Harry Potter and the Psychic Serpent

Chapitre quinze

Le duel avec Rogue

Harry surfa sur les hauteurs de la victoire de Quidditch durant tout le week-end. Il se réveilla le lundi matin avec quelque chose qui ressemblait à une gueule de bois, un mal de tête qui n'avait rien à voir avec sa cicatrice. C'était simplement le mal de tête que l'on avait lorsque l'on s'écrasait à nouveau dans la vie de tous les jours, en…

Potions

La première chose après le petit déjeuner.

Harry grogna comme il se traînait en bas des escaliers de pierre avec Ron, Hermione et le restant des cinquième année de Griffondor et de Serpentard. Hermione ne lui parlait toujours pas (Elle descendait cependant courir avec lui le matin, mais refusait significativement de lui parler tout du long). C'était un sacré contraste avec tout le reste du monde à l'école (tous les non-Serpentards, en tous cas) qui considérait Harry encore plus comme un héros que d'habitude, pour avoir été le capitaine de l'équipe qui avait obtenu une victoire aussi éclatante.

Ron avait aussi obtenu sa part d'admiration. Padma Patil, parmi tous les gens, s'était débrouillée pour obtenir de sœur une invitation de sa jumelle dans la salle commune de Griffondor le dimanche, et elle et Parvati avait passé beaucoup de temps avec Ron, qui avait l'air de ne pas arriver à croire à sa bonne fortune, entouré par les deux splendides jumelles qui étaient suspendues à chacun de ses mots. Et ce n'était pas mal vu qu'il vienne juste d'adopter un adorable petit chaton qui s'était rapidement attaché à lui. Les jumelles Patil s'exclamaient après chaque bâillement d'Argent, chaque étirement, la façon dont elle se lavait le museau, ou dont elle montait le long de la robe de Ron, avec ses griffes, pour l'atteindre. Après le bal de Noël, Harry n'aurait pas été surpris que Padma n'ait jamais reconnu l'existence de Ron, mais il était maintenant le poursuiveur vedette de Griffondor. Hermione semblait aussi ennuyée avec Ron qu'elle l'était avec Harry : à chaque fois qu'elle levait les yeux de son livre et le regardait avec les jumelles, elle le poignardait du regard.

Et Ginny ! Une autre chose extraordinaire qui était arrivée le dimanche était qu'une véritable tempête de chouettes était descendue sur la table des Griffondors au petit déjeuner, portant des invitations pour Ginny pour qu'elle rejoigne des garçons, qui pour une promenade autour du lac, qui pour une autre dans les jardins. Certaines d'elles venaient de garçons qu'elle n'avait jamais rencontré ou auxquels elle n'avait jamais parlé. Elle rougissait de plus en plus au fur et à mesure qu'elle lisait les lettres successives. Et les chouettes ne s'arrêtèrent pas quand elle fut de retour dans la salle commune. Elles frappaient leurs ailes contre les vitres, demandant à pouvoir rentrer. Harry savait que s'il allait ouvrir la fenêtre, la chouette filerait droit sur Ginny, et il ne se trompa pas une fois.

Il pouvait dire qu'elle était extrêmement mal à l'aise avec sa nouvelle notoriété, cependant. Lui tendant une autre lettre, il lui suggéra doucement qu'elle envoie elle-même une lettre…à Malfoy, afin qu'ils puissent se rencontrer dans le donjon de potion. Elle lui sourit avec reconnaissance : les chouettes ne pourraient pas l'atteindre là-bas car il n'y avait pas de fenêtre. Elle resta dans le donjon le plus clair de l'après-midi, et Harry dû se battre contre le besoin d'aller les voir. Elle ne lui avait rien dit au sujet de son baiser après le match, et il ne lui avait rien dit non plus. C'était comme si cela ne s'était jamais produit (sauf pour une douleur lancinante dans le pied gauche de Harry, à cause de la réaction d'Hermione). Harry avait aussi vu Hermione lancer quelques regards noirs à Ginny.

Penser à Malfoy et Ginny fit penser Harry à Rogue et à sa mère, cette autre combinaison Griffondor/Serpentard. Comme il descendait au donjon, Harry se rappela de ce que Rogue avait dit d'elle et des potions. On aurait que Rogue pensait beaucoup à sa mère ses derniers temps, comme il s'était engagé dans son travail caché. Il semblait encore torturé de ne pas avoir réussi à la sauver de Voldemort. Rogue aurait sans doute été un meilleur gardien du secret que Pettigrew, réfléchit Harry. Il se souvint des procès qu'il avait vu dans la pensine de Dumbledore, les visages fermés des Mangemorts, et la façon dont Dumbledore s'était levé et avait défendu Rogue quand Karkaroff avait essayé de le mettre en cause pour éviter Azkaban. Si seulement il y avait un moyen de mieux le comprendre, de comprendre ce que sa mère avait vu en lui, comprendre pourquoi Dumbledore avait confiance en lui…

Et puis, quand il sortait son matériel de potions, il eut un flash : la pensine. Si seulement Rogue avait une pensine, si seulement il pouvait l'utiliser pour enregistrer les souvenirs qu'il avait de sa mère…Et ensuite, si Harry pouvait concevoir un plan pour y avoir accès, pour y entrer comme il l'avait fait avec la pensine de Dumbledore…C'était risqué. Et peut-être un peu indélicat, comme lire le journal intime de quelqu'un d'autre. Il ne savait même pas où se procurer une pensine…

« Potter ? Potter ! » fit la voix de Rogue à travers ses pensées confuses. Harry secoua sa tête. Combien de fois Rogue l'avait-il appelé ?

« Oui, professeur ? » dit-il, aussi respectueusement qu'il le pouvait, ce qui n'était pas son attitude habituelle envers lui. Rogue nota la différence, et eut l'air de perdre son sang-froid.

« Avez-vous mangé du Crocus colchicum au lieu de préparer l'antidote au venin de serpent ? »

« Est-ce que j'ai mangé du quoi ? »

Rogue soupira profondément. « Qui peux dire à Potter pourquoi je lui demande s'il a mangé du Crocus colchicum ? »

La main d'Hermione s'envola. Son visage avait l'air lugubre. Pour une fois, Rogue n'hésita pas à la choisir. Elle semblait essayer d'être encore plus madame-je-sais-tout que d'habitude.

« Crocus colchicum est une espèce du genre crocus qui est fortement toxique. Dans la Grèce antique, les esclaves qui voulaient prétendre être malade en mangeaient juste un bout du bulbe pour être trop malade pour travailler le jour suivant. » Elle donna à Harry un regard dur à travers la salle. Harry pouvait dire que Rogue l'avait remarqué : un sourire en coin s'esquissait sur ses lèvres. Il se réjouissait clairement de voir qu'il y avait de l'eau dans le gaz entre Harry et Hermione. D'accord, pensa Harry, j'essaye de le comprendre mieux mais pourquoi ? Mais soudain, il se souvint de sa conversation avec Sirius sur pourquoi sa mère l'avait laissé tombé pour son père. Il lui manquait quelque chose, mais quoi ?

