Harry Potter and the Psychic Serpent
Ca y est, j'ai recu mon tome 5. pour ceux qui ne l'ont pas encore ou qui ne veulent pas s'attaquer à la VO, voici encore un peu de lecture à se mettre sous la dent. Bonne lecture et place au…
Chapitre vingt
Un contrat avec le mal
Harry regardait le jeune Rogue, allongé sur son lit d'hôpital, et son père, dans le lit d'à côté. S'il était mort, cela t'aurai rendue triste, avait dit James à Lily. Et cependant, s'il avait laissé Rogue mourir, il aurait eu le champ libre. Il n'avait aucun moyen de savoir que Lily ne serait pas autant la petite amie de Rogue après l'accident qu'elle l'était avant. Au lieu de cela, elle semblait impressionnée qu'il ait sauvé la vie de son petit ami sans penser à une récompense… C'était ce qui avait tout changé, pensa Harry. C'était évident. Le visage de Rogue était misérable. Il regardait James Potter avec une haine qui glaça le sang de Harry. Son père était oublieux, allongé les yeux fermés, mais avec un léger petit sourire. Pensait-il à Lily ?
Harry se tourna pour parler à Hermione, mais le monde se changea à nouveau en un tourbillon de fumée grise. Harry sentait que cela devenait la routine, maintenant.
Ils étaient sur le terrain de Quidditch. C'était en pleine partie. Harry put voir aux couleurs des robes que c'était Griffondor contre Serpentard. Lui et Hermione se tenaient au pied des buts en or du camp de Serpentard. Il cherchait Rogue, scrutant dans la foule des gradins agitant des bannières pour Serpentard. Personne ne lui ressemblait.
« Le vois-tu ? » demanda-t-il à Hermione. Elle le cherchait aussi dans la foule.
« Non. Mais attends… si nous regardions, nous serions probablement dans les stands ? Peut-être qu'il joue. »
Ils examinèrent tous deux les poursuiveurs de Serpentard, filant sur leurs balais, essayant d'intercepter le souffle des poursuiveurs de Griffondor, parmi lesquels un garçon sérieux avec des cheveux noirs désordonnés et des lunettes qui semblait très familier…
« Le voilà ! » cria-t-elle triomphalement.
« Où ? » demanda Harry en tournant sa tête
« Regarde là haut. »
Harry frissonna, se souvenant quand elle avait dit cela dans la forêt, quand ils avaient rencontré la mère de Hagrid. Il pencha sa tête en arrière et découvrit que Rogue était le gardien de Serpentard. Voilà pourquoi ils se tenaient là. Il passait un mauvais quart d'heure. James Potter arrivait en volant sur le terrain avec le souaffle, et en l'affaire de quelques secondes, à ce qu'il semblait, il l'avait passé derrière Rogue, en plein l'anneau du milieu, faisant s'exclamer l'élève qui faisait les annonces « BUT ! et Griffondor marque ENCORE dix points, encore grâce à POTTER ! Cela fait Griffondor cent quarante, Ssssssserpentard ZERO ! »
Harry regardait son père avec ravissement. Il avait toujours souhaité le voir en action en tant que joueur de Quidditch. Il en avait tellement entendu parler. Et maintenant, il était là, volant sans effort, jetant le souaffle dans l'anneau avec une facilité qui démentait le travail que cela impliquait, sa robe rouge flottant derrière lui, la foule scandant « POTTER ! POTTER ! POTTER ! »
Harry pouvait voir que l'attrapeuse de Griffondor, une fille élancée avec les cheveux cendrés, marquait l'attrapeur de Serpentard, un petit garçon maigre et léger comme un fétu, avec les cheveux bruns coupés trop courts pour son front proéminent. Les deux attrapeurs n'avaient pas l'air d'avoir plus de treize ans, petits et agiles, mais celui de Serpentard en particulier avait un regard aigu sur le terrain. Rien ne pouvait lui échapper à ce qu'il semblait.
Harry le vit en premier. Le vif était près des poteaux de Griffondor, à même pas un pied du sol. Comme d'habitude quand il voyait un vif, sa main commençait à le démanger de l'attraper. Un rugissement s'éleva de la foule, et Harry regarda en haut. Son père avait encore marqué un but contre Rogue. L'attrapeur de Serpentard ne semblait pas être conscient de cela, d'autant moins qu'il avait maintenant vu le vif, et se concentrait clairement sur l'attraper en premier. Il ne savait pas que s'il l'attrapait, le match serait un nul. Le commentateur commença à donner le score. « C'EST GRIFFONDOR CENT-CINQUAN …OH ! ». Il n'avait pas sitôt commencé son annonce que son père avait encore marqué, et l'attrapeur de Serpentard, encore était encore oublieux, toujours sur son chemin vers le vif. La seconde d'après, il l'avait dans la main, l'air triomphant, volant devant les Serpentards qu'il s'attendait à voir l'acclamer, et ayant l'air assommé qu'il n'en fassent rien. Le commentateur donna le score final. « LA PARTIE EST FINIE ET GRIFFONDOR GAGNE, CENT-SOIXANTE A CENT-CINQUANTE ! GRIFFONDOR A GAGNE LA COUPE DE QUIDDITCH ! ».
Son père avait marqué deux fois entre le moment où l'attrapeur de Serpentard avait vu le vif, et celui où il l'avait attrapé ! Harry se retrouva lui-même souriant, devant se retenir très fort de ne pas hurler de joie, regardant son père atterrir avec le reste de l'équipe comme toute l'école, à ce qu'il semblait (à l'exception des Serpentards), convergeait vers l'équipe de Griffondor en joie.
Une ombre passa là où se tenaient Harry et Hermione, et ils virent Rogue descendre vers le terrain herbeux à environ cinq pieds de l'endroit où ils se tenaient, le visage de marbre. Il était celui qui avait perdu le match pour Serpentard. Il avait laissé James Potter marquer ces deux derniers buts avant que le vif ne soit attrapé.
Dans la cohue des gens qui entouraient l'équipe de Griffondor, Harry pouvait voir son père étreint par ses amis et par ses coéquipiers en robes rouges, et puis il vit Lily faire sa route à travers la foule, lui souriant et jetant finalement ses bras autour de son cou, comme il la serrait contre lui et l'embrassait profondément, tandis que les gens continuaient à lui donner des tapes dans le dos. Harry entendit un ou deux cris « Prenez une chambre ! », comme leur baiser continuait. Sa mère émergea alors, toute rouge, encore incapable de s'arrêter de sourire, et elle et son père retournèrent au château, bras dessus-bras dessous, bousculés par la foule, et cependant, protégeant leur propre espace privé. Harry les regardait partir avec satisfaction, aussi incapable de s'arrêter de sourire. Ils étaient un couple maintenant. Tout allait bien en ce monde.
Il sentit une main sur son bras. C'était Hermione. Son visage était si triste, il ne savait pas ce qui s'était passé. « Tu vas bien Hermione ? » dit-il, inquiet. Elle se mordit les lèvres.
« Pas moi. Rogue. Regarde-le Harry. »
Harry se tourna vers Rogue, marcha autour de lui et regarda son visage. Bien qu'il n'eut que dix-huit ans, il avait l'apparence de l'homme qu'il avait l'habitude de voir en cours de potions. Il avait rasé sa barbe, mais il y avait une légère ombre sur son visage, qu'il avait oublié de raser ce jour là. Ses cheveux pendaient sur son visage, gras et huileux, et ses yeux étaient remplis avec un mélange de mépris et de tristesse. Il était à des années-lumières du garçon de seize ans qui avait déclaré sa flamme à la mère de Harry dans le donjon de potions. Il avait l'air de quelqu'un dont la vie était finie, comme s'il attendait son heure jusqu'à une fin horrible. Cela, pensa Harry, est le visage de quelqu'un qui n'a plus rien qui le raccroche à la vie.
