantier. Tu veux toujours m'aider Harry ? »
Harry lui sourit et opina du chef « Bien sûr. Ça me plaît bien.
Dick soupira, et eu l'air d'avoir son âge pour une fois. « Certains ont le droit de le faire pour leur plaisir, d'autres doivent le faire pour vivre. »
Harry rougit, pensant à tout l'or dans sa voute à la banque des sorciers, la Gringotts. Ron aussi était susceptible concernant l'argent, et il avait été énervé après Harry qui ne lui avait pas dit que l'or de farfadet avec lequel il l'avait remboursé avait disparu le jour suivant, l'or de farfadet n'étant apparemment pas permanent.
Ainsi, lui et Dick se mirent au travail dans le jardin, et les choses ralentirent considérablement. Harry n'avait pas changé d'avis toutefois, il n'aimait pas particulièrement travailler dans la foule. Après qu'ils aient été juste tout les deux pour plusieurs jours, on aurait dit qu'il en avait toujours été ainsi. C'était très confortable de travailler avec Dick, ce n'était pas un grand bavard. Ils avaient mangé ensemble au soleil, ensuite Dick s'était étendu contre une pile de sacs de terreau pour une petite sieste. Harry enleva son T-shirt et s'allongea aussi , se chauffant au soleil. Lorsqu'il fut l'heure de se remettre au travail, Harry remit son T-shirt et pris les déchets du petit déjeuner pour les ramener à l'intérieur. Comme il allait rentrer dans la cuisine, il entendit une fois sifflante dire « Les rochers vont tomber. Les rochers vont tomber. Les rochers vont tomber… »
Haary regarda autour de lui, perplexe. Il y avait une pile de rochers dans le coin du jardin, attendant d'être utilisés pour la mare artificielle. Harry parcouru le jardin du regard, recherchant le serpent auquel il avait parlé plus tôt. Il ne pouvait pas le voir. Se disant « Hmm », il porta la poubelle dans la cuisine. Comme il revenait dehors, Dick s'en était allé près de la pile de rochers pour choisir un petit arbuste avec un sac autour des racines pour le planter près de la porte de derrière.
Harry devait être à bien cinquante pieds de là quand cela arriva. Il n'y avait rien qui puisse être fait. Les rochers tombèrent en s'entrechoquant, frappant Dick sur son côté et lui brisant la jambe gauche. Harry couru en évitant les obstacles sur son chemin pour essayer de l'atteindre. Dick était au sol avec une énorme tas de pierres sur lui, la sueur coulant sur son visage, ayant l'air de vouloir pleurer et se retenant. Harry arriva auprès de lui se rappelant qu'il s'était cassé la jambe durant le Tournoi des Trois Sorciers. Et une autre fois, on avait dû faire repousser tous les os de son bras après un match de Quidditch. Mais il n'avait pas accès à la médecine magique ici, pas même à assez de magie pour aider son ami à se sortir de ce tas de pierres. Harry se sentait comme en transe comme il travaillait rapidement pour enlever un par un tous les rochers du pauvre Dick qui avait l'air blême sous son bronzage, mordant ses lèvres et respirant avec un son rauque. Il y a encore deux semaines, Harry aurait eu des problèmes pour déplacer le moindre de ces rochers qu'il jetait pratiquement sur le côté maintenant, sans faire attention où elles tombaient (un bon nombre de plantes soigneusement placées étaient écrasées et devraient être remplacées). Pendant qu'il procédait, il cria à sa tante et à son cousin d'appeler une ambulance. Ils apparurent finalement à la porte de la cuisine alors que Harry achevait d'enlever les dernières pierres du corps de Dick.
Harry tint la main de Dick pendant que les ambulanciers maintenaient sa jambe et le faisait rouler dans un brancard afin qu'ils puissent le mettre dans l'ambulance. Il regarda l'ambulance s'éloigner, essayant de ne pas se sentir responsable, mais c'était difficile. Il avait entendu l'avertissement, mais il n'avait rien fait, il l'avait ignoré. Il était sûr d'avoir entendu une voix de serpent, le même serpent auquel il avait parlé auparavant. Il n'entendit pratiquemment pas sa tante se plaindre amèrement sur le travail qui ne se ferait pas, et fulminer au sujet des plantes. Harry était sonné. Il se deplaçait un peu hébété, l'ignorant au début, puis lui faisant face comme un roc, et il dit « Je le ferai ». Elle le regarda de ces yeux malicieux, mis-clos, qui se demandaient ce qu'il allait faire. « Si vous me payez, » ajouta-t-il. Il essayait de trouver un montant que sa tante ne pourrait lui refuser (il ne devait pas se montrer trop gourmand). « Cinq livres par jour », dit-il, se dressant de toute la hauteur de ses cinq pieds six pouces, la regardant dans les yeux. Il était aussi grand qu'elle maintenant.
