Harry Potter and the Psychic Serpent
Chapitre Huit
Divination avec Sandy
Le matin suivant, après le petit déjeuner, les cinquième année de Griffondor marchaient vers la cabane d'Hagrid pour leur premier cours de soin aux créatures magiques. Il s'avéra cependant quelque peu insipide par rapport à ce à quoi ils s'étaient attendus, Hagrid avait construit ce qui ressemblait à un enclos pour poulets, mais tout autour il y avait une nuée d'oies picorant. Hermione lui demanda pour quoi étaient les oies.
« Ah , » dit Hagrid. « Chacun d'entre vous va devoir prendre soin de sa propre oie, tu vois, et nous allons voir qui a l'oie qui pond l'Oeuf d'Or. » Harry dut admettre que cela semblait plus sûr que les scrouts à pétard, mais aussi plus ennuyeux. Ensuite Draco Malfoy montra l'enclos clôturé à côté du lac.
« C'est pour quoi faire ? » voulut-il savoir. Dans l'enclos, il y avait une douzaine de beaux taureaux dorés, les plus gros taureaux qu'il n'ait jamais vu. Leurs cornes avaient l'air d'être en or aussi, et ils piétinaient le sol et reniflaient entre chaque pause en mangeant de l'herbe.
Hagrid sourit. « Des taureaux du soleil. Bon, bon, je sais que tu aimes les défis, mais ceux-là sont pour les septième année. C'est une partie de leurs ASPIC. Si je les fais se mettre dans tous leurs états par ceux qui sont comme toi, j'aurai un gros tas de problèmes. »
« Des taureaux du soleil ? » dit Hermione. « Qu'auront-ils à faire avec ? »
« Ils devront les harnacher et labourer un champ avec eux. Sans être blessés. »
« Mais comment ? » voulut savoir Ron. Harry pensa qu'il considérait probablement que Fred et George pouvaient être en danger. Le Tournoi des Trois Sorciers avait l'air plus sûr.
« Bon, bon, chaque garçon aura une fille comme partenaire. Ils sont sensés s'en sortir ensemble. Ne vous en faites pas, vous aurez déjà assez de soucis avec vos BUSE, alors je n'ai pas voulu trop vous compliquer la vie. »
Ils passèrent le reste du cours à choisir et à nourrir l'oie de leur choix. Lavender Brown et Crabbe furent chacun pincés par la leur. Malfoy se moqua d'eux jusqu'à ce que la sienne arrive sur lui, en courant et en agitant ses ailes, faisant un étrange cri, et qu'il saute par-dessus la barrière pour se mettre à l'abri du danger. Toute la classe se moqua de lui, même les autres Serpentards, ce qui mit Malfoy dans une grande colère. Hagrid ne l'arrêta pas. Ensuite, Harry entendit Pansy Parkinson dire à Goyle « Cela lui fait du bien à ce préfet à la grosse tête…je lui en veux tellement… »
Il semblait que même les autres Serpentards ne pouvaient plus supporter Malfoy ces jours-ci, pensa Harry . Cela expliquait pourquoi il ne l'avait pas vu beaucoup avec Crabbe et Goyle. Malfoy semblait suivre à la lettre le livre de Percy Weasley sur comment être le préfet le plus déplaisant du monde.
Après le soin aux créatures magiques, ils allèrent aux serres pour le cours d'herbologie avec les Pouffsouffles. Le professeur Chourave les attendait en-dehors d'une des serres avec des truelles et des sacs de jute, et leur dit de mettre leurs gants en peau de dragon et de désherber les parterres de légumes. Ils se regardèrent, incertains. Certains professeurs avaient clairement décidé d'empiler le travail pour les cinquième année, les autres avaient décidé de ne pas en rajouter. Oh, bien, c'est une sorte d'équilibre pensa Harry.
Les étudiants enlevèrent tous leur robes et remontèrent leurs manches (pour ceux qui avaient des manches à relever, ce qui n'était pas le cas de Harry). Une paire de filles de Poufsouffle qui n'avait pas encore vu Sandy cria quand elle fut révélée sur son bras nu. Mais il les encouragea à venir et à la caresser, et une fois qu'elle l'eurent fait, elles commencèrent à lui poser des tonnes de questions auxquelles Harry n'était pas préparé (sans mentionner que certaines des mains restaient sur son bras alors qu'elles étaient supposées caresser le serpent). Le professeur Chourave leur ordonna de se remettre au travail, et Harry s'agenouilla dans la terre, arrachant les mauvaises herbes, se sentant comme à la maison après cet été, ayant la même satisfaction qu'il avait eu chez lui (même si ici, beaucoup de mauvaises herbes étaient pires que les pissenlits, d'où les gants en peau de dragon…).
Pendant qu'ils rentraient déjeuner au château, Hermione avait l'air distante, et Ron lui demanda à quoi elle pensait. Elle eut l'air surprise et dit « Oh, je repensais juste à l'oie qui pond l'Oeuf d'Or. J'essayais de me souvenir d'où cela venait, de quelque conte de fée ou autre… »
« Ce n'est pas un conte de fée, c'est réel. Tu les as vues. » dit Ron.
« Tu sais ce que je veux dire. Tous ces contes de fée ont été écrits par des moldus qui avaient encore des contacts avec le monde de la magie, avant que celui-ci ne commence à devenir si étanche et cloisonné. Je veux dire, quand j'étais petite et que mes parents me lisaient des histoires d'ogres, de trolls, d'elfes, de farfadets, de géants, de sorcières et de magiciens, ils m'assuraient que tout cela était bien sûr inventé. Mais cela ne l'était pas. Il s'avère que je suis une sorcière, et que j'ai vu la plupart de ces créatures, et plus encore. Je sais que l'oie qui pond l'Oeuf d'Or est réelle. Je pense aussi que ce serait utile de savoir dans quel conte elle apparaît. Après avoir manger, j'irai… »
« …A la bibliothèque » entonnèrent Ron et Harry à l'unisson, ils rirent. Hermione fit la moue d'abord, puis rit avec eux. Elle passa son bras droit dans le bras gauche de Ron, et son bras gauche dans le bras droit de Harry.
« Vous deux, vous me connaissez trop. » sourit-elle, et ils allèrent déjeuner, bras dessus, bras-dessous et de bonne humeur. Cela avait été une bonne matinée. Quand ils entrèrent dans le hall d'entrée, Colin Crivey les prit en photo comme il allait rentrer dans la grande salle. Celle-ci sera bien, pensa Harry. Je dois me souvenir de lui en demander une copie.
