Harry Potter and the Psychic Serpent
Un très gros chapitre. Enjoy ! et si vous aimez n'hésitez pas à laiser une petite review…
Chapitre vingt-deux
La faute de Cho
Harry hurla et plaqua sa main sur sa bouche. Il se mordit le dos de la main pour étouffer son cri, faisant saigner. Sa cicatrice ne lui avait jamais fait aussi mal. Il essaya de gérer sa douleur, de flotter… mais cela n'était pas bon. C'était réel, une douleur physique. Quand c'était juste un sort, juste l'illusion de la douleur, il pouvait se rappeler que ce n'était pas réel, que personne en fait, ne le blessait physiquement. Mais cette sorte d'agonie n'était pas une illusion. Il n'y avait pas moyen de la bloquer, pas moyen d'y échapper. Il pensait que sa tête allait exploser…
Il avait sauté le dîner, parce qu'il s'était senti complètement épuisé en grimpant les escaliers après le club de duel. Il avait commencé à monter les escalier en allant bien. Il avait rejeté beaucoup de douleur pendant les duels, spécialement quand il était contre Malfoy, mais il avait pris sur lui tandis qu'il grimpait les escaliers de la tour Griffondor. Soudain, ne s'en souvenant pas maintenant, il s'était évanoui. Alicia et Hermione s'étaient penchées sur lui, le secouant. Etait-il tombé dans les pommes ?
Puis Ron avait pris la place d'Alicia, en se rattrapant sur eux, et en s'appuyant sur Ron et Hermione, il avait pu réussir à revenir à la tour. Ils l'avaient monté dans le dortoir des cinquièmes années. Harry ne se souvenait de presque rien. Ils l'avaient mis au lit, fermant les rideaux autour de lui. Il se souvint vaguement que Neville était dans la pièce, lisant sur son lit.
Il enleva la main de sa bouche. La forme de ses dents se dessinait en une empreinte sanglante sur la chair tendre entre son pouce et son index. Et maintenant, il réalisa que cela aussi faisait très mal. Mais la cicatrice était encore pire. Il ferma ses yeux, haletant, grognant au plus profond de sa gorge. Peut-être pouvait-il se transformer en griffon d'or jusqu'à ce que la douleur parte, pensa-t-il. Il n'avait pas à se soucier de Sandy. Il ne la portait pas. Il l'avait laissée près du feu dans la salle commune pendant le club de duel, ne voulant pas risquer de lui faire mal (et ne voulant pas que Ron et Hermione l'accusent de tricher). Comme griffon, pensa-t-il, je n'ai pas de cicatrice. Et la douleur de la métamorphose n'était rien comparé à celle là.
Il repoussa les couvertures, s'accroupissant sur le matelas, voulant que ses os, sa peau, ses cheveux et ses yeux se transforment en griffon d'or. Il sentit le changement se faire en lui, sentit le plat de ses pattes sur la couverture, une crinière chatouillant son dos et son visage, sa queue fouettant l'air. Il sentait la douleur habituelle, mais il l'accueillit bien, elle baissa en importance, devint une sorte de bruit de fond. Le tourment de sa cicatrice devint quelque chose du passé. Il s'allongea sur le lit, ses pattes de devant pétrissant instinctivement les couvertures. Il mit son menton sur ses pattes, fermant les yeux. Peut-être pourrait-il dormir comme cela, trouver un peu de répit à sa douleur.
Il commençait à partir, appréciant la sensation de son propre ronronnement moteur résonnant dans tout son corps, berçant son cerveau vers le sommeil. Puis il fut conscient d'un bruit de pas sur le sol de pierre, et soudain, il entendit les rideaux de son lit s'écarter. Il ouvrit ses yeux pour voir Neville se tenir à son chevet, entouré par les rideaux rouges.
Il avait oublié Neville, dont la bouche était grande ouverte sous l'effet du choc. Puis le cerveau de Neville se connecta à sa bouche. « Ahhhh ! » hurla Neville. Harry reprit immédiatement sa forme humaine et plaqua sa main sur la bouche de son ami, lui faisant produire un son étranglé. Les yeux de Neville étaient comme des soucoupes. Harry enleva lentement sa main de devant sa bouche, et Neville déglutit et essaya de parler.
« Tu…Tu es… Tu es… »
« Chut ! » lui siffla Harry. Il chuchota « Ne dis
rien ! MacGonagall m'a formé en privé. Personne n'est encore supposé
savoir. »
Neville acquiesça ses yeux plus grands que jamais, sa bouche encore ouverte. Soudain, les rideaux sur la droite de Harry s'ouvrirent. Ron se tenait là, l'air soucieux. Harry se tourna vers lui, puis regarda à nouveau Neville, plaidant silencieusement pour qu'il garde son secret. Neville opina très légèrement, mais Harry n'avait jamais vraiment sérieusement pensé que Neville ne tiendrait pas parole. D'une certaine façon, il savait qu'il pouvait complètement lui faire confiance.
« Qu'est-ce qui ne va pas Harry ? » voulut savoir Ron, son souffle irrégulier. « C'est ta cicatrice encore ? »
Harry acquiesça, sa main sur la tête, même si sa douleur était atténuée, moins perçante. Il regarda sa montre. Il n'était que six heures et demie du soir. Ron devait avoir sauté le dîner, restant dans le dortoir pour être près de lui. Harry avait mal en lui, pensant à combien Ron était un bon ami. Comme il ne le méritait pas. Même maintenant, il lui cachait encore l'entraînement d'animagus, et Neville savait. En fait, il réalisa que Neville était la première personne en dehors de MacGonagall et de Dumblemore qui l'avait vu métamorphosé. Même Ginny qui avait deviné ce qu'il faisait, ne l'avait en fait pas vu transformé, et pensait encore qu'il voulait devenir un lion. Bien sûr, Neville pensait probablement aussi qu'il était un lion, réalisa-t-il.
Il balança ses jambes par dessus le bord du lit, tâtonnant la table de nuit à la recherche de ses lunettes. Ron s'était assis à côté de lui, l'air encore très soucieux. Puis Harry entendit un petit couinement et Ron dit « OK, mon cœur, tu veux sortir ? » et il sortit Argent de sa chemise, où elle s'était blottie. Elle était encore assez petite, bien que sevrée de Bainbridge maintenant, et Ron avait pris l'habitude de laisser le chaton monter dans sa chemise quand il le pouvait. Parfois Harry avait entendu ses miaulements en classe, alors que Ron était assis, avec de grands yeux innocents, et que les professeurs parcouraient la classe, recherchant la source du bruit.
Il tenait maintenant le petit chaton dans ses mains. Elle frotta le côté de sa tête contre sa paume, ronronnant bruyamment, et Harry sourit en la regardant. Il était impossible de ne pas sourire en voyant un chaton, et spécialement ce chaton. Harry regarda le visage de Ron comme il la regardait. Son expression s'adoucissait quand il la regardait, montrant clairement comme il en pinçait pour cette petite boule de poil.
Harry avait été surpris de la relation entre Ron et Argent. Jusqu'ici, l'expérience de Harry pour Ron et les animaux domestiques avait été Croûtard, Errol et Coq. Croûtard n'était pas vraiment un rat mais le mage noir Queudver. Cependant, Ron avait passé pas mal de temps à l'insulter et à se plaindre de lui (bien qu'il ait été furieux quand il pensa que Pattenrond, le chat d'Hermione, l'avait mangé.). Croûtard était aussi un autre animal de seconde main, quelque chose qui rappelait à Ron la pauvreté de sa famille (Le rat avait appartenu à Percy). Errol n'était pas vraiment la chouette de Ron, mais il avait été autorisé à l'utiliser. Assez âgé, Errol était essoufflé par les vols, même les plus courts, en portant le plus petit courrier. Coquecigrue, d'un autre côté, avait de l'enthousiasme à revendre, mais Ron était constamment frustré par son comportement maniaque et le fait que sa petite taille l'empêchait autant de porter de gros paquets que l'âge avancé d'Errol.
Et maintenant, il était là, portant presque constamment cette petite créature qui était si attachée à lui, lui roucoulant les mots tendres les plus rebattus et le laissant grimper partout sur lui. Harry avait vu que Ron avait des traces de griffes partout sur ses bras, ses jambes, sa poitrine et ses épaules quand il se changeait. Quand Argent grimpait sur ses vêtements et que ses griffes allaient trop profondément, il tressaillait simplement, attendant qu'elle atteigne son épaule, et ensuite, elle se frottait contre son visage et ronronnait dans son oreille.
Après ce qui sembla être un long silence entre eux deux, ponctué par les miaulements et les bruits d'Argent, Ron dit « Hermione devrait être de retour de dîner. Veux-tu nous dire ce qui a causé la douleur à ta cicatrice ? »
Harry acquiesça, avalant, regardant encore le chaton. Si seulement ma vie pouvait être aussi simple, pensa-t-il. Manger, dormir, se laver, ronronner et regarder quelqu'un avec de grands yeux pour qu'il me choie.
Il lutta pour se lever, et quand il eut l'air de retomber à la renverse sur son lit, Ron lui prit la main pour le tenir. Argent était assis sur son épaule, les griffes enfoncées dans sa robe, mais Ron ne semblait pas le remarquer. Ils descendirent dans la salle commune, Harry s'appuyant lourdement sur la rampe. Ils trouvèrent Hermione et Ginny assises dans des fauteuils près du feu, parlant avec excitation des duels, mais elle s'arrêtèrent quand elles virent Ron et Harry. Les deux filles se levèrent, alarmées à sa vue.
« Harry ! » dit Hermione la première. « Que fais-tu hors du lit ? Tu es blanc comme un linge ! »
« Retourne au lit , Harry. » dit Ginny, mettant sa main sur son bras, puis sur sa joue. « Tu n'as pas l'air bien. » Puis elle plaça sa main sur son front, comme pour vérifier sa température, mais quand elle rentra en contact avec sa cicatrice, il cria, fermant ses yeux et repoussant son bras.
« Oh… » commença-t-elle à gémir, puis elle étouffa cela quand elle vit les visages de Ron et d'Hermione. Hermione avait l'air très, très grave.
« Harry… c'est ta cicatrice, n'est-ce pas ? » dit doucement Hermione.
Il ouvrit les yeux, la regardant bêtement, puis acquiesça. Puis il se tourna vers Ginny qui se tenait encore son bras. « Désolé Ginny. » marmonna-t-il. Elle haussa ses épaules, lâchant son bras à contre cœur, comme si elle essayait seulement de ne pas lui faire penser qu'elle avait mal.
Il alla jusqu'à l'un des fauteuils vides près du feu, et s'assit lourdement. Il commença à parler à voix basse comme les autres venaient s'asseoir dans les autres fauteuils.
« Voldemort en a après les moldus maintenant. Je l'ai vu. C'était dans une station du métro. Il… a explosé… » Il frappa l'accoudoir du fauteuil à plusieurs reprises, fronçant les sourcils, fermant les yeux. Il se souvint. Il savait.
« C'était Westminster. »
« Westminster ! » couina Hermione. Ron et Ginny la regardèrent étrangement. Ils ne savait pas pourquoi cela était significatif. « Westminster, » dit-elle encore doucement « C'est juste à côté du parlement et de l'abbaye de Westminster. Et de Parliament Square, on peut descendre Whitehall jusqu'à Trafalgar Square… »
Mais Harry se souvint de quelque chose d'autre. Quelque chose à voir avec son nom… Pourquoi ne pouvait-il pas s'en souvenir ?
« Oh, Harry, crois-tu qu'il visait le Parlement ? »
Il secoua sa tête,
regardant le feu. « Je n'en ai aucune idée. J'ai vu… tous ces gens sur le
quai, attendant, des mères avec… avec des enfants… des personnes âgées… »
Il déglutit. Il avait la gorge serrée.
« Harry » dit doucement Ginny, « Y a-t-il une chance pour que… pour que cela n'ait été qu'un rêve ? Que cela ne soit pas réellement arrivé ? »
Harry secoua à nouveau sa tête. « Je le souhaite. Mais à chaque fois que ma cicatrice me fait mal comme cela… »
« Tu dois aller voir Dumblemore. » attaqua Hermione. Il regarda Ginny et Ron, qui acquiescèrent tous deux. Il déglutit encore, sachant qu'ils avaient raison. Il se leva et alla vers le trou du portrait, les autres le suivant. Il se tourna et leva ses mains pour les arrêter.
« J'ai... J'ai besoin d'y aller seul. Attendez ici. S'il vous plaît. » Ils échangèrent un regard douteux. « Cela ira bien. Vraiment. La douleur n'est pas si mauvaise maintenant. S'il vous plaît. » dit-il encore. Ils hochèrent la tête et le laissèrent partir.
Mais dès qu'il fut dans le couloir, il réalisa qu'il ne voulait pas partir tout seul après tout. Il commença à donner le mot de passe pour rentrer, mais il comprit qu'il n'était pas intéressé par Ron, Ginny ou Hermione venant avec lui. Il voulait parler à quelqu'un d'autre.