Rogue alla au fond de la classe. « Maintenant, habituellement, vous n'avez pas besoin d'avoir du Hieracium venosum, ou herbe de serpent, dans vos kits de potions, alors je vous en ai apporté ici que le professeur Chourave a cultivé dans les serres. Venez en récupérer dans l'ordre et la discipline … »

Harry essaya de rester concentré pendant qu'il travaillait. Ron était son partenaire alors que Hermione travaillait avec Neville. Il nota que Malfoy n'avait pas l'air très bien. Il était plus pâle encore que d'habitude, si c'était possible, avec des cernes sous les yeux. Il n'arrêtait pas de frotter son bras quand il pensait que personne ne le regardait. Harry pensa au regard glacial que Lucius Malfoy lui avait donné samedi, et la manière dont il s'était ligué contre son propre fils avec les autres Serpentards et Rogue lui-même. Qu'avait fait Lucius à son fils ? se demanda Harry. Il se souvint de Malfoy lui parlant de sorts légaux qui étaient cependant très douloureux… Malfoy avait vraiment l'air d'avoir mal. Harry se demanda fugacement ce que lui avait fait son père les autres fois que Serpentard avait été battu au Quidditch. Puis il secoua sa tête : cela ne servirait à rien de penser à cela. Ce n'était pas son problème si le père de Malfoy ne pouvait pas comprendre que c'était juste un jeu.

Juste un jeu. Harry se fit sourire. Il n'avait jamais imaginé qu'il penserait cela du Quidditch.

« POTTER ! » Rogue cria encore, et durant le reste du cours, Harry essaya très fort de ne pas laisser vagabonder son esprit. Bien que, réfléchit-il, je suis sans doute la dernière personne ici qui aura jamais besoin d'un antidote au venin de serpent…

* * * * *

Quand les cours de la journée furent finis, Harry se dépêcha de rentrer dans la salle commune pour écrire une lettre à Sirius pour lui demander s'il savait où se procurer une pensine. Harry lui dit qu'il le rembourserait de sa voûte à la Gringotts. J'espère que cela ne coûte pas dix mille galions. Combien peut donc coûter une pensine ?

Harry y pensa pendant tout le dîner. Il se sentait quelque peu distrait. Puis, quand il alla à son entraînement d'animagus après le dîner ce soir-là, le professeur MacGonagall n'était encore pas là. Il se sentait comme s'il s'était réveillé, la cherchant alentour. Dumbledore n'était pas là non plus. Il alla jusqu'à la cheminée et vit qu'elle avait laissé une note sur le manteau, lui disant d'aller chez Hagrid. C'est bizarre pensa-t-il.

Il marcha sur les pelouses inclinées jusqu'à la cabane de Hagrid, frissonnant dans le froid de décembre. Il n'avait pas pensé à prendre une cape. Sa robe noire d'écolier fouettait l'air autour de lui. Quand il arriva près de l'enclos où était le griffon, Harry était content qu'il ne soit pas dans son habitude de porter Sandy pour son entraînement d'animagus. En fait, Ginny lui faisait la faveur de porter Sandy sur son bras  pour lui, sous sa robe, comme elle était la seule à être au courant de la formation (Et comme elle trouvait habituellement très difficile de lui refuser ce qu'il lui demandait…Il essayait de ne pas trop culpabiliser à ce sujet.). MacGonagall se tenait en-dehors de l'enclos, l'attendant.

Durant la dernière session, le vendredi, elle lui avait dit que Dumbledore lui avait appris son souhait d'apprendre à se transformer en griffon d'or. Elle ne semblait pas surprise. Par chance, la forme de lion dans laquelle il se transformait n'était pas si différente. Il n'avait besoin que d'apprendre à produire les ailes, autrement il y était presque. Ceci et apprendre à supporter le sort du Cruciatus, et maintenir la forme du griffon d'or pendant plus de deux secondes.

« Bonjour Potter » le salua-t-elle, frissonnant aussi quelque peu dans le froid.

« Bonjour professeur. »

« En tant que responsable de votre maison, j'ai une certaine liberté d'action, et je vous donne donc la permission de passer cette semaine à dormir dehors, ici, avec le griffon d'or. C'est une étape nécessaire de votre formation. Vous avez besoin de vous lier avec un spécimen de l'animal dans lequel vous voulez vous transformer. »

Harry tira sa robe au plus près de son corps comme une rafale d'air hivernal le frappait. « Dormir dehors ? Ici ? Ne pourrait-il pas …Amener le griffon au château ? »

« Non, nous ne pouvons pas. »

« Bien…mais que vont penser les autres élèves de Griffondor ? Si je ne dors pas dans mon propre dortoir toute la semaine ? »

« Hmmm… » fit elle, les sourcils froncés. Puis elle s'éclaira. « Ah. Vous avez une retenue. Toute la semaine. »

« Une retenue pour quoi ? »

« Bien, disons que vous avez passé une nuit dehors sans permission, je pense, je vous mets en retenue pour le restant de la semaine. Pendant cela, vous ferez, voyons, vous ferez… »

« Je devrais nettoyer tous les trophées de la salle des trophées en utilisant des méthodes moldues ? »

Elle acquiesça. « Excellent. »

Harry grimaça. « Ron a du le faire une fois. J'aurais souhaité être avec lui pour ma retenue, mais j'ai du aider Lockhart à répondre au courrier de ses fans… »

Il pensa voir un sourire s'afficher en coin, mais au fil des années, elle était devenue très forte pour masquer ce genre d'expression.

« Très bien. Nous avons une histoire plausible sous la main. Maintenant, Hagrid m'a dit que tu avais déjà eu quelques contacts avec la créature… »

« Il m'a laissé le nourrir, et j'ai volé deux fois sur son dos. Mais je dois faire attention de ne pas venir ici avec mon serpent…Il a essayé de m'attraper une fois que je l'avais avec moi. »

« Bien, naturellement. C'est ce qu'un griffon fait, Potter. Etes-vous sûr de cela ? Votre lion est presque au point. Pas que j'aurais choisi un animal tel que le lion pour commencer. Ce n'est pas très discret. »

« Je suis sûr professeur. Cela me semble juste…adapté. »

Elle acquiesça. « Je vois ce que vous voulez dire. Ceux d'entre nous qui sont animagi…nous croyons que nous choisissons les animaux, mais j'ai toujours suspecté que d'une certaine manière, c'étaient en fait les animaux qui nous choisissaient. »

« Et je ne fais pas cela pour être discret. Je le ressens plus comme…Comme si je me préparais à la bataille. » Elle acquiesça, comprenant. Aucun d'eux n'avait dit le nom auquel ils pensaient. « J'ai juste une autre question, professeur : Ne fait-il pas assez froid pour dormir dehors ? » Il frissonna encore.

Elle sourit. « Pensiez-vous que ce griffon d'or dormait dans le froid ? Vraiment, Harry. Nous ne sommes pas cruels envers les animaux à Poudlard. Ce n'est pas Durmstang. Les griffons sont originaires du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord. Ils aiment le temps chaud. L'air à l'intérieur de la clôture est magiquement chauffé. Juste un peu pendant la journée, quand il fait soleil. Vous ne devez pas l'avoir remarqué pendant vos cours. Nous le faisons chauffer davantage la nuit. D'une certaine façon, nous n'avons pas besoin d'une barrière ou d'un mur pour garder le griffon à l'intérieur. Il n'aime pas s'extraire du confort de son enclos. Quand vous avez volé sur lui, combien de temps est-il resté dans les airs ? »

Harry réfléchit. « Peut-être une paire de minute au plus ? »

« Vous voyez ? Il lui tardait de retourner au chaud. Et avez-vous fait la lecture que je vous ai suggérée sur les griffons ? Parce que vous devez savoir tout ce que vous pouvez. Je vous ferai passer un examen dans une semaine. »

Ouille, pensa Harry. Personne n'avait dit qu'il y aurait un test écrit. Mais il acquiesça.

