Harry Potter and the Psychic Serpent
Chapitre dix-neuf
Dans la tête de Severus Rogue
Harry et Hermione se tenaient encore sur leur réserve, regardant Lily Evans et Severus Rogue à seize ans. Un griffon et un serpent avait dit Sandy. Oh ! Le cerveau de Harry établit finalement le lien. Griffondor et Serpentard ! Bien sûr !
« Harry ? » dit soudain Hermione. « Pourquoi te frappes-tu le front ? »
« Oh ? Heu ? … pas de raison. Sans importance » répondit-il, embarrassé.
« Harry ? » dit encore Hermione, plus doucement cette fois, n'enlevant pas les yeux des deux qui étaient de l'autre côté de la pièce.
« Quoi ? »
« Pourquoi ne disent-ils rien ? Sur nous, je veux dire. »
Harry fronça les sourcils. « Hermione… ce sont des souvenirs. Nous ne sommes pas vraiment dans le passé. Ce n'est pas comme un remonteur de temps. »
La lumière de cette révélation la frappa, ses yeux s'élargirent. « Oh : C'est vrai ! Je suis si bête… »
Il tapota son bras. « Tu es bien trop dure avec toi-même. La première fois que j'étais dans la pensine, je m'attendais à ce que les gens me regardent aussi. Allez, nous sommes probablement les seuls élèves à Poudlard qui aient utilisé à la fois un remonteur de temps et une pensine. »
« Chut ! » dit Hermione. « Ils disent quelque chose. »
Lily se penchait sur le livre de potion, lisant. « Tu sais, Severus, tu ne m'as pas dit pourquoi tu voulais faire cette potion d'eutharsos, ou ce pour quoi c'était… »
Le jeune Severus Rogue paniqua soudain et lui prit le livre des mains, le mettant du côté du chaudron opposé à elle.
« Cela… Cela ne fait rien, n'est-ce pas ? » Sa voix tremblait. « Merci pour ton aide. Je l'aurais sabotée, vraisemblablement. » Rogue ? pensa Harry, en essayant de ne pas rire. « Où sont… tes amis ? »
« Ils…ne sont pas là, à faire des choses qu'ils ne veulent pas que je sache. » Elle soupira. « Les dernières années… » elle commença, puis le regarda, se secoua et revint à la potion. « En fait, si tu avais fait bouillir autre chose que les racines, tu l'aurais certainement sabotée. Mais tu ne m'as toujours pas laissée lire ce pour quoi elle était… »
Elle tendit le bras vers le livre fermé qu'il avait posé, comme il versait la potion dans un bécher, la filtrant à travers une étoffe comme Harry l'avait fait quand il avait préparé sa propre potion d'Eutharsos. Lily tournait encore les pages du livre, cherchant la bonne potion. Il nota pour la première fois qu'elle portait le badge d'argent des préfet. Pas Rogue.
Rogue fixa la concoction sombre et la but toute jusqu'au bout, juste comme Lily criait « Aha ! La voilà… »
Mais comme elle lisait, Rogue commença à prendre un air assez bizarre. Harry se souvint de la sensation de chaque partie de son corps s'endormant, puis se réveillant encore, et la clarté avec laquelle il pouvait voir après. Quand le jeune Rogue se secoua, et que ses yeux perdirent leur aspect vitreux, Harry put dire que la potion avait agi.
Lily fronçait les sourcils, une ligne verticale s'inscrivant entre ses sourcils. « Je ne comprends toujours pas pourquoi tu as besoin de… »
Mais Rogue avait mis ses mains sur ses épaules et l'avait faite tourner face à lui. Il avait l'air extrêmement déterminé, et ses yeux étaient enflammés.
« Lily » dit-il d'une voix ferme, plus du tout tremblante. « J'ai quelque chose à te dire. » Il la tira près de lui. Elle le regarda, une expression perplexe sur le visage.
« Je t'aime. » dit-il, et il baissa ses lèvres vers les siennes. Harry voulait détourner ses yeux, mais il était trop horrifié pour bouger. Lily semblait pétrifiée, immobile au début. Puis elle glissa ses mains autour de son cou, pendant qu'il la rapprochait d'elle et que leur baiser s'enflammait…
Harry ne put plus regarder. Il se tourna vers Hermione, le visage écœuré, s'attendant à voir la même expression sur le sien, mais elle était bouche bée.
« Wow » dit-elle dans un souffle. « Ca c'est un baiser. » Harry grimaça, fermant ses yeux.
« Hermione ! C'est ma mère ! et c'est Rogue ! »
« Je sais… » dit-elle, sa voix s'éteignant. Evidemment, le baiser n'était pas fini encore.
Ne pose pas de questions si tu ne veux pas de réponses. Oui, oui, pensa Harry. Cela me sert bien.
Harry se tourna vers eux. Ils semblaient près à terminer leur baiser. Soudain, Lily le repoussa et lui donna une claque sur le visage.
« Oui ! » cria joyeusement Harry. « Vas-y maman ! »
Hermione frappa son bras avec le dos de sa main. Harry tint son bras, prétendant que cela faisait mal, souriant. Il allait lui dire quelque chose, mais sa mère de seize ans parlait à nouveau.
« Comment oses-tu ! » cria-t-elle, s'éloignant de Rogue, bombant sa poitrine. Elle ramena ses cheveux en arrière avec ses mains, puis commença nerveusement à les enrouler. Elle ne le regardait pas. Il avait une expression de totale confusion sur son visage.
