Harry Potter and the Psychic Serpent
Juste un petit bravo à Miya Black qui a remarqué une formule magique dont j'avais complètement zappé l'explication… Ta remarque m'a servi pas plus tard qu'hier, sur la traduction du deuxième volume…
Merci encore pour vos reviews et votre soutien, et bonne lecture.
Chapitre vingt-quatre
Eveils
Le jour suivant, le classement du club de duel était affiché. Harry et Hermione s'arrêtèrent un moment, les examinant soigneusement avant d'aller courir dans la grande salle.
Poudlard Ecole de Sorcellerie de Magie
Classement du club de duel
Rang Nom Victoires Défaites
1. Potter, Harry 18 1
2. Granger, Hermione 17 2
3. Weasley, Virginia 17 2
4. Weasley, Alfred 15 4
5. Londubat, Neville 14 5
6. Davies, Evan 12 7
7. Malfoy, Draco 11 8
8. Spinnet, Alicia 11 8
9. Davies, Roger 11 8
10. Bones, Susan 8 11
11. Jordan, Lee 7 12
12. Quirke, Niamh 6 13
13. Johnson, Angelina 6 13
14. Weasley, George 6 13
15. Patil, Parvati 6 13
16. Weasley, Ronald 6 13
« Qui est Alfred Weasley ? » lui demanda Harry, perplexe.
« Fred. »
« Fred est le diminutif d'Alfred ? » Harry fit une drôle de tête.
« Bien, je suppose que cela aurait pu être celui de Frédéric. Mais ce n'est pas le cas. Tu comprends qui est Virginia, j'espère ? »
« Bien sûr… »
« …ou tu croyais que 'Ginny' était un diminutif de 'gingivite' »
Harry lui lança un regard noir. Elle rit.
« Désolé. Humour de dentiste. Mon fond revient à la surface. » Puis ils rirent tous les deux ensemble et allèrent courir dans la grande salle.
Harry, Hermione et Ginny avaient tous perdu contre Neville, mais il avait perdu contre quelques personnes lors de sa première semaine, ainsi leur classement était inchangé. Et après cela, ils apprendraient tous ensemble.
Harry avait cherché à parler à Neville du duel, mais Neville n'avait pas voulu rester après la fin de la rencontre. Il disait qu'il avait besoin de travailler ses potions avant de dîner. Ginny eut l'air ennuyée. Harry pensa qu'elle avait prévu de descendre au donjon avec Malfoy, et maintenant, Neville serait là.
Neville se débrouillait définitivement mieux en potions… Peut-être grâce à tout le temps supplémentaire qu'il y consacrait, pensa Harry. Harry avait aussi fait du travail supplémentaire, et il avait l'espoir d'obtenir ses BUSE en niveau de base et intermédiaire pour les potions. Rogue semblait encore ne pas sortir de sa manie de l'humilier en classe, mais ses notes sur le papier étaient assez respectables.
Plus tard ce matin, juste avant de mettre fin au cours de potions, Rogue se tint sur le devant de la pièce et annonça. « Pour ceux parmi vous qui sont de Griffondor, le directeur souhaite vous faire savoir que vous devez vous rendre dans la grande salle pour le cours de charme de la prochaine heure. Evidemment, le professeur remplaçant a décidé de nous faire grâce de sa présence plus tôt. Et les Serpentards devront également se rendre dans la grande salle pour leur cours de sortilège aux heures habituelles, directement après le déjeuner. »
Le moral de Harry coula. Super. Plus de temps libre. Et c'était quelqu'un que Rogue n'aimait pas, évidemment, en se basant sur le sourire narquois sur son visage pâle. Quand Harry était plus jeune, cela l'aurait rendu joyeux et optimiste. Maintenant, cependant, il s'entendait mieux avec Rogue et lui faisait confiance. Harry réalisa aussi assez soudainement que Rogue n'aimait pas ou ne faisait pas confiance à Quirrell, et il avait eu raison (Quirrell avait essayé de tuer Harry). Puis il y avait eu Lockhart. Une énorme gaspillage d'espace, pensa Harry, et une énorme fraude. Et une autre personne que Rogue n'avait pas aimée. Bien sûr, Rogue n'avait pas aimé ou fait confiance à Sirius ou Lupin, mais après ce que Harry avait vu dans la pensine, il n'était pas trop surpris (Rogue semblait avoir dépassé cela maintenant). Puis, durant l'année précédente, Rogue n'avait pas aimé Croupton parce qu'il pensait qu'il était Maugrey, et Croupton ne l'avait pas aimé parce Rogue était devenu un espion et qu'il le savait.
D'une certaine façon, Rogue avait un assez bon instinct pour juger en qui avoir confiance ou pas. Harry pouvait imaginer le nouveau professeur étant un peu comme Lockhart. « nous fait la grâce de sa présence » ne sonnait pas exactement comme une caution. Comme c'était étrange de regarder Rogue en voulant savoir ce qu'il pensait des choses, des gens. Harry ne l'aurait jamais deviné, un an plus tôt.
Harry, Ron, Hermione et les autres Griffondors montèrent les escaliers vers la hall d'entrée en trépignant, pas sûrs de savoir à quoi s'attendre de ce remplaçant, qui pourrait être la personne responsable de leur préparation aux tests de sortilèges pour leurs BUSE, si Flitwick ne se réveillait pas bientôt. Si Rogue ne l'aimait pas…
Mais quand il entra dans la grande salle, et vit qui était le professeur, Harry fut choqué. Dumbledore ! Non, attends, pensa-t-il : ce n'est pas Dumbledore…
Les cinquième année de Griffondor entrèrent dans la salle avec précaution, regardant leur nouvel instructeur suspicieusement. Il ressemblait à Dumbledore, et cependant ce n'était pas lui. Il était aussi grandet avait les mêmes yeux bleus brillant, même le même style de demi-lunes. Il avait les mêmes cheveux blancs-argentés, mais quand il se tourna, Harry remarqua qu'ils n'arrivaient qu'à ses épaules et ne descendaient pas dans son dos comme pour Dumbledore. Il avait le même visage accueillant, marqué avec de profondes rides de sourire autour de la bouche et des yeux, mais sa peau était plus sombre, plus cuivrée, comme s'il passait beaucoup de temps au soleil. La partie inférieure de son visage était cachée par une barbe et une moustache blanches taillées de près. Il portait un haut chapeau de sorcier pourpre avec des lunes d'argent et d'or, et des étoiles brodées dessus, qui s'accordaient avec sa robe. Il tenait sa baguette lâchement, comme s'il ne faisait pas particulièrement attention à là où il l'agitait. A ce moment, il utilisait un peu comme une baguette de chef d'orchestre, les dirigeant dans la salle, leur désignant l'endroit ou il voulait qu'ils aillent. Des étincelles d'argent sortaient comme il faisait cela.
« D'accord, c'est bien. Ai-je raison de penser que vous êtes les Griffondor de cinquième année ? »
Ils acquiescèrent. Harry regarda son insigne d'argent de préfet, et Hermione. En tant que préfets, devaient-ils prendre l'initiative ? Mais il se sentait aussi incertain et sidéré que les autres, confronté à ce Dumbledore et cependant pas Dumbledore.
« Permettez-moi de me présenter. Je suis Aberforth Dumbledore. Oui, le directeur est mon frère. Maintenant, quelques uns d'entre vous peuvent avoir entendu que j'ai eu des problèmes il y a quelques années pour avoir pratiqué un charme inapproprié sur une chèvre… »
Seamus et Dean ne purent s'empêcher de ricaner, essayant de le couvrir avec leurs mains, mais incapable de l'arrêter. Les yeux de Ron grossissaient, et sa bouche était fermée complètement. Harry pensa qu'il allait perdre le contrôle d'une seconde à l'autre. Il croisa le regard d'Hermione, cependant, et son regard sérieux fut sufit à le calmer à nouveau. Il détermina qu'il ne devait pas regarder Parvati ou Lavender, qu'il pouvait entendre rire bêtement derrière lui. Neville semblait être la seule personne à part Hermione qui semblait inaffectée par la remarque sur la chèvre.
« Oui, bien » dit-il, puis il éclaircit sa voix, clairement conscient de l'effort de certains pour ne pas rire. « Toutes les charges ont été levées, bien que cela ait continué à faire tourner le moulin à rumeur de la Gazette du sorcier pendant quelques temps. Et je maintiens encore que 'inapproprié' est plutôt du point de vue de l'observateur… »
Ron se lâcha, riant ouvertement. Hermione le foudroya du regard. Il plaqua ses mains contre sa bouche, un regard horrifié sur son visage. Mais Harry vit les yeux d'Aberforth Dumbledore scintiller. Finalement, il sourit.