Sans penser, il commença à descendre les escaliers. Descendre, descendre, descendre… Jusqu'à ce qu'il soit dans le donjon, frappant à la porte du bureau de Rogue.
« Alohomora ! » obtint-il pour réponse, faisant soudain s'ouvrir la porte. Harry entra dans la pièce en faisant attention. Rogue était assis à son bureau, lisant des essais. Il y avait une grosse pile de parchemins enroulés sur le bureau. Il devrait probablement travailler assez tard. Il aurait déjà pu avoir fait tout cela s'il n'avait pas accepté la responsabilité du club de duel, réalisa Harry.
Peut-être que Rogue le réalisait aussi. Il regarda Harry, irrité, grondant « Qu'y a-t-il Potter ? Vous ne pouvez pas attendre demain pour le classement du club ? Bien vous vous placez en première position, le seul encore invaincu. Heureux ? Maintenant, je dois lire des essais. Vous pouvez y aller. »
Mais Harry se tenait encore dans l'ouverture de la porte, se tenant au cadre.
« Potter ? Allez vous bien ? » Rogue essayait de paraître encore revêche, mais il n'y arriva pas complètement.
Harry secoua sa tête. « Je… Je ne suis pas venu pour le classement. Les duels m'ont épuisé, spécialement pour rejeter la douleur. Le Hara Kiri… »
Rogue fronça les sourcils. « Oui. Techniquement, ce n'est pas illégal dans notre pays, mais si vous aviez eu l'air de ne pouvoir le supporter, j'aurais annulé le duel et suspendu Mr. Malfoy du club… »
« Ne faites pas cela » dit faiblement Harry, se sentant de plus en plus faible. Rogue essayait en fait de ne pas avoir l'air soucieux, essayant de se cacher derrière un rictus.
« Venez Potter » dit-il brusquement, se levant et le guidant vers le fauteuil près du feu. « C'est ce pour quoi les chaises sont faites. » ajouta-t-il, essayant encore de maintenir un comportement hargneux, mais sa voix avait perdu son tranchant.
Harry s'effondra avec reconnaissance dans le siège. Rogue se rassit à son bureau. Harry regarda le bureau. Il ne l'avait jamais vraiment regardé quand il était venu voir la pensine ou quand il s'était caché sous sa cape d'invisibilité. En plus de nombreuses étagères avec des ingrédients de potion soigneusement étiquetés, il y avait des douzaines de documents de potion couvrant les murs. Beaucoup semblaient ne pas être en anglais, ni même écrits avec des lettres romaines. Sur les tranches de quelques grimoire, il reconnut des lettres grecques, cyrilliques, quelque chose qui pourrait être du chinois ou du japonais, et d'autres qu'il pensait être d'anciennes runes, simplement parce qu'il ne les reconnaissait pas. Il y avait un balai dans le coin derrière Rogue. Il avait l'air vieux et lent. Puis Harry réalisa que la robe de Rogue était effilochée sur les bords, le bout de ses chaussures apparaissant sous sa robe noire semblait éraflé et boueux.
Il n'y avait pas de photo de famille lui faisant signe, pas d'amis ou d'anciens élèves qui lui avaient envoyé des images avec leurs meilleurs vœux et leurs remerciements… pas même des Serpentards. C'était le bureau d'un homme solitaire. Un homme seul.
« Je ne sais pas si Sirius vous a parlé de mon rêve. La nuit de Noël » dit soudain Harry. Rogue le regardait impassiblement.
« Oui » Son visage ne trahit aucune émotion.
« Bien » continua Harry « Je … Je vous ai vu. Avec l'apparence de Lucius Malfoy. Je vous ai vu tirer Karkaroff et Draco Malfoy des griffes des Mangemorts et de Voldemort. Ensuite quand il a lancé le sortilège mortel, je ne savais pas… Je ne savais pas qui avait été tué… »
Harry essaya de garder sa voix sereine, mais c'était difficile. Il voulait qu'il sache qu'il était content que ce soit Karkaroff, mais cela ne semblait pas bien. Il voulait dire qu'il était content que ça n'ait pas été Rogue, mais il n'arrivait pas à sortir les mots, d'une certaine façon.
« Karkaroff était stupide. Et un couard. » dit amèrement Rogue. « Mais il ne méritait pas de mourir. Pas comme cela. »
Harry acquiesça. Personne ne méritait de mourir comme cela. Il pensa à Cédric. Il pensa à Rogue tenant sa mère, pleurant, ses yeux verts fixant le ciel nocturne qui avait une constellation de plus : la Marque des Ténèbres…
« J'ai eu un autre rêve » dit-il abruptement.
« Le Seigneur des Ténèbres » demanda Rogue avec appréhension. Harry acquiesça. « Où ? »
« A Londres. La station de métro de Westminster. Près du parlement. C'était… C'était plein de gens rentrant chez eux le soir. Cela a explosé. » Harry avait la voix prise. « Il y avait des enfants… ».
Rogue l'interrompit. « Assez. » Il se leva et alla vers le manteau de la cheminée. Il prit un peu de poudre d'une boule en céramique à côté de ce qui ressemblait à un crapaud conservé dans une jarre. Il jeta la poudre dans le feu, et dit « Remus Lupin. »
Les flammes devinrent vertes, et un moment plus tard, la tête de Sirius apparut entourée par les braises du foyer.
« Bonjour Severus. Oh bonjour Harry. Je ne croyais pas te voir. Et si vous aviez appelé demain à cette heure, vous ne m'auriez pas eu. Ni Remus, bien sûr. Pleine lune les trois prochaines nuits. Remus est au travail à cette heure-ci. Pourquoi avez-vous appelé ? »
Rogue désigna sombrement Harry de la tête. Il se tourna vers les flammes.
« J'ai eu un autre rêve. » Sirius eut l'air terrifié.
« Raconte donc. »
Alors Harry le décrivit. Les gens dans la station, le train rentrant, la vue de Voldemort, l'explosion et le réveil avec la cicatrice faisant mal.
« Sirius » dit Rogue quand Harry eut fini. « N'ai je pas vu une des ces inventions moldues quand j'étais là-bas, une de ces… télés ? Ne peux-tu pas te tenir au courant des informations ? Ou par la radio ? »
« Je vais essayer la radio et la télévision. Je peux te rappeler ? » Rogue acquiesça. Le visage de Sirius disparut des flammes, et elles retournèrent à leur couleur rouge, orangée, jaune.
Harry se tourna vers Rogue, confus. « Ils ont l'électricité là-bas ? » Rogue regarda Harry comme s'il était désespérément naïf.
« Il n'y a pas de travail pour Remus Lupin dans le monde de la sorcellerie, pas plus que pour Sirius Black. Remus vit dans un appartement à Manchester et travaille comme veilleur de nuit dans un entrepôt. Les nuits de pleine Lune, s'il doit travailler, il s'enferme dans l'entrepôt. Si Sirius est par là, il va avec lui et reste sous sa forme canine. Ses employeurs lui ont aussi donné un pistolet, pour le gardiennage. Quand c'est la pleine Lune, Sirius met des balles spéciales qu'il a fait dans le pistolet. Des balles d'argent. Remus lui a fait promettre que s'il pouvait sortir ou blesser quelqu'un de quelque façon que ce soit, il utiliserait le pistolet. »
Cela prit un moment à Harry pour enregistrer le fait que Rogue, Lupin et Sirius
semblaient tous s'appeler par leur prénom, finalement. Puis il réalisa ce que
Lupin avait demandé à Sirius. « Il veut que Sirius lui tire
dessus ? » chuchota Harry.
« L'argent est la seule chose qui puisse tuer un loup-garou, Potter » dit Rogue comme si cela coulait de source. Harry acquiesça, regardant ses mains, essayant d'imaginer son meilleur ami lui demandant de faire la même chose. Si Ron lui demandait de le tuer, pourrait-il jamais le faire ? Faire des duels était une chose, mais cela…
Le temps sembla s'étirer, mais Harry regarda sa montre et vit que cela ne faisait que cinq minutes que la tête de Sirius avait disparu du foyer. Soudain, il fut de retour.
« Severus, Harry, j'ai de mauvaises nouvelles. » commença-t-il. « La station de métro, Westminster, c'est terrible. Ils vont retirer les corps toute la nuit. C'est sur toutes le chaînes, et c'est tout ce qu'il y a à la radio. Même les radios musicales ont arrêté leurs émissions et ne parlent que de cela. Jusqu'à présent, ils ont sorti trente-deux corps, et neuf personnes qui ont survécu, mais elles sont toutes dans un état critique. Elles ont été amenées à l'hôpital par hélicoptère. La police militaire a évacué le Parlement. C'est dimanche soir, mais il y a toujours des hauts fonctionnaires du gouvernement qui tournent dans un bureau ici ou là. Scotland Yard est sur place. Ils ne trouveront rien, bien sûr. Je pourrais probablement transplaner dans le tunnel maintenant, pour voir ce à quoi cela ressemble, mais je n'ose pas avec tous les policiers moldus alentour. Mon portrait est encore dans tous les postes de police du pays. Heureusement, cela fait de moi un résident typique du voisinage de Remus… »
« Comment dit-on au ministère de la magie que c'est Voldemort ? » voulut savoir Harry.
« On ne le fait pas. Fudge ne veut pas admettre qu'il s'est trompé sur son retour. On passe par les médias. J'ai un contact qui peut s'assurer que le lien avec Voldemort peut apparaître dans la Gazette du Sorcier sans que ton nom soit mentionné, Harry. La dernière chose dont nous avons besoin, c'est que Voldemort soit au courant pour tes rêves. »
Malédiction ! pensa Harry. Draco Malfoy le sait. Et je ne sais toujours pas vraiment de quel côté il est…
« Oh, et Severus » continua Sirius. « Cet élément a les échantillons. Tu les recevras demain. Combien de temps cela te prendra-t-il pour passer les tests ? »
« Cela prendra trente-six heures. » répondit Rogue.
Harry fronça les sourcils. « Quel test ? »
« Bien Harry, tu as suggéré que nous nous occupions du cas Krum. » dit Sirius.
« Mais », dit Harry, confus, « Je pensais que tu disais que tu allais chercher les échantillons. »
« Je n'aurais pas pu, Harry. Les Krum savant tous à quoi je ressemble en chien, à cause de l'été dernier. » Cela signifie que Viktor sait, réalisa Harry. Encore plus de problèmes possibles. « Quelqu'un d'autre devait le faire. » Harry allait dire, 'Mais tu avais mentionné un animagus non déclaré', mais il pensa soudain savoir comment les échantillons avaient été obtenus. Si cela ne vous dérange pas de prendre vos ordres d'un vieux dingue…Il savait aussi qui était le contact à la Gazette…
« En tous cas, je vous enverrai tous les journaux moldus qui me tomberont sous la main au sujet de l'attaque. Ces crétins de Fleet Street doivent commencer à mouiller. Oh ! pardon Harry… » [NDT Fleet street : rue où se trouvent de nombreux médias britanniques.]
Harry grimaça « J'ai quinze ans, Sirius, je n'ai plus cinq ans. »
Sirius lui sourit « C'est vrai. J'aurais du m'en souvenir de la dernière fois que je t'ai vu… Bien. Je vous quitte pour voir quelques autres flash d'infos. J'aimerais que Remus ait quelque chose de mieux qu'un écran de neuf pouces noir et blanc, et j'irai au kiosque au coin de la rue à la première heure demain. J'enverrai les journaux en utilisant le hibou de Remus. Il est assez costaud et peut porter de lourdes charges. L'avez-vous déjà dit à Dumblemore ? »
Rogue parla. « Je vais prévenir le directeur. Harry a besoin de repos. Il y avait le club de duel cet après-midi. »
Sirius sourit à Harry « Alors ! Qu'as tu fait ? »
Rogue répondit avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche. « Après trois semaines et quinze duels, il a quinze victoires. C'est le seul invaincu. » Sa voix était monocorde et sans émotion. Harry le regarda, perplexe. « Harry a rejeté pas mal de douleur. Draco Malfoy lui a lancé le Hara Kiri dessus. Il est épuisé. »
Sirius retint son souffle. « Hara Kiri ? et tu … l'as juste rejeté ? »
Cette fois, Rogue le laissa répondre. « Oui. C'est seulement après que j'ai senti que je pouvais à peine marcher. »
« Bon, tu fais comme Severus a dit et tu te reposes. Il peut parler à Dumblemore. Je peux l'appeler aussi, avant de retourner surveiller les médias. Prends soin de toi Harry. Tu montes chez Dumblemore maintenant, Severus ? » Rogue eut une réponse affirmative. « D'accord. Monte là-haut, puis je l'appellerai dans quelques minutes. Bonne nuit Harry. »
« Bonne nuit » dit-il à son parrain. Et il était parti. Soudain, Harry réalisa que quelque chose de très étrange s'était produit. Quand Rogue avait parlé à Sirius, il l'avait appelé Harry. Deux fois. C'était presque aussi étrange que d'entendre Malfoy dire son prénom.