« Elle lui rendait son baiser » siffla Hermione indignée.
« Comment j'ose… » commença Rogue, confus.
« Comment oses-tu prendre cela… cette potion de courage et ensuite m'embrasser ! Est-ce ce dont un garçon a besoin pour me dire qu'il se soucie de moi et pour m'embrasser ? » Harry pensa 'Un garçon ? Parlait-elle peut-être de quelqu'un d'autre que Rogue ?'. « Cela me rend malade d'être traitée comme un cerveau désincarné, flottant ici et là, comme si je n'avais rien en dessous du cou. 'Demandes à Lily, elle connaît la réponse.' Je suis un être humain ! J'ai des sentiments et des besoins. Prendre une potion pour me parler est… insultant. Suis-je si épouvantable ? » lui demanda-t-elle. Franchement, pensa Harry, oui. Plus qu'un petit peu.
« Non, Lily, ce n'est pas cela. J'étais juste... juste tellement nerveux. Je voulais te dire cela depuis si longtemps… »
« Alors tu aurais du juste le dire ! Imbécile… » sa voix s'éteignit, comme si elle allait pleurer ? Il avança et passa ses bras autour d'elle. Elle accepta au début, appuyant sa tête contre son torse, puis le repoussa, essuyant ses yeux, adoptant une tenue plus rigoureuse.
« Tu me retrouveras sous les chênes à côté des serres dans quatre jours, ou aussi longtemps que cela prenne à cette potion pour perdre son effet. N'en prends plus ! Ensuite, si tu veux me dire que tu m'aimes et m'embrasser… bien, nous verrons ! Mais ne m'approche pas avant que les effets aient disparus ! » Ses yeux lançaient des éclairs, elle fit demi-tour et quitta la pièce en furie. Rogue la fixait, pensa Harry, avec une expression de malade d'amour sur son visage qui était opposée à ce qu'il savait de lui.
Harry regarda Hermione, qui lui souriait. « J'aime bien ta mère. » dit-elle.
« Hmmph » fut le seul commentaire de Harry. Il ne s'était pas attendu à ce que sa mère soit si…
« Je veux dire » continua Hermione, « Je comprends totalement ce dont elle parle ! » Sa voix se fit plus douce. « Viktor a été la première personne à me traiter comme si je n'étais pas un cerveau désincarné… »
« Hermione ! Je… nous… Je veux dire… »
« Chut, Harry. Ca va maintenant. Après tout, tu n'as pas eu besoin d'une potion de courage pour m'embrasser. »
Harry se souvint alors que la potion d'Eutharsos qu'il avait prise faisait encore effet le jour du match de Quidditch Griffondor-Serpentard. Etait-ce comme cela qu'il avait eu le courage d'embrasser Ginny ? Il regarda Hermione et décida qu'il ne mentionnerait pas sa propre expérience avec la même potion. Il n'avait pas envie de se faire encore broyer le pied.
Mais soudain, le donjon se dissolvait de la manière que ce que Harry avait déjà vu, dans la pensine de Dumblemore. On ne pouvait rien voir d'autre qu'un brouillard gris. Il pouvait voir son propre corps et deviner celui d'Hermione, à travers l'obscurité, mais seulement avec beaucoup de difficultés. Un tourbillon de ténèbres les engloba tous les deux.
Soudain, Harry sentit à nouveau un sol sous ses pieds. Hermione était à nouveau à ses côtés, comme s'ils n'avaient pas bougés. Ils étaient dehors. C'était un jour d'automne et ils se tenaient près des serres. Le paysage était différent de celui que Harry et Hermione connaissaient. Il y avait une allée de chênes conduisant de la roseraie jusqu'aux serres, les branches se courbant au-dessus et se rejoignant, formant un couloir, une canopée protectrice, un espace à la fois à l'intérieur et à l'extérieur. Les arbres étaient une cascade de couleurs, rouge et or, safran et vermillon. Le sol était couvert de glands et de feuilles brunes. Rogue était assis au pied d'un des chênes les plus proches des serres, dans l'ombre.
« C'est drôle » dit Harry « Ces arbres sont immenses. Pourquoi les ont-ils abattus ? »
« Je me souviens du professeur chourave disant qu'ils avaient des chênes ici, pour les ingrédients de potion, tu sais, les feuilles pour les potions de mémoire, les glands pour le thé afin d'aider les voyants à aiguiser leur œil intérieur, comme si de telles choses pouvaient aider, l'écorce et les racines pour différentes utilisations médicales, et la sève comme liant pour les potions. Mais elle a dit que les chênes avaient développé un champignon sur les racines, et qu'ils avaient dû être coupés. »
Harry avait l'air perplexe. « Tu fais manifestement plus attention en herbologie que moi. »
« Cela va sans dire. » dit elle en relevant ses sourcils. Elle est repartie, pensa-t-il.
