Voici enfin le troisième chapitre. Merci aux correcteurs qui m'ont relu. Allez, si demain soir je n'ai plus de repassage, je mets une dernière patte au quatrième pour le vérifier une dernière fois avant de le sortir jeudi ( cent fois sur le métier …)

Bonne lecture à vous

Harry Potter and the Psychic Serpent

Chapitre trois

Les invités

Il ne se passa rien la semaine suivante. Harry et Dudley se levaient tôt tous les matins pour aller courir, et Harry passait le reste de la journée à travailler dans le jardin, portant souvent Sandy, et lui parlant. Le soir, il lisait ses nouveaux livres ou faisait ses devoirs de vacances. Il avait pris l'habitude de rentrer avec Sandy la nuit, il dormait même avec elle sur son bras maintenant. Et quand elle n'était pas sur son bras, il le trouvait étrangement léger.

La première fois qu'il l'avait amené dans sa chambre, elle avait été assez effrayée à la vue d'Hedwige.

« M'as-tu amené ici pour me tuer ? » demanda-t-elle. Harry la regarda.

« Non, c'est ma chouette domestique, Hedwige. Elle distribue le courrier. Elle peut trouver n'importe quelle personne partout dans le monde et lui délivrer une lettre, même si je ne sais pas où elle se trouve. Toutes les chouettes postales le peuvent. »

« Impressionnant, » siffla Sandy, visiblement pas convaincue. « alors, tu as déjà un animal familier ». Elle avait l'air quelque peu blessée.

« Hé bien Hedwige me rend des services, et je prends soin d'elle et la nourrit. Donc, je dirais qu'elle est plus comme une servante que comme un animal familier. » Il lui vint soudain à l'esprit que ce n'était pas un arrangement si différent que celui avec les elfes de maison, qui, comme insistait Hermione, étaient injustement asservis. « Je croyais que tu ne voulais pas être mon animal familier. »

« C'est vrai. Pas plus que je n'ai envie d'être un serviteur. Alors que suis-je ? »

Harry la regarda pensivement. « Pourquoi pas ma camarade de chambre ? »

« Qu'est-ce qu'un camarade de chambre ? »

« C'est juste un terme pour les gens qui partagent les mêmes logements. Ils sont habituellement amis. »

« Pourquoi pas ami ? »

« Quoi donc ? »

« Pourquoi as-tu d'abord suggéré camarade de chambre, au lieu d'ami ? »

« Je…Je ne sais pas. Es-tu mon amie Sandy ? J'aimerais cela . »

« Oui. Je suis ton amie, Harry Potter .»

* * * *

Environ une semaine et demie après son anniversaire, Harry était en train de se préparer à monter à l'étage après dîner quand la sonnette retentit. Sans réfléchir, Harry lança « J'y vais », et il alla ouvrir la porte.

C'était Rogue.

Sur le coup Harry cria et eut un mouvement de recul. Rogue était la dernière personne qu'il se serait attendu à voir à Privet Drive. Il avait essayé de s'habiller comme un moldu, quelque chose que Harry ne l'avait jamais vu faire. Mais ces vêtements étaient quelque peu décalés à Surrey (à l'exception de ce colonel excentrique habitant deux rues plus loin). Il était vêtu comme quelqu'un faisant un safari en Afrique, depuis ses bottes de brousse jusqu'à son casque avec une moustiquaire. Il avait même une machette pendant à sa ceinture, bien que Harry nota un étui à baguette de l'autre côté. Là où ses genoux apparaissaient entre son short kaki et ses chaussettes, il était pâle comme un mort, trahissant le fait qu'il n'avait jamais fait de safari de sa vie. Ses cheveux noirs et ternes étaient tirés en arrière en une queue de cheval sous le casque. Harry le fixait avec incrédulité.

« Heureux de vous voir aussi, Potter », grogna-t-il. Harry recula abruptement comme Rogue avançait, regardant suspicieusement, comme s'il s'attendait à un piège de l'installation électrique du plafond ou de la composition florale sur la table de l'entrée. Un gros chien noir le suivait, et Harry soupira avec soulagement.

« Sirius ! Merci mon Dieu ! ». Mais son parrain ne se transforma pas en humain, il sentit aussi suspicieusement le hall, puis fit un signe de la tête à Rogue, qui ressortit et appela d'autres personnes qui s'étaient tenues juste en dehors du cercle de lumière  qui se répandait dans la nuit depuis l'entrée.

Les gens rentrèrent. C'étaient Hermione et ses parents. Harry était aussi choqué que lorsqu'il avait vu Rogue. « Hermione » fut tout ce qu'il put dire. Toute la famille Granger avait l'air d'être sonnée. Ils titubaient tous sous le poids de leurs bagages, qu'ils avaient probablement traînés depuis l'Angleterre jusqu'aux îles grecques et à la Bulgarie. Il pensait que Hermione avait l'air tout particulièrement épuisée, bien qu'il ne puisse voir ses yeux, car elle avait des lunettes noires. Elle portait des shorts en jean qui s'arrêtaient juste au-dessus du genou. Un grand T-shirt blanc avec un grand drapeau grec bleu et blanc dessus était coincé dans son short, et à ses pieds elle avait des chaussures de randonnée. Ils avaient tous l'air un peu poussiéreux, comme s'ils étaient venus de Bulgarie à pied.

Harry les introduit dans le salon et referma la porte d'entrée. Dudley et ses parents se tenaient maintenant dans le hall, incrédules, fixant cette drôle d'équipe qui avait envahi leur maison.

« Viens voir ici, maintenant.. » commença l'oncle de Harry quand il entra dans le salon avec tante Pétunia et Dudley qui le suivaient de près. Soudain, Sirius se changea et reprit sa forme humaine, et tante Pétunia se tapit derrière son mari et hurla. Sirius brossa un peu de poussière de sa robe noire et recoiffa ses cheveux noirs en arrière.

« Permettez-moi de me présenter », dit-il, tendant sa main à Vernon Dursley, « Je suis Sirius Black, le parrain de Harry. Nous nous rencontrons enfin. »

Vernon Dursley se recroquevilla contre sa femme, refusant de toucher la main tendue de sirius. Soudain, Dudley fit un pas en avant et lui prit la main, disant d'une voix sûre « Dudley Dursley », et il serra fermement la main de Sirius. Sirius sourit à Dudley et Harry lui adressa un signe de la tête appréciatif. Il nota ensuite que Dudley regardait Hermione.

« Nous sommes désolés d'arriver ainsi à l'improviste, mais c'est un cas d'urgence. Pendant que les Granger étaient en Bulgarie, il y a eu une tentative d'enlèvement. Des mages noirs ont essayé de kidnapper Hermione. » Choqué, Harry regarda Hermione, elle était assise, le visage fermé, portant encore ses lunettes noires. « Viktor Krum a réussi à contrecarrer l'enlèvement, mais pas avant qu'Hermione ne les ait entendu parler d'ordres reçus de quelqu'un nommé Lucius .» Il fit une pause, et laissa tomber « Je crois que nous savons tous qui c'est. »

Les Dursley secouèrent bêtement leur tête, n'ayant aucune idée de ce dont parlait Sirius, se contentant de souhaiter que lui et les autres partent. La mère d'Hermione s'assit à côté d'elle, et mit son bras autour d'elle, essayant de lui faire mettre sa tête sur son épaule. Hermione n'en voulu pas, se leva, refusant d'être prise en pitié.

« J'étais en train de voyager avec les Granger entre la Grèce et la Bulgarie, mais je devais rencontrer le professeur Rogue quand l'enlèvement s'est produit. Nous avons parlé au directeur de Poudlard, qui a pensé que ce serait l'endroit le plus sûr pour Hermione d'ici à la rentrée. Ses parents vont passer dans la clandestinité pour leur protection, des dispositions ont déjà été prises ». Cela semblait lugubre aux Granger.

« Nous…Nous pouvons vous faire un chèque. Pour la chambre d'Hermione et sa pension pour le reste de l'été. » dit la mère d'Hermione aux Dursley. Harry vit les yeux de sa tante s'allumer. Tante Pétunia refusait rarement l'argent, et les Granger avaient l'air assez normaux, mis à part le fait de voyager en compagnie de Sirius et de Rogue.

