Harry Potter and the Psychic Serpent
Chapitre douze
Le bélier et le dragon
Comme promis, Hagrid avait amené des serpents après les oies pour leur cours de soin aux créatures magiques. Harry fut cependant déçu : ils avaient à peu près la même taille que Sandy et étaient aussi informatifs. Ils pouvaient tous prédire ce qui allait se produire à proximité immédiate dans les quelques minutes suivantes, mais pratiquement rien d'autre. Comme cela consistait habituellement à savoir qui allait parler, ou parfois ce qui allait être dit, Harry ne s'y intéressa pas beaucoup, mais une paire de fois, il s'amusa à faire croire à Draco qu'il pouvait lire dans son esprit. La tête de Malfoy n'avait pas de prix, mais Hermione le regardait à nouveau suspicieusement et il s'arrêta avant qu'elle ne commence à nouveau à lui poser des questions sur le Don. Ron semblait avoir oublié sa jambe cassée, et il ne remit pas cela sur le tapis.
Une semaine plus tard, cependant, Harry fut content de voir un vrai gros serpent quand ils approchèrent la cabane de Hagrid pour le cours. Ils étaient passés des très petits serpents au très gros. Evidemment, Hagrid ne croyait pas aux serpents de taille moyenne.
« Venez ! » leur dit-il comme ils approchaient de ce qui apparaissait être une grande pièce vitrée sans toit dans ce qui avait été l'enclos des oies. « Le professeur Dumblemore m'a fait cela pour garder le boa constrictor, de façon à ce qu'il ne blesse personne. »
Malfoy regardait sceptiquement l'enclos de verre. « Et nous sommes supposés apprendre à soigner ce serpent en le regardant à travers cette cage de verre ? » dit-il de sa voix traînante.
« Hé bien.. » commença à dire Hagrid en toussant et en s'éclaircissant la gorge.
« Je peux rentrer ? » lui demanda Harry. « Tu sais…pour lui parler ? »
« Bien… » dit à nouveau Hagrid. Malfoy eut l'air ennuyé que Harry puisse paraître plus courageux que lui, en se proposant pour aller dans l'enclos avec le boa constrictor. Harry pensa que Hagrid était peu disposé à cela parce qu'entre autres choses qu'il avait faites avec les petits serpents, il leur avait demandé s'ils aimaient Poudlard, et ils avaient été unanimes sur le fait qu'ils en avaient horreur. Il faisait trop froid, ils n'aimaient pas la cuisine et les chouettes volant au-dessus d'eux les effrayaient. Harry avait suggéré à Hagrid de changer leur régime, de trouver un moyen de les tenir plus au chaud et de les cacher les chouettes, et Hagrid avait été assez embêté de tout le travail supplémentaire que cela lui avait causé. Maintenant, il s'inquiétait que Harry lui trouve un moyen de faire plus de travail pour s'accommoder avec les caprices de ce serpent. Il avait beau aimer Harry, il ne semblait pas très heureux d'avoir un Fourchelang en classe.
« S'il te plait, laisse-le Hagrid ? » plaida Hermione à Hagrid. « Et si nous trouvions quelque chose de vraiment intéressant ? »
Hagrid grimaça. Entre ces deux là, c'était dur de refuser. « D'accord, d'accord. Mais juste pour une minute. »
Harry regarda Malfoy et lui envoya un sourire en coin avant d'aller à la porte que Hagrid ouvrit pour lui. Il rentra lentement, ne voulant pas alarmer le serpent. Harry se souvint de la conversation très civilisée qu'il avait eue avec un boa constrictor dans un zoo, alors qu'il n'avait pas encore onze ans et ne savait pas qu'il était un sorcier. Le serpent lui avait dit qu'il n'était jamais allé au Brésil. Ensuite Harry avait fait disparaître accidentellement la vitre qui enfermait le serpent et il avait vu son cousin Dudley. Dudley ressemblait à un déjeuner. Harry avait essayé de nombreuses fois depuis de ne pas souhaiter que Dudley ait été le déjeuner de ce boa ce jour-là. Mais c'était parfois difficile. Harry réalisa qu'il n'y avait pas pensé depuis quelques temps, maintenant que lui et Dudley étaient devenus amis. Et puis il se souvint qu'il devait écrire à Dudley à son école, et que depuis sept semaines, il ne l'avait pas fait une seule fois. Il devrait le faire plus tard.
Mais maintenant, il voulait faire très attention au serpent. Quand il entra dans l'enclos de verre, le serpent souleva sa tête et le regarda sans expression. Harry essaya de ne pas trop penser à quel point il pouvait ressembler à Voldemort. Il était conscient que les Serpentards et les autres Griffondors le regardaient à travers la vitre. Son cœur commença à battre très fort dans sa poitrine. Il réalisa qu'en fait, il n'avait encore jamais été aussi près d'un serpent de cette taille, à part celui de Voldemort. Il était encore plus grand que celui que Malfoy avait invoqué au club de duel en deuxième année (bien qu'en y pensant, Rogue ait chuchoté quelque chose à l'oreille de Malfoy juste avant qu'il ne l'invoque… ). Harry secoua sa tête. Il avait besoin de se concentrer.
« Bonjour » siffla-t-il au serpent. Il le regardait encore fixement. « Mon nom est Harry Potter. As-tu un nom ? »
« Qu'est-ce qu'un nom ? » lui répondit le serpent, se déroulant et avançant vers lui à travers l'enclos.