Rogue avait l'air très nerveux. Clairement, l'effet de la potion avait disparu. Au bout de l'allée, ils pouvaient voir une silhouette élancée avec de longs cheveux avancer, la robe noire de Poudlard flottant derrière elle. Rogue la regardait approcher comme s'il était pétrifié. Quand elle arriva vers lui, il commença à se lever, mais elle s'assit sur le sol alors qu'il était à moitié debout, et il dut maladroitement replier ses grandes jambes sous lui. En fait, ces deux-là avaient l'air d'être les deux personnes les plus maladroites que Harry ait jamais vu. Il avait tendance à penser que sa mère se déplaçait comme une danseuse, gracieusement. En fait, elle se déplaçait plutôt comme un poulain qui n'avait qu'une vague idée de quoi faire avec autant de membres à la fois. Chaque mouvement semblait être pensé tellement en avance, qu'il semblait totalement inapproprié au moment où il était exécuté. C'était juste une jeune femme studieuse qui ne pensait pas beaucoup à son impression sur les autres. Il pouvait même voir un peu de la mâchoire de sa tante Pétunia, maintenant qu'il y regardait. Elle semblait moins chevaline sur sa mère, mais la ressemblance était là.
Cependant, Rogue pensait clairement que sa maladresse était attachante. Il la regardait avec une adoration visible, la mettant manifestement sur un tel piédestal que s'il n'y avait pas eu la potion, il n'aurait jamais fait ou dit quoique ce soit. Au moins, avec cela, la glace avait été quelque peu rompue… bien qu'il eut l'air de souhaiter avoir encore un peu de cette potion. Ses mains tremblaient visiblement.
Elle le regarda carrément et dit sans préambule ? « Alors Severus ? »
Il leva ses yeux vers les mains que Lily avait sur ses genoux, et il en prit une, enlaçant ses longs doigts dans les siens, puis la regarda à nouveau dans les yeux. « Lily », commença-t-il, la voix prise. Il s'éclaircit la gorge, puis essaya de recommencer. C'est pénible, pensa Harry. « Lily », fit le second essai. « Je pensais vraiment ce que j'ai dit dans le donjon de potions. ».
Elle le regarda avec réprobation et secoua sa tête. « Essaye encore. ». Mais elle n'enleva pas sa main de celle de Rogue.
Il s'éclaircit encore la gorge. Harry commençait à être vraiment désolé pour lui. Pas étonnant que son père ait trouvé dur de s'approcher d'elle.
« Lily, » dit-il d'une voix plus forte et plus ferme, comme s'il s'était décidé à simplement se jeter à l'eau. « Je t'aime. ». Et il se pencha et l'embrasse légèrement sur les lèvres. Il se retira après le rapide baiser, examinant son visage, attendant de savoir s'il devrait essayer à nouveau.
Mais cette fois-ci, elle sourit, regarda leurs mains enlacées, puis à nouveau son visage. « Alors, était-ce donc si dur ? Je veux dire, sans potion ? » Il secoua sa tête, un léger sourire apparaissant sur ses lèvres. « Mais ce baiser, » continua-t-elle, « n'était pas vraiment comme celui de l'autre jour, n'est-ce pas ? ». Sa voix était plus basse, plus suggestive, ses yeux verts scintillaient.
A la fois Harry et Rogue ouvrirent grand leurs yeux comme elle se pencha vers lui, ouvrant clairement sa bouche.
Harry ferma ses yeux par réflexe, disant à Hermione « Dis-moi quand c'est fini. » A côté de lui, Hermione soupira, exaspérée.
« Oh, honnêtement, Harry. C'est comme aller voir un film avec mes petits cousins. 'Dis-moi quand les scènes à l'eau de rose sont finies' ». Harry la regarda à travers ses doigts.
« Cela te plaît ? »
« Bien » Elle semblait admettre cela à contrecœur. « Je suppose que je ne suis pas investie dans cela. Ce n'est pas ma mère que voilà. »
« Et ce n'est pas mon père. » lui rappela Harry. « Ce serait différent. »
Il osa les regarder à nouveau. Ils finissaient leur baiser. Merci mon Dieu, pensa Harry.
Rogue la regardait sérieusement à nouveau. « Il y a quelque chose d'autre dont je veux te parler Lily. Quelque chose que personne ne sait. En tous cas, aucun autre étudiant. Je veux que tu saches tout de moi. »
Sa mère semblait quelque peu appréhensive, comme si elle n'était pas sûre de toute la situation maintenant qu'il avait dit une telle chose. Elle ne dit rien, le regardant juste en attendant quelque chose, retenant tout jugement verbal, et ayant cependant l'air de la juger en même temps. Si elle m'avait élevée, réfléchit Harry, elle ne m'aurait rien laissé passer.
Rogue continua. « Je veux que tu saches la vérité, sur pourquoi j'évite de me mettre au soleil ou de manger de l'ail, et sur cette potion que Madame Pomfresh me donne… »
Lily eut un petit mouvement de recul, le pointant du doigt. « Sirius avait raison ! » Elle avait l'air tout autant alarmée que vindicative.
