Harry Potter and the Psychic Serpent
Après une longue semaine, voici la suite avec un long chapitre. Entre les deux publications, je me suis fait le tome cinq (le vrai), et aujourd'hui, je viens de finir la traduction du tout dernier chapitre. Ouf. Il me faut encore relire tout ce qui reste, et cela fait un beau morceau.. pour ce qui est de l'ordre du phoenix, on y retrouve deux-trois petites choses présentes dans cette fiction. Pas grand chose cependant, mais cela est assez drôle. Lorsque j'avais envoyé une review à Barb, l'auteur, je lui avais dit que ce qu'il avait écrit donnerait du fil à retordre à JKR pour le tome 5. A mon humble avis, c'est vérifié… bonne lecture pour un bon gros chapitre….
Chapitre vingt et un
Le club de duel
Harry eut l'impression d'attendre sous le lit de Dean Thomas pendant une éternité, regardant la moitié inférieure de la porte. Son estomac était froid, pressé contre le sol de pierre poussiéreux. Sa main droite tremblait, essayant en vain de tenir sa baguette calmement. Il essaya d'entendre le souffle d'Hermione dans le coin. Peut-être est-ce trop loin, pensa-t-il. Ou peut-être c'est une bonne chose que son souffle ne soit pas audible à travers toute la pièce. Il espérait juste que quiconque entrerait dans le dortoir ne l'entendrait pas. Si seulement elle avait amené sa baguette, pensa-t-il pour la vingtième fois depuis qu'il était sous le lit. Nous l'aurions débordé….
Finalement, Harry entendit un pas sur le pallier en dehors de la porte. La lune était presque comme un spot brillant par la fenêtre. Harry regarda la poignée tourner, entendit le loquet revenir, les gongs grincer tout doucement comme elle s'ouvrait.
Il vit une robe noire sur des pantalons noirs, des bottes noires marchant doucement sur les pierres. S'il n'était pas complètement certain qu'il ne comptait pas utiliser un remonteur de temps pour revenir à ce moment dans une heure, cela aurait pu être lui dans sa robe de Poudlard, son pantalon favori et les bottes noires qu'il avait acheté cet été. Arrête, commanda-t-il à son cerveau. Concentre-toi.
Le sorcier marcha avec précaution jusqu'au lit de Harry. Harry ne pouvait plus le voir. Il entendit les rideaux se faire tirer, un grognement quand on découvrit qu'il n'était pas dans son lit. L'intrus alla jusqu'au lit de Ron et tira aussi les rideaux. Un autre lit vide, un autre grognement. Cela faisait partie du plan de Harry : le rendre incertain de l'endroit où regarder…
Puis Harry pensa que son cœur allait arrêter de battre. Il était tellement surpris par ce qui arriva ensuite. L'homme avait commencé à s'avancer directement vers lui, vers l'endroit où il était sous le lit de Dean Thomas. Mais soudain…
L'homme n'en était plus un.
Le gros chien noir qui avait pris sa place reniflait le sol et alla sans se tromper vers la cachette de Harry. Harry laissa s'échapper son souffle, s'effondrant complètement sur le sol, relâchant sa prise sur la baguette. Le gros chien noir passa son museau sous le lit, léchant son visage, et Harry sursauta puis caressa le chien sur la tête d'une manière fatigué et tiède, marmonnant « Salut Sirius. »
Mais le chien ne reprit cependant pas sa forme humaine. Au lieu de cela, il sentit avec attention la main droite de Harry, passant sa truffe sur chaque centimètre carré de sa surface. Harry commençait à se sentir plus qu'étrange. Etait-ce Sirius ? Ou quelqu'un d'autre ?
« D'accord Sirius. Re transforme-toi. »
Et soudain, Sirius Black était accroupi devant lui. « Bonne année, Harry. »
« Bonne année ! » cria Harry en colère, se cognant la tête contre le cadre du lit. Il sortit de dessous en se frottant la tête, tremblant de colère, de frustration, et , il devait l'admettre, de se sentir plutôt idiot.
« Hmm, Harry… Pourquoi te cachais-tu sous le lit ? » demanda innocemment Sirius.
Harry ne se sentait pas particulièrement enclin à la charité avec Sirius en ce moment. « Je me cachais sous cette saleté de lit parce que je pensais que tu étais une saleté de mage noir ! »
Sirius releva ses sourcils. « Quoi ? Qu'est-ce qui a bien pu te donner cette idée ? »
Harry se mordit les lèvres et enleva Sandy de son bras, la tenant de façon à pouvoir lui parler en face. « Sandy » commença-t-il, « Tu m'as dit qu'un mage noir arrivait. »
« Et il est arrivé. »
« Sirius n'est pas un mage noir ! »
« Quelle est la couleur de ses cheveux ? »
« Noirs. »
« Et c'est un sorcier ? »
« Oui, bien sûr. »
« Alors. C'est un mage noir. »
Harry soupira, exaspéré. « Sandy, 'mage noir' a un sens très spécifique. Tu n'aurais pas pu dire 'sorcier aux cheveux noirs' ? Ou juste 'Ton parrain arrive' ? »
« Qu'est-ce qu'un parrain ? »
Harry se sentit près de perdre son calme « Laisse tomber. ». Il l'enroula à nouveau autour de son bras, puis regarda le visage perplexe de Sirius.
« Cela te dérangerait de m'expliquer ce dont il s'agissait ? Et tu sais à quel point c'est étrange de te voir et de t'entendre siffler à ce serpent, et le voir te répondre… ? »
« Oh, bien… Tu sais que je suis un Fourchelang… »
« Il me semble me rappeler de quelque chose à ce sujet quand je t'ai acheté ton cadeau d'anniversaire, oui. » Le sarcasme filtrait à travers ses mots, énervant à nouveau Harry.
« Bien, ce que je ne t'ai pas dit est que les serpents ont le Don. »
Sirius fronça ses sourcils. « Les serpents ? Tous les serpents ? »
« Pour autant que ce que j'ai vu, oui. Il y a eu ce vraiment très gros que nous avons étudié en soin aux créatures magiques qui a prédit Boxing Day. Il a dit 'Les maîtres seront les serviteurs et les serviteurs seront les maîtres.'. Il a aussi prédit que personne ne resterait pour le Boxing Day. Quelque chose comme 'Beaucoup partiront, mais peu resteront.'. Ces deux prédictions ont été faites deux mois avant que cela n'arrive. Sandy est seulement un petit serpent. Elle ne peut voir qu'à quelques minutes dans le futur, et seulement autour de là où elle est. Elle m'a dit qu'un mage noir arrivait, mais ce qu'elle voulait dire était un sorcier aux cheveux noirs, et bien sûr…te voilà. »
Sirius acquiesça, comprenant, scrutant Sandy de plus près qu'il ne l'avait fait avant. Puis il regarda à nouveau Harry. « Ne crois-tu pas qu'Hermione devrait sortir du coin maintenant ? »
Harry bafouilla. « Co- …Comment ? »
Mais Hermione sortait de la cape d'invisibilité, marchant vers eux en la repliant bien en rectangle et en disant « Il doit m'avoir senti quand il était en chien. ». Conclusion logique. Harry n'y avait pas pensé. Sirius regardait étrangement Hermione, puis sembla se secouer, comme s'il essayait de chasser des pensées qu'il n'aurait pas dû avoir.
« Hum, Hermione… » dit-il en hésitant, Ne la regardant plus vraiment, mais autour et derrière elle. « Ne crois-tu pas que tu devrais enfiler une robe de chambre ou quelque chose ? »
Harry regarda sa fine chemise de nuit. Même à la lueur de la lune, il put la voir rougir, et elle fonça vers la malle de Harry pour mettre la robe de chambre qu'elle avait posée avant de se mettre au lit plus tôt.
« Je suppose que nous pourrions avoir un peu de lumière ici, non ? » demanda Sirius. Harry acquiesça et pointa sa baguette vers les bougies. Sirius s'assit sur le coffre de Ron, et Harry sur le sien. Hermione avait l'air mal à l'aise.
« Je vais aux toilettes… » marmonna-t-elle, courant pratiquement vers la porte.
Le regard de Sirius resta sur la porte après qu'elle soit partie. Regardant encore dans cette direction, il demanda « Harry, qu'est-ce que j'ai exactement interrompu ? »
« Interrompu ? Qu'est-ce qui te fait croire que tu as interrompu quoique ce soit ? » Sa propre voix semblait artificielle pour Harry.
Sirius le fixa avec un regard pour produire des tortillements qui aurait rendu Maugrey Fol-Œil fier. Harry détourna son regard. « Hermione dormait ici, oui. Tous les jours depuis que j'ai fait ce rêve sur Voldemort et les manges-morts, et que ma cicatrice m'a fait mal. Elle n'a pas voulu me laisser seul. Mais regarde ! » dit-il, tirant les rideaux de son lit, puis ceux de celui de Ron. « Deux lits ouverts. Deux ! »
Sirius lui donna un regard du style tu-me-prends-vraiment-pour-un-idiot. Harry chancela momentanément.
« Sans tenir compte du nombre de lits ouverts, je sais ce que j'ai senti quand j'étais un chien Harry. C'est assez immanquable. »
Quand je pense que j'ai parrain qui est un chien animagus, pensa Harry. Il grimaça et s'assit encore, laissant s'échapper un soupir. « OK, c'est ce que tu as interrompu… mais ce n'est pas comme si nous avions… tu sais. Jusqu'à cette nuit, nous n'avons fait que dormir… »
Sirius fronça les sourcils. « Harry… cela ne te dérangerait pas de me dire ce qui est arrivé à ton autre petite amie ? »
Harry avait oublié de parler de Cho à Sirius. Alors maintenant il devait tout lui expliquer à son sujet et à celui de Viktor Krum… Quand il eut fini, Sirius hocha la tête, comprenant.
« Ce n'est pas que je veuilles te juger, Harry… j'ai eu assez de petites amies à l'école… mais je veux juste te suggérer quelque chose. » Harry pensa au nombre de fois de sa vie où il avait souhaité avoir des parents, et à combien un parent était la dernière chose au monde qu'il souhaitait avoir à l'instant. Mais il acquiesça et Sirius continua. « Il y a ce qu'on appelle la potion de Prophylaxis. Madame Pomfresh en donne à toute fille qui est en cinquième année ou plus. Une dose dure six mois, et tu, enfin la fille, peux prendre jusqu'à six doses en une fois, afin que cela dure jusqu'à trois ans. Cela marche aussi le lendemain. »
Sirius le regardait d'une manière significative, comme s'il espérait que Harry comprendrait ce qu'il venait de dire d'une manière assez énigmatique, sans qu'il ait besoin d'être plus spécifique. Harry acquiesça.