« Peut-elle rester ? » demanda Sirius aux Dursley. Ils avaient l'air d'avoir peur de refuser. Vernon Dursley fit un petit oui de la tête, et Mr. Granger sortit son chéquier et commença à écrire un chèque. Il le tendit à l'oncle de Harry, qui ouvrit tout grand ses yeux et sembla soudain se réveiller.

« Harry ! » aboya-t-il, « Monte les bagages de ton amie dans la chambre d'amis ! ». Il arracha pratiquement le chèque des mains de Mr. Granger, qui eut l'air décontenancé. Harry prit les sacs d'Hermione et dit « Ta chambre est à l'étage. » Elle acquiesça et le suivit dans le couloir. Sirius s'était à nouveau changé en chien, faisant à nouveau crier tante Pétunia. Rogue et les Granger sortirent dans le hall avec un gros chien noir.

« Merci , Mrs et Mr Dursley » dit Rogue d'une voix huileuse, comme si parler à des moldus lui répugnait. « Nous allons partir maintenant. ».

Après avoir fermé la porte d'entrée, Harry et Hermione montèrent les escaliers. Elle se tenait encore la tête droite, stoïque. Harry posa les sacs pour ouvrir la porte, puis avança la main et alluma la lumière, la laissant entrer en premier. Il la suivit dedans, posant ses bagages sur le lit, puis il attendit, la regardant attentivement. La pièce était très silencieuse.

Soudain Hermione chuchota « Ferme la porte. »

Harry la ferma, et immédiatement, Hermione enleva ses lunettes noires, révélant des yeux rouges à force d'avoir pleuré. « Oh, Harry ! ». Elle vint contre Harry et lança ses bras autour de sa taille, sanglotant sur son torse. Harry mit lentement ses bras autour d'elle, sa joue sur le dessus de sa tête (il était surpris de constater qu'il la dépassait maintenant de plusieurs pouces, alors qu'ils avaient la même taille avant), et il remonta sa main pour lui caresser les cheveux, surpris par la douce texture de ses boucles. Elle l'avait embrassé pour la dernière fois sur la plate-forme du train, à la gare de King's Cross, et lui avait donné un bisous sur la joue qui l'avait surpris. Elle n'avait jamais fait cela auparavant. Mais ceci n'était comme une brève accolade d'au revoir, ils ne s'étaient jamais tenus de cette façon pendant qu'elle pleurait sur son torse. Il restèrent ainsi pour ce qui sembla être un très long moment, ensuite quand elle eut laissé sa tête contre lui un certain temps et arrêté de pleurer, il souleva sa tête pour voir son visage, et déposa doucement un baiser sur son front.

« Tu es fatiguée. Prends du repos. »

Il rejoint la porte et l'ouvrit. Pour lui, elle avait l'air d'une biche surprise par des phares.

« Bonne nuit, Hermione. »

« Bonne nuit Harry »

Harry ferma doucement la porte, trouvant Dudley dans le couloir, l'air interrogatif. Harry secoua sa tête fermement. « Elle a besoin de repos. » Dudley acquiesça et rejoint sa chambre. Harry alla dans la sienne et ferma la porte. Il se déshabilla pour aller au lit, mais avant de s'allonger, il alla à l'étagère au-dessus de son bureau et prit la photo d'Hermione à Corfou, la prenant jusqu'à son lit et s'asseyant au bord. Ensuite, il l'appuya contre la lampe de sa table de chevet et la regarda pendant une longue minute. Finalement, il enleva ses lunettes et éteignit la lumière.

* * * *

Harry sentit son lit rebondir. Sursautant, il ouvrit ses  yeux. Le soleil était levé, mais depuis peu. Il y avait une pâle lumière grise dehors, et une mince nuance abricot aux limites du ciel. Il loucha au pied de son lit, trouvant Hermione, assise là. Elle portait ce qu'il supposa être un pyjama d'été, avec un short en coton bleu clair et une chemise assortie, un peu déboutonnée, avec un col en V et une poche. Elle était assise avec ses bras autour de ses jambes, le menton posé sur ses genoux, regardant dans le vide. Il se frotta les yeux et chercha ses lunettes à tâtons. Quand il les eut mises, il prit lui même une position assise, le drap découvrant sa poitrine. Elle le regardait étrangement, pensa-t-il.

« Hermione ? » hasarda-t-il, espérant la sortir de sa catatonie. Elle le regardait dans les yeux maintenant.

« Tu as l'air différent. » dit-elle simplement.

« J'ai fait pas mal de travaux manuels cet été », lui dit-il, levant ses mains « Mes mains ont des cals. ». mais il sentit ses yeux sur son torse, pas sur ses mains.

« Ta voix est plus grave aussi. »

« Oui, mais ça n'a pas amélioré mes aptitudes au chant. Maintenant, je dirais que je suis un ténor, mais je pourrais devenir baryton. »

Elle ne dit rien pendant quelques minutes. Harry n'était pas habitué à la voir si silencieuse, elle était habituellement toujours en train de parler, à moins qu'elle n'ait le nez dans un livre. Elle avait positivement jacassé avec lui et Ron pendant leur premier voyage en train pour Poudlard. Ses yeux balayaient la chambre. Il la vit regarder sa photo sur la table de nuit, et il aurait maintenant souhaité l'avoir rangée dans un tiroir ou quelque chose. Ensuite elle sembla regarder Sandy sur son bras, et l'amulette en forme de Basilik qui reposait sur son sternum.

« Tu n'as pas encore rencontré Sandy », décida-t-il de dire, brisant le silence. Il se pencha pour parler au serpent. « Sandy, es-tu réveillée ? »

Sandy leva sa tête. « Je le suis maintenant. »

Il regardait Hermione, qui avait maintenant la bouche grande ouverte. « Tu sais, », disait-elle à présent, « Je ne t'ai entendu parler Fourchelang qu'une seule fois : au club de duel, en deuxième année, quand tu disais au serpent que Malfoy avait invoqué de laisser Justin tranquille, et que tout le monde croyait que tu le poussais. »

« Jusqu'à ce que j'entende Sandy parler dans le jardin, j'avais oublié que je pouvais faire cela. Elle passe beaucoup de temps avec moi maintenant. C'est bien de l'avoir pour parler. »

« C'est bien de parler avec toi aussi, », dit Sandy, « J'ai beaucoup appris sur les humains. »

« Qu'a-t-elle dit ? » Hermione voulait savoir. Parler de Sandy semblait pour elle plus facile que de parler de ce que Harry voulait vraiment qu'elle parle : la tentative d'enlèvement.

Il sourit. « Elle me dit qu'elle aime aussi me parler, et qu'elle a beaucoup appris sur les humains. »

Un instant, il hésita à lui dire que les serpents avaient le Don. Mais il se souvint de ce qu'il avait pensé que pourrait faire Sandy pour lui en cinquième année à l'école, et particulièrement pour les cours de divination, en lui disant ce qui allait arriver dans les prochaines minutes…Hermione considèrerait probablement cela comme de la triche, et indigne d'un préfet, ou plus important encore, indigne de lui, et il décida de le passer sous silence. Il n'avait pas encore décidé s'il allait vraiment le faire. Cela avait des relents de triche, supposait-il.

« Qu'est-ce ? » demanda-t-elle après un silence prolongé, montrant l'amulette. Harry baissa la tête et la saisit. « C'est un cadeau d'anniversaire. De Ginny. »

« Ha », dit Hermione, faisant le lien. Harry pensa que Hermione n'aurait probablement pas choisi de lui offrir une amulette en forme de Basilik, si elle avait été celle qui avait été dans la chambre des secrets, comme Ginny. C'était Hermione qui la première s'était doutée que l'occupant de la chambre des secrets était un basilik, et elle l'avait regardé en utilisant un miroir. Mais cela n'avait pas été une protection suffisante, et elle avait été pétrifiée. Elle était à deux doigts de la mort, dans un coma avec les yeux grand ouverts, dont elle ne sortit que grâce à une potion à base de racine mandragore. Hermione n'avait pas vraiment d'idées romantiques sur les basiliks.