Super pensa Harry. Je vais devoir réexpliquer cela. Il l'avait déjà expliqué à tous les autres serpents que Hagrid avait emmenés pour le cours. Cela commençait à dater.
« Ne fais pas attention. Ecoutes, j'ai un serpent qui est mon ami, et il m'a dit que les serpents ont le Don. As-tu jamais eu des visions du futur ? »
Le serpent arrêta d'avancer vers lui ce pour quoi Harry fut reconnaissant. On aurait dit qu'il pensait. « Beaucoup partiront, mais peu resteront. » siffla-t-il.
« Beaucoup partiront, mais peu resteront. » se répéta Harry en murmurant. Qu'est-ce que cela signifiait ? Et à quelle distance dans le futur un serpent de cette taille pouvait voir ? Il le lui demanda.
« Des lunes… » répondit-il comme endormi. Harry décida qu'il devait s'agir de mois.
« Combien de lunes ? »voulut-il savoir.
Mais il dit simplement « Des lunes… », encore. Bon, pensa Harry, cela doit être plus qu'une. Donc un minimum de deux lunes. Puis il lui demanda s'il aimait Poudlard, comme il avait fait avec les autres serpents. Il le fit pour pouvoir dire à Hagrid et aux autres quelque chose qui avait été dit. Il n'était toujours pas intéressé à divulguer que les serpents avaient le Don. Il préférait garder cela secret.
Il sortit de l'enclos quand Hagrid l'eut à nouveau ouvert, et il l'informa de ce que le serpent avait dit vouloir manger. Quand il se mirent en route pour l'herbologie après cela, Hagrid leur cria « Et où exactement, Harry, suis-je sensé trouver un ocelot ? »
* * * * *
Harry essaya à nouveau de poser des questions sur le futur le jeudi suivant quand ils eurent à nouveau soin aux créatures magiques. Ce serpent semblait un peu plus informatif que les petits, mais Harry aurait aimé savoir à combien de mois dans le futur il voyait, et ce qu'il voulait dire par beaucoup partiront et peu resteront. La deuxième fois qu'il essaya de tirer quelque chose du serpent, il lui donna une prophétie différente.
« Les maîtres seront les serviteurs, et les serviteurs seront les maîtres. »
Harry répéta ce qu'il avait dit et l'écrivit sur toutes ses notes dans tous les cours qu'il eut pour le restant de la journée. Que pouvaient bien signifier les choses qu'avait dites le serpent ? se demandait-il. Il pouvait espérer que peut-être la première prédiction signifiait que les amis de la mère d'Hagrid viendraient d'abord, mais que la plupart partiraient. Puis il réalisa que leur départ signifierait qu'ils rejoindraient Voldemort…Ok, alors il n'espéra pas cela. C'était confus. Les prédictions des serpents étaient si vagues et étranges. Le Don, pensa-t-il. Ils avaient tous besoin de spectacle pour leur œil intérieur, décida-t-il.
Ginny avait arrêté de venir courir avec lui et Hermione le matin. Le temps se rafraîchissait comme Halloween approchait, et ils avaient décidé de faire leur jogging autour de l'immense grande salle tôt, avant le déjeuner. Ils ne parlaient pas vraiment à ce moment là, et quand ils étaient avec Ron (c'est-à-dire tout le reste du temps), il essayaient de se comporter normalement l'un envers l'autre, mais Harry pouvait dire que Ron était encore hésitant quand à leur amitié si changée.
Harry avait fait du travail supplémentaire en potion, comme il avait dit qu'il le ferait, et il rencontrait fréquemment Ginny et Draco Malfoy là-bas, et parfois Neville aussi. Il essayait de garder un œil sur Malfoy et Ginny sans en avoir l'air. Leurs interactions (quand il était alentour en tous cas), semblaient assez inoffensives, mais il était encore suspicieux sur ce qui pouvait se passer dans le donjon quand il n'y avait personne d'autre. Il essaya de se renseigner sur Ginny auprès de Colin Creevey, d'une manière assez oblique afin qu'il ne se doute de rien. Il apprit que Ginny était tout le temps avec les autres quatrième année quand elle n'était pas dans la salle commune ou le donjon de potions. Il ne semblait pas y avoir de moment où elle avait des trous dans son emploi du temps qu'elle pourrait peut-être passer avec Draco en cachette. Harry espérait que Colin ait raison. Il redoutait que quelque chose ne se passe entre elle et Malfoy, et puis que Ron découvre que Harry avait su quelque chose. Il serait passible de tuer d'abord Harry avant de s'occuper de Malfoy…
Le samedi, lui et Hermione devraient avoir un nouveau rendez-vous à Pré-au-lard avec Viktor Krum et Cho Chang. Il devait aussi passer du temps avec Cho, marchant dans les couloirs en lui tenant la main, comme il l'avait vu faire avec Cédric l'an passé, ou, quelques fois se rencontrant dans les serres pour échanger quelques baisers. Il essayait de raccourcir au maximum ces sessions, se sentant coupable pour plusieurs raisons à la fois : il ne voulait pas amener Cho plus loin que le strict nécessaire. Il sentait (même si c'était elle qui l'avait poussé) qu'il était infidèle à Hermione, et parfois, il se trouvait en train d'y prendre un peu de plaisir, le faisant penser à ce qu'avait dit Ginny. Il serait content lorsque tout cela serait fini, pensait-il souvent. Ils allaient aller à une représentation d'opéra au village samedi. Viktor avait obtenu des tickets pour une matinée de Didon et Enée, jouée par une compagnie de sorciers et de sorcières qui était évidemment fameuse dans le monde entier. C'était une production en tournée. Hermione l'avait informée, excitée, qu'il y avait des sorciers et des sorcières dedans (des personnages), et qu'il n'avait pas besoin de se faire du souci pour comprendre, bien que ce soit un opéra. Il était écrit en anglais.
