Harry Potter and the Psychic Serpent

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Merci beaucoup aux correcteurs qui m'aident à sortir les chapitres.  Aujourd'hui, je crois que je viens de passer la moitié du volume de la traduction. Allez, plus que 243 pages et 11.5 chapitres (les derniers sont plus gros que ceux du début...). Bonne lecture...

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Chapitre Six

La réputation d'Hermione

Le matin suivant, ils s'entassèrent dans les voitures du ministère et furent conduits à la gare de King's Cross, à Londres. Un à un, ils traversèrent négligemment la barrière entre les voies neuf et dix pour atteindre le quai neuf trois-quarts, caché grâce à la magie. Harry, Bill et Hermione étaient les seuls qui n'avaient pas encore traversé quand soudain, une grande silhouette apparut de nulle part, marchant les pieds à plat et les épaules courbées.

« Viktor ! » S'exclama Hermione, surprise, essayant d'avoir l'air ravie. Elle lança un regard de côté à Harry et Bill comme pour les supplier de la sauver.

« Hermionamoi, tu es là ! Je suis venu te voir partir… »

« Oh, comme c'est gentil » bégaya-t-elle. « Bien, j'allais juste passer de l'autre côté de la barrière. Je suppose que nous pourrions le faire ensemble. ». Viktor Krum lui prit la main, et ils marchèrent calmement jusqu'à la barrière et disparurent. Ensuite Harry et Bill s'avancèrent ensuite ensemble, Harry tirant sa malle sur un chariot, et portant la cage d'Hedwige dans son autre main.

Ils étaient soudain tous sur le quai où le Poudlard Express attendait, brillant au soleil, beau et majestueux. Le quai grouillait d'étudiants avec leurs robes, tirant des malles, des cages pour chats ou pour chouettes, embrassés et pris dans les bras de leurs parents. Fred et George avaient trouvé leur ami, Lee Jordan, et disparurent dans son compartiment. Harry et Hermione revendiquèrent un compartiment avec Ron et Ginny, tous portant leurs bagages à l'exception d'Hermione, pour qui Viktor Krum s'en chargeait. Ensuite, ils retournèrent tous sur le quai pour dire au revoir à Mrs Weasley et à Bill et Charlie. Mrs Weasley prit Fred et George dans ses bras et les embrassa. George s'en échappa aussi vite que possible (que c'est embarrassant lorsque l'on a dix-sept ans), puis ce fut le tour de Ron, qui du se pencher pas mal pour que sa petite mère puisse atteindre sa joue, puis de Ginny, qui n'eut pas à se pencher autant que Ron. Elle fit de même avec Hermione, et ce fut finalement le tour de Harry.

« Tu ressembles tellement à ton père.. » Commença-t-elle à dire, et Harry vit qu'elle avait la larme à l'œil. « Si seulement tes parents pouvaient te voir, préfet et tout… » Harry se pencha sur elle, la serra dans ses bras, et l'embrassa rapidement pour l'empêcher de dire quoique ce soit de plus. Il sentait lui-même ses larmes poindre. Il avait souvent pensé à ses parents à des moments comme celui-là, mais il n'aimait pas en parler. Quand elle le relâcha, Bill lui serra la main, et Charlie lui donna une tape dans le dos.

« Fais attention. » Lui dit Bill, L'air soudain très sérieux. Harry opina du chef.

Charlie lui sourit. « C'aurait été bien que l'un de mes frères devienne capitaine l'équipe de Quidditch de Griffondor,  suivant mes pas, mais… je ne peux pas vraiment me plaindre si c'est Harry Potter à la place, n'est-ce pas ? »

Harry rigola. « Je vais essayer de faire du bon boulot. »

« Non, tu ne vas pas essayer. Tu vas gagner cette foutue coupe de Quidditch ! »

« Ne te met pas la pression » dit Bill, en donnant à Harry un petit coup de coude dans les côtes. Harry sourit, et retourna dans le train. Hermione était toujours un peu plus loin sur le quai, parlant à Viktor Krum. Harry grimpa dans le train et se tint dans le couloir, regardant les Weasley par la fenêtre et leur faisant au revoir de la main.

« Potter ! »

Il se retourna. Draco Malfoy descendait le couloir vers lui à grandes enjambées, portant une robe encore plus jolie que les plus jolies de la boutique Madame Malkin, que Harry et les jumeaux avaient achetées. Elle doit être faite sur mesure, pensa Harry. Sur la robe de Malfoy, il y avait un badge en argent avec un P dessus, pour préfet. Celui de Harry était encore dans sa malle, avec ses nouvelles robes. Harry croisa ses bras sur sa poitrine et fixa Malfoy. Pour une fois, Crabbe et Goyle n'étaient pas avec lui.

« Que fais-tu ici ? Les préfets sont à l'avant, dans quatre compartiments privés. Tiens-t'en au programme ! Tu es une honte pour les autres préfets ! »

« Pourquoi ? Parce que je ne suis pas assez prétentieux ? Je suis bien là où je suis. »

Ensuite, il sentit les yeux de Malfoy descendre sur son bras. Harry portait encore un des ses T-shirts sans manche, Sandy enroulée sur le haut de son bras. « Qu'as tu fait ? Soulevé des poids ou quelque chose comme cela ? »

« Juste un boulot honnête. »

« Hmm. Du travail manuel. Qu'est ce que ça fait moldu ! » Puis il montra Sandy « C'est quoi ? »

« Tu n'as jamais vu de serpent, Malfoy ? C'est simplement le symbole de ta maison. »

« Je veux dire, c'est on animal de compagnie ? »

« Non, Sandy est mon amie. On ne peut pas avoir de conversations avec un animal de compagnie. » Laissa-t-il tomber.

« Oh, exact, » dit finalement Malfoy. « Fourchelang. Hmm. Tu-sais-qui a son propre serpent, j'ai entendu dire. Nettement plus gros que cette chose chétive, bien sûr… » soudain il s'arrêta et regarda par la fenêtre sur le quai. Ron et Ginny étaient sortis aussi, et ils regardaient pareillement dehors.

« Mince ! » Fut tout ce que dit Ron. Ils étaient tous sans voix. Hermione avait commencé à quitter le quai pour monter dans le train, mais Viktor Krum avait pris ses mains et l'avait tiré à lui. Il mit ses bras autour des siens et se pencha sur elle, inclinant sa tête et puis joignant ses lèvres à celles d'Hermione. Elle eut l'air d'essayer de s'enfuir au début, mais elle se détendit dans le baiser, passant ses bras autour du cou de Krum, ouvrant clairement sa bouche comme il tenait son visage contre le sien, l'embrassant profondément. La bouche de Harry s'assécha, et Ron et Malfoy avaient leur bouche grande ouverte, stupides. Seule Ginny n'avait pas l'air surprise.