Soudain, elle le transperça du regard. « Est-ce que tu te caches sous ces couvertures pour quelque raison ? Tu dors sans rien ? »

Harry était choqué. « Non, mais…  pas loin. Juste le bas. Pourrais-tu...m'excuser pendant que je m'habille ? Dudley et moi allons courir tous les matins. »

Elle eu un petit sourire forcé. « Slip ou caleçons ? »

« Caleçons »

« Couleur ? »

« Noir. »

« Ca fait très sorcier. Allez, on dirait que tu parles d'un maillot de bain. »

« Hermione, S'il te plaît… »

« Bien, bien, j'y vais ». Elle se leva, et alla à la porte, ayant à nouveau un regard appuyé sur la photo d'elle sur la table de nuit, mais ne dit rien. Quand elle fut sortie, il sortit ses jambes du lit et alla à son armoire pour prendre des vêtements de sport. Il avait pu faire quelques achats avec l'argent qu'il avait gagné en travaillant le jardin, et plus par amour de la simplicité qu'autre chose, il s'était acheté des vêtements virtuellement tous noirs : un short et un maillot de corps noirs pour courir, avec des chaussettes et des chaussures de sport noires, plus des jeans noirs, des pulls à col roulé, des chemises pour porter avec sa robe de classe à l'automne, et aussi quelques sweaters et T-shirts noirs. Il avait même, comme il l'avait dit à Hermione, acheté des caleçons noirs.

Alors qu'il était encore devant son armoire, la porte de sa chambre s'ouvrit encore. C'était Hermione. Elle se tint avec la main sur la poignée de la porte un instant, souriant de l'avoir surpris rien qu'en caleçon.

« Je peux venir courir avec vous deux ? J'ai des affaires pour. Et après ce qui m'est arrivé en Bulgarie…, disons que j'aimerais être en meilleure forme physique pour les fois où je ne peux pas utiliser la magie, tu comprends ? »

Harry n'avait pas bougé de place, refusant de se cacher ou de rougir. « Bien sûr. Retrouve-nous à la porte d'entrée dans cinq minutes. ». Elle acquiesça, ne bougeant pas, et il pouvait encore sentir son regard sur lui. Ils se regardèrent encore pendant une bonne minute avant qu'elle ne reparte. Harry regarda la photo sur sa table de nuit en pensant, bon, soyons bon joueur, je l'ai vue comme ça…

Les trois se retrouvèrent dans le hall d'entrée, Harry avec ses vêtements de sport noirs et Sandy autour de son bras (Dudley s'y était habitué, mais Harry avait évité de laisser son oncle et sa tante voir le serpent), Dudley avec les siens, et Hermione avec une brassière grise, et un cycliste bleu roi très étroit. Dudley la badait du regard, et Harry essayait de ne pas en faire autant. Pour lui, elle n'avait pas l'air de ne pas être en forme, mais si elle voulait venir, cela ne lui posait aucun problème.

Ils prirent tous de l'eau, et Harry conduisit les étirements sur la pelouse de devant après qu'il ait enlevé Sandy de son bras et l'ait caché sous un buisson pour attendre son retour. Hermione n'était pas habituée à cette routine de l'échauffement, mais elle saisit assez vite. Harry essayait de ne pas la regarder plus qu'il n'était absolument nécessaire.

Dudley ne faisait cependant pas un tel effort pour détourner ses yeux, et une fois partis, il sembla se positionner exprès derrière Hermione pour profiter de la vue. Ils firent trois fois l'aller-retour jusqu'au parc, et Hermione ne faillit jamais ni ne sembla faire d'effort.

Après le petit déjeuner, Hermione sortit dans le jardin avec lui pour le regarder travailler. Elle portait simplement un chemisier vert à carreaux, un short en coton et des baskets blanches. Ses boucles brunes étaient encore légèrement humides suite à  la douche, et son bronzage faisait vraiment ressortir le blanc de ses yeux. Harry portait ses habits noirs habituels, un T-shirt sans manches, des shorts, et des chaussures de chantier noires, qu'il avaient prises parce que la coque en acier le protègerait s'il venait à se faire tomber une pierre sur le pied (ce qu'il avait déjà fait plusieurs fois). Elle s'assit contre le mur, dans la même position qu'elle avait prise ce matin dans la chambre : les bras autour des jambes, le menton sur les genoux. Il vint à l'esprit d'Harry qu'elle essayait de se rendre invulnérable à toute attaque, c'était une forteresse assiégée. Il se demandait à quel point l'enlèvement avait dû la traumatiser, et ce que les sbires de Lucius avaient pu lui faire…

Elle le regarda tout le matin, sans mot dire. Il avait l'habitude de porter le lecteur de cassette de Dudley pour faire passer le temps pendant le travail, ou parfois de parler avec Sandy, mais aujourd'hui, il avait laissé son cadeau dedans, et quand Sandy leva la tête et lui parla, il lui répondit doucement « Désolé Sandy. Nous nous parlerons plus tard. Ce n'est pas le bon moment. ». Le serpent accepta sans faire de commentaire, reposant sa tête sur sa queue et se rendormant.

Il prirent le petit déjeuner dans le jardin, et comme il avait coutume de le faire ensuite, Harry enleva son T-shirt et s'allongea dans l'herbe pour prendre le soleil. Comme le soleil l'éblouissait à travers ses paupières, il était vaguement conscient qu'Hermione avait bougé, ensuite, il la sentit s'allonger à côté de lui, a quelques centimètres seulement, et quelques minutes après, les yeux encore fermés, il prononça son nom. Il n'eut pas de réponse au début, alors il le dit à nouveau. Avant qu'il ait eu le temps de dire la deuxième syllabe, elle lui dit assez impatiemment « Je t'ai entendu. »

Il se tût encore une trentaine de secondes, puis il dit : « Désolé, je n'en était pas sûr. Je me demandais juste si tu te sentais prête à en parler. De la Bulgarie. ». Il resta sur le dos, les yeux clos, espérant qu'en n'ayant pas à se regarder, ce serait plus facile pour elle de parler. Elle soupira, comme si elle était sur le point de lui dire qu'il était encore trop tôt, mais au lieu de cela, elle se jeta à l'eau.

« Nous étions sur la place du marché. La mère de Viktor et la mienne étaient allées chercher du pain à la boulangerie, Viktor et mon père étaient en train d'acheter un peu de poulet, et j'étais sensée aller chercher des légumes. Cela semblait assez sûr. L'étal de légumes n'était qu'à quelques mètres de celui du marchand de poulet, et j'allais prendre quelques oignons et poivrons…Mais soudain, je me suis sentie insouciante et vaporeuse, comme si j'étais sous le coup d'un sort d'Imperius. J'ai essayé de me battre, mais il n'y avait rien à faire, on ne me disait pas de faire quoique ce soit que je ne veuilles. Et j'avais décidé que j'avais un besoin urgent d'acheter des légumes, mais j'étais déjà là pour cela. Je me souviens avoir été très confuse, comme si j'attendais des instructions, mais qui ne sont pas venues. »

« Je me souviens prendre un poivron rouge, comme si j'étais en transe, et j'essayais de demander à combien il était, en utilisant une phrase que la mère de Viktor m'avait apprise. Mais quand je l'ai dite, je ne reconnaissais pas ma voix. La femme qui tenait l'étalage m'a dit que je n'avais pas l'air très bien…je l'entendais de très loin… et j'ai pensé peut-être que je n'étais pas sous le coup de l'imperius, peut-être que j'étais juste malade. Je suis dans un pays étranger, j'ai déjà été malade à cause de l'eau ou d'un aliment inhabituel. J'avais quelques médicaments moldus dans mon sac, je pourrais en prendre un pour me sentir mieux. Elle m'a fait faire le tour de son étalage, vers l'intérieur ou elle était assise, et elle était si gentille, elle me donnait juste de petites tapes et me parlait en anglais…et maintenant que j'y pense, elle n'aurait jamais dû me parler en anglais, n'est-ce pas ? Elle n'avait même pas d'accent bulgare.