« J'ai entendu parler de cette potion. Faite avec de l'asplénium. A ce sujet… Comment vous entendez-vous avec Rogue et Lupin ? Cette nuit, c'est la pleine lune, non ? »
Sirius sourit. « Rogue voulait partir aussitôt que possible. Nous sommes partis quand il faisait encore jour. Mais il a préparé de la potion Tue-loup et l'a laissé pour Lupin. Il doit probablement être de retour dans ses quartiers 'roguiens' à l'heure qu'il est… »
Harry décida que c'était à son tour de mettre Sirius mal à l'aise. Il avait l'air tellement inoffensif, aimable et amical, assis là, sur la malle de Ron. Comment pouvait-il être le même homme que dans la pensine ?
« Ainsi, tu n'as pas offert un gobelet de sang à Rogue ? »
« Un gobelet de… t'en a-t-il parlé ? »
« Bien, d'une façon détournée », dit-il, pensant qu'il s'agissait d'une description raisonnablement précise d'en avoir appris l'existence quand il était dans la pensine.
Sirius baissa ses yeux vers ses mains. « Je ne suis pas fier de certaines des choses que j'ai faites quand j'étais jeune, Harry. Je veux dire, j'ai même fait des propositions à Lily une fois… »
« Tu as quoi ? » cria Harry, comme Hermione rentrait dans la chambre, resserrant sa robe de chambre jusqu'au cou pour la fermer plus sûrement.
Sirius rit. « Cela n'a pas marché. Tu aurais du voir mon visage après… elle avait du me lancer trois sorts défigurants dessus, différents et à toute allure. Dur de renverser ce genre de chose. Cela m'a pris un bon mois avant qu'une fille daigne à nouveau me regarder. »
Harry rit. Hermione s'assit à côté de lui sur la malle. « Qu'ai-je manqué ? » voulut-elle savoir.
« Oh, hum » dit Harry, calant. Sirius s'engouffra dans la brèche.
« Harry a dit que tu dormais ici, pour lui tenir compagnie. Je pensais dormir ici aussi. Pourquoi ne retournez-vous pas dans les lits que vous occupiez chacun, et j'en prendrai un autre ? Nous avons tous besoin de repos. » Il regarda exprès Harry qui ne put s'empêcher de le regarder sans se sentir très, très coupable.
Harry regagna son lit. Un peu incertaine, Hermione alla dans celui de Ron. Sirius choisit celui de Neville, et ils furent bientôt tous bien calés dans leurs lits à baldaquin, se souhaitant bonne nuit les uns aux autres. Harry passa sa baguette à travers les rideaux pour éteindre les chandelles.
Il s'allongea, essayant de se rendormir, pensant à Hermione allongée de l'autre côté de la pièce, et à ce qui était presque arrivé. Peut-être est-ce mieux, raisonna-t-il, essayant de se convaincre. Bien qu'il soit bon de savoir que la potion de Prophylaxis soit efficace le lendemain aussi…
* * * * *
Harry et Hermione se levèrent pour courir comme d'habitude, réveillant brièvement Sirius pour lui dire où ils allaient. Il acquiesça faiblement et retourna dormir. Quand ils remontèrent après le footing, il s'arrêtèrent quand Dobby apparut soudain devant eux au troisième étage, à côté de la salle de bain des préfètes.
« Harry Potter ! Harry Potter ! Et miss Hermione ! Dobby vous a cherché dans tout le château ! Dobby va vous apprendre une bonne nouvelle ! »
Harry voulait juste prendre une douche. « Quelle est-elle Dobby ? » dit-il avec lassitude.
« Neuf elfes de maison demandent un vêtement à Dumblemore aujourd'hui ! » Dobby semblait extatique. Hermione avait eu l'air excitée quand il avait commencé à parler, mais maintenant ce n'était plus le cas.
« Neuf ? Juste neuf ? » dit-elle doucement.
Dobby ne remarqua pas sa déception. « Dobby pense que c'est ce que vous avez dit lors de Boxing Day, Harry Potter ! C'est ce que Dobby pense ! » Dobby bondissait pratiquement sur les murs. Hermione avait l'air de penser qu'elle avait échoué. Harry était tiraillé entre la joie de Dobby et le doute d'Hermione.
« Hum… merci de nous l'avoir dit Dobby. Nous allons aller nous doucher maintenant… »
« Merci Harry Potter ! Merci ! » cria Dobby, tout sourire, il disparut du couloir. Harry pouvait maintenant se tourner vers Hermione, mais elle ne voulait de toute évidence pas de mots de réconfort ou rassurants. Elle alla vers le portrait de la bergère, donna le mot de passe et rentra dans la salle de bain sans un mot pour lui, à deux doigts des larmes. Harry grimaça. Il savait qu'ils ne pouvaient pas compter sur beaucoup d'elfes demandant un vêtement tout de suite, mais neuf semblait être un assez petit nombre.
Quand il arriva dans la salle de bain des préfets, il découvrit que Rogue n'était pas le seul à être rentré un jour plus tôt au château. La luxueuse salle de marbre avait été désertée la semaine dernière à cette heure (Roger et Ernie semblaient l'utiliser plus tard, ou la nuit), mais dès que Harry ouvrit la porte, il fut confronté à quelqu'un qu'il n'avait pas vu depuis son rêve de la nuit de Noël.
Draco Malfoy.
« Hum, salut » dit Harry, pris par surprise. Malfoy s'était de toute évidence déjà baigné et il portait un peignoir vert de Serpentard et les claquettes de la garde-robe. Il ricana en voyant Harry.
« Quel est le problème Potter ? Tout ton sang a quitté ton cerveau définitivement à force d'avoir passé tant de temps à tirer Granger ? »
Harry était sans voix, la bouche grande ouverte. Finalement, il réussit à bégayer « Nous n'avons pas… il n'y a pas eu… »
Malfoy avait l'air terriblement content de lui. « Oh, je me trompe. Je ne croyais pas que Granger était une telle allumeuse. Je vois. Ton sang a donc du quitter ton cerveau à force de te branler en pensant que la tirais… »
Maintenant Harry sentit son visage rougir. Il arrêta d'essayer de répondre aux choses obscènes que Malfoy avait dites (et essaya de ne pas y penser lui même), et retourna à ce qu'il voulait dire à l'origine.
« J'allais te demander si tu allais bien, mais je ne sais pas pourquoi je devrais me soucier d'être gentil avec toi, insupportable crétin. »
Malfoy prit une expression blessée. « Aw. Ca fait mal. C'est tout ce que tu peux faire ? »
Mais Harry en avait assez. Il s'empara de la main gauche de Malfoy et remonta la manche du peignoir. « Je te le demandais parce que j'ai vu que tu avais reçu ça, sale bâtard ! » La Marque des Ténèbres apparaissait vivement sur la peau pâle de Malfoy. « Et j'ai vu Voldemort te lancer le Cruciatus dessus, et je t'ai vu lancer le sort de Hara Kiri sur Karkaroff avant que Voldemort ne le tue. »
Malfoy eut soudain l'air terrifié. « Tu m'as vu … ? Comment ? Etais-tu… celui qui a incarné mon père ? »
« Non, idiot. Je ne sais pas encore transplaner. »
Malfoy le regardait à travers la fente de ses yeux. « Mais tu sais qui c'était, n'est-ce pas ? »
« Peut-être. Ce ne sont pas tes affaires. »
« Oh, si quelqu'un se promène en prétendant être mon père et m'assomme, que crois-tu : ce sont mes foutues affaires ! Et tu ne m'as toujours pas dit comment tu as vu ces choses. Incarnais-tu quelqu'un d'autre là-bas ? »
« Non » Harry montra sa cicatrice. « Elle me relie à Voldemort. J'ai eu des rêves quand il a été spécialement violent ou meurtrier. Les rêves me montrent ce qu'il fait, ce qui arrive là où il est. J'ai fait un rêve la nuit de Noël. Mais quand il a lancé le sortilège mortel, ma cicatrice m'a fait si mal qu'elle m'a réveillé. Je ne savais pas qui avait été tué. Pendant un moment, j'ai pensé que ça avait pu être toi… »
Malfoy essayait de retrouver son assurance, mais c'était tiède. « Cela aurait fait ton bonheur… »
« J'ai eu peur que Ginny pense que c'était ma faute. Mais c'est un point discutable maintenant. Tu es vivant et plus offensif et grossier que jamais. »
« Comme c'est touchant que tu te sois inquiété » sourit-il, mauvais. La colère de Harry montait, et il trouvait de plus en plus dur de contrôler le besoin urgent de lui lancer vraiment un bon sort.
« Alors » dit Harry. « Ton père va probablement te dire ce qui va se passer maintenant, quand Voldemort invoque les Mangemort. Il devra te le dire, étant donné que tu ne peux pas transplaner vers lui depuis Poudlard… étant donné que tu ne peux pas transplaner du tout en fait. »
« Qu'est-ce qui te fait penser que je ne peux pas transplaner ? » dit doucement Malfoy.
Harry fronça les sourcils. « Mais… tu n'es pas assez âgé. Tu ne peux pas avoir de permis avant d'avoir l'âge. C'est illégal sinon. »
Malfoy sourit… ou tout du moins, cela pouvait passer pour un sourire chez lui. « Et tu crois que cela me poserait un problème ? »
Harry déglutit. Il devrait se rappeler d'arrêter de faire des suppositions sur ce que Malfoy ferait ou pas. Travailler à apprendre le transplanage avant que ce ne soit légal était probablement peu important pour lui.
« De toutes façons, même quelqu'un qui peut transplaner ne peut pas le faire depuis Poudlard. Alors quand ton père te dira ce qui s'est produit à une réunion des Mangemorts, envoie-moi une chouette et je te trouverai pour avoir le reste des informations. »
Malfoy rit, secouant sa tête. Harry le fixa. Craquait-il ? Est-ce que Voldemort avait utilisé le Cruciatus trop longtemps sur lui ?
« Tu es vraiment drôle parfois, Potter, tu sais ? » Mais soudain, son visage était tout sauf drôle. Harry se souvint à quel point il avait été grave quand il avait ensorcelé Karkaroff.