Le train commença à bouger, et Hermione interrompit son baiser, courant pour monter à bord. Viktor Krum se tenait là, tenant sa main en l'air dans un geste d'au revoir, ayant l'air très éprouvé de la voir partir. Quand Hermione mit pied dans le couloir, elle s'arrêta, rencontrant le regard de peut-être une douzaine d'étudiants qui avaient aperçu le dramatique baiser d'au revoir entre elle et la star de la dernière coupe du monde de Quidditch. Sa bouche s'ouvrit sans émettre un son et elle rougit. Finalement, ce fut Malfoy qui parla.

« C'est une amélioration définitive, Granger. » Dit-il de sa voix traînante, la regardant significativement des pieds à la tête. Ron commença à sortir sa baguette, mais Harry décida qu'autre chose serait plus rapide que la magie, et il se tourna vers Malfoy, le poussa sur le sol du couloir, s'agenouilla sur sa poitrine et mis son bras droit en travers du cou de Malfoy. Celui-ci eut le souffle coupé.

« Tu m'empêche de respirer, » siffla-t-il, essayant d'atteindre sa baguette, mais abandonnant pour juste essayer de repousser le bras de Harry de sa gorge, sans succès. Les autres élèves se pressèrent contre la paroi pour laisser passer quelqu'un. C'était Alicia Spinnet, portant son insigne de préfète en chef sur sa nouvelle robe, l'air très sérieux.

« Potter ! Malfoy ! Arrêtez ! » Harry ôta son bras de la gorge de Malfoy et se leva, tendant généreusement sa main pour aider Malfoy. Il l'ignora au début, mais ensuite, après avoir lutté sans succès pour se relever, il la prit à contre-cœur et la lâcha aussi vite que possible quand il fut sur ses pieds. Il se massait la gorge. Alicia s'avança vers eux, pour pouvoir parler plus doucement, mais c'était une douceur inquiétante. « Vous êtes tous les deux préfets ! » Murmura-t-elle furieuse. « Vous êtes sensé montrer l'exemple ! ». Sa voix était aussi glaçante que celle du professeur MacGonnagall. « Malfoy ! » Aboya-t-elle « Retourne à ton compartiment ! ». Elle fit un pas de côté pour le laisser passer. Il regarda Harry par-dessus son épaule, du ressentiment plein les yeux, toujours avec sa main sur sa gorge. Alicia le vit. « Allez ! » dit-elle encore, cette fois Malfoy prit de la vitesse, bousculant impoliment les autres témoins abasourdis encore dans le couloir, et ne regardant pas en arrière cette fois (entre le baiser sur le quai et la rixe, beaucoup semblaient être resté plantés là)

Alicia avait l'air un peu moins sévère maintenant, mais seulement un peu. « Harry, aurais-je déjà à enlever des points à ma propre maison ? »

Harry eut la bonne grâce de prendre un air abattu. « Non Alicia. »

« Bien, alors. Est-ce que tu viens avec Hermione ? Nous avons un compartiment privé à l'avant pour les préfets. Un pour chaque maison. »

Harry se tourna et regarda Hermione, qui était encore dans le couloir. « Hmm, non, je ne crois pas. Nous sommes bien ici. »

« Oh, bien, c'est peut-être aussi bien.  De te tenir éloigné de Malfoy, je veux dire. Notre première réunion est dimanche soir à vingt-heure trente, dans l'antichambre à côté de la grande salle. Ne soyez pas en retard ! » Elle se tenait très proche de lui. Harry regarda son visage. Elle semblait essayer de parler avec ses yeux, ils avaient l'air…implorant d'une certaine façon. Puis elle se secoua, comme si elle se réveillait d'un rêve, se tourna et descendit le couloir vers l'avant du train, ayant de nouveau l'air d'une préfète en chef jusqu'au bout de ses ongles. Qu'est ce que c'était, se demanda Harry. Les badauds restant se poussèrent sur son chemin, puis se tournèrent à nouveau pour regarder Hermione. Celle-ci prit à nouveau des couleurs et plongea dans son compartiment, suivie par Ron, Ginny et Harry.

Ginny et Hermione s'assirent d'un côté du compartiment, Harry et Ron de l'autre. Hermione prit Pattenrond de sa boîte et l'installa sur ses cuisses, caressant sa fourrure orange et ayant l'air d'essayer de se calmer.

« J'aurais aimé ne pas faire cela », dit-elle calmement.

« Tu parle de Viktor ou de Malfoy ? » Demanda insidieusement Ginny.

« Hé bien, les deux », répondit-elle, toujours caressant Pattenrond et sans lever les yeux.

« Je suppose », dit Harry en regardant ses boucles brunes brillantes et ses cuisses bronzées dépassant de sa jupe serrée, « que venant de Malfoy, cela pouvait être pris pour un compliment. »

Hermione grimaça. « Malfoy est la dernière personne dont j'aimerais recevoir un compliment. Et je dois encore me débarrasser de Viktor, tu te souviens ? »

Ginny sourit furtivement. « Tu ne semblais pas si avide que cela de t'en débarrasser il y a cinq minutes sur le quai…et ne disais tu pas dans tes lettres qu'il embrassait bien… »

« Ferme la, Ginny ! » Siffla Hermione, son visage écarlate. Ginny était sidérée et blessée, son visage fermé, ses yeux brillant à cause des larmes qu'elle retenait.

« Bien, peut-être que devrais aller t'asseoir à l'avant avec les préfets ! Tu n'aurais pas à me supporter alors ! » Et elle se détourna d'Hermione et regarda passer le paysage par la fenêtre, sans le voir. Hermione eut immédiatement l'air désolée.

« Ginny, je suis désolée, je… » bredouilla-t-elle, voyant que Ginny ne réagissait pas. Elles ne s'entendent pas très bien ces derniers temps, pensa Harry. Hermione soupira.

« Je vais peut-être faire une petite sieste, », dit-elle doucement, elle se pencha en arrière, ses yeux fermés, et continua à caresser Pattenrond. Harry regarda Ron, qui contemplait Hermione, avec un tel regard,  indéniablement vulnérable dans ses yeux,  que Harry était secoué de le voir. Peut-être qu'il va finalement lui dire quelque chose, pensa-t-il. Qu'est-ce que cela me fait ? Il ne savait pas. Ensuite il regarda Ginny, et son cœur fit un bond. Pauvre Ginny. Qu'est-ce que je ressens pour elle, maintenant ? Il n'était pas sûr.

Il semblait que cela allait être une cinquième année très déroutante.

