Harry Potter and the Psychic Serpent

Chapitre dix

En haut du haricot magique

Il s'était passé plus de deux semaines depuis le rendez-vous, et Harry était soulagé de ne pas avoir à s'inquiéter d'un nouveau rendez-vous jusqu'à Halloween. Dans cette période, il s'était entraîné à agrandir et rétrécir ses mains et ses pieds. C'était étrange à regarder, et cela demandait beaucoup de concentration. Il n'était pas encore très rapide pour cela.

Il avait croisé Cho Chang une paire de fois depuis le rendez-vous, mais à chaque fois, elle détournait son regard, et Harry commençait à se demander s'il ne l'avait pas fâchée. Comment pourraient-ils mettre Viktor et Cho ensemble si elle ne sortait pas avec lui ?

C'était mercredi, et ils venaient juste de finir le cours de Défense contre les Forces du mal. Cela avait été le tour de Harry de lire son essai sur Hamlet, et cela l'avait rendu assez nerveux, mais Maugrey semblait penser qu'il avait fait quelque chose de bien. Hermione lui avait adressé un sourire encourageant, pendant toute sa lecture, mais en fait, elle l'avait déjà lu trois fois, sans parler des cinq premiers brouillons. Ron avait encore à finir son essai sur Othello. Il était écrit, mais il avait refusé de le montrer à Harry et Hermione. « Vous l'entendrez en même temps que tout le monde » avait été tout ce qu'il avait dit.

Quand ils furent de retour dans la salle commune après la classe, Harry dit à Hermione « Je dois te parler ». Il traversa la pièce vers le foyer, et Ron commença à suivre, mais Hermione leva sa main pour l'arrêter.

« Il a dit qu'il voulait me parler à moi, Ron »

Harry se retourna et les regarda alternativement. « Oh, ne t'en fais pas Hermione. Ron peut entendre. Ce n'est pas…bon, de toutes façons, venez ici, tous les deux. » Quand ils furent dans les fauteuils près du feu, Harry regarda ses mains, incapable de regarder Hermione. « J'ai bien peur d'avoir tout mis en l'air. Avec Cho. Alors nous allons devoir trouver un autre plan pour faire face à Viktor parce que je suis un pauvre idiot. » Il la regarda, confuse et extrêmement surprise.

« Harry ? De quoi parles-tu ? »

Alors il expliqua que Cho l'évitait, et Hermione lui demanda « Quand cela a-t-il commencé ? Combien de fois vous êtes-vous rencontrés depuis que nous sommes sortis ? T'a-t-elle semblée distante quand tu l'as embrassée à la fin du rendez-vous ? »

Harry eut l'air sonné par le barrage de questions « Je... Je.. » bégaya t il « Je n'ai pas été avec elle du tout après le rendez-vous. Et …nous ne nous sommes pas embrassés après. Je lui ai serré la main. »

« QUOI ? » cria Hermione, faisant se retourner tout le monde vers elle dans la salle commune. Hermione s'éclaircit la gorge et essaya de se calmer. Ginny arriva et vint s'asseoir dans le quatrième fauteuil.

« Que se passe-t-il ? »

« Ginny…Bon, nous avons besoin d'un autre avis féminin. Si tu sortais avec Harry, et qu'à la fin, au lieu de t'embrasser, il te serre la main, et puis qu'il ne te parle plus pendant plus de deux semaines après, que penserais-tu ? »

Ginny regarda Harry, puis ailleurs. Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il ne se serait jamais comporté ainsi avec elle…

« Hé bien », dit-elle doucement, « Je suppose que je penserai que j'ai une espèce de maladie. »

« Merci ! » dit Hermione triomphante.

« Ce que je penserais si tu sortais avec Ginny et faisait cela, serait que finalement, tu aurais décidé de continuer à vivre après tout. » dit Ron en grognant. Harry se renfrogna.

« Nous divergeons » dit Hermione, irritée. « Soit le grand frère surprotecteur une autre fois, Ron. Maintenant nous devons réparer les dommages qu'a commis Harry. ». Elle eut l'air pensive un moment, perplexe. « Je ne comprends pas comment je n'ai pas pu noter que vous ne vous êtes pas embrassés… »

« Bien, » dit Harry en s'éclaircissant la gorge, « toi et Viktor étiez quelque peu…occupés. »

« Es-tu sûre de vouloir rompre avec Viktor Krum ? » demanda Ginny avec un sourire bouclant ses lèvres. Harry pensa que Hermione avait essayé de la tuer rien qu'en la regardant.

« Oui » dit Hermione emphatiquement. « J'avais besoin de faire en sorte qu'il ne suspecte rien encore. Mais, la prochaine fois, Ron, si tu pouvais attendre dans le hall d'entrée, et avoir l'air vraiment frénétique quand nous arrivons. Tu pourrais dire que le directeur veut nous voir immédiatement, comme cela, nous pourrions effectuer une sortie en douceur…et les deux autres seraient laissés seuls… »

Ron acquiesça et approuva « oui, oui. Je le ferai. » Harry s'abstint de commenter à quel point Ron était avide de rendre ce service.

« Et toi » dit-elle à Harry, encore très en accusation « Viens avec moi ». Elle alla à une table vide et prit un parchemin, une plume et une bouteille d'encre. Ron et Ginny suivirent. « Maintenant, » dit-elle une fois qu'il fut assis avec la plume sur le parchemin, « écris ce que je dis ». Alors il écrivit.

Chère Cho,

Je suis désolé d'avoir été un tel crétin. J'ai vraiment apprécié notre rendez-vous, et j'attends avec vraiment beaucoup d'impatience le suivant. Je n'avais jamais eu de tel rendez-vous auparavant, et j'étais extrêmement nerveux. J'ai essayé de te parler depuis, mais les mots que je veux dire semblent toujours me quitter dès que je te vois. Plus encore, j'ai peur que mon comportement à la fin de notre rendez-vous t'ai donné l'impression que tu ne m'intéresse pas. Tout au contraire.

