Et de Onze. Ouf ! Ca avance petit à petit… si cela vous plaît, n'hésitez pas à laisser vos reviews…
A+
Harry Potter and the Psychic Serpent
Chapitre onze
Le donjon de potions
Malfoy vit que Ginny était en détresse, et il fonça immédiatement sur elle, laissant tomber bruyamment son équipement de potion sur le sol.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? » demanda-t-il, mais pas de sa manière impérieuse habituelle.
« Oh , Draco ! », sanglota-t-elle, jetant ses bras autour de son cou, pleurant sur sa chemise. Il n'hésita pas un instant, et la serra contre lui, caressant ses cheveux.. L'envie d'enlever sa cape d'invisibilité démangeait Harry pour qu'il puisse les séparer, mais il réussit à se retenir. Malfoy la tint pendant un moment, jusqu'à ce qu'elle arrête de pleurer. Comme sa respiration revenait à la normale et qu'elle laissait échapper un grand soupir de fatigue, il l'embrassa sur le front et la tint au bout de ses bras.
« Tu te sens mieux ? » lui dit-il doucement.
Elle se sépara hâtivement de lui et lissa ses habits, clairement embarrassée. Elle essuya ses yeux et dit d'une voix tremblante « J'ai beaucoup de travail à faire. »
Malfoy était comme Harry ne l'avait jamais vu, sincèrement concerné et attentionné. « Que s'est-il passé ? » lui demanda-t-il.
« J'ai.. j'ai vu Harry. Harry embrassant Cho. Dans les gradins du terrain de Quidditch. » dit-elle la voix brisée. Puis d'une seule lancée « Et même si je sais qu'il ne l'aime pas vraiment, même si je sais que lui et Hermione veulent juste essayer de la mettre avec Viktor Krum pour que Hermione soit débarrassée de lui, cela ne veut pas dire… cela ne veut pas dire… » Elle eut l'air a deux doigts de s'effondrer à nouveau. « Cela ne veut pas dire qu'il doit avoir l'air de tant aimer cela ! »
Aimer cela ? pensa Harry. A peine.
Malfoy acquiesça. « Ah. C'est à cause de Potter. »
« Harry » le corrigea-t-elle.
« OK…Harry .» Même aux oreilles d'Harry, cela ne semblait pas naturel à Malfoy de l'appeler ainsi. Il pouvait dire que cela se sentait. « Et…tu as dit que lui et Granger essayent de mettre ensemble Viktor Krum et Cho Chang ? »
« Oh ! » Ginny était maintenant en détresse pour une autre raison. « Je n'aurais dû rien dire. Ne parle à personne de ce que je t'ai dit, s'il te plait… »
« C'est bon, c'est bon » dit-il en essayant de la calmer. « Je ne dirai pas un mot ». Harry pensa oui, c'est bon. « Alors quoi, Potter et Granger seront libres d'être ensemble ensuite ? »
Ginny le regarda, frappée. Harry grogna intérieurement. Parfois Malfoy était trop intelligent à son goût. « Je… Je ne sais pas. Peut-être… »
« Bien, bon débarras pour lui, je dirais. » fut la dure réponse de Malfoy. Ginny eut l'air de vouloir le disputer, mais il continua. « Regarde, il ne vaut juste pas le coup que l'on soit bouleversé pour lui. Comment cela se pourrait ? Il t'as ignorée pendant trois ans. Comment pourrait-il savoir les sentiments que tu as eu pour lui tout ce temps, et ne pas y faire attention ? Comment pourrait-il …ne pas te voir ? » acheva-t-il doucement, soulevant son menton, et l'embrassant sur ses lèvres, avec douceur, brièvement.
Harry devenait fou, mourant d'envie de bondir dans la pièce, de jeter sa cape…mais une fois encore, il n'osait pas. Principalement parce qu'il haïssait le fait que Malfoy ait raison. Il méritait que Ginny l'oublie et passe à autre chose. Il ne méritait pas qu'elle décroche la lune pour lui, elle ne méritait pas qu'il la considère comme acquise. D'une façon ou d'une autre, il se débrouilla pour oublier qu'il avait passé la majeure partie de la journée à penser à embrasser Hermione.
Ginny détourna sa tête et dit doucement « Tu es supposé me tutorer en potions. » Au soulagement de Harry, elle n'avait pas jeté ses bras autour de Malfoy ni ne lui avait rendu son baiser avec enthousiasme. La délicatesse hésitante de ce baiser avait surpris harry.
« Bien » dit Malfoy, à contre-cœur, se tournant pour aller récupérer ses fournitures de potion là où il les avait faites voler sans plus de cérémonie quand il était entré.
Harry décida de rester et de garder un œil sur eux pendant qu'ils travaillaient. Malfoy la fixait et touchait sa main un peu trop au goût de Harry pendant qu'ils travaillaient, mais rien d'autre de fâcheux ne se produisit. Ils ne s'embrassèrent plus, ni ne se jetèrent dans les bras l'un de l'autre.
Ils étaient tous les trois dans le donjon depuis environ une heure, quand Rogue entra et s'arrêta net, visiblement surpris de les voir ici.
« Bon après-midi, Miss Weasley, Mr Malfoy » dit-il rigidement quand il eut récupéré de sa surprise. « Je ne m'attendais pas à trouver d'élèves ici-bas à cette heure. » Il avait l'air nerveux, comme s'il allait faire quelque chose qu'il ne devait pas. Pourquoi avait-il l'air comme cela en entrant dans sa propre salle de classe ? se demanda Harry.
« Draco me tutore, professeur. Il m'a beaucoup aidée. » dit Ginny, volontaire.
« Tutorer Miss Weasley ? Vous êtes la première de votre classe, et en fait d'après ce que j'ai compris de vos autres professeurs, vous êtes la première dans toutes les autres matières. » Harry sentit sa mâchoire se décrocher sous l'effet de la surprise. Il pouvait voir tout autant de surprise sur le visage de Malfoy.