Rogue n'avait pas inclus sa rupture avec sa mère dans sa pensine, pensa Harry. Mais cela s'était déjà clairement passé. Ce matin dans l'infirmerie devait avoir été le début de la fin…
Rogue regarda sa main. Il y avait des cloques rouges sur le dos. « Zut », se marmonna-t-il doucement. « J'ai manqué une zone… » Il sortit un petit tube de la poche de sa robe, et frotta de la pommade sur sa peau inflammée. Il regarda la foule des supporteurs de Griffondor rentrant au château. Il restait encore sur le terrain quelques supporteurs de Serpentard ayant perdu leur entrain, mais ils évitaient Rogue. Ses yeux glissèrent furtivement sur ses coéquipiers, puis il prit son balai et se dirigea vers les serres. Harry et Hermione le suivirent, comme il n'y avait pas encore de tourbillon gris. Il atteignit l'abri des chênes et après avoir marché quelques yards, depuis l'entrée, sous l'allée d'arbre, il s'arrêta s'appuya contre l'un d'eux, regardant dans le vide. Peut-être qu'il se souvenait être là avec ma mère, pensa Harry. Puis il entendit un bruit de pas sur le chemin, les brindilles et les feuilles tombées étant piétinées. Harry et Hermione se tournèrent pour voir un jeune homme, peut-être au milieu de ses vingt ans, marchant vers Rogue sous l'allée de chêne. Il avait un air familier quelque part…
« Pas de chance, Rogue » dit le jeune homme d'une voix traînante. Il avait les cheveux ivoire et un visage pointu, des yeux gris qui ne trahissaient aucune émotion. Rogue le regarda, silencieux, comme s'il voulait qu'il disparaisse. Il ne semblait pas vouloir de compagnie à ce moment. Mais l'homme ne le voyait pas ou s'en moquait.
« Tu te souviens de moi ? » demanda-t-il, comme si quelqu'un pouvait jamais l'oublier. Rogue lui parla sans inflexion dans sa voix.
« Malfoy. Septième année quand j'étais en première. Désolé que vous ayez perdu votre temps en venant aujourd'hui. »
Le jeune Lucius Malfoy eut un sourire mauvais. « Oh, cela aurait été bien de voir une victoire de Serpentard, c'est vrai. Mais je n'ai définitivement pas perdu mon temps en venant. »
Rogue ne le regardait pas. Il avait ressorti son tube de crème et en passait encore un peu sur le dos de sa main. Malfoy ricana. « Est-ce ce que tu fais ? Rester en dehors du soleil ? Je me disais. Il fait assez beau aujourd'hui, tu dois être content de te mettre à l'abri de nouveau. » Rogue le regarda à travers la fente de ses yeux. Encore le coup du vampire. Malfoy s'approcha de lui : il se tenait maintenant à un pied de Rogue, qui avait l'air de se sentir mal à l'aise.
« Attention » dit-il doucement à Malfoy. « Mieux vaut ne pas trop s'approcher. Je suis assez mordant après un match. » Harry sourit. Bien, puisque tout le monde croit que tu es un vampire, autant l'utiliser pour les intimider.
Sauf que Malfoy ne l'était pas. Pas le moins du monde. A la place, il rit. « J'ai pris une assurance. » informa-t-il Rogue, tirant un collier avec des têtes d'ail de sa robe. Rogue eut immédiatement un mouvement de recul et mit sa main devant son nez et sa bouche. Malfoy rit à nouveau. « Je me demandais si les gens en rajoutaient en parlant de cela. Je peux maintenant voir qu'il n'en était rien. Bien sûr, j'aurais dû savoir. Tu n'as évidemment pas regardé dans un miroir depuis un bout de temps. » Rogue cilla à l'insulte, mais ne dit rien. « Je veux juste te parler. Puis-je te parler ? »
Rogue le regardait, douteux que ce soit aussi simple. « De quoi ? »
« Quels sont tes projets quand tu finiras l'école ? »
Rogue avait l'air de ne pas vouloir lui en parler, mais il dit d'un ton égal « Travailler dans la boutique d'apothicaire de mon oncle à Dunoon. »
Harry eut l'air soufflé. « Où est Dunoon ? » demanda-t-il à Hermione
« Côte ouest de l'Ecosse. Juste au nord de l'île d'Arran. »
Harry se retint de demander où c'était comme Malfoy parla encore.
« Ah, Dunoon. Le fiord de Clyde est assez beau n'est-ce pas ? Bien sûr, j'aime Dunoon à cause de son histoire sanglante…Alors. Un oncle à Dunoon. Est-il écossais ? »
Rogue acquiesça. « Le frère de ma mère. »
« Côté maternel. Hmmm. Dunoon. Quel est le nom de ton oncle ? »
« MacDermid. »
« Ah, Clan Campbell. Bien. Pas le clan Lamont. Des faibles. Bien sûr, à Dunoon, il y a des chances d'être des uns ou des autres. Dans tout l'Argyllshire, c'est ce problème. Bien que quiconque avec un peu de bon sens soit d'accord que les Campbell aient dominé les Lamont pendant des siècles. Ils ont laissé les moldus dominer leur clan plus tôt que les Campbell. Je suis aussi du clan Campbell, du côté de ma mère. Elle est une Bannatyne. Glorieuse et sanglante histoire que celle du clan Campbell. La famille française de mon père a aussi une histoire sanglante. Ils se sont toujours débrouillés pour être du côté des vainqueurs, que ce soit pendant la Révolution ou la Restauration qui a suivi, ou le régime de Vichy… Mais personne ne peut vraiment faire ombrage aux écossais pour ce qui est du sanglant, eh ? »
Rogue le fixait, ayant l'air de se demander où cela menait. Il ne répondit pas. Malfoy continua, clairement enivré par le son de sa propre voix.
« Tu sais quelle histoire sanglante est ma préférée ? Elle se passe à Dunoon, tu me rappelles. Le massacre de 1646. Après que les Campbell aient frappé les châteaux Lamont de Towart et Ascog avec tout ce qu'ils avaient, et que les Lamond se soient rendus. Notre camp leur a donné des garanties écrites de liberté. Bien sûr, ces idiots y ont cru. Ils ont été emmenés à Dunoon dans des bateaux et condamnés à mort dans l'église. Peu de survivants parmi une centaine. L'histoire dit qu'ils ont tous été poignardés à mort. Mais les sorciers savent que c'est le sortilège mortel qui a vraiment fait cela. Sauf pour trente-six 'gentlemen spéciaux' qui ont été pendus à un arbre dans la cour de l'église. Je crois qu'ils étaient moitié sorciers-moitié moldus. Et ensuite, il y eut le chef et ses frères. Ils ont été prisonniers pendant de nombreuses années. Pourquoi ils ne les ont pas tués, je ne sais pas. Bien sûr, en ce temps, le chef était encore un sorcier. Peut-être était-ce à cause de cela. Les presque morts ont été enterrés dans les mêmes trous que les morts. Penses-y ! J'aurais aimé être là… »
« Pourquoi me racontez vous tout cela ? »
« Parce que je crois que nous avons quelque chose en commun, Rogue. Même maison, même clan. Et j'espère… le même désir de servir le Seigneur des Ténèbres. »
Le yeux de Rogue ne s'élargirent qu'un tout petit peu, comme s'il essayait de cacher sa surprise. « Est-ce donc de cela dont il est question ? »
Malfoy avança encore vers lui. Rogue eut un mouvement de recul contre un arbre. « J'ai un travail à te proposer. »
« Je vous ai dit. J'ai un travail en vue. » dit Rogue, sa voix tremblant très légèrement.