« Juste ma façon de briser la glace. Je ne suis pas vraiment un professeur, pour sûr. Je suis spécialiste en sortilège, bien sûr. Ou plutôt un croisement entre les sortilèges, l'herbologie et le soin aux animaux. Mais ce dont vous avez maintenant besoin est d'un professeur de sortilèges, alors je suis ici pour faire une faveur à mon frère. Maintenant, comme vous l'appelez déjà professeur Dumbledore, m'appeler pareil causerait une confusion générale et inutile, non ? C'est pourquoi j'ai reçu la permission de mon frère de vous dire que vous pouvez m'appeler Aberforth. Vous n'avez pas besoin de m'appeler 'professeur' Aberforth. Après tout, je ne le suis pas, et cette situation est strictement temporaire. » Il posa sa baguette et frappa ses mains ensemble, souriant à l'avance. « Maintenant ! Pourquoi ne vous présentez-vous pas à moi, et dites moi ce que vous savez des sortilèges de la classe Confondus. »
Harry était soulagé que quand il dit à Aberforth qui il était, il ne fit pas une affaire d'état de sa cicatrice et de Voldemort. Au lieu de cela, il remarqua que Harry était le capitaine du club de duel, selon le parchemin affiché dans le hall d'entrée. Harry eut ensuite le cours le plus amusant qu'il avait jamais eu en sortilèges, et ce n'était pas peu dire car Harry avait toujours eu beaucoup de plaisir pendant les cours de Flitwick. Aberforth leur lançait des sorts et puis leur montrait comment voir à travers la confusion afin qu'ils puissent encore fonctionner efficacement. C'était un peu comme la défense contre les forces du mal, mais sans la douleur. Harry réalisa que Neville avait déjà commencé à apprendre ceci. C'est pourquoi le sort de Reverso n'avait semblé avoir aucun effet sur lui lorsqu'ils s'étaient battus. Mais à la fin du cours, Harry pouvait fonctionner complètement normalement sous le sort d'Inverso, même en ayant la sensation d'être en l'air la tête en bas, il pouvait pointer sa baguette vers une cible avec précision (après presque trente essais).
Ils restèrent dans la salle après le cours, comme c'était l'heure de déjeuner. Les cinquième année de Griffondor étaient déjà assis à la table de leur maison, parlant avec excitation du cours de charme, quand le reste des élèves commença à rentrer. Harry regarda la table des professeurs. Dumbledore souriait à son frère et l'invitait à s'asseoir à côté de lui. Harry regarda les deux hommes, si similaires, et cependant avec de subtiles différences.
Dumbledore semblait toujours cacher quelque chose. Harry devait lui poser des questions et il donnait les réponses, mais elle ne semblaient jamais vraiment complètes. Ou alors il posait une question à laquelle Dumbledore ne voulait tout simplement pas donner de réponse, et Harry devait s'en contenter (bien que ce ne fut habituellement pas le cas).
Aberforth, de l'autre côté, semblait complètement ouvert et direct, ne cachant rien. Harry sentit qu'au delà de leur apparence, la caractéristique première qu'ils partageaient était leur sens de l'humour. C'est peut-être pour cela que Rogue ne l'aimait pas. Le sens de l'humour n'était pas en première position sur la liste des priorités de Rogue.
Quand il ne resta plus que dix minutes avant la reprise des cours de l'après-midi, Will Flitwick déboula dans la salle et courut à la table des Griffondors. Il y avait une place à côté de Harry, et Will s'y glissa, renversant son sac et cherchant un rouleau avant même d'être assis. Il se cogna dans Harry comme il se mettait en position, marmonnant quelque chose comme « Désolé. » à travers une bouchée de pain qu'il mâchait déjà.
« C'est bon » dit Harry, essayant de ne pas se moquer de lui. Ses joues normalement pâles (gonflées par la nourriture maintenant) étaient assez roses. Il repoussa ses boucles dorées de son front en sueur et prit une cuisse de poulet pour la mettre dans son assiette, après en avoir croqué un bon morceau.
« Où étais-tu ? » lui demanda Harry en souriant. Will essaya de mâcher plus vite pour ne pas répondre la bouche pleine. Après ce qui sembla être pour Harry un processus de déglutition assez douloureux, Will était prêt à parler.
« A l'infirmerie. Je rendais visite à mon oncle. » Il dit cela sans la moindre trace de suspicion que la grande majorité des gens de l'école avait à l'encontre de Harry au sujet du coma de Flitwick. Harry déglutit et baissa ses yeux vers son assiette.
« Désolé Will » marmonna-t-il. Will avala un autre gros morceau de poulet après l'avoir brièvement mâché.
« De quoi es-tu désolé, Harry ? Tu n'as rien fait. »
Harry releva sa tête, fixant le jeune garçon de onze ans qui avait énoncé cela sans équivoque, comme s'il avait dit que le ciel était bleu ou que les vifs étaient d'or. Puis il réalisa que tout le monde à la table de Griffondor regardait aussi. Will les regarda tous, avec une étrange maturité, pensa Harry, dans la manière dont il croisait le regard de chaque personne ici.
« Bien, vous le savez tous, n'est-ce pas ? Vous ne pensez pas honnêtement que Harry aurait pu faire quoique ce soit pour blesser mon oncle ou Cho Chang ? »
Harry attendit que les affirmations arrivent, mais les voix de Ron et de Hermione étaient faibles et trop en retard. Ils savaient, bien sûr, mais dire comment ils savaient serait en dire trop.
Maintenant Will se tenait debout, les foudroyant tous de ses yeux bleus, fronçant furieusement les sourcils. « Est-ce ce que vous pensez ? » Sa voix s'était élevée, son jeune timbre haut perché perçant le murmure des conversations du déjeuner, qui s'arrêtèrent brusquement. « Est-ce ce que tout le monde pense ? » dit-il, parcourant la pièce du regard, sa voix portant dans les coins les plus éloignés. « Vous pensez tous que Harry Potter a blessé mon oncle ? » Le silence l'accueillit, comme les rares gens que Harry savaient ne pas croire cela n'osaient pas parler.
La voix de Will s'amplifia. « Quiconque a fait cela à mon oncle était un lâche. Harry Potter n'est pas un lâche ! La plupart d'entre vous l'a vu perdre son duel ici, hier. S'est-il caché après cela ? Non ! Il a voté pour son adversaire avec tous les autres ! Il s'est battu en duel contre Vous-savez-qui ! Il a gagné le tournoi des Trois Sorciers ! Il mérite le respect de tout le monde ici, de tout le monde dans le monde de la sorcellerie ! Harry Potter n'a rien fait de mal. »
L'écho de sa voix aiguë prit une demi minute pour mourir. Harry regarda les autres Griffondors. Après ce qui sembla être une longue minute de silence, Alicia se leva, fit un signe de la tête, et les autres à la table, des première au septième année se levèrent aussi. Elle dit doucement. « Vas-y alors, Harry. Nous sommes tous derrière toi » Il se leva aussi, se dirigeant à grands pas vers la porte, flanqué de Will et Hermione sur sa droite, de Ron et Parvati sur sa gauche, le reste des Griffondors marchant à sa suite.
Les autres maisons regardèrent cette démonstration de la solidarité de Griffondor en silence. Une fois qu'ils furent dans le hall d'entrée, ses compagnons de maisonnée lui tombèrent dessus, certain le prenant dans leurs bras, d'autres lui serrant la main, ou lui tapant dans le dos. Harry se sentit à deux doigts de pleurer. Pendant deux semaines, il avait vécu sous un nuage, et maintenant cet épanchement de soutiens était presque insupportablement touchant. C'est ce pour quoi sont faites les maisons, pensa-t-il.
Il sourit aux autres Griffondors, faisant signe à ceux qui partaient pour leurs cours de l'après-midi. Il vit Ginny le regarder par-dessus son épaule. Il fronça les sourcils. Son expression était dure à déchiffrer. Il réalisa qu'elle ne s'était pas joint aux accolades et aux tapes dans le dos. Elle avait gardé ses distances par rapport à lui. Elle croyait qu'il était innocent, n'est-ce pas ? Aurait-elle pu traverser la grande salle avec tous les autres Griffondor juste pour éviter d'attirer l'attention sur elle ? Harry déglutit, la regardant partir, souhaitant que son avis ne compte pas tant pour lui ? Mais c'était quelque chose pour lequel il ne pouvait rien.
* * * * *
Le jeudi, Ron demanda à Neville de rester en classe de divination quelques minutes après la fin du cours afin de pouvoir essayer de lui faire une autre lecture des tarots pour lui.
« Je dois m'entraîner », dit-il « tu sais, pour les BUSE »
Neville avait l'air sceptique. Depuis quand Ron se faisait du souci pour les BUSE ? semblait dire son expression. Ron alla à l'étagère près de la cheminée et prit un jeu de tarot. Ils essayaient encore de percer les profondeurs mystérieuses des augures, fixant encore avec apathie l'intérieur d'oiseaux morts. Les cartes de tarot n'avaient pas servi depuis un moment.
Comme Harry partait, il entendit Ron demander à Neville. Bien. Quand est donc ton anniversaire ? » Harry pouvait dire que Ron essayait de ne pas sourire. Neville n'avait pas l'air surpris que Ron ne se souvienne pas de sa date de naissance.
« Aujourd'hui. Hum, le vingt-neuf février » bégaya-t-il.
« Aujourd'hui ? Tu ne l'avais pas dit. Joyeux anniversaire Neville. Bien alors. Nous allons donc te faire une lecture anniversaire… »
Harry sourit en descendant l'échelle. Ron savait très bien que c'était l'anniversaire de Neville. Ginny en avait eu vent et avait organisé une fête, comme elle l'avait fait pour Hermione. Est-ce que Malfoy intéressait encore Ginny ? s'était-il demandé. Il avait des sentiments mélangés à ce sujet. Peut-être que Ginny organisait cette fête en tant qu'amie de Neville, et pas en tant que petite amie potentielle. Elle avait demandé à Ron de faire diversion, en empêchant Neville de rentrer dans la salle commune avant que tout ne soit prêt.