« Ensuite, je ... je me suis arrêtée. Complètement arrêtée. C'était comme si j'étais une lampe qui avait été éteinte. Je ne me souviens pas avoir entendu d'incantation. Je ne me rappelle pas avoir bu de potion…Rien. Quand .. Quand je suis revenue à moi, il faisait noir dehors, et de l'autre côté, il y avait deux hommes avec des robes de sorcier grises, pointant tous les deux leur baguette sur moi. Je me sentais bien dans ma tête à nouveau, mais je me forçais à avoir l'air un peu déconnectée, comme si je n'y étais pas, parce qu'ils parlaient et je voulais entendre ce qu'ils disaient. La femme qui tenait l'étal de légumes avait disparue. La place du marché était vide. »

« L'un d'eux a dit 'Lucius sera très content'. Ils parlaient anglais. L'autre a dit que l'on s'occupait des quatre autres, trois autres filles de Poudlard, et un garçon moldu qui était encore à son école en juin quand ils l'avaient fait...quoiqu'ils aient fait. Ensuite, ils parlèrent de moi, de ce à quoi je ressemblais, et savoir s'ils devaient faire quelque chose.. un extra.. »

C'était ce qu'il craignait. Ce dut pour lui un grand effort de rester comme il était, les yeux fermés. Après quelques secondes, il dit « Continue ».

Elle prit une grande inspiration et dit « Hé bien, de ce que je sais, ils n'ont pas fait…d'extra. Ensuite, il ont tous les deux pointé leur baguette sur moi au même moment. Je sentais que je ne pouvais pas bouger. Et ils ont tous les deux dit une incantation dont je ne me souviens pas. C'est possible qu'ils m'aient lancé un sortilège de mémoire après cela, cela expliquerait pourquoi je n'arrive pas à me souvenir. Tu sais que d'habitude, il me suffit d'entendre une incantation une seule fois pour m'en souvenir. »

« Je sais » dit doucement Harry.

« Ensuite…j'étais encore arrêtée. Et quand j'ai à  nouveau redémarrée, il faisait jour, j'ai ouvert mes yeux, et j'étais allongé sur le canapé chez Viktor, et il était en train de me soulever et d'appeler mes parents, leur disant que j'étais de retour, que j'allais bien… »

« Mais tu n'en est pas convaincue. »

« Bien ce n'est pas ça, c'est juste que je ne sais pas. J'ai …tout ce temps disparu. Qui sait ? »

Harry chercha sa main, la trouva et enlaça ses doigts dans les siens. Il la sentit serrer sa main presque spasmodiquement, et il la serra en retour. Ils ne parlaient plus,  et quand l'alarme de sa montre retentit, il ouvrit ses yeux et se leva pour travailler comme si rien ne s'était passé. Il laissa la main d'Hermione et mis sa chemise. Il la regarda, encore allongée sur le dos, ses yeux fermés à cause du soleil, les larmes coulant de ses paupières. Il souffrait tellement pour elle, s'il y avait une chose dont elle avait besoin, c'étaient des certitudes.

Soudain, elle s'assit et secoua sa tête impatiemment. Elle essuya ses yeux, rapidement, comme si les larmes étaient simplement dues à une irritation, ensuite, elle se leva vivement et dit « Bien, maintenant. C'est pas le tout que je reste assise et que je te regarde faire tout le travail, n'est-ce pas ? Que veux-tu que je fasse ? »

Harry la regarda, étonné. Allait-elle juste prétendre qu'elle n'avait pas parlé de ce qui s'était produit en Bulgarie, et de ce qui pouvait s'être passé et qu'elle ne savait pas ? Apparemment oui. « Bien, » commença-t-il, hésitant, « nous devons planter ces buissons roses près du mur ici. Ce sont des plantes grimpantes, et au final, elles couvriront les treilles. C'est comme en herbologie, mais sans les bubobulbes à pus qui te font gonfler les mains. »

Hermione rit, c'était un tel soulagement de l'entendre. « Oh cette gaffe ! et les autres lettres ! Tous ces gens qui croyaient Rita Skeeter quand elle disait que je me jouais de toi et de Viktor ! »

Harry dut sourire aussi. « Au fait, », dit-il, « qu'est-il arrivé à Rita Skeeter ? »

Hermione était comme si elle avait en toute simplicité oublié de lui annoncer qu'elle avait gagné au loto. « Oh !Harry ! Rita Skeeter ! Attends d'entendre ça ! »

« Mais j'attends ! » répliqua Harry d'une voix de fausset, en l'imitant. Elle lui lança une motte de terre.

« Ne te moque pas de moi. Quand nous sommes arrivés à  Londres, j'ai pris Rita à la maison avec moi, mais je ne l'ai pas laissée sortir cependant.. J'ai écrit au professeur MacGonagall, et lui ai tout expliqué à son sujet. Etant donné qu'elle est une animagus enregistrée, elle n'est pas très coulante avec ceux qui veulent contourner la loi. Toutefois, elle en a parlé à Dumblemore, et il ont tous les deux transplané chez moi. Papa et maman ne savaient pas quoi penser. MacGonagall a fait comme si c'était toujours comme ça qu'ils annonçaient aux étudiants qu'ils allaient être préfet, en personne. Toutefois, quand papa et maman ont eu quitté la pièce, j'ai enlevé le sortilège d'incassabilité du pot où j'avais mis Rita, et je l'ai laissée sortir. Elle a fait de la résistance pour reprendre forme humaine. Je crois qu'elle pensait que si elle restait sous sa forme de scarabée, MacGonagall et Dumblemore penseraient que je suis une idiote, et laisseraient tomber. Finalement, ils l'ont menacé pour la forcer à se démasquer, tu sais, comme avaient fait Lupin et Sirius sur Queudver, alors elle a décidé d'abandonner, et la seconde suivante Rita était assise dans mon salon, me regardant. Et mon gars, si le regard pouvait tuer… »

« Tu l'as gardée dans un pot pendant deux semaines, juste avec des feuilles à manger. »

« Et elle m'a diffamé, et toi, et Viktor, sans parler de Hagrid. Elle a eu ce qu'elle méritait, et même moins, je trouve. »

Harry essaya de ne pas rire : il pouvait rire de Rita Skeeter maintenant. Pendant le tournoi, il n'y aurait jamais cru. « En tous cas… », l'interrogea-t-il.

« En tous cas, », continua Hermione comme s'il n'avait pas dit les mêmes mots, « MacGonagall a immédiatement commencé sur les raisons pour lesquelles tous les animagi doivent être enregistrés, mais Dumblemore l'a arrêté et a dit que pour un travail discret, avoir un animagus non enregistré de son côté pouvait être très avantageux. »

« Il faisait référence à Sirius, évidemment. »

« Oui, mais il lui faisait aussi une proposition. Il a dit 'Si cela ne vous dérange pas de prendre vos ordres d'une vieil imbécile, j'ai un boulot pour vous.' Elle ne voulait pas être verbalisée, ou même emprisonnée pour une affaire d'animagus illégal, alors elle a écouté ce qu'il avait à dire, et … »

« Et quoi ? Que veut-il lui faire faire ? »

Son visage s'assombrit. « C'est le problème. Je ne sais pas. Il m'a fait sortir de la pièce avec MacGonagall, pour qu'elle garde un œil sur moi et s'assure que je ne trouve pas un moyen d'entendre. Quand nous sommes rentrés dans le salon, ils étaient déjà partis, et ensuite MacGonagall m'a félicitée d'être préfète, m'a dit que je recevrai une lettre officielle, et qu'elle me verrait en automne. »

« Et après ? »

« Et après rien. Elle était partie. Pouf ! »

Harry fronça les sourcils. « Et comment Dumblemore sait-il que Rita Skeeter va bien faire ce qu'il faut ? Qu'elle n'est pas un animagus non-déclaré qui travaille pour Voldemort ? »

« Bien, je pense qu'elle le faisait juste parce cela lui permettait d'obtenir tous ses scoops. C'est un bon moyen d'être une mouche sur un mur, ou plutôt un scarabée. Et je ne sais pas comment Dumblemore sait à qui va sa loyauté. Nous continuons à nous demander pourquoi il a confiance en Rogue, mais cela ne lui a pas sauté au visage. »

«Cependant…»

« Oh, Harry. Tu n'as aucune idée. Rogue était en fait très… gentil quand il est arrivé en Bulgarie. Il avait l'air très préoccupé à mon sujet. Je me serais presque attendue à ce qu'il enlève des points à Griffondor parce que j'avais été assez bête pour me laisser kidnapper. Mais il ne m'en a pas du tout voulu. Cependant, il n'a pas manqué Viktor pour ne pas avoir gardé un œil sur moi… »