Malfoy recula, son sourire à nouveau en place. « Ce n'est pas un travail à plein temps, bien qu'il soit important. Tu auras encore plein de temps pour… travailler dans la boutique de ton oncle. », dit-il, comme s'il flattait un petit enfant, en lui mettant la main sur la tête. C'était une main sur la tête verbale, un ricanement condescendant sur le choix de Rogue.
« Qu'est-ce ? »
« Connais-tu le garçon qui est préfet en cinquième année à Serdaigle ? »
Rogue eut l'air d'y réfléchir. « Je ne le connais pas vraiment. Je vois quelle tête il a. Un garçon blond. »
« Oui. Sais-tu qui est son père ? » Rogue secoua sa tête. « Bien, son père est un homme très important. Il travaille beaucoup. Il met les mages noirs à Azkaban. Il travaille toujours. Et son fils le hait pour cela, entre autre. Son fils cherche juste un moyen de le faire payer à son père. Mais il est seulement en cinquième année. Il est jeune, ne connaît pas les bonnes personnes. C'est là où tu rentres en jeu. »
« Comment ? »
« Tu vas faire sa connaissance, avant la fin de l'école en été. Deviens son ami. Ecrivez-vous des lettres, invite-le à te rendre visite à Dunoon pendant les vacances. Je veux que tu deviennes le grand frère qu'il n'a jamais eu. Une figure paternelle, pour un garçon que son père a négligé. Il a besoin de quelqu'un comme toi, et tu peux être là pour lui. Et tu as du temps. Cela prendra encore deux ans pour qu'il finisse l'école. J'espère que d'ici là, il sera prêt. »
« Prêt ? Pour quoi ? »
« Pour une de ces choses là. » Et Malfoy releva sa manche, révélant la Marque des Ténèbres sur son bras. Rogue inspira à travers ses dents. « Tu n'auras pas la tienne d'ici là, non plus. Je ne veux pas alerter le jeune Mr. Croupton trop tôt. D'ici là, tu seras strictement un Mangemort officieux… »
« Croupton ? Vous voulez dire… le fils de Barty Croupton ? »
« Oui. Barty Croupton Jr. Nous attendons de lui qu'il nous soit très utile. Mais nous avons besoin que tu… le cultives. Fais le mûrir pour ce choix. Tu as deux ans. Cela devrait être assez, ne penses-tu pas ? »
« Mais… son père ! Si j'approche le fils de Barty Croupton et lui suggère de devenir un Mangemort, qu'est-ce qui vous fait penser qu'il ne va pas en parler à son père ? »
Malfoy sourit. « Il ne le fera pas. Pas si tu fais ton travail et obtient sa confiance totale. Il cherche un moyen de faire payer à son père autant que nous. Et nous avons décidé qu'utiliser son propre fils marcherait très bien. »
Rogue déglutit. « Et si je refuse ? »
« Malfoy s'avança vers lui avec sa baguette dehors. Harry ne l'avait pas vu la sortir de sa robe. « Alors je devrais te tuer. Par chance, il se trouve que les baguettes sont de petits pieux pointus en bois. » dit-il l'amenant très près du cœur de rogue, puis la retirant. « Bien sûr, je pourrais juste altérer ta mémoire, mais ce n'est pas drôle. Tu serait encore en vie. J'ai pensé qu'une créature des ténèbres comme toi accepterait volontiers une opportunité de servir les Seigneur des Ténèbres. »
Rogue déglutit à nouveau. Harry pensa, vampire ou pas, être poignardé en plein cœur reste être poignardé en plein cœur. Fatal. Il avait presque oublié que Rogue avait bien sûr survécu à cette rencontre. Rogue avala encore, regardant toujours Malfoy.
« D'accord. » Sa voix était calme et ne tremblait plus. Et, aux yeux de Harry, il semblait avoir une expression décidée maintenant. Il avait une mission, une raison de continuer à vivre, même si cela ne pouvait pas être avec Lily. Ainsi, pensa Harry, Lucius Malfoy a recruté Rogue pour être un Mangemort, et puis Rogue a recruté Croupton… Malfoy enleva une fiole bouchée d'une des poches de sa robe. « Tiens » dit-il, la lançant à Rogue.
Rogue l'attrapa par réflexe, fixa le liquide rouge et visqueux à l'intérieur, puis regarda le visage de Lucius Malfoy.
« Un cadeau » lui dit Malfoy. Il se tourna et quitta le bosquet. Rogue tenait la fiole de sang, la regardant intensément. Harry se demanda s'il pensait vraiment à la boire…
Mais Rogue repartit vers l'école sous les chênes, il jeta le flacon qui éclata contre un des gros troncs, éparpillant le sang. Sa robe verte gonflait derrière lui, et Harry se demanda ce qu'on lui demanderait d'autre pour être un Mangemort…
Puis le tourbillon gris revint et Harry essaya de trouver Hermione dans le vortex, échouant. Quand ils sentirent à nouveau un sol solide sous leurs pieds, ils étaient en dehors d'un cottage de pierre avec un toit en chaume, des fenêtres à petits carreaux avec des rideaux à fleur, des bacs de fleurs peints en rouge et débordant de plantes. Un jardinet s'étendait devant le cottage en un motif compliqué, des dalles de pierre conduisant de la porte du jardin à la porte d'entrée rouge. La rue était un chemin sale, et en-dehors du jardin clôturé, il n'y avait que de l'herbe verte. De l'herbe très très verte, comme les yeux de maman, pensa Harry. Comme les miens. Il n'y avait pas de voisin alentour.
Quelque chose lui semblait familier. Quelque chose au fond de son esprit reconnaissait cet endroit…
Rogue se tenait à côté d'eux, regardant aussi le cottage. Ils le suivirent à la porte et attendirent avec lui quand il frappa. Quand la porte s'ouvrit, Harry sentit sa bouche béer, non parce que sa mère se tenait là, mais parce qu'elle tenait un bébé sur ses hanches, un bébé avec une touffe de cheveux noirs et de grands yeux verts, et … pas de cicatrice sur le front.
« Aw ! » dit Hermione. « Bébé Harry… si mignon ! »
Harry grimaça et rougit. « S'il te plaît… »
Elle rit. Lily eut l'air surprise de voir Rogue.
« Severus ! Je … Que fais-tu ici ? »
Son visage était très sérieux. « J'ai besoin de te parler, Lily. C'est très important. »
Elle se tenait debout, silencieuse, faisant sautiller bébé Harry pour le calmer. Il agitait ses bras et gargouillait, puis il commença à dire.
« Par terre ! » il continua « Par terre ! Par terre ! Par terre ! Par terre ! … »
Elle abandonna, le plaçant doucement sur le sol carrelé, sur ses pieds nus, et il alla courir dans le cottage, allant et revenant vers sa mère. Elle portait une robe d'été. Je dois juste avoir appris à marcher pensa Harry. Je dois être près de mon premier anniversaire.