« Quoi ? »
« Bien, éviter le soleil, l'ail et aller voir Madame Pomfresh pour de la potion régulièrement… Sirius l'avait vu, mais je n'avais pas voulu ! James pensait que j'étais folle, mais… tu es un vampire ! Oh mon Dieu, je t'ai laissé m'embrasser… »
La mâchoire de Rogue dégringola. « Est-ce ce que… » Il avait l'air tout aussi triste qu'en colère. « Non, Lily. Je ne suis pas un bon-sang de vampire. Désolé pour le jeu de mot. J'ai la porphyria. »
Elle eut l'air perplexe. « La porphyria ? »
« C'est une maladie du foie. Je prends de la potion de Porphyrius, faite principalement d'asplénium, et d'amaranthus. Il y a aussi une crème locale que je mets pour accroître le temps où je peux rester au soleil. La porphyria est un peu comme l'hépatite, mais c'est héréditaire. On ne la trouve habituellement pas dans les lignées de sorciers, mais j'ai un arrière-arrière-grand-père moldu, ou quelque chose comme cela qui l'avait. Quelques uns des symptômes sont la photophobie… »
« Oh » dit-elle, « la sensibilité au soleil. »
« Oui. Et la sensibilité aux bulbes d'alium, et à tous les bulbes de type alium (oignon, ail…) »
« Et comme c'est une maladie du foie, elle affecte ton sang »
« Oui. Ainsi, il fut un temps où l'on pensait que les gens qui avaient la porphyria avait besoin du sang des autres gens. D'où toute l'idée que les gens qui en souffraient étaient des vampires. »
Elle eut l'air confuse à nouveau. « Mais… Il existe de vrais vampires, n'est-ce pas ? »
« Oh oui, ils ne peuvent pas du tout aller au soleil. Et j'ai un reflet, bien que je ne m'en soucie guère… Mais ils boivent vraiment du sang. Pas les gens atteints de porphyria, bien qu'on pensait qu'ils le faisaient… que nous le faisions… pendant des siècles. Et les vampires sont seulement repoussés par l'ail. J'ai une réaction allergique à tout ce qui est du type alium. Habituellement, pour moi, le pire est avec l'ail éléphant et l'échalote… mais cela ne me tue certainement pas. Pas plus que le soleil. Dans ce cas là, je m'essouffle et prends un teint assez jaunâtre et des cloques si je suis trop au soleil. Je ne peux pas traiter les nutriments avec son aide, comme la plupart des gens à la peau claire, qui sont clairs pour mieux absorber la lumière du soleil. Le soleil et les bulbes d'alium me rendent juste assez malade, ce que je suis de toutes façons. C'est une maladie chronique et incurable. Autant chez les moldus que chez les sorciers. Elle peut être traitée, gérée, mais il n'y a pas de guérison possible, et si j'ai des enfants, il y a beaucoup de chance qu'ils en héritent. »
Lily le regarda silencieusement, avec pitié. Rogue le vit, et Harry reconnut Rogue tel qu'il le connaissait depuis le premier jour : en colère. « Ne me regarde pas ainsi, Lily. Ne me prends pas en pitié. Ce n'est pas pour cela que je te l'ai dit. J'ai juste pensé que tu devrais savoir. »
« Oh, Severus » dit-elle et passant son bras dans le sien, appuyant sa tête contre son épaule. Il la regarda, souriant un peu mais incertain. Peut-être qu'il a peur qu'elle se sente juste désolé pour lui maintenant, pensa Harry. Mais il sembla oublier tout cela comme elle bougeait pour l'embrasser à nouveau…
Harry se tourna vers Hermione, pour regarder ailleurs. « As-tu déjà entendu parler de la porphyria ? » lui demanda-t-il. Il aurait du savoir à quoi s'attendre.
« Oh, oui. Certains pensent que George III l'avait. Tu connais 'La folie du roi George'. Et plein de monde suspecte Vlad l'Empaleur de l'avoir eu aussi, tu sais, Vlad le terrible, en Roumanie. Il a été en quelque sorte à la base du Dracula de Bram Stoker. »
« Je ne le savais pas. »
« Bien sûr, Stoker a eut plein de contacts avec de vrais vampires, mais il ne pouvait rien mettre dans le livre qui soit trop proche de lui. C'était un chasseur de vampire, tu sais. Un sorcier vraiment puissant, qui en a tué des tas. Evidemment, il voulait que plus de moldus sachent quoi faire, aussi, afin de rendre son travail plus facile. Alors il a écrit son livre comme une sorte de manuel d'instructions, déguisé en divertissement. Il a enseigné la défense contre les forces du mal à Poudlard pendant un moment. Je l'ai lu dans … »
« L'histoire de Poudlard. Je n'en savais rien. As-tu appris ce livre par cœur ? »
Elle rit. « Pas encore. Mais j'y travaille. »
Il sourit, secouant la tête. Puis quelque chose le frappa. « Tu as mentionné la folie… »
Hermione prit un air sérieux. « Oui. Vers la fin de la vie, cela cause la folie. Démence. Plus tôt, cependant, les gens atteints de porphyria ont tendance à être plutôt hargneux, tu sais…très réactifs. »
Harry grimaça. « Cela explique beaucoup de choses. »
« En fait, » dit-elle, « cela explique aussi pourquoi Lupin nous a donné cet essai sur les vampires après que Rogue nous ait donné celui sur les loups garous, en troisième année. Il a pensé évidemment que Rogue était un vampire pendant toutes ces années, et voulait que nous le découvrions, comme j'ai découvert que Lupin était un loup garou après que j'ai fait l'essai dessus. Excepté que cela ne s'est jamais produit car je savais que Rogue n'était pas un vampire puisque j'avais vu son reflet. Tu sais, dans les béchers et autres du donjon de potions. Cela n'aurait pas été le cas s'il s'agissait d'un vrai vampire… »
Puis le monde autour d'eux sembla s'évaporer encore dans cette fumée grisâtre, et quand il se reforma, ils étaient dans la grande salle.
« Combien de temps cela t'as-t-il pris pour t'habituer à cela ? » lui demanda Hermione, se tenant la tête comme si elle lui faisait mal.