« D'accord alors. Rentrez. Dormez bien. »

Elle se tourna pour partir. « Professeur ! As-t-il, euh.. mangé dernièrement ? » Il regardait l'animal d'un œil inquiet.

« Oui. Hagrid m'a assuré qu'il avait eu deux-cent livres de mouton pour son dîner. Bonne nuit Potter. » Elle se tourna à nouveau et partit en direction du château. Harry frissonna dans le vent et se tourna pour voir le griffon à nouveau. Oh, bon, pensa-t-il. Si c'est là qu'il fait chaud, je ferais mieux de rentrer dans l'enclos.

Il passa par-dessus la barrière et atterrit sur le sol spongieux, sentant immédiatement la chaleur l'envelopper, le faisant fermer ses yeux de soulagement. C'était comme être soudain transporté dans les tropiques. MacGonagall ne plaisantait pas. Il approcha le griffon avec précaution. Il ne l'avait jamais fait quand Hagrid n'était pas alentour. Je suis sensé me lier à lui, pensa Harry.

Il s'approcha de l'animal endormi ressemblant tant à un lion. Il s'accroupit à côté de lui, mettant sa main sur son flanc, sentant la chaleur qui en émanait. Il y avait aussi un vibrations sourdes qui passaient par son bras, faisant résonner tout son corps avec le ronronnement du griffon. Enlevant sa robe et la roulant en boule comme un oreiller, il se mit en boule sur le sol près de lui, sentant son souffle dans le dos, les ronronnements berçant son cerveau. Il regarda dans le vide quelques temps, car c'était plus tôt que lorsqu'il allait au lit d'habitude. Il se tourna sur le dos, regardant à quel point les étoiles étaient claires dans le ciel nocturne, puis il ferma ses yeux et essaya de s'imaginer volant dans les airs par ses propres moyens, de s'imaginer être un griffon d'or…

* * * * *

La ruse de la retenue sembla marcher. Après sa première nuit dehors, MacGonagall monta une scène qui consistait à le gronder devant toute sa maison. Harry grimaça et essaya d'avoir l'air contrit d'être sorti toute la nuit. Elle annonça sa punition et quitta la salle commune, un endroit où il ne l'avait vue que de rares fois depuis son arrivée à Poudlard.

« Mince alors ! » dit Ron à Harry après qu'elle soit sortie. « Rester dehors toute la nuit. Où es-tu allé et pour quoi faire ? »

Harry regarda Hermione qui avait l'air aussi triomphante que si c'était elle qui l'avait punie. Harry haussa les épaules. « C'est dur à expliquer maintenant. Allons déjeuner. » MacGonagall a été bonne, pensa-t-il. Trop bonne. Il se sentait mortifié d'avoir été humilié devant tout le monde. Il était préfet, sensé être un exemple, et ainsi de suite.

Chaque nuit après cela, il alla à la cabane de Hagrid pour dormir dans l'enclos avec le griffon. Après la première nuit, il utilisa la cape d'invisibilité, afin que personne ne le voit traverser les pelouses, même s'il faisait nuit. Le mardi matin, il se réveilla pour trouver une grosse patte posée par-dessus lui, presque comme s'il servait d'une sorte de jouet pour la créature. La nuit du jeudi, il se sentit prêt à essayer de se transformer avec les ailes.

Il ferma ses yeux, se concentrant fort, puis sentant une vague à travers tous les os de son corps comme il changeait de forme, d'apparence. Il se retrouva sur ses quatre énormes pattes sur le sol mousseux à côté du vrai griffon, et avec un effort, il se concentra encore plus fort et étendit ses ailes de chaque coté, se tournant pour les voir du mieux qu'il le pouvait, dorées, légères et plus solides que tout ce qui pouvait être imaginé. Il regarda le griffon. Il était réveillé maintenant, le regardant. Oh-oh pensa Harry. Va-t-il s'alarmer ? Va-t-il vouloir se battre contre un autre griffon.

Le griffon étendit ses ailes aussi, et prit un peu d'élan avant de s'élancer dans le ciel. Harry haleta et s'effondra sur le sol. Il avait tenu la forme de griffon pendant deux ou trois bonnes minutes. C'était un record pour lui. Malheureusement, si le vrai griffon pensait qu'il allait essayer de voler avec lui, il était fou. Harry n'avait aucun intérêt à s'écraser du ciel dans sa forme humaine, et à devoir être amené à l'hôpital pour être soigné.

Le griffon tourna en cercles autour de lui, puis revint au sol. Il dressa sa tête, le regardant, puis la rebaissa, ayant l'air à nouveau fatigué. Harry se roula à nouveau contre lui, comme cela était devenu leur habitude, et il tomba dans un profond sommeil, essayant d'oublier la transformation douloureuse qu'il venait de faire. Il se sentait plus comme s'il avait été exécuté par quelqu'un qui avait bâclé le travail, comme pour Nick Quasi-sans-tête. Mais comme il s'allongeait contre le griffon, la chaleur de l'animal et le rythme de son moteur interne filtrèrent dans son corps, et il dormait bientôt, la douleur le quittant, et il faisait des rêves dont il ne se souviendrait pas…

* * * * *

C'était samedi matin quand il reçut une réponse à la lettre qu'il envoyé à Sirius, plus un gros paquet. Hedwige lâcha la pensine pratiquement sur la tête de Ron comme il s'asseyait à côté de Harry pour manger un peu de hareng fumé et salé.

« Hey ! » cria Ron, crachant le bout de poisson qu'il mâchait.

« Eeeww ! » fit Ginny avec dégoût. Elle prenait un toast au moment où le morceau à moitié mâché de Ron était passé juste à côté de sa main. Will Flitwick, assis à côté d'elle, rit dans son jus d'orange et le recracha par le nez. Amy et Andy Donegal se tenaient l'estomac, riant de manière incontrôlée à cette réaction en chaîne.

Harry prit le paquet, comprenant immédiatement les difficultés d'Hedwige (et elle était loin d'être aussi petite que la chouette de Ron, Coquecigrue). C'était un carré d'environ dix-huit pouces de coté, et de presque un pied de haut. Harry descendit la boîte sous la table et enleva la lettre de Sirius de la patte d'Hedwige. Ron tendit son cou pour voir, mais Harry bougea pour qu'il ne le puisse pas. Ron se renfrogna.

Cher Harry,

Voici la pensine. Pas aussi chère qu'un éclair de feu, mais pas loin.

Oh zut, pensa Harry.

Mais nous parlerons du coût plus tard. Tu disais que tu voulais me rencontrer pour parler avec moi. La meilleure chose à faire serait que tu sois dans la salle commune à côté de la cheminée à une heure du matin ce soir. A plus tard…

Sirius

Il mit la lettre dans sa poche et quitta la table, prenant la pensine, afin de pouvoir la ranger dans son coffre. Comme il partait, Hermione l'arrêta.

« Harry ! »

Il se tourna, confus. Alors elle lui parlait de nouveau ?

« Tu as le lacet défait » dit-elle. Il tenait la pensine sur sa droite. Elle était à sa gauche. Il regarda ses pieds. Ses deux chaussures étaient bien attachées. Il la regarda à nouveau. Hermione mettait quelque chose dans sa poche.

« Tu m'as cru ! » dit-elle d'une voix chantonnante, retournant manger. Harry roula ses yeux et reprit sa route. Super. Elle me parle à nouveau dans le seul but d'essayer de me faire passer pour un idiot. Il partit sans se retourner.