Quand Harry arriva, Ginny et Hermione couraient encore frénétiquement dans tous les sens. « Harry ! » dit Ginny impérieusement. « Sors ta baguette ! Accroche ces banderoles qui tombent aux escaliers ! » il fit comme elle avait demandé, ou plutôt ordonné, essayant de ne pas montrer à quel point son perfectionnisme l'amusait. Hermione enchanta le saladier à punch, qui se retrouva soudain givré. Puis elle grava des dessins en forme de fées dans le givre avec un geste de sa baguette. Sur le manteau de la cheminée se trouvait pendue une bannière déclarant « Joyeux 4° Anniversaire Neville. »
Harry fronça les sourcils. « Heu, Ginny ? Je crois que Neville a seize ans. »
Elle rit. « Il a seize ans, mais c'est seulement son quatrième anniversaire. Parce que c'est le vingt-neuf février ! Tu sais, cela ne revient que tous les quatre ans. »
Harry fit un signe entendu de la tête avant qu'elle ait fini. Neville serait certainement surpris, pensa-t-il.
Soudain, une voix forte dans le couloir donnait le mot de passe. On entendit très clairement Ron dire « Atchoum ! » Harry combattit l'envie de répondre « Gesundheit ! » [NDT : version allemande de 'A tes souhaits'].
Le portrait bascula et Ron rentra. Un moment après Neville suivit, mais il n'eut aucune chance de rentrer par ses propres moyens. Il fut tiré par une demi-douzaine de personnes, pendant que pratiquement tout le monde dans la maison criait « Surprise ! » ou « Joyeux Anniversaire ! »
Renversé, Neville souriait largement, jusqu'à ce qu'il voit la bannière sur la cheminée et qu'il éclate de rire. Etrangement, Harry ne pouvait pas se souvenir avoir vu rire Neville auparavant. Il l'avait sûrement fait, pensa Harry. C'est ridicule. Mais s'il l'avait vu rire, cela faisait très longtemps.
Quand la vague d'excitation fut finie et que Neville se vit attribuer la place d'honneur près du feu, et un chapeau très bizarre à porte (avec un gros vautour en peluche dessus), on lui amena ses cadeaux. Harry avait avancé la plupart de l'argent pour une radio de sorcier pour Neville (Ron, Ginny et Hermione le rembourseraient), et dès que Neville vit ce que c'était, il l'alluma afin qu'il y ait de la musique pour la fête. Il reçut aussi un terrarium en verre de la part de Seamus, Dean, Lee, Fred et George pour que son crapaud Trevor ait une habitation digne de lui. Neville prit Trevor et le plaça dedans. Et Trevor eut l'air assez satisfait avec la mare artificielle, ses petits bancs de sables et ses douces pierres rondes, les fougères et les autres plantes. Il était aussi livré avec un grand choix d'insectes qui ne pouvaient pas quitter le terrarium, et Trevor commença à les attraper dans bouche avec délectation.
Après les cadeaux, les rafraîchissement firent le tour, et puis George et Angelina commencèrent à danser sur la radio, et petit à petit, d'autres les rejoignirent. Neville demanda à Ginny de danser après que Ron et Parvati aient commencé. Harry se souvint de Ron dansant avec elle lors de la fête avant Noël (Bien qu'à ce moment là, il ne savait pas si c'était Parvati ou Padma). Harry, quelque peu conscient de lui, demanda à Hermione de danser.
Harry la tenait lâchement, ses mains autour de sa taille, celles d'Hermione sur ses épaules. Il remarqua que Parvati portait encore le sweater que Lavender lui avait offert pour son anniversaire. Ron la tenait très près, ses mains caressant son dos. Harry vit que Neville et Ginny dansaient autant à distance que lui et Hermione. Cela fut un soulagement car cela semblait juste indiquer qu'ils étaient encore juste des amis. D'un autre côté, pensa Harry, Hermione et moi ne sommes plus vraiment de simples amis…
Du coin de l'œil, il vit Ron et Parvati aller vers le trou du portrait. Il avait une idée de ce qu'ils pouvaient aller faire, et il lui vint à l'esprit que lui et Hermione n'avaient pas fait cela depuis un moment. Il chuchota dans son oreille, lui faisant connaître sa suggestion.
« Où ? » chuchota-t-elle. « La salle de sortilège est exclue… »
« Et celle de métamorphose ? Elle n'est pas loin » souffla-t-il. Elle acquiesça.
« Tu y vas en premier. J'attendrai… oh, dix minutes. Cela devrait être assez sûr. » Harry murmura son accord. Quand la chanson finit, il se sépara d'elle, et gravit les escaliers jusqu'à son dortoir pour prendre la cape d'invisibilité. Il la passa sous sa robe, la faisant presque tomber lorsqu'il passa par le trou du portrait, mais il la rattrapa à temps. Ginny lui jeta un regard glacial comme il partait. Qu'y avait-il avec elle ces derniers temps ? se demanda-t-il ?
Une fois qu'il fut dans le couloir, il regarda alentour avec attention avant d'enfiler la cape d'invisibilité, espérant qu'il ne rencontrerait pas Maugrey. Il se dirigea vers la salle de métamorphose avec soin, afin de ne pas accidentellement rentrer dans quelqu'un à un coin de couloir.
Comme il approchait de la salle de métamorphose, Sandy lui siffla « Un taureau veut un poisson… » Harry fronça les sourcils. Un taureau ? Un poisson ? Qui avait été appelé poisson avant par Sandy ? Parvati. Harry eut le sentiment qu'il connaissait qui était le taureau. Ils doivent être à proximité, pensa Harry, pour que Sandy ait pu les sentir. Il lui siffla 'Merci pour l'information, Sandy, mais quand je porte ma cape d'invisibilité, j'ai besoin d'être aussi silencieux que possible. »
« Je comprends. »
« Merci Sandy. »
Il atteignit la salle de métamorphose. La porte était ouverte, au moment où il rentra, il les vit dans le coin opposé, partiellement cachés derrière une pile de chaises en surplus. Ron avait passé ses bras autour de Parvati, ses mains sur son dos nu, sous son fin sweat violet. Harry pouvait voir sa peau douce et brun doré. En fait, il pouvait voir presque tout son dos. Elle ne portait apparemment rien sous son sweater. Subtil pensa Harry. Puis il se souvint d'Hermione le premier jour où il l'avait embrassée… mais ce n'était pas prémédité. Parvati semblait savoir exactement ce qu'elle faisait. Bien, réalisa Harry, elle a commencé à remarquer Ron après le match Griffondor/Serpentard en automne. Padma aussi. Peut-être que les deux avaient eu une sorte d'accord pour savoir qui allait l'avoir.
Mais la question qui trottait dans la tête de Harry était, pourquoi est-ce que Ron avait soudain décidé de se mettre avec Parvati ? Après tout, Hermione était sur le point de se débarrasser de Viktor Krum, et il n'avait vu aucun indice montrant que Ron arrête soudainement de se soucier d'elle ou d'être attirée par elle. En fait, Harry était bien conscient du fait que les hormones de Ron galopaient autant que les siennes. Il l'avait surpris à plus d'une occasion regardant un magazine moldu de nu que Dean gardait caché sous son matelas. (Harry l'avait aussi regardé). Mais il se souvint de la panique de Ron quand il avait essayé de lui parler d'Hermione, de sa peur qu'elle lui rie à la figure ou que, s'ils essayaient d'être un couple et échouaient, tout change. Pourquoi n'y ai-je jamais pensé se demanda Harry. Cela ne semblait simplement pas un problème pour lui. Parvati, d'un autre côté, était jolie, attirait Ron, et n'était pas exactement son amie. Un rejet ou un échec dans la relation ne serait pas la même chose qu'avec Hermione.
Hermione ! Elle serait bientôt là, pensa Harry. Il regarda à nouveau Ron et Parvati. Ron avait descendu ses mains sous sa taille, elle se cramponnait autour de lui comme ils s'embrassaient. Il pouvait voir leurs langues sortir, puis Ron descendit sa bouche le long de sa gorge, vers le V de son sweater, pendant qu'elle rejetait sa tête en arrière, un son presque animal s'échappa d'elle que Harry ne pouvait pas lui associer. Ses mains commencèrent aussi à descendre sur Ron, et Harry sentit sa gorge se sécher.
Puis il se souvint de Malfoy disant « Qui sait ce que tu as vu quand tu étais sous ta cape d'invisibilité. » et admettant qu'il avait espionné Hannah et Ernie. Je ne suis pas comme Malfoy, insista-t-il pour lui-même. Il se retira avec précaution de la pièce, attendant Hermione, voulant être absolument certain qu'elle ne verrait pas Ron et Parvati. Il essaya de résister à l'envie de voir encore pour savoir pourquoi Ron poussait ces gémissements… Et si MacGonagall rentrait ? se demanda-t-il.
Il sembla à Harry qu'il avait attendu des heures avant que Hermione n'apparaisse. Finalement, il entendit un bruit de pas au bout du couloir. Elle avançait brusquement, balançant ses bras, son badge de préfète brillant, sa robe noire gonflée derrière elle. Harry sourit à sa vue. Il descendit le couloir pour la rencontrer, le plus loin possible de la salle de métamorphose. D'une manière ou d'une autre, il avait oublié qu'il portait sa cape d'invisibilité. Il s'attendait à ce qu'elle s'arrête d'une seconde à l'autre. Elle semblait le regarder droit dans les yeux. Puis ils se cognèrent douloureusement, les deux tombant sur le dur sol de pierre.