Elle en dit un peu plus à Harry tandis qu'il jouait aux échecs avec Ron dans la salle commune. « Il a quelques arias et chœurs magnifiques. Quand la reine Didon chante l'aria de sa mort… »
« Hermione ! » grogna Harry. « Tu viens juste de me dire que l'un des personnages titre meurt. »
Ron haussa les épaules. « C'est un opéra. Probablement que tout le monde meurt. »
« Non » dit Harry en pensant à l'essai qu'il avait écrit pour Maugrey. « Ca c'est Hamlet. Dans les opéras, je pensais que c'étaient juste les gens que l'on préfère qui meurent. Pour vous punir d'y être allé. »
Hermione se renfrogna. « J'ai vu une production vraiment superbe d'Aida l'été dernier en Grèce… »
Ron roula ses yeux. « Juste quand nous pensions que tu ne pourrais pas être plus ballot. Préfète et en plus amatrice d'op.. » Mais il s'arrêta net quand il vit le regard blessé d'Hermione, et fit un mouvement à la hâte qui permit à Harry de prendre son fou (Le cavalier de Harry frappa le fou à la tête et le tira hors de l'échiquier).
Avant les cours du mercredi, Harry avait fait partir une lettre à Dudley par chouette postale, et quand il remonta jusqu'à la salle commune lorsque que les cours de la semaine furent finis, le vendredi, Hedwige l'attendait avec une réponse.
Cher Harry
Merci d'avoir écrit. Mais la prochaine fois, envoie Hedwige de nuit. Je garderai ma fenêtre ouverte. Mes camarades de chambre s'en moquent. Hedwige est apparue en plein milieu de mon cours de biologie. Nous faisions passer des souris blanches à travers ce gros labyrinthe, et regardions quelle souris attraperait le fromage au milieu en premier. La mienne était assez boiteuse. Puis quand Hedwige rentra en volant, elle a cru qu'elle était à un buffet ou quelque chose comme cela. Toutes ces souris ! Tu aurais du entendre le professeur hurler et voir le sang voler. Elle a été cool. J'ai pris le rôle d'un grand spécialiste des chouettes et je l'ai conduite en dehors du laboratoire. Le professeur n'a jamais remarqué qu'elle avait une lettre attachée à sa patte. Je l'ai montée dans ma chambre et lui et donné une autre souris que j'avais piquée en sortant. Elle a semblé assez contente.
Comment va Hermione ? Quand va-t-elle m'écrire ? j'ai inclus une lettre pour elle aussi. NE L'OUVRE PAS ! Je cours toujours. J'ai commencé à faire de la musculation aussi. Tout va bien, mais je crois qu'un de mes camarades de chambrée me vole. Je ne l'ai cependant toujours pas attrapé.
Dit à Hermione de m'écrire
Dudley
Harry donna à Hermione sa lettre pendant que Ron fronça les sourcils et essaya de lire par-dessus son épaule. Elle la tint contre sa poitrine, ne la lui laissant pas voir. Ron s'en alla fâché, et Harry lui demanda quel était le problème. Elle rit.
« Rien. J'essaye juste de l'agacer. »
Harry regarda Ron qui battait en retraite. « Cela marche. » Il se demandait ce qui se serait passé si Ron les avait surpris dans la salle de classe de sortilège…une autre fois ? Puis il décida qu'il ne voulait pas y penser après tout. Il se souvint quand Ron ne voulait plus lui parler, presque exactement un an plus tôt, après que son nom soit sorti de la Coupe de Feu. Ron avait refusé de croire que Harry n'avait pas lui-même mis son nom jusqu'après la première épreuve, quand il avait volé sur son balai pour passer le Magyar à pointes, le plus terrifiant des quatre dragons sélectionnés pour s'opposer aux champions. Il ne voulait pas perdre à nouveau son meilleur ami. Peut-être que Ron était celui pour lequel il fallait arranger quelque chose…Mais ensuite, il se souvint du bal de Noël et du désastre que cela avait été de le mettre avec Padma Patil. Tout ce que Ron avait noté cette nuit là, c'était Hermione. Hermione avec Viktor Krum. Hermione plus belle qu'elle ne l'avait jamais été. Et bien que Harry sache cela, à ce moment là il n'y avait porté qu'un intérêt purement académique. Son intérêt s'était porté sur Cho, au grand chagrin de Parvati. Il était content de s'être finalement excusé auprès d'elle.
Harry écrivit une autre lettre à Dudley, demandant à Hermione si elle voulait aussi lui envoyer une lettre avec la sienne.
« Bien sûr. J'ai un peu d'Arithmancie à faire, mais je peux lui écrire une petite lettre avant. On dirait qu'Hedwige a eu un certain succès durant son cours de biologie. » Harry sourit et acquiesça. Puis il réalisa qu'il l'avait regardé fixement pendant toute une minute, et il regarda ailleurs, rougissant. Il la regarda de nouveau, voyant aussi un éclat rosé sur ses joues, comme elle se penchait dans son sac pour prendre un morceau de parchemin vierge. Il savait qu'il avait pensé à ces deux fois dans la classe de sortilège. Il se demanda si elle y avait pensé aussi.
