Harry Potter and the Psychic Serpent
Chapitre dix-sept
Cicatrices
Le jour de Noël se leva, clair et ensoleillé. Quand il se leva, Harry grogna, redoutant un autre jour comme la veille, et la nuit avant.
Après que lui et Hermione soient retournés au château depuis la gare, il revinrent dans la salle commune. Il reprit Sandy. Elle était restée au chaud près du feu. Pattenrond rôdait par là avec Bainbridge et ses chatons (Harry se demanda soudain si Pattenrond n'était pas le père des chatons). Hermione avait promis à Jules Quinn qu'elle s'occuperait de la mère et de ses petits durant les vacances de Noël. Harry souhaitait avoir eu Sandy à la fête. Elle lui aurait évité de voir tous ces gens dans le cottage. Et il aurait aussi été préparé à Rogue. Rogue lui avait donné le mot de passe de son bureau : pouvait-il y avoir quelque chose de plus étrange ? Il n'en avait pas encore parlé à Hermione.
A partir du moment où ils rentrèrent dans la salle commune, Harry se sentit étrange. C'était si calme, si vide. Il n'y avait qu'eux deux. De plus, quelques heures auparavant, ils s'étaient cachés à l'étage du cottage de la grand-tante de Katie pour trouver un endroit privé, et maintenant ils avaient toute la tour de Griffondor pour eux. Harry ne pouvait pas se souvenir avoir été plus terrifié.
Il dit à Hermione qu'il allait à la bibliothèque. Elle lui répondit qu'elle prenait quelques livres et des parchemins et qu'elle le rejoignait. Mais il n'alla pas à la bibliothèque. Il monta dans le couloir du troisième étage où ils avaient été en première année pour essayer d'atteindre la pierre philosophale. Il essaya la porte. Elle n'était pas fermée à clé. Il entra et alluma sa baguette pour chasser les ténèbres. La salle vide était comme il s'en souvenait, mais, heureusement, sans le chien à trois têtes nommé Touffu qui se tenait sur la trappe. Harry s'assit sur le sol, s'appuyant contre la porte, éteignant la lumière de sa baguette et se tenant juste assis dans le noir.
« Il fait froid ici » lui siffla Sandy.
« Je sais. Désolé. Je ne t'ai pas prise dehors dans la neige, n'est-ce pas ? »
« Il n'y a pas de lumière. Pourquoi es-tu ici ? »
« Je me cache. »
« Pourquoi ? »
Pourquoi en fait ? De quoi se cachait-il ? Juste d'Hermione. Hermione et la tour vide de Griffondor.
Et lui-même.
« Harry Potter? »
« Quoi, Sandy? »
« Tu n'as pas répondu à ma question. »
« Je n'ai pas de bonne réponse Sandy. Je n'ai pas vraiment envie de parler maintenant. J'espère que tu n'es pas offensée. Je veux juste être assis au calme. »
« Je ne suis pas offensée quand quelqu'un veut s'asseoir au calme. Plus de gens devraient l'essayer. »
Harry sourit dans les ténèbres.
Il descendit finalement pour dîner, et quand Hermione le questionna sur ce qu'il avait fait, il dit qu'il s'était perdu parce qu'il s'était cogné dans le baron sanglant, le fantôme des Serpentards. Et pour l'éviter, il avait du faire de nombreux détours dans des couloirs peu connus de lui et monter et descendre d'étranges escaliers…
Il entendit une voix sifflante sous sa robe dire « Menteur. » Oh, la ferme, pensa Harry.
Hermione eut l'air de douter de son explication, mais elle ne la remit pas en cause. Dumbledore avait déplacé les tables des maisons contre les murs et ils étaient assis à une table au centre de la grande salle avec Hannah, Ernie et Roger, plus l'équipe des enseignants et des responsables qui n'était pas partie pour les vacances. Après dîner, Harry se dépêcha de monter dans sa chambre, rentrant dans son lit tout habillé, jusqu'à ce que Sandy se plaigne. (quand il dormait, elle n'avait pas à être enveloppée sous la manche, comme il était sans chemise à ce moment là). Il mit son pantalon de pyjama et tira les rideaux autour de lui, souhaitant qu'ils soient faits de fer.
Harry était maintenant assis dans son lit, tirant précautionneusement les rideaux de son lit, ne voulant pas vraiment laisser le jour de Noël commencer, voulant à la fois le remettre au lendemain et s'en réjouissant. Il loucha vers la clarté de la fenêtre. Il devait encore avoir neigé, rendant les alentours de Poudlard aveuglément brillants. Il laissa tomber le rideau une fois de plus, restant à l'abri de son lit, entouré par les pendants d'un rouge profond, brillant avec la lumière, douce et floue sans ses lunettes. A l'abri dans mon utérus, pensa harry. Il ne voulait pas être né. Ne puis-je juste pas rester ici ? plaida-t-il à la cantonade. Est-ce que le temps ne peut pas s'arrêter ? Soudain, il était complètement d'accord avec Ron. Le statut quo. Etait-ce trop demander ?
Et puis il y avait eu la veille de Noël. Il avait dormi tard, puis n'avait pas trouvé Hermione quand il était descendu dans la salle commune. Il était retourné dans sa chambre et avait pris la carte des maraudeurs, localisant Hermione avec MacGonagall dans son bureau. Il n'alla pas là-bas, cependant. A la place, il resta dans sa chambre et s'entraîna à la métamorphose en animagus (Il mit d'abord Sandy en bas, près du feu). Il avait maintenu sa forme de griffon pendant environ trois minutes quand il était avec le griffon, et maintenant il pouvait la tenir pendant presque dix minutes. La douleur était encore assez intense, mais il espérait que l'entraînement anti-Cruciatus de Maugrey pourrait l'aider pour cela aussi. Quoique, si son esprit se séparait de son corps, comment pourrait-il accomplir la métamorphose ? Peut-être que le blocage de la douleur et la transformation en Animagus étaient exclusifs. Peut-être que la transformation en animagus était basée sur le sorcier ayant une conscience supérieure de la douleur, et non le contraire. Il considéra cela. C'était plausible. Mais pas réconfortant.
Au déjeuner de la veille, il avait parlé à Dumbledore, et ils avaient ensuite joué aux échecs le restant de l'après-midi. Harry essayait d'ignorer les informations que Sandy lui donnait sur les mouvements que le directeur allait faire, mais finalement il laissa tomber et succomba à la tentation de tricher un peu avec son aide. Les yeux de Dumbledore brillaient un peu moins après sa sixième défaite.
« Tu te débrouilles très bien aujourd'hui, n'est-ce pas Harry ? Et ton serpent a certainement beaucoup à dire. Il m'a semblé siffler beaucoup. S'y connaît-il aux échecs ? » Harry leva innocemment ses yeux vers lui. Ainsi, il ne suspectait pas que Sandy avait le Don, simplement un talent pour les échecs. Intéressant. J'aurais pensé que Dumbledore aurait su une telle chose… Puis il pensa à la fois où il avait battu Ron aux échecs. Il ne se souvenait pas si Sandy l'avait aidé pour quelque raison. Avait-t-il simplement traité ses prédictions comme quelque chose sortant de son cerveau ? Avait-il vraiment battu Ron ? se demanda-t-il soudain.
Durant la plupart de la journée, Hermione était en réunion avec MacGonagall encore, et après le dîner, Harry sprinta à nouveau à l'étage. Hermione était étrangement sympathique bien qu'il l'évite. Quand ils étaient ensemble, elle ne semblait pas le moins du monde contrariée. Harry ne savait pas s'il devait se sentir offensé ou rassuré.
Finalement, il décida que c'était Noël, il allait se lever et regarder ses cadeaux. On ne le remettrait pas au lendemain. Il n'aurait plus peur d'être seul avec Hermione. C'était juste Hermione. Pas de quoi avoir peur. Rien du tout.