« Hé bien, j'ai pensé que cela ne pouvait pas faire de mal de commencer à travailler les BUSE. Je vais être en cinquième année avant de m'en apercevoir… »
« Très recommandable. Et vous savez, la coopération entre Griffondor et Serpentard s'est déjà produite auparavant. Continuez. », dit-il en les regardant gentiment. Harry était choqué. Il n'avait jamais vu Rogue être gentil avec un élève de Griffondor. Mais si Ginny était en tête de tous les cours de quatrième année, cela commandait un certain respect, même de sa part. Cela n'était pas le cas pour Hermione, mais bon, Ginny n'était manifestement pas aussi…manifeste que Hermione quand il s'agissait des notes. Harry n'avait eu aucune idée que Ginny pouvait être la meilleure élève de son année, et il pensa que la plupart des autres personnes était aussi ignorant de ce fait.
Maintenant que Rogue allait vers la porte de son bureau, Harry décida de le suivre dedans s'il pouvait. Rogue ouvrit la porte et marcha jusqu'à son bureau, la laissant ouverte. Harry se glissa dedans, rassuré, mais ensuite Rogue agita sa baguette en direction de la porte qui se referma, paniquant Harry. Il était maintenant coincé dans le bureau de Rogue jusqu'à ce qu'il ouvre à nouveau la porte. Il espérait que ce dernier n'avait pas quelque objet pour détecter la présence de personne portant une cape d'invisibilité.
Rogue pointait maintenant sa baguette vers la cheminée, l'allumant, et il s'installa lourdement dans un fauteuil devant le foyer. Harry faillit crier et se vendre quand le visage de Sirius apparut dans les flammes trente secondes plus tard.
« Bonjour Rogue » fut le salut prudent de Sirius.
« Black » fut la réponse encore plus courte de Rogue. Sirius grimaça.
« Si nous faisons cela, peut-être que nous devrions essayer Severus et Sirius » suggéra le parrain de Harry.
Rogue eut l'air d'avoir avalé une dragée surprise parfumée à la cire d'oreille. « Sirius », dit-il lentement, avec soin.
« C'est mieux. Alors, Severus, quand sera prête la potion de Polynectar ? »
« Techniquement dans quatre semaines. Mais je ne pourrais pas avoir leurs cheveux avant deux autres semaines, au match de Quidditch du premier week-end de décembre. Nous pourrons ensuite l'utiliser n'importe quand après cela. Mes sources me disent qu'il va y avoir une importante réunion juste après le solstice d'hiver, la nuit de Noël. » Du Polynectar ? pensa Harry. Sirius et Rogue allaient utiliser du Polynectar ? Qui voulaient-ils incarner ? se demanda-t-il.
« Noël ? » Sirius avait l'air préoccupé. « J'espère juste qu'il ne sera pas trop tard. Des Mangemorts en activité ont été localisés dans les environs d'Ottery St. Catchpole ces derniers jours. »
Ottery St. Catchpole ! pensa Harry. C'est le village près du Terrier ! Oh mon Dieu, pensa-t-il, si quelque chose arrive aux Weasley…
Sirius continua. « Je n'ai pas été capable de convaincre Molly et Arthur Weasley de partir en vacances pour un moment. Heureusement, Bill et Charlie sont encore disponibles pour garder un œil sur ces choses, mais… »
« Quoi ? » Rogue était impatient.
« Je crois que nous avons un maillon faible. Percy Weasley. »
Rogue se leva. « Comment donc ? »
« Hé bien, il a été transféré dans le département de son père au ministère, de façon à ce qu'Arthur puisse le surveiller. Fudge est inquiet à cause de l'aveuglement de Percy face aux problèmes de son chef l'an dernier. Percy n'avait aucune idée que Croupton était sous l'emprise de son fils, et à plus forte raison qu'il recevait ses instructions d'un mage noir. Ce n'est même pas clair que Percy n'était pas lui-même sous l'effet de l'Impérius. »
« Plein de gens pensent qu'il est difficile ou impossible de résister au sort de l'Imperius. » dit calmement Rogue, mal à l'aise et faisant s'interroger Harry.
« Oui, mais Percy …Il me fait penser désagréablement…à un autre préfet en chef, avant lui, qui était si brillant en classe et si ambitieux… »
« Tu penses que Percy Weasley est un autre Tom Jedusor ? » lui demanda Rogue.
« Je pense…qu'il est facilement manipulable, et ambitieux. Je crois qu'il pourrait être mûr pour un recrutement auprès des Mangemorts. Si quelqu'un lui offre le genre de pouvoirs qu'il désire tant… »
« Non, non, Black » Rogue semblait avoir abandonné l'idée d'appeler Sirius par son prénom. « Son frère était aussi un très bon élève et un préfet en chef. Penses-tu qu'il risque de devenir un Mangemort aussi ? »
« Bill n'est pas un flagorneur, » lui dit Sirius. Harry se souvint de ce que Hermione avait dit à Ron en sortant du donjon de potions. « Percy a dérangé tous les autres chefs de département du ministère depuis qu'il a été transféré dans celui d'Arthur, pour essayer de trouver un boulot ailleurs. Il n'y a évidemment aucune opportunité d'avancement dans le département de son propre père, pas sans déplacer Arthur. J'ai entendu des gens qui disaient que le but de Percy Weasley était d'être le plus jeune ministre de la magie de l'histoire. »
« Cela ne signifie pas qu'il trahirait sa famille et deviendrait mauvais. »
« Non, effectivement. Mais cela signifie qu'il pourrait être ciblé pour le recrutement, et même s'il résiste, cela signifie des problèmes. Donc maintenant, nous devons découvrir ce qui se trame sur lui et Harry quand nous utiliserons le Polynectar. »
Découvrir quoi sur moi ? pensa Harry
« Je trouve dur à croire que Voldemort pourrait avoir un tel changement d'avis au sujet de Potter. » dit Rogue.