Après le dîner, la grande salle se vida peu à peu. Finalement, il ne resta que Harry, Ron, Ginny, Hermione et les jumeaux dans la pièce. Les jumeaux discutaient leurs plans futurs pour la moitié de l'argent du Tournoi des Trois Sorciers que leur père avait investi pour eux. Ron et Ginny jouaient aux échecs, et Harry les regardait. Elle était la seule qu'il ait jamais vu battre Ron aux échecs, et il était déterminé à comprendre comment elle faisait. Il la regarda comme elle jouait, ses cheveux brillants tombants sur son visage de temps en temps, elle les repoussait impatiemment derrière ses oreilles. Elle avait un regard déterminé dans ses yeux bruns profonds, deux petites lignes se formaient sur son front quand elle fronçait les sourcils, plongée dans ses pensées. Après un moment, Harry oublia qu'il essayait de discerner sa stratégie aux échecs. Il était tellement fasciné en la regardant. Mais soudain, elle leva les yeux et croisa son regard. Elle eut une ombre de colère sur son visage, ses lèvres se tirèrent. Harry baissa les yeux vers l'échiquier. Pourquoi cela la mettait-elle tant en colère qu'il la regarde se demanda-t-il. Il n'osa pas la regarder à nouveau pour un moment.
Hermione eut une soudaine pensée et leva le nez de son travail d'arithmancie. « Harry ! Regarde l'heure. Ne devions nous pas envoyer cette lettre à Dudley ? »
Il alla jusque là où elle travaillait. « oui, mais j'ai pensé que je le ferai plus tard. Je pourrai utiliser la cape d'invisibilité pour éviter d'être pris par Rusard. Je ne veux pas qu'Hedwige apparaisse à Smeltings quand il y a encore beaucoup de monde éveillé pour la voir. »
Elle acquiesça. « Bonne idée »
Juste à ce moment, Ginny cria « Echec et mat ! Bien essayé Ron. Tu auras plus de chance la prochaine fois. »
Ron fixait l'échiquier « Mais, comment …que .. ? »
Ginny lui montra. « Ton roi est coincé, tu vois ? S'il reste ici ma tour le prend, et s'il se déplace sur les autres cases autour de lui, il est pris par ma dame, mes fous ou mes cavaliers. Et tu ne peux m'en prendre aucun. » Ron fixait encore le plateau, confondu. Harry souhaita qu'il eut vu les derniers mouvements qu'elle avait faits pour accomplir cette déroute. Elle le surprenait chaque jour davantage.
Ron commença à ranger les pièces, puis ne put réprimer un énorme bâillement. « Je crois que je ferais mieux de monter avant de m'endormir sur l'échiquier et de me réveiller avec des pions en colère collés contre mon visage. » Ginny leur dit bonne nuit et monta. Elle donna un drôle de regard à Harry juste avant de disparaître. Qu'était-ce ? se demanda Harry. Etait-elle passé d'un extrême à l'autre, du coup de foudre à la haine ? Est-ce que Draco Malfoy lui avait pourri l'esprit contre lui ?
Les jumeaux et Ron montèrent et Harry les suivit, disant bonne nuit à Hermione, encore penchée sur son travail.
« Bonne nuit » dit-elle distraitement, sans le regarder. Il monta jusqu'à son dortoir et enfila le pantalon de son pyjama puis s'allongea sur ses couvertures, fermant les rideaux autour de lui. Comme il attendait que le temps passe, il jouait avec son amulette du basilik sur sa poitrine nue, se demandant ce qu'il ferait exactement si Ginny se retournait contre lui, et toute sa famille et …virait de bord. Cela lui donna un terrible sentiment de vide dans sa poitrine, comme quand il avait vu Cédric après qu'il ait été tué, se sentant responsable, se sentant seul et inutile…
Finalement, Harry sentit qu'il était assez tard. Il s'était un peu endormi, puis s'était réveillé, continuant d'attendre. Il entendit Neville ronfler, et Ron marmonner dans son sommeil. Seamus et Dean étaient des dormeurs assez silencieux, mais il pensa entendre un bruissement quand l'un d'eux se tourna dans son lit. Il ouvrit les rideaux de son lit, alla à sa malle, et sortit sa cape d'invisibilité. Il enfila sa robe de chambre et serra la ceinture, portant la cape sous son bras, et se rappelant de glisser sa baguette dans sa poche, par sécurité. Quand il atteignit le bas de l'escalier, il fut momentanément décontenancé : il y avait quelqu'un dans le fauteuil près du feu.
« Cela t'as prit du temps Harry » lui dit Hermione, regardant par-dessus les accoudoirs du fauteuil, souriante. Il soupira de soulagement. Elle se leva. « Comment comptais-tu exactement envoyer ma lettre et la tienne alors que j'avais encore les deux ? » dit-elle, pas vraiment en se moquant, mais presque. Elle était habillée pour aller au lit, avec une chemise de nuit arrivant aux genoux, boutonnée devant, une robe de chambre rose et des pantoufles assorties. Il avait simplement glissé ses pieds dans ses chaussures de sport, sans chaussettes, car il n'avait pas de pantoufles. Les Dursley considéraient ces choses comme superflues (mais, à ce qu'il lui semblait, pas pour eux-mêmes), et il n'avait franchement pas pensé à acheter de telles choses quand il avait touché quelques livres pour le jardinage.
« Je suppose que tu veux venir » dit-il légèrement.