Excepté de la désirer tellement qu'il pensait qu'il allait en mourir.
Non. Il sortit cette pensée de son esprit. Les cadeaux. Oui. Les cadeaux de Noël. Il mit ses lunettes et puis ouvrit le rideau au pied de son lit, trouvant une pile de paquets sur sa malle.
« Que sont ces paquets ? » siffla Sandy.
« Des présents de Noël. »
« Oh. Je me suis demandé ce qu'est Noël. J'ai voulu te le demander. Ainsi, c'est la présence de Noël. »
« Non. Un de ces paquets est un présent de Noël, un cadeau. Plus d'un et l'on dit des cadeaux de Noël. »
« Qui t'as donné ces cadeaux ? »
« Hé bien mes amis. Et la maman de Ron. Et je crois que j'en ai vu un de mon cousin Dudley. »
« Le gros garçon. »
« Oui »
« Que fais-tu avec ? »
« Je les ouvre. »
« Et ensuite ? »
« Bien…cela dépend du cadeau. Je peux continuer Sandy ? »
« Bien sûr. »
Harry ouvrit le cadeau de Ron en premier. Ron lui avait acheté un exemplaire des 'Grands Capitaines de Quidditch de Poudlard' par Roderick Plumpton, troisième du nom. Il contenait de nombreuses photographies de gens volant sur les balais portant les couleurs de Griffondor, Pouffsouffle, Serdaigle et Serpentard. Les joueurs filaient sur les photos, montrant quelques manœuvres très difficiles. Une technique d'attrapage du vif appelée la passe de Plumpton avait été nommée d'après le nom du grand-père de l'auteur, qui avait attrapé un vif dans sa manche en 1921, maintenant jusqu'à sa mort que ce n'était pas un accident et qu'il avait voulu le faire.
Harry feuilleta le livre. Dans un tableau listant les noms de ceux qui étaient, selon l'auteur, les plus grands capitaines de Quidditch des équipes de Poudlard du siècle dernier, Harry vit la ligne 'Charles Weasley, Griffondor'. Puis il vit que Ron avait rajouté à la main en bas 'Harry Potter, Griffondor'. Harry sourit. C'était vraiment très touchant. Ron pouvait être étrangement sentimental parfois.
Le paquet suivant était arrivé avec Hedwige la veille. Harry l'avait déjà envoyée à Smeltings avec le cadeau de Dudley, un scrutoscope (afin qu'il puisse déterminer si son camarade de chambre le volait vraiment.). Harry avait voulu lui donner son cadeau avant qu'il ne retourne à Privet Drive pour les vacances, afin de ne pas agacer sa tante et son oncle avec sa chouette. Et de cette façon, Dudley avait pu la renvoyer de Smeltings avec son cadeau. Harry déchira l'emballage de la boîte rapidement. Dudley avait envoyé d'autres cassettes pour le baladeur de Harry. Oh bon, pensa-t-il. Il avait correspondu régulièrement avec Dudley, mais avait oublié de lui dire que le baladeur ne marchait pas à Poudlard. Peut-être que dans le village, il pourrait marcher. Cela vaudrait le coup d'essayer.
Il mit les cassettes de côté et mit le cadeau de Sirius sur ses cuisses. Un autre livre : 'Il volait comme un fou' qui était une biographie de 'Dangerous' Dai Llewellyn. Harry fronça les sourcils. Il était sûr qu'il aimerait le livre, mais pourquoi tout le monde pensait qu'il ne songeait qu'au Quidditch ?
Ensuite, ce fut une grosse boîte envoyée par Mrs Weasley. Comme d'habitude, il y avait des bonbons et des gâteaux, et un pull vert tricoté à la main. Il mâcha quelques caramels à la mélasse en attrapant le cadeau de Hagrid, qui était dans un paquet si petit qu'il tenait dans la paume de sa main. Il ouvrit la boîte minuscule et y trouva un griffon d'or miniature, qui bailla et s'étira quand il le sortit, puis prit l'air et commença à voler. Harry se demanda brièvement, comme il prenait plaisir à regarder le griffon, si Hagrid suspectait quoique ce soit au sujet de son entraînement d'animagus. Mais il décréta que Hagrid savait simplement à quel point il avait aimé le griffon. Assez étrangement, le seul autre élève de la classe qui se soit bien débrouillé avec le griffon était Neville, qui ne voulait souvent pas s'approcher à moins de trente pieds des créatures étudiées. (Mais Hagrid lui donnait de bonnes notes quand même. Il vint à l'esprit de Harry que celui-ci devait être au courant de ce qui était arrivé aux parents de Neville depuis le moment où il l'avait rencontré.)
Sandy sursauta quand le griffon d'or miniature vola près d'elle.
« Ne te fais pas de souci, Sandy. C'est juste un jouet. »
« Je ne l'aime pas. »
Il rangea le griffon. Il y avait un autre paquet en forme de livre, qui venait de Ginny. Enlevant le papier, il trouva un exemplaire de 'The House at Pooh Corner'. A l'intérieur était écrit, « Pour Harry…Je sais que tu ne te convertiras pas de Charlie, etc…, comme c'est ton favori, mais parfois, si tu as besoin de te sentir mieux, tu pourrais trouver cela utile…Bisous, Ginny. »
Il passa son doigt sur le personnage de Piglet sur la couverture du livre, pensant à ses grands yeux bruns, ses cheveux roux désordonnés. Puis il la vit dans les bras de Draco Malfoy, l'embrassant passionnément. Elle avait un tel air d'abandon…Il était à la fois excité de penser à toute cette passion qu'elle avait en elle, et révulsé que la personne qui bénéficie de cette passion soit Draco Malfoy, à qui il avait été obligé de faire confiance pour la sécurité de Ginny.
Le livre était un cadeau assez innocent. Le genre de chose qu'une sœur offrirait à son frère, ou à un ami qu'elle considèrerait comme un frère…ou qui la considérait comme une sœur, comme il l'avait dit à Malfoy.
Il nota qu'il n'y avait pas de cadeau d'Hermione dans la pile. C'est étrange, pensa-t-il. Mais cependant, il avait encore le cadeau qu'il comptait lui faire, alors peut-être qu'elle allait lu apporter le sien aussi.
Sandy lui siffla que Hermione allait arriver. Il se leva et alla jusqu'à la garde robe pour chercher quelque chose à mettre, mais il n'aimait pas la plupart des options, ainsi, il se tenait encore devant la garde-robe portant juste son pantalon de pyjama, quand Hermione rentra dans la pièce. Elle était encore en chemise de nuit et robe de chambre, pépiant « C'est Noël ! C'est Noël ! Joyeux Noël Harry ! »
Il se tourna et rit. Il l'imaginait comme une petite fille, descendant le matin de Noël vers une pile de paquets déposés par ses parents aimants. Et puis il arrêta soudain, essayant de ne pas penser à comment avaient été pour lui les Noëls avant Poudlard. Il la regarda encore, combien elle était jolie et excitée, se demandant vaguement pourquoi il avait eu si peur de se lever, d'être seul avec elle. C'est juste Hermione, se dit-il encore. Pourquoi s'inquiéter ?
Lui rendant son sourire, il alla vers elle et lui répondit « Joyeux Noël, Hermione » la prenant dans ses bras et l'embrassant rapidement sur la joue. Il sentit ses doigts voleter au-dessus de sa poitrine nue. Ils se séparèrent et elle rayonnait devant lui, une main encore derrière son dos. Soudain, elle la sortit, et elle tenait une petite boîte enveloppée dans du papier cadeau. Harry lui sourit, s'asseyant sur sa malle pour l'ouvrir.