« Ow » grogna-t-elle, tressaillant « Harry, regarde où tu vas. J'étais presque dans la salle de métamorphose… »
« C'est le problème. » chuchota-t-il, l'aidant à se relever, puis réajustant sa cape. « Quelqu'un y a pensé avant nous. Je pensais que nous pourrions monter jusqu'à la vieille salle de Touffu. »
« Tu veux dire là où tu sautais la réunion des préfets ? »
« Oui, oui. Désolé pour cela… »
Elle soupira en marchant, parlant à voix basse, essayant de ne pas trop remuer ses lèvres. « Je ne peux pas vraiment te blâmer. Roger est un vrai connard. »
« Hermione ! » dit Harry choqué, puis il se mit la main devant la bouche.
« Harry, s'il y a quelqu'un qui ne m'incite pas à faire attention à mon vocabulaire, c'est Roger Davies. Et s'il y a une autre personne, c'est Draco Malfoy. »
« Où ? » demanda anxieusement Harry, regardant alentour.
« Je n'ai pas dit qu'il était ici, idiot. Oh, fais attention. Es-tu devant moi ? Nous arrivons à une de ces marches piégées que Neville avait l'habitude d'oublier. »
« Remercie le ciel pour Neville ! » dit doucement Harry. « Davies était tellement content qu'il m'ait battu qu'il a moins été un connard à la réunion de dimanche soir. »
« Harry, Harry, Harry » dit Hermione doucement « Surveille ton langage. »
« Hey, si tu peux le dire, je peux le dire. » Il sourit sous sa cape.
Quand ils atteignirent la porte, Hermione l'ouvrit en silence, parcourant le couloir du regard. Elle alluma sa baguette et tint la porte ouverte afin que Harry puisse se glisser devant elle. Elle referma la porte et il enleva la cape, la jetant pratiquement au sol. Elle le regarda avec une expression ouverte et sans défense qui lui coupa le souffle. Elle glissa ses mains autour de son cou et il la tira vers elle, couvrant sa bouche de la sienne, sentant ses lèvres s'ouvrir sous les siennes, se cramponnant désespérément à elle. Elle laissa tomber sa baguette allumée qui s'éteignit.
Ils se tenaient l'un l'autre dans le noir total, les bouches affamées, les mains plus aventureuses que par le passé. C'est incroyable ce que l'on peut être courageux lorsque l'on est dans le noir pensa Harry comme il la tirait vers le sol. Ils étaient assis côte à côte contre la porte, tournés l'un vers l'autre, les bouches reliées, les mains d'Hermione dans les cheveux de Harry, et celle de Harry dans le dos d'Hermione. Il en ramena lentement et précautionneusement une sur le devant, se souvenant de cette nuit dans la salle commune où ils avaient été interrompus par Ginny et Malfoy.
Soudain Hermione recula. « Ow » dit-elle en grognant doucement. « Pourquoi est-ce que les sols de pierre doivent être si durs ? » demanda-t-elle.
« Ce n'est pas si mal ici » dit Harry, essayant de la trouver encore, passant doucement sa main le long de sa jambe.
« Ce n'est pas être ici, vraiment. » dit-elle, bien qu'il pensa qu'une partie du problème était d'être dans un lieu aussi peu confortable. « C'est cette chute que j'ai faite en bas. Je me sens si douloureuse maintenant. »
« Alors tu ne devrais pas t'asseoir sur un sol en pierre. Viens ici et assieds-toi sur mes cuisses. »
Il souhaitait pouvoir voir son visage. Il l'entendit hésiter. « Bien, d'accord. » dit-elle finalement, et elle alla sur ses cuisses, assise sur lui en travers, ses jambes tendues sur sa droite.
« C'est mieux ? » lui chuchota-t-il à l'oreille, la faisant frissonner parce qu'il avait la bouche si près. Elle passa ses bras autour de ses épaules.
« Beaucoup mieux. C'est juste que… j'ai si mal » dit-elle encore.
« Comment est-ce ? » dit-il doucement, descendant sa main gauche sous sa taille, la caressant en faisant des cercles légers. Il se pencha en avant et trouva encore son oreille, l'embrassa légèrement, puis fit glisser ses lèvres le long de sa mâchoire, puis de son cou, sentant les pulsations insistantes sous la peau.
« Oh, Harry » soupira-t-elle, enfonçant encore ses doigts dans ses cheveux. Il ne savait pas si c'était à cause de ses mains ou de sa bouche, mais il continua, voulant encore l'entendre comme cela.
Il essaya de ne pas penser à Ron et Parvati, et à ce que Hermione aurait fait si elle les avait vu. Il souleva son menton et trouva encore sa bouche. Ils ne voulait pas penser à eux à ce moment. Il savait juste qu'il voulait l'embrasser, la tenir, la toucher, et comme il continuait, il devint de plus en plus triste parce qu'il savait qu'ils devraient bientôt s'arrêter. Il ne voulait pas qu'elle se souvienne avoir été avec lui sur un sol de pierre glacial dans une salle noire pour sa première fois. Il ne savait pas comment faire, mais il voulait que cela soit spécial.
Finalement, il décida qu'il était temps de s'arrêter, avant qu'ils ne puissent plus. Il chercha à tâtons sa baguette, l'alluma pour qu'il puisse voir pour rattacher sa robe, puis celle d'Hermione, remettre ses lunettes. Elle était magnifiquement agitée dans la lumière ténue, ses cheveux sur son visage, la sueur perlant sur son front et sur sa lèvre supérieure. Elle se leva pour brosser sa robe, et il essaya de ne pas soupirer de soulagement trop fort quand elle ne fut plus sur lui. L'avoir eu assise sur lui avait été à la fois fabuleux et épuisant. Il se leva aussi, secouant sa robe. Elle alla chercher sa baguette, puis lui tendit la cape d'invisibilité. Elle semblait si pratique et professionnelle soudain. Il la tira encore contre lui, ouvrant soudain sa bouche, la sentant immédiatement répondre, perdant cette réserve qu'elle portait comme une armure la plupart du temps. Il finit le baiser, la regardant, passant son pouce sur sa lèvre inférieure. Elle le regarda comme si elle était sur le point de perdre sa tenue d'une seconde à l'autre.
Harry détourna son regard d'elle. Ce regard était presque la fin de son self contrôle. Il ouvrit la porte, se cramponnant à sa cape d'invisibilité, et puis l'enfilant. Ils descendirent les escaliers, Hermione ayant l'air toute seule au monde, Harry avançant invisible à côté d'elle, souffrant pour elle et très, très reconnaissant qu'elle n'ait pas vu Ron et Parvati.
* * * * *
Harry était content que lui et Hermione aient pris un peu de temps pour être ensemble lors de l'anniversaire de Neville. Maintenant qu'il avait fini son entraînement d'animagus (MacGonagall voulait juste le voir une fois par semaine), il pouvait se concentrer davantage sur le Quidditch. Ils avaient un match contre Pouffsouffle le seize mars, et seulement deux semaines pour le préparer. Le temps avait déjà commencé à se réchauffer un peu. Harry pensait que cela serait un radoucissement temporaire, comme il avait neigé en avril les années précédentes, mais comme le jour du match approchait, le temps à la chaleur printanière persistait, et Harry comptait bien sur une belle journée.
Après la démonstration de soutien de Will Flitwick, beaucoup d'étudiant avaient de toute évidence décidés qu'il n'avait probablement pas ensorcelé l'entrée de la salle de sortilège Harry décida d'aller rendre visite à l'aile de l'hôpital plus régulièrement, pour parler au professeur Flitwick et à Cho. Une solution possible à leur coma était les racines de mandragore, mais celles de Chourave ne seraient pas encore matures avant un ou deux mois. Quelqu'un avait accroché avec un sort les nombreuses cartes de vœux pour un prompt rétablissement de Flitwick derrière son lit, en plus d'une bannière disant « Vous nous manquez professeur Flitwick ». Cho semblait toujours avoir des fleurs fraîches sur sa table de chevet, remarqua Harry. Elles étaient remplacées tous les jours, bien qu'il ne voie jamais lorsque cela arrivait.
Quelques jours avant le match de Quidditch, Harry pensa voir Krum quitter le hall d'entrée après qu'il ait fini le petit déjeuner. Harry était parti avant les autres. Maintenant que le temps se réchauffait, il voulait juste avoir la chance de se tenir sur l'escalier du devant, de respirer l'air frais presque printanier et de regarder un vrai ciel bleu avec des nuages blancs cotonneux éparpillés plutôt que le plafond enchanté de la grande salle. Mais dès qu'il vit Viktor, son plan changea. Il attendit Ron et Hermione à la porte d'entrée, et leur demanda d'aller chez Hagrid sans lui et de l'excuser pour son retard. Hermione eut l'air d'être à deux doigts de lui demander pourquoi, mais Harry se détourna d'eux et se dirigea vers les escaliers de marbre. Regardant par-dessus son épaule, il vit Ron la prendre par le bras et la tirer vers la porte.
Quand il entra finalement à l'infirmerie, il vit encore des fleurs fraîches sur la table de chevet de Cho, et alla voir Madame Pomfresh dans son bureau, mais elle n'était pas là. Il alla à une porte, de l'autre côté du bureau, avec une vitre dépolie, et surmontée par la légende APOTHICAIRE. Harry n'avait jamais été là avant. Il pensa voir une ombre bouger de l'autre côté de la porte, et tapa doucement sur la vitre.