Puis il pensa à la réaction de Sirius sur son rejet du sort de Hara Kiri, et aussi à celles de Rogue et de Malfoy. Pourquoi pouvait-il faire cela ? Pourquoi avait-il été capable de surmonter presque complètement le sort de l'Imperius la première fois que Croupton le lui avait lancé l'an dernier ?
« Pourquoi ai-je pu faire cela ? » dit-il soudain à voix haute, incapable d'empêcher ses pensées de sortir de sa bouche. Il regarda Rogue. « Je veux dire… Pouvez-vous le demander au directeur de ma part ? Je... Je ne comprends pas. Est-ce la même chose que d'être Fourchelang ? Est-ce quelque chose que j'ai depuis que Voldemort a essayé de me tuer ? C'était comme quand, une fois Maugrey nous a dit que nous pouvions le faire, si notre esprit était assez fort… Je savais que je pouvais le faire. L'an dernier, quand j'étais dans le cimetière… » Mais il ne put continuer pendant un moment, se souvenant de quelques uns des détails les plus sordides de ce jour. « Je veux dire…Voldemort m'a lancé le Cruciatus deux fois, et c'était… » Il secoua sa tête. « Je ne pouvais même plus respirer normalement après cela. Cela faisait tellement mal. Mais juste en sachant que maintenant je peux stopper ce genre de douleur, d'une certaine manière… Je l'ai fait. »
Rogue le regarda sans expression. Le silence resta en suspens entre eux comme Harry le regardait désespérément. Finalement, Rogue dit doucement. « Je ne sais pas, Potter. Je peux le demander au directeur. »
C'était de nouveau Potter. Il ne dirait Harry que pour parler de lui à la troisième personne, mais pas en s'adressant à lui… Harry acquiesça et suivit Rogue en dehors du donjon, regardant brièvement à la pile de rouleaux de parchemin encore sur son bureau. Il en aurait pour des heures à finir cela maintenant.
Ils marchèrent ensemble jusque dans le hall d'entrée, en silence. De là, Rogue prit un autre escalier, de l'autre côté de l'escalier en marbre des Griffondors, sans un regard en arrière, ni un autre mot pour Harry. Harry n'était jamais monté dans le bureau de Dumblemore par ce chemin. Peut-être que Rogue connaissait un raccourci.
Mais soudain, Harry se sentit s'évanouir à nouveau. Il s'appuya contre le mur de pierre, regardant les petits points noirs devant ses yeux devenir de plus en plus gros, se mélangeant, chacun avalant son voisin, les regardant commencer à danser en un tourbillon, les regardant s'étendre jusqu'à ce qu'ils aient bloqués la lumière
* * * * *
« Aaaahh ! » cria Harry. Il tremblait et était trempé. De l'eau presque glacée coulait à torrent le long de ses joues depuis ses cheveux, sa robe jouait le rôle d'un conduit pour le courant qui rentrait maintenant dans ses chaussures. Ses lunettes étaient couvertes de gouttes d'eau, troublant sa vision, et il avait aussi avalé un peu d'eau, le faisant tousser et cracher comme il reposait sur le sol de pierre froide du hall d'entrée.
« Ouiiii ! » caqueta Peeves avec joie en volant dans le hall, un coup à droite, un coup à l'envers, maintenant tournant en spirale et suivant un circuit tout autour du hall en même temps. Harry le regarda, revenant encore à lui, et se trouvant étrangement en train de penser que ce serait une bonne figure sur un balai…
Puis il se remit debout, l'eau froide faisant un bruit de succion dans ses chaussures comme il marchait. Il regarda alentour puis prit ses lunettes, et les toucha du bout de sa baguette en disant « Impervius ». Se lunettes étaient maintenant sèches et il les remit, regardant tout autour le hall d'entrée, se sentant étrangement alerte. Peeves lui avait peut-être fait une faveur. La douche froide impromptue semblait être la chose idéale pour le réveiller. Puis soudain son estomac grogna comme il ne l'avait plus fait depuis le temps où Dudley avait commencé son régime après la fin de sa troisième année et l'arrivée des gâteaux d'anniversaire de ses amis et de Mrs Weasley. Un son primal, animal venant du plus profond lui. Un son sauvage…
Il sourit à Peeves, qui montrait encore son sens des acrobaties. Merci Peeves. Je crois que c'était juste ce dont j'avais besoin. » Il se tourna pour monter l'escalier de marbre qui le conduirait à la tour Griffondor (splach, splach !), puis il décida que ce qu'il avait vraiment besoin de faire était descendre aux cuisines pour prendre un morceau.
Mais était abasourdi d'être remercié pour son mauvais coup. « Merci ! J'ai lancé dix bombes à eau sur toi et tout ce que tu peux dire est MERCI ? Qu'est-il arrivé à 'Casse-toi Peeves ?' Pourquoi n'y a-t-il aucun nom d'oiseau ? Pas de 'Crétin', ni d'idiot ', pas même 'un laisse moi tranquille' »
Mais Harry se contenta de lui sourire, repoussant ses cheveux humides de son front, allant vers la porte conduisant à l'escalier des cuisines. Derrière lui, Peeves souffrait encore de son attaque à son statut d'esprit frappeur.
« POURQUOI PAS UN 'VA AU DIABLE PEEVES' »
Harry se tourna brièvement vers lui avant de fermer la porte. « Bien, si tu le pouvais, tu ne serais certainement pas ici, n'est-ce pas ? » dit-il calmement.
Il ferma la porte derrière lui, souriant lorsqu'il entendit Peeves complètement devenir fou. Son « Aaaaaaaargh ! » fut probablement entendu dans tout le château. Il résulterait sans aucun doute que dans un futur proche quelqu'un d'autre se fasse torturer par Peeves (quelqu'un qu'il pourrait plus efficacement aiguillonner).
Harry descendit les escalier et trouva la nature morte aux fruits. Après avoir chatouillé la poire pour la faire se transformer en poignée, il ouvrit la porte des cuisines, son estomac grouillant en lui dès que les délicieuses odeurs assaillirent ses narines, et par là, la partie de son cerveau lui disant de manger. Manger. D'une certaine manière, il n'avait jamais eu aussi faim. Jamais il n'avait autant voulu manger…
La vaisselle de l'après dîner était en plein. Les elfes lançaient des charmes de décapage sur les poêles et les casseroles, et rangeaient les plats et les verres lavés en les faisant voler autour du haut plafond. Harry localisa Dobby et une elfe qui ressemblait à Winky, mais pas tout à fait. Elle avait aussi de grands yeux bruns et portait des habits, mais elle avait l'air contente de cela. Elle portait ce qui semblait être une robe faite pour une grosse poupée ou un petit bébé. Elle était rose avec un col blanc lâche et de petits canards jaunes brodés sur sa poitrine. De plus petits canards jaunes marchaient autour du bas de la robe, qui arrivait en dessous de ses genoux. Cela avait presque l'air d'une robe de bal miniature. Sur sa tête, cependant, elle portait une casquette de ski incongrue avec des trous pour ses oreilles. Elle avait un motif vert, orange, pourpre et rouge. Elle portait des chaussettes dépareillées, comme le faisait toujours Dobby, une grise avec un motif rouge et noir, l'autre marron avec des zigzag bruns.
Le visage de Dobby était presque fendu en deux tellement son sourire était large quand il vit Harry. « Harry Potter ! Vous venez voir Dobby ! » coassa-t-il de sa voix aiguë, bondissant d'excitation autour de Harry. Harry lui sourit. « Harry Potter, Vous devez rencontrer quelqu'un ! Voici Biddy ! »
Biddy eut un sourire nerveux et fit une petite révérence. « Bonjour Biddy » dit Harry. « Alors tu as décidé de demander des vêtements le jour du nouvel An. C'est super ! »
Biddy baissa les yeux et regarda ailleurs, souriant, mais donnant l'impression qu'elle essayait de se retenir. Rougissait-elle ? se demanda Harry. Il ne pouvait pas le dire. Dobby se tint à côté d'elle et lui mit la main sur son bras. « Biddy n'était pas sûre pour les vêtements, pas au début. Mais Biddy et Bobby… Biddy et Bobby vont se marier et fonder une famille… et Dobby a dit à Biddy que Dobby voulait être avec un autre elfe libre ! »
Harry se trouva bouche bée. « Dobby ! c'est formidable ! Félicitations. Mais… tu ne peux pas épouser tous les elfes qui ont demandé des vêtements. Comment as-tu convaincu les autres ? »
« Oh, ils y pensaient depuis longtemps. Ils sont comme Dobby, mais ils ne voulaient pas le dire. Les autres elfes… » Bien pensa Harry. Dobby n'avait pas besoin de lui raconter comment était les autres elfes.
« Dobby, crois-tu que je puisse avoir quelque chose à manger. J'ai manqué le dîner, et je suis mort de faim. » Avant d'avoir compris ce qui se passait, Harry avait été assis, et une quinzaine d'elfes de maison lui avaient apporté six variétés de viande (dont trois de bœuf), quatre légumes, trois miches de pain et plusieurs gobelets de jus de citrouille. Harry rit, secouant sa tête. Il prit un peu de pain, et s'en coupa une tranche. « Peux-tu t'asseoir avec moi Dobby » demanda Harry, voulant être poli.
« Attendez. Il y a quelqu'un qui veut vous rencontrer, Harry Potter. »
Dobby disparut dans un POP, et Biddy retourna à son travail, l'air assez embarrassée quand Harry la regardait, alors il arrêta de le faire (bien qu'il fut fasciné de voir l'elfe qui allait être la femme de Dobby) et se concentra juste sur la nourriture qu'il allait manger ensuite. Il avait un peu de tout, à ce qu'il semblait, mangeant comme s'il n'avait pas pu pendant des années…
Quand il sentit qu'il ne pourrait plus avaler un morceau de plus, Dobby réapparut avec cinq autres elfes. Dobby les lui présenta : Blat, Tiggy, Pinny, Quiff et Zenana. Ils portaient tous un assortiment intéressant d'habits (ou du moins, des choses en tissus qu'ils utilisaient en tant qu'habits, comme le chapeau de Dobby en chauffe thé. Harry pensa que la jupe de Tiggy était faite d'un abat-jour couvert avec plusieurs étoffes.) Les présentations faites, les elfes se dispersèrent pour continuer à nettoyer. Harry se tourna vers Dobby et demanda « Où sont les autres ? je pensais que tu avais dit qu'ils étaient neuf. ». Même avec Biddy, cela ne faisait que six elfes en plus de Dobby portant des vêtements.
Dobby eut l'air quelque peu embarrassé. « Dobby est désolé, Harry Potter. Trois ont changé d'avis. Mais sept elfes libres à Poudlard sont mieux qu'aucun ! » s'exclama-t-il en souriant encore. Harry était content que Hermione ne soit pas là.
« Je suppose que tu as raison, Dobby. Ils ont beaucoup de chance de t'avoir. Tu peux leur montrer les cordes, prends les avec toi quand tu prends ton jour de congé. Prends les à Pré-au-lard. »
Dobby eut à nouveau l'air embarrassé. « Bien, Harry Potter, Dobby ne va pas vraiment pouvoir faire cela, parce que… Dobby ne prends pas de jour de congé. Boxing Day était mon premier jour de congé… »
« Dobby ! » dit Harry, essayant d'être sérieux, mais ne réussissant pas bien. « Dumblemore te donne un jour de congé par mois. Tu dois le prendre ! Quel exemple donnes-tu aux autres ? » Dobby grimaça, baissant les yeux et grattant le sol du pied. Harry soupira « D'accord. Le prochain week-end à Pré-au-lard est le dix février. Viens au village avec moi et mes amis. Nous te montrerons les alentours. Promis ? Tu t'assureras que Biddy et les autres viendront aussi ? »
Dobby sourit avec gratitude à Harry, comme s'il le sauvait de lui même. « Dobby le promet, Harry Potter. Dobby le promet ! Dobby va dire aux autres que nous allons à Pré-au-lard avec Harry Potter ! » Et il disparut de la cuisine, laissant Harry souriant et secouant sa tête.
* * * * *
Harry se sentait plutôt mieux après avoir mangé, mais il décida cependant de sauter la réunion des préfets. Il n'imaginait pas que Roger ou les autres Serdaigle seraient spécialement civils avec lui après ce qui était arrivé au club de duel. Il dit à Ron ce que Sirius avait dit sur les infos et l'envoi de journaux, lui demandant d'informer Hermione quand elle rentrerait de la réunion. Il retourna au lit, prenant Sandy avec lui, et tomba dans un sommeil très, très profond. Et s'il eut des rêves, il ne s'en souvint pas, ce qui était ce qu'il préférait.