A l'intérieur du paquet, il y avait une petite boite en acajou avec une clé sur le côté. Il fit faire plusieurs tours à la clé, puis il ne put aller plus loin et dut s'arrêter. Il souleva le couvercle de la boîte, et il entendit immédiatement le ronronnement de pièces mécaniques tournant, puis un bruit haut perché de pincement entra par ses oreilles quand le petit cylindre de métal avec ses minuscules dents rentra en contact avec les petites bandes de métal qui produisaient chacune une note. Harry écouta quelques secondes, puis regarda Hermione, interrogatif.
« C'est See-o-gon » dit-il doucement.
Elle lui sourit gentiment. « Je sais. Je t'ai entendu le chantonner quand tu étudiais, et j'ai essayé très fort de m'en souvenir. J'ai été chez Dumbledore quand tu étais parti avec MacGonagall après le dîner un soir, et je lui ai demandé s'il savait ce que c'était. Il n'était pas sûr, il devait y réfléchir. Mais Rogue était à côté de lui. Ils avaient discuté. Dumbledore lui avait demandé de l'excuser un moment pour parler avec moi… Il a toujours du temps pour les élèves, tu sais. Rogue en avait l'air assez mécontent. Et puis, chose étrange, quand il a entendu l'air, il a dit 'Lily avait l'habitude de chanter cela'. Il l'a dit assez doucement. Il semblait très… je ne sais pas… pas vraiment le Rogue habituel. Il a dit que cela s'appelait See-o-gan. Mais ensuite, il a épelé en gallois, et c'était Suogan ou quelque chose comme cela. Dumbledore a dit qu'il se souvenait maintenant que c'était une vieille berceuse… »
Harry acquiesça. Il avait la gorge serrée. « Ma tante la chantait pour Dudley… » dit-il doucement, écoutant la boîte à musique.
Il pouvait se souvenir avoir quatre ou cinq ans, assis dans son placard sous l'escalier, et sa tante Pétunia était à l'étage, mettant Dudley au lit en disant. « C'est bien, c'est mon petit Duddy-chéri ! Confortablement bordé pour une bonne nuit… » sa voix ennuyante ayant les mêmes intonations que la tante Marge quand elle parlait à ses chiens. Et ensuite, cela arrivait, l'unique similarité que Harry connaissait entre sa mère et sa sœur : sa voix chantante. Elle descendait les escaliers et résonnait dans sa petite prison poussiéreuse.
Il avait un très vague souvenir de sa mère lui chantant, plus une supposition, en fait, car sa tante avait lâché une fois que lorsqu'elles étaient enfants, les deux sœurs avaient chanté des duos dans la chorale de l'église, et que la berceuse avait été chantée et apprise aux sœurs par leur mère. Sa tante commençait la berceuse galloise, et soudain, Harry pouvait imaginer que c'était sa propre mère, chantant pour lui. Il fermait ses yeux dans le placard sombre, et écoutait la voix, la voix d'une mère chantant pour que son précieux enfant s'endorme… Il importait peu que ce ne soit pas sa mère, qu'il ne soit pas le précieux enfant. Il pouvait fermer ses yeux, écouter et imaginer…
D'une certaine façon, l'air était resté en lui. Il ne se souvenait pas de toutes les paroles parce que la plupart d'elles étaient en gallois, mais l'air était une partie de lui comme sa cicatrice. Peut-être était-ce un autre type de cicatrice, le marquant à vie, une part indélébile de lui, un artéfact de sa vie antérieure, avant que son monde n'éclate.
La boîte à musique ralentit et le son s'arrêta à mi-chemin du premier couplet, le laissant en suspens. Mais c'est bon, pensa-t-il. C'est pour la prochaine fois, quelque chose à chercher. Il referma le couvercle, regarda Hermione, souriante, mais elle était étrangement floue, sur les bords…
« Oh, Harry ! » s'exclama-t-elle doucement, sa main contre sa joue. « Pleures-tu ? »
Il pleurait, et cela le surprenait. Il s'essuya le visage à la hâte avec sa main, ne prenant pas le soin d'enlever ses lunettes, les remontant juste sur son front momentanément, puis les remettant en place. Il essaya de lui sourire encore.
« Je vais bien » dit-il, sa voix prise, démentant son affirmation. Elle sourit comme si elle essayait aussi de ne pas pleurer, et elle lui ébouriffa ses cheveux rapidement de la main.
« Bien » dit-elle doucement. Elle prit une grande respiration, essayant de changer l'ambiance. « Maintenant ! Où est mon cadeau ? »
Harry sourit, enleva ses cadeaux de sa malle et l'ouvrit, enleva une boîte qui avait à peu près la moitié de la taille de celle de la pensine. Mais aussitôt, il la remit où elle était, se sentant horrifié. « Non ! Attends, je… Je te trouverai quelque chose d'autre, ce n'est pas… Hermione, tu ne veux pas cela, crois moi… »
Elle fronça ses sourcils. « Quoi ? Que t'arrive-t-il Harry ? Je suis sûre que quoique ce soit… Je veux dire, j'ai adoré mon cadeau d'anniversaire. »
« C'était... je ne sais pas. C'était plus facile. Nous n'étions pas…tu sais. Septembre était avant… » Il bégayait et trébuchait sur ses propres mots, incapable d'exprimer ce qu'il voulait dire. « Je veux dire, tu m'as offert quelque chose de si… si merveilleux, et c'est… ne l'ouvre pas, s'il te plait… »
Mais Hermione sortit sa baguette et lui enleva le paquet des mains, avec un air satisfait. 'Je vais ouvrir mon cadeau, Harry Potter, et tu ne pourras pas m'arrêter. » Elle sourit, posant la boîte sur le lit de Ron et l'ouvrant. Elle en sortit un gros objet couvert de papier, qui avait l'air assez lourd. Elle fronça les sourcils, enlevant le papier, jusqu'à ce qui ressemblait à une gargouille soit révélé, à peu près de la taille d'une tête humaine, mais avec un visage de lion. Elle le posa sur le lit, prenant le second objet empaqueté de la boîte. Et trouvant un gargouille à tête de lion identique. Elle s'assit sur le lit, tenant les deux lions sur ses cuisses, les regardant, perplexe.
Finalement, Harry ne pouvait plus en supporter davantage. « Je suis désolé, Hermione ! Je suis terrible pour cela. Tu le hais, je sais, oh bon sang… »
Elle le regarda, pas en colère ou agacée du tout, simplement intriguée. « Mais, Harry…Qu'est-ce que c'est ? »
Il arrêta de s'enferrer dans son monologue. « Ce sont des serres-livres » dit-il doucement. Elle eut soudain l'air d'avoir reçu une révélation.
« Oooooh ! Des serres-livres ! Bien sûr… »
« …parce que tu es Hermione Granger, et que tu lis beaucoup, et que tu as beaucoup de livres, et que c'est l'excuse la plus désolante pour un petit ami que le monde ai jamais vu et bien sûr tu vas me les balancer à la figure maintenant et bien sûr je le mérite alors j'aurais du m'y attendre… »
Mais comme Harry continuait sa diatribe, le rire d'Hermione le ramena finalement à la réalité et il s'arrêta, intrigué. Elle posa les serres-livres et alla vers lui, mettant ses bras autour de sa taille et le serrant fort contre elle. Il posa ses bras autour d'elle, hésitant. Elle leva les yeux vers lui.
« Est-ce ce que tu es Harry ? Mon petit ami ? » elle souriait.