* * * * *

Quand ils atteignirent finalement la gare de Pré au lard, ils s'étaient tous considérablement calmés. Ils avaient eu la chance d'avoir la visite de quelques autres amis dans le train, les amis de Griffondor, Neville Londubat, Dean Thomas, Seamus Finigan et les frères Crivey, ainsi que quelques autres étudiants de Poufsouffle qu'ils connaissaient grâce aux cours de botanique, et les autres membres de l'équipe de Quidditch de Griffondor. Mais parce qu'il n'était pas allé jusqu'au compartiment des préfets, Harry n'avait pas rencontré Cho Chang, comme ils en avaient parlé la veille (Elle était préfet en sixième année à Serdaigle). Ils avaient tous acheté bien trop de bonbons et des pâtés de citrouille, mais il restait encore de la place pour le festin qui les attendait dans la grande salle du château.

Ron, Hermione, Ginny et Harry partageaient le même chariot sans cheval jusqu'à l'école. Harry entra dans le château de Poudlard pour la cinquième fois, se sentant comme s'il rentrait chez lui. J'ai passé plus de la moitié de ma scolarité, pensa-t-il. Après cette année, il n'en resterait plus que deux, et après…et quoi après ? Se demanda-t-il. Devenir un Auror ? Jouer au Quidditch comme professionnel ? Ce serait s'il vivait assez longtemps pour finir l'école, maintenant que Voldemort était de retour…Il essaya de ne pas y penser. Une chose à la fois. Cette année, je dois avoir mes BUSE. Cela me donne assez à penser pour maintenant.

Ils entrèrent dans la grande salle et s'installèrent aux tables de leur maison. Harry se sentait assez voyant dans sa nouvelle robe, avec son badge de préfet en argent. Il s'était changé dans le train, comme Hermione. Ginny et Ron portaient leur robe d'occasion. Celle de Ron s'effilochait aux poignets.

Hagrid amena les premières années, s'arrêtant discrètement pour faire un signe à Harry, Ron et Hermione (bon, pas si discrètement que cela, Hagrid était immense). Après que tous les étudiants se soient assis, à leur exception, la répartition commença. Le Choixpeau avait encore chanté une nouvelle chanson, qui avait une fois de plus impressionnée Harry, jusqu'à ce qu'il réalise qu'il avait toute l'année pour penser à une nouvelle, pratiquement rien d'autre à faire. Un à un, des garçons et des filles plutôt petits d'environ onze ans montaient les marches quand leur nom était appelé, plaçaient le Choixpeau sur leur tête, et étaient proclamés Griffondor, Serdaigle, Poufsouffle ou Serpentard. Il semblait à Harry qu'il s'était passé beaucoup de temps depuis sa propre répartition.

Crabbe avait évidemment une petite sœur, si l'on pouvait ainsi décrire Wilhelmina Crabbe, qui était la plus grande fille de onze ans que Harry avait jamais vue. Elle fut envoyée à Serpentard, pas de surprise à cela. Un assez petit garçon maigre, avec des cheveux blonds et bouclés avait le nom peu usuel de Flitwick. Harry se demanda s'il était parent avec le professeur de sortilège. Flitwick devint un Griffondor, occasionnant une acclamation à la table des Griffondor comme cela avait été les cas pour les nouveaux membres précédents.

A la fin, il y avait huit nouveaux Griffondor, quatre filles et quatre garçons. En plus de Will Flitwick, il y avait maintenant Andy Donegal et sa sœur jumelle Amy (nées de moldus), la plus petite sœur de Dean Thomas, Jamaïca, Barry Bagshot, Peggy Patrick et Jules Quinn, de vieilles familles de sorcier, et Gillian Lockley, un autre enfant de moldus. Les élèves nouvellement répartis rejoignaient les tables de leur maison et se serraient sur les bancs, regardant à la table des professeurs où Dumblemore s'était maintenant levé.

« Bienvenue à tous pour cette nouvelle année à Poudlard ! J'espère que tous les étudiants de troisième année ont bien retourné leur autorisation , ou sinon, pas de visite à Pré au lard. Maintenant, je ne sais pas si vos parents vous l'ont dit, mais.. » Et ici, Harry croisa son regard et essaya de garder sa respiration calme. « Poudlard est un des endroits les plus sûrs où vous puissiez être. Nous sommes ici pour vous former à être les meilleurs sorciers et sorcières au monde, et nous n'avons pas l'habitude de perdre des élèves. Ceci dit, je dois admettre que nous avons perdu un étudiant l'an dernier, qui concourait dans le Tournoi des Trois Sorciers, mais sa mort n'a pas été directement liée aux épreuves qu'il devait accomplir pour la compétition. Il fut tué par Lord Voldemort. »

Les élèves de première année issus de familles de sorciers émirent un gros bruit comme s'il avait été émis par une seule gorge. Les enfants de moldus de première année avaient l'air perplexe. « Comme je l'ai dit, Poudlard est un des endroits les plus sûrs au monde. Nous vous demandons cependant d'être particulièrement attentifs lorsque vous visiterez Pré au lard, et je me réserve le droit d'annuler les visites sans préavis ni explication. Si cela se produit, considérez, je vous prie, que c'est pour la sécurité de tous, et n'essayez pas de contourner l'interdiction » dit-il, fixant George et Fred, qui regardèrent leurs pieds. « ah oui ! La Forêt interdite est toujours interdite, d'où son nom. Ne l'oubliez pas ! »

« Maintenant ! Chantons la chanson de l'école, et ensuite, nous mangerons ! », finit-il. Tout le monde se leva et se prépara à chanter. Harry s'était entraîné sur « Londonderry air » avec sa nouvelle voix de ténor, ayant abandonné « Loch Lomond », Ron utilisa sa voix de baryton tremblante pour l'hymne national, Hermione chantait sur « Candle in the wind ». Il y avait de tout, et Fred et George chantaient bruyamment et à l'unisson sur le thème de « Waltzing Mathilda », de telle façon que c'était leur thème qui dominait le plus nettement ce bruit polyphonique, une bonne chose, dans la mesure où il s'accordait avec les paroles surprenament bien.

Quand les derniers chanteurs eurent fini (il y en avait toujours quelques-uns uns qui choisissaient une ballade lente), la nourriture apparut sur les tables, et ils s'y jetèrent tous dessus avec enthousiasme, malgré tous les bonbons qu'ils avaient mangés dans le train. Le jeune Will Flitwick était assis en face de Ron et D'Harry, entre Hermione et Ginny. « Es-tu Harry Potter ? » demanda-t-il, frappé d'effroi, en regardant la cicatrice sur le front de Harry. « Et tu es un préfet ? »

Harry le regarda gentiment. « Oui, et oui. Es-tu lié au professeur Flitwick ? »

« C'est mon oncle. Mon grand-oncle, en réalité. C'est le grand frère de mon grand-père. Je ne le vois pas beaucoup car il passe le plus clair de l'année à enseigner ici. » L'idée que le minuscule professeur Flitwick soit appelé « grand » faisait sourire Harry. Il essaya de se contrôler.