« Laisse moi te dire comment cela va marcher. » continua Malfoy. « Je vais faire ma vie, aller en cours, manger, dormir, correspondre avec mon père, jouer au Quidditch, et … oh oui… flirter avec Ginny autant que cela est humainement possible. Si j'entends quoique ce soit d'incriminant de la part de mon père, je vais le garder pour moi jusqu'à ce que j'ai assez d'informations pour le boucler à Azkaban proprement, où ce bâtard ne pourra pas m'atteindre, et avec une garantie du ministère de la magie que je serai exempt de toute poursuite et absolument protégé. Tu ne sauras rien. Jusqu'au moment où mon père se sera lui–même mit dans sa tombe, tu seras complètement dans le noir. Nous ne sommes pas amis. Nous ne correspondrons pas, ni ne nous rencontrerons, ni ne serons civil l'un envers l'autre, entendu ? Je mène la danse maintenant, et toi, tu n'as qu'à vivre avec. »
Harry le fixa « Quoi ? Ce n'est pas ce sur quoi nous nous étions mis d'accord… »
« Je me fous de ce dont nous nous étions mis d'accord. Je détiens toutes les cartes, Potter. Et Ginny aussi, qui est très agréable à tenir, merci beaucoup. On procède à ma manière maintenant. »
Harry déglutit. « Je ne sais pas… Je préfèrerais savoir ce que ton père prépare avant que quelqu'un que j'aime soit blessé. Comment saurais-je que tu vas vraiment faire cela ? Comment saurais-je que tu ne te joues pas simplement de moi ? Comment saurais-je que je peux te croire ? »
Malfoy eut encore un sourire en coin, la main sur la poignée, s'apprêtant à partir.
« Tu ne le sauras pas. »
Il était parti.
Harry se retrouva à faire les cent pas sur le sol de marbre froid, passant sa main dans ses cheveux. Il était à la mercie de Draco Malfoy, et cela ne lui plaisait pas du tout. Quelque chose à ce sujet le rendait très, très nerveux. Il ne se sentait pas bien. C'était une recette pour un désastre. Et si Malfoy n'avait pas l'intention de le faire, et s'il voulait juste être avec Ginny et laisser penser Harry qu'il allait se retourner contre son père ? Il pensa à Ginny embrassant Malfoy dans la serre à la fête avant Noël… Si Malfoy aidait à mettre Lucius Malfoy à Azkaban, les Weasley pourraient probablement pardonner à Harry après les faits pour n'avoir parlé à personne de Ginny et Draco. Mais s'il mentait…
Quelques uns de ses amis les plus proche, et même probablement le meilleur d'entre eux, voudraient sa tête sur un plateau.
* * * * *
Sirius rencontra Dumblemore avant de partir. Harry lui prêta sa cape d'invisibilité pour se rendre jusqu'au bureau du directeur. Ce soir-là, le reste des élèves rentrèrent par le Poudlard Express, et les arrangements de chambrée pour Harry et Hermione revinrent à la normale. C'était étrange de dîner à nouveau à la table de Griffondor, peuplée d'élèves bavardant gaiement des cadeaux de Noël qu'ils avaient reçus et de ce qu'ils avaient fait pendant les vacances. Harry entendit sans l'écouter Ron qui parla tellement pendant le repas que Harry n'était pas sûr qu'il ait avalé quelque chose. Au moment du coucher, Harry avait peur que Ron note quelque chose d'étrange avec son lit. Mais comme d'habitude, les elfes de maison avaient mis des draps propres et glissé une bouillotte entre le matelas et les couvertures. Pour Ron, tout était normal.
Par chance, le premier jour était un mardi. Le mardi n'était pas dur. Soin aux créatures magiques, herbologie, histoire de la magie et divination. Le griffon d'or était parti. Maintenant, ils étudiaient les lutins des neiges, parce que c'était la saison. Ils couraient sur la pelouse près du lac, la neige craquant sous leurs bottes, essayant d'attraper les petites créatures volantes, qui réchaufferaient leurs mains quelques secondes avant de s'envoler à nouveau. Ce n'était pas facile. Ils se fondaient tellement dans le paysage. Harry était étonné que de si petites créatures qui avaient l'air faites de glace puissent être si chaudes.
Pour l'herbologie, ils étaient maintenant dans la serre cinq, qui était inconfortable comme la jungle tropicale. Ils enlevèrent leurs robes, mais transpiraient à profusion en se battant contre le kudzu magique qui avait triplé de taille en une semaine. L'élaguer était très dangereux, et il attrapa Ron à deux reprises autour du cou et essaya de l'étrangler. Quand ils partirent, il se frottait le cou, marmonnant quelque chose sur 'apporter de l'herbicide la prochaine fois'.
L'histoire de la magie était basiquement l'heure de la sieste, pas que Binns l'ait jamais remarqué, et puis la divination était annulée car Trelawney était au lit avec un rhume, « Que les étoiles avaient prévu qu'il serait aujourd'hui. » Ils savaient qu'elle serait mieux jeudi cependant, alors ils profitèrent de la reprise tant qu'ils pouvaient.
C'était le mercredi que Harry redoutait.
Il ne tardait pas à Harry de retourner en potions, ne sachant pas comment faire face à Rogue, maintenant qu'il avait été dans la pensine. Soudain, tout ce qui s'était passé pendant les vacances semblait s'être passé il y a très longtemps…
Alors qu'ils allaient vers le donjon de potions pour le premier cours du trimestre, Rogue lui aboya « Potter ! Dans mon bureau ! »
Harry regarda Hermione. Elle leva ses sourcils et haussa ses épaules. Cela semblait être du Rogue pur jus. Pas de différence.
Harry rentra dans son bureau. Rogue laissa la porte ouverte. Pour Harry cela semblait calculé. Il remarqua que la pensine n'était plus sur le bureau. Harry ne pouvait la voir nulle part. « Alors Potter. Est-ce que quelqu'un a utilisé des ingrédients de potions quand j'étais parti ? »
Harry le regarda dans les yeux, essayant de voir l'homme de la pensine. « Non, sir. »
« Personne du tout n'est entré dans mon bureau ? »
Harry hésita un moment « Si. Moi sir. »
« Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ? » Son visage était encore indéchiffrable. Harry pensa qu'il savait ce qu'il demandait.
« En fait, sir, un peu plus. Pas que ce soit un problème. »
Rogue l'évalua à travers la fente de ses yeux. « Je change à nouveau de mot de passe. Celui que je vous ai donné avant ne marchera plus. Si vous voulez quelque chose de mes réserves privées, vous devrez me le demander. Maintenant retournez à votre place. » La voix de Rogue semblait maintenant étrangement calme.
« Oui, sir » dit Harry clairement, nettement. Ils ne parleraient pas de la pensine maintenant. Peut-être qu'ils n'en parleraient jamais. Mais Rogue savait que Harry avait été dans la pensine, il en était sûr. C'était assez pour le moment.
Harry passa le reste du cours de potions, et en fait la plupart du restant de la journée, se sentant encore comme s'il était dans un rêve et que la pensine avait été la réalité. Rogue ne semblait pas changé d'une certaine façon, et cependant… Harry savait qu'il ne pourrait plus jamais le voir de la même manière.
Puis, en défense contre les forces du mal, il se réveilla.
Maugrey allait finalement commencer à leur apprendre quelque chose de pratique. C'est bien gentil de contempler ce qui fait que les gens choisissent le mal, pensa Harry, mais c'est autre chose de pouvoir traiter avec des mages noirs. Cependant, vu la tournure, ils n'allaient pas encore apprendre à dissocier leur corps de leur esprit. D'abord, ils allaient apprendre quelques sorts à la limite de la loi, et se les lancer les uns sur les autres. Hermione était choquée.
« Bon, bon » grogna Maugrey à son expression scandalisée. « Madame Pomfresh s'attend à vous voir tous à la fin du cours. Juste une précaution que j'ai pensé prendre. Nous finirons tôt pour laisser tout le monde aller à l'infirmerie. Aucun de vous ne sera blessé de façon permanente. Et aucun de vous ne ressentira même de loin toute la douleur que l'on peut ressentir avec le Cruciatus. Mais vous devez d'abord apprendre ce qu'est la douleur avant d'apprendre à la bloquer. Ce sont des sorts que personne d'autre ne vous apprendra. Ils ne métamorphosent rien, et les appeler charmes serait un contresens. Ce sont des sorts, des sortilèges. Ils ont été créés pour blesser. Maintenant, certains d'entre vous connaissent probablement déjà quelques uns de ces sorts, malgré le fait que l'on ne vous les ait jamais appris. Et je comprends que certains d'entre vous se soient inscrits au club de duel. Ces sorts vous seront particulièrement utiles. Très bien, mettez-vous par deux comme suit : Brown avec Finnigan, Granger avec Longbottom, Patil avec Potter et Thomas avec Weasley. Par ordre alphabétique, le meilleur moyen de commencer. »
Maugrey avait enlevé les bureaux du centre de la pièce. Les quatre binômes se faisaient face, baguette à la main. Parvati a l'air nerveuse pensa Harry, ses grands yeux bruns semblant encore plus grands que d'habitude. Il savait qu'elle préférait les cours de divination. Il espérait qu'il ne lui ferait pas trop mal. On aurait dit que Maugrey allait tous les faire se tordre au sol.
« Ce que je vais vous enseigner aujourd'hui est le sort de Passus. » annonça Maugrey. Harry tourna sa tête, Maugrey le regarda. « Vous le connaissez Potter, n'est-ce pas ? »
« Euh, non. Je sais quelque chose dessus. Je sais que l'on doit spécifier une partie du corps. »
« C'est exact. De la douleur dirigée. Spécifiquement localisée. Bien pour une surprise, un choc, étant donné qu'en réalité cela ne dure pas très longtemps. Ou quelquefois il est fait de manière répétée au même endroit pour un effet maximum. De cette façon, il peut être fatal. Une fois j'ai arrêté un mage noir qui avait attaqué les reins d'un homme avec le Passus tellement de fois à la suite, qu'il en était mort d'insuffisance rénale. » Les élèves se regardèrent, alarmés. « Bien sûr, nous ne ferons rien comme cela aujourd'hui. » Il a l'air de garder cette leçon pour une petite surprise pensa Harry, espérant sincèrement qu'il se trompait.
« Nous commencerons avec les mains et les bras. Pour la main, dites 'Mano suo', l'avant-bras 'Lacerto suo', le bras entier 'bracchio suo'. Puis faites suivre cela de 'passus est'. Saisi ? Mais ne dites pas à votre opposant lequel vous allez utiliser. L'élément de surprise. Et vous devez vous concentrer. Pensez à la partie du corps visée, pensez à la douleur la plus intense que vous pouvez. Concentrez-vous ! Nous commencerons de ce côté… » dit-il, désignant de la tête Seamus, Neville, Harry et Ron. En face, Lavender, Hermione, Parvati et Dean avait l'air plus qu'appréhensifs.
« A mon signal » leur dit Maugrey. Soudain, des étincelles rouges jaillirent du bout de sa baguette qu'il tenait au-dessus de sa tête.