« Bien, officieusement, je suppose. Cela ne peut pas être officiel encore, n'est-ce pas ? »
« Oui, oui. Mais si la manière dont Viktor et Cho se sont comportés à la fête d'avant Noël est une indication, peut-être que nous n'aurons pas à attendre beaucoup plus longtemps. »
Il regarda son visage lumineux. « Ce serait bien… » dit-il en se penchant pour l'embrasser. Elle pressait ses mains contre son dos, puis commença à caresser sa peau en faisant des cercles, envoyant des signaux à d'autres endroits de son corps… Il la repoussa abruptement avant qu'elle ne puisse détecter l'effet qu'elle avait sur lui. Aucun des deux ne portait beaucoup d'habits, ils étaient dans une pièce avec cinq lits, et il n'y avait pas autre âme qui vive dans la tour de Griffondor.
« Bien, nous ferions mieux de nous habiller et de descendre déjeuner. » dit-il d'une voix qui essayait d'être normale, bien qu'à ses propres oreilles, elle soit un peu étranglée. « Cela te dirait du faire du skate après ? ou de la luge ? »
Hermione alla à la fenêtre, de toute évidence oublieuse de la torture à laquelle elle l'avait soumis. « Cela me semble bien. Il y a de la neige fraîchement tombée, Et…Oh mon Dieu. » Sa voix avait diminué jusqu'à presque rien. « Ils sont… Ils sont ici, Harry. » chuchota-t-elle.
Harry se tourna pour la trouver regardant par la fenêtre vers les jardins avec un air de terreur sur le visage. Harry la rejoignit. Ce qu'il vit lui glaça le sang.
Traversant les pelouses près du lac et se dirigeant vers la forêt, il y avait sept énormes silhouettes. Chacune d'elle devait mesurer au moins vingt pieds de haut, une ou deux en mesuraient peut-être vingt-cinq. Elles portaient toutes des capes qui semblaient faites de multiples peaux d'animaux, au moins plusieurs centaines pour chaque cape. Mais ce n'étaient pas des peaux de petits animaux comme des lapins ou des renards. Les têtes avaient été laissées dessus, et Harry pouvait voir des cerfs, d'énormes ours, des lions de montagnes, des loups… Ils rentrèrent dans la forêt, et les arbres les avalèrent, car les sapins massifs étaient deux fois plus grands que les géants. Cela prit du temps. Même après que tous les géants soient rentrés dans la forêt, les cimes des arbres continuaient à bouger, comme si c'était un champ de blé, et des personnes de taille normale poussant les épis de blés de côté pour pouvoir marcher dedans. Il y avait d'énormes empreintes sur le chemin qu'ils avaient emprunté dans la neige sur leur route vers la forêt.
Harry déglutit, regardant le dernier des géants entrer dans la forêt et disparaître de sa vue. « Rappelle-moi » dit-il d'une voix tremblante à Hermione « de ne plus jamais retourner dans la forêt… »
Elle acquiesça, fixant encore l'endroit où le dernier géant avait disparu, et il se souvint à quel point elle avait été terrifiée quand la mère de Hagrid l'avait prise. Il lui posa la main sur l'épaule.
« Vas t'habiller pour le déjeuner. »
Elle acquiesça, encore hébétée, et partit, encore étourdie. Quand elle fut partie, Harry regarda encore par la fenêtre. Les arbres de la forêt bougeaient encore.
Les géants étaient arrivés à Poudlard.
* * * * *
Le petit déjeuner dans la grande salle fut festif, même avec le petit nombre de personnes qui étaient restées au château. Le complément habituel des douze sapins de Noël ornait l'espace immense, chacun décoré avec des ornements magiques différents : depuis les fées vivantes et les bulles enchantées, jusqu'aux petites cloches d'or et d'argent qui jouaient des chants de Noël en harmonies élaborées, comme un carillon miniature. Ils mangèrent et parlèrent au son de ces mélodies tintantes. Dumbledore était en bout de table, souhaitant à chacun un joyeux Noël quand ils arrivèrent, passant autour de tous les mets fins qui ne figuraient habituellement pas à la table des petits déjeuners de Poudlard. Harry essaya un délicieux croissant fourré à la framboise et Hermione se servit d'un peu de gravlax et de crème fraîche aigre, avec des brins fins d'aneth, du caviar et des petits toasts ronds avec des oeufs durs.
Roger Davies était quelque peu détendu…Il ne portait même pas son badge de préfet en chef. Hannah et Ernie se regardaient furtivement, souriant et rougissant. Harry n'avait pas besoin de se demander ce qui s'était passé dans la maison Pouffsouffle la nuit dernière…Puis il réalisa qu'il n'y avait aucun élève de Serpentard. Typique, pensa-t-il. Personne à Serpentard ne rêverait de servir les elfes de maison le Boxing Day. Mais par ailleurs… Presque personne d'autre n'était resté à l'école pour participer au Boxing Day.
Après le petit déjeuner, Harry et Hermione se levèrent en même temps que Dumbledore et essayèrent de le suivre discrètement dans le couloir. Il s'arrêta soudain, et ils lui rentrèrent dedans. Dumbledore se tourna, souriant comme ils se relevaient, et dit « Devrions nous aller parler dans mon bureau ? » Ils acquiescèrent et les trois continuèrent à monter vers son bureau. A la gargouille qui gardait l'entrée de son bureau, Dumbledore dit « Fizzing Whizzbees ! ». Le mur s'ouvrit, et Harry vit le maintenant familier escalier qui conduisait à la pièce ronde où tous les directeurs de Poudlard avaient tenu leur fonction. Dumbledore s'assit derrière son bureau et fit signe à Harry et Hermione de faire de même sur les chaises devant.
« Bon, je crois que je sais à quel sujet c'est, mais pourquoi je ne vous laisserai pas le dire ? »
Harry prit une grande respiration. « Ce sont les géants, sir… »
Dumbledore n'eut pas l'air perturbé. « Oui ? » dit-il, toujours souriant.
« Oui, bien… nous les avons vu aller dans la forêt ce matin. Sept. Et nous avons aussi rencontré la mère de Hagrid. » Il jeta un regard de côté à Hermione. Il se demanda si son gravlax n'allait pas remonter.
« Et vous vous faites du souci. » dit Dumbledore. Ce n'était pas une question.
« Hé bien oui. Je veux dire… que vont-ils manger ? Resteront-ils dans la forêt ? Et les créatures magiques qui y vivent, les centaures, les licornes, seront-ils en danger ? »
Dumbledore sourit et dit gentiment « Non, non Harry. Pas de souci. J'ai rencontré Fridwulfa hier encore, jolie n'est-ce pas ? Et elle m'a assuré que ses amis étaient assez bien élevés. Quand ils étaient en Europe de l'Est, aucun d'eux n'a mangé un seul humain, et ils ont amené beaucoup de nourriture avec eux. Les élèves ici seront parfaitement en sécurité. »
« Bien, justement, au niveau de la sécurité ? Je veux dire, nous les avons vu entrer dans la forêt. Ils y a d'énormes empreintes dans la neige dehors ! Et si Hannah, Ernie ou Roger les voyaient ? Et si un des professeurs décidait d'en référer au conseil d'administration ? »
« Toute l'équipe est au courant. Tout le monde n'est pas content, mais ils le savent tous. Et Serdaigle et Pouffsouffle n'ont pas de fenêtre donnant sur la forêt, contrairement à Griffondor. Et j'ai fait effacer les empreintes à Hagrid ce matin. » Dumbledore arrêta de sourire, il avait l'air très grave en fait. « Nous avons besoin des géants en tant qu'alliés, Harry. Pas comme ennemis. Il y a une expression, 'l'ennemi de mon ennemi est mon ami'. Tu la connais ? »
« Je crois, oui. »
« Bien, nous avons besoin de rassembler le plus d'ennemis possible de Voldemort de notre côté. Poudlard est un endroit très sûr, Harry, cependant… tu as été téléporté ailleurs avec un portauloin et tu as failli mourir. Et Cédric a été tué. »
A la mention de Cédric, Harry baissa la tête. Il ne pouvait soudain plus regarder Dumbledore, même s'il savait qu'il ne le blâmait pas.