« Je parie que tu marcheras bien en cours de sortilèges. »

« Oh, j'en doute. Ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Je suis bien plus intéressé par les cours de métamorphose. Peut-être que je deviendrai un animagus un jour. »

Harry et Ron se regardèrent, essayant de ne pas sourire. Voilà un élève de onze ans qui promettait. Will Flitwick serait un première année intéressant.

Après le dessert, ils se levèrent pour partir. Harry voulait parler à Ron de l'entraînement de Quidditch, le lendemain, un samedi. Les cours ne commenceraient pas en réalité avant lundi, ils avaient donc un week-end libre juste au début du trimestre. Mais il s'avéra que Harry, en tant que nouveau préfet, avait d'autres responsabilités.

« Harry, Hermione, » dit Alicia, les retrouvant à grandes enjambées. « Prenez les premières années jusqu'à la tour Griffondor s'il vous plaît, et vérifiez qu'ils sont bien installés dans leurs dortoirs. Répondez à toutes les questions qu'ils pourraient avoir. MacGonagall veut me voir. » Elle fit demi-tour et alla vers la table des professeurs, où MacGonagall était encore assise, parlant au professeur Vector, à Hagrid et à Dumblemore. C'est à ce moment là que Harry nota que Rogue n'avait pas pris part à la fête.

Il n'eut cependant pas le temps de réfléchir à cela comme il avait un troupeau de premières années à mener à l'étage. Quand ils atteignirent le portrait de la grosse dame en rose qui dissimulait l'entrée de la tour des Griffondors, Harry réalisa soudain qu'il ne connaissait pas le mot de passe. Il se tourna sans pouvoir rien faire vers Hermione. Elle soupira et donna le mot de passe à la grosse dame.

« Mise au carré »

Le portrait bascula et ils rentrèrent tous dans la pièce commune. Elle avait l'air aussi confortable et accueillante que dans le souvenir de Harry, avec des fauteuils habillés, dispersés un peu partout, et un feu brillant dans la cheminée. Il nota pour la première fois le Lion de Griffondor, rampant sur le linteau de la cheminée.

Hermione prit les filles de première année dans l'escalier en colimaçon qui conduisait au dortoir des filles, et Harry conduisit les garçons  jusqu'à leur dortoir. Une fois arrivé dans la pièce libérée par les anciens septièmes années qui avaient fini l'école l'année précédente, il y eut une émeute soudaine pour s'approprier les lits à baldaquin. Harry dut interrompre un combat entre Andy Donegal et Barry Bagshot, qui voulaient tous les deux le lit le plus éloigné de la porte. Il l'attribua à Will Flitwick, à la place, pas vraiment sûr d'avoir été juste, mais il n'avait pas pu imaginer une autre manière de s'en sortir. Ensuite, il y eut une dispute à cause du chat de Jules Quinn, parce que Andy était allergique, et Jules insistait pour que son chat dorme avec lui. Peut-être que je ne suis pas taillé pour être préfet pensa Harry. Il n'avait pas réalisé que cela impliquait une bonne dose de baby sitting. Il ne pouvait pas se rappeler avoir été si immature en première année. Il dit à Andy d'aller dans l'aile de l'hôpital pour demander un analgésique magique qui lui éviterait des réactions allergiques au chat.

Quand il sembla qu'ils s'étaient enfin installés, Harry les quitta, pointant sa baguette sur les chandelles pour les éteindre une à une, regardant les garçons épuisés allongés et bordés dans leurs lits, à la lueur de la dernière bougie. Ensuite Harry entendit Will dire doucement « Harry ? tu pourrais juste laisser celle-la allumée ? » Harry acquiesça et ferma silencieusement la porte.

Quand il retourna dans la pièce commune Hermione, Ron et Ginny étaient assis dans trois des quatre fauteuils rassemblés près du feu. Ils lui avaient gardé une place.

« Qu'est ce qui t'as pris tant de temps ? Les filles de première année ont été des perles avec moi. »

« Bien, j'avais de garçons de première année. Il y a une  bataille pour savoir qui aurait quel lit, sur le chat de Quinn. En plus je ne me suis pas senti très bien tout aujourd'hui… j'arrive pas à savoir pourquoi. »

Ils restèrent assis en silence pendant une minute, regardant le feu s'éteindre. « Je sais » dit soudain Hermione.

Harry avait ses yeux fermés. « Que sais tu ? » demanda-t-il paresseusement, pensent qu'elle allait probablement proposer une séance de révision pour les BUSE.

« Pourquoi tu ne te sens pas dans ton assiette. Tu n'es pas allé courir aujourd'hui. »

Harry ouvrit ses yeux et réfléchit un moment. « Tu sais, je crois que tu as raison. C'est un peu tard maintenant, bien sûr, mais je pourrai me lever demain matin avant le petit déjeuner et y aller. »

« D'accord, alors. Je te retrouverais ici à sept heures pour les étirements. »

« Oh. » commença Harry, surpris qu'elle veuille encore continuer, mais se souvenant de ce à quoi elle ressemblait avec sa brassière et son cycliste, il n'émit aucune objection. « Je suppose », dit-il, « que nous pourrions utiliser la piste sableuse autour du terrain de Quidditch. Ce sera sans doute mieux pour nos articulations que le macadam de chez moi. »

Le visage de Ron se décomposa. « A sept heures du matin ! Un samedi ! Vous êtes fous ! »

« Sois heureux que je ne programme un entraînement de Quidditch à cette heure là ! Ce ne sera pas avant le petit déjeuner. Toi et Ginny viendrez tous les deux, d'accord ? » Il les regarda tous les deux, optimiste. Ils firent oui de la tête. « Bien, parce que Fred et George sont libres. Je leur ai parlé dans le train. Et ils ont dit qu'ils préviendraient Alicia, Katie et Angelina. Nous nous retrouverons sur le terrain. » Soudain, il dut s'arrêter de parler pour pousser un grand bâillement. « Oh ! Ces premières années étaient épuisants. Je crois que j'ai besoin de dormir. Bonne nuit. »

« Moi aussi », dit Ron. « Bonne nuit Ginny, Hermione. »

Les filles dirent bonne nuit et se dirigèrent vers leur propre escalier. Harry et Ron montèrent dans leur chambre, au sommet de la tour, qui avait maintenant un panneau sur la porte indiquant « Cinquième année ». Neville était déjà dans son lit et ronflait, et Seamus et Dean étaient assis sur le lit de Dean, regardant les photos des vacances de Seamus en Australie. Ron les regarda un moment, puis se mit en pyjama et s'enfouit sous les couvertures. « Seamus est allé en Australie », dit il doucement, mais avec un soupir dans sa voix.