Il avait attendu la réponse pendant toute la semaine, ce qui lui avait semblé traîner incroyablement, mais maintenant, le reste de la journée semblait aussi long que les cinq autres jours mis bout à bout. Harry regardait sa montre toutes les minutes, le temps passant terriblement lentement. Il s'entraîna au Quidditch avec son équipe, lu 'La tempête', joua aux échecs avec Ron…

Et après la brève rencontre dans la grande salle, lui et Hermione s'évitèrent largement.

Harry était aussi soulagé de pouvoir dormir dedans à nouveau, bien qu'il ne puisse en fait pas dormir jusqu'à ce qu'il ait parlé à Sirius. Quand finalement les derniers traînards eurent quitté la salle commune, à environ une heure moins le quart, Harry lâcha un grand soupir de soulagement, allant près du feu et se mettant dans un fauteuil pour attendre Sirius.

Quand il apparut, Harry sursauta. Il n'était toujours pas habitué à ce type de communication. Il avait eu de la chance de ne pas être pris dans le bureau de Rogue quand il avait été si surpris de voir le visage de Sirius à cet endroit là.

Sirius lui sourit. « Bonjour Harry. Ca va ? »

Harry pensa qu'il avait l'air fatigué. « Bien. Merci d'avoir envoyé la pensine. »

« Cela te dérangerait de me dire pourquoi tu en as besoin ? »

Harry ne put le regarder dans ses yeux. « Bien, je veux la donner … à un ami. Comme cadeau. »

« Je vois » dit Sirius l'air douteux. « C'est un beau cadeau. »

« Bien, c'est quelqu'un qui en a vraiment besoin. Il a beaucoup de choses enfermées dans sa tête. »

« Comment savais-tu ce qu'était une pensine ? »

Harry grimaça. « Dumbledore en a une. Je suis... accidentellement tombé dedans, et… »

« Et tu as dans l'idée de tomber 'accidentellement' dans celle-là ? Est-ce que cet …ami pense que ses pensées seront encore les siennes ? »

Harry le regarda, coupable. « C'est pour Rogue. »

Sirius avait maintenant l'air choqué. « Voilà quelque chose que je n'ai pas vu venir. Rogue ? Tu veux offrir une pensine à Rogue ? »

« Ce n'est pas tout. J'ai un aveu à te faire. En octobre, quand tu as appelé Rogue dans son bureau, j'étais là. Sous ma cape d'invisibilité. J'ai tout entendu, sur le polynectar et…sur ma mère et Rogue, et les Malfoy, et l'activité des Mangemorts près du village des Weasley … »

« Tu étais là ! » Sirius avait l'air furieux. Harry pensa qu'il était furieux à cause de lui, mais ce n'était pas le cas. « Si tu étais là, quelqu'un d'autre aurait facilement pu…Oh Harry,  je ne veux pas te gronder, c'est juste une question de sécurité… »

Harry baissa les yeux. « Je suis désolé. Quand je me suis glissé dans son bureau, je ne savais pas que tu allais l'appeler. J'ai été tellement surpris que j'ai failli crier quand ton visage est apparu dans les flammes. J'ai eu de la chance qu'il ne me mette pas en retenue pendant un mois. S'il te plait. Ne le lui dit pas. »

« Cette cape d'invisibilité… » marmonna Sirius, secouant sa tête. Harry pensa qu'il devait se souvenir de toutes les singeries que son père avait faites en utilisant sa cape. Harry souhaita oser lui poser des questions à ce sujet, mais ce n'était pas le moment.

« Sirius ? » avança-t-il. « Quand toi et Rogue utiliserez la potion…Faites attention, d'accord ? »

Sirius lui sourit à nouveau. « Promis »

« Je veux dire, Lucius Malfoy semble assez impitoyable. Même son propre fils… » Il se souvint de l'air de Malfoy le lundi et frissonna. Et puis il se souvint de Lucius Malfoy parlant à Cho Chang au match de Quidditch, et de son air étrange après cela, comme si elle était en transe…

Il en parla à Sirius, qui ouvrit grand ses yeux. « Non, cela ne me semble pas bon, Harry. Que s'est-il passé après cela ? » Harry rougit. « Hé bien ? » lui demanda Sirius.

« Après cela, nous...nous avons… »

« Quoi ? » dit Sirius impatient.

« Flirtés » dit Harry d'une voix très basse. Sirius éclata soudain de rire. Puis il se calma, encore secoué par son rire.

« Désolé Harry. Il faut encore que je m'habitue à ce que tu ne sois plus un bébé, et tu es déjà un ado avec les hormones en folie furieuse. D'ici à ce que je m'habitue à cela, tu seras probablement grand-père. »

« Oui, si je suis encore en vie pour être diplômé de Poudlard. » dit Harry à voix basse. Sirius le regarda à nouveau sérieusement.

« Harry. Je ne veux pas t'entendre dire cela. Tu ne m'avais pas dit que tu avais une petite amie. »

« Hum, oui » fut la réponse éloquente de Harry. Il ne se sentait pas de parler du plan sur Viktor Krum à Sirius. « J'espère juste savoir ce qu'il lui a dit. Je veux dire, cela ne ressemblait pas à un dialogue innocent. »

Sirius acquiesça, perdu dans ses pensées. « Je suis d'accord. Il a du le faire pour une raison. Et tu ne peux probablement pas le lui demander à elle. Si elle a été ensorcelée, elle sera sans doute incapable de se souvenir de quoique ce soit. Mais tu devrais faire attention quand tu es avec elle. Juste au cas où. Assure-toi d'avoir tout le temps ta baguette. Ne baisse pas ta garde. Maintenant, je sais que c'est dur d'être vigilant et d'embrasser une fille en même temps… »

« Sirius ! » rit Harry, rougissant encore.

« Je sais que tu en ris maintenant, mais penses-y. Un adolescent…Comment mieux l'atteindre qu'au travers d'une adolescente ? »

Harry acquiesça. « En fait, j'y avais déjà pensé. Tu sais, Hermione a été kidnappée. Je me suis demandé…si elle n'a pas été placée sous le contrôle de l'Imperius. En lui disant de…de faire des choses… »

Sirius leva ses sourcils. « Quelles sortes de choses ? »

Harry détourna son regard, embarrassé. « Je préfèrerais ne pas en parler. Mais cela n'importe plus maintenant, je suppose. Nous ne nous parlons plus. »

« Toi et Hermione ? Pourquoi ? »

« C'est une longue histoire… » Qu'était-il sensé raconter à Sirius ? Qu'il avait embrassé Hermione aussi ? (bon, en fait, un peu plus que de l'embrasser). Et qu'elle avait essayé de lui arracher le pied après l'avoir vu embrasser Ginny ? Il ne voulait pas que Sirius pense qu'il était complètement hors de contrôle, courant embrasser chaque fille en vue.

« Un messager approche » siffla Sandy. Harry leva sa tête. Un messager ? Qu'est ce que cela pouvait bien signifier ?

« Sirius. Tu ferais mieux d'y aller. Quelqu'un vient. Merci pour tout. Et n'oublie pas ce que je t'ai dit : fais attention. »

« Toi aussi », et il avait disparu. Le feu dansait à nouveau normalement. Harry s'enfonça dans son fauteuil, se demandant qui pouvait venir le voir.