« Les géants sont un autre moyen de défense que nous aurons à l'école maintenant. Je ne sais pas si nous en aurons besoin. Je ne sais pas si Voldemort ou les Mangemorts vont frapper bientôt… Les choses ont été étonnamment calmes depuis l'été dernier, cependant… » Et il regarda Hermione, qui avait les yeux grand ouverts maintenant. « …Hermione a été enlevée en Bulgarie. Il n'y a eu depuis que deux ou trois rapports d'activité des Mangemorts. » Près des Weasley, pensa Harry. Mais il ne voulait pas le dire avec Hermione dans la pièce. Elle aurait eu peur pour Ron qui était rentré chez lui pour Noël, même si ses frères aînés étaient aussi là-bas.
Dumbledore continua. « C'est possible que quelque chose se produise bientôt… »
Ce soir, pensa Harry. Mais une fois encore, il ne pouvait pas dire à voix haute qu'il le savait déjà. Dumbledore aurait pu regretter de lui avoir donné la cape d'invisibilité de son père, si cela n'avait pas déjà été le cas. Il acquiesça simplement à ce que disait Dumbledore. Et puis il réalisa… qu'il n'en avait même pas parlé à Hermione, ni de Malfoy et Ginny. (Bien qu'elle ait dit qu'elle savait qui Ginny avait prévu de rencontrer cette nuit-là….en assumant qu'elle avait raison.)
« Pour finir, Harry, essaye de ne pas être trop alarmé par les géants. Je compte m'assurer qu'ils seront assez heureux et bien installés ici, ainsi que m'assurer que les autres habitants de la forêt pourront continuer à vivre comme d'habitude. Y avait-il autre chose ? »
« Non, sir »
« Bien. Maintenant, qui veut aller faire de la luge ? » Ses yeux scintillaient à nouveau et Harry et Hermione durent sourire. MacGonagall était une bonne responsable de maison, pensait Harry, et en tant que directrice adjointe, ce serait probablement elle qui gèrerait les affaires un jour. Mais maintenant, il était content que ce soit Dumbledore le directeur. Il ne pouvait imaginer MacGonagall utiliser des noms de bonbon comme mot de passe pour son bureau, ou faire de la luge avec les autres élèves en hiver.
Ils passèrent une journée agréable, s'ébattant joyeusement dehors. Hagrid se joignit à eux aussi. Harry et Hermione ne parlèrent pas des géants. Chaque fois que Harry remarquait que les arbres de la forêt remuaient d'une manière qui n'avait clairement rien à voir avec le vent, il retenait son souffle, souhaitant à moitié avoir pris son Eclair de Feu afin de pouvoir prendre Hermione dessus et de s'enfuir rapidement vers le château, au cas où un géant affamé émergerait des arbres. Après avoir mangé le petit déjeuner, ils sortirent à nouveau. Tant que Harry ne voyait pas les arbres bouger, il allait bien. Il y avait d'autres choses qui pouvaient le rendre nerveux cependant. Il fut extrêmement heureux de voir que Hagrid n'était pas intéressé par du patinage sur le lac…
Puis ce fut l'heure pour le dîner de Noël. Harry s'attendait toujours à un festin somptueux, et cette année ne fut pas une exception, même s'ils étaient peu nombreux. Roger avait demandé à Dumbledore la permission d'inviter Fleur et sa sœur Gabrielle du village. Une fois de plus, quand elle le vit, Fleur accomplit sa manœuvre avec les deux bisous sur chaque joue. Harry regarda Hermione. Elle souriait, sans plus. Bien pensa Harry. Elle a arrêté d'être jalouse de Fleur. Ou, réfléchit-il, elle a peut-être été rassurée par la déclaration de « petit ami » qu'il avait faite le matin.
En plus des dindes habituelles, des jambons, des multiples plats annexes et du pudding de Noël flambé, il y avait bien sûr des pétards de Noël à chaque place, et d'autres en plus éparpillés sur toute la table. Hermione et MacGonagall en ouvrirent un ensemble, et il en sortit un grand nombre de petites créatures qui ressemblaient à des petits lapins. Mais il s'avéra qu'ils étaient quelque peu dénués de substance, comme s'ils étaient fait des poussières et des bourres que l'on trouve sous les lits et les meubles. Il y avait aussi un chapeau avec un plumeau dessus. MacGonagall le mit sur sa tête, donnant à Hermione un de ses rares sourires, puis se tournant vers Dumbledore.
« Je suis parée pour demain, Albus, non ? »
Dumbledore, pour une fois, eut l'air d'essayer très fort de ne pas rire. Hermione toussait à cause des lapins de poussière, qui sautaient sur la table maintenant, causant malheureusement un petit nuage de poussière qui s'élevait dans les airs à chaque fois que l'un d'eux atterrissait. Un peu de nourriture virait au gris.
Hagrid tira un pétard avec la petite Gabrielle Delacour. Il en sortit un chapeau avec une tête de Magyar à pointe dessus. « Juste comme celui que tu as passé durant le tournoi, Harry ! » s'exclama–t-il joyeusement. Harry et Hermione lui sourirent. Le pétard contenait aussi des dragons miniatures qui bougeaient aussi, juste comme ceux sélectionnés pour le tournoi. Fleur eut un mouvement de recul, se souvenant peut-être de la première épreuve, mais sa sœur s'exclama de plaisir quand ils s'envolèrent alentour, autour des gobelets, des pichets d'eggnog [NDT : une boisson qui peut être bue chaude ou froide, faite d'œufs, de lait, de sucre, d'épices, et de Rhum], et qu'ils allumèrent le pudding à la prune. Il y avait plusieurs espèces différentes, incluant un norvégien à crète. « Comme Norbert… » Harry l'entendit dire doucement et tristement. Harry pouvait dire que Norbert manquait encore beaucoup à Hagrid. Malheureusement, ce n'était pas trop le moment d'aller faire un voyage à l'étranger pour rendre visite à un dragon.
Puis Dumbledore et Harry tirèrent ensemble un pétard, et ce qui en sortit était un chapeau avec un griffon d'or dessus, d'une envergure de deux bons pieds. « Ah, c'est juste ce qu'il me fallait ! » dit Dumbledore, le mettant en place sur sa tête à la place de son chapeau de sorcier habituel. De petits jouets en forme de serpent sortirent aussi de ce pétard. Harry les observa. Ils étaient comme les serpents en caoutchouc des boutiques de farces et attrapes des Moldus, sauf qu'ils bougeaient, sifflaient et s'enroulaient tous seuls autour de son doigt quand il en prenait. Mais bien sûr, pensa Harry, ceux-là ne sont pas fourchelang. Il écouta de longues minutes les sifflements qu'ils faisaient, et cela ne ressemblait qu'à des sifflements. Sandy était confuse. Elle parla beaucoup sous ses vêtements. Il lui siffla doucement qu'il lui expliquerait plus tard.
Puis finalement, Roger et Fleur partagèrent un pétard qui émit de petites colombes blanches, un voile de mariée et un chapeau haut de forme noir, à la grande consternation de Roger. Il vira au rouge, pendant que Fleur s'affairait à essayer le voile et à demander aux autres comment il lui allait . Elle enfonça le chapeau sur la tête de Roger si fort, qu'il dut se battre pour l'enlever, et quand il y arriva, il y avait une marque rouge révélatrice en travers de son front.