Harry avait mis le pantalon de son pyjama, mais au-dessus de sa taille, il ne portait que l'amulette du basilik et Sandy, enroulée autour de son bras gauche. Il regarda Ron, comme il se mettait dans son propre lit, marmonnant « Désolé ». Ron haussa les épaules, essayant de faire comme si cela n'avait pas beaucoup d'importance pour lui, mais cela en avait, clairement. Il tira les rideaux de son lit. Harry tira les siens et s'allongea en mettant ses mains derrière sa tête, se sentant coupable parce qu'il avait été prisonnier chez lui juste parce qu'il était l'ami de Harry. Et Hermione avait été pratiquement kidnappée. Quand cela finirait-il ? Harry se demanda. Mais il connaissait la réponse : quand Voldemort serait mort, ou… quand je le serai.

* * * * *

 Harry et Hermione montèrent les marches du hall d'entrée en titubant, à huit heures, le lendemain matin. Ils avaient passé quarante minutes à courir, et dix minutes à s'étirer avant et après. Harry avait laissé Sandy sous un rosier dans les jardins pendant qu'ils couraient, et l'avait à nouveau reprise, la portant une fois de plus enroulée autour de son bras. Ils se traînèrent jusqu'au couloir du troisième étage et Hermione lui fit un signe de la main, crevée, en se dirigeant vers le portrait d'une jeune fille avec une très grande robe, un bâton de berger et une nuée de moutons autour d'elle.

« Fraîcheur citron », dit-elle à la bergère, dévoilant l'entrée de la salle de bain des préfètes.

Harry se traîna sur deux volées d'escalier supplémentaires jusqu'au cinquième étage, où il se dirigea vers la statue de Boris l' Ahuri (désespéré durant la rebellions des gobelins de 1510, l'avait informé Hermione), et il compta quatre portes sur la gauche de Boris. Devant la porte, il dit « Fraîcheur pin », et la porte s'ouvrit.

Comme il s'en souvenait, la salle de bains était aussi richement décorée que des thermes romains, avec du marbre partout. Malheureusement, la pièce n'était pas aussi vide que dans son souvenir. Draco Malfoy était immergé dans la baignoire, grande comme une piscine, nageant au milieu de bulles bleues-vertes, ses cheveux clairs collés par l'eau à son crâne.

« Malfoy ! que fais-tu ici ? »

« Ce que je fais ici ? Je suis aussi préfet, tu te souviens. Pourquoi as tu l'air si crade et suant ? C'est si dur de monter jusqu'ici ? Tu t'es perdu en chemin dans le château après quatre années à l'école ? Tu dois vraiment être utile pour les premières années, n'est-ce pas ? Ils t'indiqueront ton chemin, sans doute. »

« J'étais sorti courir pour ton information. Avec Hermione. » il ajouta, pas vraiment sûr de savoir pourquoi.

Malfoy sourit lascivement. « Granger ? Quoi, tu pense essayer de la voler à Viktor Krum ? C'était un sacré spectacle hier. » Il regarda Harry qui haletait encore de sa course. Harry sentit l'adrénaline circuler en lui grâce à l'exercice, et il sentit qu'il pourrait soutirer sa vie à Malfoy à mains nues s'il le voulait. « Quel est le problème, ne suis-je pas menacé de blessures corporelles aujourd'hui ? Trop fatigué d'avoir couru comme un moldu ? »

« J'ai trop besoin d'une douche, vraisemblablement, » haleta-t-il, se dirigeant vers la paroi de marbre qui séparait les douches de la baignoire. « Et tu m'ennuies, de toutes façons. Ne pourrais-tu pas penser à une insulte pire que 'courir comme un moldu' ? »

« C'est tôt. Je viens juste de me lever. Laisse moi déjeuner d'abord. » Il riait. Harry posa précautionneusement Sandy dans un coin, puis se déshabilla et alla sous la douche. Le jet d'eau chaude était une bénédiction, et il leva son visage en sa direction, plein de gratitude, comme en prière. Il se demanda comment aurait réagi Malfoy s'il avait pu voir Hermione en bikini, et cette pensée lui fit voir Hermione en bikini, dans sa tête, et il sentit bientôt qu'il ferait mieux d'éteindre l'eau chaude pour prendre juste une douche froide.

Quand il eut finit et se fut séché, il remit Sandy sur son bras, et marcha avec la serviette autour de sa taille jusqu'à la grande garde robe près de la baignoire. Il sentit le regard de Malfoy sur lui, et il se demanda s'il allait encore faire des commentaires ennuyeux sur le travail manuel. Au moins, je ne suis pas un imbécile maigre et pâle….plus maintenant. Dans la garde robe, il y avait des peignoirs verts, bleus, rouges et jaunes. Il enleva un peignoir pelucheux avec le lion de Griffondor brodé au niveau du cœur, et il mit ensuite une paire standard de chaussures de bain noires, gardées au fond de la garde robe. Il se sentait comme neuf, tout rose et humide, ses cheveux bouclant sur son cou. Une coupe de cheveux, pensa-t-il encore, je dois me faire couper les cheveux. Il emporta ses habits à la porte de la salle de bain avec lui, Malfoy n'était pas encore sorti de son bain.

« Attention, Malfoy, »dit-il avant de partir « Tu ne vas jamais pouvoir te défriper la peau. Ce n'est pas que quelqu'un noterait la différence… » .Malfoy changea d'expression et bougea pour attraper sa baguette, sur le bord de la baignoire, mais Harry rit et sortit. Il retourna à la tour de Griffondor, souriant et secouant sa tête. Au moins, Malfoy étant préfet, cela signifiait qu'il était moins souvent avec Crabbe et Goyle. Seul, il était assez gérable, pensa Harry.

Il donna le mot de passe à la grosse dame et rentra dans la pièce commune. Il n'y avait que Parvati et Lavender là, et comme c'était samedi, elles étaient en jeans et T-shirts plutôt qu'en robe noire de Poudlard.

Elle levèrent les yeux vers lui et le fixèrent. Parvati, en particulier, avait l'air sidérée.

« Harry », dit-elle « On dirait que tu as passé un bon été. » Il réalisa après une seconde qu'elle regardait ses jambes (le peignoir ne descendait que jusqu'à ses genoux), qui avaient été fortifiées par la course, et étaient maintenant assez musclées. Puis il releva que Lavender fixait ce qui était visible de sa poitrine, la où son peignoir s'ouvrait.

Il essaya d'être désinvolte. « Oui, je suppose. J'aimerais juste avoir le temps de me faire couper les cheveux. J'ai l'impression que j'ai besoin d'un nouveau look… »

« Oh ! » dit soudain Lavender. « Parvati peut te couper les cheveux ! Elle est vraiment bonne ! Elle coupe elle-même les cheveux de son père ! »

Parvati le regardait comme si elle l'avait fait quand il l'avait prise pour le bal de Noël l'année d'avant… avant qu'il n'écrase ses pieds en dansant et qu'il l'ignore, passant le restant du bal à regarder Cho Chang avec Cédric Diggory.