« Severus, je ne crois pas que tu devrais être là. »
« S'il te plaît Lily. Ecoute-moi. Puis-je entrer ? »
Elle avait l'air de ne pas vouloir, mais finalement, elle fit un pas de côté et le laissa passer. Harry et Hermione suivirent. Ils étaient dans la première moitié du cottage, l'espace public. Par la porte de derrière, Harry pouvait voir en plus une cuisine avec une grande table en bois bien propre, de solides chaises en bois rassemblées autour. Par les deux portes conduisant à l'autre moitié du cottage, il pouvait voir un grand lit couvert d'une couette, et dans la pièce la plus petite, un lit d'enfant avec un mobile suspendu au-dessus, avec des étoiles, des planètes, le soleil et la lune. Il eut une sensation étrange de familiarité. Cela avait été sa maison, là où avaient vécu ses parents. Sa maison. Il était revenu chez lui.
Sa mère s'assit sur le canapé perpendiculaire au foyer vide. Rogue s'assit dans une chaise, de l'autre côté de la cheminée, pendant que bébé Harry grimpait sur le canapé à côté de Lily et commençait à jouer avec ses boucles d'oreilles avec ses doigts.
« Ouch ! Harry, arrête. Va jouer. Maman doit parler à son ami. »
Mais le petit garçon ne descendit pas du canapé. Il s'assit à côté de sa mère, sortant sa lèvre inférieure et boudant. Hermione rit, Harry grogna. Votre petite amie ne devrait jamais pouvoir vous voir bébé, pensa-t-il. En aucune circonstance.
Mais ensuite, il y eut le bruit d'une voiture, suivi trente secondes plus tard par un autre bruit à la porte. Lily soupira et se leva pour répondre en disant. « Excuse-moi une minute, Severus. »
Rogue avait l'air nerveux à l'idée de rester seul avec le petit Harry. Bien qu'il n'ait que vingt-et-un ans maintenant, il était comme l'homme que Harry voyait jour après jour dans le donjon de potions. Bien, pensa Harry, s'il est ici pour regagner ma mère, il aurait pu essayer de s'arranger un peu.
Puis il y eut autre chose de familier. Une voix qui fendit le cœur de Harry, une voix qu'il avait espéré ne plus entendre jusqu'à la fin juin.
« Lily, Maman a besoin que tu fasses cela ! Je me moque que ce soit illégal ! N'est-ce pas assez que papa soit mort dans cet accident de la circulation l'an dernier ? Elle est tout ce qui nous reste ! »
Sa tante Pétunia était à la porte. Elle était âgée de six ans de plus que sa mère, mais elle avait l'air très similaire à la manière à laquelle il était habitué à la voir. Non seulement elle a bien vieilli, pensa-t-il, mais elle l'a fait tôt.
« Pétunia, il y a une raison pour laquelle la communauté magique essaye d'empêcher les moldus de savoir ce que nous pouvons faire. Et je ne suis pas même sûre que je pourrais aider maman, même si je me moquais d'enfreindre la loi ! Quand les sorciers et les sorcières ont des cancers, ils enlèvent habituellement les cellules cancéreuses par magie, ou les métamorphosent, mais tu as dit que maman était atteinte partout ! Comment pourrais-je l'enlever sans la tuer ? Je ne suis pas autorisée de toutes façons. Pétunia, nous ne pouvons que nous préparer à l'inévitable... »
La voix de la tante de Harry trembla. Il ne l'avait jamais entendue comme cela. « Je vais me préparer. Tu peux rester ici. Ne te dérange pas pour les funérailles. Tu ne seras pas bienvenue. Pas quand tu aurais pu la sauver et que tu l'as refusé. A quoi cela sert-il d'être une sorcière si tu ne peux pas la sauver ? Tu sais ce que vous êtes, toi et ton mari ? Des personnes anormales. Comment peux-tu ne pas sauver ta propre mère ? C'est juste… » Mais la tante de Harry ne put continuer. Elle enfouit son visage dans un mouchoir et tourna le dos à la porte du cottage.
« Pétunia… » plaida Lily, mais il entendit les pas de sa tante s'éloigner, la porte du jardin claquer et la voiture redémarrer, les roues patinant en cherchant de l'adhérence sur la route sale et orniérée.
Sa mère retourna sur le canapé après avoir doucement fermé la porte. Elle leva les yeux vers Rogue quand il dit « Je suis désolé si c'est une mauvaise passe, Lily, mais… »
« Ma mère est mourante et je ne peux rien y faire, et ma sœur me hait à cause de cela. C'est ta définition pour une mauvaise passe, Severus ? Parce c'est ma définition pour une passe absolument merdique, merci beaucoup. » Harry était choqué d'entendre sa mère jurer, regardant les larmes couler silencieusement sur ses joues, comprenant finalement l'inimité entre sa mère et sa tante. Le petit Harry était parti dans sa chambre et jouait sur le sol avec quelques blocs et des peluches. Hermione le regardait mélancoliquement.
Lily et Rogue étaient assis en face l'un de l'autre, regardant le sol, ne parlant pas. Finalement, Rogue dit doucement. « Je suis venu ici pour… pour t'avertir que le Seigneur des Ténèbres va venir pour vous. En fait, pour Harry… »
Elle le regarda perplexe. « De quoi parles-tu ? Harry ? Que pourrait-il vouloir de Harry ? »
Rogue jeta un œil vers la nurserie de Harry, fronçant les sourcils. Le garçonnet arrangeait des peluches en ligne, une parade impromptue. Son regard revint sur Lily.
« Le Seigneur des Ténèbres fait très attention aux signes et aux augures. Une voyante a prévu sa chute. Elle a fait une prophétie que certains centaures ont aidé à interpréter. Les centaures ont cerné deux des trois personnes impliquées… »
« Severus ! Cela n'explique rien ! Quelle est cette prophétie ? »
Il fronça les sourcils. « Voyons si je m'en souviens : le Seigneur des ténèbres va être défait par un triangle : un lion, un fils de la lune, et une fille de la guerre au cheveux de feu… »
« Et Harry est… ? »
« Le Lion, évidemment. Il est lion, n'est pas ? »
« Oui, mais James aussi. Harry est né une semaine avant son anniversaire. James l'a appelé son cadeau d'anniversaire en avance. » Elle sourit faiblement. « Qui est sensé être le fils de la lune ? »
« Une famille du nom de Malfoy a eu un fils quelques semaines avant la naissance de Harry. Le sept juillet. Cela fait de lui un cancer. Les natifs de ce signe sont aussi appelés enfants de la lune. Je le sais car je suis aussi cancer. »
« Et la fille de la guerre au cheveux de feu ? »
« Les centaures y travaillent encore. La chose déroutante est que certains des centaures pensent qu'il y a des doubles fantômes pour chacune des personnes de la prophétie. Ils pensent que le Seigneur des Ténèbres sera vaincu deux fois, qu'il y a deux ensembles de personnes qui vont accomplir la prophétie… »
« Vaincu deux fois ? Vaincu signifie bien vaincu, n'est-ce pas ? »
« C'est pour cela que c'est déroutant… Mais les Malfoy ont conclu un marché. Ils ont promis d'élever leur fils pour qu'il soit un serviteur du Seigneur des Ténèbres. Il a promis de ne pas tuer l'enfant pour le moment. Je suis venu t'implorer Lily. Passe un marché. Sauve-toi et sauve Harry. N'essayez pas de vous battre…vous ne pouvez pas gagner. »
« Quoi ? C'est pour cela que tu es venu ? Pour me dire d'élever mon fils pour qu'il soit le serviteur de Voldemort ? » Harry était impressionné. Rogue n'avait pas dit le nom de Voldemort. « Comment sais-tu toutes ces choses, Severus ? Je pensais que tu travaillais chez un apothicaire de Dunoon. Comment es-tu au courant de la prophétie, et de Voldemort en ayant après nous ? Comment ? » Elle s'était levée et marchait nerveusement dans la pièce. Elle regarda la nurserie. Le petit Harry s'était endormi sur le tapis, sa tête appuyée contre un ours en peluche. Elle alla vers lui et le souleva afin de pouvoir le mettre dans son lit, mais le mouvement le réveilla et il fit des histoires. Elle le calma, le posant et lui donnant son ours. Et puis elle lui chanta.