Harry pointa sa baguette vers la main droite de Parvati, criant « Mano suo passus est! ». Elle cria et laissa tomber sa baguette, se tenant la main, penchée et fermant les yeux, essayant clairement de ne pas pleurer. Harry laissa tomber sa baguette, s'agenouillant devant elle, mettant sa main dans son dos et son visage près du sien, chuchotant « Ca va Parvati ? »
Elle leva des yeux brillants vers lui, se mordant la lèvre, secouant la tête. Il prit sa main, la massa, la réchauffa, et son regard croisa à nouveau le sien, lui rappelant celui qu'elle avait eu quand elle lui avait coupé les cheveux. Il se secoua et regarda ailleurs, se releva et lâcha sa main. Il vit que Ron fronçait les sourcils en regardant dans leur direction, et Hermione aussi. Hermione se tenait l'avant-bras, le frottant vigoureusement, pendant que Neville répétait ses excuses.
« Oh, Neville, Arrête ! C'était bien, vraiment. Nous allons tous le faire et beaucoup. Tu ne vas pas être déjà dégoûté… »
Ron regardait à nouveau Dean plier sa main gauche. Il avait l'air désolé. Le visage de Dean était marqué par la douleur. Lavender était au sol, tenant son bras droit et pleurant. Seamus essayait vainement de la consoler, lui caressant maladroitement la tête, disant « Là, ça ira. »
Et le père de Malfoy qui lui faisait cela tout le temps, pensa Harry. Pas étonnant qu'il ne se soit pas effondré quand Voldemort lui avait lancé le Cruciatus. Puis Harry se souvint que Malfoy lui avait demandé de ne plus le faire. Harry avait refusé de faire la même chose. Bien sûr, Malfoy était supposé jouer le rôle d'un Mangemort obéissant. En espérant que c'était juste un rôle…
Maugrey marcha autour de la pièce, secouant sa tête. « Un petit sort, et vous êtes à terre ! Ce n'était rien ! Debout, tout le monde ! Je suis sûr que vous pensez tous, ce sont mes amis, je les connais depuis la Répartition. Nous mangeons ensemble, nous allons en cours ensemble, nous reposons dans la même salle commune. Et maintenant, je vous fais vous attaquer les uns les autres. Et vous ne voulez pas. Mais vous devez apprendre ! Vous devez vous déconnecter des liens qui vous unissent à la personne que vous attaquez. Oui, je suis le fils de pute le plus mesquin que vous ayez jamais eu comme professeur. Je le sais. Mais c'est ce qui est nécessaire pour être sûr que vous êtes bien préparés. A quoi croyez-vous que vos BUSE vont ressembler ? Vous pensez que personne ne sera blessé en les passant ? Repensez-y. MAINTENANT ! L'autre côté. En position ! A mon signal. »
Cette fois, Harry était le récepteur de la douleur. Parvati avait pointé sa baguette sur son bras gauche en criant « Bracchio suo passus est! » et la douleur avait commencé à se diffuser depuis son coude comme s'il avait tapé dans une brique avec toute sa force. Il serra ses dents contre la douleur, essayant de se dire que ce n'était pas si terrible. Et après une minute, il commença effectivement à le croire. Quand il repensait au Cruciatus, et à la période où il avait d'abord commencé à se transformer en griffon, ce n'était vraiment pas si terrible. Il sentait que son cœur battait plus vite qu'avant qu'elle ne lui ait jeté le sort, mais à part une douleur résiduelle, il sentait qu'il arrivait à gérer l'attaque plutôt bien.
Ron ne faisait pas aussi bien. Il se mordait la lèvre, tenant sa main gauche dans la droite, penché par-dessus, le visage écarlate, retenant des cris dans sa gorge. De l'autre côté de Harry, Neville faisait un peu mieux. Il se frottait le bras droit, vacillant, mais malgré l'attaque d'Hermione sur le bras qui tenait la baguette, il ne l'avait pas lâchée. Il souriait faiblement à Hermione à travers sa douleur visible, disant « C'était bien. » Hermione eut l'air frappée. Neville était la dernière personne qu'elle aurait jamais choisi de blesser. On aurait dit que c'était elle qui allait pleurer.
Lavender n'avait apparemment eu aucun scrupule à attaquer Seamus. Il se frottait l'avant-bras gauche en disant « Ah ! Ah ! » sans arrêt, et en tournant en rond, frappant le sol de son pied gauche quand il tournait comme s'il pouvait canaliser hors de lui un peu de la douleur à travers sa jambe.
« Bien ! » aboya Maugrey, ignorant les réactions de ceux qui venaient juste de recevoir le sort. « Finnigan, Longbottom, Potter et Weasley, vous restez où vous êtes ! Brown, Granger, et Patil, vous vous décalez d'un rang, et Thomas, vous venez ici avec Finnigan. Bien ! Le premier côté recommence. A mon signal ! »
Et ils y allèrent. Harry essaya de ne pas penser du tout quand il ensorcela la main gauche d'Hermione : il avait essayé de choisir la plus petite cible possible, et il ne voulait pas lui faire mal à la main droite afin qu'elle puisse écrire (Elle travaillait sur un devoir de trois pieds de long pour Binns). En retour, elle montra un visage de marbre quand ce fut son tour de l'attaquer. Mais il put voir dans ses yeux le remord et l'empathie une fois qu'elle l'eut fait. Il lui sourit faiblement, tenant son avant-bras droit, respirant par le nez.
Maugrey avait passé toutes les combinaisons possibles. A la fin, Ron et Harry se retrouvèrent face à face.
Harry attaqua en premier. Il savait que Ron n'avait pas bien supporté la douleur. Il l'avait regardé tout le temps. Il craignait d'ajouter à sa douleur, et il se demandait s'il pensait juste à sa douleur physique…
« Mano suo passus est ! » cria Harry, pointant sa baguette vers la main gauche de Ron, comme il l'avait fait avec Hermione. Mais à sa surprise, Ron se débrouilla pour serrer ses dents et tapa quelques fois du pied (à la Seamus) avant que la douleur ait l'air de baisser.
Harry attendit que Ron l'ensorcelle aussi. Il regarda son meilleur ami, se souvenant être dans son lit avec Hermione, se sentant coupable. Après que les étincelles rouges soient sorties de la baguette de Maugrey cette fois, Ron ne l'attaqua pas directement. Harry regarda à sa gauche. Seamus était attaqué par Neville, dont la voix, en lançant le sort, avait une autorité à laquelle Harry n'était pas encore habitué.
Etant donné qu'il n'avait pas prêté attention à Ron, Harry n'était pas préparé au sort quand il arriva. Ron avait pointé sa baguette sur son bras droit. La douleur qui irradia soudain de son membre lui fit lâcher sa baguette, et il essaya de vider son esprit, d'arrêter la transmission de la douleur au cerveau, de se convaincre qu'il ne sentait aucune douleur du tout… Ce n'est pas si terrible disait une voix dans sa tête. Il se sentit presque comme s'il flottait, bien que cela soit différent du sort d'Imperius. C'était quelque chose qu'il faisait, dont il était responsable… et qui était agréable en vérité…
Quand il ouvrit ses yeux, il découvrit toute la classe le regardant, et Maugrey Fol Œil regardait en particulier son visage.
« Vous l'avez fait, n'est-ce pas Potter ? » grogna-t-il. Harry déglutit, regardant son horrible visage asymétrique. « Vous avez été malade de douleur, et avez commencé à travailler sur un moyen de la bloquer par vous-même, n'est-ce pas ? » Puis un de ses sourires si peu naturels s'étala sur le terrain défoncé son visage. « A quoi est-ce que je peux vous servir ? » plaisanta-t-il dans un grognement. « Vous m'avez battu. Je n'aurais pas pu faire cela à quinze ans même si l'on m'avait offert cinq mille galions et une nuit avec la Reine Mère. » Ils le regardèrent tous, choqué. « Oh, allez. Quand elle était jeune, elle était assez attirante. »
Cela les fit finalement éclater de rire, arrêtés seulement un peu après par leurs douleurs physiques. Les rires se transformèrent en un gémissement et un grognement presque universel. Harry était le seul qui ne semblait pas frictionner ses muscles douloureux et chanceler. Maugrey les renvoya et ils allèrent tous voir Madame Pomfresh pour des calmants pour la douleur.
Comme ils approchaient de l'aile de l'hôpital, Ron adressait des regards de côté à Harry, qui réalisa qu'ils n'avaient pas eu de conversation réelle depuis son retour. Une conversation ne consistant pas en Ron lui parlant durant tout le repas. Il n'avait pas parlé à Ron du rêve de la nuit de Noël par exemple.
« J'aurais dû savoir que tu serais le premier à faire cela, Harry. Comme quand tu as surmonté le sortilège d'Imperius avant tout le monde. » Toutefois, Ron semblait plus rancunier qu'admiratif.
Harry décida de changer de sujet. « La nuit de Noël, j'ai fait un rêve et je me suis réveillé avec ma cicatrice qui me faisait mal. » chuchota-t-il. Comment devrais-je faire cela ? se demanda-t-il. Et puis il sut. Il dirait simplement à Ron les événements de Douvres de la manière la plus directe possible, pas d'allusion à Malfoy voulant possiblement trahir son père. Si Ron commençait soudain à traiter Malfoy différemment, cela n'aurait pas l'air normal. De plus, il pourrait apprendre que l'incitation de Malfoy pour se retourner contre son père était sa propre sœur.
Ron ne réagit pas d'abord. Puis il dit calmement, sans inflexion « Tu me raconteras plus tard. » Harry acquiesça et ils continuèrent tous jusqu'à l'infirmerie. Harry devrait penser avec grand soin à tout ce qu'il dirait, étant donné qu'il allait devoir laisser Ginny complètement en dehors de la conversation. Ron ne pouvait pas savoir pour elle et Malfoy. De plus, il devrait éviter de lâcher le morceau sur Hermione partageant son lit après le rêve. Il devrait parler avec beaucoup de soin.
Le problème avec le mensonge, pensa-t-il, est que l'on doit être certain que l'on dit le même mensonge de la même façon à la même personne à chaque fois. C'était presque plus de problèmes en vue que cela en valait le coup.
Presque.
* * * * *
Le reste de la semaine, tous les cours de Harry semblèrent se passer dans le brouillard. Apprendre les augures en divination était comme faire les feuilles de thé au début de sa troisième année. Seulement maintenant, ils contemplaient les entrailles dégoûtantes de poulets morts et interprétaient le futur en se basant sur ce désordre gore. Comme c'est révélateur, pensa Harry. Et, ô surprise, Trelawney dit que les entrailles prédisaient sa mort prématurée. Je le serai sans doute d'ennui, pensa-t-il. Le seul moment où il se sentait vivant et alerte était le cours avec Maugrey.
Ils progressèrent en produisant de la douleur dans les jambes, utilisant des incantations différentes pour les cuisses, le genou, le pied et la cheville. Harry s'améliorait au blocage de la douleur, même s'il n'était pas encore techniquement au point.