« Et pourquoi Sirius a dit que Viktor avait contrecarré l'enlèvement ? On aurait dit que tu avais été ramenée. Comme s'ils t'avaient kidnappée, et puis qu'ils avaient changé d'avis. »

« Oh, Viktor a dit qu'il était en train d'attendre sur la place du marché, devant la boutique de légumes, juste quand les deux sorciers ont pointé leur baguette sur moi. Il a fait très rapidement un sort d'étourdissement sur tous les deux, et ensuite a lancé un sort d'entrave sur tout leur corps et les a laissé là où ils étaient. Il m'a ramené chez ses parents, mais ça a pris jusqu'au matin pour que ce qu'ils m'avaient fait disparaisse. Quand Sirius est arrivé au magasin de légumes, ils étaient déjà partis. »

« Tout du moins, c'est l'histoire de Viktor. »

Elle acquiesça, sérieuse. « En tous cas, c'est son histoire. Ne crois pas que je n'y ai pas déjà pensé Harry. Je veux dire, je passais du bon temps avec Viktor à Sofia, il était… » elle baissa les yeux et rougit, « …en quelque sorte…tu sais, mon premier petit ami… ». Elle évita de le regarder. « Mais je suppose que je … que je n'ai pas pour lui les mêmes sentiments qu'il a pour moi. C'est juste… ». Mais elle se tourna, encore plus rouge, sans finir sa phrase.

« Juste quoi ? » Harry voulut soudain en savoir plus. Hermione le regarda.

« Ce n'est pas ce qui importe. Ce qui importe, c'est que j'ai maintenant un réel problème. »

« Plus que d'être pratiquement enlevée par des sorciers au service de Lucius Malfoy ? »

« Cela pourrait bien être le même problème. Comme tu l'as dit, la version de Viktor sur la façon dont les choses se sont passées, c'est son histoire, et personne ne peut la corroborer. Peut-être qu'ils voulaient dès le début que je sois retrouvée. Peut-être même que je suis victime d'un sortilège, et que je ne le sais même pas. Je ne sais pas comment je suis, mais on ne sait jamais…Le problème dont je parle, c'est comment me débarrasser de Viktor. »

« Tu veux tuer Viktor ? » dit Harry, choqué.

Elle lui lança une autre motte de terre. « Non, idiot…je veux dire, il considère que nous sommes ensemble maintenant. Il va venir à Pré-au-lard quand nous aurons des visites le week-end. Et je ne peux pas rompre avec lui et je ne peux pas rester avec lui ! »

« Quoi ? » bafouilla Harry, confus

« Tu vois, si je romps avec lui, il va être en colère. Je l'ai vu en colère. Et il a été formé à la magie noire, n'oublie pas. J'ai horreur de penser à ce qu'il ferait si je cassais avec lui, et qu'il… s'agitait. Mais je ne peux simplement pas rester avec lui parce que j'ai peur de sa réaction si je romps. Ce serait idiot. Mais si je rompais et que quelqu'un comme Lucius Malfoy voulait l'engager, il serait suffisamment en colère pour ne pas avoir besoin d'être contraint. De plus, comme nous l'avons déjà vu, il n'est pas capable de lutter contre le sort de l'Imperius. Tu m'as dit comment Maugrey, je veux dire Croupton, lui avait lancé ce sort dans le labyrinthe, et il a tourné jusqu'à ce qu'il trouve Cédric et lui lance le Cruciatus. Il a été très facilement manipulé. Et bien que je n'ai aucune preuve, c'est peut-être bien ce qui s'est produit de la même façon en Bulgarie. Au moins, je préfèrerais croire qu'il a fait cela ensorcelé plutôt que volontairement, s'il a coopéré avec les sbires de Lucius. Disons simplement que je ne me sens pas en sécurité et protégée en restant avec Viktor. Ici, je me sens en sécurité. »

« Ici ? ». Harry était mystifié.

Elle le regarda, avec un regard aigu. Tu ne sais pas, n'est-ce pas ? Depuis que tu étais bébé, il y a eu des sorts protégeant ta maison et les blocs alentour. C'est impossible de transplaner ici, ou même d'utiliser un portauloin. Rogue en avait un que nous avons utilisé pour venir à ton village, mais nous sommes arrivés à près d'un mile d'ici.  Je ne suis pas certain que le sort arrive jusque là, mais il a voulu jouer la sécurité. C'est pour cela que nous étions nases quand nous sommes arrivés ici la nuit dernière. Il était tard, je devais traîner ma malle, et Rogue n'avait pas voulu que Sirius lance un sort pour l'alléger. »

Harry était perplexe. « Une fois, les Weasley sont venus en poudre de cheminette. Ils ont pu raccorder temporairement la cheminée du salon au réseau de cheminette, obtenir une autorisation spéciale du ministère. Bien sûr cela n'a pas très bien marché, car la cheminée était condamnée… »

« Mais tu vois, ils ont du obtenir une permission spéciale pour le faire. Il y a aussi plein de détecteurs de magie alentours. Pourquoi crois-tu que Voldemort ou ses mange-mort ne sont pas venus ici pour toi ? »

Le visage de Harry s'allongea. « Je pense que j'ai toujours cru qu'ils étaient repoussés à l'idée de rencontrer les Dursley. » Ils rirent tous les deux et décidèrent de se mettre au travail.

* * * * *

C'était bien d'avoir à nouveau quelqu'un avec qui travailler, après Dick, et Hermione n'avait pas peur de se salir ou de soulever de lourdes charges, bien qu'il essaie de lui épargner le pire. Le restant de semaine, Hermione allait courir avec eux le matin, et travaillait avec Harry dans le jardin le reste de la journée. Après le second jour, Dudley remarqua Hermione à quatre pattes dans le jardin, et il se proposa pour venir les aider. Harry comprenait pourquoi, mais il s'en moquait. Il pouvait vraiment pas blâmer Dudley. Cependant, c'était plus qu'un petit peu dérangeant quand le comportement d'Hermione devint assez…suggestif avec lui. Il ne l'avait jamais vue comme cela. Elle avait pu être assez stupide, quand elle tournait autour de Gilderoy Lockhart, en deuxième année, mais elle n'avait alors que douze ans.

Avec les trois au travail, le jardin fut bientôt fini, et Harry reçut ses cinq dernières livres de sa tante. Maintenant, après la course du matin, il allait dans jardin pour arroser un peu et arracher quelques mauvaises herbes, mais sinon, il avait le reste de la journée libre. Lui et Hermione faisaient quelques devoirs de vacances, assis sur des bancs sous le nouvel arbre, pendant que Dudley était assis à côté, jouant sur sa console portable. Parfois, il laissait Harry ou Hermione l'utiliser quand ils en avaient marre de travailler. Il lui semblait qu'il était assez nécessaire de se pencher par-dessus l'épaule d'Hermione lorsque c'était son tour.

A la fin de la troisième semaine d'août, tante Pétunia était assez irritable pendant le dîner. Elle commencer à marmonner sur sa fatigue, dûe à la cuisine pour une personne supplémentaire, regardant significativement Hermione. Calculant qu'il avait fait tout l'argent qu'il pouvait avec le jardin (et qu'il en avait dépensé la plupart), Harry se sentit obligé de défendre Hermione.

« Elle nettoie elle-même sa chambre et fait elle-même sa lessive. De plus, ses parents vous ont donné un chèque d'un joli montant… »

Mais soudain, Dudley cria véhément à sa mère « Tu laisses Hermione tranquille ! Elle est la plus.. la plus … »

« Dudley ! », s'exclama sa mère, pleine de reproche. Son père le foudroya du regard.

« N'oublie pas, mon garçon ! », grogna-t-il « Elle a peut-être l'air normale, mais c'est une.. une de ces… » postillonna son père.