Il déglutit, regardant l'environnement familier. « Je ne suis pas sûr d'y être encore habitué. »
Hermione était encore sur sa lancée du vampire. « Harry, crois-tu que le premier vampire était quelqu'un atteint de porphyria qui a été ensorcelé ? Disons, il y a trois mille ans ou quelque chose comme cela, un sorcier a eu une dispute avec quelqu'un qui avait la porphyria, l'a ensorcelé, et le premier vampire était né… ? »
Harry haussa les épaules. « Ton idée n'est pas mauvaise. Pourquoi crois-tu que nous sommes ici ? » Il regarda autour l'espace immense. Le plafond était d'un bleu saphir profond, avec un croissant de lune visible parmi une foule d'étoiles. Les tables étaient toutes occupées. Cela avait l'air d'être le repas du soir. Ils allèrent instinctivement à la table des Griffondors. Mais les gens assis là semblaient parler du charabia. Harry vit sa mère, assise près d'une fille blonde qu'il ne connaissait pas, et puis il vit son père, en face d'elle. Et s'il n'avait pas les yeux de sa mère et sa coupe de cheveux, il se serait cru face à un miroir. James Potter, portant un badge de préfet sur sa robe noire de Poudlard, riait à quelque chose que lui disait un jeune Sirius Black, assis à côté de lui. Hermione regardait Sirius d'un air qui ne plaisait pas à Harry, comme quand elle avait regardé le jeune Severus Rogue. OK, se dit-il, elle t'a regardé aussi comme cela quand tu t'es coupé les cheveux. Cramponne-toi.
Assis de l'autre côté de son père se trouvait le jeune Remus Lupin. Harry nota que le dos de ses mains était assez poilu pour un garçon de seize ans, et qu'il avait plus de barbe que n'importe quel autre élève. Il se penchait sur son assiette, enfournant sa nourriture comme s'il craignait que quelqu'un la lui vole d'un moment à l'autre.
De l'autre côté de sa mère (Harry serra ses poings) se trouvait le jeune Peter Pettigrew. Harry fixa le garçon qui allait trahir ses parents et causer leur perte dans quelques courtes années. Il pensa pendant un moment : dans trois ans, ses parents se marieraient, dans quatre, il naîtrait, et juste une année après cela… il serait orphelin à cause du petit garçon peu sûr assis à côté de sa mère, qui la regardait du coin de l'œil. Elle était oublieuse de Peter, riant de quelque chose que sa copine lui avait dit.
« Pourquoi ne pouvons-nous pas les comprendre ? » demanda Harry à Hermione.
Elle haussa les épaules et alla à la table des Serpentards, où le jeune Severus Rogue mangeait, la tête baissée, ne parlant à personne autour de lui.
« Harry, on entend bien les Serpentards. Viens ici. »
Il alla vers l'endroit où elle se tenait. Les Serpentards avaient plusieurs conversations en cours.
« Et puis j'ai attrapé le souaffle et fait une feinte vers la gauche… » disait un garçon blond balourd à une jeune fille boutonneuse aux cheveux noirs et à la peau olive.
« Gars, combien de rebellions de Gobelins Binns va encore nous asséner ? » dit un garçon à la peau chocolat et aux cheveux crépus. « J'ai des problèmes de sommeil le soir, je dors tellement pendant ses cours… »
« Hé bien » dit le garçon au nez crochu à coté de lui, « Peut-être que tu surprendras une certaine personne se promenant alentours » sa voix baissa, « à la recherche de sang… »
Rogue leva la tête de son assiette à cela, fixant le garçon au nez crochu avec une intensité que Harry connaissait dans les cours de potions. Alors Harry réalisa que même les Serpentards pensaient qu'il était un vampire.
Soudain, Hermione parla. « Je sais Harry ! Ce sont les souvenirs de Rogue. Nous ne pouvons percevoir que les mêmes détails que lui. Bien, peut-être un peu mieux : nous sommes vraiment plus conscients de notre environnement que ce que nous pensons. Les choses importantes sont aisément accessibles à notre cerveau conscient, mais beaucoup de détails restent enregistrés dans le reste de notre cerveau, et ne nous pouvons normalement pas y accéder. »
Harry acquiesça. Cela avait du sens. Rogue avait été vaguement conscient de l'endroit où étaient assis les différents Griffondors, mais il n'avait pas été capable d'entendre leurs conversations. Puis Harry vit quelque chose du coin de l'œil. Il se tourna pour voir le jeune Sirius Black se diriger discrètement vers la table de Serpentard avec une coupe dans une main et quelque chose de vaguement sphérique et volumineux dans l'autre. Rogue devait en avoir eu une vague conscience… ou peut-être était-ce parce qu'il savait ce qui allait se produire après cela. Remus Lupin se penchait dans le dos de James Potter pour voir ce que Sirius faisait, un sourire sur le visage.
Quand Sirius atteignit la table des Serpentards, il tapa sur l'épaule de Rogue. Celui-ci se retourna, juste après que Sirius ait tendu le gobelet et l'objet rond au garçon assis à côté de Rogue, qui échangea le gobelet de Rogue avec celui que Sirius avait porté et plaça l'objet rond au milieu de l'assiette de Rogue. Même les Serpentards étaient de mèche.
« Quoi ? » aboya Rogue à Sirius, se détournant de son assiette.