Il entendit des pas se rapprocher de la porte, qui fut ouverte par une Madame Pomfresh à l'air énervé, portant un grand tablier gris au-dessus de sa robe noire, son visage rouge de chaleur, des cheveux gris désordonnés s'échappant d'un chignon mal fait. Il vit un gros chaudron bouillonnant flottant au-dessus d'un feu pourpre, des étagères avec autant de potions et d'ingrédients de potions que dans le bureau de Rogue, si ce n'est plus.
Madame Pomfresh avait l'air assez occupée. Harry pensa rapidement. La meilleure manière d'obtenir des informations, il le savait de MacGonagall, était de se comporter comme si on les avait déjà.
« Madame Pomfresh, pourriez-vous vous assurer de me prévenir si Viktor Krum ne venait pas voir Cho ces prochains jours ? Je lui ai promis que je m'assurerais qu'elle ait toujours des fleurs fraîches s'il ne pouvait pas le faire. Les Cannons pourraient augmenter leurs entraînements. »
Elle lui dit ce qu'il voulait entendre sans hésiter un instant. « Je serai heureuse de vous dire s'il ne vient pas Potter, Mais je serais surprise que cela arrive. Il ne s'est pas passé un jour depuis qu'elle est ici sans qu'il lui apporte des fleurs et s'assied à côté de son lit pour lui parler… Habituellement plus d'une fois par jour. » Il était venu tous les jours, pensa Harry. Il l'avait suspecté, mais maintenant, il savait. Il remercia Madame Pomfresh et retourna voir Cho et Flitwick à l'infirmerie avant de partir.
Un effet secondaire du fait que Cho avait publiquement rompu avec lui et qu'on ne le blâmait plus pour ce qui lui était arrivé, était que les filles demandaient à nouveau à Harry de sortir avec elles. Il y avait un week-end à Pré-au-lard en vue pour le trente-et-un, la semaine après le match de Quidditch. Après la dernière rencontre du club de duel, Susan Bones lui avait timidement demandé s'il voulait sortir avec elle à Pré-au-lard. Il était choqué : elle ne lui avait jamais dit deux mots en herbologie. Il avait décliné son invitation en disant qu'il n'était pas prêt à sortir à nouveau, merci. Peut-être qu'elle pensait qu'il nourrissait l'espoir de se remettre avec Cho quand elle se réveillerait. Mandy Brocklehurst l'accrocha ensuite à la sortie de la réunion de préfet et lui demanda s'il voulait sortir avec elle ce même week-end. Qu'y avait-il de si important ce week-end ? se demanda Harry.
Il le découvrit bientôt. Un grand parchemin était accroché dans le hall d'entrée annonçant un ceilidh écossais traditionnel le jour de la sortie à Pré-au-lard, se tenant dans la salle municipale où ils avaient été à l'opéra. L'entrée était à dix mornilles. Le célèbre groupe de cornemuse sorcier les Haggis Hurlants [NDT : le Haggis, plat typiquement écossais est plus connu sous le nom de panse de brebis farcie.] était en tournée, et ils s'arrêtaient à Pré-au-lard après avoir joué à Glasgow et Edimbourg mais avant de retourner dans les Orkneys. Harry apprit que ceilidh se prononçait « kelly » quand Dumbledore l'annonça lors du dîner, le soir après l'arrivée du parchemin. Mais Harry était encore mystifié.
« Qu'est-ce qu'un cilid.. je veux dire un kelly ? » demanda-t-il à Hermione, de l'autre côté de la table à laquelle ils mangeaient.
« Un ceilidh, » dit-elle plus comme kaï-li, « est un rassemblement, une danse. Avec un groupe traditionnel écossais et ce genre de choses. Tu sais, beaucoup de cornemuses, habituellement un peu de danse des épées. Et les hommes sont sensés porter des kilts. »
Des kilts ! pensa Harry alarmé. Est-ce que Susan et Mandy l'avaient demandé en rendez-vous pour lequel il devrait porter un kilt ? Mais bientôt, Susan et Mandy étaient le cadet de ses soucis. Une quatrième année de Serpentard qu'il ne connaissait pas lui demandait de sortir avec elle pour le ceilidh. Il repoussa son offre. Elle avait un fort accent écossais et il pouvait à peine comprendre ce qu'elle disait. Il pensa néanmoins qu'il fallait avoir des tripes à une Serpentard pour lui demander de sortir avec lui. Puis, pour aggraver les choses, Katie Bell le coinça dans un coin de la salle commune et lui demanda la même chose. Il repoussa encore l'invitation, bégayant nerveusement tout du long. Mais le refus vraiment difficile survint quand Alicia le piégea dans le vestiaire de Quidditch après l'entraînement de la veille du match.
Elle mit sa main sur son bras et l'empêcha de partir après que les autres joueurs aient quittés les lieux. Personne ne semblait s'inquiéter d'eux. Il la regarda, interrogatif.
« Alicia, que... » commença-t-il à dire, quand elle le poussa contre le mur et glissa ses bras autour de son cou. La seconde d'après, elle avait tiré le visage de Harry vers elle et plaquée ses lèvres contre les siennes, puis Harry sentait une langue insistante essayant de passer entre ses dents…
Il bafouilla et se retira, le goût d'Alicia encore dans sa bouche. Il déglutit et la regarda. Elle était aussi parfaite que d'habitude. Ses cheveux blonds et droits tremblèrent autour de son menton, ses yeux de cristal bleu le regardaient curieusement. Sa douce peau de porcelaine, n'avait aucun défaut ni aucune tâche, et il pouvait facilement l'imaginer en tenue de cavalière, faisant un signe impérieux de la tête à un garçon d'écurie tenant sa monture. Mais pour quelques raisons, il se l'imaginait avec des habits démodés, avec une grande jupe et le blouson noir assorti, un jabot à lacet sur sa gorge, un chapeau melon noir posé négligemment avec un voile noir passant devant son visage aristocratique comme elle était montée en amazone sur un pur-sang noisette luisant.
Elle prit avantage de cet errance d'esprit, pour l'embrasser encore, et cette fois, elle eut plus de succès. Il se retrouva en train de lui rendre son baiser, ses mains tenant ses épaules, la bouche en pilote automatique pendant presque dix secondes avant de retrouver ses sens et de la repousser.
« Alicia ! Stop ! » dit-il quand il eut retrouvé l'usage de son cerveau.
Elle souriait d'un air entendu. « Tes mots me disent d'arrêter, mais tes gestes… »
« Alicia ! Tu m'as pris par surprise. C'est au sujet de ceilidh, n'est-ce pas ? Parce que je n'irais pas avec toi. »
Elle eut l'air assez blessée. « Oui, j'allais te demander de m'accompagner au ceilidh… » dit-elle, des larmes dans sa voix. Il savait qu'il n'aurait pas du faire cela. Il aurait du la laisser lui demander, puis décliner son invitation avec tact. Il réalisa qu'il devait probablement avoir l'air vaniteux de présumer qu'elle allait l'inviter à sortir danser.
« Je suis désolé, Alicia, je ne voulais pas… » mais elle s'éloigna de lui, riant, et ayant cependant l'air de rire pour ne pas pleurer.
« A quoi est-ce que je pensais ? » demanda-t-elle, comme si elle se parlait à elle-même, et pas à lui. « Qu'est-ce qui m'a pu faire penser que… Harry Potter voudrait… »
« Alicia ! » cria-t-il pour qu'elle le regarder. « Tu vas bien ? »
Elle le regarda, assez désorientée, puis secoua sa tête comme pour s'éclaircir les idées. Quand elle parla, elle semblait proche de la normale.
« Harry… je suis désolée. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait cela. J'ai juste… J'ai juste senti cette pulsion… Je sais que ce n'est pas une bonne excuse, mais tu ne vois personne maintenant… »
« Et je ne veux pas voir quelqu'un. » dit-il, essayant de radoucir le ton de sa voix un petit peu. « Je suis juste… Pas prêt à faire encore cela, pas encore… »
Elle acquiesça, déglutissant, essuya délicatement ses yeux afin qu'ils n'aient plus de larmes retenues, prêtes à couler sur ses joues. « Je comprends. »
Mais le comprenait-elle ? se demanda Harry. D'une certaine façon, il voyait quelqu'un d'autre, mais il semblait plus délicat d'attendre et de voir si Cho et Flitwick pourraient être réveillés par la mandragore avant d'afficher une nouvelle relation au grand jour… spécialement avec une de ses meilleures amies.
Alicia chuchota « Pourrions-nous juste prétendre que cela n'est jamais arrivé ? »
Harry acquiesça. « Bien sûr. Amnésie totale. »
Elle sourit. « Presque aussi bien qu'un sortilège de mémoire. » Puis, l'ayant regardé mélancoliquement pendant un moment, elle se tourna et s'enfuit du vestiaire. Harry laissa son souffle s'échapper, n'ayant même pas réalisé qu'il l'avait retenu. Clairement, il devait trouver quoi faire au sujet de ce satané ceilidh.
* * * * *
Griffondor battit Pouffsouffle par un respectable deux cent dix à trente. Griffondor était maintenant en tête de la coupe de Quidditch, avec cinq cent vingt points. Serpentard en avait seulement deux cent quatre-vingt-dix de leur match contre Pouffsouffle, comme leur score était resté vierge contre Griffondor. Et Pouffsouffle avait un rachitique cent dix points et aucune victoire après trois matchs. Serdaigle avait seulement deux cent dix points, mais contrairement à Serpentard, ils avaient encore deux matchs. Le calendrier avait été réarrangé par Madame Bibine afin que Serdaigle joue le match fin avril et le dernier match de l'année début juin. Tout le monde espérait que Cho Chang serait sur pieds et prête à jouer attrapeuse à ce moment là, avec le petit Flitwick la regardant et encourageant l'équipe de sa maison.