« Hé bien, cela fait quelques temps que nous n'avons pas vadrouillé au milieu de la nuit. Et maintenant que nous sommes préfets, nous pourrons prétendre patrouiller ou quelque chose comme cela. »
« Oui, patrouillant sans que l'on nous l'ai demandé, et portant une cape d'invisibilité. C'est vraiment très plausible. »
Elle avança vers le trou du portrait, riant. « Viens. Avant que je ne m'énerve. ». Ils sortirent et fermèrent le portrait, puis mirent la cape sur eux. Il marchèrent ensemble jusqu'à la volière, Harry essayant de ne pas penser à comment ils avaient évité de se retrouver seuls. Ils s'étaient promenés des tas de fois sous la cape d'invisibilité par le passé, et pour des raisons qui étaient bien plus dangereuses qu'envoyer une paire de lettres. Mais maintenant, il y avait eu la rencontre en classe de sortilège…
Ils atteignirent la volière sans incident. Harry enleva la cape de sur eux, accrocha les lettres à la patte d'Hedwige et l'envoya sur sa route. Il se souvint quand il avait été ici avec Ginny, envoyant la note à Cho, comment Ginny avait essayé de lui indiquer ses sentiments et comment elle avait pleuré sur la poitrine de Draco Malfoy parce qu'elle l'avait vu embrasser Cho Chang. Il se détourna de la fenêtre pour sourire à Hermione, sentant que d'une certaine façon, elle était une des parties de sa vie les moins compliquées à ce moment. Il se sentait heureux quand il était avec elle, et elle semblait avoir le même ressenti. Il ne savait pas ce qu'il ressentait pour Ginny, ou ce qu'elle ressentait pour lui, et il savait sans équivoque qu'il ne ressentait rien pour Cho. Il savait que d'une certaine façon, la chose la plus compliquée qu'il pouvait faire dans sa vie était d'être avec Hermione, mais il essaya de ne pas penser à Viktor Krum, à Ron et à Voldemort.
Ils remirent la cape pour descendre. Cette fois, Harry mit son bras droit autour de son épaule pour l'avoir plus près de lui, et sans le regarder, elle mit son bras gauche autour de sa taille. Soudain, au détour d'un couloir, il virent Miss Teigne. Elle marchait droit devant eux, ses yeux brillant comme si elle pouvait les voir (Harry avait encore à déterminer si Miss Teigne pouvait voir sous les capes d'invisibilité, comme Maugrey Fol Œil). Ils se pressèrent contre un mur et la regardèrent passer. Avant qu'elle ne fut complètement passée devant eux, elle tourna sa tête et sembla les regarder directement. Ils commencèrent à se déplacer à nouveau quand elle eut tourné au coin, quand, à leur horreur, Rusard apparut au bout du couloir. Il brandissait un balai à laver, ayant en fait l'air de vouloir attraper des gens portant une cape d'invisibilité, l'agitant follement dans tout le couloir. Le cœur de Harry battait dans sa poitrine si fort qu'il lui faisait mal. S'il continuait comme cela, quand il serait à leur hauteur, le balai leur rentrerait à coup sûr dedans. D'un autre côté, Harry avait peur que s'enfuir de Rusard dans le couloir fasse du bruit. Il se tourna et regarda Hermione au cas où elle aurait une suggestion brillante sur quoi faire maintenant.
Soudain il y eut un bruit d'une armure s'écrasant, vraisemblablement tombant en morceau, vu le bruit. Rusard fit demi-tour, brandissant son balai devant lui. Il s'en alla en courant, sans doute en direction du bruit de l'armure. Harry eut un soupir de soulagement. Lui et Hermione purent continuer jusqu'au portrait sans autre incident.
Un fois dans la salle commune, Hermione s'effondra dans le fauteuil près du feu où il l'avait trouvée. Elle mit sa main sur son cœur, essayant de reprendre son souffle. « Harry », dit-elle lentement, « Je crois que je deviens trop vieille pour cela… »
Harry rit, s'asseyant sur le sol et s'appuyant contre le devant du fauteuil. Les jambes d'Hermione était à côté de ses épaules. Elle enleva ses pantoufles en tendit ses pieds nus vers le feu, les réchauffant. Il commençait à faire froid dans le château quand on marchait sans chaussettes la nuit. Il se tourna et regarda, pensant, même ses pieds sont jolis. Il allongea son bras sans y penser et toucha son pied avec sa main, caressant le dessus et oubliant qu'il était attaché à elle, suivant simplement la ligne avec son doigt, de sa cheville à ses orteils. Mais Hermione n'était pas capable de se comporter comme si son pied n'était pas rattaché à elle. Elle frissonna et s'allongea dans le fauteuil, fermant ses yeux et soupirant. Harry la regarda et décida que oui, elle aimait cela. Il se servait de ses deux mains maintenant, caressant ses pieds, pendant qu'elle agrippait les bras du fauteuil, et soupirait encore, ses yeux encore fermés. Il sourit. Il la rendait folle et aimante de minute en minute. Elle avait des pieds très sensibles….
Ensuite, elle commença à bouger. Elle se leva, avança d'un pas puis s'assit sur le sol devant le fauteuil, à côté de lui, se penchant aussi contre la fauteuil. Harry mit à nouveau son bras autour de son épaule, et elle pencha sa tête sur son épaule, et il mit sa joue sur le dessus de sa tête.