* * * * *
Le jour déclina rapidement après le déjeuner, quand ils eurent histoire de la magie, avec leur seul professeur fantôme, le professeur Binns. Habituellement attentive durant ce cours (et étant aussi la seule étudiante que Harry ait jamais connu avoir mémorisé l'histoire de Poudlard), Harry fut choqué de réaliser que Hermione avait choisi de s'asseoir dans la rangée du fond, de façon à pouvoir feuilleter un livre de contes de fées qu'elle avait emprunté à la bibliothèque. Il gribouilla une note sur un coin de parchemin. Trouvé quelque chose ? demandait-il.
Elle secoua sa tête et forma les mots 'Pas encore'.
Elle garda sa tête plongée dans le livre durant tout le cours. A la fin, pratiquement tout le monde était dans le coma. Harry regardait stupidement par la fenêtre, Seamus avait la tête sur son bureau et on l'entendait ronfler, Ron lisait Othello et prenait des notes, Dean, Lavender et Parvati avaient l'air apathiques et mous. Neville prenait encore des notes, mais de plus en plus lentement, comme s'il était une horloge qui avait besoin d'être réparée.
Ils se traînèrent tous par la porte et après se dirigèrent vers la classe de divination, à l'exception d'Hermione qui avait Arithmancie. Harry et Ron marchaient lentement jusqu'à la tour du professeur Trelawney, ils grimpèrent l'échelle de corde en argent jusqu'à la pièce circulaire obscure, chaude et sans air, où elle aimait prédire la mort de Harry de tout un tas de manières créatives.
Ce jour là, elle les mit par paire pour lire les cartes de tarot. Harry fut collé avec Parvati, Ron avec Neville. Le professeur Trelawney se mit avec Lavender, alors que Dean et Seamus allaient ensemble. Harry était supposé faire une lecture à Parvati en premier.
« Bon, » dit-elle d'un ton directif « je suis née sous le signe des poissons avec Venus dans l'ascendant, compris ? Allez, commence. »
Une à une, Harry posa les cartes et Parvati corrigea la manière dont il les positionnait et ses interprétations.
« Non, non, ce n'est pas la carte de la mort, » dit-elle quand il eut pris le Prince des Coupes et parlé de quelqu'un près de mourir. C'était plus dur que de faire des diagrammes stellaires, pensa-t-il. Et Sandy n'était d'aucune aide. Sauf qu'elle se mit soudain à siffler « Un poisson va brûler. »
« Un poisson va brûler ? » répéta Harry en anglais. Parvati le fixa.
« Pourquoi dis-tu cela ? Où est-ce dit dans les cartes ? ». Elle se leva et regarda les alignements de cartes sur la table. Il se passa presque une minute avant qu'elle ou Harry ne note qu'elle avait mis sa manche au-dessus de la chandelle, et que sa robe la couvrait. Soudain une flamme s'éleva et commença à lécher le reste de sa robe. « Je suis en feu ! » cria-t-elle.
Harry sortit sa baguette, la pointa sur elle et cria « Pluvius !». Mais à peine l'avait-t-il dit qu'il réalisa que cela aurait du être Fluvius, avec un F, pour qu'un jet d'eau sorte de sa baguette, et pas Pluvius pour la pluie. Le plafond tout entier de la salle de divination pleuvait maintenant sur tout le monde. Ils furent tous trempés en quelques secondes, et les cartes gorgées d'eau étaient soufflées des tables par des vents invisibles. Toutes les chandelles avaient été éteintes par l'eau et le vent. Il faisait très sombre. L'eau était glaciale.
« Dessicatio ! » cria Neville, pointant sa baguette au plafond. La pluie s'arrêta, et toute l'eau de la pièce sembla avoir instantanément séché.
Le professeur Trelawney était en train de brosser sa robe, foudroyant Harry du regard, et elle dit « Merci, Mr Londubat », sans regarder vraiment Neville. Harry le regarda avec respect. Il avait pris un bon départ cette année se dit Harry. Maugrey et Trelawney l'aimaient bien, et le professeur Chourave lui donnait toujours les meilleures notes. Même Rogue n'avait pas été trop dur avec lui en potion, la veille. Il avait grandi et était moins rond qu'auparavant, et sa voix s'était approfondie aussi. Harry pensa même qu'il était possible qu'une pâle moustache ait fait son apparition aussi, mais c'était peut-être trop tôt pour le dire.
« Alors ! », dit le professeur Trelawney. « Si Mr Potter a fini de nous arroser… »
« Mais professeur ! » cria Parvati, toute excitée. « Il l'a prédit. J'ai regardé, ce n'était pas dans les cartes. Il l'a juste …dit. Comme une question. »
« Vraiment ? » fit le professeur Trelawney, intéressée. « Qu'a-t-il dit ? ». Il ? pensa Harry. Il commençait à en avoir assez que l'on parle de lui comme s'il n'était pas dans la pièce.
« Il a dit 'Un poisson va brûler ?' Comme s'il ne savait pas ce que cela signifiait. Et je suis Poisson avec Venus dans l'ascendant, et… »
« Le Don. » Trelawney se rapprocha pour voir Harry de près.
« Hé bien, je ne sais pas…Il s'est juste produit que je l'ai dit. » dit faiblement Harry. Les autres étudiants le fixaient. Ensuite, il entendit Sandy dire « N'allumes pas la chandelle noire. ». Harry chercha soudainement un parchemin, une plume et écrivit ceci dessus. Ensuite, il plia le parchemin en quatre. Le professeur Trelawney avait l'air excité.
« Que faites-vous ? » voulu-t-elle savoir. Harry secoua sa tête, lui tendant le parchemin.
« Ne le regardez pas avant quelques minutes. » lui dit-il. Elle avait l'air perplexe.
« Très bien. Mr Finnigan, pourriez-vous s'il vous plaît rallumer les lumières ? » Seamus pointa sa baguette sur les bougies noires auprès desquelles ils avaient travaillé, et une à une, les flammes revinrent à la vie. Ensuite il la pointa vers une bougie noire sur une étagère et l'alluma avant que le professeur Trelawney l'ai noté. Elle avait agité sa baguette au-dessus des cartes dispersées pour les faire retourner sur les tables. Cependant, dès que la bougie noire fut allumée, un vent froid sembla fouetter la pièce, dispersant à nouveau les cartes et les faisant tous frissonner comme s'ils avaient bu de l'eau glacée. Trelawney se retourna, ses dents claquant, quand elle vit la flamme sortir de la bougie noire. Elle pointa sa baguette dessus et l'éteignit.