Après le dîner, ils jouèrent à des jeux, et Dumbledore conduisit les chants de Noël. Quand Harry et Hermione montèrent dans la tour Griffondor, il était assez tard. Harry avait prévu qu'il pourrait y avoir un problème pour se défaire d'elle, mais elle poussa un énorme bâillement, en disant. « Oh ! Cela va être une grosse journée demain ! Nous avons à préparer le petit déjeuner pour une centaine d'elfes de maison, et il n'y a que, voyons…, sept professeurs et cinq élèves qui sont restés. Douze d'entre nous. Mais MacGonagall et moi avons planifié ces choses, alors nous pensons que nous arriverons à garder les choses bien en main. Bien sûr, nous ne pouvons pas apparaître et disparaître des pièces comme les elfes de maison, mais… »
« Oh, ainsi, c'est ce que tu faisais avec MacGonagall. Tu préparais Boxing Day ! Mais… attends Hermione. Si personne ne peut transplaner dans Poudlard, comment cela se fait que les elfes puissent ? »
« Ce sont les gens qui ne peuvent pas transplaner dans l'école, Harry. Et de toutes façons, ce que les elfes font n'est pas classifié comme du transplanage par le ministère de la magie. C'est juste de cette façon qu'ils se déplacent, comme nous marchons ou courons. Et ils n'ont pas à apprendre à faire cela ou avoir un permis ou utiliser des baguettes ou quoique ce soit. Ils commencent à se déplacer comme cela dès qu'ils naissent. Cela doit rendre les nouveaux parents dingues, je pense. » Les nouveaux parents elfes. Les elfes ayant des bébés elfes. C'était quelque chose à quoi il n'avait jamais pensé avant.
« Bien, bon, bonne nuit Hermione. Joyeux Noël. ». Il l'embrassa sur le front. Mais elle se pendit à son cou comme il essayait de partir.
« Joyeux Noël Harry », dit-elle en se grandissant et en l'embrassant doucement sur la bouche, ouvrant ses lèvres l'instant d'une brève seconde angoissante, puis se retirant et embrassant son nez affectueusement. Elle le regarda, sembla soupirer un moment et monta les escaliers du dortoir des filles. Harry la regarda se retirer pendant un moment, fortement tenté de la suivre, mais il s'arrêta. Self-contrôle. Je dois avoir du self-contrôle…
Mais il dut continuer à se le répéter encore et encore jusqu'à ce qu'il se soit mis au lit et ait tiré ses couvertures jusqu'au menton.
Avant de fermer ses yeux, il dit à Sandy. « Dis moi que j'ai du self-contrôle, Sandy. »
« D'accord. Tu as du self-contrôle, Harry Potter. »
Mais il ne la croyait pas complètement. Puis il l'entendit siffler encore.
« Qu'est-ce que le self-contrôle, Harry Potter ? »
Harry soupira
« Bonne nuit Sandy. »
* * * * *
La mer s'écrasait violemment contre les rochers, envoyant des embruns à plusieurs centaines de pieds au-dessus de l'eau, souvent plus. Le vent était fort, comme si la tempête couvait, mais il n'y avait pas de nuage dans le ciel. Les rochers étaient dentelés et d'aspect dangereux, comme des couteaux géants immergés dans l'eau, pointes vers le haut. La falaise s'élevait, droite et escarpée, de craie blanche, sans vie sur la partie abrupte. Aucune vie ne pourrait supporter cette chaux, cette chaux corrosive, spécialement en combinaison avec le sel.
Douvres, pensa-t-il. Ils sont à Douvres.
Puis, au sommet…l'herbe, gelée, un fin tapis. De la mousse aussi, et des lichens s'accrochant aux rochers mouillés par la mer ici et là. Il y avait une odeur pénétrante de sel. La lune dominait le paysage, pas encore pleine, mais brillant cependant comme une balise, appelant tout au repos. Les étoiles semblaient trop brillantes et nombreuses pour être réelles. Des étoiles que les citadins ne voient jamais à cause des lumières de la ville. C'était un endroit magique, un bel endroit.
C'était un endroit maléfique.
Des silhouettes encagoulées, vêtues de capes, se tenaient vaguement en un cercle de peut-être vingt-cinq pieds de diamètre, à moins de dix pied du bout de la falaise. Elles ne parlaient pas. Certaines semblaient frissonner dans les froids embruns maritimes auxquels elles ne pouvaient se soustraire à cette distance du bord de la falaise, du bord du monde. Vers le centre du cercle se tenait leur chef, grand, maigre et silencieux. Seul lui ne trahissait aucune réaction à l'environnement, se dressant calme et inébranlable comme si c'était une nuit d'été. Peut-être qu'il ne pouvait plus sentir le froid, ou qu'il avait un sang si froid coulant dans ses veines que le vent cruel et vif était chaud en comparaison. Un gros serpent était enroulé à ses pieds, comme s'il le protégeait des blessures… bien que personne ne sache qui oserait tenter une telle chose. Certainement personne présent, pas s'il voulait voir une nouvelle aube…
Il se détourna de la mer. Il regardait, attendait quelqu'un. Ils apparurent comme cela dans l'air froid à une dizaine de yards du cercle attendant. Un homme tremblant avec une barbe bouclée et des cheveux qui avaient été noirs, mais qui étaient maintenant striés de blanc, était escorté par deux autres silhouettes masquées. Il ne pouvait pas bien marcher, il était traîné, ses pieds labourant le sol, laissant deux fines pistes derrière lui dans la mousse, les broussailles et le lichen. Une autre silhouette suivit. Il ne portait pas de cagoule sur sa tête, et il semblait être le seul avec leur chef à ne pas être affecté par le temps.
C'est ce qui arrive lorsque l'on a vécu pendant douze ans sous la forme d'un rat.
Il pointa une main d'argent, dirigeant l'escorte du prisonnier. Avec un ample geste, il tira une baguette de sa robe, la pointa vers le centre de cercle, et à son ordre silencieux, un morceau de terre s'éleva, comme un ancien autel de pierre, comme s'il avait été ici pour des temps immémoriaux. L'escorte souleva l'homme sur la pierre, et le poussa dessus, face contre terre, puis elle rejoignit ses camarades sur le périmètre.
L'homme sans cagoule se tenait au côté de son maître. Celui-ci lui fit un signe de la tête, un signe d'approbation que le serviteur avait clairement convoité. Il flatta son maître, s'inclinant, embrassant pratiquement le bas de sa tunique.
« Karkaroff, mon Seigneur. »
Le maître s'éloigna du flagorneur comme s'il n'existait pas, allant vers la pierre en forme d'autel, surveillant sa proie, le survolant des yeux comme pour décider quel type de torture serait la plus exquisément douloureuse. La douleur la plus terrible. Oui, pour un tel couard… Il découvrirait ce qu'il y avait vraiment à craindre…
Il agita sa baguette presque négligemment, et des cordes en forme de serpent apparurent et lièrent les jambes et le torse du prisonnier à la pierre massive. Il alla se tenir près de la tête du prisonnier, le regardant de façon à ce qu'il le voit à l'envers.
« Karkaroff… » dit doucement le maître, sifflant presque le 'f', comme un serpent.
Le prisonnier avait ses yeux fermés, mais cela ne satisfaisait pas le maître. Avec un geste d'un doigt, les yeux du prisonnier furent forcés à rester ouverts, en fait, il ne pouvait plus les cligner et cette impossibilité, en quelques secondes, commença à le faire s'agiter violemment.
« Karkaroff », dit encore le maître, sa voix à la fois forte et basse, sifflant et grognant. « Pourquoi n'es-tu pas revenu à moi quand j'ai invoqué mes serviteurs en regagnant mon corps ? Pourquoi t'es-tu enfuit comme un petit lapin affolé ? »
Et soudain, il n'y avait plus d'homme sur la pierre, mais un petit lapin brun, confus et désorienté, frétillant du nez, les yeux encore incapables de se fermer. Un instant plus tard, l'homme reposait à nouveau sur la pierre, lié, comme s'il avait toujours été ainsi. Les silhouettes du cercle rirent en appréciant, et leur maître les regarda, satisfait de leur réaction.