« Dis-le papa ! Dis-le simplement ! C'est une sorcière ! Une sorcière ! Pourquoi n'en parles-tu pas normalement ? Harry est un sorcier, et Hermione une sorcière, et ils nous appellent Moldus. Ils volent sur des balais et … et ... et au moins elle n'est pas quelque chose commençant G et rimant avec farce ! *» finit-il, regardant significativement sa mère avant de sortir en claquant la porte. [* NDT : B that rhymes with witch]

« Dudley !» s'exclamèrent ses deux parents.

Après que Dudley ait quitté la pièce, elle fut très silencieuse. Harry et Hermione s'adressaient quelques regards furtifs, continuant à manger tranquillement. Le silence était assourdissant. Harry se souvenait avec inconfort de son anniversaire. Qu'était-il arrivé à Dudley dernièrement ? se demandait-il. Ce n'était pas juste l'arrivée d'Hermione, car cela avait duré tout l'été. Oh, bien pensa Harry. Je suppose que tous les garçons de quinze ans se rebellent contre leurs parents d'une certaine façon. Il essayait d'imaginer comment il aurait été s'il avait été élevé par ses propres parents, quelles seraient ses relations avec eux maintenant qu'il était au milieu de son adolescence. C'était peut-être le problème, pensa-t-il. La plupart des adolescents ne savent pas comment c'est de ne pas avoir de parents du tout. Bien que dans le cas de Dudley, Harry ne soit pas sûr qu'il ait eu de la chance de le savoir. Il essaya d'imaginer le scénario que Dudley avait évoqué avant, les parents de Harry vivant et prenant Dudley dans le cas où il serait arrivé quelque chose à Pétunia et Vernon. Il ne pouvait pas plus se l'imaginer que de se rebeller contre des parents qu'il n'avait jamais eu la chance de connaître.

Peut-être parce qu'ils avaient un invité (même si sa tante avait déjà été impolie avec elle), l'oncle et la tante de Harry ne dirent pas un autre mot. Avant qu'ils se soient levés de table, cependant, Hermione parla.

« Ne vous en faites pas pour la vaisselle, Mrs Dursley. Harry et moi la feront. Et je vous préparerai un dîner spécial aussi pour ma dernière soirée ici, pour vous remercier de m'avoir laissée rester ici. J'ai pris un cours avec ce fameux chef à Athènes pendant que nous étions en Grèce en juillet dernier… dites oui, s'il-vous plaît », dit-elle gentiment, en les regardant alternativement. L'oncle de Harry se tortilla inconfortablement, et regarda sa femme.

« D'accord », dit-il, se levant de table. Pétunia Dursley le suivit hors de la pièce, ayant toujours l'air blessée par l'explosion de Dudley. Harry et Hermione nettoyèrent la table. Ils se tenaient ensemble contre l'évier pour laver et sécher les plats. Harry entendit la télévision s'allumer dans le salon.

« Des cours de cuisine pendant les vacances ? Est-ce qu'il t'arrive de ne pas être à l'école ? » lui demanda-t-il. Elle rit et l'aspergea avec un peu d'eau de vaisselle. Il l'aspergea aussi, et cela menaçait de virer à la bataille rangée, mais Sandy (sous la manche de sa chemise, où son oncle et sa tante n'en avaient jamais eu conscience) dit que sa tante allait arriver dans la pièce, alors Harry arrêta abruptement et chuchota à Hermione « Tante Pétunia arrive. »

Elle le regarda intrigué, puis se tourna et regarda par l'embrasure de la porte. Rien ne se produisit. « Es-tu sûr ? » demanda-t-elle.

« Attends une minute » chuchota Harry, essuyant un plat. Hermione compta jusqu'à soixante dans sa tête, et quand elle atteint soixante et un, Tante Pétunia entra dans la cuisine. Elle regarda Harry, presque apeurée.

« Comment savais-tu… »commença-t-elle à chuchoter, mais Tante Pétunia avait d'autres idées en tête.

« Vous deux, vous feriez bien de ne rien casser ! » s'exclama-t-elle d'une voix aigue, ses mains sur ses hanches. Ils la regardèrent, avec de grands yeux, lui assurèrent qu'il feraient attention, et elle se tourna et repartit.

Hermione regardait Harry. Il évita ses yeux, essuyant les plats et les verres, pensant : je dois éviter qu'elle sache que Sandy a le Don…c'est pas passé loin…

Le lendemain, après leur course matinale et la douche, Hermione et Harry étaient assis sous l'arbre dans le jardin pendant que Dudley était assis à proximité, jouant sur son ordinateur portable. Hermione avait pris son carnet de la classe de cuisine grecque et le feuilletait, cherchant les bonnes recettes pour le repas qu'elle avait prévu de faire avant leur départ pour le Terrier. Elle prenait des notes sur un bout de papier quadrillé avec un stylo bic. Cela frappa Harry car c'était la première fois qu'il ne la voyait pas écrire sur un parchemin, en utilisant une plume et une bouteille d'encre.. Parfois, il oubliait qu'elle avait eu une éducation moldue, comme lui.

A un moment, Dudley se leva et rentra pour aller chercher un autre jeu, et Harry s'allongea, considérant l'été avec un sentiment de profonde satisfaction. « Tu sais », dit-il, « avec toi ici, et Dudley qui est amical maintenant, c'est presque comme avoir un frère et une sœur. C'est bien. »

Il fut perplexe de voir une expression de consternation sur le visage d'Hermione. « Une sœur ?» dit-elle doucement. « Une sœur ?», repéta-t-elle. Harry ne savait pas quoi penser. Quand Dudley revint, Hermione ferma son carnet de recette et se levant, disant qu'elle allait lire dedans.

Harry la regarda partir, se demandant ce qu'il avait dit de mal…

Après déjeuner, Dudley dut partir faire les courses pour ses affaires de classe avec ses parents. Comme ils allaient partir, toutefois, l'oncle Vernon regarda soudain Harry et Hermione, un regard perçant, suspicieux. « Je ne sais pas si nous pouvons vous faire confiance, vous tous seuls ici… » commença-t-il à dire. Hermione le regarda brillamment.

« Oh, ne vous en faites pas, Mr Dursley. Nous sommes tous deux préfets. Et nous savons à quel point se serait grave d'enfreindre la loi sur les mineurs, vous savez.. »

Il les regarda à travers la fente de ses yeux. « Ce n'est pas de cela dont je parlais », dit-il à travers ses dents. Harry nota qu'Hermione rougissait sous son bronzage avant de quitter brusquement la pièce. « Toi ! » aboya soudain son Oncle « Que vas-tu faire ? »

« Je comptais aller arracher des mauvaises herbes dans le jardin. Cela devrait prendre un bout de temps il y a des pissenlits partout qui essayent de pousser. » lui dit Harry.

Son oncle ne sembla pas vraiment convaincu. « D'accord », marmonna-t-il, et bientôt les Dursley étaient partis pour acheter à Dudley ses nouveaux livres et uniformes de Smeltings (les vieux auraient été bien trop large après le sport qu'il avait fait).

Harry passa ses habits de travail et alla dans l'abri de jardin chercher une truelle et un tapis pour ses genoux. Hermione apparut à la porte de derrière. « Cela ne te dérange pas si je prends le soleil pendant que tu travailles ? Je n'ai pas pu le faire depuis un petit bout de temps,  et ça risque d'être la dernière fois comme l'été se termine. »

Harry haussa ses épaules. « Bien sûr. Je n'ai pas besoin d'aide pour couper les mauvaises herbes. ». Elle rentra, et Harry choisit un point où commencer, s'agenouillant sur le tapis, enfilant ses gants et commençant à déraciner les pissenlits. (Il n'aimait pas l'idée d'utiliser du désherbant). Peu après, il entendit la porte de la cuisine s'ouvrir et Hermione sortir. Il tournait le dos à la porte, il était penché sur une racine de pissenlit particulièrement ennuyante qui semblait être la source de toutes les mauvaises herbes du jardin. D'un coup, il leva la tête et ouvrit grand ses yeux à la vue d'Hermione.

Elle portait LE bikini. Elle étendit une serviette sur un carré d'herbe et s'assit dessus, ensuite elle pris un tube d'écran solaire pour protéger sa peau. Il essayait de regarder ailleurs, mais il lui semblait toujours la voir dans le coin de son œil. Il ne pouvait pas dire où elle regardait, elle avait ses lunettes noires. S'il avait trouvé que la photo dans sa chambre était incroyable, ce n'était rien comparé à la réalité.