Quelques minutes plus tard, il avait commencé à s'endormir. Soudain, Hermione était sur ses cuisses, passant ses bras autour de son cou, appuyant sa tête sur son épaule. « Harry », chuchota-t-elle. Il ouvrit grand ses yeux de surprise, ne sachant que faire ou dire.

« Hermione ! » fut tout ce à quoi il put penser, la regardant, choqué, mettant ses mains autour d'elle en hésitant. « Pourquoi es-tu.. »Mais elle lui tendit la lettre de Sirius. Il réalisa qu'elle devait la lui avoir volée de sa poche quand elle lui avait fait le coup du lacet défait au petit déjeuner.

Elle le regarda intentionnellement au fond des yeux. Elle semblait contrite. « Je suis désolé, Harry. Je... J'ai été tellement... »

Il posa son doigt sur ses lèvres. « Non, j'aurais du te parler de Sandy. Mais pour certaines autres choses…Je ne peux pas t'en parler encore. Sirius lui-même ne sait pas. Mais tu sauras. Je te le promets. » Sa voix devint plus douce. « Tu m'as manqué. »

Elle sourit tristement. « Bon. Maintenant ne fais plus jamais cela. »

Il était perplexe. « Faire quoi ? »

Elle baissa les yeux. « Embrasser Ginny. » Elle le regarda à nouveau. « Je sais, je sais. Je devrais me montrer plus mature que cela. Tu étais dans la foule, elle venait juste de gagner la partie pour l'équipe…Je n'aurais jamais cru que je pourrais exploser de jalousie de la sorte. »

Il lui sourit et lui tira son nez. « Mon pied s'en souviendra pour un moment. Cela devrait m'éviter de m'égarer, eh ? »

Elle couvrit son visage avec ses mains. « Oh mon Dieu, je ne voulais pas te faire mal ! Je ne peux pas croire que j'ai fait cela ! »

Il enleva ses mains de son visage, soulevant son menton avec son doigt. « Tu peux te faire pardonner maintenant », lui dit-il doucement.

Leurs lèvres se rencontrèrent, doucement, baiser hésitant après baiser hésitant, repoussant un peu le baiser plus profond qu'ils voulaient tous les deux. Puis Harry ouvrit doucement sa bouche, remontant sa main et tirant gentiment son menton vers le bas, léchant ses lèvres et tenant son visage dans ses mains, prenant son temps. Elle tremblait, enfonçant ses doigts dans ses cheveux, le tirant vers elle, et maintenant, ils s'embrassaient simplement, profondément. Ils n'avaient jamais fait cela auparavant, une exploration tranquille et lente de l'autre, sans se presser, sans frénésie. Harry rompit le baiser lentement et posa son front contre celui d'Hermione.

« Promets-moi quelque chose ? » chuchota-t-il. Elle acquiesça. « La prochaine fois que tu en as après moi, lance moi le sortilège mortel ou quelque chose comme cela. Mets vite un terme à ma misère. J'ai vu ce que cela faisait d'être ton ennemi. C'est définitivement une expérience que je ne veux pas réitérer. Personne ne s'oppose à Hermione Granger. » Il lui sourit. Elle baissa les yeux et commença à pleurer. « Oh, Hermione, arrête ! Je ne voulais pas.. », mais elle ne pouvait pas s'arrêter, et avait maintenant enfoui son visage dans son cou, et il pouvait sentir ses larmes couler sur sa peau.

Il caressait ses boucles comme elle marmonnait entre ses sanglots « Je suis désolée, je suis désolée ». Et quand elle eut fini de pleurer, il l'entendit soupirer. Il la serrait tout contre lui, posant sa joue sur ses cheveux. Son souffle réchauffait son cou. Il se sentit si fatigué. Juste pour une minute, pensa-t-il.

Quand il ouvrit à nouveau ses yeux, la pièce était étonnamment brillante, avec une lumière blanche rentrant par les fenêtres. Hermione n'était plus là. Harry avait dormi assis dans le fauteuil toute la nuit, portant encore ses vêtements et sa robe de la veille. Il frotta ses yeux et bailla. Ron dégringola les escaliers, s'arrêtant abruptement quand il vit Harry.

« Tu es ici ! J'ai cru que tu avais encore fait quelque chose de stupide comme passer la nuit dehors. »

« Ta confiance en moi est décevante. » répliqua Harry d'une voix endormie.

« Vas te changer ! C'est la première neige ! Je suis content que ce soit dimanche. Je serais fou si c'était lundi et que nous devions aller en potions maintenant ! » Harry sourit comme Ron allait voir les parterres enneigés à la fenêtre. Cela expliquait la lumière blanche, pensa-t-il.. Ron lui rappelait davantage un garçon de cinq ans plutôt que de quinze. Il monta dans son dortoir, souriant. Il pensa à Hermione et sentit monter en lui une joie qu'il n'avait pas ressentie depuis très longtemps. Tout allait bien à nouveau. Il pensait à elle dans le fauteuil, il la tenait comme une petite fille. Quand était-elle remontée ? se demanda-t-il. C'était heureux que Ron ne les ai pas trouvés comme cela. Non pas que cela aurait été trop incriminant : ils étaient tous les deux habillés, dormant simplement. Mais quand même…

Ils passèrent la plus grande partie de la journée dehors. On aurait dit que chaque élève de l'école était sorti pour jouer dans la neige comme de petits enfants. Même Alicia Spinnet avait abandonné sa dignité de préfète en chef pour s'engager dans un combat de boules de neige avec Angelina et les jumeaux Weasley, ce qui se finit avec tout le monde étant bombardé avec des boules de neige auto-propulsées enchantées, qui, par chance, étaient bien moins dures que des cognards. Harry, Ron, Hermione et Ginny s'étaient invoqués des skates en glace pour eux, et ils faisaient la course de long en large sur le lac gelé. Quelques Serpentards avaient décidé de glisser aussi, en jouant à casser la glace, mais Harry et Ron avaient mis Ginny et Hermione hors de leur route à temps pour éviter des blessures. Harry avait été momentanément alarmé par le fait que Goyle, Crabbe et sa 'petite' sœur étaient tous sur la glace en même temps. Il craignait qu'elle ne cède sous la contrainte de leur poids. Mais elle tint bon, pas une fissure n'apparut. La seule personne qu'il sut qu'il n'avait pas vue était Malfoy.

Plus tard, ils étaient tous relaxés dans la salle commune près du feu, buvant du chocolat chaud et grillant du pain et des muffins dans la cheminée. Ils se sentaient au chaud, à l'aise et heureux. Même Hermione ne suggéra pas de faire des devoirs. Ron avait noté dès qu'elle était descendue des escaliers ce matin, qu'elle et Harry semblaient être revenus à la normale, et quand Harry le lui confirma, il ne posa pas de question, ayant simplement l'air rassuré.

Comme l'heure du repas du soir approchait, Harry monta dans son dortoir afin d'être seul. Il s'assit sur son lit pour écrire un petit mot sur un bout de parchemin.

« POUR SEVERUS ROGUE DE LA PART D'UN AMI. PEUT-ETRE QUE CELA POURRA VOUS ETRE UTILE POUR VOS SOUVENIRS DE LILY. »

Harry écrivit en lettre capitales, dans un style le plus éloigné possible de son écriture habituelle. Il plia la note et la plaça sous la cordelette nouée qui était autour de la boîte de la pensine. Puis il prit sa cape d'invisibilité de son coffre et la mit dans la poche de sa robe. Harry traversa la salle commune sans que personne ne le remarque, à l'exception d'Hermione. Elle lui sourit, soulevant un sourcil interrogatif.