Il se leva comme d'habitude le lendemain matin pour aller courir, rencontrant Hermione dans la salle commune pour les étirements. Ils ne parlèrent pas. Hermione lui jetait des regards soucieux pendant les étirements, mais il fit mine de ne rien voir. Quand ils atteignirent le hall d'entrée, ils virent le nouveau classement du club de duel affiché, à côté du classement de Quidditch. Jusque là, Griffondor était légèrement en tête avec trois cent dix points, tandis que Serpentard avait défait Pouffsouffle par deux cent quatre vingt dix à quarante. Serdaigle avait aussi battu Pouffsouffle plus tôt en automne, par deux cent dix à cinquante. Harry n'était plus sûr de se soucier encore du Quidditch. Il parcourut le classement des duels nonchalamment.
Poudlard Ecole de Sorcellerie et de Magie
Classement du club de duel
Rang Victoire Nom
1 15 Potter
2 14 (ex æquo) Granger, V. Weasley
3 13 (ex æquo) Spinnet, Malfoy
4 10 Davies
5 8 (ex æquo) Johnson, L. Quirke, R. Weasley
6 7 (ex æquo) Crabbe, Goyle, N. Quirke, G. Weasley
7 5 (ex æquo) Finch-Fletchley, Bulstrode
8 3 (ex æquo) Abbott, MacMillan
9 2 Chang
10 1 Creevey
11 0 Brocklehurst
Harry y jeta un regard désintéressé. Cela ne semblait plus avoir d'importance. Voldemort était à Londres, tuant des gens au hasard, et plus simplement poursuivant d'anciens Mangemorts comme Karkaroff. Personne n'était plus en sécurité. Aucun endroit n'était plus sûr, à l'exception, peut-être, de Poudlard.
Hermione aussi regardait le classement, fronçant les sourcils. « Voyons » dit-elle doucement, de cette voix qu'elle avait lorsqu'elle pensait tout haut, en travaillant sur un problème d'arithmancie. « Le seul que je n'ai pas battu, c'est toi, et la seule que Ginny n'ait pas battu, c'est moi, et toi et Ginny avez battu Malfoy… »
« Hermione, peux-tu t'obséder là-dessus plus tard ? Je vais commencer à courir sans toi… » Elle s'extrait du parchemin, embarrassée. « C'est juste… »
« … Que tu es habituée à avoir les meilleures notes ? Pas à être numéro deux ? »
Elle baissa la tête, les lèvres droites, mais le bord de sa bouche souriant légèrement. « Au moins, celui derrière lequel je suis, c'est toi. Si cela avait été Malfoy… »
Il sourit. « Tu vas le défier la prochaine fois. Tu vas pouvoir lui rendre la monnaie de sa pièce pour toutes les fois où il t'a insultée… »
Elle eut l'air pensive. « Tu sais, ce n'est pas que je relève 'sang-de-bourbe'. Je veux dire, étant donné que j'ai grandi parmi les moldus, cela n'a pas le même sens pour moi que pour les gens comme Ron ou Ginny. C'est juste la façon qu'a Malfoy de me dire, la façon de le dire comme si je mangeais dans les toilettes ou quelque chose comme cela… »
« Hermione ! » Harry prit une expression sévère.
« Oh, tu vois ce que je veux dire. Pense à la chose la plus dégoûtante que tu peux, et remplis le blanc. C'est ce qu'il dit quand il m'insulte. C'est son ton, par les mots qui me touchent… »
Harry la regarda. Malfoy la blessait vraiment quand il lui disait ces choses, réalisa-t-il. Elle était assez forte pour le cacher, mais cela la touchait profondément. Habituellement Ron était celui qui s'engouffrait dans la brèche quand cela se passait, attaquant Malfoy pour la défendre. Harry avait pensé que c'est parce que Ron était plus sensible à l'insinuation 'sang-de-bourbe' qu'il ne l'était. Pourquoi Harry ne l'avait jamais remarqué avant ? Ron n'avait jamais, en aucun cas, failli à défendre Hermione quand elle était attaquée. Hermione l'avait-elle remarqué ? se demanda-t-il. Ou pensait-elle à ces actes comme aux actions d'un chien loyal, son compagnon et défenseur, rien de plus ?
Quand ils eurent fini de courir et de s'étirer encore, ils montèrent se doucher et se changer. Malfoy n'était pas dans le bain quand Harry arriva. Il doit se lever à l'aube pour se baigner sans que personne ne puisse voir son bras, pensa Harry. J'espère qu'il perd plein de sommeil.
Quand lui, Hermione et Ron étaient assis à la table de Griffondor, mangeant le petit déjeuner, Harry entendit un bruit d'ailes au-dessus de sa tête, et regarda le plafond de la grande salle. Le ciel d'aujourd'hui était fait comme de mousseline blanche, un ciel typique d'hiver, maintenant rempli de chouettes brunes, noires, grises et fauves, planant et tournant, cherchant les individus qu'elles étaient sensées trouver, lâchant leurs paquets sur les cuisses, se perchant sur les épaules des élèves pendant que ceux-ci détachaient les parchemins de leurs pattes.
Un hibou grand duc, avec le bout des ailes roux, lâcha un gros paquet de journaux reliés avec une ficelle sur les cuisses de Harry. Une chouette plus petite et fauve amena à Hermione son abonnement à la gazette du sorcier. Elle lisait habituellement le journal de la sorcellerie pendant le petit déjeuner, sans y faire attention, regardant la première page, écumant les pages intérieures pour quoique ce soit sur le développement en métamorphose ou en sortilège. Elle donnait à Ginny l'horoscope, laissant à Ron la page de Quidditch.
Mais aujourd'hui, elle s'assit en fixant la première page, incrédule, deux lignes entre ses sourcils tellement elle les fronçait fort. Elle et Ron était assis de part et d'autre de Harry. Ron la regardait maintenant. « Qu'est-ce ? » voulut-il savoir, l'air de ne pas y toucher. Il lui prit le journal.
« Hermione… Il n' y rien ici sur la station de métro de Westminster… »
« Justement ! » chuchota-t-elle. « Il n'y a rien ! Fudge a du étouffer l'histoire ! »
« Bien » dit gravement Harry. « Il n'a pas réussi à l'étouffer dans les journaux moldus. » Il prit celui du dessus de la pile que Sirius avait envoyée. La première page titrait 43 MORTS, 19 BLESSES DANS UNE ATTAQUE SUR LA STATION DE METRO DU PARLEMENT. Ginny s'assit à côté de lui, lui prenant le journal.
« Oh Harry » souffla-t-elle, en commençant à lire l'histoire. Harry passa des journaux à Hermione et Ron, et en prit un pour lui-même. ATTAQUE TERRORISTE SUR LE METRO, disait un titre. LES SEPARATISTES ECOSSAIS REVENDIQUENT L'ATTENTAT DE WESTMINSTER, disait un autre. UN GROUPE PALESTINIEN REVENDIQUE LES 46 MORTS DANS UNE STATION DE METRO.
« Quarante-six ? » dit Ron « Je pensais qu'ils étaient quarante trois. »
« Le mien dit quarante-neuf. » dit Hermione. « Et c'est sensé être des extrémistes religieux pakistanais… »
« Afghans » dit Ginny, regardant un autre journal.
Harry prit un autre journal. « Celui-ci dit que à la fois les terroristes catholiques et protestants d'Irlande du Nord revendiquent qu'ils l'ont fait. »
Ginny tira un autre journal de la pile « Cinquante-deux morts et Scotland Yard parle d'un cartel de la drogue colombien. Qu'est-ce qu'un cartel ? »
« C'est comme les Mangemorts. Des gangs de gens qui travaillent pour un parrain de la drogue. Ils ont un réseau pour distribuer la drogue. » La voix de Harry ne semblait plus lui appartenir. Tellement de personnes mortes, pensa-t-il. Et tous ses groupes malades si anxieux de prétendre qu'ils l'ont fait, la police désignant des gens qu'ils savent que le public hait déjà de toutes façons. Des gens qui ont déjà probablement fait des choses terribles pour lesquelles ils n'ont jamais été punis.
Harry se souvint de sorciers et des sorcières parlant à voix basse du règne passé de terreur de Voldemort. Ils se souvenaient que quand Queudver avait fait accuser Sirius de son propre meurtre, et avait tué une rue pleine de moldus, le ministère de la magie était venu rapidement sur le terrain, jetant alentour des charmes de mémoire, emmenant Sirius d'office à Azkaban sans autre forme de procès.
Mais alors, il n'y eut qu'une douzaine de gens tués, rien à voir avec le nombre de victimes à la station de métro. Il pensait à Maugrey disant que les moldus étaient bien plus dangereux que les sorciers, qu'ils avaient tué bien plus de personnes.
Voldemort s'était remis en jeu.
Soudain Sandy siffla sous sa robe « Un griffon va rencontrer un serpent. » Comme dans la pensine. Voulait-elle dire Griffondor et Serpentard encore ? Et si c'était le cas, de qui parlait-elle ?
« Oh, Harry », dit encore Ginny. Harry la regarda. Elle avait l'air encore plus horrifiée qu'avant. « Regarde… » elle lui tendit le journal qu'elle lisait. Il suivit son doigt sur la colonne.
« Lis-le » dit Harry, après avoir eu un bref aperçu de ce que cela disait.
« La
BBC » lut doucement Ginny « rapporte que lorsque les sauveteurs ont
finalement pu entrer proprement dans la station, ils ont trouvé le mot POTTER
gribouillé sur le mur dans une substance verte inconnue. Depuis que la BBC a
reporté cela, de nombreux groupes jusqu'à présent inconnus de la police en
revendiquent la responsabilité. Parmi eux, on trouve Pagans of the True Earth
Resurrected, People Obliged to Treat Everyone Rotten, and Proponents of
Traditional Trades Expressing Rage." [NDT : Païens de la terre vrai
ressuscités, gens obligés de traiter tout le monde de pourri, et 'Proposeurs'
du commerce traditionnel exprimant leur rage.]
Ron riait « C'est fort ! People Obliged to Treat Everyone Rotten… »
« Ce n'est pas drôle ! » le cassa Harry. Le visage de Ron se défit immédiatement. Il avait l'air d'un garçon de quatre ans réprimandé.
« Désolé Harry » marmonna-t-il, ses oreilles rougissant.
De l'autre côté, George leva finalement le nez de son petit déjeuner et vit les quatre autres avec les journaux étalés sur toute la place. « Est-ce que ce sont des journaux moldus ? Que voulez-vous avec eux, alors ? »
Harry ramassa les journaux, essayant de les empiler d'une façon raisonnable. Il ne répondit pas à George. Il regarda la table de la direction. Les quatre avaient été assis tout au bout de leur table, au plus près des professeurs. Rogue n'était qu'à quelques yards, buvant. Il regarda Harry par-dessus sa coupe et fit un très petit signe de la tête, puis se leva et alla à une porte près de celle qui conduisait à l'antichambre où Harry faisait sa formation d'animagus. Aha ! pensa-t-il. Sandy parlait de Rogue et moi…
Il demanda à Ron de prendre son sac à dos en potions pour lui. Il vacillait sous le poids des journaux. Lupin doit avoir une chouette sacrément costaud, pensa-t-il. Il croisa le regard de Hermione en partant. Elle avait l'air très inquiète. Puis il regarda Ginny se sentant lui-même assez inquiet. Elle lisait l'exemplaire de la Gazette d'Hermione, mâchant sa tartine. Est-ce que Malfoy savait quoique ce soit sur l'attaque de Westminster ? se demanda-t-il. Et Lucius Malfoy ?
Il alla vers le hall d'entrée puis prit l'escalier vers les donjons. Quand il entra dans la classe de potions, il vit que la porte du bureau de Rogue était déjà ouverte et qu'il était assis à son bureau. Est-ce que cette porte dans la grande salle conduisait à un passage secret vers son bureau ? se demanda Harry. Il doit y avoir bien plus de passages secrets que ceux que Messieurs Lunard, Patmol, Queudver et Cornedrue connaissaient quand ils ont fait leur carte, pensa-t-il.
Comme il entrait dans le bureau, Rogue pointa sa baguette vers la porte qui se referma. Harry posa en silence la pile de journaux sur son bureau. Il en prit quelques uns du dessus qu'il n'avait pas vu, allant s'asseoir dans le fauteuil près du feu comme il l'avait fait la veille. Ils étaient assis en silence, tournant les pages, article après article, les rapports de pertes s'aggravant de plus en plus, les groupes revendiquant devenant de plus en plus étrangers.
Après avoir lu encore un article sur un groupe clamant qu'ils avaient mis le mot POTTER sur le mur de la station comme signature (Picts of True Erse Republic, encore un groupe écossais), il regarda Rogue qui fronçait furieusement les sourcils en voyant le bazar de ces histoires sans queue ni tête. Il ne savait pas ce que Rogue pensait des journaux moldus avant (pas grand chose, probablement), mais il ne pensait certainement que cela allait redorer leur blason.