C'était la berceuse de la boîte à musique…
Harry écouta le chant de sa mère, une boule dans la gorge. Hermione enlaça ses doigts dans les siens, posant sa tête contre son épaule. Quand la berceuse fut finie, le tapage du bébé était du passé. Ils pouvaient l'entendre respirer paisiblement. Elle ferma doucement la porte et se tourna vers Rogue, ses yeux lançant des éclairs.
« Tu es l'un d'eux, n'est-ce pas ? Tu es un Mangemort. » Sa voix était froide et sûre. Il lui adressa un regard qui lui confirma qu'elle avait dit la vérité. Il fut rapidement remplacé par une expression de désespoir.
« Je l'étais… mais je ne le suis plus, Lily. Tu dois me croire ! J'ai été recruté à la fin de ma septième année à Poudlard, et pendant deux ans, j'ai… cultivé le fils d'un officiel haut placé du ministère de la magie… » Elle eut l'air choqué d'apprendre cela. « Mais ensuite, j'ai entendu cette prophétie, et que toi et James et Harry étaient dans la ligne de mire. Je suis allé voir Dumblemore, et il…Il a compris pourquoi j'avais fait ce que j'avais fait, et m'a promis que je ne serais pas puni, que je pourrais être un espion, que je pourrais être utile. Je n'ai fait de mal à personne, Lily. J'ai recruté un jeune homme qui était en colère après son père, et si cela n'avait pas été moi, ç'aurait été quelqu'un d'autre qu'il aurait recruté. S'il te plaît…Promets moi que tu vas dire que tu vas élever Harry pour servir le Seigneur des Ténèbres. Tu n'as pas à le penser ! Dis-le simplement ! Sauve ta vie, la vie de Harry, la vie de James. Fais ce qui est nécessaire… »
Elle le fixa avec un regard de haine totale dans ses yeux.
« Sors. »
« Lily… »
« Sors maintenant ! Avant que je ne te fasse vraiment mal… »
Il déglutit. « Si tu ne coopère pas, promets moi au moins que vous vous cacherez. Trouvez un endroit sûr. »
« Oh, nous nous cacherons, d'accord. Crois-tu que nous resterions ici, où tu sais où nous trouver ? Je ne peux pas crois que toi et moi avons jamais….jamais… » sa voix faiblit, comme si elle avait des nausées.
Rogue déglutit, se voyant ainsi repoussé par elle. « S'il te plaît Lily. Ne me mets pas de côté. Je veux aider. »
Mais maintenant, elle tenait sa baguette dans la main. Elle avait l'air assez en colère pour lancer le sortilège mortel. « J'ai dit pars. Tant que tu as encore deux bras et deux jambes. » En voyant son visage, Harry doutait qu'il s'agisse de menaces en l'air. Elle était, si c'était possible, encore plus terrifiante à vingt-et-un ans qu'à seize ans, et elle avait alors été terrible. Harry se tourna et regarda Hermione, une autre sorcière née de parents moldus. Est-ce qu'elle et sa mère n'essayaient pas de surcompenser leurs origines ? Il revint à sa mère, ses cheveux étaient rassemblés en un chignon désordonné à l'arrière de la tête, des mèches lâches reposant sur son cou, sa robe d'été bleue lui rappelant celle que Ginny avait portée au Terrier. Elle était belle, impressionnante et puissante, et une personne saine d'esprit ne s'opposerait pas à elle.
Rogue partit à contrecœur. Elle ne baissa jamais sa baguette.
La tempête grise les entoura une fois encore, et quand il put à nouveau voir, Harry et Hermione étaient dans un endroit familier. Le Chaudron Baveur. Rogue était assis au bar, tenant un verre avec un peu de liquide ambre au fond. Il semblait qu'il y en avait eu nettement pas si longtemps avant. Ses yeux étaient couverts, ses cheveux pendant sur son visage faisaient une sorte de masque, derrière lequel il se cachait. Harry ne pouvait pas croire à quel point il avait périclité.
« Regarde ! » Hermione toucha son bras. Elle montrait la porte du Chemin de Traverse. Albus Dumblemore rentrait. Mais il avait bien moins d'entrain sur son visage et dans ses habits qu'ils ne l'avaient jamais vu. Il portait une cape de voyage grise sur une robe noire. La capuche de la cape était relevée, de façon à ce que tout ce qu'ils pouvaient voir de sa tête était un petit morceau de son visage, pas le moins du monde reconnaissable. Ses demi-lunes brillaient dans la lumière des chandelles et de la cheminée du pub. Harry ne pouvait pas voir ses yeux.
Dumblemore adressa un signe de la tête quasi imperceptible à Tom, derrière le bar. Celui-ci le lui rendit aussi discrètement et Dumblemore s'avança sans bruit dans un couloir vers une des salles à manger privées. Harry n'avait pas vu si Rogue avait remarqué quoique ce soit de cela, mais maintenant, il mettait une mornille d'argent sur le bar, prenant son verre, et marchait doucement dans le même couloir. Il alla dans la même pièce que Dumblemore, suivi de Harry et Hermione.
Dumblemore était assis à la table. Il avait enlevé sa capuche et ressemblait davantage au directeur qu'ils étaient habitués à voir… même si Harry n'avait déjà vu cet air sérieux sur son visage que quelques fois, il savait que ce n'était pas bon signe.
Rogue s'assit à côté de lui mais ne le regarda pas. Il contempla son verre pendant un moment, avant d'avaler le reste de liquide, laissant échapper un petit bruit et tirant ses lèvres de ses dents. Harry vit sa pomme d'Adam danser deux fois. Rogue reposa son verre avec un bruit sourd, ne regardant toujours pas Dumblemore. Un autre silence suivit.
« Devrais-tu boire cela ? » lui demanda soudain Dumblemore, d'un ton étonnamment proche de sa voix habituelle, malgré l'évidence que ce n'était pas du tout une situation normale.
Rogue ne fit que bouger ses yeux vers lui. « Non. C'est mauvais pour mon foie. » Il traça le bord de son verre vide avec une long doigt pâle.
Harry était de plus en plus mal à l'aise avec le silence. Il se tourna vers Hermione qui regardait les deux hommes, si familiers, et cependant pas, une expression perplexe sur le visage. Il ouvrit sa bouche pour parler, puis changea d'idée. Dumblemore avait finalement rompu son silence.