« Ne savez-vous pas », dit-elle à Seamus, assez irritée, « que l'on n'allume jamais une chandelle noire sans allumer une chandelle blanche avant, pour l'équilibrer ? » Elle pointa sa baguette vers une chandelle blanche sur le manteau, celle-ci jaillit à la vie, et tout l'air glacé sembla être aspiré de la pièce, et Harry se sentit comme s'il y avait eu un détraqueur qui avait quitté la pièce. Et il commença presque à se sentir comme quelqu'un qui avait reçu un sort de réconfort. Le professeur Trelawney éteignit la bougie blanche. « Voilà qui est assez. » dit-elle. « Un peu plus d'euphorie et vous ne pourrez plus vous concentrer. Retour au travail. » Et maintenant, elle prit le bout de parchemin que Harry lui avait tendu, il vit ses lèvres bouger, lisant les mots sans faire de bruit, et soudain, elle s'assit dans la chaise que Parvati allait reprendre et lui dit brusquement « Je me mets avec Mr Potter. Allez avec Miss Brown. ». Ron regardait Harry, interrogatif, Parvati avait l'air vexée.
Le professeur Trelawney rassembla les cartes sur la table avec un coup de sa baguette, et Harry coupa le paquet. « Votre anniversaire ? » demanda-t-elle. Harry ne pouvait pas croire qu'elle l'ait oublié. Une fois, elle avait insisté en lui disant qu'il était né en hiver. Les autres partenaires se distribuaient les cartes et commençaient leur lecture, oublieux de Harry et du professeur.
« Trente et un juillet » répondit-il. Elle commença à placer les cartes sur la table devant elle, hochant la tête, soupirant quand elle vit les différents messages de leur arrangement.
« Vous avez un ennemi mortel, » lui dit-elle, comme elle l'avait fait de nombreuses fois. Harry grogna intérieurement : tout le monde le savait. Puis il réalisa qu'elle avait dit « Il ne veut plus être votre ennemi. » en tapant une carte avec un serpent dessus. « Vous voici » dit-elle en mettant le doigt sur une carte avec un lion ailé. « Il a vu votre pouvoir et…il souhaite vous recruter. » Harry leva ses yeux, tout grand ouverts. « Mais il s'est retiré de vous…il vous enverra son serviteur à la place. » Elle retourna une carte. « Un homme qui a trahi votre famille. » Queudver, pensa-t-il. Elle retourna une autre. « Un homme dont le fils est aussi votre ennemi. » Malfoy ? Crabbe ? Goyle ? tous possibles. « Mais le fils.. » elle mit le doigt sur une carte avec un dragon dessus « pourrait ne plus être votre ennemi. ». C'était surprenant, pensa Harry. « Et… » elle fit une pause en retournant une autre carte. « …l'héritier de votre ennemi mortel. ». L'héritier ? Voldemort avait un héritier ? La carte représentait une sorte de rapace, un énorme oiseau de proie.
Elle retourna d'autres cartes. « Il y a trois femmes dans votre vie. » Harry pensa à toutes les filles qui l'avaient fait se sentir comme un animal dans un zoo. Seulement trois ? « Une est une femme plus âgée, mais il y a beaucoup de culpabilité en cela…Vous la désiriez, mais n'êtes plus intéressé. » Bien c'était vrai pour Cho, pensa-t-il. « Deux autres : elle.. » Trelawney montra une carte avec une image du messager ailé des dieux dessus. « …est tiraillée entre vous… » Une autre carte. « …et votre frère. ». Je n'ai pas de frère, pensa Harry irrité. C'est un tel ramassis de saletés. « …qui se retournera contre vous pour la lui avoir prise. Mais elle… » Trelawney tira la carte des amants. « …elle est votre vrai amour, une guerrière, votre âme sœur…Bien que vous deviez attendre pour elle… Elle sera avec un autre pour un moment, mais restera pure, pour vous attendre. C'est seulement ensemble que vous pourrez défaire votre ennemi mortel. »
Est-ce que cela signifiait Voldemort ? Il pouvait être vaincu ? C'était de bonnes nouvelles. Harry fixa les cartes devant lui, essayant de se souvenir de tout ce qu'elle avait dit. « Est-ce tout ? », demanda-t-il anxieux, oubliant qu'il avait pensé que tout cela était ridicule le moment d'avant.
« Hé bien, il y a d'autres connections. Voyez, la femme dont vous avez envie… » Harry fut secoué lorsqu'elle tapa encore sur la carte du messager. « …est liée avec l'héritier de votre ennemi. Elle est détenue prisonnière de lui. » Quoi ?, pensa Harry. Je ne connais personne gardé prisonnier…et pour l'envie… « Et la femme plus âgée est connectée au serviteur de votre ennemi… ». Elle montra la carte qui n'était pas Queudver. Etait-ce le père de Malfoy ? se demanda-t-il encore. Que pouvait donc avoir à faire Cho avec lui ? Ensuite, elle pointa du doigt sur la carte qui était le fils (celle avec le dragon dessus), celui qui ne serait plus son ennemi pour longtemps. Elle était connectée à la carte des amants. « Ton amour véritable sera tiraillé…mais quand elle viendra à toi, il se retournera contre toi…et cependant, il sera aussi nécessaire pour t'aider à défaire ton ennemi. »
Elle s'arrêta et Harry sentit sa tête flotter. Trop d'informations, trop de gens à ne pas perdre vue… « Et maintenant, les deux dernières cartes. ». Elle mit une autre carte sur ce qu'il pensait être la carte de Queudver (il nota maintenant qu'elle décrivait un gros rat). « Un autre frère, » dit-elle. Combien de frères suis-je sensé avoir ? Harry se demanda. « et pour lui, à la main du traître… » et elle retourna la dernière carte. C'était le spectre le mort.
« La mort ? » chuchota Harry, ensuite il essaya de se souvenir qu'il n'avait pas un frère, alors deux…
« Pas nécessairement. Cela… » elle mit le doigt sur la carte de la mort, « …peut juste signifier un changement, une transition ? » Elle ouvrit ses yeux en grand. « Ah… », dit-elle, « et ton ennemi mortel va te tenter avec ton désir le plus profond…c'est une quatrième femme…vous vous aimez… ».
Mais elle n'est pas mon véritable amour ? pensa Harry. Alors comment peut-elle être mon désir le plus profond ? Et alors que penser de celle dont j'ai envie ?
« Vous allez être confronté à un choix. Et si vous ne choisissez pas sagement… » soudain, sa voix fut prise comme elle regardait les cartes. « Le monde tel que nous le connaissons finira. » dit-elle doucement.