Je sais que tu vas être assez occupée pendant les prochains jours pour préparer le match de Quidditch avec Poufsouffle, mais peut-être qu'après que tu aies gagné le match ( je sais que tu le feras), nous pourrions nous rencontrer dans les tribunes et prétendre que nous sommes à nouveau à la fin de notre rendez-vous, et bien le terminer cette fois. Encore une fois, j'espère que tu me pardonneras ma stupidité. Quand je suis près de toi, mon cerveau ne semble pas fonctionner correctement.

Affectueusement,

Harry

« Devons-nous vraiment mettre ces passages sur ma 'stupidité' et le fait que je sois un crétin ? »

« Hey, ce sont tes mots. Tu as dit il y a à peine une minute 'Je suis un pauvre crétin.'. Et la réponse est oui, c'est pour effacer toi-même toute estime de toi. » Hermione dit cela d'un ton très officiel. Harry grimaça.

« Et qu'est-ce que ce morceau signifie au sujet de bien le terminer cette fois ? »

Elle le regarda en relevant un sourcil. « Que crois-tu ? » Elle regarda son visage comme il fronça ses sourcils. Puis soudain, ses yeux verts et brillants s'ouvrirent en grand et elle rit. « Il y est… »

« NON. »

« Harry ! Tu le dois. »

« Hermione ! Tu m'as fait écrire une lettre pour elle lui disant 'Rencontre-moi après le match pour que nous baisions' »

Elle haussa les épaules. « Et alors ? »

« ET ALORS ? »

« Harry, c'est le plan, tu te souviens ? »

Son regard revint sur le parchemin et il soupira. Il pensa à elle, enlevée en Bulgarie, se posant des questions sur le temps disparu, se demandant si elle pouvait avoir confiance en Viktor. « Je suppose que je devrais amener ceci à Hedwige. » dit-il la mort dans l'âme.

Hermione acquiesça, ayant gagné. « Bien. Je suis heureuse que tu le vois de la même façon que moi. Maintenant j'ai du travail d'arithmancie à faire. » et elle sortit ses livres et s'assit à la même table. Harry roula le parchemin et se tourna pour partir. Ron monta dans le dortoir des garçons, regardant une dernière fois Hermione par-dessus son épaule avant de s'engager dans les escaliers.

Comme il sortait du trou du portrait avec sa lettre, il entendit des bruits de pas derrière lui. C'était Ginny. Elle ne dit rien, pas plus que Harry. Ils marchèrent ensemble silencieusement jusqu'à la volière. Ginny ne dit encore rien quand il accrocha la lettre à la patte d'Hedwige, et la regarda s'envoler par la fenêtre. Cependant, dès qu'elle fut irrémédiablement partie, Harry était à la fenêtre criant « Hedwige ! Attends ! reviens ! ». Mais c'était trop tard.

Oh Ginny, qu'ai-je fait ? » cria-t-il angoissé. « Je ne connais rien à ces rendez-vous, je suis seul avec une fille plus âgée que moi. Je ne peux pas le faire, je peux pas… »

« Harry ! ne t'inquiètes pas… »

« Ne t'inquiètes pas ! Comment pourrais-je ne pas m'inquiéter ? Elle pense déjà que je suis un crétin grossier et insensible, et écrire cette lettre est sensé réparer tout cela ? Sans rajouter que je vais devoir prétendre vouloir l'embrasser, quand c'est plutôt la dernière chose que j'ai envie de faire au monde, à part peut être embrasser Rogue ou Malfoy… »

« HARRY ! » cria Ginny, attrapant ses poignets. Il eut l'air hébété, et essaya de se concentrer sur elle. « Harry », dit-elle en souriant maintenant, le regardant presque comme si elle essayait de ne pas rire. « Je ne t'ai jamais entendu babiller avant. »

« Oui bon, c'est mon nouveau langage, le babil. » puis, malgré lui, Harry commença à sourire, et puis il rit vraiment. Ginny riait aussi maintenant, le lâchant et mettant ses mains devant sa bouche. Harry s'appuya contre le mur et se lâcha simplement, riant si fort qu'il en pleurait. Ginny se tenait son estomac, riant sans respirer, puis elle essaya de parler, haletante.

« Oh, Oh, j'ai un point de côté.. » dit-elle en s'appuyant sur le mur à côté de lui. Petit à petit, ils se turent tous les deux et se tinrent simplement contre le mur, côte à côte, regardant dans le vide. Harry eut une vision soudaine où il la prenait et la faisait tourner autour de lui, comme il avait déjà fait avant, puis, quelque chose qu'il n'avait pas fait avant, il amenait ses lèvres aux siennes…

« Tu sais, » dit soudain Ginny (tout du moins cela sembla soudain à Harry), « tu es vraiment mignon quand tu ris comme cela. »

Il se tourna vers elle « tu es jolie tout le temps. » dit-il doucement, parcourant son visage fin du regard, sa pincée de tâches de rousseur au dessus de son nez, ses yeux bruns profonds, ses beaux cheveux de feu encadrant son visage…

Les yeux de Ginny s'ouvrirent en grand, et elle eut l'air presque terrifiée. Après un silence prolongé, elle dit doucement « Bien Harry, je ne crois pas que tu aies du souci à te faire pour Cho. » Elle marcha vers la porte. « Je crois qu'elle sait que presque toutes les filles de Poudlard voudraient être dans ses baskets… »

Harry ne bougea pas. « Presque ? » sourit-il. Ginny rougit.

« Tu me connais. J'aime être originale. Je n'aime pas suivre la foule. ». Il saisit ce qu'elle voulait dire, mais cela le fit se sentir comme s'il y avait une main qui lui broyait le cœur.

« Bon. Alors cela expliquerait pourquoi tu appelles Draco Malfoy ton ami. » Il passa devant elle, vers la porte. Sa voix était plus dure qu'il ne l'avait voulu.

« Harry.. » l'entendit-il commencer d'un ton conciliant derrière lui. Il s'arrêta et lui parla en lui tournant encore le dos, ne voulant pas la regarder.