Il a besoin d'un public.
« Tu aurais du savoir que tu ne pourrais pas te cacher de moi, pas tant que tu portes la Marque qui te dit à qui tu appartiens… »
Le prisonnier était secoué de spasmes, les larmes courant le long de ses tempes et de ses cheveux, les yeux exorbités par plusieurs minutes d'exposition à l'air froid de la nuit aux embruns. Il chuchota quelque chose, vacillant.
« Quoi ? As tu quelque chose à dire pour ta défense ? »
Le prisonnier acquiesça et essaya encore de parler. « Votre héritier » bégaya-t-il. « J'ai veillé à l'éducation de votre héritier… »
L'héritier.
Le maître eut un sourire narquois, comme si cela n'avait aucune conséquence.
« Il peut être mon héritier, ou non. Je dois encore déterminer cela. J'ai déjà commencé à le trouver utile, cependant, et j'espère que bientôt, il nous rejoindra. Mais si tu crois que cela va te ramener dans mes bonnes grâces… Tu dois penser que je suis ministre de la magie. »
Il souriait toujours légèrement, et cette fois, les silhouettes autour du cercle eurent un rire plus contenu. Le maître marchait toujours autour de la pierre, sans se presser, comme s'il pensait qu'il avait tout le temps du monde… Ce qu'il avait.
« Cependant, je ne devrais pas être trop en colère, ma tête de mûle, parce que ce soir, tu vas m'être utile. En fait, extrêmement utile. Tu vois, un nouveau Mangemort est ici, qui va prendre ta place, et ton destin va largement lui démontrer ce qui arrive à qui n'obéit pas son maître. » Un autre mouvement du doigt, et les paupières du prisonnier purent à nouveau fonctionner, clignant quand c'était nécessaire, lubrifiant ses yeux. Mais c'était un petit confort. Il savait ce qui allait venir. Ou pensait qu'il savait. Le maître se déplaça vers les pieds du prisonnier, lui faisant face.
« Amenez-le à moi. » siffla-t-il doucement.
Une silhouette encagoulée en face du maître toucha la silhouette plus fine se tenant à son côté et la fit tressaillir. Hésitante au début, cette silhouette s'avança, en ce qui aurait pu être pris pour de grands pas confiants s'il n'avait pas tremblé autant. Le maître eut un geste de la main, un léger signe vers le bas, et la silhouette étroite se mit à genoux. Un autre geste insignifiant, et de son propre chef, la cagoule partit en arrière, révélant des cheveux blonds très clairs, une peau laiteuse et de yeux gris tempête reflétant la lune.
« Nous y voilà enfin…l'Enfant de la Lune. Voyez comme la couleur de ses cheveux est comme la lumière de la lune. » Il semblait à deux doigts de toucher ces cheveux clairs, mais ses longs doigts n'entrèrent pas en contact avec eux, se déplaçant simplement au-dessus de la tête nue, qui tremblait, frissonnant dans le froid, ses dents serrées pour ne pas faire de bruit.
« Toi ! » lui dit le maître. « Tu m'as été promis dès ton premier anniversaire, parce que je t'aurais tué sinon, mon futur ennemi. Dis moi maintenant pourquoi je ne devrais pas te tuer. »
Les yeux gris se levèrent vers le maître, puis redescendirent. « Je ne suis pas votre ennemi, mon Seigneur. » La voix ne tremblait pas. Elle n'était pas forte, mais calme et claire dans l'air froid.
« Pas mon ennemi ? Les signes le disent. La Prophétie le dit. Mais je t'ai épargné, j'ai autorisé tes parents à t'élever pour que tu me serves. J'ai attendu de voir ce que tu deviendrais. »
Une silhouette du périmètre du cercle retira sa cagoule, révélant une autre tête aux cheveux d'argent. « Je l'ai élevé pour qu'il soit votre loyal serviteur, mon Seigneur. »
Le maître alla vers celui qui parlait. « L'as tu élevé pour qu'il soit plus fidèle que toi ? » L'homme qui avait parlé baissa sa tête, silencieux.
Soudain, toujours agenouillé, le jeune parla, plus fort cette fois, avec une clarté qui tranchait avec le froid glacial et le bruit de la mer. « Je ne suis pas votre ennemi, mon Seigneur, parce que nous avons le même ennemi. »
Le maître fit encore un signe de sa main, insignifiant, et l'énorme serpent bougea et entoura la silhouette agenouillée. Il prit sa queue dans sa propre bouche, fermant le cercle.
« Nomme cet ennemi » le siffla le maître.
« POTTER. »
Le mot resta suspendu dans l'air calme, et même les vagues avaient semblé s'arrêter de se fracasser sur les rochers. Puis les silhouettes encagoulées commencèrent à murmurer les unes avec les autres, comme si un blasphème avait été prononcé.
L'ennemi de mon ennemi est mon ami.
D'un geste, le maître obtint à nouveau leur silence, et une fois encore, on n'entendit plus que le son de la mer. Il marcha autour de la silhouette agenouillée dans la boucle du serpent.
« Si Potter est ton ennemi, alors en vrai, nous sommes alliés » Il retourna encore à la pierre, plaçant sa longue et maigre main sur le pied du prisonnier, qui ferma ses yeux. Soudain, il sortit sa baguette et la pointa vers le jeune, aussi droit et digne qu'il pouvait l'être sur ses genoux, et il cria, « CRUCIO ! »
Le jeune homme pâle jeta ses bras hors de sa cape, convulsant, sa tête rejetée en arrière comme une douleur, plus profonde que toute douleur imaginable, le traversait, comme si du feu coulait dans toutes ses veines, comme si des lames brûlantes perçaient chaque pouce de sa peau, comme si sa peau était écorchée, enlevée couche par couche…
Mais il demeura agenouillé malgré la douleur, et ne cria pas, bien que des sons gutturaux s'échappaient de ses mâchoires fermées et que ses yeux soient fermés par la douleur, des larmes perlant doucement sous ses paupières, dessinant de pâles sillons sur son visage éclairé par la lune.
Le Maître abaissa sa baguette, et la douleur s'arrêta. Le jeune se blottit dans la boucle du serpent, sa tête sur ses genoux, reprenant son souffle, les yeux baissés.
« Maintenant », dit le maître d'une voix de soie. « Cela fait mal, n'est-ce pas ? »
Il leva son visage, encore en boule. Il n'était plus droit et fier. Il était brisé. « Oui, mon Seigneur. »
« Demande-moi de ne pas le refaire. » dit le maître, presque pétulant.
« S'il vous plait, ne le refaites pas, mon Seigneur » dit-il immédiatement, en haletant.
Le maître sourit. « L'obéissance est si importante. Je ne peux avoir autre chose qu'une obéissance absolue. Vous voyez devant vous un Mangemort exemplaire. » dit-il aux autres silhouettes masquées. « Tout ce qui lui manque est… la Marque. Debout. » Le jeune homme se mit sur ses pieds, tremblant violemment. Ses jambes avaient l'air de pouvoir se dérober sous lui à n'importe quel moment. « Donnes-moi ton bras. » Le bras requis fut tendu, et le maître remonta la manche, montrant une peau blanche et pure.
« A qui appartiens-tu ? »
« A vous, mon Seigneur. »
Le maître plaça le bout de sa baguette dans le creux du coude du jeune homme, criant de sa terrible voix « MORSMORDRE ! »
Le jeune homme poussa un cri d'agonie comme il n'en avait pas eu quand il avait été torturé, s'écroulant à nouveau sur ses genoux et tenant son bras gauche dans sa main droite, pendant que le symbole d'un crâne et d'un serpent se brûlait dans sa chair.