Quand elle eut fini, elle s'allongea sur le dos et sembla fermer ses yeux. Elle avait les bras le long du corps, tout son être semblait luire au soleil, et Harry sentait sa bouche se sécher. Il arracha ses yeux d'elle, les fixant à nouveau sur la racine du pissenlit.

Il essayait de se concentrer sur son travail, mais ce n'était pas facile. Plusieurs fois il arracha de petites fleurs au lieu de mauvaises herbes, et il essayait de les remettre en place l'air de rien, au cas où elle l'aurait regardé. Après un moment, elle s'assit et remonta ses lunettes de soleil sur le dessus de sa tête. « Harry ? Penses-tu que tu pourrais m'aider à mettre un peu de crème solaire dans le dos ? »

Harry la regarda, terrifié « Dans ton dos ? »

Elle acquiesça. « Je ne peux pas y arriver », et cela dit, elle roula sur son ventre et posa sa tête sur ses bras croisés. Harry enleva ses gants de jardinage et marcha précautionneusement vers elle. Il s'agenouilla à son côté et prit le tube de crème, en mis un peu sur sa main, et commença à l'étaler sur la peau de son dos. Il cherchait son souffle comme il procédait, essayant de garder sa respiration calme et mesurée, essayant de ne pas penser à la sensation de sa peau. Ce fut un effort de ne pas laisser échapper un soupir de soulagement quand il eut fini, bien qu'en fait il se sentit énormément soulagé. Il se levait, mais elle dit « J'ai aussi besoin d'aide avec l'arrière de mes jambes. »

Harry regarda ses jambes, commençant à sentir sa tête tourner. Peut-être que je pourrais faire semblant d'avoir mal à ma cicatrice maintenant, pensa-t-il. Cela me sortirait de là. Mais il s'agenouilla obligeamment à côté d'elle, et mit de la crème sur ses jambes. Quand il toucha de ses doigts l'arrière de son genou gauche, elle tressaillit et soupira. Harry arrêta, alarmé.

« Continue », murmura-t-elle

« Ca va ? » s'enquit-il ?

« L'arrière de mes genoux est juste… sensible. »

Il essaya d'appliquer rapidement la crème au reste de ses jambes, essayant d'assombrir son esprit et d'ignorer les sons qu'elle fit lorsqu'il toucha l'arrière de son autre genou, essayant de ne pas la regarder du tout, ou de ne pas traîner sur sa peau…

Il était heureux d'avoir fini, et il retourna à ses mauvaises herbes, mais il y retourna lentement. Le chaud soleil lui donnait l'impression d'être stupide et écervelé, tout comme le soupir d'Hermione, allongée sur sa serviette dans son petit bikini. Il évitait de la regarder, et pourtant il lui semblait qu'il passait beaucoup de temps à le faire.

Finalement, il put ranger ses outils de jardinage, ayant sauvé le jardin des pissenlits une fois de plus. « Je rentre » dit-il quand il eut fermé la remise. Il ouvrit la porte de la cuisine, pour s'échapper dans la maison, mais quand il regarda derrière lui, elle s'était déjà levée et avait enveloppé sa poitrine dans la serviette, portant le tube de crème solaire et le suivant. Ses petites boucles avaient l'air d'avoir été touchées par le soleil, elles aussi, des reflets d'or brillant ici et là au milieu du brun. Dans la cuisine, ils essayèrent tous les deux de prendre une boisson fraîche du réfrigérateur au même moment, et Hermione souffla, très proche de lui quand ils refermèrent la porte. Ses yeux était très proches des siens, le blanc si blanc qu'il semblait teinté de bleu au bord.

« Tu penses toujours à moi comme à une sœur ? » dit-elle murmurant presque. Elle se retourna et partit, ne voyant pas la mâchoire de Harry se décrocher, planté là, pétrifié, essayant de la comprendre.

Il s'assit à la table de la cuisine, entendant la douche s'ouvrit à l'étage, et essayant de ne pas penser à CELA. Il but plusieurs verres d'eau, pour éviter la déshydratation, essayant de ne penser à rien, et n'arrivant qu'à ne penser à elle. Quand elle redescendit, elle portait des jeans et un simple chemisier bleu, ressemblant beaucoup plus à l'Hermione de l'école, à l'exception de la nouvelle coupe et du bronzage foncé. Sa peau luisait, ses cheveux brillaient, et Harry pensa, pourquoi ai-je jamais pensé que Cho Chang était jolie ? Mais soudain, il fut à nouveau dérangé par quelque chose : pourquoi avait-elle flirté avec Dudley ?

Elle s'assit à côté de lui à table, presque avant qu'elle ne soit installée, il se retrouva en train de lâcher « Pourquoi as-tu flirté avec Dudley ? »

Elle sourit et regarda ses mains. « Seulement pour m'assurer qu'il serait un autre allié. Quand Rogue m'as dit que Dumblemore voulait que je vienne ici, j'ai pensé que ce serait une bonne idée de …le rallier à nous. »

Harry acquiesça, et il ne put s'empêcher comme une autre question lui brûlait les lèvres. « Tu réalises que Ron est très jaloux de Krum, n'est-ce pas ? ». Pas que je le sois, dit-il dans sa tête, pas que je le sois, pas que je le sois…

Elle sourit avec une expression de pitié. « Ron est un crétin immature. Ne me comprends pas mal. Je l'adore comme.. » et elle fixa intentionnellement Harry « un frère. Mais s'il est jaloux de Viktor, bien…je ne peux simplement pas croire comment il a agit pour le bal de Noël, même avec le recul. La façon dont il m'a finalement demandé, si on peut appeler cela demander. 'Hermione, tu es une fille…'. Flattée qu'il l'ait noté ! Au moins, toi tu es allé voir la fille qui te plaisait et tu lui a demandé, et ensuite, tu t'es débrouillé pour que Parvati sorte avec toi, et tu t'es arrangé pour que Padma aille avec Ron…Il n'a même pas obtenu lui-même son rendez-vous ! Je ne crois pas qu'il va avoir une petite amie avant longtemps…Il est encore comme un grand bébé, et il ne dira pas ses sentiments… ». Sa voix s'éteignit, comme si cela la bouleversait, mais elle essaya de ne pas y penser.

Soudain, elle le regarda. « Tu crois que tu réessayeras de sortir avec Cho Chang ?»

Harry grimaça. « Tu plaisantes ? Quand j'ai pensé à elle cet été, tout ce que je pouvais voir c'est la façon dont elle pleurait durant le fête à la fin du trimestre, quand nous avons porté un toast à Diggory. Des torrents de larmes, dévalant son visage. Et j'ai même rêvé que j'avais un rendez-vous avec elle, et qu'elle disait des choses du style 'Oh Harry, n'est-ce pas une bonne chose que tu aies fait se tuer Cédric, pour que nous puissions être ici comme cela ?' Alors non. Je ne pense pas que je lui redemanderai de sortir avec moi, jusqu'à ce que cette vague de culpabilité sur Cédric ne passe, ce qui n'arrivera probablement jamais. »

Hermione acquiesça. « Je me demandais si tu ne te convainquais pas toi-même que tu étais responsable. Crois-moi, Harry, personne ne pense à te blâmer, pas même ses parents… »

Il mit sa main sur son bras. « Economise ta salive, Hermione. Je vais me sentir coupable à son sujet pour le reste de ma vie, et c'est tout. Fin de l'histoire. »

Elle avala et mit sa main sur la sienne. « Tu laisses encore cela te dévorer, et après ? ». Il inclina la tête, regardant la table. « Bien, nous devons trouver un moyen pour que tu penses à autre chose, comme m'aider à me débarrasser de Viktor… ou au moins être sûr de ne pas nous laisser seuls ensemble. Je sais ! Tu pourrais sortir avec nous à Pré-au-lard ! »

« Tu veux que je vienne à tes rendez-vous avec Viktor ? ». Il était consterné.