« Mais Percy et Harry sont exactement le genre de sorciers que Voldemort a toujours visé pour le recrutement. » Harry se souvint de la lecture des Tarots qu'il avait essayé d'oublier. Alors Sirius aussi s'inquiétait de voir Voldemort le recruter. « Il a vu à quel point Harry est puissant. Il s'est battu contre lui et a réussi à s'enfuir. Le seul autre sorcier vivant qui l'ai fait est Dumblemore. Voldemort a toujours voulu les meilleurs et les plus brillants. Très peu de Mangemorts, je dirais que Peter Pettigrew est l'exception, n'étaient pas des étudiants remarquables à l'école. C'est une des raisons pour lesquelles il en a eu après Lily et James. »
« Oui, ceci est la prophétie. Une fois qu'il aura mis hors-jeu deux des trois personnes qui sont dans la prophétie… »
« Il a essayé de recruter leurs parents pour qu'ils élèvent leurs enfants pour être ses serviteurs, afin que ses ennemis potentiels soient sous son contrôle… »
« Mais les Potter n'ont pas coopéré comme les Malfoy… »
Quoi ? pensa Harry. Je suis dans une prophétie ? Et Malfoy aussi ?
« A ce sujet », dit Sirius, « nous n'avons pas encore décidé qui nous allons être quand nous prendrons la potion. Je pensais prendre sa place, et toi, tu pourrais être elle… »
« Pas si vite Black. Je suis celui qui va avoir tous les problèmes pour faire la potion, et en plus je vais devoir trouver leurs cheveux pour la touche finale. De plus, je dois l'incarner parce que j'ai encore la Marque des Ténèbres sur le bras. Quant à elle, ce n'est pas une Mangemort. Quand Voldemort les invoque, une marque qui est seulement une apparence, comme la tienne le serait, ne se comporterait pas pareil qu'une vraie. Et tu dois t'assurer qu'il n'ira pas à Voldemort quand il sera invoqué. »
« Vrai. Si deux lui apparaissaient, cela mettrait tout en l'air. D'accord. J'espère juste qu'ils n'ont pas pour plan de recruter déjà Draco. Je veux dire, il a seulement …quoi ? quinze ans ? Il a juste quelques semaines de plus que Harry. Ils ne peuvent pas vouloir de quelqu'un si jeune, n'est-ce pas ? Je veux dire, Harry c'est une chose, c'est Harry Potter… »
« Silence ! Au moment où nous parlons, Draco Malfoy est juste à côté dans le donjon de potions, en train de travailler avec la fille Weasley… »
« Quoi ? » cria Sirius, ne prenant pas garde à la suggestion de Rogue de parler doucement. « Est-ce possible que son père le forme déjà ? Crois-tu que Lucius lui a dit de le faire ? »
Les Malfoy, réalisa Harry. Ils allaient utiliser le Polynectar pour incarner les Malfoy.
Rogue se leva et alla à la porte de son bureau. Harry se pressa contre la bibliothèque pour éviter que Rogue ne lui rentre dedans et ne le détecte. Rogue souleva le rideau noir de la petite fenêtre au sommet de la porte de son bureau. Il eut un petit sourire affecté, et revint à sa chaise près du foyer, et il dit à Sirius « Je crois que ce sont ses hormones qui le poussent à cela… »
Sirius ne dit rien et Rogue s'assit à nouveau, regardant dans le vide, comme étourdi. « Elle ressemble étrangement à Lily… » dit-il doucement, comme s'il avait oublié qu'il avait une conversation avec quelqu'un.
« Non, non, Severus, c'est une élève.. » le réprimanda Sirius avec un rictus.
Rogue se retourna vers lui, furieux. « Comment oses-tu ! Elle a seulement quatorze ans ! Je ne ferais jamais… »
« C'est bon ! C'est bon ! Je sais. Tu ne peux pas voir que c'est une blague ? » Il y eut un silence gêné, puis Sirius dit doucement. « Tu sais, nous étions tous amoureux d'elle. Même si … je suis sorti avec d'autres filles. Même Peter, bien qu'il ne l'ait jamais admis, je pouvais le voir quand il la regardait. Remus aussi. Et James, naturellement. Nous étions juste furieux qu'elle ait un petit ami de Serpentard… »
Cela prit une minute à Harry pour comprendre tout cela. Rogue avait parlé de Ginny comme ressemblant à sa mère, et Sirius avait parlé de tout le gang des Maraudeurs étant amoureux de sa mère, Sirius, Remus, Peter Pettigrew (aussi connu sous le nom de Queudver) et son père, James Potter. Mais qui était ce petit ami de Serpentard ? se demanda-t-il. Quand il sut, ce fut un choc pour lu. C'était cette coopération Griffondor-Serpentard dont Rogue avait parlé…
« Ce n'était pas à cause de toi, » continua Sirius. « Ce n'était pas personnel. Je crois que nous pensions tous que si elle sortait avec quelqu'un, ce serait l'un de nous. »
« Alors c'est pour cela que vous l'avez repoussée ? Faite se sentir exclue ? Pourquoi croyez-vous qu'elle s'est tournée vers moi ? »
« Nous la protégions, tu sais cela. James, Peter et moi apprenions à devenir des animagi afin de pouvoir accompagner Remus quand il se métamorphosait. Nous ne voulions pas que Lily se blesse. De plus, tu sais comment elle était. Elle aurait essayé de nous dissuader de le faire. Elle nous aurait dit que c'était mal. »
« C'était mal. Tout aussi mal que de ne rien lui dire… »
« De quoi te plains-tu ? Elle est devenue ta petite amie à cause de cela. »
« Oui, mais c'est aussi à cause de toi qu'elle m'a quitté. »