Il forma les mots 'je reviens de suite' du bout des lèvres. Elle acquiesça et il partit. Dans le couloir, il mis sa cape d'invisibilité, tenant maladroitement la grosse boite d'une main. Il descendit jusqu'au donjon de potions sans rencontrer personne et entra dans la salle de classe.

Harry marcha vers la porte du bureau de Rogue en faisant attention, en voulant déposer doucement la boîte sur le sol. A la place, elle lui glissa des mains frappa le sol de pierre avec un bruit sourd. Harry entendit un bruit de pas sourd, et la porte du bureau s'ouvrit violemment. Rogue commença à avancer dans la salle de classe, mais du s'arrêter à cause du paquet devant l'ouverture.  Il fronça les sourcils, regardant suspicieusement dans la pièce. Comme toujours pour Harry, le regard de quelqu'un passant à travers lui, lui donnait une drôle d'impression de malaise. Il n'osait plus bouger ou esquisser un souffle. Si Rogue avait simplement tendu son bras au maximum, il lui serait rentré dedans.

Rogue regarda à nouveau le paquet. Voyant la note, il se pencha pour la libérer de la cordelette, comme s'il évitait de toucher le colis lui-même. Il la lut, puis regarda à nouveau dans la pièce en fronçant les sourcils. Il sortit sa baguette, et Harry était sûr qu'il allait lancer quelque charme pour révéler une personne se cachant sous une cape d'invisibilité. Au lieu de cela, il fit léviter le paquet et le fit rentrer dans son bureau. Il était visiblement encore hésitant à le toucher. Harry se demanda s'il le ferait sauter, comme lorsque la police trouve un bagage suspect dans les aéroports qui pourrait être une bombe de terroriste. La porte du bureau se referma avec un grand bruit et Harry expira bruyamment. Il se dirigea avec précautions vers le couloir et les escaliers, craignant à chaque seconde que Rogue sache que c'était lui qui l'avait laissé, et qu'il remonte vite jusqu'à la tour de Griffondor pour l'accuser de quelque projet diabolique pour avoir fait cela. Harry enleva sa cape dans le couloir, la replia dans sa poche et passa par le trou du portrait pour rentrer dans la salle commune.

* * * * *

Lorsque presque tout le monde eut fini de manger ce soir-là, Dumbledore se leva à la table des professeurs et fit une annonce.

« N'était-ce pas une belle journée ? Je suis sûr que tout le monde s'est bien amusé dans la neige. Ce fut mon cas. » Harry sourit, se souvenant l'avoir vu glisser sur la pelouse en pente et vu faire du patin à glace. Seulement peu de professeurs s'étaient livrés aux sports d'hiver. Le professeur Flitwick avait aidé son petit-neveu et ses amis à construire un fort de neige enchanté, et le professeur Chourave avait utilisé sa baguette pour faire de belles sculptures sur glace qui ressemblaient à certaines des plantes les plus exotiques des serres. MacGonagall avait convaincu le professeur Vector de faire un peu de ski de fond avec elle autour du lac. Cela ne semblait apparemment pas impliquer de la magie.

« Je parierai que cela vous a mit en appétit. L'hiver à Poudlard ! Un moment enchanté ! Et attendez de voir les décorations de Noël cette année ! J'espère que chacun d'entre vous va signer pour rester à l'école ce Noël. Pour ceux qui le feront, il y aura une surprise. » Harry grimaça. Il espérait qu'il ne s'agirait pas d'un autre bal. Ce serait si compliqué entre Cho et Hermione…et si Malfoy voulait inviter Ginny ? Il irait rendre visite à Ron à Azkaban pour le restant de ses jours, après qu'il ait massacré Malfoy…

« Le jour après Noël est, bien entendu, Boxing Day. Et cette année à Poudlard, nous allons avoir une stricte observance du Boxing Day traditionnel. » Dumbledore regarda alentour, comme s'il attendait que les réjouissances commencent. Harry nota que Hermione souriait largement, ayant l'air à deux doigts d'exploser. Il se souvint d'elle parlant du Boxing Day avec Dobby, quand ils mangeaient dans les cuisines. Qu'était-ce donc que tout cela ? De quoi Hermione avait-elle convaincu Dumbledore ?

Tout le monde était silencieux. « Ah, oui. Peut-être que la plupart d'entre vous sont trop jeunes pour se souvenir de ce que les gens faisaient le Boxing Day. Traditionnellement, les familles qui avaient des serviteurs changeaient de place avec eux ce jour-là. Et c'est ce que nous ferons cette année ici à Poudlard pour Boxing Day : les maîtres seront les serviteurs, et les serviteurs seront les maîtres. »

Harry ouvrit ses yeux en grand et se tourna vers Hermione. Elle était positivement rayonnante. La prédiction du serpent ! Elle avait su ce qu'il voulait dire. C'était à propos du Boxing Day !

« Alors » continua Dumbledore, « J'espère qu'autant d'entre vous que possible resteront pour profiter de cette observance traditionnelle du Boxing Day. Vous pouvez tous vous inscrire dans le hall d'entrée. Dépêchez-vous ! Plus que deux semaines avant Noël ! Maintenant, profitez donc de votre pudding. » dit-il en s'asseyant à nouveau, se préparant à creuser dans un diplomate.

Comme ils retournaient à la tour Griffondor, Ron se tourna vers Hermione. « C'était ton idée, n'est-ce pas ? Boxing Day ? »

Elle leva son menton d'un air de défi. « Et si ça l'était ? »

Il eut un soupir exaspéré. « Quand vas-tu comprendre ? Les elfes aiment leur vie comme elle est. Juste parce que tu te sens coupable… »

« Oui, je me sens coupable, Ronald Weasley, et tu devrais aussi ! Et tout le monde ici aussi ! Nous sommes tous complices dans la perpétuation de cette injustice ! Maintenant, Dumbledore les a convaincu que c'était un événement traditionnel. Il leur a fait accepter d'être ceux qui allaient être servis ce jour-là. Avec un peu de chance, une fois qu'ils auront eu ce petit goût de liberté… »

« Quoi ? Ils s'enfuiront en bateau ? Hermione, j'aime que mon linge propre apparaisse dans ma garde-robe. J'aime les repas, les lits chauds, les draps propres et tout le reste. J'ai entendu dire que dans certaines écoles moldues, ils laissent faire ses tâches aux élèves. Est-ce ce que tu veux pour ici ? »

« Cela n'arrivera pas. Dumbledore fera une offre aux elfes pour le nouvel an : ceux qui le voudront se verront remettre un vêtement pour leur liberté. S'ils veulent continuer à travailler ici, ils auront un salaire et du temps libre. Ils ne seront plus la propriété de Poudlard. Je sais que nous aurons de la chance si même une poignée décide de le faire la première fois, mais j'ai de l'espoir. Cela aide que Winky soit parti, bien sûr. Je suis réaliste, tu sais. J'ai décidé que certains elfes ne voudront simplement jamais être libres. C'est juste que ce n'est pas la norme de leur culture. Mais il est temps de faire évoluer cela… »

« C'est toi qui a décidé cela, n'est-ce pas ? Tu sais ce qui est bien pour tout monde ? »

Harry en eut assez. Il s'interposa entre eux. « D'accord. Hermione et moi somme à nouveau OK, et maintenant, c'est entre vous deux que cela recommence ? eEst-ce vraiment nécessaire ? Chacun de vous sait que l'autre n'est pas d'accord là-dessus. Ne pouvez-vous pas juste laisser tomber ? » Il les regarda tous les deux alternativement. Ron contre attaqua.