Au début, il n'avait pas noté sa main sur sa jambe, traçant paresseusement des cercles, puis il en devint vivement conscient, souhaitant qu'elle arrête et qu'elle n'arrête jamais. Il pensait qu'il devenait fou (clairement, elle pensait que c'était à son tour de le rendre fou). Il souleva sa tête et la regarda, et il croisa son regard. Il se souvint être dans le jardin quand Sirius était arrivé, leurs bouches de plus en plus proches, et puis Sandy qui parlait…mais cette fois, Sandy ne dit rien, enroulée autour de son bras sous sa robe de chambre, et leurs lèvres se touchèrent brièvement, incertaines, avant que Harry ne se cramponne spasmodiquement à elle et tienne son visage contre le sien, et elle le tira vers elle, ses doigts emmêlés dans ses cheveux, les deux oubliant toute raison de ne pas faire ceci, toute raison de se contenir.
Harry rompit le baiser, mais seulement pour descendre sa bouche vers son cou, plonger sous son menton, et faire courir sa langue le long de sa gorge, pour entendre encore ce gémissement qu'elle avait eu dans la classe de sortilège. La main d'Hermione alla vers la ceinture de la robe de chambre de Harry, il sentit ses mains sur sa poitrine, puis ses lèvres, traçant une piste humide jusqu'à son estomac, faisant frissonner ses muscles abdominaux. Il eut le souffle coupé par la sensation, puis il remonta à nouveau son visage contre le sien, la tenant étroitement, désespérément. Ses doigts commencèrent à défaire habilement les boutons de sa chemise de nuit pendant qu'elle amenait sa main au cordon du pantalon de son pyjama. Harry sentait qu'il se noyait en elle, et il ne voulait pas être sauvé, ne pouvait rien imaginer de mieux au monde que de couler dans ce tourbillon nommé Hermione…
« Un bélier va rencontrer un dragon » dit soudain Sandy. Enfer et damnation, pensa Harry. Il reconsidérait sérieusement l'idée d'avoir un serpent. Harry leva sa tête et écouta. Hermione ne le nota pas d'abord, embrassant son épaule, caressant la peau sensible de son dos. Que pouvait bien vouloir dire Sandy ? se demanda-t-il. Qui allait rencontrer qui ? Mais il savait une chose, quoique ce soit qui allait arriver, cela allait être à proximité immédiate, et s'ils ne faisaient pas attention, ils pouvaient être surpris. Elle remarqua finalement qu'il ne la touchait plus ni ne l'embrassait. Elle le regarda, perplexe. Il semblait écouter attentivement la grande pièce vide autour d'eux.
« Harry ? Qu'est-ce qui ne vas pas ? »
Il déglutit et la regarda. Elle était si belle dans la lueur des flammes, ses joues rouges et ses boucles de travers. « Reboutonne ta chemise de nuit et resserre ta robe de chambre. Nous devons nous mettre dans des chaises séparées. Quelqu'un arrive. » Il se leva, remit sa robe de chambre sur les épaules et s'assit dans un fauteuil à une paire de pieds de celui où elle avait été assise. Elle fronça les sourcils, le regardant à nouveau comme elle l'avait fait dans le jardin de Privet Drive. Elle reboutonna sa chemise de nuit. (La main de Harry était passée en-dessous. Il essaya de ne pas y penser, avec un frisson). Ensuite elle resserra la ceinture de sa robe de chambre et remit ses pantoufles, s'asseyant dans le fauteuil avec ses jambes dressées à nouveau. Harry ne s'était pas préoccupé de resserrer sa robe de chambre. Il avait très chaud, et Hermione le regardait, avec son torse nu et l'amulette du basilik dessus, et il pensa qu'elle faisait un bruit frustré au fond de sa gorge.
« Vas-tu m'expliquer cela ou non, Harry Potter ? » Oh-Oh, pensa-t-il. J'ai des problèmes. Elle m'a appelé avec mon nom complet.
« Comme je disais, quelqu'un arrive. »
Elle ouvrit sa bouche comme pour dire quelque chose (probablement sur le Don, pensa-t-il) quand Ginny apparut au bas des escaliers conduisant au dortoir des filles. Elle s'arrêta net en voyant Harry et Hermione dans les fauteuils près du feu.
« Ginny ! » dit Hermione, surprise. Harry l'était aussi, mais quand il y repensa, il se souvint de George et Fred disant que son anniversaire était le premier avril. Cela faisait d'elle un bélier. Sandy avait appelé Parvati un poisson car elle était poisson…Mais il n'y avait aucun signe du zodiaque avec un dragon pour symbole…
Harry ouvrit grand ses yeux. Un dragon. Il savait qui c'était. Il se leva brusquement, sa robe de chambre volant autour de lui. « Hermione ! Ramène Ginny en haut ! Maintenant ! »
Hermione fronça les sourcils et se leva, trop lentement au goût de Harry, mais il se mordit la langue pour ne pas lui crier dessus, pour se garder de lui dire de se dépêcher de bouger. Ginny protesta.
« Quoi ? Je n'ai pas à… »
« SI, justement ! » l'interrompit Harry, sérieux. « Nous sommes préfets. Tu dois nous écouter. Allez. Je lui parlerai. »
Hermione balança sa tête alentour. « Parler à qui ? »
Ginny ouvrit grand ses yeux, paniquée à l'idée que Harry pourrait le dire. Il secoua sa tête pour la rassurer. « Peu importe. Prends là. Allez. Et assure-toi qu'elle ne puisse pas descendre d'ici à demain. Utilise n'importe quel sort d'entrave nécessaire pour cela. Fais ce que tu as fait à Peeves… »
« Harry, tu sais que je ne peux pas… »
« Sortez juste d'ici ! » dit-il finalement, perdant son calme. Les deux filles le regardaient étrangement. Ginny serra ses mâchoires d'un air de défi comme Hermione l'attrapait par le bras et la tirait dans les escaliers avec elle. Quand il entendit les portes se fermer dans le dortoir des filles, il alla jusqu'au trou du portrait et l'ouvrit, sachant qui il verrait dans le couloir.