« A cause de moi ? Tu étais celui qui fourrait son nez partout pour essayer de découvrir ce qui se passait tous les mois durant la pleine lune. »
« Ne t'es-tu jamais demandé pourquoi j'avais un tel besoin de savoir ? C'était Lily. Elle est venue me voir en larmes, elle a voulu que je découvre ce qui se passait. Elle sentait que ses amis ne lui faisaient pas confiance, ne voulaient pas se confier à elle. Vous l'avez repoussée et vous ne vous attendiez pas à ce qu'elle réagisse ? Elle n'était pas faite de pierre, tu sais. » Rogue semblait plus humain à Harry qu'il ne l'avait jamais été. En écoutant, il se trouva en train de prendre parti pour Rogue, contre toute attente. Quand il était en troisième année et avait découvert le gang des Maraudeurs, il n'était jamais venu à l'idée de Harry de se demander ce que faisait sa mère pendant tout ce temps, car il savait qu'elle était amie avec eux tous. « Et ensuite, tu as pensé que ce serait drôle si tu me faisais tuer par Lupin… »
Sirius grimaça. « Je t'ai dit que j'étais désolé pour cela. Mais James t'as sauvé, alors… »
« Alors j'ai perdu Lily. »
« C'est pour cela ? Comment cela s'est-il passé exactement ? Tu as failli mourir, alors elle ne voulait plus être avec toi ? »
« Je ne veux pas rentrer dans ces détails maintenant. Evidemment, elle avait été avec moi seulement parce que Potter n'avait pas été capable de lui dire ce qu'il ressentait. Il l'a surmonté et le lui a dit, et elle m'a quitté pour lui. Fin de l'histoire. » Mais Harry eut cependant l'impression qu'il y avait un peu plus à l'histoire que cela.
« Je suis désolé de te rappeler le passé, Severus » dit Sirius doucement, sincèrement désolé. « Perdre Lily…Cela a du te dévaster… »
« Ce n'est pas le passé, » lui répondit brusquement Rogue, ennuyé. « C'est même vraiment le présent. C'était après Lily que j'ai…j'ai été recruté. Sans elle, je n'ai pas vu de raison de ne pas y aller. Et ensuite, quand j'ai appris la prophétie, que Lily et Potter étaient visés…je suis devenu un espion du ministère. Mais c'était trop tard. Je n'ai pas pu la sauver. » Harry nota qu'il ne semblait pas concerné par le sort de son père. « Le travail que je fais maintenant est fait en honneur à sa mémoire. Pourquoi sinon penserais-tu que je travaillerais avec toi Black ? » Rogue finit sur un grognement qui semblait néanmoins dissimuler un léger sourire derrière. Peut-être qu'en fin de compte, ils devenaient amis, pensa Harry. Ce serait étrange.
Sirius rit. « Mais pourquoi alors » lui demanda-t-il « es-tu si dur avec Harry ? »
« Dur ? C'est ce qu'il te dit ? Quelqu'un ici doit faire autre chose que de le couver, comme MacGonagall et Flitwick. C'est pour le rendre fort. Pour le mettre assez en colère pour qu'il veuille faire bien juste pour me le montrer. » Harry était surpris, et encore plus que cela ait marché. « Lily n'aurait pas voulu que je sois tendre avec lui. Tu as dit toi-même qu'il a tenu tête à Voldemort. Je comprends qu'il a résisté au sort de l'Imperius et qu'il a subi deux fois le Cruciatus. Je comprends aussi qu'il a utilisé le sortilège de désarmement qu'il avait appris de moi au club de duel il y a plusieurs années … »
Sirius avait à nouveau un sourire en coin. « On dirait presque que tu as une fierté toute paternelle en Harry, Severus. »
Rogue ricana de cela. « Potter ne me donnerait jamais le crédit de lui avoir enseigné quelque chose d'utile, ou même de lui avoir sauvé la vie, ce que j'ai fait plus d'une fois. » Soudain, on frappa à la porte. Rogue siffla à Sirius de partir, et sa tête disparut du feu pratiquement dans l'instant. Puis il pointa sa baguette vers la porte en disant « Alohomora ! ». Et la porte s'ouvrit.
Malfoy se tenait dans l'encadrement de la porte. « Désolé de vous déranger, professeur. Je n'ai pas pris toutes mes affaires avec moi, et nous sommes à court de coccinelles pour cette potion. Puis-je vous en emprunter ? Je les remplacerai immédiatement. C'est juste que nous devons les ajouter dans les deux prochaines minutes… » Rogue désigna les étagères de pots à côté de la porte.
« Prenez-les, prenez-les », dit-il distraitement, puis il regarda par l'encadrement de la porte pour voir Ginny encore travailler dans la salle de classe.
Harry saisit cette opportunité pour se faufiler hors du bureau. Ginny était penchée au-dessus de son livre de potions, les sourcils froncés, pendant que son chaudron bouillait. Il se demanda ce qu'il devait faire à son sujet et celui de Malfoy. Ron voudrait savoir, et George, et Fred. D'un autre côté, s'ils tuaient Malfoy, ils seraient tous envoyés à Azkaban. Bien, pensa-t-il, peut-être que nous devons juste attendre de voir ce qui va arriver aux Malfoy. S'ils vont à Azkaban, et c'est en partie parce que Lucius Malfoy en avait après la famille de Ginny, ils ne resteront pas amis très longtemps.
Finalement, après avoir agonisé sur quoi faire et regardé Malfoy revenir avec les coccinelles, Harry décida qu'ils ne s'embrasseraient probablement plus, ou quoique ce soit d'autre, avec Rogue juste à côté dans son bureau. Harry se glissa jusqu'à la porte pour partir.
Il n'aurait qu'à attendre et voir.