Harry regarda ses énormes yeux derrière ses lunettes. « Quoi ? » s'entendit-il dire, comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre. « Je vais avoir à faire un choix qui pourrait mettre fin au monde tel que nous le connaissons ? » il se leva et passa sa main dans ses cheveux. Il pointa les cartes du doigt. « C'est...c'est ridicule. Je n'ai pas de frère. Vous m'avez dit que j'avais à la fois un amour véritable et une autre femme qui est mon désir le plus secret…Décidez-vous ! Et rien de ce que je décide ne pourra mettre fin au monde tel que nous le connaissons. Rien ! » Il balaya soudain les cartes de la table avec son bras, puis se leva encore, pantelant, la défiant du regard. Il était préfet, il n'était pas sensé parler aux professeurs de cette manière. A ce rythme là, il ne risquait pas d'être encore longtemps préfet…
Toute la classe regardait. Trelawney remit magiquement et calmement les cartes en une pile parfaite sur la table avec un geste de sa baguette. « Vous devriez y aller. Cela a été un cours stressant pour vous. Mais je vous pardonne votre explosion, parce que vous avez le Don… », dit-elle placidement.
Harry se tourna pour partir, mit son sac sur l'épaule, mais avant que sa tête ne disparaisse de vue par l'échelle, il dit haut et fort « Je n'ai pas le Don ! ». Puis il entendit Sandy dire « Un homme aux cheveux de feu va tomber de l'échelle… ». Il pensa à faire demi tour pour prévenir Ron, mais comme il venait juste de nier avoir le Don, il préféra ne pas revenir sur ses pas.
Il descendit les nombreux escaliers et suivit les passages sinueux jusqu'à la tour Griffondor. Il entra dans la pièce commune, la traversa sans la voir, et monta jusqu'à son dortoir. Il en avait fini avec cette journée, Dieu merci. Il faisait encore chaud, alors il ouvrit la fenêtre et enleva sa chemise, s'allongeant sur son lit et fixant le plafond. Ensuite, il eut l'impression d'avoir envie d'un autre son que celui qui se ruait dans ses oreilles, le son de la voix de Trelawney disant Le monde tel que nous le connaissons sera fini. Il prit son baladeur de sa malle et enfila les écouteurs, s'assura que la cassette était bien rembobinée et appuya sur lecture. Il pouvait voir les parties qui bougeaient pour faire défiler la bande, il pouvait entendre un espèce de sifflement (mais ce n'était pas du fourchelang), mais pas de musique. Il pressa le bouton stop. Oh, bien. Hermione disait toujours qu'il y avait trop d'interférences magiques autour de Poudlard pour que ce genre de matériel puisse marcher. Une bande magnétique, réalisa-t-il. Et des batteries, encore plus de magnétisme. Il savait que la magie et les aimants ne faisaient pas bon ménage. Il enleva le baladeur et se rallongea encore sur le dos avec ses mains derrière sa tête, puis son regard s'abaissa et il regarda l'amulette du basilik monter et descendre sur sa poitrine nue.
Pourquoi moi ? pensa-t-il. Pourquoi est-ce toujours moi ? Parce qu'au fond de lui, il savait qu'il croyait vraiment qu'il pourrait être en position de faire un choix qui pourrait changer le monde. Est-ce que le choix était de se joindre à Voldemort ou de le combattre ? Il entendait maintenant la voix de Maugrey dans sa tête. Qu'est-ce qui fait qu'une personne se tourne vers le mal ? Qu'est-ce qui fait qu'une autre personne décide de ne pas le faire ? Quel est le moment crucial ? Quand en réalité ? Mais Harry pensa qu'il ne le ferait jamais. Voldemort voulait le recruter maintenant, n'est-ce pas ? Il avait entendu parler de Voldemort et de ses Mangemorts torturant les membres de la famille des gens qu'ils voulaient s'adjoindre. Etait-ce ce qu'il essayait de faire, en s'en prenant à Ron et à Hermione ? Me forcer à devenir un Mangemort ? Harry Potter, Mangemort. C'était trop ridicule…A moins, pensa Harry, que choisir de ne pas le devenir soit ce qui finirait le monde tel que nous le connaissons…Il ferma les yeux et essaya d'imaginer que son baladeur marchait, essayant d'évincer de son cerveau la lecture des cartes de tarot avant que cela ne le rende fou.
* * * * *
Il devait s'être assoupi à cause de la chaleur de ce tardif après-midi d'été. Quand il se réveilla, Hermione était assise sur le lit à côté de lui, le secouant. Elle portait sa robe. Elle avait visiblement chaud aussi, ses boucles courtes étaient rassemblées autour de son visage qui avait l'air humide. Son chemisier avait deux taches humides sous les bras et elle essuya un peu de transpiration de son front et parla d'une voix fatiguée. « Allez Harry. Nous devons aller à l'aile de l'hôpital. ». Elle se leva pour partir, et il vit qu'il y avait aussi une tâche humide dans le dos de son chemisier.. « Je vais juste me changer d'abord. Pourquoi font-ils des robes si lourdes et si chaudes ? » dit-elle avec lassitude, pendant qu'elle sortait.
« Est-ce que Ron va bien ? »
Elle se tourna au niveau de la porte. « Oui, il s'est cassé la jambe, mais Seamus, Dean et Neville l'ont transporté sans problème jusqu'à l'infirmerie, et Madame Pomfresh devrait l'avoir guéri le temps que nous arrivions là-bas. Tu devrais savoir, tu t'es déjà cassé une jambe. » Elle eut soudain l'air de se réveiller.
« Ca va ? » lui demanda-t-il .
« Comment…comment savais-tu ? »
Harry se sentit encore comme s'il dormait. Il s'étira et lança ses jambes sur le côté de son lit en disant, « Hé bien, il est tombé de l'échelle en partant de chez Trelawney, n'est ce pas ? »
Elle le fixait encore. « Oui », dit-elle lentement. « Mais tu n'étais pas là. »
Maintenant Harry se sentit comme s'il était complètement réveillé lui aussi. « Oh, heu, mais j'ai aussi eu des problèmes avec l'échelle quand je suis parti. Je me suis dit qu'au train où allaient les choses, un accident aurait tôt fait d'arriver… »
Elle le regarda en rétrécissant ses yeux. « Mais comment savais-tu que c'est Ron qui est tombé ? »
Il haussa ses épaules. « Tu ne serais pas ici pour m'amener à l'aile de l'hôpital si c'était Seamus, Dean, Neville, ou Lavender ou Parvati. Bien peut-être que si, si c'était Neville. Mais alors Ron serait venu me chercher lui-même, probablement. » Il la regarda calmement, la défiant de réfuter son raisonnement logique. Elle n'eut pas l'air satisfaite par cette explication, cependant, elle avait aussi l'air d'avoir décidé que c'était une bataille perdue d'avance.
« Je sais qu'il fait chaud », dit-elle, « mais tu ferais mieux de mettre une chemise. Ce n'est pas que cela dérangerait les élèves si tu te promenais comme ça… ». Elle lui sourit, ayant le même air qu'elle avait eu le dimanche soir, quand elle lui avait cloué le bec alors qu'ils étaient en dehors de la salle commune. Elle se retourna et quitta la pièce sans un autre mot.