Même si le souaffle n'était passé que trois fois derrière lui, Ron était énormément chagriné de cela. Le nouveau capitaine de Pouffsouffle était Ashraf el-Madi, qui jouait poursuiveur. Il avait marqué les trente points, regardant vénéneusement Ron tout du long. Harry pensait que el-Madi ressemblait davantage à un Serpentard qu'à un Pouffsouffle. Il lui avait donné un drôle de regard quand ils s'étaient serré la main avant le match. Harry avait frissonné après coup. Il était content que el-Madi soit un septième année. Les Pouffsouffles devraient choisir un autre capitaine l'an prochain.
Le reste de l'équipe n'était cependant pas comme el-Madi. Ernie Macmillan avait lutté comme gardien, laissant Griffondor marquer six fois. Hannah Abbott et Susan Bones étaient les autres poursuiveuses. Susan n'était pas mauvaise, mais Hannah n'était pas meilleure pour le Quidditch que pour les duels. Les batteurs, un quatrième année nommé Drumm et un sixième nommé Carson, étaient presque plus un danger pour leurs coéquipiers que pour les Griffondors. Ils rappelaient à Harry comment Hermione avait joué au Terrier. A quatre reprises Justin avait failli être renversé par des cognards envoyés par sa propre équipe.
Harry se sentait à nouveau dans son élément. Même si s'en sortir contre Pouffsouffle n'était pas très difficile, Harry ne voulait pas être indolent quant à attraper le vif. Si Justin le prenait en premier, Pouffsouffle gagnerait encore. Quand Harry localisa le vif, il fonça dans sa direction sur son éclair de feu, exécutant un tonneau parfait avant de plonger, comme Justin le suivait à une moitié de terrain de là. Harry vola autour du terrain, tenant le vif au-dessus de sa tête, souriant.
Quand les deux équipes atterrirent, et que Harry serra encore la main d'el-Madi, il ne put s'empêcher de remarquer une tristesse dans ses yeux voilés qui semblait avoir peu à faire avec la défaite au Quidditch. Peut-être son hostilité plus tôt avait simplement été de la loyauté envers sa maison, plus qu'une qualité digne des Serpentards. Tous les Pouffsouffles semblaient sans entrain. Ce n'était pas juste qu'ils soient hors course pour la coupe de Quidditch, suspecta Harry. Ils avaient tous eu l'air de porter un lourd fardeau durant cette année. Cédric aurait du être leur capitaine, et leur attrapeur. A la place de cela, Ashraf el-Madi avait été mis capitaine, et Justin, né de moldus, qui était petit et fin mais n'avait jamais joué au Quidditch avant, était leur attrapeur à l'œil pas tant aiguisé que cela. Peut-être que el-Madi avait du ressentiment envers Harry pour la mort de Cédric. Harry se sentait lui-même souvent comme cela.
Les autres Griffondors semblaient avoir saisi l'idée que ce n'était pas la sorte de victoire dont on faisait des gorgées chaudes. Ce n'était pas battre Serpentard. Ils retournèrent au château en parlant doucement, Fred et George faisant les clowns sans trop d'entrain, personne ne parlant du match. Ron marchait le bras autour de l'épaule de Parvati qui avait son bras autour de sa taille. Ils avaient cependant l'air assez sérieux tous les deux. Harry traînait derrière tout le monde, et Hermione le remarqua et ralentit.
« Vas-tu bien Harry ? » dit-elle doucement, mettant sa main sur son bras. Il ne la regarda pas, acquiesçant. « Si tu le dis. » murmura-t-elle, évidemment pas convaincue. « Oh, J'ai presque oublié. Tu sais pour le ceilidh ? Viktor dit qu'il ne peut pas venir. J'aurais espéré qu'il se montre pour rompre avec moi, ou peut-être que j'aurais pu rompre avec lui. Mais maintenant… de toutes façons, tous les autres y vont, et cela a l'air marrant… »
« En fait, j'allais te demander de venir avec moi. Mais pour te dire la vérité, j'ai repoussé toutes les invitations des autres filles. Assez étrange. Je veux dire, Cho a rompu avec moi, mais elle est dans le coma maintenant. Tu n'aurais pas pensé qu'elles seraient un peu plus sensibles. » Puis il remarque le visage d'Hermione. « Je ne t'incluais pas avec elle ! C'est juste que… bien, nous aurons à dire aux autres personnes que nous irons en tant qu'amis. Tu es encore avec Viktor, techniquement, et j'ai dit à toutes ces filles que je ne voulais pas déjà recommencer une relation… Pas que j'ai vraiment eu l'impression d'en avoir déjà une… Oh ! J'ai presque oublié ! » Il s'arrêta et se tourna vers elle. « Hermione, Je… Bien, ce n'était pas vraiment moi… OK, enfin en quelque sorte, mais je n'ai pas commencé… Oh ! Flûte ! regarde ! » Il tendit son pied vers elle. Elle le regarda.
« Que suis-je sensée faire ? »
« Frappe-le ! Grimpes-y-dessus ! Allez ! »
« Harry, de quoi parles-tu ? »
Il soupira. « Ecoute, ne soit pas en colère après elle. Et ne le dit à personne. Alicia est l'une des filles qui m'a demandé de sortir avec moi. Et elle… elle m'a embrassé. »
Hermione en prit note, l'air étrangement calme. « Et ? »
« Et, bien, en quelque sorte, je lui ai rendu son baiser pendant quelques secondes. Mais j'y ai mis un frein et tout arrêté ! »
Hermione continua à le regarder avec un calme étrange. « Alors c'est cela ? » Il acquiesça. « Harry, je ne vais pas te défoncer le pied. Cela n'a certainement pas l'air que tu aies demandé à Alicia de t'embrasser. Ca ira. »
« Ca ira ?» dit-il incrédule.
« Harry, je sais que… que je t'ai dit une fois que je voulais trop cela, que je me sentais hors de contrôle, mais ce n'est plus vrai. » Elle regarda son visage un moment, puis, comme si elle réalisait ce à quoi cela ressemblait, elle eut une expression horrifiée sur son visage et continua. « Oh, Harry, je ne veux pas dire… Je veux dire je veux encore que nous soyons ensemble. C'est juste que je ne me sens plus... Comment dire ?… Folle ? Désespérée ? bien qu'aucun de ces termes ne soit vraiment adapté. J'ai confiance. Tout se passera de lui-même. C'est cela. Je crois que cette confiance me faisait défaut avant, et me faisait me sentir assez frénétique à notre sujet. Durant le mois dernier, j'ai en quelque sorte recouvré mon calme. J'ai juste le sentiment que c'est inévitable, d'une certaine façon, et que dépenser une quantité énorme d'énergie mentale en s'obsédant sur nous deux serait une pure perte. Je n'ai aucun doute sur nous, Harry. Je sais que allons être bien. Je me moque de savoir combien de filles se sont jetées sur toi. Je pense que je sais que tu es quelqu'un de bien, Harry, et tu ne m'as pas donné de raison de m'inquiéter. » Elle fit une pause. « Bien, à l'exception d'une chose… »
« Quoi ? »
« Bien… tu sembles assez… étrange au sujet de Malfoy et Ginny. »
Harry essaya de garder son visage impassible. « Tu as essayé de l'avertir toi-même de son comportement avec elle. »
« C'était à cause de son âge. Tu lui as dit de continuer à aussi bien se comporter après son anniversaire. Et la manière dont tu l'as dit… »
« Je pensais que tu disais que tu te moquais de savoir combien de filles se jetaient sur moi ? »
« Oui, mais Ginny n'est pas l'une de ces filles, n'est-ce pas ? »
Harry la regarda, une boule dans la gorge. « Je pense juste à Ron. Il sera assez furieux quand il découvrira pour eux… et cela vaut aussi pour toi maintenant. Nous le tenons tous les deux écartés de cela. J'essaye juste qu'il en ignore un minimum. »
Mais bien qu'elle acquiesce, Harry pouvait voir qu'elle n'était pas convaincue. Ce n'était pas surprenant. Harry ne se sentait pas particulièrement convaincu par ses propres mots. Il lui tendit sa main, et elle lui donna la sienne. Il prit une grande inspiration avant de continuer.
« Je voulais te parler de quelque chose, Hermione. Il y a cette potion, appelée potion de Prophylaxis… »
« Oui. Je suis au courant. » Elle semblait à nouveau très calme, comme si elle avait oublié Ginny.
« Ah oui ? »
« Ne t'inquiète pas Harry. Quand le temps sera venu… »
Elle pressa sa main puis la relâcha. Ils étaient à la porte du château. Elle rentra devant lui, et il s'arrêta pour la regarder, ayant soudain des problèmes pour respirer. Peut-être que cela arriverait après tout, pensa Harry. Peut-être qu'elle avait raison, et que tout marcherait tout seul. Il l'espérait certainement.
Puis il réalisa que s'ils allaient au ceilidh dans une semaine, il aurait besoin d'un kilt. Soudain, porter un kilt pour aller danser avec Hermione ne semblait pas être si cher payé. Mais comment en avoir un ?