« Oui, » dit-elle lentement maintenant,  louchant sur Harry, comme si elle essayait de l'imaginer avec sa nouvelle coiffure. « et c'est une bonne chose que tes cheveux soient déjà humides. Assieds-toi ici. », dit-elle en tirant une chaise en bois d'une des tables qu'ils utilisaient pour faire leurs devoirs. Il s'assit, obéissant, agrippant ses vêtements de course plein de sueur. Il essaya d'expliquer ce qu'il voulait, et elle acquiesça et dit « C'est exactement ce à quoi je pensais. J'ai toujours pensé que cela t'irait mieux … » faisant se demander à Harry combien de filles de Poudlard avaient dépensé leur énergie mentale en pensant à lui donner un nouveau look.

« Incisio ! » dit-elle, tenant sa baguette, qui fit soudain apparaître des ciseaux à son extrémité. Comme elle travaillait, Harry regardait ses cheveux tomber sur le sol autour de lui, se souvenant des fois de son enfance où les Dursley avaient essayé de lui couper les cheveux, et comment il s'était magiquement débrouillé pour  ne pas changer (ne sachant pas encore qu'il était un sorcier). Il avait été aussi surpris que les Dursley quand cela s'était produit, et avait été déconcerté de recevoir une punition, comme s'il l'avait fait intentionnellement.

Quand elle eut fini, elle agita une nouvelle fois sa baguette, disant « Finite Incantatem ! ». Et les ciseaux disparurent. « Imago ! », dit elle ensuite, et cette fois, ce fut un miroir qui sortit de la baguette. Elle le tendit à Harry pour qu'il puisse se regarder. C'était exactement comme il le lui avait décrit, courts sur les côtés, mais cela allait car il n'avait pas de grandes oreilles (elles étaient même étrangement petites, vraiment, avec le lobe qui rentrait directement dans la tête, au lieu de pendre), plus courts sur le dessus aussi, peignés en arrière et dressés, de façon à ce que son front soit nu, sa cicatrice n'étant plus partiellement cachée.  Elle était devant et au milieu maintenant, pour que tout le monde voie, et ses yeux verts vifs semblaient plus en évidence d'une certaine manière. Il remit ses lunettes, passant sa main dans ses cheveux, les redressant encore plus.

« Merci Parvati ! Ca ressemble exactement à ce que je voulais !». Il se leva et lui sourit, confus par sa réaction, qui fut de rougir furieusement. D'habitude elle rigolait bêtement… mais pas maintenant. Il eut soudain le sentiment qu'il devait rajouter quelque chose… quelque chose qu'il lui devait depuis longtemps. « Ecoute, Parvati, je suis désolé pour la façon dont je me suis comporté pour le bal de Noël l'an dernier. J'ai été un vrai imbécile, et tu ne le méritais pas. » Elle s'était vraiment faite belle ce soir là, pensa-t-il. Elle sourit et le regarda maintenant avec ses grands yeux noirs brillants dans son visage café au lait sans défaut.

« C'est bon Harry. Je suis sorti au bal de Noël avec Harry Potter, un des champions de Poudlard, et le gagnant du Tournoi des Trois Sorciers. C'est quelque chose que je pourrais raconter à mes petits enfants… »

Il regarda le sol, embarrassé par sa réponse, puis nota tous les cheveux par terre. « Oh ! Quel désordre ! Y a-t-il un balai ? »

« Tu es tellement drôle parfois, Harry. Mais bon, tu passes tous tes étés chez des moldus, alors… Nonhirsutum ! » et avec cela, elle agita sa baguette et les mèches de cheveux disparurent du sol, de la chaise, des épaules de Harry et des affaires de course qu'il tenait. Il lui sourit encore, se demandant comment il avait fait pour ne jamais noter les énormes yeux qu'elle avait, et puis il monta dans son dortoir, se souvenant de Cho qui lui demandait de sortir avec elle et de Alicia se tenant très près de lui dans le couloir du train la veille, et se demandant si les filles de Poudlard avaient décidé que la saison du Harry Potter était ouverte. Cela y ressemblait certainement.

* * * * *

Harry enfila un T-shirt sans manche noir et des jeans noirs, mis son amulette de basilik et Sandy, et descendit prendre le petit déjeuner en portant sa robe de Quidditch et son Eclair de Feu. Presque tout le monde était déjà parti, et quand il repassa par la salle commune, même Parvati et Lavender étaient parties. Il sauta virtuellement jusqu'à la grande salle. Aller courir le matin, le faisait se sentir normal à nouveau.

Mais quand il arriva dans le grand hall, il se sentit tout sauf normal.  Comme il était en train d'avancer à grandes enjambées vers la table de Griffondor, il sentit plus qu'il n'entendit ( les vibrations semblaient venir du sol) le murmure de ce qui semblait être principalement des voix de filles, aiguës dire « Regardez Harry Potter…Qu'est-ce qu'a fait Harry Potter.. n'a-t-il pas l'air.. .Oh, mon dieu, vous avez vu Harry Potter… » et il fronça ses sourcils, s'asseyant entre Ron et Hermione, et se trouvant lui-même en face d'une Ginny visiblement surprise. A côté d'elle George rit et lui colla un morceau de bacon dans sa bouche grande ouverte, la faisait tousser et tout recracher dans son assiette.

« George ! »

Il rit. « Désolé Ginny. Mais tu aurais du voir ta tête ! Et ta bouche pendait grande ouverte, alors… »

« Je ne comprends pas » dit Harry, regardant alentour dans la pièce les filles tendant leur cou, même à la table des Serpentards. « Est-ce que personne n'a jamais vu quelqu'un se faire couper les cheveux ? »

« Oh, », dit George avec désinvolture « tu t'es fait couper les cheveux ? »

Harry lança un muffin à George qui rit et l'évita « En fait, c'est Parvati qui l'a fait. Je trouve qu'elle a fait un bon boulot. »

Ginny acquiesça bêtement, mordant un bout de toast sans le regarder. Harry trouva que ses grands yeux marrons avaient l'air de regarder dans le vague. A côté de lui, Hermione dit « Elle a fait un travail fantastique… », en le regardant et en levant sa main pour toucher ses cheveux d'un air rêveur.

« Hermione !» cria Ron, irrité. Elle sursauta comme si elle se réveillait.

George rit, jusqu'à ce qu'Angelina, à côté de lui, approuve Hermione, disant avec emphase « C'est un euphémisme… »

« Hey ! » répondit George, faisant rire Angelina maintenant.

Harry se sentit rougir comme il attrapait quelques toasts. « Hey, est-ce que cela m'allait si mal avant ? » Il regarda Hermione qui détourné son regard, rougissant, puis Ginny, qui était en train de contempler le contenu de son assiette.