* * * * *
Hermione évita Harry le restant du samedi. Elle ne voulut même pas le regarder au dîner, et monta dans sa chambre directement après, au lieu de rester dans la salle commune avec tous les autres, ou même d'aller à la bibliothèque. Le dimanche matin, Harry espérait parler avec elle de ce qui s'était passé dans la classe de sortilège, mais quand il arriva dans la salle commune pour la rencontrer pour leur course matinale, Ginny était là. Harry s'arrêta net, surpris, et un moment après, Hermione descendait les escaliers, habillée de sa tenue de sport habituelle, mais portant une blouse de sport avec une capuche, car il faisait plus frais maintenant. Ginny aussi semblait s'être habillée pour courir, avec un haut sans manche rayé et près du corps et des pantalons en spandex très étroits. Elle avait aussi une veste avec une capuche et ses cheveux roux étaient rassemblés en un chignon.
Harry ne parla pas, attendant que l'une d'elles dise quelque chose. Harry sentait aussi gênant de regarder Hermione que de regarder Ginny, mais elle ne semblait pas être le moins du monde gênée. Soudain il réalisa que bien sûr, elle ne savait pas qu'il avait été dans le donjon de potions et avait entendu tout ce qu'elle avait dit à Malfoy .
« Ginny a demandé à venir aujourd'hui » proposa Hermione comme courte explication. « Bien » dit Hermione à Ginny « Nous ferions mieux de nous échauffer. ». Elle commença à montrer à Ginny les exercices d'étirement qu'ils faisaient d'habitude, et Harry ne pouvait s'empêcher de les regarder toutes les deux subrepticement.
Elles étaient toutes les deux spectaculaires. Il s'était tellement habitué à voir Hermione, jour après jour qu'il réalisa qu'il ne l'avait pas vraiment vue. L'ayant embrassé la veille, il voulait vraiment beaucoup la regarder maintenant, la mémoriser. Elle avait maintenant un profil parfait de sablier, sa brassière juste capable de remplir son travail de maintenir sa poitrine durant les exercices. Et lui, et Malfoy, avaient déjà noté à quel point la voir s'éloigner était esthétiquement plaisant.
Ginny, d'un autre côté, mesurait environ quatre pouces de plus que Hermione, souple et gracieuse, ses longues jambes étaient mises en emphase par les bandes le long de ses collants. Ses courbes étaient plus menues que celles d'Hermione, mais indéniables. Son haut semblait être coupé assez bas. Harry essayait de ne pas avoir l'air de la regarder pendant qu'il faisait ses propres étirements. Quelque chose sur son cou exposé attirait son attention. Il réalisa qu'il n'était juste pas habitué à le voir. Cela semblait très long…
Est-ce qu'elles font cela juste pour me torturer ? se demanda-t-il, comme il les suivait dans le trou du portrait. Non, il pensa que Hermione essayait juste d'éviter d'être seule avec lui. Mais c'était une torture, ou tout comme, que de descendre les escaliers derrière elles. Avant d'aller dehors, ils enfilèrent tous leur veste, puis descendirent vers le terrain de Quidditch. La prochaine fois, Ginny va demander à Malfoy de venir courir avec nous, pensa Harry. Comme j'aimerais voir ce qu'il mettrait pour courir.
Ginny tint assez bien le rythme avec eux, mais elle se sentit essoufflée aux deux-tiers du trajet qu'ils parcouraient d'habitude. Elle s'assit dans l'herbe et les regarda finir. Ensuite ils rentrèrent au château en marchant pour faire leurs étirements dans le hall d'entrée. Ils enlevèrent leur veste pour faire les étirements et les tractions. Harry tenait les chevilles de Ginny pour ses tractions et Hermione s'étirait. Soudain, Malfoy apparut en haut de l'escalier qui remontait des donjons où Harry savait que les Serpentards avaient leur pièce commune. Malfoy s'arrêta brusquement quand il vit Ginny, Harry et Hermione, les regardant tous les trois avec un rictus, mais son regard à Ginny semblait aussi révéler quelque intérêt.
« Je ne pensais pas que tu allais faire un ménage à trois Potter » dit-il de sa voix traînante. Mais en dépit de son ton moqueur, Harry pouvait voir où ses yeux s'égaraient : l'encolure du haut de Ginny, les longues bandes le long de ses collants. Mais cependant, il porta son attention sur Hermione. « Tu sais Granger, je suis content de t'avoir vue ici ce matin. Cela m'a rappelé que j'aimerais avoir de l'agneau pour dîner. »
Hermione était perplexe « De l'agneau ? »
« Oui, tu sais. Réfléchis ». Il regardait intentionnellement sa brassière. Et, souriant largement, il tourna et alla dans la grande salle. Hermione se colora et regarda sa poitrine assez généreuse, puis remit sa veste et marmonna qu'elle avait besoin de prendre une douche (même si elle n'avait pas fini ses étirements.) Ginny, de son côté, regardait Hermione d'un air moins qu'amical. D'abord elles se faisaient la tête à cause moi, et maintenant c'est à cause de Malfoy, pensa Harry. C'est un développement dégoûtant.
* * * * *
Il semblait que Hermione faisait de son mieux pour s'assurer qu'elle n'était jamais seule avec Harry. Durant tout le reste de la journée, elle se tint à distance pour s'assurer qu'elle n'était jamais seule, et par là même à couvert pour lui éviter de devenir une proie pour lui. Il se sentait comme classé comme une espèce de traqueur, et il se demanda si c'était comme cela que Sirius s'était senti quand il s'était échappé de prison. C'était Hermione qui avait insisté pour le « tutorer » pour sa rencontre avec Cho, pensait-il, sentant tout cela injuste.