« Quoi quoi ? » dit Sirius en essayant de ne pas rire. Rogue le foudroya, puis se retourna vers son dîner. Quand il vit la tête d'ail dans son assiette, il la repoussa d'un geste panique, la frappant contre son gobelet. Nerveusement, il prit ce dernier et but, mais le baissa presque immédiatement et recracha tout le contenu.
Du sang éclaboussa la nappe et sa robe, et les autres gens à côté de lui. « Berk.. » se plaignirent certaines filles de Serpentard. Rogue avait du sang sur ses dents et autour de sa bouche. Du sang. Sirius lui avait donné un gobelet de sang.
Il était de retour à la table Griffondor maintenant, riant avec Remus. Peter Pettigrew essayait de prendre part à la plaisanterie, riant aussi, mais il était largement ignoré par les autres garçons. James Potter regarda la table des Serpentards mal à l'aise. Lily avait l'air d'essayer très fort de ne pas courir vers Severus Rogue et de le réconforter… ou elle essayait très fort de ne pas lancer un sort à Sirius Black. Harry pouvait voir qu'elle était tiraillée, foudroyant Sirius du regard, et regardant Rogue avec une expression désespérée. Rogue regarda la table de Griffondor. Lily s'était tournée vers James pour entendre ce qu'il lui disait, puis James se tourna et croisa le regard de Rogue, fronçant les sourcils.
Harry et Hermione regardèrent MacGonagall attraper Sirius, parlant d'une retenue (Sirius avait l'air de penser que cela valait le coup), et Dumblemore alla à la table de Serpentard pour s'occuper de Rogue. Il mit sa main sur son épaule.
« Tout va bien Severus ? As-tu besoin de voir Madame Pomfresh ? » Il était évidemment au courant de la porphyria.
Rogue le regarda avec une expression impénétrable. Pas de la gratitude, pas du ressentiment d'être isolé… mais il secoua sa tête en disant « Non, Monsieur le Directeur. Je vais bien. »
Dumblemore acquiesça, ayant un regard aigu sur les autres Serpentards alentour. Tant pour être loyal à sa maison pensa Harry. Il n'aurait confiance en aucun Serpentard aussi longtemps qu'il le pourrait. Sauf que… Rogue était un Serpentard… Harry se sentait confus et tiraillé. Il n'était aussi pas particulièrement heureux du comportement de Sirius.
« Hé bien » dit Hermione, « C' était vraiment déplaisant. Je ne peux pas croire que Sirius … Ah ! ». Elle cria comme le monde s'évanouissait encore et qu'ils étaient entourés par le néant gris. Harry retint son souffle, se demandant où ils allaient se retrouver la prochaine fois.
Quand le brouillard s'éclaircit, Harry vit qu'ils se tenaient dans le couloir en dehors de la salle commune de Griffondor. La grosse dame en rose dormait dans son portrait, ronflant doucement. Lily et Rogue se tenaient devant elle, enlacés, sa tête sur son torse. Oh non, se dit Harry, se préparant à détourner ses yeux encore…
Puis il vit qu'ils étaient tous deux sensiblement plus vieux. Sa barbe et sa moustache n'étaient pas aussi clairsemées, et puis il vit l'insigne de préfète en chef sur sa robe. Ils doivent être en septième année maintenant, pensa-t-il. Elle leva la tête et l'embrassa légèrement sur la joue.
« Je…oh, Severus, la nuit dernière a été simplement… »
Harry vit à travers les hautes fenêtres du couloir que la lumière rosée de l'aube pointait sur le bord des nuages qui étaient maintenant visibles. Oh mon Dieu, pensa Harry. Ils ont passé la nuit ensemble…
Soudain, James Potter apparut de nulle part. Harry se tourna pour voir son père enlever sa cape d'invisibilité et se tenir avec sa baguette pointée vers Rogue, l'expression la plus furieuse que Harry ait jamais pu voir chez quelqu'un obscurcissant son visage.
« Enlève tes mains d'elle ». Sa mâchoire se resserra après qu'il eut parlé, respirant par le nez. Il portait l'insigne de préfet en chef sur sa robe.
« James ! Arrête cela ! Rentre ta baguette ! » lui intima sa mère.
« De grands exemples tes parents », commenta soudain Hermione. « Préfet et préfète en chef se promenant en cachette toute la nuit. »
Harry lui fit une grimace. « Tu peux parler. » fut tout ce qu'il dit. Elle haussa les épaules.
« J'ai une excuse. Toi et Ron m'avez corrompue. » Elle souriait maintenant. « Je plaisante Harry. Tu ne vois pas que c'est pour rire ? ». Mais Harry pensait au fait qu'elle avait mentionné Ron. Cela n'avait pas du être conscient, mais il semblait qu'ils avaient évité de dire son nom.
Lily avait sorti sa baguette de sa poche et la pointait maintenant sur James. C'était un sentiment surnaturel pour Harry de voir ses parents adolescents, se regardant furieusement avec leurs baguettes à la main. Comment diable s'était-ils mis ensemble se demanda-t-il. Il avait le sentiment que chacun pouvait causer de sérieux dommages à l'autre s'ils le voulaient vraiment.
Harry entendit un bruit de pas et se retourna pour voir Sirius, Remus Lupin et Peter Pettigrew apparaître au coin. Lupin avait l'air épuisé, boitant légèrement, s'appuyant sur Sirius. Pettigrew fermait la marche, l'air nerveux.