« Hé bien ce n'est pas dur de voir ta cicatrice maintenant. » dit Ron d'une voix fausse.

« Et ce n'est pas dur de voir tes muscles, avec ce t-shirt… » ajouta Angelina , volant à la rescousse. George se tourna et la regarda, puis Harry, mais elle sourit, se pencha et l'embrassa sur la joue « Oh, tu es vraiment trop prévisible, George. Et tu es terriblement mignon quand tu es jaloux… »

Le petit déjeuner fut quelque peu inconfortable pour Harry à cause de l'agitation qu'il causait… Etais-ce à ce point mauvais avant ? se demanda-t-il. Hermione marmonna quelque chose au sujet de la bibliothèque avant de s'enfuir, le regardant par-dessus son épaule pendant une seconde. Ginny évita de croiser son regard pendant le reste du petit déjeuner, et Harry évita de regarder les tables des autres maisons, même pendant qu'il sortait de la salle, prétendant être fasciné par ses pieds sur le chemin de la sortie.

Après le petit déjeuner, l'équipe de Quidditch de Griffondor se rassembla dans les vestiaires près du terrain, et élut officiellement Harry comme nouveau capitaine, sur quoi Harry présenta Ron comme nouveau gardien et poursuiveur et batteur de réserve (« Que penses–tu qu'il va nous arriver ? » demandèrent George et Fred, et Ginny comme attrapeuse de réserve. « Et je serai gardien de réserve lorsque cela sera nécessaire », leur dit Harry. Il voulait oublier le petit déjeuner et se montrer aussi professionnel que possible. Angelina le traitait normalement à  nouveau (il se dit que la plupart de ses commentaires du petit déjeuner n'avaient servi qu'à aiguillonner George), mais Katie Bell et Alicia Spinnet avaient l'air une petit peu distraites. « Bien. Nous avons tous besoin d'entraînement, et certains d'entre nous doivent s'entraîner dans plusieurs postes. Comme nous sommes huit, divisons-nous en deux équipes de quatre. Les poursuiveurs joueront à leur poste à tour de rôle comme nous n'en avons besoin que d'un par équipe. Tu seras une attrapeuse d'abord Katie, pendant que je joue gardien, Alicia sera poursuiveuse et Fred batteur. Ron, toi et Ginny allaient être gardien et attrapeur dans l'autre équipe avec Angelina et George. Allez ! »

Une fois qu'ils furent en train de jouer, devant se concentrer pour ne pas tomber des balais ou se faire frapper par les cognards, tout le monde sembla normal à nouveau. Ginny attrapa le vif avant Katie, puis avant Angelina et ensuite Alicia. Alicia, Angelina et Katie étaient un peu surprises, mais mirent cela sur le fait que Ginny ne jouait pas contre Harry. Ensuite, il fit passer alternativement passer tous les poursuiveurs dans le rôle de gardien pour un bon entraînement, et maintenant, Ron pouvait s'entraîner à être poursuiveur pendant que Harry jouait attrapeur. Cependant, Ginny attrapait tout le temps le vif en premier.

Après quelques autres exercices d'entraînement avec Ron comme batteur et Fred et George tour à tour gardien et attrapeur (Harry se demanda sérieusement si George n'avait pas besoin de lunettes : le vif avait volé à un pied devant lui, jusqu'à ce que Ginny descende en piqué et l'attrape), Harry finit l'entraînement. Comme ils quittaient tous le terrain, Alicia et Katie regardaient étrangement Ginny, comme si c'était une intruse. Angelina passa un bras autour d'elle et lui dit « Ne t'occupes pas d'elles. George m'avait prévenu à quel point tu étais bonne, et maintenant, je sais qu'il n'exagérait pas ! En fait, je crois qu'il te sous-estimait. ». Ginny lui sourit, reconnaissante, puis regarda quand les mains de George et d'Angelina se joignirent et qu'ils quittèrent le reste du groupe, marchant tout droit en direction des serres, se souriant et balançant vigoureusement leurs mains.

« Où vont-ils ? » demanda Harry à Ginny comme ils allaient tous vers le château. Ron avait aussi l'air de se le demander. Fred était en avant, avec Alicia et Katie, essayant de les faire rire avec de très mauvais jeux de mots.

« Où crois-tu qu'ils aillent ? » dit Ginny, fronçant les sourcils.

Harry et Ron laissèrent ensemble échapper un « Ooohhh ! », comme cela leur vint à l'esprit, ce qui fait secouer sa tête à Ginny.

« Honnêtement… » marmonna-t-elle, accélérant et les dépassant.

Harry regarda Ron. Depuis quand Ginny était devenue aussi terre à terre ? se demanda-t-il. Ron ne le regardait pas. Elle avait déjà l'air éreintée, pensa cependant Harry. Il se souvint alors comment elle avait ricané, en surprenant Percy embrassant sa petite amie Pénélope quand Harry était en deuxième année et que Ginny était en première. Mais alors, elle n'avait que onze ans. Trois années faisaient une sacrée différence, pensa Harry, la regardant marcher devant lui et Ron vers le château. Une sacrée différence.

* * * * *

Après le déjeuner, Harry, Hermione et Ron descendirent à la cabane de Hagrid pour voir comment il allait. « Peut être pourrons-nous découvrir ce qu'il a fait en Ukraine » avait dit Harry sur le chemin.

« Comment sais-tu qu'il était là bas ? » voulut savoir Hermione. « C'était supposé être un secret. »

« Il me l'a dit…à demi-mot. » répondit Harry.

« J'espère juste que les géants n'iront pas du côté du Vous-savez-qui. »  dit Ron l'air morose.

« Hé bien, je crois que Hagrid était l'ambassadeur parfait à leur envoyer…et n'a-t-il pas pris madame Maxime ? je veux dire, c'est la directrice d'une école très cotée de sorcellerie et de magie. Elle a des relations. » exposa Hermione avec autorité.

Harry avait l'air sombre. « J'espère que tu as raison. »

Hagrid fut content de les voir frapper à sa porte, mais tout au long du thé, il se débrouilla pour détourner toutes les questions sur les géants, ou sur ce qu'ils étudieraient en cours de soins aux créatures magiques. Il repartirent en se sentant un petit peu à plat, mais quand ils atteignirent le château, Hermione leur rappela qu'ils n'étaient pas juste allé voir Hagrid pour lui soutirer des informations, mais parce que c'était leur ami.

« Et de toutes façons », continua-t-elle, « rien ne pourrait être pire que les scrouts à pétard. N'est-ce pas ? »

« Vrai. » dirent faiblement Ron et Harry. C'est ce qu'ils avaient aussi pensé du bébé dragon. Ils espéraient juste qu'elle ait raison.