« Comment c'est allé ? »
Rogue donna un petit coup au verre, regardant dedans, ayant l'air de souhaiter qu'il soit encore plein. « Pas bien. » Il regardait un point sur le mur. Harry se tenait maintenant juste à cet endroit, et il se sentit mal à l'aise comme si Rogue voyait à travers lui, comme s'il pouvait le voir. D'une certaine manière, c'était pire que lorsqu'il portait la cape d'invisibilité.
Rogue parla encore, calmement. « Je lui ai parlé de la prophétie. Elle ne m'a pas cru. Mais elle a compris que le Seigneur des Ténèbres la croyait, et qu'ils étaient en danger. Je crois qu'ils vont se cacher. Elle…sait que j'ai été recruté. J'ai essayé de lui dire que je n'étais plus du mauvais côté, mais elle m'a chassé… »
Dumblemore mi sa main sur le bras de Rogue. « Je sais que tu es quelqu'un de bien, Severus. Je me porterai garant de toi avant que quiconque ne puisse en douter. Il y a un sortilège qui va les aider à se cacher… le charme de Fidelius. Je vais contacter Sirius Black pour cela. Il va devoir se mettre dessus. Ils sont plus proches de lui que de Pettigrew. Et de Remus… »
« C'est un loup-garou ! Vous savez combien de loups-garous le servent maintenant ? Ils se collent à lui. »
Dumblemore soupira. « J'aimerais croire que Remus ne fera pas cela… » commença-t-il, mais il avait l'air d'en douter. « Retourne à Dunoon, Severus. Tu as fais ce que tu pouvais. Si tu entends quoique ce soit, tu sais où me trouver. »
Rogue acquiesça, l'air misérable. Le tourbillon gris enveloppa Harry et Hermione. Quand cela se terminera-t-il ? se demanda Harry. Mais il n'avait pas besoin de se le demander. Quand le brouillard se dissipa, ils étaient sur une colline herbeuse dominant une vallée. Il faisait nuit, et la lune n'en était qu'à son premier quartier. La lumière des étoiles n'éclairait pas vraiment leurs alentours. Ils semblaient être au milieu de nulle part.
Rogue se tenait près d'un jeune homme avec une courte frange de cheveux blonds autour du visage. Un visage rond, pâle et à l'air assez innocent. Mais Harry savait qu'il n'était pas si innocent. Il reconnut Barty Croupton Jr. Rogue regardait autour de lui, apparemment aussi confus que Harry et Hermione sur où il était et pourquoi.
« Pourquoi nous as-tu fait transplaner ici ? » demanda-t-il à Croupton qui souriait brillamment.
« Afin que nous puissions voir le spectacle. D'ici une minute maintenant, juste en dessous. » Il indiqua un bosquet d'arbre, en bas de vallée, duquel sortait une fumée. Il doit y avoir une maison au milieu, pensa Harry. Mais Croupton saisit la confusion sur le visage de Rogue. « Oh ! Tu n'es pas au courant ? Les Potter ont essayé de se cacher en utilisant le charme du Fidelius, mais il s'est avéré que leur gardien du secret était un Mangemort ! Quelle chance ! De plus, j'ai entendu que le même Mangemort avait pu obtenir de ce centaure qui était la fille de la prophétie. Tu sais, la 'fille de la guerre'. Alors elle sera la prochaine. Attendons un peu. Il ne devrait plus tarder maintenant. »
Rogue eut l'air fou. « Tu veux dire qu'ils n'ont pas bougé ? Qu'ils ont juste utilisé le charme ? Malédiction ! Je lui avait dit de s'enfuir, de se cacher… » Il semblait complètement inconscient d'avec qui il parlait.
Croupton le regarda suspicieusement. « Que dis-tu ? Tu a essayé de les prévenir ? Ils ont refusé de capituler ! Ils n'ont cependant pas encore à mourir, s'ils accèdent aux demandes du Seigneur des Ténèbres ! Mais ils seront probablement stupides et se battront… »
Rogue n'allait pas écouter cela plus longtemps. Il commença à dévaler la lande vers la vallée. Hermione et Harry couraient aussi, le suivant. Soudain, derrière eux, ils entendirent le jeune Croupton crier « CRUCIO ! » et le sort frappa Rogue dans sa pleine puissance dans le dos, le projetant au sol. Il se retourna, son visage tordu par la douleur, un hurlement déchirant venant du fond de son être, là où Harry savait que le tourment vivait, son agonie complète et totale…
Croupton s'avança jusqu'à l'endroit où était Rogue, pointant toujours sa baguette vers lui. Finalement, il la releva, brisant le sortilège et Rogue lutta pour se mettre sur ses coudes, haletant, la haine pour le garçon qu'il avait recruté apparaissant dans ses yeux noirs comme il essayait de reprendre son souffle.
Harry dut cligner des yeux ensuite, parce que soudain, Rogue tenait sa baguette et la pointait vers Croupton, criant « Expelliarmus ! », faisant voler Croupton en arrière, frappant contre une grosse pierre, tandis que sa baguette arrivait en volant dans les airs dans la main tendue de Rogue. Croupton était allongé sur la pierre, inerte.
« Il doit être KO » chuchota Hermione à Harry. Il acquiesça, son cœur dans la gorge.
Rogue se releva tremblant un petit peu, sentant encore visiblement la douleur du sortilège. Il courut plus lentement qu'avant vers Godric's Hollow. Mais avant qu'il ait pu faire vingt pieds de plus, il y eut une explosion. Cela distrait Rogue et il se tordit la cheville sur la colline, tombant. A nouveau au sol, il leva ses yeux vers le ciel, et pour Harry son visage était terrible à voir.
La Marque des Ténèbres s'élevait au-dessus de la vallée. Harry tomba à genoux. Ses jambes ne pouvaient plus le porter. Hermione le rejoignit au sol, mettant ses bras autour de lui. Des larmes silencieuses coulaient sur son visage. Rogue resta où il était sur sol, comme pétrifié. Puis une autre explosion se fit entendre de la vallée, et un cri inhumain. C'était un cri d'agonie poussé à son degré ultime, un cri abyssal, le cri soit d'un ange, soit d'un démon, souffrant et mourant.
Rogue était à nouveau sur pied et courait, fonctionnant clairement à l'adrénaline. Ils le suivirent jusque dans la vallée et par la porte du jardin. Cela sembla prendre une éternité pour y arriver. Lily était allongée en travers du massif de fleurs devant le cottage, en robe de nuit, cette même expression sur son visage que Harry se souvenait avoir vu chez Cédric, après sa mort. Harry ne vit pas son père. Il avait du être tué à l'intérieur de la maison…
Le petit Harry se promenait dans le jardin, son doigt à la bouche, pleurant piteusement. La cicatrice sur son front saignait, coulant sur son nez. Rogue ne montra aucun signe de surprise en le voyant en vie. Il ne semblait se soucier que d'une chose. Il tomba à genoux à côté de Lily, prenant son corps contre lui, la berçant, et ses sanglots angoissés concurrençaient ceux du bébé.
« Harry » dit Hermione, butant sur son nom. Les larmes coulaient encore sur son visage. « Comment sort-on d'ici ? »
Il ne voulait lui non plus rien plus que cela. Il essaya de se souvenir ce que Dumblemore avait fait. Il mit sa main sous le coude d'Hermione et essaya de penser qu'il s'élevait dans les airs. Le cottage se dissout, et puis il n'y eut plus rien que l'obscurité. Il avait encore cette impression de faire un saut périlleux au ralenti, et lui et Hermione atterrirent sur leurs pieds dans le froid bureau de Rogue. Mais Harry ne resta pas longtemps sur ses pieds. Il s'effondra sur le sol, et Hermione tomba avec lui, tenant sa tête pendant qu'il pleurait pour sa mère, son père et même pour Rogue…
Il lui sembla pleurer pendant très longtemps. Il se sentit vidé après cela, comme s'il n'avait plus de larmes pour le reste de sa vie. Il essuya son visage et remit ses lunettes. Il regarda Hermione. Ses yeux étaient rouges, son visage marbré par les larmes. Il pensa qu'il ne devait pas avoir meilleure mine.