Enfin, finalement, elle n'eut pas d'autre choix que d'être seule avec lui. Comme la réunion dominicale des préfets se prolongeait tard, Alicia suggéra à Roger qu'ils continuent sans les préfets de cinquième année, et qu'il les renvoie dans leur maison pour garder un œil sur les premières et deuxièmes année, et s'assurer que tout était sous contrôle. Alicia était vraiment une obsédée du contrôle, décida Harry. Elle semblait penser que chaque fois qu'il y avait une réunion de préfets, les autres élèves se saisissaient de l'opportunité pour faire de folles fêtes ou assimilé. Et cependant, il se souvenait qu'elle n'avait pas été la dernière à l'anniversaire d'Hermione.
Ainsi, lui et Hermione remontaient seuls vers la tour de Griffondor, étant donné que toutes les autres maisons étaient dans des directions très différentes. Mais quand ils atteignirent le couloir de sortilèges, il la poussa à nouveau dans la salle de classe où ils avaient été la veille, et sans préambule, il la tira vers lui et la regarda. La lumière de la lune filtrait par la fenêtre, argentant son front et ses joues. Il souhaitait pouvoir mieux voir quelle expression avaient ses yeux quand il se pencha lentement et pressa ses lèvres contre les siennes. Il avait voulu bouger lentement de façon à ce que, si elle l'avait voulu vraiment, elle aurait eu le tout le temps de s'échapper, de l'arrêter.
Mais cela ne se produisit pas. A la place, elle ouvrit immédiatement sa bouche sous la sienne enlaçant sa langue avec la sienne, gémissant du fond de sa gorge. Harry glissa ses doigts dans ses boucles, tenant son visage contre le sien, sentant voyager à travers tout son corps une chaleur qui le mettait en feu. Les doigts tremblants d'Hermione allèrent de son visage à ses bras, puis au fermoir de sa robe, qui était maintenant partie, maintenant aux boutons de sa chemise, puis à sa poitrine, vagabondant sur sa peau sensible, le torse changé qu'elle avait d'abord noté le matin après son arrivée à Privet Drive, quand elle s'était assise sur son lit. Il lui vint soudain à l'esprit la question de savoir combien de temps elle était restée là, à le regarder dormir.
Et ensuite, elle rompit le baiser et il sentit ses lèvres sur son cou de nouveau, comme la veille, puis sa langue faisait une piste humide et déchirante jusqu'à son torse, comme ses doigts caressaient doucement ses tétons. Il sentit le besoin de s'asseoir ou de tomber, ou d'exploser ou quelque chose. Cela était si…incroyable. Pourquoi l'avait-elle évité ? Elle ne le repoussait pas maintenant, elle prenait des initiatives plutôt. Qu'est-ce qu'elle avait ?
Il tenait sa tête comme elle tourna sa bouche vers son téton droit, lui coupant son souffle et il dit son nom.
« Hermione », lui dit-il dans un souffle « Hermione, pourquoi m'as tu évité durant toute le journée ? » Sa voix était comme un murmure.
Elle releva sa tête, ne le touchant plus du tout. Elle pleurait, il vit. Elle pleure ? Pourquoi ? se demanda-t-il.
Puis, sans avertissement, elle s'enfuit de lui et courut vers la porte de la salle de classe, pleurant plus fort maintenant. Mais Harry était trop rapide pour elle, il l'atteignit et attrapa son poignet.
« Hermione », dit-il plus fort maintenant, et elle le fit se taire.
« Harry », dit-elle d'une voix dense, à travers ses larmes. « Nous ne pouvons pas faire cela maintenant. C'est trop dangereux. Jusqu'à ce que toute l'affaire de Viktor et de Cho soit réglée, nous ne pouvons pas prendre de risque. Si quelqu'un nous prend ensemble… »
« Nous... nous pouvons être discrets. » dit-il, la tirant à nouveau dans ses bras. Elle leva vers lui son visage labouré par les larmes dans la lumière de la lune.
« Non, nous ne pouvons pas. Je …Je n'ai aucun self-contrôle quand je suis seule avec toi. Je...Je veux trop cela… »
« Et tu dois toujours arriver à te contrôler, n'est-ce pas ? »
Elle le repoussa rageusement. « Ne te moque pas de moi. Mais, oui. Je dois savoir que je me contrôle, et toi, toi tu me fais me sentir n'importe comment sauf sous contrôle. »
Sa poitrine se resserra quand il entendit cela. Je la fais se sentir hors de contrôle, pensa-t-il. Il se sentit plus joyeux qu'il ne pouvait se souvenir l'avoir jamais été durant sa vie.
« J'ai besoin de ton aide pour cela, Harry, » dit-elle doucement. « Si tu ne m'aides pas…Je suis perdue… »
« Bien sûr, » , dit-il rapidement. « Bien sûr… »
Elle se sépara à nouveau de lui, mais ne s'enfuit pas. Ils se tenaient face à face, sans se toucher, à simplement trois ou quatre pouces l'un de l'autre, mais pour Harry, cela semblait être comme un golfe de un mile de large. « Et parfois, » dit-elle, « parfois peut-être, nous pourrons…être ensemble. Mais nous devrons faire attention. Nous ne pouvons pas être insouciants et tête en l'air. Personne ne doit savoir pour nous encore. »
Harry acquiesça, incapable de parler, au cas où il aurait dit autre chose que bien sûr je me tiendrai à l'écart de toi, bien sûr je m'empêcherai de t'embrasser, de te toucher…
Elle se mit sur la pointe de ses pieds, et mit sa main sur son torse nu, sa chemise était encore déboutonnée jusqu'à la taille. « Ne crois pas que cela signifie que je ne veux pas de toi. » dit-elle encore plus doucement, et elle l'embrassa rapidement, et ses lèvres douces et humides furent trop tôt reparties. Hermione se tourna et quitta la salle de classe, ne courant plus, mais déterminée. Harry se tint là pour un moment, à l'agonie, se rappelant ses mains, ses lèvres, sa langue…
Il reboutonna lentement sa chemise et se baissa pour ramasser sa robe, puis marcha lourdement dans les escaliers jusqu'à la pièce commune, s'étant lui-même condamné à l'enfer.
