Harry Potter and the Psychic Serpent

Chapitre treize

Des chats et encore des chats

Le jour suivant, ils allèrent à l'opéra à Pré-au-lard. Harry n'avait jamais été dans la grande salle en bois sur High Street, qui était utilisée pour tout, des réunions pour la ville aux productions de théâtre amateur, et jusqu'aux mariages et aux enterrements. Il avait l'opportunité de voir une plus grande représentation des habitants de Pré-au-lard que celle dont il était au courant. Il y avait beaucoup de personnes qu'il ne verrait sûrement jamais mettre les pieds chez Honeydukes ou chez Zonko.

Dumblemore était là à la surprise de Harry. Comment Ron allait pouvoir prétendre qu'il voulait les voir dès leur retour s'il allait au même opéra ? Pourquoi était-il là de toutes façons ?

Pendant que l'orchestre de chambre s'accordait, Dumblemore croisa son regard et vint à sa rencontre. « Harry ! Et miss Granger, et Miss Chang. Ah ! Mr Krum ! Heureux de vous trouver ici.  Je comprends que vous travaillez en Angleterre maintenant. » Viktor grogna. Dumblemore se retourna vers Harry. « Je ne savais pas que tu aimais les opéras de chambre, Harry. Purcell est mon préféré, bien sûr (As tu entendu la Reine Indienne ?), bien que j'aime aussi Monteverdi, mais quand la plupart des gens pensent à l'opéra, il se tournent vers les grandes choses voyantes, tu sais, Puccini, Verdi, Wagner. »

Et puis Harry se souvint de la carte d'Albus Dumblemore dans les sorcières et sorciers célèbres qu'il avait eu lors de son premier voyage dans le Poudlard Express. En plus de la liste des nombreuses réalisations de Dumblemore, il était écrit que Dumblemore aimait la musique de chambre et le bowling. Harry se demanda rapidement s'il y avait une piste de bowling magique à Pré-au-lard, ou si peut-être Dumblemore se contentait d'aller dans les établissements moldus.

« C'est Viktor qui nous a obtenu les tickets, Mr le directeur » l'informa-t-elle. « Il a beaucoup d'avantages en jouant pour les Cannons de Chudley. »

« Ah ! les Cannons ! Oui, oui, une bonne équipe. Ils ne valent pas le Puddlemere United selon moi, mais quand même… Bien, je ne vais vous déranger plus longtemps. » dit-il, ses yeux scintillant derrière ses demies-lunes, comme il retournait à son siège. Il s'avéra qu'il allait voir l'opéra seul. Quand les lumières s'éteignirent dans la pièce et que l'orchestre commença l'ouverture, Harry regarda Cho de côté. Elle le regardait aussi. Il se tourna pour lui faire face. Il espérait qu'elle n'attendait pas de lui qu'il l'embrasse à l'opéra, comme ils l'auraient fait pour un film de moldu. Il avait d'autant moins l'intention de faire quoique ce soit de la sorte avec Hermione à côté et en plus Dumblemore. Il sentit sa main dans la sienne et enlaça ses doigts dans les siens. Elle devrait se satisfaire de cela, pensa-t-il. Viktor était assis à la droite de Cho. Il avait passé son bras autour d'Hermione et elle était confortablement appuyée sur son épaule. Harry essaya de ne pas bouillir, mais c'était difficile de garder son calme. Heureusement, l'ouverture finit et les chants commencèrent.

Il n'avait pas eu le temps de consulter la feuille du programme, et il fut surpris d'apprendre que c'était au sujet d'Enée ayant une aventure avec la reine de Carthage, lors du retour de la guerre de Troie, avant d'aller fonder Rome, et de briser son cœur. Il sentait, franchement, que les sorcières étaient quelque peu superflues, servant simplement d'excuse au comportement d'Enée. Il suivait sa destinée, s'accordant avec les autres éléments de l'intrigue. Bien, mais lequel était-il ? pensa Harry irrité. Il repensait encore à l'essai de Ron sur Othello…nous aurions eu l'impression que…cela aurait été absolument impossible pour lui de se comporter d'une manière si violente…

C'était dans sa nature. Harry y repensa. Mais…comment une personne sait-elle ce qui est dans sa nature quand elle a quinze ans, quand elle essaye encore de se connaître elle-même ? Il regarda Cho du coin de l'œil. Il y a un an, il n'aurait pas pu s'imaginer dans cette situation. Comme il écoutait les beaux chants, il se demandait comment ils allaient réussir à faire marcher leur plan….

In our deep vaulted cell (-ed cell)

The charm we'll prepare (prepare)

Too dreadful a practice (Too dreadful a practice)

Too dreadful

(Too dreadful)

A practice

(A practice)

For this open air

(For this open air)

Chaque autre vers était chanté très doucement, comme si le passage musical précédent faisait écho dans une caverne. Les chanteurs incarnant les sorcières se retirèrent à l'arrière de la scène, où ils étaient supposés préparer quelque chose qui causerait la perte de la reine Didon. Il pensa que Purcell n'avait pas eu beaucoup de contacts avec des gens de magie, s'il en avait eu, pour les décrire de cette façon là. Il regarda Dumblemore. Il semblait avoir beaucoup de plaisir, et il avait dit que Purcell était son compositeur favori. Bien, pensa Harry, s'il était assez bon pour Dumblemore…  

La chanteuse jouant le rôle de Didon était une grande et belle sorcière avec de grands cheveux roux foncés. Chaque note qu'elle chantait résonnait avec la clarté du cristal, comme une cloche. A la fin, après qu'elle ait chanté l'aria de sa mort (Hermione avait raison : il était assez magnifique), elle s'allongea sur la scène, sa tête reposant sur son bras pendant que sa suivante chantait une chanson funéraire obsédante au-dessus d'elle et dispersait des pétales de rose tout autour d'elle.