Puis il se souvint de ce qu'il avait fait quand il avait eu besoin d'une pensine, et de journaux moldus : il avait contacté Sirius. Mais il n'avait pas le temps qu'Hedwige descende à Manchester et remonte ici. Comment faire ?
Comme il dépassait la porte de la grande salle, il eut une idée. Il s'arrêta et fit demi-tour, marchant dans la salle énorme, le plafond enchanté montrant le même ciel bleu brillant sous lequel il venait juste de jouer. Ses pas résonnaient fort comme il traversait la pièce à grandes enjambées. Et il hésita un moment avant d'ouvrir la porte du passage que Rogue lui avait montré.
Il alluma sa baguette et ferma la porte derrière lui, portant son balai avec soin et descendant les escaliers silencieusement, marchant d'instinct sur la pointe des pieds. Quand il atteignit le passage secret que lui avait montré Rogue derrière la tapisserie, il fut un instant déconcerté. Où donc Rogue avait-il touché le mur ? Harry appuya son balai contre le mur, afin de pouvoir passer sa main gauche sur les pierres légèrement humides, tenant encore sa baguette afin de pouvoir voir.
Finalement, une partie du mur céda à son passage, il mit son épaule contre et le sentit pivoter, grinçant et se plaignant. Quand il eut assez d'espace pour passer, il se mit de côté et se glissa dans le bureau de Rogue, portant son balai, rangeant d'abord sa baguette. Il poussa un soupir de soulagement et commença à se brosser, puis leva ses yeux et tomba dans le regard inquisiteur de Severus Rogue, assis à son bureau.
« Et à quoi m'est dû l'honneur de votre visite ? » fit la voix huileuse de Rogue à ses oreilles. Harry se sentit rougir. Il avait été accusé de s'introduire dans le bureau de Rogue par le passé, et maintenant, il le faisait vraiment. Il avait espéré utiliser la poudre sur le manteau de la cheminée sans que Rogue le sache, mais maintenant…
« Je, heu, j'avais besoin de vous parler, et je ne voulais pas prendre le risque que quelqu'un soit dans le donjon de potions et me voit rentrer » mentit-il, bien que, pensa-t-il, cela aurait pu arriver ainsi…
« Pourquoi vouliez-vous me voir ? »
« Bien… d'accord. Pas vraiment vous. J'avais besoin de contacter Sirius et j'espérais que vous me laisseriez utiliser votre cheminée pour le faire. »
Il acquiesça. « Et pourquoi avez-vous besoin de parler à Black ? »
Harry combattit le besoin de traîner des pieds et d'avoir l'air d'un enfant de quatre ans. « Parce que.. c'est mon parrain, et j'ai besoin d'un kilt pour le ceilidh de la semaine prochaine. »
Rogue s'assit et le regarda soucieux. « Vous y allez ? Etes-vous sûr de vouloir faire cela ? »
Harry fronça les sourcils. « Est-ce que le groupe est mauvais à ce point ? »
Il ricana. « Je me moque de ce maudit groupe. Nous avons quelques renseignements selon lesquels… Il pourrait y avoir quelque activité mangemort… »
Les yeux de Harry s'ouvrirent en grand. « En êtes-vous certain ? Parce que beaucoup d'étudiants ont prévu d'y aller. Seraient-ils tous en danger ? »
Rogue s'appuya sur le dossier, et rejoignit ses doigts, son front plissé comme il réfléchissait. « D'un autre côté, peut-être que ce ne serait pas une mauvaise chose que le capitaine du club de duel soit là. Si quelqu'un peut probablement faire face à des Mangemorts… Sortez vous avec une fille ? »
« Hermione. »
« Bien, alors allez-y. Les deux meilleurs membres du club. Et vous serez préparés étant donné que vous savez à l'avance. Mais ne le dites pas aux autres élèves. Je ne veux pas créer une panique. Nous avons eu d'autres pistes menant au sud. Ce n'est pas clair si l'un de nos informateurs est en fait un agent double, nous donnant de mauvaises informations à dessein. A quatre reprises durant ces deux derniers mois pendant que Black était envoyé chasser les oies sauvages, des moldus étaient torturés ailleurs, ou juste pris par jeu par les Mangemorts. Le ministère a envoyé des lanceurs de sortilèges d'amnésie pour s'occuper des conséquences, mais Fudge ignore encore la racine du problème. Jusqu'à présent il n'y a rien eu dans la gazette du sorcier sur le retour de Voldemort ou sur ces attaques sur les moldus. Sans parler de la station de métro de Westminster. »
« Je n'étais pas au courant de ces attaques » dit Harry, se sentant un peu laissé de côté.
« Black n'a pas vu la nécessité de vous tenir au courant de chacun de leurs méfaits, et je l'approuve. Vous devez vous concentrer sur l'école, apprendre tout ce que vous pouvez. D'un côté, j'espère que tout le monde sera sauf au ceilidh. J'y vais moi-même. Mais vous avez raison. Vous allez avoir besoin d'un kilt. Black devrait pouvoir vous trouver le bon clan. Il le connaîtra. »
« Je suis écossais ? »
Il acquiesça. « Il me semble me souvenir de votre père mentionnant quelque chose sur sa mère ou sa grand-mère. »
Harry fit un signe de la tête ? Puis il se souvint de quelque chose. « Alors, vous avez un kilt du clan Campbell ? »
Rogue avait été en train de chercher quelque chose dans un des tiroirs de son bureau, mais maintenant, sa tête avait jailli. Harry n'avait auparavant rien mentionné à Rogue de ce qu'il avait appris dans la pensine. Il avait parlé du gobelet de sang avec Sirius, mais jamais avec Rogue.
« Oui. » dit-il doucement. « J'en ai un. »
Harry regarda vers le foyer, voulant dissiper la gêne. Il posa sa main près de la poudre, sur le manteau. « Puis-je ? » demanda-t-il. Rogue opina du chef.
Il en jeta un peu dans le feu, disant « Remus Lupin. »
Après un petit moment, le visage de Lupin apparut dans les flammes. Harry sourit. Il ne l'avait en fait pas vu depuis un certain temps.
« Harry ! Comment vas-tu ? On dirait que tu viens de jouer au Quidditch. C'était un entraînement ou un match ? »
« Un match. Nous avons gagné. Contre Pouffsouffle. Deux cent dix à trente. »
« Excellent ! Je vais chercher Sirius. » sa tête disparut.
Quelque moment plus tard, la tête de Sirius apparut dans les flammes. « Bonjour Harry. Pourquoi appelles-tu ? »
« Bien, tu es au courant pour le ceilidh à Pré-au-lard la semaine prochaine ? J'y vais. Alors j'espérais que tu pourrais me procurer un kilt. Rogue a dit que tu savais quel était le bon clan. Je ne savais même pas que j'étais écossais. »
« Clan MacGregor. Très joli tartan, principalement rouge et vert foncé. Vas-tu y aller avec Hermione ? »
Harry baissa les yeux, se colorant, puis il saisit le regard de Rogue. Il semblait intéressé que Sirius soit au courant pour Hermione. « Oui ».
« D'accord. Je lui prendrais une longueur de tartan pour qu'elle la porte autour des épaules. Les femmes ne portent pas de kilt. Elles se drapent dans le tartan et le tienne en place avec une espèce de grosse broche avec l'écu du clan dessus. »
Harry hésitait maintenant. « Sirius… est-ce que les Mangemorts vont attaquer le ceilidh ? Si c'est une possibilité, est-ce que Dumbledore ne devrait pas annuler la sortie à Pré-au-lard ? »
Sirius soupira. « Je ne sais pas quoi penser, Harry. J'ai le sentiment que dernièrement, nous avons eu autant de bonnes informations que de mauvaises. Je veux dire : regarde ta situation. Quelqu'un s'est débrouillé pour ensorceler la porte de la classe de sortilège à Poudlard ! Comment quelqu'un a pu s'infiltrer à Poudlard ? »
Harry était perplexe. « Je ne t'en ai rien dit. » Il pensa à Malfoy et au mystère de qui lui avait envoyé les chouettes de l'école.
« Oui, et cela m'a assez fâché après toi à ce moment là. Severus me l'a dit. »
« Désolé. » marmonna-t-il.
« En aucun cas. Je devrais te voir là-bas avec un peu de chance. »
« Où ?»
« Au ceilidh. Et il y aura en outre d'autres opérationnels. En espérant que nous serons si bien couverts que les Mangemorts n'oseront rien faire. De plus, cela va être un rassemblement de sorciers, pas de moldus. Je suppose que tu n'es jamais allé à un ceilidh de sorciers, Harry ? »
« Je n'ai jamais été à aucune sorte de ceilidh. »
« Bien, à l'époque, seulement les hommes dansaient. Mais le peuple des sorciers d'Ecosse a donné aux femmes plus de liberté et d'égalité que les moldus, et bien en avance. Maintenant, la seule danse réservée au sorcier et celle avec les épées. Bien que, je suppose que si une sorcière voulait s'y joindre, personne ne l'arrêterait. »
« Mais Sirius… Comment iras-tu là-bas ? Tu seras reconnu et jeté à Azkaban ! »
Sirius sourit énigmatiquement et braqua ses yeux sur Harry. « Je n'ai pas dit que j'aurais mon apparence, n'est-ce pas ? » Harry saisit : Polynectar.
« Fais attention. » l'avertit-il. Sirius prit l'avertissement dans le sens affectueux dans lequel il était émis.