« Je ne lui fais pas confiance Ginny. Souviens toi…A cause de son père, tu as failli mourir, et j'ai du tuer un basilik alors que je n'avais que douze ans. »

« Il n'est pas son père. »

« Nous verrons. » fut tout ce qu'il put dire avant de partir, s'éloignant d'elle aussi vite qu'il le pouvait. Alors, pensa-t-il. Elle est au-dessus de moi. Logique. Juste quand je vois à quel point elle est belle, à quel point elle est quelqu'un de bien…

Il essaya de secouer sa tête, de la sortir de son esprit, mais il lui semblait que plus il essayait, plus il pensait à elle, à tel point que même lorsqu'il fermait ses yeux, tout ce qu'il était capable de voir était le visage de Ginny Weasley.

* * * * *

Harry ne reçut pas de réponse à sa lettre à Cho le jeudi matin quand les chouettes postales arrivèrent en volant dans la grande salle pour le petit déjeuner. Il regarda la table des Serdaigles, mais ni Cho, ni ses amis ne le notèrent.

Hermione était assise entre Ron et Harry. Parlant à voix basse, entre deux bouchées de toast, elle les informa. « Nous devons confondre Hagrid avec ses oies aujourd'hui. Nous l'avons repoussé trop longtemps. » Ils devaient aller en cours de soins aux créatures magiques juste après le petit déjeuner.

« Et s'il ne veut rien nous raconter ? » dit Ron « Et s'il refuse tout simplement ? »

Hermione haussa les épaules « Nous avons déjà obtenu de lui des informations sans qu'il pense nous les donner. Vous vous souvenez de Nicolas Flamel ? »

Ils finirent leur petit déjeuner et épaulèrent leurs sacs, quittant le château et descendant vers la cabane d'Hagrid, en bordure de la forêt interdite avec le reste des cinquième année de Griffondor et Serpentard. Quand ils arrivèrent, Hagrid était très excité.

« Une des oies a pondu un œuf d'or ! » les informa-t-il quand ils furent tous rassemblés. « Maintenant, chacun d'entre vous regarde et voit à qui elle est ! »

Un à un, ils prirent le chemin du l'enclos clôturé, pratiquement tapissé avec de grosses piles de fientes d'oies aplaties et odorantes (que tout le monde ne put éviter). Ils inspectèrent leur oie et la litière de paille que chacune occupait habituellement. Personne ne semblait avoir une oie qui ait pondu un œuf, à plus forte raison en or. Finalement, Malfoy, grimaçant de dégoût tout du long, atteignit son oie revêche, la souleva, mal assuré, pour regarder en-dessous, et puis la laissa presque tomber de surprise quand il la trouva couvant un gros œuf d'or éblouissant.

« Je l'ai ! » cria-t-il triomphant. « J'ai l'oie qui pond l'Oeuf d'Or ! » Cependant, juste à ce moment, son oie se lassa d'être portée si mal et commença à battre ses ailes contre son visage, lui faisant perdre prise, mais pas avant qu'elle n'ait laissé voler toute une collection de crottes de belle taille sur ses chaussures et sur le devant de sa belle robe avec son badge de préfet en argent.

Les crottes de l'oie n'étaient pas en or.

« Ne la lance pas ! » beugla Hagrid, se précipitant sur Malfoy et lui prenant l'oie. « Tu vas la blesser ! »

« Je vais la blesser ? » réplique Malfoy incrédule. Harry dut admettre qu'il avait l'air plus mal en point que l'oie. Malfoy ne semblait jamais bien faire en soins aux créatures magiques. Harry le suspectait de considérer ce cours avec le même dégoût qu'il avait lui-même pour les potions. Sa robe et ses chaussures étaient probablement complètement ruinées.

Irritée, Hermione trouva son chemin au milieu des fientes. Elle agita sa baguette devant la robe de Malfoy, l'air de rien, et dit, ennuyée « Purgario. Honnêtement. Est-ce que personne ici ne connaît un simple sort de nettoyage ? ». Les habits de Malfoy étaient à nouveau vierges, vit-il choqué.

« Hum, merci, Granger » dit-il mal à l'aise. Il s'était en fait débrouillé pour être assez civil envers Hermione depuis le rendez-vous de Pré-au-lard, et Harry s'était posé des questions sur la théorie de Ginny sur le pourquoi des insultes de Malfoy à Hermione à chaque fois qu'il la voyait. Maintenant qu'il avait une dette envers elle, il avait l'air encore plus mal à l'aise que quand il avait été couvert de crottes d'oie.

« Bien ! » dit Hagrid, prenant l'œuf d'or. « Et en tant que gagnant, tu as un bon cadeau pour un repas gratuit aux Trois Balais, bièraubeurre non comprise. » lui dit Hagrid en lui tendant un morceau de parchemin avec le logo des Trois Balais affiché en en-tête.

« Quoi ? » cracha Malfoy. « Cet œuf vaut bien plus qu'un sale déjeuner ! »

« C'était juste la chance du tirage au sort, Malfoy. Soit reconnaissant de ce que tu as. Maintenant, vous tous, nettoyez cet enclos, nourrissez vos oies et vous pourrez partir en avance. La semaine prochaine, nous commencerons à étudier deux créatures qui ont chacune à voir avec vos maisons. Nous le ferons d'abord en l'honneur de Serpentard, puis de Griffondor. »

« Bien » dit Ron en aparté à Harry, comme ils utilisaient le sort de nettoyage d'Hermione pour enlever les fientes de l'enclos « Ce que cela va être est évident, non ? D'abord un serpent, puis un lion. »

« Je suppose, » dit Harry, « mais comment un lion peut-il être magique ? Je veux dire, j'ai lu pas mal du livre que Sirius m'a offert sur les serpents et la magie, et je peux voir l'intérêt de la chose, bien que tous les sorts que j'ai vu jusqu'ici semblent à la limite de la magie noire… mais un lion ? » Harry était particulièrement curieux à ce sujet comme il avait décidé de choisir de devenir un lion pour sa transformation d'animagus.