With drooping wings, ye cupids come.

With drooping wings, with drooping wings,

With drooping wings, ye cupids come.

And scatter roses,

Scatter, scatter roses on her tomb.

Soft, soft and gentle.

Soft, soft and gentle,

Soft, soft, soft, soft and gentle as her heart.

Keep here, here your watch.

Keep here, here, keep here your watch.

And never, never, never part.

And never, never, never part.

C'était vraiment très touchant, mais soudain, comme il regardait la belle femme avec les cheveux roux foncés qui venait de chanter d'une façon si déchirante, il sentit les larmes inonder ses yeux. Maman ! pensa-t-il soudain. Il ne s'était jamais senti ainsi avant. La vague de cette émotion était irrépressible. Cela montait en lui comme la marée, et il lâcha la main de Cho, s'étouffant en disant « Excuse moi. Je reviens. »

Il s'éloigna, trouvant l'allée à l'aveuglette et se pressant vers la grande pièce qui servait d'entrée Il ne réalisa d'abord pas qu'il y avait quelqu'un d'autre là. Puis il se tourna et vit Hermione. Elle l'avait suivi, abandonnant Cho et Krum ensemble. Elle ne dit rien. Elle alla simplement vers lui et passa ses bras autour de lui. Il appuya sa joue contre sa tête.  Il s'était en fait déjà arrêté de pleurer, mais il avait besoin de la tenir. Il repensait à la nuit dernière avec elle dans la salle commune et il frissonna. Même s'ils réussissaient à mettre Cho et Viktor ensemble, pouvaient-ils réellement être un couple au grand jour ? Oseraient-ils le dire à Ron ? Et si Voldemort et ses Mangemorts le découvraient ? Puis il grogna intérieurement. Draco Malfoy savait. Il était pratiquement près de devenir un Mangemort, s'il s'en tenait à ce que Sirius avait dit à Rogue quand Harry avait espionné leur conversation dans le bureau de Rogue.

Harry essaya de vider son esprit, d'être, tout simplement. Il tint Hermione et regarda par-dessus sa tête pendant que les membres de la troupe d'opéra s'inclinaient. Ils se séparèrent, et Harry essaya de se recomposer comme la foule commençait à s'écouler lentement de la salle, mettait ses manteaux et se préparait à retourner à ce frais jour d'automne. Aucun autre élève de Poudlard ne semblait avoir eu de ticket pour la représentation. Dumblemore ne les vit pas dans la foule. C'est bien, pensa Harry. Heureusement, il devrait être au château avant nous. Il vérifia sa montre. Il était seulement trois heures. Ils n'avaient pas à être de retour avant deux heures. Même une heure devrait donner à Dumblemore assez d'avance.

La salle était maintenant vide à l'exception de Viktor, de Cho et des membres de l'orchestre qui rangeaient leurs instruments, agitant leurs baguettes pour les faire rentrer dans leurs mallettes. Puis Harry se figea. Cho et Viktor avaient une conversation animée. Viktor riait ! Il se tourna vers Hermione, excité.

« Ils parlent ! » sourit-il, osant à peine croire que le plan pouvait marcher. Hermione regarda. Maintenant c'était à Cho de rire, mettant sa main sur le bras de Viktor. Elle semblait plus vivante que Harry ne l'avait jamais vu depuis la mort de Cédric. Mais maintenant Hermione arrêtait de les regarder joyeusement.

« Hmpf ! » dit-elle, ses bras croisés. « Tu parles. Je savais qu'elle était du genre à essayer de piquer le petit copain d'une autre fille. »

Harry la regarda, ses sourcils interrogatifs. Il souhaitait pouvoir lui soutirer ce qui s'était passé entre elle et Viktor en Bulgarie, avant l'enlèvement. « Mais c'est ce que nous voulons qu'elle fasse. » chuchota-t-il.

« Mais elle ne sait pas. »

Harry soupira. Il se sentait encore à des années-lumières de comprendre les filles. Il ne comprenait pas vraiment complètement Hermione, ni Ginny ou Cho, ou Alicia ou Parvati…

Maintenant, les musiciens et les chanteurs partaient aussi, et les chandelles qui éclairaient la salle s'éteignaient une à une. Cependant, Viktor et Cho parlaient, ne regardant même pas par-dessus leur épaule pour chercher Harry ou Hermione du regard.

« Nous devrions retourner auprès d'eux » dit Harry. « Nous pourrions aller aux Trois Balais pour un moment maintenant, pour donner à Dumblemore assez de temps pour rentrer au château. »

Hermione acquiesça. Elle se sépara de lui pour descendre l'allée extérieure tandis que Harry descendait l'allée centrale. Cho le regarda, ayant l'air un peu surprise de le voir, comme si elle avait oublié qu'elle sortait avec lui. Il y a vraiment quelque chose d'étrange avec elle, décida-t-il. Elle me demande de sortir avec elle, n'arrive pas à me parler et maintenant elle est toute bavarde avec quelqu'un dont la compréhension de l'anglais est au mieux partielle…

Au pub, Harry et Hermione allèrent encore chercher les boissons au bar. Viktor et Cho semblaient avoir repris leur conversation là où ils l'avaient laissée. Quand ils revinrent avec les bièraubeurre et quelques paquets de biscuits, ils se retinrent de parler, laissant Viktor et Cho continuer à converser ensemble sans interruption. Harry leva ses sourcils vers Hermione. Elle sourit et but. Quelque chose se passait finalement comme prévu.

Quand ils arrivèrent dans le hall d'entrée, cela se passa bien aussi. Ron les trouva à la porte, informa Harry et Hermione que Dumblemore voulait les voir, et chacun d'eux donna un petit bisou sur la joue à son petit ami respectif et se précipita dans les escaliers. Harry empêcha Ron de les suivre.