« Que se passe-t-il ? » voulut savoir Lily. « Où avez-vous passé la nuit vous quatre ? »
James était incrédule. « Quoi ? Tu es celle qui nous demande cela ? Quand c'est évident que vous deux… »
« Mais vous faites cela tout le temps ! Et jamais… jamais vous ne m'en avez parlé… » Son visage commença à se
rider, et elle avala luttant maintenant pour garder son sang-froid. « Je pensais que nous étions amis. » dit-elle doucement, semblant s'adresser à James en particulier. Il se tortilla, regarda ses amis, puis de nouveau elle.
« Je ne peux pas te le dire Lily. Crois-moi, tu ne voudrais pas savoir… »
Sirius avait l'air provoquant « De toutes façons, ne devrait-il pas retourner dans son cercueil ? » ricana-t-il à l'adresse de Rogue ? « Le soleil se lève. »
Rogue s'avança et se saisit de Sirius, le poussa contre le mur de pierre, son visage à quelques centimètres de celui de l'autre garçon aux cheveux noirs. « Je suis fatigué de toi, Black. » siffla-t-il doucement. « Surveille tes arrières. ». Puis il se secoua et recula d'un pas, encore en colère. Il alla vers Lily, mit ses bras autour d'elle et l'embrassa bruyamment, puis foudroya les autres du regard et s'éloigna à grands pas. Comme il le faisait, Harry et Hermione furent une fois de plus enveloppés du brouillard gris…
… seulement pour se retrouver dehors, la nuit, près du saule cogneur. « Oh, Harry », souffla Hermione. « Est-ce que cela va être ce que je pense ? »
Harry déglutit et acquiesça. « Je crois . »
Il aurait souhaité savoir ce qui s'était passé d'autre dans le couloir, après que Rogue soit parti. Est-ce que son père et sa mère s'étaient battus en duel ? Il pensa un moment qu'il pourrait le demander à Sirius, mais il réalisa que non, il ne pourrait pas le faire.
Il regarda le ciel. La Lune ne s'était pas encore levée. Où était Rogue ? Comment pouvaient-ils être ici s'il n'y était pas ? Puis Harry le localisa. Il se cachait dans un massif de buissons, juste hors d'atteinte du fléau des branches sauvages de l'arbre. Harry regarda vers le château. Ils arrivaient, les quatre, Lupin avait déjà l'air assez sauvage, plus poilu que d'habitude, une lueur rouge dans les yeux. Harry n'avait jamais vraiment vu un loup-garou se transformer avant. Il n'y avait pas porté attention en revenant de la cabane hurlante en troisième année. Il avait simplement essayé de s'enfuir avant que Lupin n'ait pu le blesser lui, Ron ou Hermione.
Mais maintenant, il pouvait regarder en toute sécurité, sachant qu'il n'y avait pour lui aucun risque d'être blessé. Les quatre arrivèrent au saule cogneur, et son père trouva un long bâton pour presser le nœud de la racine qui empêchait les branches de bouger. Harry leva ses yeux vers le ciel nocturne. La Lune se levait. Lupin avait l'air de pire en pire. Il plongea dans le tunnel sous les branches, suivi par Pettigrew. Dans le tunnel, Harry put entendre Lupin commencer à hurler, probablement à cause des progrès de la métamorphose. Rogue bondit de sa cachette.
« Alors ! on se balade à Pré-au-lard au milieu de la nuit ! Un gang incluant rien de moins que notre préfet en chef ! Qu'allez vous donc faire ? Juste un casse ? Ou un peu de vandalisme ? » Rogue avait un regard accusateur pour Sirius et James, qui avait l'air paniqué.
Sirius lui sourit. Harry pensa que c'était le sourire le plus hypocrite qu'il avait jamais vu. C'était un côté très différent de son parrain. « Non, en fait,… bien, tu peux aller voir de toi même Rogue. Va simplement voir… »
Sirius s'avança vers l'entrée et Rogue fit de même. Le souffle de James semblait irrégulier. Rogue sortit sa baguette et entra, s'approchant de l'arbre avec précaution. Il s'accroupit, passant sa tête dans le tunnel, puis commença à s'avancer à quatre pattes comme les autres l'avaient fait.
Harry entendit un grognement sourd, un grondement qui lui fit se dresser les cheveux sur la tête. Hermione se saisit de sa main et la serra. Elle tenait ses yeux complètement fermés. Ils savaient que Rogue et les autres s'en tireraient, mais cependant, être à cet endroit à ce moment était incroyablement éprouvant pour les nerfs, et Harry se sentit comme s'il ne pourrait plus jamais être sûr de rien.
Harry entendit le grognement s'accroître, et puis soudain, son père jaillit et attrapa Rogue par le pied. Rogue cogna son menton sur une racine comme James le tirait du tunnel, puis son père frappa le nœud de sa baguette, laissant à nouveau les branches fouetter. Lui et Rogue furent tous deux frappés par le saule cogneur. Rogue avait une balafre sur son front, et son nez saignait. James avait une bosse sur sa tempe. Le terrible grognement était maintenant très fort, et Harry et Hermione virent ce qui semblait être un énorme loup, forçant pour sortir du tunnel, prisonnier des branches en travers de l'entrée et des autres qui faisaient leur folle danse macabre. Le loup avait les yeux rouges et salivait. Quand il le regarda, Harry put sentir son cœur battre très fort dans ses oreilles. Il pensa qu'il était probablement plus terrifié que quand il avait fait face à Voldemort. Il y avait juste quelque chose sur la possibilité d'être lacéré par un animal sauvage… même si, techniquement, il n'y avait aucune chance que cela arrive.