C'était Draco Malfoy
« Potter ! »
« Malfoy, » dit Harry, essayant de garder sa voix calme, de ne pas la faire trembler de rage. « Rentre ici maintenant, avant que Rusard n'arrive. »
A la mention de Rusard, il se rua dedans et Harry referma le portait.
« Que se passe-t-il ? » demanda Malfoy pour savoir.
« Tu en as du culot, Malfoy. Je devrais te le demander. J'ai fait ramener Ginny dans sa chambre par Hermione. Tu ne la rencontreras pas cette nuit, ni une autre. Es-tu inconscient ? Est-ce que tu essayes de lui causer des ennuis ? » Harry s'arrêta, souhaitant ne pas avoir utilisé cette tournure de phrase.
« Nous allons juste à un endroit où parler. Nous ne sommes jamais seuls pour parler. Quand nous sommes dans le donjon de potions, soit toi, soit Neville, ou tous les deux y êtes. Nous n'avons pas pu nous parler seul depuis une quinzaine. »
« Pourquoi as-tu besoin de lui parler seul ? » voulut savoir Harry. Il se sentait incroyablement près de commettre un meurtre.
« Je n'ai pas besoin de …bon, peut-être que si.. je, je veux… » il bégaya. Il fronça les sourcils à Harry. « Tu n'es pas un de ses frères. »
« Non, et tu devrais remercier ta bonne étoile pour cela, parce que n'importe lequel d'entre eux aurait été content de te faire sortir les tripes par les oreilles à l'instant. Et cela sans même savoir que tu voulais faire un petit tour discrètement avec Ginny en plein milieu de la nuit. »
La mâchoire de Malfoy était contractée. « Ecoute, je sais que ma famille et celle de Ginny ont de sales histoires entre elles, mais je ne ferai jamais rien qui puisse la blesser. Je …Regarde, je ne me sens pas vraiment à l'aise de te parler à toi entre tous de ce que je ressens pour Ginny. Tu crois que j'avais prévu cela ? une Weasley ? Ne crois-tu pas que j'ai essayé de me dire d'arrêter ? Mais… » et il regarda le plafond, les lèvres serrées.
« Tu n'as pas à me dire que Ginny est une fille formidable. Je le sais. Elle ne pense peut-être pas que je le sais, mais c'est le cas » dit Harry, se rappelant de Malfoy lui disant que Harry ne valait pas son obsession pour lui étant donné qu'il l'avait ignorée pendant trois ans. « Mais si tu as des notions romantiques en pensant que vous êtes Roméo et Juliette, débarrasse t'en maintenant. Roméo et Juliette l'avaient facile comparé à vous deux, et regarde ce qui leur est arrivé. » Malfoy grimaça, reconnaissant silencieusement que Harry avait raison (mais sans vouloir le dire.). « Ce n'est ni l'heure ni l'endroit pour en parler. Je veux que tu me promettes que tu te contenteras de la voir dans le donjon de potion pour le moment. Promis ? » Malfoy marmonna à contre-cœur une réponse affirmative. « Bien. Maintenant attends ici. Je dois aller chercher quelque chose. »
Malfoy fronça les sourcils, mais resta là où il était. Harry monta les escaliers en courant jusqu'à son dortoir et réapparut un petit moment plus tard avec un bout de parchemin. Il le mit sur une table. Quand Malfoy s'approcha de lui, il sortit sa baguette et la pointa vers lui en disant « Recule Malfoy. Reste là-bas. Tu n'as pas besoin de voir cela. En fait, retourne-toi. » Malfoy ne bougea pas et ils se fixèrent. Harry n'allait pas détourner le regard en premier. Finalement, Malfoy grimaça encore et tourna le dos à Harry. Harry agita sa baguette au-dessus du parchemin.
« Je jure solennellement que ce que je vais faire n'est pas bien. »
La carte de Poudlard apparut sur le parchemin, et Harry put rapidement localiser les points dans la salle commune de Griffondor avec les minuscules étiquettes Harry Potter et Draco Malfoy. Il y avait aussi de petits points dans la salle des trophées, étiquetés Ernest MacMillan et Hannah Abbott. Harry sourit. Bien, Ernie et Hannah ! Puis il pensa à Hermione et se secoua. Là, il avait trouvé ce qu'il cherchait. Dans le hall d'entrée se trouvait un point étiqueté Argus Rusard. Il agita à nouveau sa baguette sur le parchemin en disant « Méfait accompli », le roula, et le mit dans la poche de sa robe de chambre. Il alla jusqu'à Malfoy.
« Voici donc » dit-il. « quand tu repartiras, évite le hall d'entrée. C'est là où est Rusard. Et aussi ne vas pas dans la salle des trophées, tu pourrais, heu, y déranger certaines personnes… »
« Comment sais-tu » dit Malfoy, suspicieux.
« Je le sais. Je sais aussi que tu ne veux pas me faire confiance, mais tu n'as pas le choix. » Ils se fixèrent à nouveau du regard, puis Malfoy laissa échapper un rire.