Comme il quittait le cours le vendredi, un grand hibou grand duc arriva en volant dans le couloir et atterrit sur son épaule. Il avait une note attachée à sa patte.
« Retrouve-moi dans la salle des Trophées dans une demie-heure. » disait-elle dans une petite écriture anguleuse. Il n'y avait pas de signature. Harry le tourna et le retourna, essayant de déterminer s'il devait y aller ou pas. Ron et Hermione le regardaient, attendant qu'il dise ce que c'était. Il haussa les épaules et fit comme si ce n'était rien. Il décida de prendre sa cape d'invisibilité et d'aller en avance voir qui c'était.
Quand il entra dans la salle des trophées sous sa cape, personne n'était là. Il se promena autour de la pièce, regardant les boîtes de verres sans y prêter attention, se souriant quand il vit la Récompense pour Services Spéciaux à l'Ecole que lui et Ron avaient reçus en seconde année. Puis il vit la récompense qu'avait reçue Tom Jedusor. Pourquoi n'avait-il jamais remarqué avant qu'il avait le même nom ? Et il était aussi lié à la Chambre des Secrets. Harry se souvint que Ron avait du nettoyer la bave après avoir vomi des limaces dessus…
Il aurait probablement pu apporter Sandy, pour l'avertir de ce qui allait arriver, mais il ne voulait pas que quelqu'un l'entende siffler sous ses habits, alors il l'avait laissée dans la salle commune près du feu. Harry entendit un bruit de pas derrière lui et se tourna pour voir Draco Malfoy regardant furtivement alentour. C'était dix minutes avant l'heure du rendez-vous. Que venait faire Malfoy ? se demanda Harry. Il attendit de voir ce qu'il allait faire, mais celui-ci se promena simplement autour de la pièce comme Harry l'avait fait, regardant les récompenses, grimaçant quand il arriva à celle que Ron et Harry avaient reçue, marmonnant « Services Spéciaux… »
Quand l'heure du rendez-vous fut arrivée, Malfoy regarda impatiemment sa montre, disant doucement « Allez, Potter, une demie-heure… » et Harry sut que c'était en fait Malfoy qui avait envoyé la note. Il ne se promenait pas dans la salle des trophées par hasard à ce moment là. Harry l'avait suivi, marchant doucement cinq pieds derrière lui quand il avait tourné dans la pièce, mais maintenant, il se rapprocha à moins d'un yard de lui et dit à voix basse : « Cela fait vingt minutes que je suis ici, crétin. »
Malfoy regarda follement autour de lui « Potter ? »
« Qui d'autre ? »
« Où es-tu ? »
Harry se déplaça à quelques pieds sur la droite de Malfoy. « Là où je peux te voir, mais où tu ne peux pas me voir. »
Malfoy avait vraiment l'air énervé maintenant. « Arrête, Potter. »
Harry continua à bouger en parlant. « Allez Malfoy. Tu es celui qui a demandé à me rencontrer. Tu tentes ta chance, n'est ce pas ? »
« C'est important. »
« De toutes façons, tu as dit que tu ne voulais pas que nous soyons vus ensemble. »
« Je ne veux pas non plus qu'un des professeurs appelle mon père pour lui dire de m'amener à Ste Mangouste parce que je parle seul dans une pièce vide. »
Harry rit doucement. « Je sais pas. Cela me semble drôle. Tu serais probablement exempté des examens de fin d'année. »
« Très drôle. »
« Je trouve. Vas-tu en venir au fait ou non, Malfoy ? »
Malfoy se tourna vers l'une des vitrines, dos à la porte, parlant doucement. « Qu'as tu dit à Maugrey ? »
Harry fut surpris. « Maugrey ? Qu'ai je dit à quel sujet ? »
« La nuit de Noël ! »
Harry était perplexe. « Je ne lui ai rien dit. De quoi parles-tu ? »
Malfoy se mordit les lèvres. « Si tu ne lui a rien dit, qui l'a fait ? »
« Vas-tu, s'il te plaît, m'expliquer de quoi tu parles ? »
Malfoy soupira. « Il en a après moi depuis le début du trimestre… »
« Cela ne fait que quelques jours. »
« C'est suffisant. Nous avons pratiqués le sort du Passus, qui est comme tu le sais un de mes préférés » ajouta-t-il, sarcastique. Harry grimaça. « Il n'arrête pas de me demander si je ne veux pas relever les manches pour travailler, et il me tapote spécialement sur le bras gauche, juste à l'endroit de la marque. Je suis convaincu qu'il sait que je l'aie. Comment le saurait-il alors si tu ne lui as rien dit ? »
Harry faillit dire que Dumblemore le savait aussi, mais il réalisa qu'il ne pouvait pas révéler que Dumblemore avait envoyé Rogue en mission secrète, et que s'ils l'avaient pu, Sirius aurait été en mission secrète dans la propre maison de Malfoy. Puis il y pensa, et sut pourquoi personne n'avait eu à dire à Maugrey que Draco avait la Marque des Ténèbres…
« Malfoy, de quoi est faite ta robe ? »
« Je sais pas. De la laine pour l'hiver, je suppose. Pourquoi changes-tu de sujet ? »
« Ce n'est pas le cas. Et la chemise que tu portes sous ta robe ? »
« Arrête, Potter, et dis moi… »
« En quoi est-elle ? » souffla Harry violemment Harry
Malfoy grogna par son nez. « Du lin, je suppose. Quelque chose que ma mère trouve élégant. Heureusement, cela s'adoucit en le portant. Assez irritant au début. Pouvons nous revenir au sujet ? »
« Nous y sommes en plein. A moins que tu ne portes quelque chose avec des manches faites en, je ne sais pas, du plomb ou un truc comme cela, Maugrey n'a aucun problème à voir cette marque sur ton bras. Et de ce que je sais, il peut voir à travers le plomb. »
« De quoi parles-tu maintenant ? »
« De l'œil magique de Maugrey. Tout l'an passé, tu as eu Croupton comme professeur, déguisé en Maugrey, et tu n'as jamais remarqué l'œil ? Il peut voir à travers le bois, le tissu, le derrière de sa propre tête, et les capes d'invisibilité. Nous ferions mieux d'espérer qu'il ne rentre pas ici maintenant, sinon il penserait que je suis aussi un Mangemort, me cachant sous ma cape pour te parler. » Harry se demanda pourquoi Malfoy ne savait rien pour l'œil. Peut-être Maugrey (le vrai) ne voulait pas que les Serpentards sachent ce qu'il pouvait voir.
« Tu veux dire qu'il peut voir à travers mes vêtements ? »
« Oui, je vois ce que tu veux dire, Malfoy. S'il peut voir tout ton corps, je me demande comment il fait pour ne pas vomir son quatre heure… »
« Ta gueule. » dit Malfoy sans enthousiasme, essayant de ne pas parler trop fort. Harry rit doucement.
« En fait, il filait vraiment les chocottes à Parvati pendant le bal de Noël. Je pense qu'elle croyait que c'était un vieux vicelard, regardant les filles à travers leurs habits… »
Maintenant Malfoy avait un sourire en coin, et il semblait à Harry qu'il entretenait quelques pensées très sales lui-même. « Cela vaudrait presque le coup de perdre un œil si son remplaçant permet de voir le corps de Parvati Patil… »
Harry était choqué. « Tu veux que je répète à Ginny que tu as dit cela ? »
Malfoy regarda autour de lui, paniqué. Harry pensa qu'il avait oublié qu'il parlait à quelqu'un d'autre, que ce n'était pas un monologue. « Je ne l'ai pas dit. Je le démentirai jusqu'à mon dernier souffle. »
Harry rit. « C'est bon. Je n'en dirai pas un mot. Mais cela signifie tout de même que tu as eu une pulsion. »
Malfoy souriait en fait, regardant encore la vitrine des récompenses. « Quoi, tu as eu un peu d'action au bal de Noël l'an dernier, Potter ? »
« Malfoy ! Pourquoi es-tu toujours si intéressé par ma vie privée ? »
Malfoy haussa les épaules. « Cela t'irrite quand je te pose des questions ? Comment pourrais-je l'éviter ? C'est trop drôle. Même si je ne peux pas te voir. » Malfoy soupira, se déplaçant vers une autre vitrine. « Mais je ne sais pas que faire avec Maugrey… »
« Comporte-toi avec lui en étant exactement ce qu'il pense que tu es : un des Mangemorts de la nouvelle génération. Je sais que certains autres Serpentards de ton année ont des parents qui sont impliqués avec Voldemort. Peut-être qu'ils te regarderont à nouveau si tu leur montres la Marque des Ténèbres. Tu veux une couverture épaisse, tu l'as. Fais de ton mieux pour être aussi mauvais et diabolique que possible. Cela ne devrait pas être trop dur à faire pour toi… »
Malfoy grimaça. « Je te ferais savoir que Ginny pense que je suis un prince. »
Harry s'esclaffa. « Peut-être que si elle a de la chance, la prochaine fois qu'elle t'embrasseras, tu te transformeras en grenouille. Ce serait une amélioration. »
« Ha ha. »
Mais pour Harry, la conversation était finie. Il alla jusqu'à la porte de la pièce, se préparant à partir. Malfoy parlait doucement, disait quelque chose qu'il ne pouvait pas entendre depuis l'entrée. Puis, dans le couloir, Harry entendit Malfoy lui dire plus fort « Potter ? Bon sang, où es-tu passé ? »
Harry partit en souriant. Il pensa : Ste Mangouste, nous voilà..
* * * * *
Au dîner du vendredi soir, Rogue annonça que le club de duel se rencontrerait pour la première fois dimanche, après le déjeuner, dans la grande salle. Les vingt premiers étudiants qui s'étaient inscrits allaient rester après la fin du repas.
Harry attendit le dimanche après-midi pour le restant du week-end. Plus d'une fois, Ron ou Hermione durent lui crier après pour le tirer d'une rêverie dans laquelle il transformait Malfoy en furet bondissant pendant le duel…
A la longue, le dimanche après-midi arriva. Les membres du club restèrent dans la salle. Harry regarda autour de lui… Plein de visages familiers. Les 'usual suspects', et une paire d'autres personnes qu'il ne connaissait pas aussi bien, juste par les réunions de préfet. Harry savait déjà que Roger, Hannah et Ernie s'étaient inscrits, comme George, Angelina et Malfoy, avec ses deux sous-fifres d'autrefois, Crabbe et Goyle. Harry, Ron et Hermione étaient les seuls Griffondors de leur année. Alicia s'était aussi inscrite, et Ginny et Colin étaient les seuls quatrième années de toutes les autres maisons.