Harry enfila une chemise propre, épingla son badge de préfet dessus et laissa Sandy enroulée sur son lit. Il faisait suffisamment chaud pour qu'elle n'ait pas besoin de rester sur son bras. Il descendit dans la salle commune où Hermione l'attendait. Elle avait aussi épinglé son badge sur son chemisier propre. Ils marchèrent dans les couloirs jusqu'à l'aile de l'hôpital sans parler. A un moment, alors qu'ils balançaient leurs bras, leurs mains se cognèrent, donnant un choc à Harry, et il pensa un instant lui prendre sa main, mais il changea d'avis. Il fit de plus grands pas à la place, et Hermione fut forcée d'accélérer pour le suivre.
« Harry », se plaignit-elle, « il fait trop chaud pour courir. » Elle courut quelques secondes pour le rattraper, puis l'atteignit et lui prit la main, enlaçant ses doigts autour des siens. Il la laissa faire, se souvenant comment ils s'étaient tenus la main quand elle lui avait parlé de l'enlèvement. Cela semblait s'être produit dans une autre vie, quand ils étaient dans le jardin des Dursley, allongés sur l'herbe et parlant. Il ralentit, et ils marchèrent ensemble, main dans la main, jusqu'à l'infirmerie. Harry ouvrit la porte avec sa main gauche, et ils entrèrent, se tenant encore la main.
Ron était allongé sur un lit, soutenu par de nombreux oreillers, mais ses yeux étaient fermés. Sa jambe gauche était couverte de bandages qui protégeaient le cataplasme magique qui soignait son os brisé. Harry se souvint que Dick s'était aussi cassé la jambe quand il avait ignoré l'avertissement de Sandy sur la chute des rochers. Harry avait souhaité avoir accès à la médecine magique pour l'aider. Maintenant, c'était Ron qui avait une jambe cassée parce qu'il avait encore ignoré Sandy. Ron ouvrit ses yeux et commença à sourire jusqu'à ce qu'il vit leur mains liées.
« J'ai trouvé Harry faisant la sieste dans le dortoir. » lui dit Hermione.
« Vous en avez mis du temps, » dit-il catégoriquement. « Et vous avez changé d'habits. »
Hermione retira sa main de celle de Harry et alla se mettre de l'autre côté du lit. « Il fait chaud, nous étions trempés de sueur… » commença-t-elle avant de s'arrêter. Harry réalisa que cela ne sonnait pas bien.
« De toutes façons » dit Harry en essayant d'être brusque, « je suis désolé pour tout cela. »
« Tout quoi ? J'ai été un bel idiot, je suis tombé et je me suis cassé la jambe. Qu'est-ce qui te désole ? »
« HMM, hé bien.. »
« Dis-lui, Harry. » dit sérieusement Hermione. Harry la regarda.
« Lui dire quoi ? »
« Bon, je vais le faire. Harry savait que tu allais tomber, Ron. »
« Hermione… »
« Quoi ? » dit Ron incrédule. « Tu le savais et tu ne me l'as pas dit ? Attends…Comment le savais tu ? Oh bon Dieu. C'est pour cela que tu as crié je n'ai pas le Don quand tu es sorti ? »
« Non, je l'ai dit parce que Je n'ai pas le Don ! » dit Harry irrité. « Hermione, arrête de faire cela… »
« Tu savais, » dit-elle. « J'en suis sûre. Je ne sais pas comment tu savais, mais tu savais… »
« Tu aurais du l'entendre avant que Trelawney ne le sorte du cours, » lui dit Ron, « Il disait 'je n'ai pas de frères. Comment puis-je avoir un amour véritable et une femme qui est mon désir le plus profond ! Et comment je peux mettre fin au monde tel que nous le connaissons ?' Ou quelque chose comme cela.. »
« Que faisiez-vous ? »
« Lecture des tarots. Je vous raconterai le mien plus tard, Neville était trop drôle … »
Elle regarda Harry à nouveau. « Que t'as dit Trelawney ? »
Harry grimaça. « Oh, allez Hermione, tu la connais. C'est n'importe quoi. C'est pour cela que tu as arrêté la divination… »
« Qu'a-t-elle dit ? »
Il soupira. « Elle a dit que j'avais un ennemi mortel qui ne voulait plus être mon ennemi. »
Elle eut l'air perplexe « Bon, ce serait plutôt bon, non ? »
« Oh oui, c'est super. Tu vois, il ne veut plus être mon ennemi parce qu'il a décidé que je suis un sorcier assez puissant, alors il veut me recruter à la place. »
Ron et Hermione le fixèrent. « Quoi ? » dirent-ils d'une même voix.
« Oui, alors j'imagine que le tatouage des Mangemorts s'accorderait pas mal avec mes nouvelles robes, et je pourrais peut-être aussi trouver une boucle d'oreille comme cela, et peut-être me laisser pousser une queue de cheval comme Bill… »
« Harry, stop ! Tu ne feras jamais cela ! » dit Hermione exaspérée.
« Pourquoi pas ? Parce que je veux que tous ceux qui me sont proches soient torturés et assassinés pendant que je me décide ? » Il les regarda résolu. « Elle a dit qu'il prenait du recul par rapport à moi et qu'il envoyait ses serviteurs. Vous vous souvenez de ce que Maugrey a dit sur les Mangemorts, non ? A quel point ils avaient peur du sort du Cruciatus, devenant encore plus redoutable que Voldemort lui-même ? Vous pensez que je veux que vous soyez torturés ? »
« Mais Harry, si tu devenais, simple hypothèse, un Mangemort, que se passerait-il si on te disait de torturer des gens ? Si tu ne le faisais pas toi même, c'est toi qui le serait à la place… »
« Je m'en moque. C'est juste ma douleur. Je l'ai supporté avant. Je peux le faire encore. »
« Mais tu vois, Harry, » dit-elle implorante, les larmes apparaissant dans ses yeux, « c'est pour cela que tu ne peut pas être un Mangemort. Parce que tu souffrirais plutôt que de faire souffrir quelqu'un d'autre. Tu ne peux juste pas endosser ce costume. »
« Elle a dit que j'aurai à faire un choix, » dit-il doucement, en regardant ses mains. « Je dois choisir sagement, ou le monde tel que nous le connaissons finira… »
Elle fit le tour du lit, et mit ses mains sur les siennes. « Tu feras le bon choix, Harry, tu verras. Mais tu ne deviendras pas un Mangemort pour nous protéger. Je préfèrerais mourir plutôt que de voir cela arriver. »
Ron le regarda sérieusement. « Moi aussi »
Son regard alla de l'un à l'autre. « Le problème, c'est que je préfèrerais devenir un Mangemort si cela pouvait signifier que vous ne seriez ni torturés ni tués, alors je pense que nous n'allons pas pouvoir nous entendre à ce sujet. »
Ils le regardèrent, dénués d'expression. Il fit demi-tour et marcha à grandes enjambées vers la porte de l'infirmerie, il entendit le pas léger d'Hermione derrière lui. Il ne se retourna pas. Quand il essaya de refermer la porte, elle était là, se glissant derrière lui. Elle ferma la porte, se retourna et jeta ses bras autour de sa taille. Il n'hésita pas avant de mettre ses bras autour d'elle, appuyant sa joue sur le dessus de sa tête, sentant ses larmes s'échapper de ses yeux et couler dans les cheveux d'Hermione. Il sentit sa chemise se mouiller à cause des larmes d'Hermione. Il sembla se passer un long moment sans qu'ils ne bougent, puis elle se sépara finalement de lui, se dressa sur ses orteils pour l'embrasser sur la joue et s'enfuit en essuyant ses yeux avec le revers de ses mains..