« Hé bien, cela peut sembler bizarre. Ron pourrait venir aussi. Et Ginny. Peut-être Parvati et Lavender, et George et Fred. On pourrait faire un truc en groupe. Il a beaucoup de problèmes à me dire non. Si je lui dis que c'est comme cela que ça doit être, c'est comme cela que ce sera. »

Harry promit de venir, et elle se pencha soudain sur lui et l'embrassa sur la joue, le remerciant. Leurs visages étaient très proches l'un de l'autre. Soudain, Harry se leva, faisant presque tomber sa chaise. « Je...Heu.. dois prendre une douche . Le jardinage...la poussière et la crasse… tu sais. ». Il s'enfuit presque de la pièce en courant, alors qu'il essayait de se convaincre qu'il n'était pas un crétin immature comme Ron pour avoir fait cela.

Comme il passait dans le couloir, les Dursley arrivèrent. Harry leur dit qu'il allait prendre une douche avant de dîner, comme le jardinage était fini, et Dudley dit, « Est-ce que cela signifie que Hermione ne fait rien ? Hermione ! Tu veux jouer à Space Wars sur mon ordinateur ? »

Hermione vint dans le hall d'entrée et sourit chaudement à Dudley. « J'adorerais. »

Ils montèrent tous les trois à l'étage, Hermione et Dudley dans sa chambre, et Harry dans la salle de bain. Se tenant sous le jet, Harry pensa encore à Hermione prenant le soleil en bikini, touchant sa peau pendant qu'il mettait l'écran solaire sur elle…Mais soudain il réalisa que même si Hermione était intéressée par lui (et cela commençait  à  sembler être le cas), si elle était déjà en danger simplement pour être son ami, à quel point le serait-t-elle en étant sa petite amie ? Et il fallait prendre Viktor Krum en considération. Et il y avait Ron… Hermione pensait qu'il était ennuyeux et immature, mais il pouvait devenir un formidable ennemi s'il était en colère que Harry et Hermione soient ensemble…et Harry suspectait qu'il le serait, si cela venait à arriver et à être découvert. Ensuite Harry passerait de deux amis à une petite amie et un autre ennemi mortel…

Harry sortit de la douche et sa tête tournait. Il s'habilla et alla dans la chambre de Dudley, s'assit sur le lit, et regarda Hermione et Dudley devant l'ordinateur, sans rien dire. Il se sentait comme en transe, essayant de faire le tri entre ses sentiments et ses désirs, et essayant de déterminer si l'un d'entre eux valait le coup de mettre sa vie à un niveau de risque plus élevé encore qu'il ne l'était déjà. Il descendit manger lorsqu'il fut l'heure, et il se porta volontaire avec Hermione pour la corvée de nettoyage, afin qu'il puisse lui parler, mais il ne put rien lui dire qui n'ait à voir avec la vaisselle et le séchage. Elle ne parla pas beaucoup non plus, sauf à un moment où elle dit soudain : « Tu sais Harry, je ne t'ai jamais dit à quel point j'étais fière que tu aies résisté à Voldemort. Tant d'adulte n'auraient voulu, ou pu… ». Elle avait l'air de citer la lettre de Sirius aux Dursley (et Sirius avait probablement dit la même chose à Hermione, supposa-t-il. Il eut toutefois l'impression qu'elle pensait à Viktor parmi ceux qui ne voudraient ou ne pourraient.

Ils jouèrent aux échecs dans le salon après la vaisselle, pendant que le reste de la famille regardait une comédie américaine à la télévision, les rires pré-enregistrés remplissant les blancs de la conversation, de façon à ce que personne ne se sente obligé de parler. C'était étrange, maintenant, pensa Harry, de jouer aux échecs et de ne pas avoir de pièces se déplaçant selon leur bon vouloir…

Après qu'il aient fini la partie (Harry gagna, il jouait beaucoup avec Ron, alors il était habitué à  se concentrer fort dessus, mais pas à gagner), ils dirent bonne nuit aux autres et montèrent à l'étage. Dans le couloir, entre leurs deux chambres, Hermione se pencha soudain en avant et l'embrassa à nouveau sur la joue. Harry avala, la regardant terrorisé, ensuite se pencha lui aussi, hésitant, et l'embrassa aussi sur la joue. Elle soupira.

« Je suppose que si tu veux me considérer comme ta sœur… ». sa voix s'éteint en un murmure. Harry lui sourit et chuchota « Trop tard ». Ensuite, il se força à rentrer dans sa chambre, après avoir vu son sourire et une couleur satisfaisante sur ses pommettes, se contraignant à ne pas traverser le petit couloir et à se comporter avec elle d'une manière bien moins fraternelle…

Le jour suivant serait le dernier avant leur départ pour le Terrier. Après la course du matin, Harry, Hermione et Dudley allèrent au magasin acheter les ingrédients dont elle avait besoin pour faire le dîner. Elle voulait leur aide pour tout ramener à la maison. Après le déjeuner, elle vira tout le monde de la cuisine et commença à préparer le repas. Quand il fut presque l'heure, Harry et Dudley sortirent la table et les chaises dans le jardin pour un dîner à la fraîche, suivant les instructions d'Hermione. Quand elle les appela finalement pour le dîner, ils furent sidérés. Elle avait fait un sauté de champignons avec des poivrons rôtis, de la tapenade d'olives, du pesto et du gruyère fondu, une salade verte avec une vinaigrette basalmique, du gigot d'agneau avec des épinards sautés et du risotto aux truffes, et pour le dessert, un gâteau au chocolat avec du café turc, en plus des fruits et du fromage.

C'était de très loin le dîner le plus élégant qu'ils aient jamais mangé. Pétunia et Vernon avaient l'air d'avoir oublié qui l'avait fait et étaient extasiés à chaque bouchée. Dudley était ravi d'être débarrassé du céleri et de la laitue. Et Harry pensa qu'elle devrait enseigner aux elfes de maison de l'école à faire cela…puis il essaya de ne pas rire à l'idée des elfes des maison s'autorisant à apprendre des recettes par la réformatrice folle, Hermione Granger, qui les scandalisait à chaque fois qu'elle appelait leur situation 'esclavage'.

Après le dîner, Harry et Hermione firent encore la vaisselle. Il semblait qu'elle avait utilisé chaque récipient de la cuisine. Quand ils eurent fini, l'obscurité commençait juste à tomber, alors ils allèrent s'asseoir dans le jardin, s'installant sur le banc sous l'arbre. Cela sembla naturel à Harry de passer son bras droit le long du dossier du banc, derrière les épaules d'Hermione, puis de poser légèrement sa main sur son épaule droite, nue, caressant doucement sa peau douce, faisant des cercles avec ses doigts. Hermione pencha sa tête sur son épaule droite, posant son bras gauche sur la jambe de Harry, et il écoutèrent la symphonie des criquets, et regardèrent la teinte rose du ciel virer au bleu nuit. Harry ne savait pas depuis combien de temps ils étaient assis comme cela, quand il la regarda et vit qu'elle le regardait. Il ne pensait à rien qu'il puisse dire. Il ne voulait pas parler, et il espérait que c'était aussi son cas. Ensuite, il sut ce qu'il voulait faire, il le sut plus clairement qu'il n'avait jamais su quoique ce soit auparavant. Leurs lèvres se rapprochèrent petit à petit, il pouvait sentir son souffle chaud, sentant le chocolat et le café, et il sentit ses lèvres commencer à caresser les siennes.

« Un gros chien noir arrive. »

Harry commença à s'écarter d'elle. Sandy avait parlé sous l'ample manche de son T-shirt. Il regarda dans le jardin, à gauche, à droite, par-dessus son épaule. Ensuite il regarda Hermione, qui avait l'air plus qu'un peu ennuyée.

« Qu'y a-t-il ? », dit-elle, avec une voix un peu coupante.

« Sirius arrive. » dit-il simplement, regardant encore alentours, essayant de voir son parrain, se demandant s'il était déjà là et s'il les avait vu. Il enleva son bras d'autour d'elle et croisa ses bras sur sa poitrine. Hermione croisa aussi ses bras, se renfrognant. Il pensait qu'il était possible qu'elle pense que ce soit juste une excuse. Mais, après une minute de plus, des yeux brillants apparurent au coin de l'abri de jardin, et un gros chien noir s'avança doucement vers eux. Hermione regarda Harry encore ennuyée et perplexe.

« Tu continues à faire ça ! »

* * * * *