Pendant que les autres nettoyaient l'enclos avec le sort d'Hermione et s'occupaient des oies (qui essayaient de recouvrir à nouveau le sol de leurs crottes), Harry, Ron et Hermione allèrent voir Hagrid.

« Alors » commença Hermione à voix basse « Où as-tu trouvé cette oie qui pond l'Oeuf d'Or, Hagrid ? »

Il eut un regard évasif « Pendant mes voyages cet été. »

« Tu as eu autre chose ? Une harpe ? Des haricots magiques peut-être… ? » Hermione partait à la pêche. Hagrid sourit.

« Tu as tout découvert, n'est-ce pas Hermione ? » Elle rougit et baissa les yeux. « Bon, vous trois, restez ici quand les autres auront fini, avant votre prochain cours. Il y a quelqu'un que j'aimerais que vous rencontriez. » Il disparut par derrière sa cabane, et ils retournèrent aider à nettoyer l'enclos.

Quand les Serpentards et les autres Griffondors furent partis pour profiter du temps libre avant l'herbologie, Harry, Ron et Hermione restèrent derrière avec Hagrid. Il les prit derrière sa cabane, puis leur dit de laisser leurs sacs là avant d'aller dans la Forêt Interdite. Ce n'était pas la première fois que Harry et Ron allaient dans la forêt. Ils avaient eu une rencontre déplaisante avec Aragog, une araignée géante qui était en fait une amie de Hagrid (bien qu'elle eut encore voulu les manger jusqu'à ce qu'ils soient secourus par la voiture magique du père de Ron, qui était allée dans la forêt et était devenue sauvage). Harry avait aussi été dans la forêt une fois avec Hermione, Neville Londubat et Draco Malfoy quand ils avaient eu leur retenue en première année. Harry ne cherchait jamais vraiment à aller dans la forêt. Il sentait qu'elle était interdite pour beaucoup d'excellentes raisons.

Hagrid marchait devant eux avec son molosse, Crocdur, pendant que Harry, Ron et Hermione le suivaient, baguette à la main (Hagrid ne l'avait pas noté). Ils marchèrent assez dans la forêt pour que lorsque Harry regarda derrière lui, il eut des problèmes à voir les restes du parc de l'école à travers les arbres. En regardant devant, il se demanda où Hagrid pouvait bien les amener. Etant donné qu'ils allaient dans la forêt avec un professeur, ils ne pouvaient techniquement pas être inquiétés pour avoir enfreint les règles de l'école, mais ils pouvaient aller au devant de sérieux problèmes s'ils rencontraient les résidents les plus déplaisants de la forêt.

Finalement, Hagrid s'arrêta. « Nous y voilà. Vous pouvez enfin la rencontrer. »

Harry, Ron et Hermione regardèrent les arbres autour qui ne bougeaient pas. Elle ? Qui elle ? Ensuite, Hermione, tremblante, mit sa main gauche sur le bras droit de Harry, et sa main droite, tenant toujours sa baguette, sur le bras gauche de Ron. « Regardez là-haut » chuchota-t-elle.

Harry et Ron penchèrent leur tête en arrière, comme Hermione, et ils réalisèrent que ce qu'ils avaient pris pour deux gros troncs puissants était en fait les jambes d'une personne, embobinées dans un matériau marron et rugueux qui servait en quelque sorte de bas. Les jambes disparaissaient dans une robe verdâtre à la hauteur des genoux (l'ourlet était à environ sept pieds au-dessus du sol), et la tête de la personne en face d'eux devait être à vingt bon pieds du plancher des vaches. Bizarrement, quand il vit son visage, Harry vit à quoi Hagrid avait ressemblé quand il était enfant (il avait vu un photo), sans ses favoris, mais avec des cheveux plus longs et des traits sensiblement adoucis par la féminité, qui étaient maintenant assez ridés et creusés.

« Voici ma maman, Friwulfa ! » déclara-t-il joyeusement, agitant ses grandes mains. Avec près de dix pieds de haut, Harry avait toujours cru que Hagrid avait complètement grandi, mais maintenant, en rencontrant sa géante de mère, Harry trouva dans le mot grand une toute nouvelle acception. « Maman, voici… »

« Oh ! » cria sa mère, blessant leurs oreilles. Hagrid lui fit signe de parler plus bas, et elle se mit à chuchoter après cela (chuchoter pour elle était plus fort que crier pour la plupart des gens). « Tu dois être la petite fille dont mon Rubeus m'a dit qu'elle avait tout découvert ! Tu es jolie comme un cœur, il me l'avait bien dit.. » et avec cela, elle se baissa et prit Hermione par sa taille, la faisant pousser un cri suraigu, avec une hauteur et une durée que Harry n'avait jamais entendu auparavant. Il eut peur que plutôt qu'elle soit juste jolie comme un cœur, celui d'Hermione ne tienne pas le coup.

« Reposez-là » hurla Ron, brandissant sa baguette vers elle. « Je vais...Je vais… » mais Ron semblait à court d'idée sur le sortilège à lancer sur quelqu'un tenant un humain à quinze pieds de haut, il ne voulait pas faire tomber Hermione.

« Oh » dit-elle encore, doucement (pour elle). « Désolée ». Elle reposa Hermione à peu près devant Harry et Ron. Celle-ci s'affaissa et Ron la rattrapa rapidement, passant un bras sous ses genoux, et l'autre dans son dos, la tenant dans ses bras. Harry fut surpris de voir à quel point cela lui semblait facile. Ron avait plutôt l'air de manquer de muscles. Hermione appuya sa tête sur sa poitrine, l'air choquée comme si elle était sur point de bredouiller des sons inintelligibles.

« Ne refaites jamais cela ! » cria Ron en colère à la mère de Hagrid, serrant Hermione contre lui.

Elle fronça les sourcils, ce qui inquiéta Harry, comme s'il sentait que son comportement était un peu imprévisible. Il se souvint de Ron lui racontant au bal de Noël de l'an passé que les géants étaient juste vicieux. Ils aimaient juste tuer. Il pensa qu'un peu de diplomatie ne pouvait pas faire de mal.