Il n'y a rien comme l'odeur de la chair humaine brûlée.
Lentement, il leva sa tête vers son maître, son souffle haletant irrégulièrement, la peau de son avant-bras fumant faiblement. Il porterait cette cicatrice pour le restant de ses jours.
« Merci, mon Seigneur. »
Le maître rejeta sa tête en arrière dans ce qui pouvait passer pour un rire. Il se tourna vers l'homme sans capuche avec une main d'argent. « Tu pourrais apprendre une chose ou deux de celui-ci, Queudver. » Il se tourna à nouveau vers le jeune homme et lui commanda « Debout. ». Il se leva, ne tremblant plus, mais aussi calme que le maître. Le serpent lâcha sa queue, serpentant vers son maître, s'enroulant de lui-même près de l'autel de pierre.
« Maintenant, en tant que mon nouveau serviteur, tu vas m'aider avec le problème de notre ami ici » dit-il en désignant le prisonnier.
Les yeux gris brillèrent, croisant le regard terrifié du prisonnier. Le jeune eut un moment d'appréhension, puis le masque revint, une barrière, et il était à nouveau impénétrable.
« Dois-je le tuer, mon Seigneur ? »
« Non, non. Quand le moment viendra, ce sera mon très grand plaisir. Et une mort rapide n'est pas le type de récompense qu'il mérite. Non, tu vas avoir le privilège d'être le premier à lui faire subir une douleur qui lui fera regretter d'être en vie. Tu viens de la subir. Etait-ce ta première fois ? »
« Oui, mon Seigneur. »
« L'ayant juste subit, tu devrais avoir assez de douleur et de colère en toi pour le lancer, même si tu es si jeune. Rappelle-toi juste quelle agonie tu as vécu, comment chaque os de ton corps… »
« Mon Seigneur ? » Il y eut quelques gémissements parmi les autres silhouettes : il avait interrompu le maître. Le maître le regarda à travers la fente de ses yeux.
« Oui ? » siffla-t-il.
« Je connais quelque chose d'autre. »
Le maître le scruta avec intérêt. « Quelque chose d'autre ? Le sort de Cruciatus est dit impardonnable parce que c'est la pire douleur qui puisse être infligée à quelqu'un. Est-ce que possiblement moins de douleur soit approprié pour ce traître ? »
« C'est… d'un autre pays. Je crois qu'il serait tout aussi impardonnable si les autorités de ce pays le connaissaient, mais jusqu'à présent, il n'y a pas de lois le concernant. »
Le Seigneur des Ténèbres sourit. « Tu as piqué mon intérêt. Très bien. Je me sens généreux. Tu peux y aller. »
« Il doit être délié. » Maintenant Queudver agita sa tête.
« Mon Seigneur.. » commença-t-il, mais d'un geste de la main, le maître avait enlevé les liens qui retenaient le prisonnier à la pierre. Doucement, le prisonnier s'assit sur la pierre. Il ne semblait pas enclin à bouger plus que cela, cependant, comme il regardait avec appréhension le jeune homme qui allait lui causer tant de douleur.
La tête claire se tourna momentanément vers son père, qui acquiesça. Il se retourna vers le prisonnier, sortant sa baguette de sa cape et la pointant vers lui avec un bras tendu qui ne tremblait pas.
« HARA KIRI ! » cria-t-il, et c'était terrible d'entendre la haine dans cette jeune voix, récemment muée, trop haute encore pour être celle d'un homme, mais trop grave pour être celle d'un enfant. Le sort frappa le prisonnier, et il fut forcé de se mettre lui-même à genou. Il ne semblait cependant pas avoir encore mal. Il semblait réaliser un mime, ramassant un objet, traçant sa longueur invisible dans l'air…
Est-ce une dague que je vois devant moi ?
… puis prenant l'objet invisible et le déplaçant, le plongeant dans le bas gauche de son abdomen, râlant de douleur, puis le remontant vers le milieu. Le prisonnier abaissa son regard, et ce fut à ce moment là que le hurlement commença. Les cris étaient hauts et longs, et le prisonnier s'arrêtait à peine une seconde entre eux, se cramponnant désespérément à son estomac et continuant à crier si fort qu'il n'était plus possible d'entendre les vagues s'écraser par-dessus le crescendo assourdissant de sa douleur. Finalement, le prisonnier s'évanouit de douleur, et le maître se tourna vers le jeune et commença à taper de ses mains lentement, avec un sourire grave. Les autres silhouettes applaudirent aussi solennellement, comme la tête claire se tournait, regardant autour de lui, voyant leur approbation et leur respect. Quand les applaudissements eurent cessés, le maître lui dit. « Dis-moi, qu'a-t-il ressenti ? »
Le jeune homme regarda à nouveau brièvement son père et se tourna vers son nouveau maître. « Il a imaginé qu'il se plongeait une grande dague cérémoniale dans son abdomen et qu'il se l'ouvrait lui-même. Puis il a imaginé qu'il voyait ses propres entrailles se répandre sur ses cuisses…et il a ressenti toute la douleur comme si cela arrivait vraiment. »
Le maître fit un signe de la tête appréciatif. « L'illusion de l'automutilation, du suicide. Bien choisi. » Il se tourna vers les autres silhouettes. « Soyez témoins de la nouvelle génération ! Pendant quatorze années, aucun nouveau Mangemort ne m'a rejoint, mais maintenant nous allons être plus et augmenter notre pouvoir ! » Il pointa sa baguette dans les airs et cria « MORSMORDRE ! » une fois de plus, et cette fois, une explosion retentit, réveillant le prisonnier inconscient, qui se regardait, étonné de ne pas avoir saigné à mort à cause de ce que sa propre main avait fait. Puis en regardant le ciel, il vit l'immense crâne vert et le serpent, flottant au-dessus de sa tête. Il recommença à trembler.
Soudain, un lourd bruit de pas fut entendu. Une autre silhouette masquée courait vers le cercle, haletant « Mon Seigneur, mon Seigneur ». Quand elle fut dans le périmètre, il jeta en arrière sa capuche pour révéler qu'il était…
Le père du jeune.
Le jeune homme clair se tourna et regarda l'homme qu'il avait regardé comme son père, puis le nouvel arrivé. Les deux hommes étaient identiques.
Le maître regarda alternativement les deux hommes à travers la fente de ses yeux.
« Mon Seigneur » haleta le nouvel arrivant, pointant le père déjà dans le cercle. « Cet homme est un imposteur ! un espion ! »
« Non, mon Seigneur ! » dit l'homme qui avait été dans le cercle. « Il est l'imposteur ! »
Les deux hommes se fixaient, baguette à la main, quand soudain le maître leva sa baguette et la pointa vers l'homme qui était là depuis le début. « Nous allons voir ! » cria-t-il et tous les Mangesmorts convergèrent sur lui avec leurs baguettes sorties, oubliant le jeune et le prisonnier. Le nouvel arrivant saisit le prisonnier et le jeune et les éloigna de la pierre, vers la direction d'où il était venu. Mais Queudver les vit partir, et sa voix était portée par le vent.
« Maître ! »
Le Seigneur des Ténèbres se retourna. En moins d'une seconde, sa baguette était pointée vers la trio en fuite.
« AVADA KEDAVRA! »
« AAAAAAAAAAAAAAAH! » Harry criait continûment, tenant sa cicatrice, sa tête menaçant d'exploser de douleur.
Un flash de lumière verte était la seule chose visible au monde. C'était un flash vert hurlant. Le hurlement continua et continua et continua… C'était le son du monde s'effondrant sur lui-même et disparaissant.
* * * * *