« Quelle heure est-il ? » demanda-t-il d'une petite voix.
Elle releva la manche de sa robe, découvrant sa montre.
« Dix heures passées. »
« Nous avons manqué le dîner. » Sa voix ne semblait pas être la sienne. Quelqu'un d'autre semblait parler à sa place, disant de stupides choses mondaines sur l'heure et le repas, comme si ces choses comptaient. Rien ne comptait. Rien ne pouvait être aussi réel pour lui que ce qu' il avait vu dans la pensine. Rogue tenant le corps sans vie de sa mère, sa mère lui chantant sa berceuse, son père sauvant Rogue du loup garou qui était aussi Remus Lupin, le regard de Sirius quand il avait invité Rogue à rentrer dans le tunnel sous le saule cogneur…
Il sentait que sa vie ne pourrait plus jamais être la même.
Harry se leva en tremblant, et puis ne se souvint pas l'avoir fait.
Rien n'était réel.
Ils remontèrent dans le hall d'entrée. Harry ne pouvait pas sentir ses pieds sur les marches, la rampe sous sa main.
Rien n'était réel.
« J'irai trouver Dumblemore ou MacGonagall » disait Hermione. Elle était comme une émission télévisée qu'il regardait à la maison à Privet Drive. Elle lui semblait aussi réelle que cela. « Comme nous sommes si peu nombreux ici, je suis sûre que nous leur avons manqué. Je dirai au premier d'entre eux que je verrai que nous travaillions en potions et que nous n'avons pas vu l'heure. Puis j'irai voir s'il y a quelque chose que nous puissions manger en cuisine. Tu veux que je te rapporte quelque chose ? »
Rien n'était réel.
Elle essayait de se rendre utile, elle essayait si fort. Comment pouvait-elle savoir ? pensa Harry. Comment pouvait-elle savoir qu'elle n'était même pas là, qu'elle n'était même pas réelle ? Elle pensait probablement qu'elle était réelle. Elle ne pouvait pas savoir. Les gens qui ne sont pas réels ne pouvaient pas avoir ce type de conscience de soi…
« Non » fit encore la voix creuse. « Je ne pourrai pas manger. Je vais me coucher. »
Rien n'était réel.
« D'accord », dit-elle. « Je te retrouve dans la tour. »
Harry ne put se souvenir monter à la tour Griffondor, dire un mot de passe dénué de sens.
Rien n'était réel.
Il monta les escaliers de sa chambre et se déshabilla pour se mettre au lit. Quand il mit sa tête sur l'oreiller, il s'endormit immédiatement.
Rien n'était réel.
* * * * *
Harry se réveilla. Il venait de rêver. Il pensa que cela concernait quelque chose qu'il avait vu dans la pensine, mais il ne pouvait maintenant plus s'en rappeler. Il ne se souvenait pas d'Hermione venant au lit, mais elle était couchée à son côté, respirant paisiblement, comme si la pensine ne s'était pas produite, comme si elle n'en avait pas été le moins du monde affectée. Il la haït momentanément pour cela, puis il se souvint comment il s'était couché et immédiatement endormi, et il chassa cette pensée. Il ne la haïssait pas, il ne pouvait pas la haïr…
Son esprit recouvrait lentement de l'expérience de la pensine. Même le peu de sommeil qu'il avait eu l'avait aidé. Il avaient été là dedans pendant un très long moment. Plus long que lorsqu'il avait été dans celle de Dumblemore. Il repensa à ce qu'il avait vu. A sa mère et à Rogue.
Harry regarda Hermione dormir paisiblement. Les nuages s'étaient levés et la lumière de la lune passait par la fenêtre. La lune était pleine. Remus Lupin se métamorphoserait… Sirius se changerait en chien, par sécurité. Peut-être que Rogue était resté avec eux, il pouvait faire de la potion Tue-loup pour Lupin. Après tout, Rogue se préparait de la potion de Porphyrie pour lui-même (qui était une autre utilisation pour tout cet asplénium que Chourave avait donné à Pomfresh).
Rogue avait la porphyria. Les choses se remettaient en place maintenant. Et la moindre n'était pas l'instabilité mentale de Rogue, son tempérament. Et son impatience avec les gens qui pensaient qu'ils savaient tout de lui. Quand il était jeune, des rumeurs selon lesquelles c'était un vampire. Maintenant qu'il était plus vieux, il y avait des bruits selon lesquels c'était un Mangemort. Il ne pouvait pas gagner pensa Harry. Et cependant… Il était là, travaillant comme espion pour Dumblemore.
Il se mit sur le dos, fixant les ombres invoquées au plafond par la lumière de la Lune. Hermione était pelotonnée, lui tournant le dos. Mais quand il changea de position, elle marmonna dans son sommeil, puis roula, appuyant sa tête contre sa poitrine, jetant son bras droit et sa jambe par-dessus son corps. Sa chemise de nuit semblait très fine. Il pouvait sentir sa poitrine écrasée contre lui, sa main était passée sur son téton droit, l'espace d'une seconde d'agonie, et son genou était dangereusement proche son entrejambe…
Elle était soudain très très réelle pour lui. Trop réelle.
Soudain, Rogue était la dernière chose qu'il avait en tête. Harry commença à avoir chaud, il commença à penser à la toucher, la caresser… non. Ce ne serait pas bien. Elle était endormie, paisible…
Elle gémit dans son sommeil, marmonna quelque chose. Il la regarda et vit ses yeux bouger derrière ses paupières. Il pensa à ce à quoi il penserait vraisemblablement dans son rêve s'il faisait de tels bruits, et eut encore plus chaud. Ne pas la toucher devint pour Harry la chose la plus difficile au monde. Il se secoua avec effort pour rester calme, fermer ses yeux et essayer de vouloir que le sommeil revienne. Mais le sommeil ne coopéra pas.
Finalement, il ne put plus le supporter. C'est stupide, pensa-t-il. Il y a quatre autres lits dans cette chambre. Je n'ai pas à me torturer de la sorte. Il rampa précautionneusement hors du lit, soulevant le bras et la jambe d'Hermione avec soin, et les reposant sur le matelas. Il alla jusqu'au lit de Ron et écarta les rideaux, tira les couvertures et se mit dessous. Une amélioration, mais son corps n'avait cependant pas encore oublié ce que son esprit avait pensé quelques minutes plus tôt.
Dormir dormir dormir dormir dormir dormir devint la litanie du cerveau de Harry. Il essaya un de ses vieux trucs qui datait de l'époque où il avait des troubles du sommeil en troisième année, quand il n'arrêtait pas d'entendre les bruits de la mort de ses parents. Il fixait aussi fort qu'il le pouvait un objet (il choisit l'aiguière d'argent près de la fenêtre) et essayait très fort de ne pas cligner des yeux pour les fatiguer, les forcer à se fermer une bonne fois pour toute. Il la fixa pendant une bonne minute (il comptait dans sa tête). Finalement, il commença à sentir les effets escomptés. Ses yeux éprouvaient le besoin de se fermer sous peine qu'il ne perde la raison. Cela aurait probablement marché s'il n'y avait pas eu une chose.