« Reste ici » chuchota-t-il. « Regarde-les. Tu nous diras plus tard ce qui s'est passé. OK ? »

Ron acquiesça, prenant son travail au sérieux. « OK »

Harry et Hermione coururent jusqu'à la tour des Griffondors, s'engouffrèrent dans le trou du portrait (« Portcullis ») et s'effondrèrent dans les fauteuils près du feu, se souriant l'un l'autre comme ils essayaient de ramener leur respiration à la normale. Il n'y avait que quelques élèves de première et de deuxième année dans la salle commune, trop jeunes pour être autorisés à se rendre à Pré-au-lard. Harry souriait encore à Hermione, et elle le lui rendait. Il n'arrivait pas à se souvenir d'un jour meilleur auparavant. Il y avait quelque part quelque chose de si satisfaisant à monter un plan et à le voir fonctionner. Il se souvint quand il volait sur Buck avec elle pour secourir Sirius (et sauver Buck par la même occasion). Elle avait été presque pétrifiée de monter un hippogriffe, comme quand la mère de Hagrid l'avait saisie. Soudain, ce souvenir le fit rire. Elle le regarda en souriant encore.

« Qu'est-ce qui est si drôle ? »

« Je me souviens juste de toi, volant sur Buck, et puis quand la mère de Hagrid… »

Elle porta sa main à son estomac. « Oh, ne m'en parle pas. Tu veux savoir ce à quoi je pensais ? »

« Quoi ? »

Elle arrêta d'avoir l'air si joyeuse. Son visage était très sérieux maintenant. « Avoir été ici. La nuit dernière. »

Harry arrêta de sourire aussi, et détourna son regard d'elle, vers le feu. « Hermione », dit-il doucement. « Nous avons eu de la chance. Ginny aurait pu, si elle était descendue dix ou quinze minutes plus tard … »

« Non, elle n'aurait pas pu. »

« Quoi ? Tu pensais t'arrêter d'un coup ? Parce que je n'avais pas cette impression. »

« Non, je veux dire que quelque soit le moment où Ginny serait descendue, nous aurions eu un avertissement amplement avant. »

Harry la fixa, ouvrant tout grand ses yeux. « Oh, c'est de cela qu'il s'agit ? Nous y revoilà ? Pour la dernière fois, je n'ai pas le Don ! »

« Oh, je sais. » dit-elle calmement. Harry était perplexe, attendant la suite. Le silence s'étira. Finalement elle dit « Mais Sandy l'a. » Il laissa s'échapper un soupir de soulagement : elle avait compris. « Pourquoi ne me l'as –tu pas dit ? » murmura-t-elle, furieuse. « J'ai du aller à la bibliothèque et lire beaucoup de choses sur les gens qui étaient Fourchelangs. Oh, rien ne disait spécifiquement que les serpents avaient le Don, mais il leur arrivait suffisamment de choses étranges pour que je puisse lire entre les lignes. Et j'ai entendu Sandy siffler à chaque fois que tu allais dire quelque chose qui allait se produire… »

Il lui sourit à nouveau. « Tu es terriblement intelligente. » dit-il en essayant d'imiter la mère de Hagrid. Elle rit. « Et avant que tu ne dises autre chose, je ne l'ai pas prise en divination. En tous cas, plus après la première fois. Je n'ai pas pour habitude de tricher. »

Hermione sourit. « En fait, je n'ai pas le sentiment d'être 'terriblement intelligente'. Je me suis sentie un peu bête. Je ne peux pas croire que cela m'ait pris tant de temps pour le découvrir. A-t-elle prédit quelque chose d'intéressant ? »

« Pas à longue distance. Mais le boa a dit deux choses. La deuxième était très intéressante : Les maîtres seront les esclaves, et les esclaves seront les maîtres. Je pense que c'est pour dans quelques mois. Mais je n'ai aucune idée de ce que cela signifie. »

Hermione esquissa un sourire. « Moi, si. ». Elle se tut ensuite. Harry attendit, mais évidemment, cela ne l'intéressait pas de l'éclairer. « Mais j'ai une autre question : qui Ginny allait-elle rencontrer la nuit dernière ? »

« Heu », dit Harry, pris au dépourvu. « Je ne peux pas te le dire. »

Le sourire d'Hermione disparut. « Je vois. Et quand allais-tu me raconter ce que tu fais tous les soirs après dîner ? » L'entraînement d'animagus. Elle avait remarqué.

« Est-ce que Ginny te l'as dit ? » voulut-il savoir alarmé.

« Ginny ? Elle sait ? Qu'est-ce que c'est ? »

« Elle …elle a deviné. »

« Alors ? Qu'est-ce que c'est ? » répéta-t-elle.

« Je… Je ne peux pas non plus t'en parler. Je ne suis pas sensé… »

« Harry ! » chuchota-t-elle en colère. « si nous nous mettons ensemble, nous devrons nous dire des choses. »

« Tu n'avais rien dit en troisième année avec le remonteur de temps ! » lui fit-il remarquer, exaspéré.

« Je ne pouvais pas… »

« Hé bien de même, je ne peux pas te le dire non plus. Et de toutes façons, nous ne sommes pas vraiment ensemble, n'est-ce pas ? » dit-il dans un murmure, espérant que les première et deuxième année présents n'aient rien entendu de ce qu'ils avaient dit. « Je veux dire, nous ne pouvons pas l'être. Pas maintenant. »

Elle s'appuya contre le dossier, l'air blessée et hébétée. Puis elle se leva, ses yeux lançant des éclairs, sa voix dure : « Bien. Si tu le sens de cette façon. J'ai quelques révisions à faire pour les BUSE ».  Elle partit, puis fit demi-tour et se pencha au-dessus du fauteuil de Harry, chuchotant en colère « Et pour ton information, je crois que je sais qui Ginny allait rencontrer, mais je voulais te donner une chance de me le dire toi-même ! »

Elle se tourna et alla vers l'escalier du dortoir des filles. Harry coula au fond de son fauteuil, s'agrippant furieusement aux accoudoirs, ses yeux fermés. C'est cela, pensa-t-il.  Fais-la s'éloigner de toi. Peut-être que nous ne risquerons pas d'être pris dans la salle commune en pleine nuit. Peut-être que les Mangemorts n'en auront pas après elle….