« Heu, Ce qu'il veut dire, c'est qu'il est plus poli de demander d'abord à quelqu'un s'il veut bien être pris. »

« Oh, regarde, toi ! Je parie que je sais qui tu es… » et elle approcha encore sa main. Harry se prépara mentalement, ses yeux fermés, mais rien ne se produisit. Il les ouvrit à nouveau et la regarda. Elle était penchée au-dessus de lui, sa main prête à le prendre. « Puis-je ? », demanda-t-elle très poliment. Harry ne savait pas si elle se moquait de lui. Il acquiesça et se raidit pour être fermement pris par le milieu. Mais elle fit en fait assez doucement avec lui. Elle le fit mettre à cheval sur son index un peu comme sur un balai, lui tendant son pouce pour qu'il garde son équilibre.

« Ces yeux, cette cicatrice…tu dois être Harry Potter ! »

Il essaya de sourire, faiblement, pendant qu'il essayait de garder son équilibre et de ne pas vomir son petit déjeuner sur sa main.. « C'est le cas… » dit-il faiblement.

« Rubeus m'a raconté tant de choses à ton sujet ! » Harry avait eu des réactions enthousiastes avant de la part de personnes du monde de la magie qui savait qui il était, mais jamais de la part de quelqu'un d'aussi intimidant que la mère d'Hagrid.

« Maman a vraiment été très impressionnée quand je lui ai dit que nous étions bons amis . » dit Hagrid.

« Oui, bon » dit Harry en articulant. Il regarda en bas. La terre semblait bien loin, et il sentait son estomac bouger inconfortablement en lui comme elle bougeait négligemment la main. Il ne s'était jamais senti malade sur un balai, mais c'était alors lui qui contrôlait son Eclair de Feu. « En vérité », dit-il en essayant de garder sa voix calme, « si cela ne vous fait rien, je crois que j'aimerais descendre maintenant. » Il ravala une montée gastrique.

« Bien sûr mon petit. Allons-y. » Et elle le reposa doucement sur le sol. Hermione avait convaincu Ron qu'elle pouvait à nouveau se tenir debout, mais elle était blanche comme un linge. Toutes les traces de son bronzage estival avaient disparues.  Quand Harry arriva enfin sur le sol, elle poussa un cri inarticulé et jeta ses bras autour de lui, enfouissant son visage dans son cou. Il lui tapota dans le dos rapidement.

« Je vais bien » dit-il doucement « C'est bon. ». Il vit le visage de Ron et enleva rapidement ses bras d'autour d'elle et la regarda dans les yeux. « Cramponnes-toi » chuchota-t-il.

Elle le regarda, commençant en fait à sourire un peu « Tu parles ! tu es vert ! »

Il déglutit à nouveau. « Je commençais à revivre les œufs et le bacon du petit déjeuner. »

Ron s'avança vers eux ensuite, et Hagrid parla de nouveau. « Maman a convaincu presque la moitié de tous les géants expatriés de Grande-Bretagne de venir de notre côté. L'oie était un signe de bonne volonté de leur leader en exil. »

Hermione eut l'air ravie d'avoir deviné ceci. Mais Harry était préoccupé par quelque chose d'autre. « Seulement la moitié ? Et le reste ? »

« Oh, Hé bien » hésita la mère de Hagrid « Le reste des expatriés est encore un peu contrariés de leur exil. Mais je ne pense pas qu'ils veulent supporter Vous-savez-qui. Ils veulent juste rester dans les montagnes de Georgie et d'Ukraine et ne pas s'occuper de ce qui se passe dans le reste du monde. En tous cas, la plupart d'entre eux… » Et veulent-ils supporter Voldemort ? se demanda Harry.

« Maman va rester ici pour un moment. Dumblemore a pensé que la forêt de Poudlard serait un endroit assez sûr pour elle. En plus quelques uns de ses amis vont bientôt arriver. »

« Um, » commença Ron, « Combien d'amis ? »

« Oh, » dit-elle pensivement, « six ou sept. »

Harry, Ron et Hermione se regardèrent avec une expression alarmée. Six ou sept géants allaient vivre dans les environs de Poudlard ? Cela semblait un problème plus gros encore que Hagrid essayant d'élever un dragon dans sa cabane en bois d'une pièce.

« Bon », dit Harry, vérifiant sa montre, « J'ai été très heureux de vous rencontrer, mais nous ferions mieux de filer à notre prochain cours. Je suis sûr que nous nous reverrons. »

« D'accord. Filez maintenant et soyez de bons enfants. Ecoutez bien vos professeurs ! »

« Oui madame » marmonnèrent-ils, levant leur main en signe d'adieu (ils s'étaient finalement décidés à ranger leurs baguettes). Hagrid les guida en dehors de la forêt à nouveau. Ils avaient encore un peu les jambes en coton à cause de la rencontre avec la mère de Hagrid. Harry n'avait eut aucune idée de ce à quoi cela ressemblerait de se trouver face à face avec quelqu'un de si grand. Et elle était amicale. Se confronter à un géant hostile était quelque chose à quoi il ne voulait même pas penser.

* * * * *

Au petit déjeuner du samedi matin, Harry eut finalement une chouette de Cho avec un mot :

Harry

Je te retrouverai dans les gradins après le match

Cho

Ron s'assit entre Harry et Hermione, lisant par-dessus le bras de Harry. « Pas vraiment une lettre d'amour franchement enthousiaste, n'est-ce pas ? » dit-il

« Pourquoi est-ce qu'elle le serait ? Il a été infect avec elle. C'était supposé être la dernière partie du plan, Harry. » Hermione l'informa, juste un peu malicieusement.

« Oui, oui. Je me suis raté. C'en est fini de la tir à vue sur le Harry maintenant ? »

« Juste pour m'assurer que vous pourrez bien vous bécoter tous les deux. » lui dit Ron « Et qu'ensuite tu me le raconteras. » Harry et Hermione le frappèrent chacun sur un bras au même moment . « Hey ! Ouille ! Je plaisante ! »

« Un gentleman n'embrasse pas pour raconter, » commença Hermione, mais Ron l'interrompit.