« Le plus grand nombre de morts que j'ai vu jusqu'à présent est sur le Times » dit calmement Harry. « Quarante sept adultes et douze enfants morts, vingt-sept personnes à l'hôpital, dont la moitié mourront probablement dans les deux prochains jours. »
Rogue acquiesça, posant le journal qu'il regardait de côté, puis tapant des longs doigts sur le bureau, regardant dans le vide. Soudain la cloche retentit pour le premier cours de la journée, faisant sursauter Harry.
« Sortez. » dit soudain Rogue. Mais il ne le fit pas impoliment. Harry comprit. Il ne pouvait pas être vu ici, se tenant avec Rogue comme s'ils étaient amis (étaient-ils amis ?), spécialement par les Serpentards qui descendraient pour le cours. Il avait seulement cinq minutes avant que la seconde cloche ne sonne, commençant officiellement le cours. Rogue agita sa baguette au-dessus de la masse des parutions, et tous les journaux se mirent en une pile plus parfaite qu'aucune main humaine n'aurait pu faire, et volèrent dans le placard derrière son bureau, s'ouvrant et se fermant. Très habile pensa Harry. Il se dépêcha de sortir du bureau de Rogue et alla s'asseoir à une table au fond de la classe. Il mit sa tête sur ses bras, paresseusement, attendant que les autres élèves arrivent.
Il avait du s'endormir brièvement, parce qu'il fut très surpris d'entendre une voix familière au-dessus de lui « Potter ! »
Il essaya d'ouvrir ses yeux et de lever sa tête, clignant ses yeux. La salle de classe était pleine des Serpentards et des Griffondors habituels. Ron était à côté de lui. Harry se souvint maintenant qu'il avait rêvé marcher dans un couloir de Poudlard, et que le mur du couloir lui-même essayait de l'atteindre et de le frapper… Ce devait être Ron, essayant de me réveiller, pensa-t-il…
« Si vous vouliez bien nous rejoindre, Potter, sortez vos cosses de graines de trèfles 'pieds d'oiseau' séchés. A moins que vous préfériez faire votre potion sans elles et vous empoisonner vous-même. » ricana Rogue. Les Serpentards rirent en appréciant. Harry grimaça et prit son sac à dos, sortant ses affaires de potions et soupirant. Retour à la normale. Il hasarda un regard vers Ron, qui avait l'air de s'excuser. Quand Rogue se fut retourné, Harry lui haussa les épaules. Hermione était assise avec Neville, il croisa son regard et haussa aussi les épaules. Puis il vit Neville le regarder étrangement. Soudain Harry se demanda, aurais-je du faire confiance à Neville ? Aurais-je du lui lancer un sortilège de mémoire à la place. Mais il ne savait pas en utiliser un seul. Les sortilèges de mémoire n'étaient pas appris avant la fin de la septième année, afin que les élèves n'essayent pas constamment d'essayer de faire oublier aux professeurs qu'ils avaient donné des devoirs, ou de leur faire oublier de leur mettre un examen un jour particulier.
Harry passa encore le reste de ses cours comme en transe. Il était plein de gratitude envers Sandy, parce qu'elle l'avertit à de nombreuses reprises de quelque chose qu'il allait se passer en classe, et il pouvait ainsi se secouer et retourner dans le temps présent pour éviter d'avoir l'air d'un idiot.
C'était bien pire que de penser au club de Duel. Cela ressemblait à marcher dans l'eau constamment, en étant oppressé par l'air comme s'il avait une substance et un poids, comme s'il était encore dans le lac essayant de passer les strangulots et les sirènes. Sauf que ce n'étaient plus quatre personnes qui étaient en danger, quatre personnes qu'il désespérait de pouvoir remonter à la surface. Il étaient des centaines, des milliers, des millions de personnes, là dehors, en danger, des cibles potentielles. Il se sentait comme s'il bougeait à travers une mer étouffante de désespoir et d'inquiétude, attendant de découvrir ce que la prochaine atrocité de Voldemort serait…
« …ils
ont trouvé le mot POTTER gribouillé sur le mur… »
* * * * *
Harry eut quelques problèmes pour bloquer la douleur lors du cours de Maugrey cet après-midi là. D'abord, il pensa qu'il était juste distrait. Puis ensuite, il réalisa qu'après la nuit de dimanche, d'une manière ou d'une autre, il méritait de souffrir. Il ne pouvait pas se dire d'arrêter la douleur. Finalement, après que Seamus lui ait lancé un simple sort de Passus sur la cheville gauche, le laissant haletant, il alla voir Madame Pomfresh pour la première fois depuis qu'ils avaient commencé le premier trimestre en lui demandant un analgésique.
Puis, le mardi matin comme il allait sortir pour le cours de Hagrid, Sandy lui siffla « Un secret va être révélé. » Un moment plus tard, Rogue apparut, ayant de toute évidence prévu de l'aborder à ce moment là.
« Potter ! Juste un mot. »
Le reste des Griffondors le regarda avec sympathie, pensant qu'il était probablement bon pour une retenue. Les Serpentards, de l'autre côté, avaient l'air assez ravis de cela. Harry fit un signe à Ron et Hermione à travers la porte.
« Je vous rattraperai. » leur dit-il.
Quand les étudiants des deux maisons furent partis, Rogue descendit les escaliers vers le donjon, sans rien dire à Harry, qui estima qu'il devait juste suivre. Ils entrèrent par la porte ouverte de la salle de classe de Rogue, où Harry vit les première année de Gryffondor et de Serpentard. Will Flitwick était assis à la rangée du fond avec Gilian Lockley, et devant eux, il vit clairement la petite sœur de Crabbe, Wilhelma.
Ils ne rentrèrent pas dans la salle de classe, à vingt pied de là. Rogue tira une tapisserie et ouvrit une porte scellée en chuchotant un mot de passe que Harry ne put entendre. Rogue tint la porte ouverte pour lui et Harry passa. Il y avait des torches sur les murs du passage, et immédiatement à gauche, une volée de marches, un escalier étroit qui devait venir de la porte de la grande salle, suspecta Harry. Ce n'était pas un passage très long. En un petit moment, à ce qu'il semblât, Rogue poussa sur ce qui semblait être une partie du mur, mais il pivota au milieu, laissant environ deux pieds de chaque côté pour rentrer dans le bureau du professeur de potions. Harry passa par l'ouverture sur la gauche, voyant de ce coté quelques unes des étagères du bureau qui contenaient des textes de potions.
Un fois dans le bureau, Rogue ne ferma pas l'étagère. « Cela ne va pas prendre longtemps, Potter » lui dit-il avec concision. « J'ai fini les tests sur les échantillons. » Harry déglutit, pas certain de vouloir savoir.
« Est-il… »
« Non. » Rogue s'assit dans la chaise de son bureau, battant les parchemins sur son bureau. « Il n'y a aucun doute possible que Krum soit le produit de son père et de sa mère. Il n'est pas le fils du seigneur des Ténèbres. » Ah, pensa Harry. C'était le secret.
Puis il fronça les sourcils. Il en avait été si sûr ! Mais alors, de qui Karkaroff avait-il parlé ? Etait-ce de l'un des autres élèves qui étaient venus pour le tournoi ? Est-ce que l'héritier de Voldemort avait aidé Barty Croupton Jr, et que Croupton ne l'avait jamais su ? Il semblait à Harry que s'il avait su, il aurait dit quelque chose à ce sujet sous l'effet du Veritaserum.
« Vous devriez y aller Potter. Repassez par le passage et prenez les escaliers. »
Harry acquiesça. Il partit, entendant encore dans sa tête les mots de Rogue.
Il n'est pas le fils du seigneur des Ténèbres
Bien, c'était une bonne chose, non ? Harry gravit les escaliers, pensant furieusement. Les escaliers faisaient plusieurs virages, dans différentes directions, et en haut, il y avait une grande porte en bois. Bien sûr, quand il l'ouvrit, il se retrouva dans la grande salle vide. Ainsi, Rogue lui avait montré un passage secret vers son bureau (deux en vérité : un depuis la grande salle, et un depuis la porte derrière la tapisserie, bien qu'il ne connaisse pas le mot de passe pour celui là).
Après avoir fermé la porte des escaliers secrets, Harry essaya de l'ouvrir à nouveau, s'attendant à ne pas pouvoir. Mais cela fonctionna bien. D'un autre côté, si quelqu'un tombait sur ce passage, il ne saurait pas où pousser sur le mur pivotant, qui était aussi une bibliothèque, à moins qu'on leur ait montré. Autrement, cela ressemblait juste à un cul de sac. (et la bibliothèque n'était pas non plus complètement au bout du passage, elle était à environ la moitié. Ce n'était pas évident du tout.) Harry pensa à Rogue lui montrant cela. Il devait avoir décidé qu'il pouvait lui faire confiance entièrement. Mais peut-être avait-il déjà décidé cela quand il lui avait donné la chance d'aller dans la pensine…
Durant le reste de la semaine, Harry se posa des questions sur l'héritier de Voldemort… Peut-être que Karkaroff avait parlé de Krum après tout. Voldemort avait dit qu'il n'était pas sûr qu'il était son héritier. Karkaroff pouvait avoir été trompé. Peut-être que les Krum lui avaient dit qu'il était l'héritier de Voldemort afin d'obtenir un traitement de faveur pour Viktor à Durmstrang. Cela avait certainement marché. Harry se souvint comment Karkaroff était fou de lui avant même que son nom ne sorte de la Coupe de Feu, comment il était revêche et sec envers les autres élèves de son école. Non. Harry était encore convaincu que Karkaroff avait parlé de Viktor Krum. Cela ne faisait rien que Karkaroff ait été induit en erreur. Et Voldemort avait dit qu'il avait déjà été utile… Ce qui signifiait qu'il avait encore à s'assurer que Hermione s'en débarrasse.
Quand la quatrième rencontre du club de duel arriva, Harry se sentait à nouveau en bonne forme. Il n'avait pas eu besoin de retourner voir Madame Pomfresh depuis lundi. Harry essaya de ne penser ni aux journaux qu'il savait être dans le placard du bureau de Rogue, ni au nom de POTTER gribouillé sur le mur de la station de métro. Cela ne ferait rien de bon d'y penser maintenant. Il devait se préparer pour ce qui allait venir. Les BUSE étaient une chose, être prêt pour Voldemort en était une autre.
Ils ne feraient que quatre duels chacun pour la dernière rencontre. Chaque round aurait huit duels, et quand tous les duels seraient finis, Rogue prendrait un peu de temps pour déterminer le classement, et ils sauraient tous qui n'allait pas être viré. Harry devait accorder un certain crédit à Mandy Brocklehurst. Elle était terrible. Elle n'avait pas gagné un seul duel, mais elle venait encore au centre du cercle avec sa tête droite, prête à essayer encore. Elle n'avait pas pleuré, ni prétendu que les autres trichaient. Quand les gens la battaient maintenant, ils étaient vraiment gentils avec elle. C'était de la pitié pure et simple. Mais elle semblait s'en moquer.
Ils commencèrent avec Millicent Bulstrode défaisant Hannah Abbott. Hannah ne passerait sans doute pas la première sélection non plus, pensa Harry. Il souhaitait que Millicent ne soit pas si bonne, mais elle resterait probablement, malheureusement. Après cela, Crabbe et Goyle battirent Niamh et Liam Quirke, suivis par Hermione faisant de son mieux pour laisser une chance à Ernie MacMillan, mais il la loupa de toute façon. Puis Mandy perdit contre Cho, et Angelina piégea Ron. Rogue appela les deux noms suivants.
« Spinnet! Granger! »
Hermione y allait encore. Alicia la regarda à travers la fente de ses yeux. Elles étaient toute les deux très bonnes. Alicia pouvait définitivement améliorer son classement si elle battait Hermione. Harry était le seul à l'avoir fait.
Elle se saluèrent en s'inclinant, et mirent leurs baguettes en position. Alicia lança rapidement le sort de désarmement à Hermione qui l'esquiva au dernier moment, visant les jambes d'Alicia avec sa baguette.
« Tarantellegra ! » cria-t-elle, et les pieds d'Alicia commencèrent à bouger d'une façon incontrôlée, faisant une tarentelle sauvage, la portant autour du cercle où elle ne semblait pas vouloir aller. Alicia essaya de viser avec soin Hermione alors qu'elle dansait encore follement. Elle lança le sort de Jambencoton sur Hermione qui s'effondra sur le sol, incapable de se tenir debout. Alicia essaya de la désarmer, mais Hermione roula rapidement, l'évitant encore une fois. Elle visa Alicia dansante, en disant « Inverso ! »
Alicia cria, car maintenant, elle avait la sensation de danser follement en étant suspendue dans les airs la tête en bas. Elle continuait à danser sur le sol, cependant bien qu'elle pense être en l'air, elle visa encore Hermione. Elle semblait en fait surmonter la désorientation de l'Inverso, et Hermione le vit. Elle ne pouvait pas se lever pour prendre sa baguette à Alicia, alors elle pointa rapidement sa baguette encore en criant « Expelliarmus », juste avant qu'Alicia commence à dire la même chose. Mais Hermione l'avait fait en premier. La baguette d'Alicia vint à toute vitesse rejoindre sa main dans les airs, et Rogue mit fin aux sorts des deux filles. Alicia secoua sa tête, regardant autour d'elle, puis tendit sa main à Hermione pour l'aider à se relever. Elles se sourirent. Elles semblaient s'être vraiment amusées. Cela avait été un beau match.