* * * * *
« OK, maintenant Fred et George allez chercher un peu à manger en cuisine, et Parvati et Lavender allez demander à Hannah si nous pouvons lui emprunter sa radio de sorcier pour la musique, et…pourquoi pas quelque chose comme des ballons ? ou des banderoles ? ». Ginny cochait une liste quand Harry rentra dans la salle commune. Hermione n'était visible nulle part.
« Où est Hermione ? » lui demanda-t-il. « Et as-tu seulement été voir ton frère qui est dans l'aile de l'hôpital avec une jambe cassée ? »
Elle fronça les sourcils. « Tu me prends pour qui ? Bien sûr que j'y suis allée. Et Fred et George sont avec lui maintenant. Tu veux bien t'occuper des décorations ? »
« Des décorations ? Pour quoi ? Et je t'ai demandé où était Hermione. »
« Neville lui a demandé de l'aide pour ses devoirs de métamorphose. Ils sont allés à la bibliothèque. Il est la diversion. Crois-tu que je préparerais une fête surprise pour Hermione avec elle assise juste ici ? Je veux dire, elle a eu un été pénible, et j'ai pensé… »
« Un fête surprise ? »
« Harry, son anniversaire est samedi. As-tu oublié ? » Franchement, il avait oublié que son anniversaire était le neuf septembre. « Alors, tu peux t'occuper des décorations ? »
« Oui, bien sûr… » dit-il distraitement, marchant vers l'escalier du dortoir des garçons.
« Harry ! »
« Quoi ? » dit-il distraitement en se tournant.
« Je pensais que tu cherchais Hermione. »
« Oh, bien… il semble qu'elle soit occupée à aider Neville. Je peux attendre. »
Elle le regarda, inquiète « Est-ce que ça va Harry ? »
Non, je ne vais pas bien, pensa-t-il. Je viens juste de découvrir que je vais être recruté pour être un Mangemort, que tu pourrais être visée, et Ron , et Hermione, et tes autres frères, et tes parents et tous mes professeurs…
« Je vais bien » croassa-t-il, sentant soudain sa gorge très sèche. C'était pénible, d'une certaine façon, de la regarder, alors il monta les escaliers jusqu'au dortoir et s'allongea sur le lit, fermant les rideaux malgré la chaleur. Il aurait désespérément voulut lui parler, ou à Hermione, ou à n'importe qui, mais tout le monde était si occupé, trop occupé pour être concerné de savoir si Voldemort avait ou non un nouveau Mangemort.
Il prit Sandy de sur le lit et lui siffla « Que devrais-je faire Sandy ? »
« Faire, Harry Potter ? »
« Je ne veux pas être un mage noir. Mais je ne veux pas mettre mes amis en danger. »
« Alors ne prends pas les devants. Cela viendra jusqu'à toi. »
« C'est ce dont j'ai peur. Si seulement j'avais un moyen de m'en prendre aux Mangemorts par moi-même, ensuite, si Voldemort n'avait plus de serviteurs, il devrait traiter directement avec moi… »
« Alors fais-le. »
« Ce n'est pas si simple ! » Il était frustré à nouveau, elle faisait ses raisonnements faciles, donnant son avis comme si elle connaissait tout sur tout…
Je suis en train de craquer, pensa-t-il. Je suis prêt à tomber sur un serpent de jardin parce qu'il ne comprend pas ma vie si ridiculement compliquée. Il se souvint tenir Hermione, et tout ce à quoi il pouvait penser était qu'il voulait la tenir à nouveau, qu'il voulait juste la tenir et tout oublier du reste du monde…
* * * * *
Harry sortit finalement la lecture des tarots de son esprit. Le samedi, après le dîner, Harry et Ron étaient supposés convaincre Hermione de faire un détour par la bibliothèque afin que Ginny et les autres Griffondor aient le temps de préparer la salle commune pour la fête. Quand l'heure de la fête arriva, ils clamèrent tous deux avoir fini les recherches dont ils avaient besoin pour leur devoir d'histoire de la magie, et la traînèrent jusqu'à la salle commune, confuse, parce qu'en fait ils l'avaient arrêtée en plein milieu de son travail. Une semaine après la rentrée, le mot de passe de la salle commune avait été changé.
« Pudding du Yorkshire » dit Hermione à la grosse dame.
« Cela a l'air délicieux ! » répondit-elle avant que le portrait ne bascule, et suivie par tous les Griffondor, professeur MacGonagall incluse, criant : « Surprise ! »
Hermione eut l'air à deux doigts de s'évanouir. Ron et Harry durent la soutenir pour traverser le passage derrière le portrait, et ensuite, elle du prendre Ginny dans ses bras, puis Parvati, puis Lavender, et tout le monde jusqu'à ce qu'elle soit revenue à Ron et Harry et qu'elle les prenne tous les deux ensemble dans ses bras. Puis quelqu'un alluma la radio pour la musique, et on commença à voir passer des gâteaux et de la bièraubeurre. Tout le monde semblait rire et parler en même temps. Harry regarda son visage, elle était totalement désorientée, n'avait rien suspecté. Il arriva derrière Ginny, mettant son bras autour de ses épaules, et il lui chuchota « Bon boulot, Gin. ». Elle le regarda en souriant. Pourquoi était-ce si dur de ne pas quitter Ginny du regard ces temps-ci ?