« Bon, comme c'est de Harry dont nous parlons, j'ai pensé Aïe ! » Il cria comme les deux frappèrent encore ses bras.

Harry rigola. « Allez. Nous devons faire notre entraînement de Quidditch ce matin comme le match est cet après-midi .» Il se leva, prenant sa tenue de Quidditch et son balai, suivi de tous les autres membres de l'équipe de Griffondor. Hermione marcha avec eux jusqu'au hall d'entrée et monta les escaliers vers la bibliothèque. Harry commença à sortir avec les autres, puis lança ses affaires à Ron en disant « Je viens juste de me rappeler quelque chose. Prends mes affaires. Je vous rejoins vite. » Ron les prit et partit avec les autres.

Harry monta les escaliers en courant, rattrapant facilement Hermione. « Hermione ! je dois te parler… »

Elle se retourna, surprise. « Oh ! bon… Allons ici » dit-elle en le conduisant dans la salle de cours de sortilège. Harry marcha de long en large, ne sachant pas par où commencer. Après quelques minutes de cela, Hermione s'impatienta. « Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose dont tu voulais me parler, Harry, ou bien suis-je juste supposée te regarder faire les cent pas tout le matin ? »

Il s'arrêta finalement et lui fit face. « Je ne peux pas y aller. Cho. Cet après-midi. Je peux pas. Je n'ai aucune idée de ce que je fais. Cela va être pire qu'avant. Elle va croire que je suis le dernier des idiots. »

Hermione lui sourit. Super, pensa-t-il, elle trouve cela drôle.

« Oh Harry, tu es juste nerveux. Viens, je vais te montrer tout ce que tu as besoin de savoir. »

Hermione s'avança vers lui et ne s'arrêta qu'à un pouce. Harry pouvait sentir la chaleur irradier de son corps. Elle portait un sweater bleu très près du corps et des jeans. Elle lui prit sa main gauche et la déplaça jusqu'au creux de ses reins, lui faisant penser qu'il s'agissait d'une sorte de leçon de danse, ensuite, elle amena sa main droite derrière son cou. Elle glissa les siennes autour de son cou et dit « Bien. Maintenant tu veux pencher un peu ta tête sur la droite… ou si elle l'a déjà penchée à gauche, penche à gauche. Tu ne veux pas cogner son nez. Maintenant ne presse pas trop fort d'abord, tu n'essayes pas de mettre un sceau de cire sur une lettre, c'est un baiser. Maintenant, s'il semble qu'elle est d'accord avec tout cela, tu peux doucement et avec précaution ouvrir ta bouche, » mais à présent, l'esprit de Harry chancelait, et le reste de ce qu'elle disait était pour lui du vent et du bruit. Est-ce qu'elle parlait vraiment des langues ? se demanda-t-il à un moment. Son esprit filait. Il n'était que vaguement conscient du fait qu'il la tenait encore.

Puis ce fut à nouveau silencieux, et elle le fixait. « Harry ? Harry ! Est-ce que tu m'as écouté ? » Il approuva bêtement, espérant qu'elle n'allait pas le questionner sur ce qu'elle avait dit. « Ok, alors je suis Cho. Embrasse-moi. »

Il la regarda avec des yeux ronds. « Excuse-moi ? »

« Imagine que je suis Cho. Embrasse-moi. »

Harry pensa qu'il avait arrêté de respirer. Il la regarda. Il se souvint à quel point il avait voulu l'embrasser dans le jardin à Privet Drive, avant que Sirius n'arrive. Etait-ce vraiment il y a deux mois ? se demanda-t-il. Il ne se souvenait pas avoir été anxieux de l'embrasser alors. Il s'était juste senti obligé de le faire (au moins, jusqu'à ce qu'il réalise qu'il pourrait y avoir un public). Pourquoi est-ce que cela avait été si naturel, et pourquoi cela semblait si différent ? Parce que, réalisa-t-il, elle se conduit comme un professeur maintenant, c'est ainsi pour que je puisse embrasser une autre fille.

Harry se pencha de plus en plus près de sa bouche. Franchis le pas, pensa-t-il. Alors, finalement, il le fit. Il pressa ses lèvres contre les siennes, sentant une pression équivalente venant d'elle comme il utilisait la main derrière son cou pour tenir son visage en face du sien. Puis il lui sembla qu'elle essayait de prendre une inspiration, et elle ouvrit sa bouche. Harry fit pareil, et ensuite le monde disparut en-dessous de ses pieds, et il la buvait. Elle avait entrelacé ses mains dans ses cheveux, il sentit sa langue taper contre ses dents et son corps se fondait contre le sien. Soudain, il ne voulut plus rien au monde que de continuer ce baiser avec elle à jamais…

Elle déplaça ses mains vers ses oreilles, traçant leur contour en rêvant pendant qu'ils continuaient leur baiser. La sensation de chatouillement électrifia tous les sens de Harry, et il l'étreignit plus fort contre lui. Ensuite, elle descendit une des ses mains et trouva l'ourlet de sa chemise. Elle passa sa main en-dessous et la glissa entre sa chemise et sa peau, le faisant haleter contre sa bouche. Puis il perdit sa bouche, et il se sentit déshérité, mais elle l'appuya sur son cou, produisant là de nouvelles sensations incroyables avec ses lèvres et sa langue. Il se pencha pour embrasser son cou, lui faisant émettre un bruit de gargouillis dans la gorge qui lui causa un frisson dans tout le corps. Comme il bougeait sa main gauche vers l'ourlet de son sweater et le souleva, caressant là sa douce peau, réalisant faiblement après une minute qu'il n'y avait pas de bretelle de soutien-gorge. Oh, Hermione, grogna-t-il intérieurement, que me fais-tu…

Il captura à nouveau sa bouche avec la sienne, essayant de trouver le courage de déplacer la main qu'il avait dans le dos sous le sweater sur le devant, quand soudain, une rafale d'air froid pénétra dans la pièce et une voix familière commença à crier « Elèves s'embrassant en classe de sortilège ! Bécots en sortilèges ! »

C'était Peeves, le poltergeist. Son arrivée fut comme une vingtaine de douches froides pour Harry. Il se sépara totalement d'Hermione, essayant de reprendre son souffle. Elle foudroyait Peeves du regard comme si elle voulait le tuer à nouveau, si elle le pouvait.