* * * * *
En défense contre les forces du mal, ils avaient fini leurs discussions sur le Seigneur des mouches et étaient supposés commencer à lire Tess d'Ubervilles. Le vendredi, c'était finalement au tour de Ron de faire sa présentation d'Othello. Harry ne savait pas à quoi s'attendre, pas plus qu'Hermione, étant donné qu'il avait refusé de le montrer à aucun d'entre eux. Les deux avaient essayé de garder Ron auprès d'eux autant que possible durant toute la semaine, afin qu'ils ne soient pas tentés de s'en aller seuls.
Il alla devant la classe quand Maugrey lut son nom, et alors qu'il avait commencé à lire sur un ton monotone, il ne put maintenir son maintien passif initial comme il progressait dans la lecture de son essai.
« Plutôt que de prendre le personnage d'Othello dans une direction opposée et peu naturelle, son potentiel maléfique est réalisé et amené à la surface par Iago. Ce n'est pas la même chose que de corrompre quelqu'un. Si Othello avait vraiment été corrompu par Iago, nous aurions dû avoir l'impression que sans son aide, il lui aurait été absolument impossible de se comporter d'une manière si violente et de juger ainsi les autres. »
« C'est la façade d'Othello que Iago fait tomber, plutôt que juste la sienne à la fin. Othello n'est pas innocent. L'amour et la haine sont alliés de très près, et s'il n'a pas tué Desdemone par haine, c'était plus par amour que par honneur (Il clame l'avoir tuée pour son honneur). Plus précisément, il a tué Desdemone à la fois par amour et par haine. Il l'a tué sous le coup des émotions, sans penser aux conséquences ou sans déterminer s'il faisait la chose bonne et juste. »
« Il n'est pas meilleur que le père de Desdemone, Brabantio, qui essaye d'abord de semer le doute dans l'esprit d'Othello en lui disant « Elle a trompé son père, et peut-être toi. ». Brabantio est comme ces pères dans les contes de fées et les mythes, qui ont un amour tellement profond pour leur fille que l'idée qu'un autre les aime les rend fous. Ils enferment leurs filles dans des donjons, ou des tours, qui sont les symboles de la tombe et de l'utérus. C'est une mort symbolique. Branbantio s'enorgueillit que Desdemone ait répudié tous les soupirants les plus admissibles de la cité, mais il se pourrait qu'il ait fait cela pour la garder sans homme. Etant donné que ce serait un crime pour lui de l'avoir, il est déterminé à ce qu'aucun autre homme ne l'ait. »
« C'est pourquoi, quand Desdemone confirme son allégeance à Othello en présence de son père, il déclare que pour lui, elle est morte (elle l'a trompé, a été infidèle). Ce n'est pas un homme violent comme Othello, alors il la tue simplement symboliquement. »
« Othello est aussi déterminé en pensant qu'il devrait être le seul homme pour Desdemone, et qu'il vaut mieux qu'elle soit morte plutôt que cela ne soit pas vrai. Il est aussi égoïste que Branbantio en cela. Mais Branbantio veut au moins entendre de la propre bouche de Desdemone quelle est la vérité. Il a assez de foi en elle pour continuer à croire qu'elle a été « fidèle » jusqu'à ce qu'elle prouve elle même le contraire. Othello aurait put être trompé, mais il ne manquait pas de moyens pour déterminer qui disait la vérité. »
« Nous sommes peut-être plus prêts à croire ce que nous redoutons le plus. C'est pourquoi Othello donne immédiatement du crédit aux insinuations de Iago. La question de savoir si Othello a agi honorablement est plus facilement résolue si nous imaginons que Desdemone était coupable de musarder avec Cassio. En assumant qu'elle a fait cela, est-ce que nous blâmerions Othello ? Oui, nous le ferions encore. A nouveau, en utilisant l'exemple du père, il pourrait l'avoir tué symboliquement en divorçant, quelque chose qui aurait été dans son droit si elle avait été infidèle. »
« Mais simplement parce qu'Othello est coupable d'agir sans avoir réfléchi ne laisse pas Iago blanc comme neige. Il agit en pleine connaissance de cause et préméditation quand il se venge de l'infidélité suspectée de sa femme, mais se soucie aussi peu qu'Othello de découvrir si les accusations sont fondées sur une quelconque vérité. »
« De plus, Iago tue l'homme le plus honorable de la pièce, Roderigi, qui se préparait à se suicider quand il avait perdu Desdemone pour Othello. Roderigo ne veut pas la tuer elle, pour la préserver des autres hommes, il ne tente même pas de tuer Othello. Roderigo n'est coupable de rien d'autre que d'être transis d'amour et crédule. Il ne blesse personne sérieusement, et ne supporte aucune pensée malicieuse. Quand Othello se suicide, à la fin, faisant ce que seul Roderigo avait mûrement réfléchi, il agit finalement honorablement. »
La classe applaudit poliment. Maugrey frappa de sa jambe de bois sur le sol en guise d'applaudissement. Ron s'assit. Hermione le regardait étrangement, et Harry commençait à reconsidérer si Ron pouvait être un danger pour lui et Hermione une fois qu'il aurait découvert à propos d'eux, ou seulement un danger pour lui-même. Est-ce que Ron pourrait se suicider ? se demanda Harry. Puis quelque chose d'autre le frappa. Elle avait trompé son père et peut-être toi. Elle trompait Viktor Krum, et à un moindre degré, Ron étant donné qu'il n'était pas son petit ami). Pourrait-elle jamais le tromper lui, Harry ? Il essaya de rapidement d'oublier cette pensée, mais maintenant Maugrey parlait.