Harry remarqua que Hermione évitait Millicent Bulstrode, la seule fille de Serpentard présente. Au club de duel de deuxième année, cela avait finit à la lutte contre Millicent au lieu d'un duel proprement mené, et ensuite, elle avait confondu un poil du chat de Millicent avec un de ses cheveux. Quand elle avait essayé le poil dans le polynectar, en voulant prendre temporairement l'apparence de Millicent, il lui était poussé des moustaches et de la fourrure. Harry ne pouvait pas blâmer Hermione de l'éviter. Il y avait de mauvaises associations ici.
Justin Finch-Fletchley était le seul autre Poufsouffle à part Hannah et Ernie. Et presque tous les préfets de Serdaigle s'étaient inscrits, à l'exception du frère de Roger, Evan : Mandy Brocklehurst de cinquième année, Liam Quirke de sixième année (Harry essayait de ne pas le regarder, après l'avoir surpris par erreur avec Justin dans le cottage) la sœur de Liam, Niamh, qui était maintenant en septième année, et Cho. Harry prit une double claque. Il n'avait pas réalisé que Cho était sur la liste. Juste quand je pensais pouvoir l'éviter les dimanche après-midi, soupira-t-il.
Rogue avait apparemment tout minutieusement planifié. Harry pensa qu'il avait probablement fait cela chez Remus Lupin. Autrement, il aurait dû s'engager dans une conversation avec deux personnes qu'il avait haïes pendant vingt ans… et qui avaient une fois essayé de le tuer (bien que ce ne fut pas la faute de Lupin).
Il avait préparé une longue liste des combinaisons de duel. D'après ses calculs, cela prendrait quatre rencontres du club pour que chaque membre ait combattu contre tous les autres. Il n'y aurait qu'un duel à la fois, et le reste du club voterait pour déterminer le vainqueur en envoyant des étincelles avec leur baguette. Si c'était proche, un compte exact serait fait.
« Cela fait un total de cent quatre vingt dix duels ! » chuchota Hermione à Ron et Harry, calculant rapidement. Ils hochèrent la tête, comme s'ils avaient aussi compté.
Cinquante duels se dérouleraient durant la première rencontre. Après les vingt-cinq premiers, il y aurait une pause d'une demie-heure. S'ils avaient de la chance, ils auraient fini avant que le reste de l'école ne commence à arriver dans la grande salle pour le repas du soir. Tout le monde ferait cinq duels avec cinq adversaires différents. Rogue dit qu'il afficherait le classement dans le hall d'entrée le lendemain. Cela démangeait Harry de commencer. Il espérait se battre contre Malfoy.
Rogue fit de la place en écartant les tables avec sa baguette, dégageant le centre de la pièce. Après cela, il aboya soudain « Abbot ! » Hannah sursauta, puis s'avança, l'air nerveuse. « V. Weasley ! » Harry était perplexe. Qui était-ce ? Mais ensuite, Ginny sortit de la foule, et Harry réalisa que le V était pour Virginia.
Rogue les fit s'incliner l'une devant l'autre. Ginny avait l'air calme. Hannah avait l'air de se demander pourquoi elle avait pensé que ce serait une bonne idée. Elle avait été pareille quand ils s'étaient entraînés durant les vacances.
Ginny la désarma en une seconde, lui rendant sa baguette après cela, puis rougit quand elle reçut un vote unanime de la part du reste du club, et retourna dans le cercle des élèves qui avaient fait une arène ad hoc.
Ron était le suivant. Il s'opposait à Mandy Brocklehurst, qu'il ne connaissait pas du tout. Il l'assomma avant qu'elle puisse faire quoique ce soit, gratifiant les Weasley d'une autre victoire. Rogue la ranima.
George eut un peu de fil a retordre avec Millicent, mais après qu'il lui ait lancé le maléfice de Jambencoton, et qu'elle ait répondu en lui bloquant les pieds au sol, il arrêta de plaisanter et la désarma. Les Serpentards votèrent pour elle, Malfoy faisant des remarques sur George étant amoureux du sol, mais tous les autres votèrent pour George, et il eut la victoire.
Harry regarda avec appréhension Alicia confondre Cho, puis la désarmer. Il se demandait s'il serait bien pour la forme de voter pour Cho, même si elle avait clairement perdu. Puis il se souvint qu'il n'était plus supposé être gentil avec elle, et il leva brusquement sa baguette pour Alicia. Cho lui adressa un regard blessé.
Il fut ensuite contre Crabbe, Harry le désarma rapidement, sentant que ce n'était pas un réel défi. Puis Malfoy battit Colin Creevey, Ernie défit Niamh et son frère Liam fut battu à plates coutures par Roger. Angelina et Hermione gagnèrent ensuite respectivement sur Justin et Goyle. Le premier round était fini. Tout le monde s'était battu une fois.
Lors du deuxième round, Ron et George gagnèrent encore, cette fois contre Hannah et Mandy. Puis Alicia désarma Millicent, Harry fut encore appelé. Il alla au centre, attendant que Rogue donne le nom de son opposant.
« Chang ! » Elle s'avança, souriant à Harry qui était franchement atterré. Il s'était attendu à combattre contre Malfoy. Il ne lui était pas venu à l'esprit qu'il devrait combattre Cho. Alors maintenant, en plus de voter contre elle dans son duel avec Alicia, Il devait essayer de la battre lui-même. Un comportement infect, se rappela-t-il. Il se demanda pendant un moment pourquoi il avait jamais pensé que ce serait une bonne idée de l'utiliser pour aider Hermione à se débarrasser de Viktor Krum.
Après s'être inclinés, Harry attendit qu'elle fasse un geste. Elle semblait si petite et délicate, si jeune malgré son année en plus. Puis il se secoua. Comportement infect, pensa-t-il, et c'est parti.
« Mano suo passus est! » cria-t-il en pointant sa main droite. Elle cria, lâchant sa baguette, puis se tenant la main atteinte avec sa main gauche, pliée en deux, pleurant. Il combattit l'urgence d'aller la voir pour s'assurer qu'elle allait bien. Les membres du club eurent l'air consternés. Personne d'autre n'avait encore utilisé un sort si douloureux, pas même les Serpentards, et Harry l'avait lancé à sa petite amie, de ce qu'ils savaient. Personne ne pouvait discuter qu'il l'avait désarmé, alors il recevrait un vote unanime… mais les Serdaigles votèrent tous pour Cho, le foudroyant du regard. Ce n'était pas assez pour la faire gagner, mais c'était l'intention. Ils avaient voté pour elle pour montrer leur loyauté à leur maison. Et ce soir, pensa-t-il, je vais en réunion de préfet avec eux tous. Quel plaisir.
Au moment de la pause, Harry avait aussi désarmé Millicent, George avait battu Hannah, Hermione gagné Justin, et Malfoy avait aussi battu Cho, tout comme son ancien serviteur, Crabbe. Ginny avait défait Goyle avec le sort d'Impediment, marchant gracieusement jusqu'à lui pendant qu'il bougeait au ralenti, et enlevant sa baguette de sa main, puis le remettant à vitesse normale. Il trébucha, essaya de l'ensorceler, puis vit qu'elle tenait deux baguettes et qu'il n'en avait aucune. Le vote fut unanime, y compris pour les Serpentards. Harry vit Malfoy sourire, essayant de ne pas paraître trop fier de Ginny.
Quand ils rentrèrent de la pause, les duels reprirent avec une nouvelle ferveur. Harry avait brisé la barrière de la douleur, et maintenant les opposants s'attaquaient plus férocement, sans distinction pour les amis ou loyauté pour la maison. Malfoy n'était pas du tout gentil dans sa façon de battre Millicent, et même Hermione sembla impitoyable quand elle battit à plates coutures Colin.
Finalement, la première rencontre prit fin. Cinquante duels ! pensa Harry. Il avait vu quelques sorts sympathiques qu'il ne connaissait pas, et en avait lui même lancé une paire. Quand lui et Hermione descendirent courir dans la grande salle le lendemain, Harry vit un parchemin sur le mur et se dirigea vers lui immédiatement, trouvant rapidement son nom.
Ecole de Sorcellerie et de Magie de Poudlard
Classements du club de duel
Rang Victoires Noms
1 5 (ex aequo) Granger, Malfoy, Potter, Spinnet, V. Weasley
2 4 (ex aequo) G. Weasley, R. Weasley
3 3 (ex aequo) Crabbe, Davies
4 2 (ex aequo) Johnson, MacMillan, L. Quirke, N. Quirke
5 1 (ex aequo) Bulstrode, Chang, Finch-Fletchley
6 0 (ex aequo) Abbott, Brocklehurst, Creevey, Goyle
Harry ne put s'empêcher de sourire. Hermione le tira dans la grande salle, se moquant de lui. « Allez. Tu vas attraper la grosse tête. Cinq parmi nous sont ex aequo, tu sais. »
« Mais… d'une certaine manière, je n'avais même pas noté… »
« Tu n'as pas remarqué que tu n'avais perdu aucun duel ? Bien sûr » dit-elle insidieusement, « ce n'est pas comme si tu étais vraiment défié. Au moins, j'ai battu Roger… »
Harry grogna. « Et tu lui as mis une déculottée comme tu as fait tous les jours des vacances. En fait, je pensais que Niamh pourrait te battre. »
Hermione eut l'air perplexe. « Moi aussi. Elle est en septième année et tout. Mais elle a été plus facile que ce que je pensais… elle semblait un peu distraite. » Harry se souvint qu'elle avait regardé son frère Liam, qui s'était tenu à côté de Justin, quand ils ne se battaient pas. Pas même touché, juste à côté. Un peu de tension dans la famille Quirke, peut-être, pensa-t-il.
« Ron s'est bien débrouillé » remarqua Harry, pendant qu'ils s'étiraient. Hermione acquiesça sans rien dire. Il se demanda si elle ressentait les mêmes sortes de pincement de culpabilité que lui envers Ron. Il ne se sentait pas de lui demander cependant. Que dirait-il ? ' Oh, au fait, aimes-tu vraiment Ron et te sens-tu coupable d'avoir été à moitié nue avec moi dans son lit ? » Harry fronça les sourcils. Ils ne pouvaient parler de Ron d'aucune manière, et cependant, sa présence les accompagnait toujours, même quand ils étaient seuls, dans les bras l'un de l'autre…
Ils s'étaient débrouillés pour être seuls quelques minutes depuis le début du trimestre, juste une poignée de minutes, ici ou là, dans une salle de classe vide, juste quelques baisers volés. Harry avait pensé à lui parler de la potion de Prophylaxis, mais il n'avait aucune idée de la façon dont aborder le sujet. Et si elle n'avait pas voulu aller plus loin que le soir du Nouvel An ? Il se sentirait comme un complet idiot.