Juste à ce moment, le trou du portrait s'ouvrit et Ron rentra. Il s'assit dans le fauteuil à côté de Harry, là où Hermione avait été.

« Alors ? » lui demanda Harry. « Comment cela s'est passé ? Ont-ils beaucoup parlé ? »

« Ils parlent encore. J'ai pensé que j'étais calé pour parler de Quidditch, mais ces deux là… »

« Alors pourquoi es-tu parti ? »

« Bien, ils avaient l'air de ne pas trop apprécier de me voir tourner autour. C'est un bon signe, non ? » Il avait l'air très content, comme s'il anticipait avidement de conjuguer le couple Hermione-Viktor au passé.

« Oui, super. » Harry se renfonça dans le fauteuil et ferma ses yeux à nouveau.

« Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Où est Hermione ? »

Il ouvrit ses yeux et regarda Ron. « Oh, elle est montée à l'étage en furie. Nous avons eu une dispute. »

Ron releva ses sourcils, interrogatif. « Maintenant elle en a marre de toi. Ce doit être la période du mois où.. »

« Ron ! »

Il sourit. « Désolé. A la maison, nous avons pris l'habitude d'expliquer les sautes d'humeur de Ginny de cette manière. » Harry frissonna, ne voulant pas plus penser à Ginny endurant cela qu'à Hermione.  « Quoiqu'il en soit, qu'as tu fait ? »

Harry grimaça. Si Hermione savait, il supposa que Ron pouvait savoir aussi. Il se leva et enleva sa robe, puis déboutonna sa chemise un peu et releva un peu sa manche gauche, dévoilant soigneusement Sandy.

« C'est Sandy. En fait, je l'ai appelé Cassandre. Je l'appelle Sandy car c'est plus court. Elle a le Don. Tous les serpents l'ont. C'est ma faute si tu t'es cassé la jambe, Ron. Hermione avait raison. Mais Sandy me l'a dit juste quand je quittais le cours en criant 'Je n'ai pas le Don !'. Qu'est-ce que je pouvais faire ? Revenir une seconde plus tard et dire :'Oh, tant que j'y pense, quand tu vas partir, tu vas tomber de l'échelle. Mais je n'ai toujours pas le Don.' »

Ron le regardait, comme frappé par la foudre. « Cela explique beaucoup de choses. »

« Oui, mais tu ne peux le dire à personne. Sandy ne peut voir qu'à quelques minutes dans le futur, et dans ses environs immédiats. Et elle a tendance à être quelque peu énigmatique. Et elle n'a ses flashs sur le futur que de temps en temps. »

Ron grimaça. « Elle a l'air aussi utile que Trelawney. » Harry et Ron rirent tous les deux.

« Pose-moi » siffla Sandy « Et excuse-toi. » ajouta-t-elle, l'air visiblement blessée.

« Je suis désolé Sandy. » lui siffla Harry, chagriné.

« Est-ce qu'elle a prédit quelque chose ? » voulut savoir Ron.

« Non. Elle est juste en colère après moi, comme Hermione. » Ron rit encore

« Tu veux jouer à la bataille explosive ? » lui proposa-t-il. Harry accepta. Il avait besoin de s'amuser un peu après la journée qu'il avait eue. Il essaya de ne pas repenser à la femme aux longs cheveux roux foncés, chantant sa mort…

* * * * *

Le jeudi suivant était Halloween. Quelque chose commença à ennuyer constamment Harry à partir du moment où il se leva le matin, et après le petit déjeuner, il demanda à Ron et Hermione de l'excuser auprès de Hagrid et du professeur Chourave. Il pensait que s'allonger l'aiderait à se sentir assez bien pour aller en classe l'après-midi pour l'histoire de la magie et la divination. Quand il fut de retour en haut, il se mit au lit avec ses jeans et son col roulé après avoir jeté sans soin sa robe avec son badge de préfet en argent au pied du lit. Il se mit en boule sous les couvertures. Pourquoi se sentait-il comme cela ? Sa cicatrice ne lui faisait pas mal, mais d'une certaine façon, il sentait en lui une peine qui ne partirait pas.

Harry ferma ses yeux étroitement, essayant de penser aux autres Halloween à Poudlard. Il pensait à celui où il était allé à l'anniversaire de mort de Nick Quasi-sans-tête quand il était en seconde année, les affreux bruits de scie émanant de l'orchestre de fantômes, les chasseurs sans tête arrivant, l'insistance de Nick à dire qu'il était tout comme décapité.

C'était cela. L'anniversaire de mort de Nick. Et ce n'était pas tout. C'était aussi l'anniversaire de la mort de ses parents  aussi. Voldemort les avait tués pour Halloween, il y a exactement quatorze ans. Harry se les imagina, leurs ombres lui parlant quand elles avaient émergées de la baguette de Voldemort dans le cimetière en juin, après qu'il ait gagné le Tournoi des Trois Sorciers et que la coupe se soit avérée être un portauloin…

Leurs images dans le miroir du Rised, lui faisant signe, parmi ses proches qu'il ne connaissait pas…

Leurs photos dans l'album qu'avait fait Hagrid pour eux…

Puis, soudain, il sut ce qu'il voulait faire : il remit ses lunettes, et bondit du lit, allant à sa malle et sortant l'album photo. Il s'assit sur sa robe, les jambes en tailleur, et ouvrit l'album. Puis il s'arrêta, surpris. Pourquoi n'avait-il jamais noté que la première page était collée à l'intérieur de la couverture ? En réalité, elle était seulement colée en une paire d'endroits. Harry sépara précautionneusement la page de la couverture et regarda ce qu'il n'avait jamais vu.