Elle rétrécit encore plus ses yeux, cherchant une prise, mais c'était un montant suffisamment bas pour qu'elle ne puisse pas le discuter. Elle acquiesça et retourna à la maison, laissant Harry regarder impuissament autour jardin, se sentant seul et coupable. Il balaya rapidement de ses yeux tout le jardin, mais il ne vit pas le serpent, alors il essaya de l'appeler doucement « Par ici serpent, par ici.. », mais cela ressemblait à de l'anglais et il ne parlait pas fourchelang. Il ne doit pas être dans les environ, pensa-t-il. Il travailla seul le reste de l'après-midi, empilant les rochers dans un coin, plus soigneusement, et évaluant les dégats causés par ceux qu'il avait jeté en les enlevant de Dick.
Il reçut cinq livres de sa tante à la fin de la journée, se faisant lui-même un sandwich pour diner et se metant au lit tôt, endolori de partout. Maintenant, chaque jour, il se levait avec le soleil, se douchait, s'habillait, et allait dans le jardin continuer son travail solitaire. Quelques jours après que Dick se soit cassé la jambe, Harry prenait le soleil après son déjeuner lorsqu'il entendit une voix sifflante près de lui.
« Comment va ton ami ? Pourquoi ne lui as-tu rien dit à propos des rochers ? »
Harry regarda alentours, puis il vit le serpent à ses pieds. Il mesurait environ vingt pouces, et était vert clair, avec des yeux brillants et une pupille verticale, comme celle d'un chat. « Il va s'en tirer. Je…Je ne sais pas pourquoi je ne le lui ai pas dit. Je n'ai pas réalisé que…que.. »
« Que les serpents ont le Don ? » siffla-t-il doucement. Harry fit oui de la tête. La matière qu'il aimait le moins à l'école était les potions, parce qu'il ne pouvait pas supporter le professeur Rogue. Mais au moins, il sentait que les potions pouvaient être utiles, qu'il apprenait quelque chose d'intéressant. Il pensait que les cours les moins utiles étaient ceux de divination. Le professeur Trelawney semblait prendre plaisir à prédire à chaque cours la mort imminente de Harry. Selon elle, il aurait déjà dû mourir des douzaines de fois. Harry n'avait jamais rien vu en regardant dans une boule de cristal ou dans les feuilles de thé au fond d'une tasse, et il avait tendance à maquiller ses résultats quand il faisait ses diagrammes stellaires.
Maintenant, Harry était toutefois confronté à la possibilité que le serpent dise la vérité. Et comme très, très peu d'humains pouvaient comprendre le langage des serpents, qui serait en position de savoir que les serpents peuvent prédire le futur ? Mais s'il ne l'avait pas cru, il était aussi désolé que possible à cause de cela.
« Si tu as le Don », lui dit Harry, « dis-moi : arrêtera-t-on Voldemort ? »
« Qui ? » siffla le serpent. « Tu ne comprends pas. Je ne peux voir qu'à quelques minutes, et seulement pour ce qui est autour de moi. Je ne peux pas prédire ce qui va arriver dans longtemps. Et je n'ai que des fragments du futur. Plus un serpent est gros, et plus il peut voir loin dans le futur, et dans l'espace. ».
Harry eut une pensée soudaine « Voudrais-tu bien venir avec moi à l'école en septembre ? C'est dans le nord, et il fait froid, mais je pourrais,... je pourrais… ». Harry pataugeait, puis il eut une idée « Je pourrais te porter enroulé autour de mon bras pour que tu profites de la chaleur de mon corps ! Tu pourrais être mon serpent familier ! »
Il le regarda. « Qu'est qu'un serpent familier ? Je ne comprends pas .»
« Hé bien, » dit Harry, « les humains choisissent parfois des animaux pour en prendre soin, ils leur donnent des noms et les amènent vivrent avec eux dans leur maison. Ce sont des animaux familier. »
Le serpent lui répondit « Je ne suis pas un animal domestique. Si je viens avec toi, ce sera mon choix, et non le tien. Qu'est-ce qu'un nom ? »
« Bien », dit encore Harry, « mon nom est Harry Potter. C'est de cette manière dont m'appellent les gens.. » Il se tut, incapable d'exprimer le concept de nom en mots clairs.
« Je croyais que tu étais appelé 'bon à rien' » dit le serpent. Harry réalisa qu'il avait du entendre sa tante s'adresser à lui.