Harry attendit la prochaine rencontre du club toute la semaine. Il avait appris quelques sorts de plus en cours avec Maugrey, et il en cherchait quelques autres de son côté. Il en voulait un de vraiment bon contre Malfoy quand ce serait son tour de se battre avec lui.
Cependant, Harry ne se sentit pas plus défié la seconde semaine du club. Il défit facilement Goyle, Justin, Roger, Niamh et Colin. Roger commençait à être assez ennuyeux quand il perdait un duel. Harry du se rappeler que c'était le crétin qui était préfet en chef. Que pouvait donc lui trouver Fleur ? se demanda-t-il. Il n'avait pas à se demander ce que Roger trouvait à Fleur.
Quand le classement fut affiché la semaine suivante, il y avait quelques changement de statut pour quelques personnes qui n'étaient pas parmi les premières :
Ecole de Sorcellerie et de Magie de Poudlard
Classements du club de duel
Rang Victoires Noms
1 10 (ex aequo) Granger, Malfoy, Potter, Spinnet, V. Weasley
2 7 R. Weasley
3 6 (ex aequo) Johnson, L. Quirke, G. Weasley
4 5 Davies
5 4 Crabbe
6 3 (ex aequo) Goyle, MacMillan, N. Quirke
7 2 (ex aequo) Bulstrode, Chang, Finch-Fletchley
8 1 Abbott
9 0 (ex aequo) Brocklehurst, Creevey
Harry se souvint avoir regardé Ginny se battre. Elle fut assez gentille avec Colin, en fait, utilisant le sort d'Impediment comme auparavant pour le désarmer sans lui faire mal, et elle avait fait de même avec la pauvre Mandy qui n'avait pas gagné un seul duel. Sur Crabbe, elle utilisa le sort de désarmement. Ce fut impressionnant de le voir voler en arrière dans Goyle et Millicent Bulstrode, qui se trouvaient derrière lui. Elle fit plus tard la même chose à Millicent qui la foudroya du regard après cela.
Le duel qui l'avait un peu inquiété était Ginny contre Cho. Cho ne savait rien du coup de foudre précédent que Ginny avait eu pour Harry, mais l'attitude de Ginny envers Cho… Tout ce que Harry savait, c'est qu'elle avait été assez bouleversée de les voir s'embrasser. Bien sûr, c'était il y a plusieurs mois, avant qu'elle et Malfoy ne franchissent la ligne et deviennent plus que des amis.
Ginny réussit à l'ensorceler en premier. « Reverso ! » cria-t-elle en pointant sa baguette vers Cho. Cho s'arrêta en chemin, désorientée. Puis elle se tourna et était maintenant dos à Ginny, elle visait, à ce qu'il semblait, les élèves se tenant en face d'elle. Ginny arriva vivement derrière elle, lui ôtant sa baguette de la main alors même que ceux qui étaient en face de Cho commençaient à reculer avec appréhension. Cho eut l'air surprise que sa baguette ait disparue. Ginny pointa à nouveau la sienne vers elle, disant « Finite Incantatem ! ». Cho cligna des yeux et se retourna une fois de plus, trouvant Ginny derrière elle, tenant les deux baguettes.
Quand Ginny se tint à nouveau entre Harry et Ron sur le bord du cercle, Harry lui demanda doucement « Qu'était-ce ? »
« Oh, je lui ai fait croire que ce qui était devant elle était derrière et vice versa. Un sortilège de classe Confondus. »
Harry sourit. Il avait quelque chose de similaire en tête pour Malfoy, mais un petit peu plus désorientant. Il espérait qu'il pourrait se battre avec lui la semaine suivante.
Hermione s'était aussi battue contre Cho ce jour-là, la désarmant rapidement, sans fanfare. Elle avait aussi vaincu Crabbe, Millicent (Elle semblait particulièrement satisfaite de cela), Mandy (Elle se sentait quelque peu coupable pour cela), et Hannah. Malfoy avait aussi défait Hannah, ainsi que Goyle, Justin, Roger et Niamh. Ron n'eut aucun problème à défaire Niamh, Colin et Cho, mais Crabbe esquiva son sortilège et le désarma. Quant à Millicent Bulstrode, elle regarda par-dessus son épaule avec de grands yeux, comme s'il devait s'inquiéter de quelque chose là, et elle le prit par surprise quand il regarda idiotement.
D'une certaine manière, Harry pensait que cela semblait juste résumer Ron : ne voyant pas ce qu'il avait devant, et convaincu qu'il devait regarder par dessus son épaule pour voir quelque chose d'intéressant.
* * * * *
Il y avait un match de Quidditch le samedi entre Pouffsouffle et Serpentard, mais Harry n'eut pas envie d'aller le voir. Justin ne semblait pas être un aussi bon attrapeur que Cédric, et Harry ne voulait pas voir Malfoy se gloser de sa victoire. Il suggéra à Ron et Hermione de s'entraîner pour les duels à la place. Ginny ne vint pas. Elle dit que Justin était son ami et qu'elle voulait voir le match pour le supporter. Le visage de Harry se défit et il dit presque « Et depuis quand Justin est ton ami ? ». Il savait que Justin n'était pas l'attrapeur qu'elle avait regardé pendant le match.
La première personne que Harry dut défier lors de la troisième session du club de duel était Alicia. Comme lui, elle avait un score parfait jusqu'ici, de plus, elle avait deux ans de plus que lui et était préfète en chef. Il avait vu qu'elle était bonne, mais il avait aussi vu ses faiblesses. Bien, pensa-t-il, seul l'un d'entre nous aura encore un score parfait après cela.
Il savait qu'elle baissait sa garde quand elle croyait que le duel était fini. Il décida d'encaisser quoique ce soit qu'elle enverrait… exception faite du sort de désarmement, qu'il savait pouvoir esquiver. Tout le sport s'avérait utile, lui donnant de bons réflexes rapides. Elle n'allait pas être gentille, il le sut dès qu'il l'entendit commencer à dire « Talo suo… ». Il se prépara pour ce qui allait venir, étant devenu assez bon à cela. « passus est ! » cria-t-elle. Mais Harry ne sentit qu'un léger élancement dans sa cheville avant de pencher sa tête et de sentir son esprit commencer à s'élancer, flottant librement, incapable de comprendre encore la douleur corporelle. Il se sentit presque comme s'il flottait au dessus de son corps et d'Alicia, une autre espèce de spectateur au duel, comme regardant la pensine avant d'y entrer dedans.
Il fut en fait de retour plus vite qu'il ne réalisa. Il ouvrit vivement ses yeux, visa Alicia et cria « Expelliarmus ! ». Elle vola en arrière dans Roger et Colin. Colin ne sembla pas dérangé, rougissant un petit peu comme il l'aidait à se relever, mais Roger semblait penser qu'il était atteint dans sa dignité en recevant une préfète en chef sur lui. Il fit la tête à Harry, et quand il leva sa baguette pour voter pour lui, il eut l'air de le faire à contre-cœur, comme s'il souhaitait voter de toute autre manière, si c'était plausible.
Liam Quirke fut facilement désarmé par Harry avec un sort d'Impediment, et il attendait avec impatience son duel suivant. Après environ neuf autres combats, Rogue appela encore son nom, et puis celui de son opposant.
« Granger! »
Harry se pétrifia. Il savait qu'il devrait se battre en duel avec Hermione à un moment ou un autre, mais il n'avait pas voulu y penser. Jusqu'ici, lors de cette session, elle avait battu Angelina et Ernie (en étant très gentille). Il s'inclinèrent l'un vers l'autre et commencèrent. Harry regarda Rogue du coin de l'œil. Se réjouissait-il de cela un peu trop ? Les faire s'opposer ? Mais ensuite, les amis avaient défié leurs amis pendant deux semaines, et même les petits amis et les petites amies (et similaires). Il savait que cela venait. Dans l'anticipation de vouloir remettre Malfoy à sa place, il avait quelque peu fermé les yeux sur ce fait.
Hermione le frappa avec un sortilège de chatouillis, quelque chose qu'il n'avait pas anticipé. Il se cramponna obstinément à sa baguette, afin de ne pouvoir être compté comme désarmé. Il lui lança le sort de Reverso que Ginny avait utilisé, lui faisant perdre le nord, et la faisant presque lancer des sorts sur les spectateurs. Puis il utilisa l'Impediment pour la ralentir, et, riant encore des chatouillis, lui prit sa baguette des mains. Rogue mit fin aux deux sorts, et le club vota. C'était serré d'autant plus qu'il n'avait pas su éviter le sortilège de chatouillis, mais il l'avait désarmée. Ainsi, après un vote à dix contre huit, le duel lui revint.
Elle lui sourit embarrassée. « Beau sort, Harry » dit-elle avec douceur quand ils furent de retour dans le cercle. Il lui sourit aussi.
« Toi aussi. C'était sournois. » Elle rit doucement, et Ron donna une tape sur l'épaule de Harry, le surprenant. Il le regarda d'un air coupable.
Ron ne nota rien de mal « Et juste quand je pensais que quelqu'un allait mettre fin à ta série gagnante… » dit-il, l'air désappointé que cela ne se soit pas produit.
Ron avait perdu contre George le premier round. Il avait aussi perdu face à Angelina et Hermione, ce qui était probablement une raison pour laquelle il avait espéré que Hermione le battrait. (Bien que Harry ait trouvé que Ron n'ait pas eu l'air d'essayer très fort de la battre.).
Après la pause, Ron fut le premier nom que Rogue appela. Puis il appela son adversaire.
« Potter! »
Harry grogna intérieurement. Quelle journée, pensa-t-il. Se battre avec Hermione et puis maintenant Ron. Et bien que Ron et lui se soient entraînés ensemble, ce n'était pas pareil que d'être devant dix-huit autres élèves qui allaient les juger pour choisir un vainqueur… et un perdant.
Harry décida d'utiliser le sortilège qu'il avait gardé pour Malfoy. Il pourrait toujours l'utiliser. Ils s'inclinèrent, et Harry laissa encore Ron commencer, se préparant à esquiver tout ce qu'il pourrait lui envoyer.
« Bracchio suo passus est ! » cria Ron, visant le bras droit de Harry. Dès qu'il entendit commencer Ron, cependant, il n'essaya même pas d'esquiver. C'était sa méthode d'évitement, d'une certaine manière. Il sentit encore la sensation de flottement, sentit son esprit dériver, puis retourner à la réalité. A chaque fois qu'il sortait de cet état étrange, presque comme un rêve, il était plus alerte, comme s'il avait pris quelque sorte de pilule ou de potion pour améliorer sa conscience du monde.