C'était une invitation pour le mariage de ses parents. Il la contempla, traçant le bord en relief avec des fleurs dessus ( des lys, il réalisa [NDT : Lys= lily ] ) de ses doigts. Ses parents s'étaient mariés l'été avant qu'il naisse. Ils étaient si jeunes… seulement dix-neuf ans quand ils se marièrent, une année seulement après l'école.

David Llewellyn Evans et Violet Boothwyn-Evans

Ont l'honneur de vous inviter

Au mariage de leur fille

Lily Gwyneth Evans

avec

James Godric Potter

Le vendredi 21 juin 1979

A quatre heure de l'après-midi

The Willows

Cardiff, Pays de Galles

Réception à suivre

Nous vous prions de bien vouloir confirmer votre présence

The Willows, pensa Harry. Cela devait être l'auberge qu'il avait vue sur les photos du mariage. Ses parents s'étaient mariés au début de l'été. Treize mois plus tard il était né. Qu'avaient-ils fait après avoir fini l'école ? se demanda-t-il soudain. De quoi vivaient-ils ? Il ne souvenait pas de quelqu'un le lui ayant dit. Etait-ce vrai, comme son oncle et sa tante le lui avait dit une fois, que son père était au chômage ? Cela ne se pouvait pas. Cela ne se pouvait tout simplement pas.

Il tourna les pages, regardant d'autres photos du mariage. Ses parents coupant le gâteau de noce, dansant…

Attends. Là. Sa mère dansait avec d'autres gens. Avec Sirius, avec Lupin, avec un Peter Pettigrew moins miteux, même. Et….

Avec Severus Rogue.

Il regardait sa mère tristement, pensa Harry. Elle ne le regardait pas. Elle semblait sourire par-dessus son épaule à son père qui se tenait avec Sirius, tous les deux tenant une coupe de champagne et souriant. Rogue avait en fait l'air plus humain sur cette photo qu'en réalité.

Puis il arriva à la photo qu'il préférait. Quand il avait eu l'album pour la première fois, cela avait été celle qu'il avait le plus regardé. Il avait un an. C'était son premier anniversaire en fait. Il était assis sur les cuisses de sa mère pour souffler une unique bougie sur un gâteau d'anniversaire où était écrit « Joyeux anniversaire Harry » avec un glaçage vert qui s'accordait avec ses yeux. Il ne portait pas encore de lunettes, et bien sûr n'avait pas de cicatrice. C'était un bébé potelé, de taille moyenne avec déjà une tignasse noire désordonnée, riant avec sa mère et essayant de lui attraper les cheveux. Son père n'était pas sur la photo. Il devait l'avoir prise et en avoir envoyé une copie à un ami qui avait répondu quand Hagrid avait écrit aux gens pour leur demander des photos de son père et de sa mère. Il regarda sa mère avec nostalgie. Elle alternait entre un sourire à la personne qui tenait l'appareil photo, un regard aimant à Harry et des essais infructueux pour essayer de dégager ses cheveux de son petit poing serré.

Soudain, il se sentit en colère. Il claqua l'album et essaya de regarder tout droit, mais le monde semblait flou, il était si en colère. C'était le dernier anniversaire heureux qu'il avait jamais eu, et il était trop jeune pour seulement s'en souvenir. Le dernier anniversaire où il n'avait pas eu sa cicatrice, le dernier anniversaire avec ses parents. Voldemort lui avait volé son enfance. Il avait envie de tout jeter, de crier, de hurler, de ravager la chambre avec sa baguette…

Puis il prit une grande inspiration et s'assit à nouveau avec le livre, l'ouvrit une fois de plus et regarda l'image de son premier anniversaire avec sa mère. Il avala et caressa l'image du doigt. Je ne serai pas cette sorte de personne, lui promit-il en silence. Tu n'es pas morte pour cela. Si c'était ce que tu avais voulu, tu aurais marchandé ma vie comme les Malfoy ont fait avec leur fils…

Il se demanda si Malfoy le savait. Il se souvint de Malfoy parlant d'être du bon côté ou du mauvais côté dans la lutte à venir quand ils rentraient à Londres avec le Poudlard Express en Juin dernier. Par cela, Malfoy parlait du camp des vainqueurs et de celui des vaincus. Harry savait qu'il était du bon côté. La question était : serait-ce celui des vainqueurs ? Et est-ce que Malfoy était coincé ? Devait-il devenir ce que son père voulait qu'il soit ? Que voulait Malfoy ? D'un côté, Harry espérait que peut-être Malfoy voulait suffisamment être avec Ginny pour faire la bonne chose, de l'autre, Harry haïssait ce sentiment d'utiliser Ginny comme une sorte de pot-de-vin pour contrôler Malfoy. Après tout, elle était la sœur de son meilleur ami, se dit-il. Non, lui disait une autre voix dans sa tête. Ce n'est pas ce qui te contrarie…

Il claqua encore l'album et alla jusqu'à l'aiguière en argent près de la fenêtre pour prendre un peu d'eau fraîche. Il s'était assez vautré. Il avait manqué le cours de Hagrid. Il allait descendre en herbologie maintenant. Oui, c'était le jour où ses parents étaient morts. Mais ce ne serait pas pour rien. Il ne laisserait pas ses griefs le paralyser et le distraire. Il se jeta un peu d'eau froide sur le visage et mit sa robe, ajustant son badge de préfet et s'examinant dans le miroir. Il essaya d'imaginer sa mère le voyant comme cela, étant fière de lui. Et puis…il sut qu'elle pouvait le voir, qu'elle était fière de lui.