Il prit le parchemin de Ron du bureau, où il l'avait laissé, et relut « Nous sommes peut-être plus prêts à croire ce que nous redoutons le plus. »
Il regarda la classe, son œil normal réduit à une fente, et son œil magique semblait regarder le mur sur sa gauche. « Nous autres, humains, sautons aux conclusions. Nous faisons des suppositions. Et parfois, nous nous ouvrons au mal en faisant cela. Nous sommes infiltrés par lui, nous le développons nous-mêmes, nous le laissons remonter à la surface, nous arrêtons de l'arrêter. »
Il avait parlé très doucement, mais d'une certaine façon, cela semblait maintenant comme s'il avait crié. La pièce était silencieuse. « Savez-vous ce qui arrive si quelqu'un est placé sous un sort d'Imperius, et qu'on lui dit de faire quelque chose qu'il voulait faire de toute façon ? Quelque chose qu'il se retenait de faire, mais qu'il voulait très fort néanmoins ? C'est quand cela se produit qu'il devient pratiquement impossible de se battre contre l'Imperius. Quand il vous enlève vos inhibitions. 'Inhibition' est un mot qui a une mauvaise réputation, quand ce sont ces inhibitions qui nous aident à maintenir une société civilisée. Que se passerait-il si à chaque fois que quelqu'un avait une impulsion de quelque sorte que ce soit, il lui obéissait simplement ? Le CHAOS ! Il n'en résulterait qu'un pur Chaos ! »
« Quand quelqu'un est sous le sort de l'Imperius et qu'on lui dit de faire quelque chose contre sa nature, c'est là que c'est le plus facile de le battre, parce que l'on a une chance d'être capable de distinguer dans son esprit sa volonté et celle de la personne qui l'a ensorcelée. Mais si on lui dit de faire quelque chose qui est un désir profondément enfoui…PROBLEMES. »
Avec une secousse, Harry se souvint d'Hermione décrivant son enlèvement sur la place du marché en Bulgarie. Je me suis soudain sentie insouciante et vaporeuse… J'ai essayé de me battre, mais il n'y avait rien contre quoi se battre, on ne me disait pas de faire quoique ce soit que je ne veuilles. Je décidais que j'avais un incroyable besoin d'acheter des légumes, mais c'était ce pour quoi j'étais déjà là. Je me souviens avoir été très confuse, comme si j'attendais des instructions, mais elles ne vinrent pas.
Est-ce que les instructions venaient d'elle-même ? se demanda Harry. Etait-ce quelque chose contre sa nature qu'ils la pressaient de faire…ou enlevaient-ils ses inhibitions ? Quelles inhibitions ? commença-t-il à se demander, mais il s'arrêta immédiatement de se poser la question et se souvint d'elle disant 'Je veux trop ceci'. Elle était normalement si mesurée, mais maintenant, il lui faisait perdre tout contrôle, avait-elle dit. Etait-ce lui qui la rendait comme cela, ou bien un sort ? Aurait-elle fait quoique ce soit de ce qu'elle avait fait de son propre chef, si elle était pleinement capable de gouverner ses propres actions, de décider quelles impulsions elle devait enfouir ou réaliser ?
Il était tout d'un coup rempli de doutes, il lui sembla que sa tête tournait. Le reste du cours se passa dans un brouillard, et à la fin il entendit vaguement Maugrey Grogner à Ron « Oh, et Weasley : vingt-cinq points pour Griffondor. Le meilleur fichu essai que j'ai eu de tout le trimestre. »
Elle vit les oreilles de Ron rougir comme il essayait de dissimuler à quel point il était ravi. Puis, sans avertissement, ils étaient dehors dans le couloir. Ron arrêta Harry et Hermione.
« Hey, vous deux. Attendez une minute. »
Harry et Hermione se regardèrent, puis regardèrent Ron. Est-ce que Ron suspectait quelque chose ?
« Qu'est-ce qu'il y a avec vous deux ? » Il se tourna vers Hermione. « Ginny m'a dit que tu l'avais suppliée de venir courir avec vous, alors qu'elle a horreur de se lever tôt. » AHA, pensa Harry. Elle m'a dit que Ginny avait demandé à venir. « Et toute la semaine, au petit déjeuner et dans chaque cours, vous avez essayé de me mettre entre vous deux. Ne le niez pas, cela se voit. Vous êtes-vous battus ou quoi ? Parce que j'ai horreur quand ces choses se prolongent. Embrassez-vous et faites la paix maintenant. »
Harry cilla. C'est juste une expression, se dit-il. Juste une expression.
« Hé bien, pour dire vrai, » dit Hermione d'une voix tremblante, « Nous avons eu un désaccord. Et…cela ne va pas être résolu tout de suite, alors tu vas devoir faire avec. »
« Quoi ? » dit Ron, n'ayant eu aucune réelle information.
« Nous sommes tombés d'accord sur notre désaccord. » dit vaguement Harry, avant que Ron puisse poser une autre question. Mais cela ne l'arrêta pas.
Ron, se pencha plus près vers Harry et dit doucement « Ce n'est pas à propos de devenir un Mangemort, n'est ce pas ? »
« Non. Je ne deviendrai pas un Mangemort. Je l'ai promis. Pouvons nous juste aller en métamorphose maintenant ? »
Ron les regarda tous les deux, mécontent de leurs réponses. Il avait l'air de penser qu'ils cachaient quelque chose. Il se tourna sans un mot et s'éloigna d'eux à grands pas, ses cheveux roux éclairant le couloir comme une flamme, sa charpente efflanquée de six pieds deux pouces se déplaçant facilement, sa robe légèrement effilochée volant derrière lui avec dignité. Harry ne l'avait jamais vu ainsi. Il sentit son estomac se nouer. Je mens à mon meilleur ami. Puis il regarda Hermione.
Est-elle ensorcelée ?
Il essaya de lui hausser les épaules nonchalamment, et se tourna pour suivre Ron.
Nous devons rester séparés.
Nous devons rester séparés.
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