Hermione se tenait maintenant entre lui et l'aiguière, bloquant sa vue. La lumière de la Lune derrière elle rendait sa chemise de nuit diaphane, et Harry ferma fort ses yeux après avoir vu cela, déterminé à prétendre qu'il était endormi. Il l'entendit s'approcher du lit, puis sentit le matelas pencher sur le côté au moment ou elle monta dessus. Pars, pensait-il sérieusement, essayant de vraiment le vouloir. Il sentit le tissu de sa chemise de nuit frotter contre son bras il ouvrit les yeux. Le contact lui avait donné la chair de poule sur tout le corps. Il ne pouvait plus prétendre être endormi.
« Harry ? » dit-elle avec douceur. « Vas-tu bien ? Pourquoi es-tu venu ici ? »
« Hermione » chuchota-t-il, « Rendors-toi. »
« J'ai regardé l'heure. C'est minuit passé. Bonne année Harry. » Elle se pencha sur lui et embrassa ses lèvres, et cela aurait été un baiser rapide, déposé et déjà envolé, s'il n'avait pas perdu toute prétention de contrôle à ce moment et passé sa main dans les cheveux d'Hermione et ouvert sa bouche sous la sienne.
Ce fut tout ce que cela prit. Il abandonna, il se rendit. Il l'embrassa comme s'il avait peur de ne plus jamais l'embrasser, avec un désespoir bouleversant. Il se sentit comme s'il se raccrochait à la vie après avoir bien trop expérimenté la mort. Il la tira sur lui, et maintenant, elle était couchée sur lui, lui rendant son baiser, sachant pourquoi il avait bougé. Il ne pouvait pas lui cacher plus longtemps ce que son corps voulait. Il put dire qu'elle le sentait quand elle rompit le baiser et le regarda avec de grands yeux surpris. Mais cela ne la dérangea pas. Elle gémit et se baissa pour embrasser son torse. Il trembla, essayant de stabiliser sa respiration, voulant un peu ralentir les choses, voulant la rendre heureuse. Il lui fit remonter son visage vers le sien, l'embrassant, puis déplaçant ses lèvres vers son cou. Elle s'agenouilla au-dessus de lui, soupirant, tandis que Harry défaisait sa chemise de nuit. Elle haleta quand il continua à l'embrasser sur le corps, quand il prit le bout de son sein dans sa bouche, quand il remonta sa main le long de sa cuisse…
Mais ensuite, pour quelque raison, il entendit une voix non commandée dans sa tête, une voix qui le ramenait déjà à la réalité.
JUSTE PARCE QUE TU PEUX NE SIGNIFIE PAS QUE TU AS LE DROIT.
Elle se soulevait au-dessus de lui, sa respiration s'accordant avec la sienne, pendant que Harry l'honorait de ses mains et de sa bouche, et qu'il pouvait la sentir commencer à trembler d'une manière différente. Harry sentait qu'il perdait sa concentration, cependant, la voix cria encore dans sa tête
JUSTE PARCE QUE TU PEUX NE SIGNIFIE PAS QUE TU AS LE DROIT.
Harry se figea. Son cœur semblait battre assez fort pour être entendu dans tout le château, dans tout le pays. SORS DE MA TETE, commanda Harry à la voix. LAISSE MOI TRANQUILLE.
Mais soudain une autre voix se fit entendre. Une voix sifflante. Cette voix était plus dure à ignorer.
Sandy.
Zut zut zut zut zut zut devint la nouvelle litanie de l'esprit de Harry. Il prit une grande inspiration, la regardant. Il n'avait jamais vu une expression d'une telle beauté sur son visage, d'abandonnement et d'attente. Si seulement…
Mais ils devaient s'arrêter. Ce n'était pas sûr. Elle le regarda, son expression revenant à la normale vu qu'il ne lui faisait plus rien ni avec ses mains ni avec sa bouche. « Qu'est-ce qui ne va pas, Harry ? » chuchota-t-elle.
Il se remit en position assise, et commença a reboutonner sa chemise de nuit, souffrant pour elle encore plus qu'avant si c'était possible. « Nous… nous devons nous arrêter. »
« Pourquoi ? » Elle semblait au bord des larmes.
« Crois-moi. Je ne veux pas m'arrêter », dit-il la voix prise, se penchant pour l'embrasser sur le front. « Sandy a parlé. Nous n'avons pas beaucoup de temps. Fais tout ce que je te dis, s'il te plait. Pas de questions. »
Elle acquiesça et se leva, se tenant près du lit, attendant ses instructions. Bonne fille pensa Harry. Il était content de lui avoir parlé de Sandy. Hermione savait qu'il fallait prendre ses prédictions au sérieux. Ce n'était pas comme Trelawney. Il n'y avait aucun doute que Sandy savait de quoi elle parlait.
« Ferme tous les rideaux autour de tous les lits. Vite. » Ils coururent autour de la pièce pour faire cela. Puis Harry alla vers sa malle et sortit sa cape d'invisibilité. Il la lui fit mettre et la fit se tenir dans le coin près de la garde-robe. Quelqu'un entrant dans la pièce l'aurait dans le dos après avoir fait deux pas dans la pièce.
« Prends ta baguette. » lui dit-il.
« Oh, Harry…Je ne l'ai pas ! Elle est dans mon dortoir… »
« Zut ! » Il se passa la main dans les cheveux. « D'accord, d'accord. Tiens-toi juste dans le coin là où je t'ai dit. Je vais me mettre sous le lit de Dean avec ma baguette et attendre. Cela me donnera un bon champ de vision. OK ? Tu es dans le coin ? »
« Oui. » sa voix venait de la bonne direction.
« D'accord. Je vais sous le lit. On ne parle plus. Essaye de ne faire aucun bruit. »
Sa réponse fut : aucune réponse, ce qui lui convint. Il alla sous le lit de Dean Thomas, tenant sa baguette devant lui. Il souleva le bas de la couverture de quelques pouces au-dessus du sol, lui laissant voir la pièce jusqu'à la moitié inférieure de la porte. Sa baguette était pointée dans cette direction. Il était prêt.
Mais son cerveau rejouait ce qui s'était passé dans le lit, dans, réalisa-t-il soudain, le lit de Ron. Zut ! pensa-t-il encore. Le lit de Ron !
Mais il se trouva lui-même souhaitant, malgré ce qu'il venait de réaliser, qu'ils aient eu davantage de temps, qu'ils aient pu mener l'activité à son terme, afin qu'il ai vécu cela une fois avant de mourir. Ne verrait-il guère plus que le premières minutes de la nouvelle année avant d'être tué ? Et Hermione ? Il vit encore sa mère, morte, Rogue la berçant dans ses bras. Il pensa à combien ses parents étaient jeunes quand ils étaient morts, à toutes les choses qu'ils n'avaient pas pu terminer… comme élever leur fils…
Il regarda la porte dans l'expectative se demandant juste comment il mourrait, si ce serait douloureux. Mais ensuite il se secoua. ARRÊTE CELA. Je ne vais pas mourir se dit-il. Je ne vais pas mourir. Mais pour autant qu'il aurait aimé que ce mantra domine son cerveau, il se trouva incapable d'arrêter de se répéter les mots de Sandy dans sa tête, encore et encore…
« Un mage noir arrive. »
* * * * *