« L'imagination est, comme l'imagination peut » lui dit le miroir. Il lui sourit résolu et il mit son sac sur l'épaule, prêt à rejoindre le monde à nouveau.

* * * * *

La fête d'Halloween était, comme d'habitude, spectaculaire. Après, ils se traînèrent jusqu'au lit, trop pleins de bonne nourriture et sans volonté d'étudier pour un seul cours (même Hermione). Mais dès qu'ils atteignirent la salle commune, il y eut une grande excitation. Andy Donegal et Barry Bagshot arrivèrent en pleurant de l'escalier du dortoir des garçons, hors d'haleine et les yeux paniqués.

« Harry ! Nous avons besoin de ton aide ! »

Oh non, pensa Harry. Cela a commencé…

« Qu'y a-t-il » dit-il, d'une voix dure, se préparant à toutes les horreurs qui pouvaient l'attendre.

« Le chat de Jules est en train d'avoir des petits ! »

Harry s'arrêta et fixa les deux garçons de onze ans. Puis il esquissa un sourire qui fut suivi par un éclat de rire. Il était plié en deux. Il pouvait à peine respirer. Son visage lui faisait mal à force de rire si fort. Hermione et Ron le fixaient.

« Appelons Ste Mangouste » dit Ron, en roulant ses yeux. « Harry est devenu fou. »

Secouant sa tête, Hermione dit aux garçons qu'avant de venir à Poudlard, elle avait eu un chat qu avait eu des petits (et qui s'était enfuit après qu'ils aient donné les chatons, malheureusement). Elle les suivit dans le dortoir des garçons de première année, suivie par Ron, et un Harry toujours hilare et d'aucun secours, qui bougeait bien plus lentement qu'eux, incapable de s'arrêter de rire, comme s'il avait retenu son rire pendant des années et qu'il laissait tout échapper maintenant. Il devenait aussi mauvais que Maugrey Fol Œil, il pensa. La prochaine fois, il boirait d'un flacon et essayerait d'assommer les poubelles.

Quand il arriva dans le dortoir des première année, Hermione, Ron, Andy et sa jumelle Amy, Barry Bagshot, Gillian Lockley, la sœur de Dean, Jamaica  et Jules Quinn étaient tous rassemblés dans le coin près du lit de Will. Comme Harry approchait, il vit le chat de Jules bien calé dans ce qu'il ressemblait suspectement à un des peignoirs rouges de la salle de bain des préfets. Elle était étirée pendant que cinq chatons miaulaient et se grimpaient les uns sur les autres pour finalement réussir à s'organiser  et à s'aligner face à ses tétines pour avaler le premier repas de leur nouvelle vie. Trois étaient rayés, deux étaient noirs. Juste après qu'il soit rentré, Ginny apparut dans la porte.

« Harry, j'ai entendu…où...oh ! » cria-t-elle avec délice, allant vers le coin et regardant la scène. Hermione roucoulait aux chatons, tout comme Amy et Jamaica. Les garçons étaient aussi clairement touchés par les petites boules de fourrure, mais essayaient d'être un peu plus dignes que les filles. Ron regardait par dessus la tête des élèves plus jeunes, avec un regard autoritaire.

« Ne vous pressez pas autour d'elle ! Ils viennent de naître. Vous ne voulez pas être aussi protecteurs ! »

Puis, un des plus gros chatons rayés, ayant apparemment épuisé le lait où il était, grimpa sur les frères et sœurs et essaya de pousser le plus petit chaton de devant la tétine où il se nourrissait.

« Hey ! » lui cria Ron, le prenant par la peau du cou. Barry cria et prit le chaton à Ron.

« Il est à moi ! Jules a dit que je pouvais l'avoir. Il a déjà un bon petit ventre. Je l'appelle Roland. »

« Et je prends le gros noir » dit Andy « J'ai toujours voulu un chat à la maison, mais maman ne voulait pas à cause de mon allergie. Maintenant que Madame Pomfresh m'a donné cette potion le deuxième jour où j'étais ici, je peux avoir un chat ! Je l'appelle Beowulf. »

« Tu ne peux pas l'appeler Beowulf » lui dit sa sœur jumelle. « C'est un nom de chien. »

« C'est mon chaton, et je peux l'appeler comme je veux. Je ne te dirai pas comment appeler le tien. »

« J'appelle le mien Butch, parce qu'il semble déjà assez solide. Il peut se débrouiller. »

Ron regarda Jules. « Alors. Tu les avais tous promis ? »

« Juste les mâles » lui dit-il « L'avorton est une fille et pareil pour l'autre noir. »

Ginny cria « Oh ! Pourrais-je avoir le noir Jules ? » Il lui sourit et acquiesça, puis regarda ailleurs en rougissant. Harry avait l'impression que Jules craquait pour Ginny. Les chatons avaient maintenant fini de manger et avaient quitté les tétines. Maintenant leur mère les lavait un à un avec attention, sa langue râpeuse fouissant dans leur épaisse fourrure pelucheuse, car ils avaient tous de longs poils. Quand la mère eut fini de laver le plus petit chaton, Ron se pencha et le prit doucement. Elle tenait dans la paume de sa main.

« Alors, mon cœur » dit-il avec douceur. « Personne ne veut de toi ? Voudrais-tu être à moi ? » dit-il, son visage tout près d'elle. Harry fut figé de surprise. Il se tourna et vit Hermione qui regardait Ron avec un air à fendre le cœur et qui lui fit se serrer sa gorge. Le chaton baillait énormément, faisant un chœur de « Aaaaawws » pour ceux qui étaient là, et puis il se mit en boule dans ses mains, ferma ses yeux et commença à ronronner avec satisfaction.

« Je crois qu'elle t'aime » dit Jules en souriant. Harry regardait Hermione, qui regardait Ron, pensant la même chose.