« Si quelqu'un m'avait jamais dit que je me tiendrais ici à te parler en plein milieu de la nuit…Bon. Eviter le hall d'entrée. J'ai failli être pris par Rusard ce soir. J'ai détruit une armure au troisième étage et je l'ai entendu arriver en courant… »
C'était Harry qui riait maintenant. « C'était toi ? Je devrais te remercier. Rusard a failli nous rentrer dedans avec Hermione quand nous revenions de faire partir une paire de lettres pour mon cousin. L'armure s'effondrant a juste créé la diversion qu'il nous fallait. »
Les sourcils de Malfoy se relevèrent. « Granger ? Alors il y a quelque chose entre vous deux ? Attends…tu m'as dit qu'elle avait ramené Ginny dans sa chambre. Vous étiez tous les deux ici, n'est-ce pas ? Quand Ginny a descendu les escaliers. » Il lança à Harry un regard pénétrant. « J'ai foutu ta nuit en l'air, n'est-ce pas ? » Il regarda le pantalon du pyjama de Harry. « Ton pantalon est desserré. C'était toi ou c'était elle ? Et elle t'as offert cela ? » Il tendit le bras et saisit le basilik sur le torse de Harry. Harry frappa sa main et la renvoya.
« En fait, c'était le cadeau d'anniversaire de Ginny. » Il défia Malfoy du regard de dire quoique ce soit là-dessus. « Je crois que tu devrais y aller avant que Rusard n'aille dans une autre partie du château. » dit-il calmement, faisant un grand effort pour se contrôler. Mais Malfoy n'avait pas fini.
« Tu es si rigoureux, si grand et si puissant au sujet de Ginny et moi, et ici, tu es avec Granger sur le tapis en plein milieu de la nuit… »
Harry ne put en supporter davantage. Il poussa Malfoy contre le mur et lui parla, sa bouche très proche de son visage. « Rien ne s'est passé. Tu ne sais rien. »
Malfoy le repoussa. « Harry Potter, hypocrite. Certaines choses ne changent jamais, non ? Rien ne s'est passé parce que Ginny vous a interrompu, et c'est probablement la seule raison. Je ne peux pas te croire… »
« C'est différent, » siffla Harry. « Et tu dois te rappeler : Ginny a un an de moins que nous. Tu,…tu dois te contrôler… » Harry ne pouvait pas continuer. Il tremblait. L'idée de Malfoy et Ginny faisant quoique ce soit de vaguement similaire à ce que lui et Hermione avaient fait le rendait malade.
A sa surprise, Malfoy acquiesça. « Je sais cela. Je ne ferais jamais…Tu peux ne pas me croire, mais elle est en sécurité avec moi. Vraiment. » Harry le regarda, ne se souvenant pas jamais l'avoir vu aussi direct et sincère.
« D'accord. Comme je disais, ce n'est ni le lieu, ni l'heure. Tu ferais mieux de partir. Evite le hall d'entrée. »
« Bon », dit Malfoy, ouvrant le portrait et passant par le trou. « Mais pas à cause de Rusard. C'est un chaton comparé à Rogue. »
« Rogue ? Tu plaisantes ? Tant que cela dépend de lui, personne dans sa maison ne peut faire quelque chose de mal. »
« Hmpf . C'est seulement comme cela qu'il se comporte devant les élèves des autres maisons. Si l'un d'entre nous perd des points pour notre maison…Tu ne veux pas savoir. Et lui n'est qu'un chaton comparé à mon père. »
« Là je te crois » dit Harry avec un frisson.
« Oui. Je suis content que Maugrey veuille nous enseigner comment faire face au sort de Cruciatus. Ensuite peut-être que lorsque j'énerverai mon père, il ne saura pas que je ne peux pas sentir ce qu'il me fait… »
La mâchoire de Harry tomba. « Ton père t'a lancé le Cruciatus dessus ? »
« Non, idiot. Mais il y a plein de sorts légaux qui sont aussi…très douloureux. » Il avait regardé Harry, mais maintenant, il regardait ailleurs. Il en avait trop dit. Il décida de changer de sujet. « Alors, jusqu'où es-tu allé avec Granger ? »
« Ne me pousse pas à bout, Malfoy. Je ne te parle pas d'Hermione. Tu ne veux pas que je fasse descendre tous les frères de Ginny ici ? En plus, il y a plein d'autres gars de Griffondor qui seraient enchantés de te scalper pour ce que tu penses de Ginny…Je n'ai pas même pas dit 'fait', mais juste 'pense'. Et si tu nies que tu as eu ces pensées c'est que tu crois vraiment que je suis stupide. »
Malfoy sourit. « Nan. Celle là est trop facile. Je ne la relèverai pas. C'est comme voler un bonbon à un enfant. » Il se retourna avant de fermer le portrait. « Alors, nous avons tous les deux un secret que l'autre connaît. »
« Cela y ressemble. »
« Bien Potter, je dois admettre que…Granger. Je ne peux pas exactement te blâmer. »
Maintenant Harry devait vraiment se retenir de frapper Malfoy. Cela lui prit tout le courage qu'il put rassembler.
« Et pour Ginny, » répondit-il doucement « Je ne peux pas non plus te blâmer. »
Malfoy approuva de la tête et ferma le portrait. Pas de bonne nuit, ni de merci, ni quoique ce soit d'autre. Harry entendit son bruit de pas s'éloigner, puis alla à nouveau s'asseoir dans un fauteuil près du feu. Il regarda le lion sur le linteau. Dans la lumière tremblante, il semblait presque bouger. Il ferma ses yeux et se souvint être avec Hermione encore, près du feu…Mais cela ne l'aidait pas à trouver la paix de l'esprit. Il jouait avec le basilik comme il montait les escaliers jusqu'à son dortoir.
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