« C'est en partie ta faute. Tu es celui qui a libéré Dobby. »

Harry soupira. Maintenant Ron en avait après lui. « Il appartenait aux Malfoy ! Ils le faisaient se battre tout le temps ! »

Ron secoua sa tête. « Aucun de vous ne sait ce que c'est que d'avoir été élevé dans une famille de sorcier qui ne peut pas se payer d'elfe de maison… » Il se tourna et grimpa les escaliers, deux à deux, sa robe effilochée flottant derrière lui comme pour donner de l'emphase à ses mots.

Harry se tourna vers Hermione. Elle avait l'air anéantie. Il la tira dans une salle de classe vide et ferma la porte. « Hermione », dit-il en lui prenant le haut de ses bras, « tu sais que ce que tu as fait est formidable, tu le sais, n'est-ce pas ? Tu as tellement bon cœur, tu ne peux pas… » Mais soudain, il ne put pas continuer à parler parce qu'elle s'était dressée sur la pointe des pieds et avait tiré sa bouche vers la sienne. Il hésita un instant, puis passa ses bras autour d'elle, traçant le contour de son visage avec ses doigts, la sentant frissonner à son contact. Il rompit le baiser et la regarda en souriant.

« Alors nous sommes d'accord. Tu es formidable. Tu as saisi ? » Elle acquiesça en rougissant. Ils sortirent de la classe et montèrent les escaliers sans se toucher, mais Harry sentait que c'était la plus chaleureuse étreinte possible. Il lui donna un autre baiser rapide et un sourire avant qu'ils entrent dans la salle commune. Elle lui sourit aussi, avec juste ne ombre de doute derrière ses yeux. Harry espérait que de nombreux élèves s'inscriraient pour rester pendant les vacances de Noël. Il craignait de voir son regard si ce n'était pas le cas…

* * * * *

Durant la semaine suivante, Rogue passa beaucoup de temps dans son bureau quand ils avaient leurs cours de potions. Il en sortait au début du cours, leur donnait ses instructions, puis s'enfermait à nouveau dans son bureau pour n'en ressortir que vers la fin du cours, pour vérifier leur travail. Quand il ne restait que quelques jours avant les vacances de Noël, Harry alla à la table de Neville et d'Hermione pour chuchoter à Neville « Que crois-tu que Rogue a pu faire dans son bureau cette dernière semaine et demie ? » Neville haussa ses épaules.

« J'étais ici une fois, à faire un peu de travail supplémentaire, et j'ai frappé à sa porte pour lui poser une question sur la potion sur laquelle je travaillais. Il a ouvert la porte et il était assis avec une grosse boule de pierre devant lui, tenant sa baguette. La boule avait quelque chose de blanc dedans, mais j'ai eu l'impression que je pouvais aussi voir des images flotter dedans. C'était étrange. »

Harry sourit. Il utilisait la pensine. Après les cours, Harry redescendit à nouveau dans le donjon. Il avait eu une autre idée, grâce à la conversation qu'il avait surprise entre Sirius et Rogue. Il frappa à la porte de son bureau, l'entendit crier « Alohomora ! » et la porte s'ouvrit.

« Oh. C'est vous Potter. » Harry entra dans son bureau, réalisant qu'il ne l'avait jamais fait avant excepté sous sa cape d'invisibilité. Il prit note de la pensine sur le bureau, mais bougea ses yeux ailleurs, pour ne pas avoir l'air d'insister dessus. « Qu'y a-t-il ?» gronda Rogue sans énergie, comme s'il était trop fatigué pour être assez méchant.

« Bien, Professeur, j'ai souvent pensé à cela depuis la fin du trimestre dernier… » Un mensonge, mais convainquant et optimiste. « Peut-être que ce serait une bonne idée qu'il y ait à nouveau un club de duel à l'école. Un vrai, tenu par quelqu'un qui sait ce qu'il fait. » Rogue le regarda avec un air sarcastique.

« Si vous croyez que le directeur a le temps de s'occuper d'un club de duel… »

« Oh non. Je sais qu'il est…assez occupé. Je pensais à vous. » Il nota la surprise sur le visage de Rogue. « Pas que vous ne soyez pas occupé aussi. Je ne voulais pas dire cela. » ajouta-t-il avec précipitation. « C'est juste que si vous ne nous aviez pas montré le charme de désarmement… ». Il pensa à nouveau à Voldemort, à leurs baguettes se liant, formant une cage dorée, la chanson du phénix…

« Alors vous, Granger et Weasley ne m'auraient pas assommé dans la cabane hurlante. » dit Rogue avec un autre ricanement, bien qu'il semble quelque peu forcé maintenant.

Harry grimaça. « Désolé pour cela. Et merci de nous avoir couvert. Je ne vous l'ai jamais dit. » Rogue eut l'air surpris à nouveau. Il n'avait pas l'habitude que Harry le remercie pour quoique ce soit. Harry se souvint de lui disant à Sirius que son neveu ne lui avait jamais donné de crédit pour lui avoir sauvé la vie.. Harry se souvint aussi de Hermione geignant « Nous avons attaqué un professeur… Nous avons attaqué un professeur…Nous allons avoir beaucoup de problèmes. » quand Rogue avait volé dans la pièce et avait cogné sa tête contre le mur. Rogue aurait pu les faire expulser.

« Je pensais », dit Harry, « que ce serait une manière pour les élèves d'être préparés. Pour ce qui est à venir. Maintenant que Voldemort est de retour. » Contrairement à ce qu'il faisait avec le professeur MacGonagall, Harry ne sentait pas le besoin d'éviter de dire le nom de Voldemort. Et contrairement à beaucoup d'autres sorciers, Rogue ne sourcilla pas à ce nom.

« Bien » dit Rogue, considérant cela. Ou peut-être qu'il se préparait à admettre qu'il s'était trompé au sujet de Sirius. Après tout, ils travaillaient ensemble maintenant, dans l'ombre (On ne pouvait pas travailler plus à couvert qu'en utilisant du polynectar). Mais Rogue n'était pas encore arrivé aussi loin. Il se leva et se dirigea vers la porte. « Venez ici Potter. »

Harry fronça les sourcils. Quoi encore ?

Mais Rogue avait déplacé quelques tables sur les bords de la salle d'un geste de sa baguette. Maintenant, il tenait sa baguette, pointée vers Harry.

« Que… » commença Harry

« Nous allons nous battre en duel. Je veux voir ce que vous avez fait depuis votre deuxième année. »

Harry se souvint de son bref duel avec Malfoy durant le premier club de duel. Il avait utilisé un sort de chatouillis sur Malfoy, mais en plein milieu, Malfoy s'était débrouillé pour lancer un sort de gigue folle sur les jambes de Harry. Après que ces sorts aient été annulés, Rogue avait murmuré à l'oreille de Malfoy un sort pour invoquer un serpent, et Harry avait découvert qu'il était fourchelang…

Harry sortit sa baguette et fit face à Rogue, essayant d'être aussi dénué d'expression que lui. Ils s'inclinèrent, puis reculèrent, chacun tenant sa baguette comme des fleurets. Harry essaya de ne pas cligner des yeux . Il vit Rogue commencer à ouvrir sa bouche, pointant sa baguette à Harry.

« Expell.. »

« Impedimenta ! » cria Harry plus vite, sa baguette pointée sur Rogue, qui sembla soudain bouger terriblement plus lentement, continuant à lancer son incantation durant ce temps.