* * * * *

Harry s'était lassé de parler aux serpents en soins aux créatures magiques. Il assistait au cours, mais se retenait d'entrer dans l'enclos. Finalement, à la mi-novembre, Hagrid leur promit qu'ils allaient commencer l'animal des Griffondor. Bien sûr, quand ils arrivèrent au cours suivant, l'enclos des serpents avait disparu. Mais à la place, il y avait une grande cage en métal dans la cour pour garder l'animal. Il était simplement assis au milieu de ce qui avait été l'enclos des oies, dormant paisiblement.

C'était un énorme lion fauve.

Tous les élèves se tenaient à l'écart. La clôture autour de l'enclos n'était haute que de trois pieds et demi et ne présentait pas un obstacle réel pour le lion s'il essayait d'attraper l'un d'entre eux. Harry demanda à Hagrid s'il y avait une barrière magique autour du lion pour l'empêcher de passer.

« Non », dit-il sur le ton de la conversation. «Il n'en a pas besoin. Il ne s'attaque pas aux humains. En plus il a déjà mangé cinquante livres de chair fraîche. Il est repu. »

« Que veux-tu dire par 'il ne s'attaque pas aux humains' ? » demanda Ron, gardant Hagrid entre lui et le lion endormi. Le autres élèves étaient tout autour, à vingt pieds de la clôture, n'osant pas s'approcher davantage.

« C'est ce que je dis. Si c'était un lion, nous aurions du souci à nous faire … »

« De quoi parles-tu ? » demanda Ron. « C'est un lion ! »

« Oh ? tu crois ? Hé bien pour ton information, bien que depuis des siècles les gens aient commis l'erreur d'appeler l'équipe de la maison Griffondor les lions, et de croire que l'image sur les armes de la maison soit un lion, cette foutue bestiole N'EST PAS UN LION. »

Harry et Ron se regardèrent interloqués. « Tu es fou. » prononça Ron, n'ayant jamais dit une telle chose à Hagrid avant, même s'il l'avait pensé de nombreuses fois à cause de la prédilection d'Hagrid pour les créatures extrêmement dangereuses.

Mais le visage d'Hermione s'illumina soudain en comprenant. « Oh ! Hagrid ! C'est vraiment…mais, je croyais qu'il ressemblerait… »

« Oui, Oui. Mais il y a plus d'une espèce. C'est l'espèce Griffondor. »

Harry et Ron n'avaient encore aucune idée. Le reste de la classe, Griffondors et Serpentards, avait l'air près de s'enfuir vers le château. Même les scrouts à pétards n'avaient pas inspiré cette sorte d'exode de masse qui semblait imminent.

« Harry, Ron » dit Hermione « Ne connaissez vous donc rien au français ? »

« Quoi ? » lâcha Ron. « Hermione, ce n'est pas le moment de nous dire que tu maîtrises la langue mieux que nous… »

« Non, non, ce n'est pas le problème. Sais-tu ce que 'Griffondor' signifie ? »

« C'était le nom de Godric Griffondor. »

« Mais les gens n'avaient pas alors de nom de famille. Ils étaient alors appelés Uric le Bizarre et autres. Quelqu'un qui faisait quelque chose d'intéressant avait un épithète qui lui était appliqué, et ensuite, cela a été fixé et est devenu le nom de famille.  Ce qui est important est ce que 'Griffondor' signifie .»

Harry était dérouté. « Alors, qu'est-ce que cela signifie ? »

« Griffon d'or, ou plutôt griffon en or. Dans l'histoire de Poudlard … » Ron grogna, mais Hermione continua, l'ignorant, « Il est dit que Godric Griffondor était un animagus. Serpentard était le seul fondateur qui ne l'était pas, mais il était fourchelang, c'était aussi bien, je suppose. Et quand Godric Griffondor se transformait en animal, il devenait… » elle fit une pause significative, attendant que l'un d'eux réalise ce qu'elle allait dire et le dise avec elle. Mais il y eut le silence. Elle en eut finalement assez d'être patiente et cria « Un Griffon d'Or ! »

Hagrid sourit. « Comme celui-ci »

Harry le fixa. « Mais Hagrid, il a juste l'air d'un lion. Et il est dit dans 'les animaux fantastiques et où les trouver' qu'un griffon a une tête et des ailes et des pattes d'aigle et la partie arrière d'un lion. »

« Ne crois pas tout ce que tu as lu là dedans » dit Hagrid en maugréant. « Il dit aussi d'horribles choses au sujet…au sujet d'un de mes amis… » Hagrid pouvait penser à une demie-douzaine de créatures auxquelles Hagrid pouvait se référer.

« Harry » dit Hermione excitée « C'est un griffon issu de l'union d'un griffon et d'un autre lion. Donc c'est un lion aux trois-quarts. Son seul attribut d'aigle est ses ailes. »

« Quelles ailes ? » voulut savoir Harry. Il n'en voyait aucune. A ce moment là, le griffon se réveilla, renifla l'air et regarda sauvagement tout autour de lui. Puis Harry vit qu'il le regardait directement. Son museau bougeait suspicieusement. Harry courait déjà vers la cabane de Hagrid quand il réalisa qu'une ombre passait au-dessus de lui. Il atteignit la porte et la poussa pour ouvrir, entra et la claqua derrière lui, poussant une longue barre de bois dans les tasseaux à l'arrière de la porte qui étaient destinés à l'accueillir. La porte ainsi fermée, Harry alla précautionneusement à la fenêtre.

Les autres élèves s'étaient dispersés, et Ron et Hermione étaient blottis contre Hagrid. Le Griffon volait en rond bas, autour de l'enclos, ses ailes fauves et or devaient avoir une envergure d'environ seize pieds. Il atterrissait à nouveau, pliant ses ailes sur ses flancs si bien qu'elles disparaissaient de vue. Il s'installa par terre une fois de plus. Harry se demanda ce qu'il avait fait. Pourquoi en avait-il eu après lui ?