Elle tira sa baguette d'une longue poche fine de son jean, en-dessous du genou. Elle avança à grand pas vers Peeves et pointa sa baguette en disant sévèrement « Anima tua, Anima mea ! » . Peeves se figea dans les airs où il flottait au-dessus du bureau du professeur Flitwick. Elle dit à Peeves : « Tu n'as rien vu. Tu étais en chemin pour la grande salle. Tu nous demandais si nous avions vu Nick Quasi Sans Tête, et nous avons dit non. Compris ? »

Il acquiesça. « Je comprends » dit-il dans un voix monotone que Harry ne l'avait entendu produire. Habituellement, il était incapable de parler avec une voix qui ne soit pas chantante et moqueuse.

Hermione pointa à nouveau sa baguette vers lui et cria « Anima tua ! ». Peeves sembla se réveiller et se secoua.

« Etes-vous sûrs… » commença-t-il à dire

« Nous n'avons pas vu Nick. » dit Harry. Peeves sortit en vitesse de la pièce.

Harry regarda Hermione. « Où as-tu appris cela ? C'était fabuleux ! ». Il espéra qu'elle réaliserait qu'il parlait de l'incantation pour contrôler Peeves, bien qu'il trouvat ce qu'elle avait fait avant tout aussi fabuleux.

« Je l'ai trouvé dans un livre chez Viktor. En vérité, c'est de la magie noire légère. Cela sert juste à contrôler les fantômes. C'est un peu comme un sort de l'imperius qui marche sur les esprits, mais je ne peux pas avoir de problème en l'utilisant car il est déjà mort. Basiquement, c'est comme le mettre sous hypnose. Sa volonté devient la mienne pour un petit moment. »

Harry la fixa, plus impressionné que jamais. Il réalisa qu'elle devenait une sorcière très puissante. Le désir de l'embrasser encore était presque irrésistible, mais elle s'était éloignée jusqu'à la porte de la classe. « Bien, tu seras… tout ira bien tout à l'heure, j'en suis sûre. », dit-elle en perdant un peu de sa maîtrise pendant un instant. « Tu ferais mieux de descendre au terrain de Quidditch pour l'entraînement, d'autant que tu es capitaine. »

Non, pensa Harry. Je veux de nouveau te prendre dans mes bras…

Quand il sortit dans le couloir, elle était partie. Il descendit les escaliers jusque dans le hall d'entrée et rentra dans la lumière vive du soleil d'automne, mais pour le reste de la journée, dans sa tête, il était de retour dans la classe de sortilège, la tenant dans ses bras.

* * * * *

Après l'entraînement de Quidditch, cela devait être l'heure du repas dans la grande salle, mais Hermione avait une surprise pour l'équipe. Elle apparut avec des paniers pique-nique en lévitation à la fin de l'entraînement, et ils purent tous manger dehors ensemble. Dean Thomas et Seamus Finnigan l'avaient aussi aidée, et ils anticipaient tous joyeusement le spectacle du match qui allait être joué après le déjeuner.

« Bien, vous connaissez les elfes de maison, » disait-elle à Fred et George pendant qu'ils mâchaient leurs sandwiches. « Ils ne peuvent s'empêcher de donner de la nourriture. »

« Tu as abandonné le S.A.L.E. ? » lui demanda Ron.

« J'ai décidé d'adopter une approche différente et à long terme. Un groupe asservi doit vouloir être libéré. En fait, j'ai déjà parlé au professeur Dumblemore d'un plan, et il est d'accord avec. Il voudrait que les elfes veuillent être libre autant que moi. » Ron la regarda, ayant des doutes sur tout plan de propagande sur les elfes de maison, mais il ne dit rien et prit juste une grande bouchée de son sandwich.

Harry ne put enlever ses yeux de sur Hermione durant le pique-nique. Il pensa que Ron et Ginny l'avaient noté aussi, mais au-delà de la bienveillance. La chose importante était que Hermione ne le nota pas. Elle semblait studieusement l'ignorer, bavardant avec tout le monde sauf lui, comme s'il était moins qu'un fantôme.

Harry regarda le match techniquement, mais il le voyait vraiment à travers un brouillard. Il était assis entre Ron et Fred. George et Angelina étaient de l'autre côté de Fred. Hermione était assise devant lui avec Ginny, Lavender et Parvati. Colin Creevey prenait à nouveau des photos de tous les Griffondors. Harry avait l'impression qu'il aurait sûrement l'air joli sur ces photos.

Il fut finalement capable de se concentrer à la fin du match. Assez soudainement, à ce qu'il lui semblât (bien que le match ait commencé depuis une heure et demie), Cho avait capturé le vif d'or et volait en rond autour du terrain en le brandissant au-dessus de sa tête. Harry nota pour la première fois que le nouvel attrapeur de Pouffsouffle était Justin Finch-Fletchley. Cédric Diggory avait été capitaine et attrapeur de l'équipe de Quidditch de Poufsouffle avant de mourir. Non, se dit Harry sévèrement, je ne vais pas penser à Cédric maintenant.

Il se leva et applaudit avec le reste des supporteurs de Serdaigles. Il savait que les Griffondors supportaient Serdaigle en ce jour pour son compte, étant donné qu'ils pensaient maintenant que Cho était sa petite amie (ceux qui n'étaient pas au courant de son plan pour la mettre avec Viktor Krum). Il avait encore sa robe de Quidditch aux couleurs de Griffondor de l'entraînement du matin, ainsi que son Eclair de Feu. Un à un, les autres spectateurs des gradins partaient, et Cho réussit à s'extraire de la foule en extase des Serdaigles et grimpa les marches vers l'endroit où Harry était assis, l'attendant.