* * * * *

« Alors, » dit onctueusement Roger Davies, se tenant au bureau où lui et Alicia présidaient la réunion des préfets, « est-ce que tout le monde comprend où sont toutes les marches qui doivent être évitées, et comment sortir le pied des étudiants qui ont oublié de les sauter ? »Les préfets eurent un grognement d'assentiment, mourant d'envie que la réunion se finisse.  Même Hermione avait l'air d'agiter le drapeau blanc après deux heures de réunion. Deux heures ? pensa Harry. Nous avons parlé des marches piégées et de comment changer les mots de passes d'accès aux endroits protégés, et comment enlever les points aux maisons en fonction des infractions au règlement. Pendant deux heures ? En fait, ils avaient parlé d'autre chose aussi, mais tout commençait à se brouiller pour Harry maintenant. Personnellement, il trouvait Roger Davies un peu trop avide de pouvoir, et en particulier du pouvoir qu'il avait d'ennuyer les autres préfets à les rendre fous pour aussi longtemps qu'il le voulait. Même Alicia et son propre frère, Evan, avaient l'air de vouloir lui lancer un sort.

« Bien » enchaîna rapidement Alicia. « Avons-nous une motion à présenter plus avant la prochaine réunion ? »

« Alors bougeons-la ! » fut la réponse rapide de Ernie MacMillan, de Poufsouffle.

« Une deuxième ? »

« Deuxième. » répondit un préfet de sixième année de Serpentard.

« Pour ? »

« OUI ! » répondirent en chœur vingt-deux voix épuisées.

« Contre ? »

« Mais Je… »commença Roger . Alicia le coupa

« Les oui l'emportent. Je propose d'ajourner la réunion. »

« Deuxième ! » fit la voix inattendue de Draco Malfoy.

« Tous pour ? »

« Oui ! »

« Bien , la réunion est ajournée. » elle essaya de prendre le marteau de la main de Roger pour le frapper sur le bureau, et le lui souffla en prenant sa main dans la sienne et en écrasant le marteau sur la table. Roger eut l'air profondément offensé. Alicia récupéra les notes d'Hermione, qui s'était portée volontaire pour être secrétaire. Alicia lui avait proposé une plume automatique pour cela, mais Harry avait suggéré qu'elles n'étaient pas très précises et fiables, et elles tendaient à embellir les faits (se souvenant d'une interview particulièrement désastreuse avec Ria Skeeter), alors Hermione avait choisi de le faire à l'ancienne méthode.

Comme les préfets se préparaient à partir, Harry nota que Mandy Brocklehurst le regardait fixement, et il réalisa qu'elle jouait comme poursuiveuse dans l'équipe de Quidditch de Serdaigle. Elle avait des cheveux noisette, ondulés, et de grands yeux bleus foncés qui le regardaient de près. Il regarda ailleurs, pour tomber dans le regard d'Alicia Spinnet. Il était vaguement conscient que Cho et Hermione le regardaient aussi. OK, pensa-t-il, cela devient effrayant.. Il avait passé beaucoup de temps la veille (depuis son retour de chez Hagrid) et toute la première partie du dimanche, à l'exception des heures des repas, enfermé dans sa chambre. Parfois fermant même les rideaux de son lit à baldaquin pour lire son livre sur les BUSE à la lumière de sa baguette. Hé bien, pensait-il, si je dois passer tout ce temps pour éviter les filles qui lorgnent sur moi, peut-être qu'au moins j'aurais de super notes à mes BUSE.

« Harry » dit Alicia, « pourrais-tu rester un moment après la réunion ? »

Il acquiesça, ne faisant pas confiance à sa voix au cas où ce qu sortirait serait « Pouvez vous toutes arrêter de me fixer s'il vous plait ? »

Hermione dit négligemment « Je te retrouve dans le hall d'entrée », et elle partit. Cho Chang et Mandy Brocklehurst partirent aussi, quelque peu plus lentement.  Alicia s'assit dans la chaise à côté de lui où avait été Hermione. Ils étaient les deux seuls à rester dans la pièce.

« Alors, Harry, » dit-elle, souriant, assise, pensait Harry, vraiment trop près. « Comment cela se passe-t-il jusqu'à présent ? »

Harry se pencha sur sa chaise, de façon à ce qu'il soit en équilibre sur les deux pieds de derrière, essayant d'être désinvolte. Cela aidait à mettre de la distance entre lui et Alicia. « Oh, tu sais les garçons de première année sont encore assez jeun… » et il fut forcé de s'arrêter quand la chaise pencha trop loin en arrière, glissa sur le sol lisse et envoya Harry valser, ses pieds manquant de peu la mâchoire d'Alicia dans sa chute. Elle sauta aussitôt avec un cri et essaya de le relever, mais il l'envoya promener, cependant cela devint pire au moment où Hermione, Cho et Mandy, arrivèrent en courant dans la pièce, essayant toutes de l'aider à se relever en même temps. C'était plus une gêne qu'une aide, et il eut finalement à hurler « Assez ! ». Elles reculèrent, quelque peu alarmées, il se remit sur pied, redressa la chaise et brossa sa robe, essayant de garder un semblant de dignité. Puis il leur fit un signe de la tête et dit « Bonne nuit, mesdemoiselles ». Il se tourna pour partir, sa nouvelle robe flottant derrière lui comme il marchait à aussi grands pas que possible pour leur échapper.

Hermione le rattrapa dans le hall d'entrée. Elle trébucha sur une marche à côté de lui comme il montait l'escalier deux à deux (elle devait se dépêcher pour le suivre.) Il pensait, je vais probablement mettre mon pied en plein dans un des marches piégées. Il n'y faisait pas du tout attention. Il ne regarda pas Hermione, ni ne lui dit un mot. Quand ils atteignirent le portrait, Harry ne dit pas le mot de passe. A la place, il se tourna vers elle et lui dit abruptement « Pourquoi est-ce que toutes les filles de ce fichu endroit se mettent à agir si étrangement d'un coup ? »

Hermione lui sourit, mais elle avait l'air de ne pas avoir réellement entendu ce qu'il avait dit, levant sa main pour toucher sa mâchoire. « Tu vas bientôt avoir besoin de te raser Harry », dit-elle doucement. Elle traça le contour de son visage avec son doigt, disant « Tu n'as pas idée du point auquel tu es attirant, n'est-ce pas ? ». Elle murmurait pratiquement, maintenant. Harry sentit son cœur battre très fort, il frissonna involontairement en sentant son doigt brosser les nouvelles pousses sur son menton. Soudain elle dit à haute voix « Mise au carré ! », et le portrait pivota. Elle entra la salle commune avec plus de dignité qu'il sentait en avoir pu rassembler après être tombé par terre après la réunion des préfets. Elle monta dans le dortoir des filles, sans jeter un regard en arrière.

* * * * *