« Enlèves-moi. » lui sifflait maintenant Sandy.

« Quoi ? Ce n'est pas le bon moment pour une conversation Sandy. Il y a un griffon dehors qui pense que je suis son déjeuner. »

« Non, c'est moi. Il ne te veut pas toi. Il me veut moi. » dit Sandy, confiante.

« Pourquoi ?»

« Les griffons et les serpents sont des ennemis naturels. Les griffons et les basiliks spécialement, mais un petit serpent comme moi n'a aucune chance contre un griffon comme cela. S'il-te plait, ne me ramène plus ici. »

Il l'enleva de son bras et la mit près de la cheminée, où il y avait encore quelques braises brillant dans les cendres au milieu d'un grand nombre de pommes de terre en robe des champs que Hagrid semblait faire cuire doucement. Sandy s'étira devant la cheminée, réchauffant son ventre.

« Tu es sûre qu'il n'en a pas après moi ? »

« Il ne se soucie pas de toi. Tu n'es pas un serpent. »

Harry alla à la porte de la cabane de Hagrid et l'ouvrit avec précaution, puis la ferma derrière lui. Tout le monde le regardait. Malfoy était incroyablement joyeux.

« Hey, Potter. Tu ne peux pas parler aux griffons ? Peut-être que tu aurais dû être à Serpentard…Bien que nous soyons tous heureux que ce ne soit pas le cas. C'est assez pénible de devoir être avec toi pour deux cours et à tous les repas. »

« Ferme-la Malfoy ! » dit Harry en même temps que, ô surprise, Neville. Malfoy se tourna vers lui.

« Attention Londubat… »

« Tu es un imbécile Malfoy ! Le griffon réagissait probablement au serpent de Harry. Les griffons tuent les serpents, ces sont des ennemis naturels. Tu l'as laissé dedans, Harry ? »

Harry acquiesça, impressionné à la fois par Neville qui s'opposait à Malfoy, et par sa connaissance de l'inimité entre les griffons et les serpents. Harry ne l'avait pas su. Il s'était parfois demandé pourquoi Neville n'avait pas été placé à Pouffsouffle, mais récemment, il avait arrêté. C'était comme si Neville s'était… réveillé. Comme s'il avait été somnambule plus jeune. Harry ne se souvint pas de Neville ayant besoin que sa grand-mère lui envoie des choses qu'il avait oubliées quand l'école avait commencé en septembre (d'habitude, durant la première semaine d'école, Neville recevait au moins un paquet par chouette postale de sa grand-mère par jour.). Et son essai sur le roi Lear lui avait rapporté encore plus d'éloges de Maugrey que l'essai de Ron sur Othello. Hermione avait été quelque peu vexée de l'accueil tiède qu'il avait eut de ses réflexions sur Ophélie et Gertrude de Hamlet (Elle avait changé d'idée et avait abandonné MacBeth). Elle avait marmonné « Sexiste » quand il avait balayé l'importance de leurs personnages.

Maintenant, Hermione était aussi clairement impressionnée par Neville. Harry retourna à l'enclos. Le griffon ne grognait plus et ressemblait à nouveau à un lion sans ailes. Harry et Neville étaient les seuls intéressés par  s'approcher de l'enclos. Le griffon mit ses pattes de devant sur le dessus de la barrière, ressemblant pour tout le monde à un gros chien qui cherchait quelqu'un pour jouer avec lui. Harry mit lentement sa main sur son museau, la paume ouverte. Le griffon mit sa grosse truffe humide contre la main de Harry. Harry tressaillit quand le griffon bougea sa truffe dans toute sa main et puis sortit sa langue et lécha sa peau. Harry se figea, se demandant s'il aurait besoin de courir vers la cabane d'Hagrid pour sauver sa main.

Neville tendit sa main et caressa la crinière fauve du lion. Celui-ci commença immédiatement à ronronner bruyamment et se frotta contre le bras de Neville. Harry essaya de bouger sa main jusqu'à la crinière aussi, le caressant en hésitant. Il ressemblait maintenant à un très gros chat content, ronronnant et fermant ses yeux. Harry et Neville se sourirent, et Hagrid était ravi.

« Tu voudrais le monter Neville ? »

« Neville redressa la tête, les yeux grands ouverts. « Je pourrais ? ». Hagrid lui sourit et Harry recula. Neville grimpa par-dessus la barrière et approcha à nouveau le griffon. Neville s'inclina devant lui, il inclina sa tête devant Neville, puis se leva royalement et étendit lentement ses ailes. Elles semblaient apparaître de nulle part, tellement elles se fondaient bien sur ses flancs dorés. Elles étaient toutes les deux en or, et cependant transparentes à la fois. Neville passa derrière les ailes et passa avec soin sa jambe par-dessus son échine, puis plongea ses doigts dans la crinière pour se tenir. Le griffon prit quelques pas d'élan, puis s'envola vers le ciel, sa queue et sa crinière toutes d'or, les ailes immenses bougeant lentement comme il prenait de l'altitude, puis ne bougeant plus comme il planait, flottant sur un courant ascendant, se préparant à rentrer. Harry était frappé de le voir. Les autres élèves, même les Serpentards, étaient aussi bouche bée, terrassés par la beauté du vol du griffon. Harry aurait aimé avoir une photo du regard émerveillé de Malfoy.

Après que Harry ait récupéré Sandy (pendant que Hagrid tenait le griffon en bonne garde), ils marchèrent vers les serres pour l'herbologie. Harry avait pris une décision. Il ne voulait plus devenir un lion. Plus maintenant. Il savait ce qu'il voulait être.

Un griffon d'or.

* * * * *