« Non, non, ce n'est pas pareil que mon nom. C'est ce qu'on appelle une insulte. C'est pour être méchant. Voyons, tu as prédit le futur, et je ne t'ai pas cru, alors, je vais t'appeler…Cassandre. »
« Pourquoi ?»
« Parce qu'il y avait une voyante de la mythologie grecque appelée Cassandre, qui pouvait tout prédire du futur, mais qui avait été maudite de telle façon que personne ne la croyait.» Le serpent ne répondit pas, Harry se demandait s'il avait compris ce qu'il lui avait dit. « Mais Cassandre est un petit peu long à dire tout le temps, je t'appellerai donc Sandy pour faire court. »
« Pour faire court quoi ? »
Harry commençait à s'impatienter avec le serpent. Ce n'est pas parce que l'on peut parler aux serpents que l'on peut vraiment avoir une conversation avec eux. « Pour faire un surnom. Un surnom, c'est comme une version raccoucie du nom.»
« Quel est ton surnom ? »
« Je suppose que c'est Harry », dit-il, n'y ayant jamais pensé auparavant. Il n'avait jamais vu son certificat de naissance. Est-ce que son vrai nom était Harold ? ou Harrison ? Ou bien son nom était tout simplement Harry. Il n'en avait aucune idée.
« Mais c'est ton nom. »
« Je sais. » Maintenant Harry était las d'expliquer à un serpent des concepts que tout humain saisissait. Il voulait se remettre au travail. Il remit son T-shirt, frissonant, quelques nuages étaient passés devant le soleil.
« Harry Potter », dit soudain le serpent.
« Oui Sandy », répondit Harry, essayant son nouveau nom.
« Je veux essayer ton bras. »
« Quoi ?»
« Le soleil est caché. J'ai froid. Tu as parlé de me porter sur ton bras. J'ai très froid. »
Il le prit, appréciant le contact de sa peau douce, et l'enroula délicatement deux fois autour du haut de son bras gauche. Le serpent ajusta sa queue et posa son menton dessus, émettant un soupir audible. Harry sourit. Il ne pesait pas plus de quelques onces, pas étonnant, pensa-t-il, qu'il ne puisse voir qu'à une courte distance dans le futur.
Harry travailla le reste de la journée avec lui enroulé autour de son bras, et ils parlèrent souvent. Il essayait de parler simplement et clairement pour lui, comme s'il était un petit peu simple, mais en essayant de ne pas être insultant. Il ne voulait pas qu'il soit confu avec des concepts humains dont il n'avait jamais entendu parler. Sandy semblait essayer de lui parler simplement aussi, comme s'il n'était pas assez intelligent pour comprendre autrement. Alors qu'il avait des problèmes pour soulever un rocher très lourd (pas un de ceux qui étaient tombés sur Dick), Sandy lui dit qu'elle avait entendu les autres ouvriers se dire les uns aux autres de soulever avec leurs jambes.
Harry regarda ses jambes, qui étaient encore assez fines, mêmes si au moins elles étaient bronzées maintenant. « Je ne peux pas. » dit-il « Elles ne sont pas assez fortes. ».
« Fortifie-les » dit-elle simplement. Harry y pensa. Oui, il pourrait le faire en courant. Cela rendrait ses jambes plus fortes.
Mais il était bien trop épuisé pour aller courir à la fin de la journée, il n'avait besoin que de manger et de dormir. Alors il décida que la première chose qu'il ferait le lendemain, ce serait d'aller courir, avant de commencer le travail au jardin. Il décida aussi qu'il savait ce qu'il voulait pour son anniversaire : un livre sur la magie utilisant les serpents. Il avait entendu que de la très puissante magie noire pouvait être faite avec des serpents. Peut-être qu'il y aurait certaines choses qu'il pourrait faire sans que ce soit de la magie noire. Il demanderait à Sirius.
Il alla au lit ce soir là avec le sentiment que ce n'était finalement pas un si mauvais été après tout. Il avait passé l'année précédente à devenir plus fort en magie, pour le Tournoi, et maintenant, il devenait plus fort physiquement et utilisait une de ses capacités les plus secrètes. Et si cela pouvait l'aider à se battre contre Voldemort, peut être qu'il devrait apprendre un peu de magie noire. Voldemort ne s'y attendrait pas, pas plus qu'à ce qu'il ait un serpent…
Harry prit la photo d'Hermione et de ses parents et la regarda un peu au lit, avant de s'endormir. Je ne vais pas te laisser arriver quoique ce soit, pensa-t-il déterminé. Ni à Ron. Voldemort devra d'abord nous affronter Sandy et moi pour vous atteindre.
* * * * *