Pendant le second round, Goyle battit Cho. (Harry commençait à suspecter qu'elle ne durerait pas non plus… Il ne s'était jamais senti redevable à Goyle pour quoique ce soit avant, mais maintenant, c'était le cas). Puis Ginny défit George (elle semblait anticiper tout ce qu'il faisait). Puis Crabbe et Niamh gagnèrent Hannah et Millicent. Après cela, ce fut encore le tour d'Hermione, et quand Rogue appela le nom de son apposant, elle eu un air sur son visage que Harry ne pouvait décrire que comme franchement démoniaque.
« Malfoy ! »
Hermione et Malfoy s'avancèrent dans le cercle. Après s'être inclinée, Hermione commença son assaut. Malfoy n'eut aucune chance. Elle cria « Rictussempra ! Reverso ! Inverso ! » en une rapide succession, et bientôt Malfoy riait hystériquement en pensant qu'il était suspendu la tête en bas dans les airs, et que ce qui était devant lui était derrière. Il était si désorienté qu'il en tomba sa baguette, fermant ses yeux et se tenant la tête à deux mains, l'air misérable, mais riant néanmoins hystériquement. Hermione ramassa calmement sa baguette, et leva elle même les charmes, n'attendant pas que Rogue le fasse.
Harry l'entendit dire doucement comme elle tendait sa baguette à Malfoy « Souviens-toi de ce qui t'es arrivé quand tu t'es battu avec une sang-de-bourbe. » Elle retourna à sa place entre Ron et Harry, son visage encore de marbre, mais aussi satisfaite. Harry se souvint encore du jour de leur premier baiser en classe de sortilège et de comment elle avait contrôlé Peeves. Il était heureux que quelqu'un de si puissant soit de son côté.
Le deuxième round se termina avec Liam défaisant Ron (qui retourna dans le cercle l'air grognon), Ginny désarma gentiment Ernie, et Colin gagna même un match, mais c'était contre Mandy, donc cela ne voulait pas dire grand chose. Quand le troisième round commença, Roger battit facilement Goyle, en ayant l'air assez fier de cela, et Harry et Alicia défirent facilement George (il avait regarder Ginny le défier) et Ron (qui avait l'air de plus en plus grognon). Après que Niamh ait désarmé Hannah, ils firent une pause. Ginny, Hermione et Alicia bavardaient gaiement de leurs duels. Ron et George râlaient sur les sales coups (les autres personne les gagnant semblaient être les sales coups qu'ils détestaient le plus, de ce que Harry pouvait dire). Harry était en quelque sorte partagé entre les deux groupes, ne disant pas grand chose.
Après la pause, Justin obtint une spectaculaire victoire sur Millicent, Liam lui adressant un large sourire. Même Niamh semblait se réchauffer à l'idée de Justin et de son frère. Colin se débrouilla aussi pour obtenir une autre victoire sur Cho, consolidant bien son départ, à ce que Harry sentait. Puis il battit Ernie en essayant d'être gentil. Il ne voulait pas sembler antipathique, mais Ernie était vraiment horrible, pensa-t-il. Tout l'entraînement des vacances de Noël semblait être sorti de sa tête (bien que Harry suspectât qu'il avait passé bien plus de temps dans une activité physique différente durant les vacances). Finalement, Goyle défit Mandy qui avait maintenant l'air d'en avoir assez de tout ce processus.
La quatrième Round commença avec Angelina dominant George (Harry commençait à suspecter George d'avoir un problème vis à vis du sexe de ses opposants), et termina avec Harry battant Angelina. Entre-temps, Crabbe et Alicia avaient battu Justin et Liam, et Roger, Goyle et George défirent Mandy, Colin et Ernie. Mais le réel moment de tension de ce round fut entre Ron et Draco Malfoy.
Harry réfléchit après coup que Ron avait gagné pour deux raisons. D'abord, il commençait à en avoir vraiment assez d'avoir perdu pas mal de duels qu'il trouvait qu'il aurait dû gagner. Et ensuite… Malfoy ne semblait pas essayer de gagner. Il n'était cependant pas intéressé par une défaite rapide, le faisant traîner, mais à plusieurs reprises, Harry vit qu'il avait une opportunité qu'il aurait exploité avec n'importe qui d'autre, et qu'il ne l'avait pas prise. Pourquoi ? se demanda-t-il. Il se demanda aussi si Ginny avait été énervée par la manière dont il l'avait laissé le battre. Il n'avait eu aucun scrupule à battre George, alors pourquoi se laissait-il faire si facilement par Ron ?
Quand Ron revint dans le cercle, il avait l'air plus joyeux qu'avant. Harry n'osa pas émettre l'hypothèse que Malfoy lui avait laissé le duel. S'il y avait une manière garantie d'énerver Ron, c'était bien celle-là. Pas qu'il en faille beaucoup plus parfois, réfléchit Harry. Soit Malfoy allait vraiment s'occuper de son père et voulait que Ron approuve sa relation avec Ginny, pensa Harry, soit il essaye de m'endormir et de me faire croire en sécurité.
Le cinquième round sembla passer très vite. Après quatre semaines de duel, beaucoup parmi eux avaient l'air assez épuisés, aux yeux de Harry. Hannah et Millicent s'inclinèrent encore, cette fois-ci face à Justin (un peu plus de joie avec Liam) et Crabbe. Puis Malfoy défit Alicia, utilisant sans merci le sort de Passus sur ses bras, ses jambes et finalement sa gorge, jusqu'à ce que Harry pense que Rogue allait y mettre un frein. Après que sa baguette lui ait été retournée, Alicia tituba en dehors du cercle, et Hermione et Angelina la laissèrent s'appuyer sur elles. Cela avait probablement été le plus sale duel depuis qu'il avait lancé le Hara Kiri sur Harry. Hermione et Roger n'eurent aucun problème à venir à bout de Liam et Cho, et puis Ginny et Niamh défirent Angelina et Justin. Il ne restait qu'un duel, et Harry savait qu'il était l'un des concurrents, parce qu'il n'en avait fait que trois ce jour-ci. Mais il ne pouvait pas se souvenir contre qui il ne s'était pas déjà battu. Rogue appela son nom et il alla dans le cercle. Puis Rogue appela celui de son adversaire.
« V. Weasley! »
Harry déglutit comme il la regarda entrer dans le cercle. Il avait continué à grandir depuis le début de l'année scolaire, et sa robe commençait à être trop courte d'une paire de pouce. Ginny avait continué à grandir aussi, et ils avaient maintenant tous les deux presque la même taille. Ses cheveux étaient retenus dans un nœud désordonné derrière sa tête, et ses yeux marrons avaient l'air à la fois impénétrable et beaux.
Non, se dit-il sérieusement. Je ne dois pas me laisser distraire. Passes là dessus…
Après s'être incliné, il l'entendit commencer à crier « Expelli.. »
« Impedimenta ! » cria-t-il, plus vite. Et elle ralenti presque jusqu'à s'arrêter complètement. Il lui prit sa baguette et enleva le sort. Elle le regarda, son visage très près du sien, à ce qu'il semblait. Elle lui adressa un très léger sourire. Harry lui sourit en retour. Elle ne semblait pas lui en vouloir. Pour quelque raison, cela était très important pour lui.
Ils prirent une autre pause, et Rogue les rappela tous dans la salle. Il était prêt à publier les classements. « Maintenant ! » dit-il fortement, mais sans sembler crier. « Quelques uns d'entre vous ont le même nombre de victoire qu'une autre personne, ou plus dans certains cas. S'il y a égalité, votre classement est basé sur votre performance sur les personnes ayant le même nombre de victoire que vous. »
Ils semblaient tous être sur des charbons ardents. Rogue passa devant eux vers le hall d'entrée, enlevant le parchemin avec l'ancien classement, et attachant magiquement le nouveau sur le mur.
Poudlard Ecole de Sorcellerie et de Magie
Classement du club de duel
Rang Victoire Nom
1 19 Potter [CAPITAINE]
2 18 Granger
3 17 V. Weasley
4 15 Malfoy
5 15 Spinnet
6 14 Davies
7 11 Crabbe
8 10 R. Weasley
9 10 N. Quirke
10 10 Goyle
11 10 Johnson
12 8 L. Quirke
13 8 G. Weasley
14 7 Finch-Fletchley
15 6 Bulstrode
16 3 Creevey
DISQUALIFIES
17 3 Abbot
18 3 Chang
19 3 MacMillan
20 0 Brocklehurst
Ceux qui étaient disqualifiés ne semblaient pas particulièrement surpris. Mais Colin était positivement rayonnant d'être encore au club. Il ne pouvait pas croire qu'il l'avait fait.
« Je suis encore au club Harry ! Tu as vu ! Je n'ai pas été disqualifié ! »
Harry lui sourit « Bien joué, Colin. »
Ron n'avait pas l'air aussi heureux, mais il essayait d'être philosophe. « Bien, au moins, j'ai gagné plus de la moitié de mes duels. Dix sur dix-neuf, c'est pas si mal… »
Seul Roger Davies semblait bouleversé par son classement, et il était numéro six. « Est-ce que personne ne trouve étrange », cracha-t-il en colère « que quatre des cinq premiers soient de Griffondor ? »
Rogue le fixa avec un regard noir « Suis-je le responsable de la maison Griffondor, Davies ? » Roger ne put soutenir le regard de Rogue. Il s'écrasa.
« Non, sir, je notais juste... »
« Les élèves de Griffondor se sont peut-être entraînés ensemble, je peux vous le concéder. Mais quand tous les tests auront été passés, vous vous entraînerez tous ensemble lors des rencontres du club de duel. Il n'y aura plus de 'secrets de maison', si c'est cela qui vous inquiète, Davies. »
Roger déglutit et acquiesça, incapable de parler. Bien pensa Harry. Il y a quelque chose qui peut le faire taire. Peut-être y avait-il un moyen de faire venir Rogue aux réunions de préfets…
* * * * *
Quand le club de duel se rencontra pour la cinquième semaine, ils y avait quatre nouveaux membres : Fred Weasley, Pansy Parkinson, Evan Davies et Lee Jordan. Harry pensa que peut-être les Pouffsouffle avaient abandonnés.
Harry n'eut que trois duels à faire. Cela allait être une session courte, seulement trente-cinq duels au total, pour commencer à jauger les nouveaux arrivants, suivis par trente-cinq autres la semaine d'après. Il gagna ses trois duels, maintenant sa position de leader. Hermione et Ginny se battirent deux fois chacune, maintenant aussi leur classement.
Harry était content de ne plus avoir à voir Cho au club de duel, mais il y avait encore un obstacle à surmonter : ils avaient convenu d'aller à Pré-au-lard avec Viktor et Hermione samedi, étant donné que c'était le week-end à Pré-au-lard le plus près de la St Valentin. Harry voulait pour une fois que la semaine passe lentement, alors bien sûr, le samedi lui arriva dessus à toutes vapeurs.
Le samedi matin, Harry et Hermione se levèrent pour aller courir comme d'habitude. Après s'être douché, habillé et avoir pris le petit déjeuner, il alla vers la table des Serdaigles chercher Cho pour leur rendez-vous de la St Valentin à Pré-au-lard. En espérant que ce serait le dernier. Lui et Cho retrouvèrent Hermione dans le hall d'entrée.
« Attendez-moi là vous deux. Je descends aux cuisines pour voir si les elfes sont prêts. » Il commença à aller vers la porte de l'escalier des cuisines.
« Harry ! » dit Hermione « De quoi parles-tu ? »
« Les elfes de maison... Oh, ai-je, hum, oublié de mentionner que je les avais invités à venir avec nous ? C'est leur jour de congé, et ils n'en ont jamais eu avant, et je leur ai dit que nous pourrions leur montrer Pré-au-lard. »
Hermione essayait de ne pas sourire trop largement. « Veux-tu dire » dit-elle un peu trop joyeusement « que nous allons nous promener à Pré-au-lard avec dix elfes ? » Cho avait l'air assez contrariée.
« Bien, en réalité, ils seront sept. Seulement six, à part Dobby, ont finalement demandé un vêtement. Ne soit pas contrariée… s'il te plaît ? »
Hermione avait en fait l'air déçue du nombre d'elfes, mais elle retrouva le sourire quand elle vit la réaction de Cho. C'est parfait pensa joyeusement Harry. Je n'avais même pas pensé à quel point Cho serait fâchée quand j'ai invité Dobby et les autres elfes. De plus Hermione est ravie ! Il se sentait très chanceux en réalité quand il descendit l'escalier des cuisines. Avant que la porte se soit refermée derrière lui, il vit Cho foudroyer du regard Hermione.