Il pointa immédiatement sa baguette vers Ron « Inverso ! »
Les yeux de Ron s'élargirent, il commença à regarder en bas, puis en haut, puis commença à tourner en rond, criant « Arrête cela Harry ! Enlève moi ça ! Laisse moi descendre ! » Harry s'avança vers lui, lui prit sa baguette de la main, et dit « Finite Incantatem. » Ron avait ses yeux fermés. Puis il les ouvrit lentement, voyant Harry se tenant devant lui, avec un sourire d'excuse et tenant sa baguette.
Harry reçut un autre vote unanime, et une fois qu'ils furent encore en cercle, Ron chuchota à Harry « Qu'était-ce ? »
« Chut ! » le fit taire Harry. « Je gardais cela pour Malfoy, mais je n'ai pu penser à rien d'autre à ce moment. Désolé. Ne dis à personne comment c'était, OK ? »
Ron acquiesça, ayant l'air cependant assez ennuyé. Les prochains furent Hermione et Ginny. Harry ne savait pas qui il voulait voir gagner. En espérant que ce serait décisif, afin qu'il n'y ait pas de ballottage. S'il suivait la foule, celle qui aurait perdu ne pourrait pas lui en vouloir, n'est-ce pas ?
Elles s'inclinèrent et préparèrent leurs baguettes. Hermione lança le sort de Passus sur le pied de Ginny. Vacillant, Ginny lança le Reverso sur Hermione. Mais Hermione, ayant peut-être repensé sa réaction à cela après que Harry le lui ait lancé, résista à la tentation de se retourner. Calme elle avait l'air de se battre en aveugle maintenant, regardant droit Ginny mais sans être capable de la voir. Elle visa au jugé et les cordes serpentines qui sortirent de sa baguette lièrent le bras de Ginny à son côté. Puis Hermione eut l'air d'avoir une idée, et elle se jeta au sol, allongée sur le dos. Elle sourit : maintenant elle pouvait regarder en haut pour voir Ginny. Le sortilège de Reverso ne la désorienterait plus. Elle lança en confiance le sortilège de désarmement vers Ginny pendant que cette dernière se débattait avec les liens autour de son corps. Hermione prit la baguette de Ginny alors qu'elle était au sol. Ginny, encore attachée, vola en arrière dans George, Angelina et Ron, manquant de peu Harry. Les quatre l'aidèrent à se relever (Ils étaient tous habitués au gens volant en arrière vers eux quand quelqu'un utilisait ce sort). Puis Rogue enleva les sortilèges des deux filles et le club vota.
C'était un nul : un vote à neuf contre neuf. Harry avait voulu voter pour Hermione, mais toutefois sa baguette se leva pour Ginny. Il ne sut pas si Hermione le remarqua. Rogue trancha le nul et accorda la victoire à Hermione car elle avait réussi à désarmer Ginny. Elle avait aussi trouvé un bon moyen de contourner le sort de Reverso (si l'on se moquait de se battre dans une position peu orthodoxe).
Environ dix autres paires se battirent, puis Rogue appela « V. Weasley ! » encore, suivi par « Malfoy ! »
Hmm, pensa Harry. Si Malfoy avait essayé de protéger Ginny durant le match de Quidditch, qu'allait-il faire maintenant ? Et s'il lui laissait le match, est-ce qu'elle lui parlerait encore ? Il pensa à la situation de perdant-perdant dans laquelle Malfoy était avec plaisir. C'était presque aussi bon que de se battre avec lui personnellement.
Ils s'inclinèrent tous deux et prirent position. Ginny ne bougea pas. Pas plus que Malfoy. Il semblait que tout souffle dans la salle soit momentanément suspendu, dans l'attente. Puis soudain, Ginny cria simplement « Expelliarmus ! » et Malfoy alla voler dans les Serpentards, les renversant comme des quilles. Mais en dépit d'un vote unanime, Ginny n'eut pas l'air contente. Il devra le payer plus tard pensa joyeusement Harry.
Environ une autre douzaine de duels plus loin, Rogue appela « Malfoy ! » à nouveau, suivi par « Potter ! »
Harry s'avança. Il avait tellement attendu cela. Malfoy le rejoignit au milieu du cercle, les yeux mis-clos, le visage sans expression. Ils s'inclinèrent à peine, se regardant tout du long. Ils reculèrent, baguettes parées, tournant l'un autour de l'autre. La plupart des opposants passaient à l'action avant ce point, mais ils attendirent et se jaugèrent.
Soudain Malfoy pointa sa baguette vers Harry, son visage sombre comme un nuage d'orage, grondant « HARA KIRI ! »
Harry entendit Ron et Hermione s'exclamer. Ils savaient qu'il l'avait fait à Karkaroff, car ils avaient tous les deux entendu le rêve. Harry ne put s'empêcher de se mettre à genoux. Etrangement, sa propre baguette lui semblait être une longue lame recourbée. Elle était assez belle, avec un dragon à la langue fourchue gravé sur le côté, la poignée étant sa queue. Il n'avait jamais vu un couteau aussi beau. Il était si beau. Il savait qu'il n'avait qu'à le plonger en lui…
Il l'enfonça dans son ventre, en bas à gauche, sentant son intérieur trembler avec l'invasion du métal froid. Il le tira à travers son abdomen. La lame finement aiguisée ne rencontra aucune résistance, mais glissa en lui proprement, sûrement, joliment. Il baissa son regard vers sa robe découpée, maintenant rouge sombre avec son sang. Puis cela arriva. Son intérieur commença à s'écouler hors de lui, avec une rivière de sang, et soudain la douleur le frappa, une douleur abominable, pire, si c'était possible, que celle du sort du Cruciatus…
Non, dit une voix dans sa tête. Ce n'est pas réel. Il se souvint de Maugrey disant « C'est seulement de la douleur. » Il ferma ses yeux et se le répéta encore et encore, c'est seulement de la douleur, c'est seulement de la douleur, c'est seulement de la douleur… Et il se sentit à nouveau flotter, se voyant lui-même à genoux sur le sol, avec les yeux clos comme s'il priait, Malfoy se tenait au dessus de lui avec un air satisfait.
Harry regarda encore sa robe. Elle était du noir le plus profond, pas déchirée. Sa baguette dans sa main était à nouveau sa baguette. Il allait bien et le savait. Il regarda Malfoy, rétrécissant ses yeux.
« Inverso ! » cria-t-il, pointant sa baguette vers Malfoy de sa position au sol. Malfoy répondit comme Ron l'avait fait, si ce n'est pas plus.
« Aaah ! Par l'enfer, que m'as-tu fait Potter ! Laisse-moi descendre maintenant ! Je vais te tuer ! » et il tournait en ronds, regardant en haut, comme si c'était là qu'était Harry. Harry se leva calmement, alla vers lui et lui subtilisa sa baguette.
« Finite Incantatem » dit-il calmement. Malfoy hurlait quand le sort s'acheva, puis il se frotta les yeux et regarda frénétiquement autour de lui, voyant Harry devant lui, souriant.
« Joli essai, Malfoy » dit-il doucement afin que les autres ne puissent l'entendre. « Mais le truc en utilisant ce genre de sort sur moi, c'est… que je sais que la douleur n'est pas réelle. »
Malfoy le regarda alarmé, comme s'il s'était métamorphosé en une créature d'un autre monde. En fait, pensa Harry, c'est la tête que j'obtiens d'habitude de Tante Pétunia et Oncle Vernon. Comme c'est étrange.
Le vote était joué, et le duel revint à Harry. Les Serpentards avaient voté pour Malfoy, mais ils n'étaient pas assez pour l'emporter. Harry nota que Malfoy s'entendait mieux avec ses camarades depuis leur conversation dans la salle des trophées. Bien pensa Harry. C'était mieux pour sa couverture, s'il voulait mettre son père à Azkaban, ce dont Harry doutait encore de temps en temps.
Il avait passé une bonne journée. Il avait fait paniquer Draco Malfoy parce qu'il pensait qu'il était la tête en bas dans les airs, et il avait encore un score parfait. Harry remarqua Rogue lui adressant un regard étrange comme il quittait la grande salle. Connaissait-il le sort du Hara Kiri ? Se demandait-il pourquoi Harry n'avait pas hurlé à la mort ?
Harry se souvint de son duel avec lui dans le donjon. Il avait alors regardé Harry avec respect. Il ne pouvait pas déterminer l'expression de son professeur maintenant, mais elle semblait presque teintée de peur, comme s'il pensait que Harry n'était pas tout à fait humain. Mais alors, Harry se souvint de son entraînement d'animagus et il se sourit comme il montait les marches de marbre : bien, il était en partie humain, en partie griffon d'or…
* * * * *
Des dalles brillaient partout. A certains endroits, elles brillaient plus qu'à d'autres. Il y avait de la saleté et de la crasse ici et là, et beaucoup de publicités, à ce qu'il semblait. Des shows de West End, du dentifrice, des films américains, des vacances en France. Le plafond voûté donnait un sentiment de protection, comme un utérus tout en longueur et recouvert de dalles.
Le métro.
Sur le quai de la station, il y avait plusieurs douzaines de gens, quelques uns seuls, d'autres en couple ou en groupes plus nombreux. Des mères tenaient les mains de petits enfants, les gardant à l'écart du train qui serait là dans quelques minutes. Des étudiants en jeans sales, artistiquement déchirés se penchaient d'un côté sous le poids de sacs à dos portés sur une seule épaule. Une joueuse de violoncelle tenait sa boîte à instrument contre elle, une chose précieuse, sa vie. Des femmes plus âgées en babouchka tenaient leur sac à main étroitement, préparées à donner aux pickpockets et aux voleurs à la tire un mauvais moment. Les hommes qui travaillaient à la City, le Financial Times sous le bras, portaient négligemment leur parapluie, toutefois parés à s'en servir comme d'une arme si nécessaire.
Ils n'avaient aucune arme pour se défendre contre ce qui allait arriver.
Ils se cramponnaient tous aux gens autour d'eux et aux objets qu'ils portaient, comme s'ils allaient les protéger, comme s'ils allaient les sauver. Il avaient tous un but commun : prendre le train. Chaque personne avait sa mission individuelle après cela : rentrer à la maison, faire le dîner, aller au boulot, faire les devoirs, jouer à l'opéra, donner aux enfants leur thé, leur bain, et les mettre au lit. Mais le métro les unissait temporairement, leur donnait un but et une destinée, une cible commune dans la vie.
Un destin.
Le train émergea du tunnel, glissant lentement dans la station. Il ne pouvait pas dire de quelle station il s'agissait. Il y avait un panneau, mais cela semblait être du charabia. Il ne pouvait le déterminer. Puis il vit le visage.
Des yeux rouges. Des narines comme des fentes. Pas un visage humain. Plus maintenant.
Et puis le monde vola en millions d'éclats…
* * * * *