« …i…ar… » disait-il lentement, gravement, avançant encore vers Harry. Harry passa calmement derrière lui, regardant sa progression lente avec un sourire.

« …mus » finit Rogue, comme une explosion d'étincelles volait depuis le bout de sa baguette et atterrissait sans effet sur la pierre du mur opposé. Harry le regarda continuer à bouger au ralenti, puis décida que c'était assez. Il pointa encore sa baguette vers Rogue, disant « A tempo ! »

Soudain, Rogue trébucha, avançant à nouveau à sa vitesse normale. Il regarda devant lui, sa tête allant de gauche à droite, ne voyant pas Harry. Puis il se tourna et vit finalement Harry derrière lui. Harry essayait très fort de ne pas avoir l'air suffisant. Les yeux de Rogue étaient grand ouverts maintenant. Le bras ballant sur son côté. Il s'inclina devant Harry à nouveau, et Harry s'inclina à son tour. Ils rangèrent leur baguette.

« Bon, Potter. Peut-être que vous devriez être l'élève capitaine de ce club de duel. » dit Rogue sans émotion, mais cela fut pour Harry comme une grande louange.

« Moi, sir ? » Harry sentit qu'il risquait de donner l'impression que sa voix n'avait pas mué finalement, tellement elle sortit haut. « D'accord, je suppose » acquiesça-t-il . Puis il y pensa un peu mieux. « Attendez. Non. Nous devrions attendre. Voir qui va s'inscrire. Faire se battre tout le monde dans le club et voir qui a les meilleurs scores. »

Rogue lui donna un autre étrange nouveau regard que Harry n'avait jamais vu : du respect. Il venait de se voir offrir la position de capitaine du club de duel et l'avait refusé, en suggérant que qui que ce soit, il devait la mériter, et pas juste avoir l'idée de commencer le club. Rogue était clairement surpris.

« Très bien Potter. Je verrai le directeur pour publier un avis et l'annoncer au repas du soir. Si vous voulez bien m'excuser, j'étais…au milieu de quelque chose. »

« Bien sûr professeur » dit Harry acquiesçant. Il se tourna pour partir. Avant de quitter la pièce, il jeta un œil en arrière le temps d'une seconde. Rogue le regardait étrangement. Harry regarda vite ailleurs, se déplaçant rapidement vers la porte, mais essayant de ne pas avoir l'air de courir.

Quand Harry arriva dans le hall d'entrée avec Hermione et Ron, se préparant à rentrer dans la grande salle pour le repas, ils trouvèrent un attroupement d'élèves rassemblés autour de ce qui semblait être un morceau de parchemin affiché sur le mur.

« Oh, bien ! » dit Hermione en souriant. « Quelques personnes de plus signent pour rester pour les vacances de Noël ! » Elle avait été fortement déçue que, jusqu'ici, seulement cinq élèves dans toute l'école aient mis leur nom sur la liste. Outre Harry et Hermione, il n'y avait que Ernie MacMillan, Hannah Abbot et Roger Davies.

Mais Hermione se trompait. Comme ils firent leur chemin à travers la foule, ils pouvaient voir qu'il y avait un second parchemin qui avait été mis à côté du premier, disant « CLUB DE DUEL ». Rien d'autre n'était écrit sur le parchemin. George et Fred Weasley se tournèrent vers Lee Jordan.

« Tu en as entendu parler, Lee ? » demanda George.

« C'est la première fois. »

Roger Davies avait l'air ennuyé. « Je suis préfet en chef. Pourquoi n'en ai-je pas entendu parler ? »

Harry le regarda. « Parce que je viens de le suggérer au professeur Rogue cet après-midi. »

« Quoi ? » fit Ron incrédule. « Rogue ? Es-tu fou ? Il va transformer tout le monde en hinkypunkies ou quelque chose comme cela. »

« Hé bien, j'ai pensé qu'en fait il savait ce qu'il faisait. Il pourrait nous apprendre une chose ou deux. Hermione, tu as une plume ? » Elle en sortit une de la poche de sa robe et la tendit à Harry qui écrivit 'Harry Potter' avec des fioritures, en premier nom de la liste. « Cela sera amusant. Et utile. »

Comme Harry tendait sa plume à Hermione, Ron la prit et s'avança pour mettre son propre nom en-dessous. Hermione fut la suivante. Puis la plume passa d'élève en élève, comme de plus en plus ajoutaient leur nom sur le parchemin. Harry et Ron entrèrent dans la grande salle. Hermione attendit de retrouver sa plume, et les rejoignit après quelques minutes.

Après que la plupart des gens aient fini de manger et commencé le pudding, Dumbledore se leva. « Bonsoir, j'espère que tout le monde a bien mangé. J'ai quelques nouvelles excitantes pour vous tous ! J'ai donné au professeur Rogue la permission de monter un club de duel. Une tentative avait été faite pour avoir un tel club il y a quelques années, mais elle n'avait pas aboutie. Etant donné le ..climat actuel…cela semble être une période propice pour essayer à nouveau. Professeur Rogue, vouliez-vous ajouter quelque chose ? » Il se tourna vers lui avec un sourire. Ce dernier se leva lentement, regardant la population des élèves avec une expression qui faisait penser Harry à Maugrey, comme s'il avait des doutes qu'un seul des élèves puisse mener à bien un duel.

« Le club ne se réunira pas avant le début du prochain trimestre. Si vous essayez de mettre un nom sur la liste autre que le votre, vous n'y arriverez pas. J'ai enchanté le parchemin afin de rendre cela impossible. »

« Oh, saleté ! » Harry entendit George dire doucement. « Ce doit être pourquoi je n'ai pas pu t'inscrire Fred. Tu devras le faire plus tard. »

« Je suggère que tout étudiant intéressé par cette activité passe les vacances à rechercher des sorts et des maléfices appropriés. Seuls les vingt premiers élèves inscrits sur la liste seront acceptés au départ. Puis les quatre élèves ayant les plus mauvais scores devront quitter le club, et les quatre suivants sur la liste les remplaceront. A la fin, il n'y aura que seize membres à ce club, mais ce seront sans aucun doute les seize meilleurs duellistes de Poudlard. » Rogue balaya la salle du regard, comme s'il doutait que de telles personnes existent.

« Aussi, seulement les quatrième année et plus peuvent s'inscrire. Bonne soirée ! » Il s'assit à nouveau, l'air absorbé sur sa tarte à la pomme, comme s'il ne venait pas juste de faire une annonce très peu habituelle.

Fred Weasley se leva et couru dans le hall d'entrée en portant une plume. Il revint quelque peu déconfit. Il se rassit lourdement. « Je suis vingt-et-unième sur la liste. Je vais devoir attendre que les premiers se fassent sortir avant de pouvoir participer. George avait l'air déçu pour lui. C'était inhabituel pour les jumeaux de ne pas tout faire ensemble. (Bon, il y avait Angelina, mais cela avait quand même commencé comme un projet commun.)

Harry se souriait, se sentant très satisfait. Les conversations autour étaient toutes sur le club de duel. Il croisa le regard d'Hermione et cligna de l'œil. Il espérait qu'elle pourrait surmonter la débâcle du Boxing Day. Peut-être que l'an prochain plus de monde resterait…Et puis il réalisa qu'à moins que quelqu'un d'autre ne s'inscrive pour les vacances de Noël à Griffondor…

Lui et Hermione seraient seuls dans la tour de Griffondor.

* * * * *