Quand il revint avec les elfes, Hermione et Cho semblaient s'être détendues. Il prit le bras de Cho et ils suivirent Hermione et les elfes dehors.
Pendant qu'ils marchaient vers Pré-au-lard, les elfes bondissaient autour de Hermione, lui parlant de Boxing Day et jouant dans la neige. Ils ne connaissaient pas. Aucun d'eux n'avait jamais joué avant dans sa vie. Hermione était consternée.
« Pas même quand vous êtes très jeunes ? »
« Non » lui dit Quiff en couinant. « Un elfe de maison travaille presque immédiatement, Miss. »
« Bien » interrompit Zenana « Il mange et il dort pendant une semaine d'abord. Puis nous apprenons comment nous déplacer et nous sommes prêts à être utiles. »
« Waou » souffla Hermione, n'ayant clairement eu aucune idée avant à quel point les elfes de maison vivaient des vies de labeur sans jeu.
Quand ils arrivèrent à Pré-au-lard, ils rencontrèrent Viktor Krum chez Honeydukes. Viktor était moins que content de voir les elfes.
« Hermionamoi ? Que sont ces… créatures qui sont avec toi ? »
« Vous n'avez pas d'elfes de maison en Bulgarie ? » lui demanda Harry.
« Nous avons des serviteurs humains. Des cracmols. Mais nous leur donnons des objets magiques pour les aider dans leur travail. C'est mieux que de devoir vivre comme des Moldus… »
Harry vit Hermione se hérisser. « J'ai vécu comme une moldue pendant onze années, et mes parents sont moldus, je te rappelle. » Le défi dans sa voix était immanquable. Viktor l'avait clairement entendu aussi.
« Hermionamoi » dit-il maintenant d'une voix apaisante.
Harry essaya de ne pas sourire à nouveau. Cela avait tous les signes d'un dernier rendez-vous. Cho était agacée, Viktor marchait sur des œufs avec Hermione. C'était parfait. Les joues de Harry commençaient à lui faire mal à force d'essayer de ne pas sourire constamment comme un idiot.
« Ils ne seront pas bienvenus. » dit soudain Sandy sous ses vêtements. Viktor Krum tourna sa tête alentour.
« Qu'est-ce que c'était ? » dit-il en cherchant nerveusement du regard. Harry se maudit. Tais-toi Sandy. Arrête de siffler. Il ne pensa pas à sa prédiction, il voulait juste qu'elle se taise.
Après avoir marché à travers tout le village, montrant aux elfes toutes les choses à voir, ils allèrent aux Trois Balais pour déjeuner. Mais au moment où ils entrèrent dans le pub, le silence gagna la pièce. Elle était pleine aux deux tiers d'élèves de Poudlard, et sinon peuplée de résidents ou de visiteurs de Pré-au-lard, des sorciers et des sorcières adultes. Harry n'avait pas entendu autant de silence et senti autant d'yeux sur lui depuis que son nom était sorti de la Coupe de Feu.
Finalement, la patronne, Madame Rosmerta, sortit de derrière son bar et alla vers eux. Elle regarda par-dessus son épaule sa clientèle scandalisée.
« Je crains que nous ne servions pas ceux de leur espèce ici » leur dit-elle calmement, presque comme si elle était embarrassée, mais pas comme si elle était prête à les laisser la convaincre de changer d'avis. Hermione la regarda.
« Vous ne servez pas leur espèce ? » dit-elle, avec ce tranchant dangereux dans la voix. Harry regarda alentour dans la pièce. Le regard que les autres clients leur donnaient était moins qu'amical. Malheureusement, parce que Harry regardait la salle, et Hermione foudroyait Madame Rosmerta, cela voulait dire que personne ne surveillait les elfes.
Avec un pop !, Quiff apparut à une table où se trouvait une poignée de Serpentards de sixième et septième année, piquant quelques chips et quelques petites gorgées de bieraubeurre sans y être convié. Zenana avait décidé d'apparaître derrière le comptoir et de se servir en bieraubeurre directement au tonneau. Dobby avait le sentiment que ce n'était pas un comportement très accepté et essayait d'arrêter Biddy et Tiggy de se balancer sur les chandeliers, riant hystériquement en faisant cela. Dans le même temps, Blat avait décidé d'amuser quelques clients du bar en lançant des charmes de lévitation sur eux, leurs boissons et leur nourriture, qui commença à voler ici et là d'une manière désordonnée.
Rosmerta était livide. « Vous voyez ! Vous voyez pourquoi ils ne peuvent pas venir ici ? Faites-les sortir ! Maintenant ! »
Mais Hermione était encore prête à combattre. Harry utilisa un charme de regroupement pour ramener les elfes à travers la pièce vers lui, pendant qu'elle criait à Madame Rosmerta. « Ils n'ont jamais eu un jour de congé avant ! Ils ne savent pas ! Nous leur dirons, ils se comporteront… »
Mais c'était comme si elle n'avait pas dit un mot. Rosmerta était écarlate.
« Dehors ! Dehors ! » cria-t-elle à Hermione. Harry déglutit et acquiesça. Il s'agrippait aux six elfes nouvellement libérés, comme à un tas de ballons qui menaçait de s'envoler. Dobby sautait nerveusement à proximité. Elle se tourna et rouvrit la porte, Harry la suivant, mais elle se retourna et repassa la tête par la porte encore.
« Vous avez officiellement perdu toute votre future clientèle ! »
« Bien ! » répondit Madame Rosmerta, d'un signe de la tête satisfait.
Mais comme Harry se préparait à partir, tenant les elfes entêtés contre lui, il vit que Cho le regardait, choquée.
« Harry ! » s'exclama-t-elle « Et notre rendez-vous ? Ne me dis pas que tu pars avec ces… ces… »
Harry vit l'opportunité et la saisit. « Si. Tu peux rester si tu veux. Hermione, les elfes et moi ne resteront pas là où nous ne sommes pas voulus. »
Maintenant, elle commençait à devenir aussi écarlate que Madame Rosmerta. « Si tu pars maintenant Harry, c'est fini pour nous » Elle n'avait pas parlé fort, mais c'était assez fort. Tout le monde dans le pub regardait Harry Potter en train de se faire larguer. Il se demanda si ce serait dans la Gazette du Sorcier le lendemain.
« Au revoir, Cho. »
Viktor se tenait avec sa main sur son épaule. Harry le salua de la tête, se tourna et partit. Quand la porte se referma derrière lui, il se tourna vers Hermione, posant les elfes, un sourire immense sur le visage.
Elle était en larmes « Tu peux le croire ? La façon dont elle les a traité ? Quand elle a dit, avant même qu'ils aient commencé… tu sais… »
« Hermione » lui dit-il doucement, comme les elfes commençaient à jouer à nouveau dans la neige, comme s'ils avaient déjà oublié ce qui s'était passé. « Une bataille à la fois. Viktor est resté dedans… avec Cho. Et elle m'a dit que c'était fini. » Il sourit largement. « Notre plan a fonctionné ! »
Elle regarda la porte close du pub, puis commença à rire. « Et tout ce que nous avions à faire était d'amener quelques elfes de maison avec nous à un rendez-vous… » commença-t-elle, mais ne pouvant aller plus loin à cause de son rire. Harry riait maintenant aussi, et ils rentrèrent vers le château avec les elfes, sautant dans la neige et jouant avec eux, plus joyeux qu'ils ne l'avaient été depuis longtemps. Il savait qu'à un certain moment, elle voudrait redresser la façon dont les elfes avaient été traités aux Trois Balais, mais ce n'était pas encore le moment. Mais il savait qu'il voudrait être à ses côtés pour cette bataille aussi.
Il cria quand Quiff apparut juste derrière lui et lui glissa une grosse boule de neige froide et humide dans le dos de sa chemise. Il lui courut après, hystérique, et lui et Hermione jouèrent dans la neige le reste de l'après-midi.
* * * * *
Ce soir, après le dîner, il alla à l'entraînement d'animagus, comme d'habitude. Ginny avait déjà quitté la grande salle, alors il donna Sandy à Hermione pour la remonter. Il n'avait pas à aller très loin encore avant que son entraînement ne finisse. Bien sûr, ensuite, il devrait penser à une solution plus permanente pour Sandy…
MacGonagall était très contente que la douleur ne le dérange plus autant. Ou peut-être s'était-il juste habitué à cela. Peut-être que si on n'y était pas habitué, quelque chose d'aussi basique que de sentir couler son sang dans ses veines serait douloureux, pensait-il. C'était juste un problème de s'habituer aux choses, comme les elfes s'habituant aux congés, et les gens du monde de la sorcellerie s'habituant à voir des elfes avec des vêtements.
Il devait encore apprendre à voler. Il n'avait pas encore vraiment utilisé ses ailes encore. Mais il y avait encore du temps pour cela. Il montait après l'entraînement, se sentant content de lui même, fredonnant la berceuse que sa mère lui chantait sur un rythme un peu jazzy. Quand il entra dans la salle commune, Ron et Hermione lui firent immédiatement signe depuis les fauteuils près du feu. Ginny n'était pas là. Probablement dans le donjon de potions, pensa-t-il. Avec Malfoy.
« Qu'y a-t-il Harry ? » demanda anxieusement Hermione.
« Oui » reprit Ron. « De quoi ne peux tu pas nous parler ici ? »
Harry leur fit une drôle de tête ? « De quoi parlez vous ? »
« Les messages. » dit Hermione, lui montrant un petit bout de parchemin qui disait « Retrouve moi dans la classe de sortilège à minuit. Peux pas en parler maintenant. Harry. » L'écriture et la signature avaient vraiment l'air d'être de lui. Ron en avait un comme celui-ci, mais avec une paire de différences. Il n'avait pas l'air identique, donc il n'avait pas été magiquement reproduit, comme les invitations à la fête avant Noël. Il avait aussi l'air d'avoir été écrit par Harry. Il les regarda tous les deux après avoir examiné les parchemins.
« Je n'ai pas écrit ceci » dit-il doucement.
Hermione et Ron se regardèrent puis le regardèrent. « Alors qui l'a fait ? » demanda Ron.
Cela commençait. Ils s'en prenaient maintenant directement à Ron et Hermione. Harry ne voulait pas le dire, ne voulait pas les alarmer. Il s'assit fixant les notes. « Ce n'est pas la chose la plus importante. Nous pourrons déterminer cela plus tard. La question est pourquoi ? » Ron et Hermione s'assirent dans les fauteuils à côté. « Qui que ce soit qui l'a fait… veut-il nous avoir en classe de sortilège ou veut-il nous avoir en dehors de la tour Griffondor ? »
Ron le regardait en fronçant les sourcils, Hermione aussi, ses yeux passant de l'un à l'autre. Harry pouvait dire qu'elle réfléchissait furieusement.
« Le problème est » continua Harry « que nous n'avons aucun moyen de savoir. Je me demande aussi pourquoi la personne qui a envoyé les mots pensait pouvoir vous tromper en vous faisant croire que c'était moi qui l'avait fait. J'envoie tout mon courrier par Hedwige. »
« C'était Hedwige qui les a apporté » lui dit Ron. « Après dîner, quand tu… disparaîs. »
« Oh. Hmmm… Bien, si j'avais voulu vous rencontrer, cependant, je vous l'aurais simplement dit. Et pourquoi la personne qui les a envoyé n'a pas pensé que vous me demanderiez juste ce qui se passait ? A moins… »
« Quoi ? » dit Hermione.
« A moins qu'il veuille le faire paraître naïf. Vous faire savoir que ce n'était pas de moi. La question est, que s'attend il à ce que vous fassiez, sachant que le mot n'était pas vraiment de moi ? »
« Rester dans la tour ? » suggéra Ron, serrant les accoudoirs.
« Possible, mais je crois que nous devons couvrir toutes les possibilités. Je crois que toi… » il désignait Ron « tu devrais rester ici et garder un œil sur le trou du portrait, au cas ou quelqu'un aurait eu le mot de passe et déciderait de venir ici. Hermione et moi pouvons aller en classe de sortilège en avance et nous cacher sous ma cape d'invisibilité, et attendre de voir si quelqu'un se montre. »
Ron et Hermione se regardèrent et acquiescèrent. Puis Ron eut l'air d'avoir une idée. « Peut-être que George pourrait attendre avec moi près du portrait… »
Harry lança un regard à George, assis avec Fred et Lee Jordan et jouant à la bataille explosive. « Je ne sais pas. » dit Harry. « Je ne veux pas blesser George, mais Ginny a fait vraiment mieux que lui lors des duels. » Puis il regretta de ne pas s'être mordu la langue. Ginny avait aussi fait mieux que Ron.