Elle s'assit à côté de lui, encore rayonnante du match. Le vent agitait ses cheveux et elle lui souriait. Elle est vraiment jolie, pensa-t-il. Mais ce n'est pas Hermione…

« Salut », dit-il. Il savait qu'être une personne peu prolixe ne posait pas de problème pour elle. Elle n'avait pratiquement pas parlé du tout durant leur rendez-vous.

« Salut », dit-elle. Elle se rapprocha de lui. Elle portait encore sa robe de Quidditch bleue, mais elle posa son balai sur le siège devant elle.

« Belle partie » lui dit-il en lui souriant. Elle lui sourit aussi.

« Dans ta lettre, tu as dit quelque chose comme prétendre être à la fin de notre rendez-vous… »

Harry la regarda avec de grands yeux : non seulement c'était la plus longue phrase qu'il l'avait jamais entendue prononcer, mais elle allait droit au but.

« Hé bien, » hésita-t-il « d'abord, j'espère que tu m'as pardonné… »

Elle lui sourit plus largement encore. « Excuses acceptées. ». Elle se pencha vers lui, et il essaya de se souvenir de tout ce que Hermione avait dit, et au lieu de cela, il se fit du mal en pensant embrasser Hermione à nouveau…

Mais maintenant, ses lèvres pressaient contre les siennes, alors il décida de se rendre, ferma ses yeux et l'embrassa en retour, osant après un moment légèrement ouvrir ses lèvres. Elle lui répondit avec enthousiasme, glissant ses bras autour de lui et ouvrant aussi ses lèvres, et maintenant, Harry essayait d'imaginer que c'était Hermione, mais bien que ce soit agréable, ce n'était simplement pas la même chose. En fait il commençait à s'ennuyer. Il ouvrit ses yeux et regarda par-dessus son épaule, continuant à l'embrasser. Et il remarqua une robe de Quidditch rouge de Griffondor que quelqu'un de l'équipe avait laissé dans les gradins.

Puis il leva ses yeux au ciel et vit que Ginny Weasley revenait en volant vers les gradins de Quidditch. Elle n'avait pas sa robe avec elle. Ce devait être la sienne sur le siège là… Puis Harry vit qu'elle les avait vus, et l'expression de visage lui fit s'arrêter son cœur. Il repoussa Cho de lui comme Ginny, visiblement très éprouvée, fit brusquement virer son balai et accéléra en direction de la tour d'astronomie. Et c'était comme lui dire qu'elle en pinçait pour lui. Elle devait avoir essayé de se convaincre du contraire.

Il regarda à nouveau Cho, qui n'était pas vraiment trop contente. « Désolé », dit-il cherchant son souffle. « je dois filer. Je viens de me souvenir de quelque chose que... euh, j'ai oublié . ». Il saisit sa robe et celle de Ginny, et bondit sur son Eclair de Feu, accélérant vers la tour d'astronomie et Ginny. Il avait mal au cœur qu'elle l'ait vu embrasser Cho, bien qu'il sache que Ginny connaissait le plan. Il n'aimait même pas Cho. Elle ne signifiait rien pour lui.

Mais quand il atterrit, Ginny n'était plus au sommet de la tour. Harry descendit quatre à quatre les escaliers, agrippant les robes et son Eclair de Feu, souhaitant oser le chevaucher à l'intérieur du château pour atteindre plus vite la tour de Griffondor. Quand il déboula finalement par le trou du portrait, il n'y avait que Dennis Creevey dans la salle commune. Tous les autres étaient probablement dehors pour profiter de ce beau jour d'automne. Où était passée Ginny ?

« Dennis, as-tu vu Ginny Weasley ? » haleta-t-il, regardant autour de lui frénétiquement comme si c'était possible pour elle de se fondre avec la tapisserie avec ses cheveux de feu.

Il leva la tête de son livre, surpris. « Marrant que tu me demandes. Elle est entrée ici en pleurant il y a une minute, puis elle est ressortie aussitôt après, toujours en larmes. »

« As-t-elle dit où elle allait ? »

« Non, mais on aurait dit qu'elle avait son chaudron, son mortier et son pilon avec elle. »

Le donjon de potions pensa Harry. Cela demanderait de la délicatesse pour le cas où elle ne serait pas seule. Sans rien dire de plus à Dennis, il vola dans l'escalier du dortoir des garçons, jeta son balai, sa robe de Quidditch et celle de Ginny sur son lit, et s'empara de sa cape d'invisibilité dans son coffre, la fourrant sous sa chemise pour la cacher. Il descendit encore l'escalier comme un boulet et bondit dans le trou du portrait pendant que Dennis lui criait « Avec plaisir ! »

Dès qu'il le put, il sauta dans une classe vide et mis sa cape, puis continua à courir aussi vite qu'il le pouvait vers les donjons. Heureusement, il ne rencontra personne dans les escaliers un samedi après-midi, car quiconque aurait été alentour se serait demandé d'où venait ce bruit de course rapide. Harry était reconnaissant à Sandy qu'elle lui ait donné l'idée de courir.

Il essaya de ralentir dans le passage en dehors du donjon de potions, pour reprendre son souffle, afin de ne pas être entendu. Par chance, la porte de la salle était ouverte. Harry se faufila dedans et alla dans l'avant de la pièce, car Ginny travaillait à l'arrière, près de la porte du couloir. Il ne voulait pas qu'elle l'entende respirer encore assez fort à cause de sa course. Mais elle faisait elle-même pas mal de bruit, le feu craquant en-dessous de son chaudron, pendant qu'elle écrasait des scarabées avec son pilon dans son mortier, reniflant fortement, ses yeux humides à cause des larmes. Elle était seule. Il décida de partir, d'enlever sa cape et de revenir pour lui parler. Mais comme il atteignait la porte, il manqua de rentrer dans quelqu'un et dut se faufiler soudainement pour qu'ils ne sachent pas qu'il se glissait autour d'elle sous une cape d'invisibilité.

C'était Draco Malfoy.

* * * * *