Elle se pencha pour se rapprocher de lui et lui demanda « Qu'est-ce que tu lui as offert ? »
Il avait presque oublié. « Oh ! il faut que j'aille le chercher ! » Il monta les escaliers quatre à quatre, et une minute plus tard, il était de retour avec un paquet emballé. Il tira Ron du punch jusqu'à l'endroit où Hermione était assise, près du feu. Il lui présenta le cadeau en disant : « Joyeux anniversaire, Hermione. C'est de notre part à tous les deux. »
Elle sourit, déchirant le papier et l'abandonnant, puis elle ouvrit sa bouche, surprise. « Oh !…c'est formidable ! Regardez tout le monde… » et elle tourna une image dans un cadre vers les autres de façon à ce que tout le monde puisse voir la photographie mouvante d'eux trois, marchant bras dessus – bras dessous, riant librement, Hermione regardant tantôt Harry, tantôt Ron, ses cheveux gonflés par une légère brise. Harry et Ron la regardaient, heureux, tous les trois avaient leur robe flottant derrière eux, une vue de la forêt en arrière plan. « C'est toi qui l'a prise, Colin, non ? Elle est vraiment bonne. »
« Et nous ? » dit Ron, indigné. « Nous sommes dessus ! »
Elle rit, encore plus radieuse que sur la photo pensa Harry. « Bien, maintenant, j'ai une preuve photographique que mes deux meilleurs amis sont les plus jolis garçons de Poudlard. » dit-elle en leur souriant à tous les deux. Les oreilles de Ron devinrent assez rouges, Harry passa ses doigts dans ses cheveux.
« Je vais devoir essayer d'annuler ma coupe de cheveux. Tu vas me donner la grosse tête Hermione »
« Oh, non, tu ne vas pas faire cela Harry Potter ! » dit soudain Parvati. « Tu es mon chef d'œuvre. N'ose même pas essayer ! »
Tout le monde rit. « A l'évidence, cela ne dépend pas de toi. » dit Hermione avec difficulté entre deux éclats de rire.
La fête s'avança dans la nuit. MacGonagall partit, en mettant un sort isolant sur la tour pour qu'ils ne dérangent personne d'autre. « Et je vous fais confiance pour vous assurer que les choses restent bien en main.. »avait-elle dit à Alicia avant de partir. Quand le portrait pivota et se ferma derrière MacGonagall, Alicia cria aussitôt « Elle est partie ! » et Katie monta le volume de la radio au moment où une chanson particulièrement rauque passait. Harry se souvint à quel point certaines fêtes furent folles dans la salle commune par le passé. Quand son nom était sorti de la Coupe de Feu comme deuxième champion de Poudlard, la fête avait duré jusqu'aux petites heures du matin.
Parvati conduisit Hermione à une table pour son cadeau d'anniversaire : une lecture des Tarots. « En fait, Parvati, » lui disait Hermione, « dans mon cours d'arithmancie, j'ai découvert que les nombres liés à ma date de naissance sont très intéressants. Je suis née à exactement neuf heures du matin, tu vois. Neuvième mois, neuvième jour, neuvième heure. Ce qui additionné donne vingt-sept, qui est en fait trois au cube. Un nombre élevé à sa propre puissance. C'est un ensemble de nombres très puissant.. »
« Mais Hermione, tu devrais te laisser lire les tarots pour ton anniversaire, pour te préparer à une nouvelle année de ta vie. » Harry en avait assez des lectures de tarots dernièrement, alors il alla se chercher un peu à manger et à boire, regardant Fred et George danser ce qui semblait être une danse de la fertilité, et riant avec tous les autres.
Après un moment, Harry conduisit les garçons de première et deuxième année à l'étage. Ils avaient l'air assez endormis, et Alicia s'occupa des filles. Quand il retourna dans la salle commune, il découvrit que bon nombre de troisième année avaient aussi décidé de se coucher, de telle façon qu'il y avait considérablement moins de monde restant dans la salle. Angelina et George dansaient très rapprochés sur une ballade lente de la radio, et Fred et Katie se levèrent pour faire de même. Il y avait quelques sixième année dans un coin, jouant à la bataille explosive, et Colin était en train de photographier Ginny et quelques uns de ses camarades de quatrième année pour son correspondant.
Comme Harry arrivait dans la pièce, Hermione prit soudain son bras, disant « Vous ne pouvez pas y échapper. Vous devez danser avec moi maintenant, Mr Potter. Prérogative de mon anniversaire. ». Ce n'était rien comme le bal de Noël, décida immédiatement Harry. Elle glissa ses bras autour de son cou et appuya sa tête contre son épaule. Il mit ses mains sur sa taille et sa joue dans ses cheveux, pensant à combien cela était étrange. Il se souvint la tenir en dehors de l'infirmerie pendant qu'ils pleuraient tous les deux. Comme cela était privé. C'était soudain déconcertant de l'avoir pressée contre lui à nouveau, dans cette pièce, avec tous ces gens. Ils déplacèrent à peine leurs pieds. Il était à peine conscient des paroles ou du rythme de la musique ou de l'air, c'était juste un bourdonnement à ses oreilles comme il pouvait la tenir et sentir son cœur battre contre sa poitrine, comme il pouvait la respirer.
« Hermione » chuchota-t-il. Elle leva la tête vers lui. « J'ai un autre cadeau pour toi. » Elle ouvrit grand ses yeux, à la fois terrifiée et pleine d'espoir. « J'ai décidé de ne pas devenir un Mangemort. » Elle sourit, son appréhension s'envolant.
« Je n'ai jamais sérieusement pensé que tu le ferais. » lui répondit-elle dans un murmure, reposant à nouveau sa tête contre son épaule. Comme la chanson finissait, il la sentit tremblante, et ne voulut pas la laisser partir, mais il fut soudain conscient de Ron et de Ginny se tenant tout près, portant clairement leur attention sur eux, mais essayant de faire comme si cela n'était pas le cas. Un autre slow commença. Harry savait ce qu'il avait à faire. Il la prit par la main et la conduisit à Ron en disant « Maintenant, le cadeau étaient de notre part à tous les deux. Je ne devrais pas être le seul à en obtenir une danse. Il mit la main d'Hermione dans celle de Ron. Les deux se regardèrent embarrassés, avant qu'Hermione n'ait un sourire résigné et le traîne jusqu'au milieu de la piste. La jambe de Ron était pratiquement guérie, il boitait à peine.
Ensuite, Harry mit sa main dans celle de Ginny, lui souriant. « Et toi, », dit-il, « tu as préparé une superbe fête. ». Il la prit sur la piste aussi, la tirant vers lui. Elle choisit de danser dans un style plus comme celui qu'ils avaient tous pris pour ouvrir le bal de Noël. Elle garda sa main dans la sienne, et mit l'autre sur son épaule, pendant qu'il passait son autre main dans son dos. Mais après moins d'une minute, il enleva sa main de la sienne et la mit aussi dans son dos, la forçant à mettre sa main libre sur son autre épaule aussi. Elle mesurait à peu près un pouce de plus que lui, ce qui fait qu'ils dansèrent les yeux dans les yeux pendant toute la chanson, et Harry se retrouva encore avec le problème de ne pas pouvoir détourner son regard d'elle.