Rogue était plié sur le sol, tenant sa jambe, du sang coulant de son œil gauche, qu'il tenait fermé. Son œil droit tournait à cause de la douleur. « Bon sang Potter, tu m'as cassé la cheville ! »
James rampait encore sur le sol, essayant de se mettre hors d'atteinte de l'arbre avant de se relever. « Cassé ta cheville ? Sauvé ta vie, je dirais plutôt ! »
Les deux se fixaient. Le grognement continua.
« Et pour eux ? » demanda soudain Rogue à James, toujours agressif. James avait l'air nerveux, comme s'il avait peur de trop en dire. »
« Ils iront bien. Ils sont habitués. »
« Habitués à être mordus par un loup garou ? »
« Non, crétin ! » James se tenait debout maintenant, tendant ses bras. « Regarde-moi. La Lune est levée, et je ne suis pas un loup garou, non ? »
Rogue regarda suspicieusement l'animal grognant et furieux, essayant encore de sortir du tunnel. « Mais comment… »
« Ne peux-tu pas te contenter d'être heureux d'être en vie ? Ecoute : nous avons tous deux besoin d'aller à l'infirmerie, et tu ne peux probablement pas marcher sans mon aide. Viens. » dit-il, tendant une main à Rogue, qui le regarda avec une haine claire sur son visage, qui était éminemment familière à Harry. C'était l'expression qu'il avait vu sur le visage de Rogue le premier jour de potions, quand il était en première année, ressemblant trait pour trait au garçon qui lui avait sauvé la vie.
Finalement, à contrecœur, Rogue prit sa main, et grogna en se levant. James mit le bras de Rogue sur ses épaules, et le sien autour de sa taille. Il devait sauter sur son pied droit, tenant son genou plié pour éviter de faire porter son poids sur la cheville cassée, qui était l'endroit où James l'avait saisi pour le tirer du tunnel avant que Lupin ne puisse l'attraper.
Harry se sentit finalement prêt au tourbillon gris quand il apparut cette fois. Quand il s'éclaircit, lui et Hermione étaient dans l'aile de l'hôpital. Le soleil brillait par les fenêtres. Rogue et son père étaient les deux seuls patients, son père encore endormi, Rogue jouait avec les bandages sur son front, se tournant pour regarder l'autre garçon dans l'autre lit. La porte de l'infirmerie s'ouvrit et Lily entra, courant vers le lit de Rogue, l'air affolée.
« Oh ! Ce matin, MacGonagall a dit…Oh, Severus, comment vas-tu ? » Elle prit sa main, regardant son visage bandé, puis sa cheville, portant encore un bandage pour protéger la crème pour les os qui le guérirait bientôt.
Il lui fit un signe de la tête, ayant l'air d'avoir une boule dans la gorge.
« Qu'était-ce ? Tu as dit…Tu as dit que tu découvrais pour moi ce qu'ils faisaient. L'as-tu fait ? »
Il acquiesça encore, puis dit calmement. « Ils ont couvert Lupin. C'est un loup garou. »
Elle eut l'air choquée. « Un loup garou ? » dit-elle, d'une voix presque inaudible. « Mais comment… n'étaient-ils pas en danger eux-mêmes ? »
« Je ne sais pas comment ils évitent de se faire attaquer. Mais Black allait laisser ce … allait le laisser me tuer, jusqu'à ce que Potter… »
Elle se tourna vers le lit de James. « Oui ? »
Il grimaça, semblant ne vouloir donner à James aucun crédit pour avoir fait quoique ce soit de bien. Il déglutit. « Jusqu'à ce que Potter me sorte de là. »
Elle se tourna à nouveau pour regarder James, qui était maintenant réveillé et la regardait. Il semblait très calme.
« Bonjour Lily . » dit-il simplement. Elle le regarda comme si elle le voyait pour la première fois.
« Tu…Tu.. » s'étrangla-t-elle. « Tu as sauvé la vie de Severus. »
Il eut l'air embarrassé. « Oui, bien…S'il était mort, cela t'aurait rendue triste. » dit-il avec douceur. Il la regardait dans les yeux sérieusement, avec une expression qui était sans erreur possible pleine d'amour. Lily retint son souffle, la reconnaissant, et en eut l'air terrifiée en même temps. Son expression d'amour fut remplacée par une de misère, comme il ferma ses yeux et se tourna sur le côté, pour ne plus les voir.
Rogue avait vu le regard qu'ils s'étaient échangé, et il était évidemment dérangé. Il se sentait chassé, menacé. Lily se pencha et l'embrassa sur la joue.
« Repose-toi. Je reviendrai plus tard. » Il acquiesça silencieusement. Elle se tourna encore vers le lit de James et mit sa main sur son épaule. Cela avait soudain l'air d'un contact très intime, bien plus que lorsqu'elle avait embrassé Rogue. « Je t'amènerai les notes de cours et tes devoirs, d'accord James ? »
Il se tourna vers elle, lui donnant à nouveau ce regard. « Merci Lily »
Elle eut l'air de frissonner sous son regard, mais ce fut seulement pour une seconde, et puis elle alla vers la porte, regardant par-dessus son épaule juste avant de partir.
Mais elle regarda James Potter, pas Severus Rogue.
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