Ron y pensa. « Elle a fait mieux que moi aussi. Mais je ne veux pas l'impliquer là dedans. » puis Harry pensa à Draco Malfoy, et fut d'accord. Mais pas pour les mêmes raisons que Ron. Il avait malheureusement commencé à penser que Ginny pouvait être un risque pour la sécurité. Si Malfoy se débrouillait pour lui soutirer des informations, même contre son gré, tout serait compromis. D'une certaine façon, il était convaincu que Malfoy avait envoyé le mot. Et qu'elle lui avait déjà donné librement des informations avant même qu'ils soient en couple. Il se souvint d'elle lui vendant la mèche sur « le plan Viktor Krum » dans le donjon de potions. Ginny devait définitivement ne pas être impliquée.
« Bien » dit Harry. « Il est dix heures et demie. Hermione et moi devrions probablement être dans la salle de classe à onze heures cinquante pour plus de sûreté. Nous aurons besoin de ton aide pour sortir par le trou du portrait, et ensuite, tu auras besoin de redescendre quelques devoirs pour avoir l'air de rester ici tard pour travailler, afin que les gens ne trouvent pas bizarre que tu sois ici. » Harry s'arrêta et ferma sa bouche. Il les regarda tous les deux, inquiet. C'était la prochaine étape. Viser directement ses deux meilleurs amis. Les attirer hors de la tour… ou juste les rendre paranoïaques et leur faire perdre du sommeil pendant qu'ils sont dans la salle commune et dans la salle de sortilège, attendant un assaillant qui ne viendra pas. Il y avait tout simplement trop de possibilités. C'était impossible de tout prévoir. C'était ce à quoi il s'était attendu pendant des mois et des mois. Et cela arrivait finalement.
C'était une bonne chose que personne ne sache pour lui et Hermione. Mais ensuite, il réalisa que Malfoy savait cela aussi, dans une certaine mesure. Malédiction ! Malfoy en savait vraiment trop…
A onze heures, Ron ouvrit le trou du portrait et alla dans le couloir. Harry et Hermione sortirent, cachés sous la cape d'invisibilité. Elle tremblait. Ron referma le portrait. Il leur dit bonne chance, puis dit à nouveau le mot de passe et revint dans la salle commune.
Harry et Hermione s'avancèrent avec précaution vers la salle de sortilège. Pourquoi la classe de sortilège ? se demandait Harry. Celui qui avait envoyé le mot pouvait-il savoir la signification que cette salle avait pour eux ? Il était presque certain que Malfoy n'était pas au courant pour ces fois-là. C'était probablement juste une coïncidence.
Quand ils atteignirent la salle de cours, la porte était ouverte, et ils la passèrent ensemble, blottis l'un contre l'autre sous la cape afin d'y rentrer tous les deux dessous. Comme ils passaient l'ouverture, ils entendirent un craquement qui rappelait à Harry l'électricité statique. Et Harry sentit une étrange vibration dans son corps, comme si ses veines conduisaient maintenant du courant et non plus du sang. De l'électricité statique ? Mais cette sorte de chose était impossible ici, n'est-ce pas ? pensa-t-il. Se tenant près du bureau de Flitwick, il se tourna vers Hermione sous la cape.
« As-tu senti cela ? » demanda-t-il doucement. Elle acquiesça, ses lèvres closes. Elle avait l'air confuse. « Que crois-tu… »
« Nous ne pouvons pas parler. » lui rappela-t-elle calmement. « Cela va devoir attendre. »
Ils allèrent vers le mur opposé à l'entrée et s'assirent dans le coin, sous la fenêtre, afin d'avoir une bonne vue sur la porte. Les minutes passèrent avec une terrible lenteur. Et plus Harry était assis avec elle sous la cape, plus il devenait conscient de ses jambes pressées contre les siennes, de son bras frottant le sien… Ils n'avaient pas été aussi proches depuis les vacances de Noël. Il passa son bras autour des épaules d'Hermione, et elle appuya sa tête contre son torse. Ils devaient être très, très silencieux…
Mais il commit l'erreur de la regarder et de croiser son regard. Il devait la protéger, il le devait ! Voldemort et les Mangemorts ne la toucheraient jamais, pas s'il avait quoique ce soit à y redire. Il continua de la regarder, traçant le contour de son visage avec son index, et fut à la fois surpris et pas surpris quand elle tira son visage contre le sien, ouvrant la bouche sous la sienne.
Oui pensa Harry. C'est comme cela que c'est sensé être. Il l'enveloppa de ses bras, la tenant suffisamment serrée pour faire d'elle une part de lui, sentant ses bras courir autour de lui, la chaleur de son corps contre le sien. Mais ils devraient s'arrêter dans une minute, pensa-t-il. Avant de ne plus pouvoir contrôler les bruits qui émanaient de leur gorge, des cris animals qui n'avaient rien à voir avec le dialogue ou la pensée humaine. Ils avaient besoin de s'arrêter avant d'en vouloir plus, ici, au pire endroit pour faire quoique ce soit, à l'exception possible de la grande salle avec toute l'école les regardant…
Il rompit le baiser à contrecœur, sentant ses lèvres s'égarer le long de sa mâchoire, jusqu'à ses oreilles, puis dans son cou et sur sa clavicule quand elle eut poussé sa robe de côté. Il frissonna. Il allait perdre tout contrôle dans une seconde si elle continuait cela. Il sentait encore l'étrange bourdonnement dans son corps, comme s'il était assis sur la machine à laver de tante Pétunia à Privet Drive. Cela n'avait aucun sens, et ce n'était pas une réponse à ce qu'elle faisait… Il embrassa son front, et avec une plus grande démonstration de self contrôle que ce qu'il lui en restait vraiment, il appuya à nouveau gentiment sa tête contre son torse, mettant son doigt sur ses lèvres et lui montrant sa montre. Dans dix minutes, ce serait minuit.
Elle soupira tristement. Il lui caressa les cheveux, devant se contenter de cela, et ils continuèrent à attendre. Cinq minutes de plus passèrent, et ils entendirent un bruit de pas dans le couloir en dehors de la classe. Les pas se rapprochèrent encore et encore. Oui, pensa Harry. Quelqu'un vient définitivement dans la salle de classe de sortilège. Mais qui ?
Quand la personne passa la porte, Harry entendit le même craquement qu'il avait entendu en rentrant avec Hermione. Qu'était-ce ? Il voulait le savoir. La silhouette se retourna, regarda l'entrée, perplexe. Puis elle se tourna pour regarder à nouveau la pièce. Elle sortit sa baguette et l'alluma, la levant pour voir dans la salle.
« Harry ? Es-tu ici ? » fit-elle nerveusement.
C'était Cho. Etait-ce ce pourquoi elle avait parlé avec Lucius Malfoy au match de Quidditch ? L'avait-il mis sous le sort de l'Imperius, et dit de s'en prendre à Ron et Hermione ? Mais attends : il réalisa qu'elle avait dit son nom. Elle le cherchait lui et pas Ron ou Hermione. Peut-être que quelqu'un lui avait aussi envoyé une note de lui. Peut-être qu'elle était aussi visée. Malfoy ! Pourquoi s'en prendrait-il à elle ? Il savait que Harry et Hermione essayaient juste de la mettre avec Viktor Krum.
Harry regarda Hermione sous la cape. Elle leva ses sourcils et haussa ses épaules. Elle n'avait pas plus d'idée que lui sur que faire. Si Harry sortait de sous la cape, ce serait très difficile pour Cho de ne pas voir Hermione. Peut-être qu'ils devraient attendre et voir si la personne qui avait envoyé le mot se montrerait, découvrir qui c'était, et s'il essayait de blesser Cho, alors sortirait de sa cachette…
Cho s'assit sur le bureau de Flitwick, soupirant, balançant ses jambes. Harry attendait, son cœur dans la gorge, souhaitant avoir dit merci, mais non merci quand elle lui avait demandé de sortir avec lui sur le chemin de Traverse en août. Il n'aurait jamais dû l'impliquer. Il se souvint la voir au match de Quidditch en troisième année quand il l'avait remarqué pour la première fois, remarqué à quel point elle était jolie, et il avait presque été tenté de lui laisser attraper le vif en premier, en signe de bonne volonté… Presque mais pas quand même. Olivier Dubois l'aurait tué…
Ils attendirent tous, Cho pensant qu'elle était seule, n'en sachant pas plus. Harry voulait vraiment embrasser Hermione encore, mais dire que ce n'était pas le bon moment serait un euphémisme colossal. Les minutes passaient. Harry regarda sa montre : il était minuit vingt cinq. Cho avait l'air assez grognon maintenant. Elle sauta du bureau et retourna vers la porte. Peut-être que quelqu'un essayait juste de mettre sa petite amie et ses meilleurs amis en colère après lui en donnant des rendez-vous qui n'allaient pas être tenus ?
Elle se tourna et regarda encore la pièce, donnant à Harry le sentiment bizarre qu'elle pouvait le voir. « Bien » dit-elle, « s'il essaie de se remettre avec moi, il fait un boulot infect. » Elle se retourna vers la porte et avança.
Mais comme Cho allait franchir le seuil de la porte, elle se figea. Le son d'électricité statique était de retour. Elle sembla recevoir une espèce de choc à travers son corps, comme si elle essayait de passer une clôture électrique. Le cœur de Harry était dans sa gorge, il se leva, faisant se lever Hermione avec lui. Il la regarda : ce n'était pas exactement la plus grande fan de Cho, mais maintenant elle avait l'air de se faire du souci. Il lui dit du bout des lèvres : Que devrions nous faire ?
Elle secoua sa tête. Elle n'avait aucune idée. Finalement, Cho s'effondra sur le sol du couloir, juste devant la porte. Ils marchèrent jusque vers la porte, évitant soigneusement de passer le plus petit bout de leur corps par le cadre de la porte. Il y avait une espèce de champ qui avait été généré là, un champ qui pouvait être traversé en toute sécurité en entrant dans la pièce, mais pas en partant…
Ils regardèrent Cho, immobile sur le sol à quelques pieds de là. Harry fixa son dos pour ce qui lui semble être un long moment, voyant finalement un très léger mouvement. Elle était encore en vie. Elle respirait encore. Cependant, il était assez sûr que si lui ou Hermione essayait de passer la porte, il subirait le même sort que Cho. Ils étaient piégés.
Qui avait fait cela ? se demanda Harry. Il était sûr qu'il s'agissait de quelque sorte de magie noire. Une autre question était comment allaient-ils sortir ? Ils devaient absolument sortir. Tout ce dont ils avaient maintenant besoin, c'est que Maugrey Fol-œil s'en mêle. Il les trouverait immédiatement avec son œil magique. Cela serait incriminant pour lui et Hermione d'être assis, traînant dans la pièce où Cho avait été juste avant d'être… quoi ? électrocutée ? assommée ? Que lui était-il arrivé précisément ? Harry savait seulement qu'il ne voulait pas que cela lui arrive. C'était un piège intelligent. Il n'avait pas besoin que la personne qui avait envoyé les mots soit présente pour les piéger. Rentrez, sortez, et vous êtes dans le coma. Très intelligent. Très diabolique.
Prisonniers, pensa encore Harry. Il alla vers la fenêtre, Hermione le suivant. Il regarda dehors. Ils étaient au moins à quarante pieds du sol. Aucune chance de pouvoir simplement sortir par la fenêtre. Peut-être pourrait-il ouvrir une des fenêtres et invoquer son Eclair de Feu… Ils pourraient descendre en volant. Mais son balai attirerait l'attention en venant à toute vitesse de son dortoir…
Et puis il réalisa qu'il n'avait pas besoin de son balai. Cela le rendait nerveux, mais c'était un cas d'urgence, et il n'avait pas d'autre choix. Il se tourna vers Hermione. « Je sais comment nous sortir d'ici » dit-il.
Elle le regarda en attendant sa solution. « Hé bien ? » dit-elle après un long silence.
Il enleva la cape d'au-dessus d'eux, la pliant et la lui tendant. Elle fronça ses sourcils, la mettant dans sa poche, regardant la porte par-dessus son épaule. Personne n'était venu. Il alla vers les fenêtres. La première qu'il essaya était coincée. La seconde aussi. Puis il réalisa que cela était stupide, et sortit sa baguette en disant « Alohomora ! », faisant s'ouvrir brusquement la fenêtre dont le cadre s'écrasa contre celui de la fenêtre d'à côté.
« Harry ! » dit Hermione. « Nous sommes un peu haut pour sortir par la fenêtre, ne crois-tu pas ? »
Il lui sourit. « Pas si nous pouvons voler. »
Elle lui fit une drôle de tête. Il pouvait dire qu'elle se demandait ce qu'il allait faire. Mais soudain, il se transforma, et en un clin d'œil, elle vit plus devant lui Harry Potter, le Harry avec ses yeux verts, ses lunettes et sa cicatrice, mais un beau lion fauve, sa crinière dorée à l'air doux et sauvage, sa queue fouettant l'air comme une corde vivant. Hermione s'exclama.
Puis il étendit ses ailes.
* * * * *