Ce fut finalement elle qui détourna son regard, fixant le bas où elle pouvait voir l'amulette du basilik reposant sur le devant de sa chemise. « As tu décidé quel animal tu voulais être ? » lui murmura-t-elle.
Il s'était entraîné à contrôler ses ongles avec MacGonagall tous les soirs après dîner, jusqu'à la fête (elle lui avait laissé la soirée libre), et il allait lui donner sa décision. « Oui », dit-il doucement. Elle frissonna au souffle de sa respiration, sa bouche étant si proche de son oreille. « Lion. ». Elle acquiesça.
« Tu t'entraînes à être animagus, n'est-ce pas ? » dit-elle doucement près de son oreille. Il la regarda surpris. Elle eut un sourire rusé. « Tu as disparu avec MacGonagall tous les soirs après dîner. Elle est animagus, et notre professeur de métamorphose, et tu me demandais des animaux… Ce n'était pas si dur à trouver. »
« Chut ! » dit-il doucement, près de son oreille à nouveau. Elle frissonna encore dans ses bras, mais sembla ne pas y prêter attention. « Ne le dis à personne. C'est sensé être une surprise. »
soudain, Harry réalisa que la musique s'était arrêtée, et que les gens les regardaient. Hermione et Ron ne se touchaient plus. Hermione les regardait attentivement tous les deux. « Qu'est-ce que vous chuchotiez ? » demanda-t-elle, essayant de prendre un air détaché. Harry laissa partir Ginny à contre-cœur.
« Rien, » dit-il avec un air autant dénué d'expression qu'il le pouvait sur son visage. Il regarda Ron, qui avait l'air d'essayer de s'éloigner d'Hermione. Quand Harry les avait aperçu danser, il y avait pas mal d'espace entre eux deux, plus qu'entre n'importe quel autre couple qu'il avait vu danser ce soir là. Il se souvint d'Hermione le traitant de crétin immature. Harry savait, ou pensait savoir, ce que Ron ressentait pour Hermione. De quoi avait-il peur ? se demanda Harry. Mais à ce moment, venant juste de danser avec lui, on aurait dit que la chose qu'elle voulait le plus au monde était de s'éloigner de lui. Peut-être que j'ai tort, pensa Harry. Peut être qu'il n'a pas du tout ces sentiments pour elle, je n'ai pas à me faire de souci.
Excepté qu'il devait se soucier de quelque chose. Elle n'aurait pas été aussi ennuyée avec Ron si elle n'avait pas de sentiments pour lui. Cela la rendait misérable. Harry se battit contre l'envie urgente de le frapper, comme il avait voulu le faire quand Ron avait fait son commentaire sur Othello. Il se pencha sur Hermione et l'embrassa rapidement sur la joue.
« Bien, joyeux anniversaire. Je ferais mieux de monter le haricot magique et de dormir un peu pour pouvoir être réveillé pour que tu puisses courir en rond autour de moi demain matin. » dit-il, partant vers les escaliers.
Soudain, elle cria « Oh, j'ai presque oublié ! » Harry se retourna, se demandant ce qu'il se passait. Elle fit signe à Harry, Ron et Ginny pour qu'ils la suivent jusqu'aux fauteuils près du feu. Il n'y avait personne alentour, et la musique était redevenue forte, bien que personne ne danse plus maintenant.
« J'ai trouvé le bon conte de fée ! » dit-elle dans un murmure excité. « Quand j'étais dans la bibliothèque avec Neville et que vous prépariez votre fête démoniaque. ». Elle sourit à Ginny qui prit un air confus.
« Comment cela, un conte de fée ? » demanda-t-elle à Hermione.
« N'étudies pas tu les oies en cours avec Hagrid ? »
« Non, nous étudions les bébés licornes. Il a peur que toutes les filles plus âgées ne puissent pas…s'approcher d'elles. » dit-elle, rougissant, et Harry se souvint que seules les filles vierges pouvaient s'approcher des licornes. « Il a dit que les oies étaient pour les cinquième années. Alors qu'y a-t-il avec ces oies ? En quoi sont-elles des créatures magiques ? »
« L'une d'elle est l'oie qui pond l'Oeuf d'Or. »
Harry allait perdre le fil dans une seconde, de plus il était très fatigué. « Alors ? De quel conte de fée s'agit-il ? »
Hermione prit un air triomphant. « Jack et le Haricot magique ! »
Les trois se regardèrent les uns les autres puis dirent ensemble : « Et alors ? ».
« Alors ? je vous ai dit que les contes étaient basés sur des faits. Jack et le Haricot Magique est pratiquement un manuel élémentaire sur comment prendre le dessus sur un géant. Il y avait un bon nombre d'objets magiques que Jack a volé de la maison du géant, parmi lesquels l'oie qui pond l'Oeuf d'Or ! Je pense que Hagrid est rentré en contact avec les géants, et s'est vu offrir cette oie en signe de bonne volonté… »
« Comme un cadeau donné à un ambassadeur ? » avança Ginny.
« Exactement ! je pense que cela signifie que les géants vont être du bon côté, qu'ils ne vont jamais aller vers Vous-savez-qui ! Je crois que Hagrid a réussi ! »
Ils étaient tous silencieux . Puis Ron dit « Et s'il l'avait volé ? »
Hermione le foudroya du regard. « Quoi ? »
« Et s'il avait fait comme Jack et l'avait volé ? Et si cela ne signifiait rien du tout ? »
Ils se turent tous. « Nous ferons ce que nous faisons d'habitude. » dit Hermione, « Nous le confronterons à cela. C'est comme cela que nous avons découvert comment soumettre Touffu… »
Ron lâcha un grand bâillement. « Bon, je vote pour que nous le faisions après avoir eu une longue grasse matinée dimanche matin. Oh, c'est vrai, vous deux êtes fous. » dit-il en pointant du doigt Harry et Hermione. Ils rirent tous.
« En fait, je vais probablement faire une grasse matinée demain. » dit Hermione lasse. « Quelle heure est-il ? A peu près deux heures du matin ? ». Harry approuva, en vérifiant sa montre. Quand ils regardèrent, ils furent surpris de découvrir qu'il ne se trouvait plus personne dans la pièce. Ils montèrent au lit par leurs escaliers respectifs, espérant tous que Hermione avait raison au sujet des géants…mais sans nécessairement le croire.
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