« Promis. » dit-il simplement à son filleul. « Bien ! Si je veux vous trouver à toi et à Hermione un équipement du clan MacGregor, je ferais mieux d'y aller. Je connais l'endroit parfait à Sloane Square à Londres. Je vais faire l'aller-retour en transplanant, et tu devrais avoir kilt, tartan, et tout ce dont tu as besoin demain. Et je n'ai pas besoin de te prendre une dague. Tu peux utiliser ce couteau que je t'ai déjà donné. C'est une dague magique. »
« Qu'est-ce que cela a à voir avec le ceilidh ? Pas que cela me dérange d'avoir une autre arme… »
Sirius sourit. « Je t'enverrai aussi un livre afin que tu saches comment te vêtir proprement. La dague va dans tes chaussettes. Peut-être que tu peux lui expliquer Severus. »
Rogue acquiesça, et Harry essaya de ne pas rire. Si quelqu'un lui avait dit qu'un jour il prendrait conseil de Rogue pour s'habiller…
« Bon, je ferais mieux d'aller faire mes courses alors, Harry. Au revoir. Je vous revois tous les deux samedi. » Et il était parti. Harry remercia Rogue et repartit encore par le passage secret, reconnaissant que Rogue lui ait donné un moyen de contacter Sirius plus vite que par chouette postale. Mais aussi reconnaissant qu'il ne soit pas du clan Campbell comme Rogue. Il se demanda quel tartan porterait Sirius. Et quel visage.
* * * * *
Le jour suivant, au petit déjeuner, le hibou de Lupin délivra un gros colis à Harry de la part de Sirius, avec son kilt plus quelque chose appelé un sporran [NDT : c'est l'espèce de bourse que l'on retrouve à la ceinture des écossais en tenue traditionnelle], des chaussettes avec un motif en diamant, et d'autres accessoires à l'air étranger. Il supposa qu'il devrait regarder dans le livre de Sirius, qui parlait aussi des clans écossais. Un paquet entouré de papier se trouvait à l'intérieur du paquet de Harry et était à l'adresse de Hermione. Elle fut surprise, l'ouvrant après avoir poussé ses affaires du petit déjeuner de côté.
« Oh » souffla-t-elle lorsqu'elle sortit une belle longueur du tartan vert et rouge des MacGregor, qui avait un quadrillage blanc. Harry le toucha de sa main et sentit la matière. C'était de la laine épaisse, mais douce comme de la soie. Le kilt était légèrement plus rugueux. Il y avait aussi une broche argentée avec une tête de lion au milieu, portant une couronne. Il était flanqué par une licorne et un cerf. Harry le tint, regardant intensément le cerf, passant son doigt dessus.
« Cornedrue.. » dit-il doucement dans un souffle.
Malheureusement, Katie et Alicia étaient assises en face d'eux à la table de Griffondor ce matin-là. Alicia regardait Hermione d'une manière moins qu'amicale maintenant.
« Pour quoi est-ce ? » voulut-elle savoir, désignant le tartan d'Hermione de la tête.
Hermione la regarda comme si elle n'avait eu aucune connaissance de son baiser avec Harry, et de sa demande pour la même soirée.
« Harry et moi allons au ceilidh. En tant qu'amis. Mais étant donné que je ne suis pas écossaise, je porterai son tartan. »
Alicia et Katie échangèrent un regard entendu. Peut-être que leur suspicion était juste alimentée par la jalousie, mais Harry commença à s'inquiéter de savoir combien de temps ils pourraient garder les choses secrètes. Cela devenait très gênant, et ici, il se préparaient assez publiquement pour ce qui pouvait passer pour un rendez-vous.
« En tant qu'amis ? » dit Katie, l'air douteuse.
Hermione acquiesça, puis commença à parler rapidement. « Vous savez, c'est assez fascinant de voir comment la plupart des sorciers écossais n'ont pas commencé à porter de robes jusqu'à ce que le tartan soit mis hors la loi après Culloden, en 1754. Avant cela, on ne pouvait pas distinguer vraiment un moldu écossais d'un sorcier, à moins de le voir transplaner ou faire toute autre sorte de magie. Et saviez-vous que Robert I était en fait un sorcier… J'ai lu cela dans ce livre de la bibliothèque, 'Les grands sorciers écossais', et c'est simplement étonnant de voir combien d'écossais vraiment célèbres étaient des gens de magie… »
Alicia et Katie roulèrent leurs yeux, se levèrent et partirent. Harry sourit. Hermione savait vraiment comment faire place libre quand elle le voulait (et parfois quand elle ne le voulait pas). Bien sûr, la tactique vraiment infaillible était pour elle de commencer à réciter 'l'histoire de Poudlard' mot à mot, mais tout livre obscur faisait l'affaire.
De son autre côté, Ron vacillait. « N'y a-t-il donc aucun livre dans la bibliothèque que tu n'aies mémorisé ? » Il était assis avec son bras autour de Parvati. Hermione le regarda froidement.
« Y a-t-il donc un livre dans cet école que tu aies jamais ouvert ? » lui répondit-elle, puis elle se leva, prenant son paquet de Sirius, et quitta la salle. Ron la suivit des yeux, avec une expression indéchiffrable, puis se tourna vers Harry.
« Alors. Vous allez au ceilidh. »
Harry acquiesça, ne sachant pas s'il s'agissait d'un 'vous' de politesse ou d'un pluriel. Ron fit une drôle de tête. « Je ne pouvais pas me payer un kilt. Je suis toujours à cours d'argent, et c'est dire quelque chose. Nous allons juste aller à Honeydukes et aux Trois Balais. » Harry réalisa après une seconde que le 'nous' de Ron incluait Parvati. Il en était encore à s'habituer à cela. Cela semblait assez étrange. Parvati eut aussi l'air rassurée, comme si un ceilidh était le dernier endroit au monde où elle aurait voulu être.
Cela fut confirmé à Harry lorsqu'elle dit « Des cornemuses… » et frissonna de dégoût.
« J'aime assez les cornemuses » dit Ginny. Elle avait été assise à côté de Katie. A côté d'elle Neville eut une étrange expression sur le visage. Il se tourna vers elle, l'air un peu nerveux.
« Dans ce cas…voudrais-tu… Voudrais-tu aller au ceilidh avec moi, Ginny ? »
Ginny le regarda, la bouche grande ouverte. Ron fronçait ses sourcils. Harry se demanda ce qu'il devait faire. Elle avait l'air d'avoir peur de blesser les sentiments de Neville devant tant de monde. Elle marmonna finalement « D'accord. », ayant l'air d'avoir été piégée. Neville sourit.
« Merci. Je vais voir auprès de ma grand-mère si elle peut m'envoyer le vieux kilt de mon père. Je ne me souviens même pas de son clan. Je suis sûr qu'il y a une longueur de tartan aussi. A moins que tu aies celui de ton propre clan. »
Elle secoua sa tête. « Non. Le tien ira bien. »
Il sourit encore et se leva pour partir. Ginny ne bougea pas, regardant désespérément Harry. Elle vérifia que Ron parlait à voix basse avec Parvati avant de lui chuchoter. « Oh, mon Dieu. Que penses-tu que je devrais dire à… Tu sais qui ? » chuchota-t-elle.
Harry espérait que personne présent ne puisse entendre Ginny. Ils penseraient qu'elle parlait de Voldemort. « S'il y va, » dit-il doucement, « alors il pourra probablement se libérer à un moment. Vous aurez peut-être une chance de danser ensemble. »
Ginny eut l'air pensive. « Hmmm. Je n'avais pas pensé à cela. Penses-tu qu'il ira ? »
Harry soupira. « Bien, si tu lui dis que tu sors avec Neville, tu crois que tu l'empêcheras de venir ? »
Ginny sourit. « Tu marques un point. Je veux dire, cependant, il n'est pas écossais, n'est-ce pas ? »
Il fit signe que si, prenant un bout de bacon de son assiette. « Clan Campbell. » dit-il négligemment, mordant son bacon. Ginny était perplexe.
« Comment le sais-tu. »
Il la regarda coupablement. La pensine était quelque chose dont il ne pouvait pas vraiment parler à Ginny… Mais il se débrouilla pour répondre franchement. « J'ai entendu Lucius Malfoy le mentionner une fois. »
Ginny n'avait pas à savoir que le Lucius Malfoy en question avait vingt ans de moins, et qu'il l'avait entendu dans une pensine. Ginny sembla satisfaite. Harry pensa cela fait deux de plus, trois en comptant Malfoy. Il était d'accord que si les élèves de Poudlard allaient être là-bas, qu'il y en ait beaucoup membres du club de duel était une excellente idée. Il souhaitait pouvoir en avertir plus d'eux à part Hermione qu'ils devaient garder l'œil ouvert, cependant. Mais il n'osa pas. Il avait juste à espérer que cela se passerait bien.
* * * * *
Le jeudi après-midi, Harry et Ron fixaient désespérément les entrailles d'un autre poulet mort, ayant, au fil du temps, été habitué à regarder ce désordre. Trelawney vint à leur table et se pencha au-dessus, regardant leur oiseau. « Ah » dit-elle de son air mystérieux. « Je sais ce que je vois. La question est : le voyez-vous ? » Elle regarda Harry, l'air d'en attendre quelque chose. Elle avait attendu toute l'année qu'il montre à nouveau son œil intérieur, sans résultat, étant donné qu'il avait arrêté de porter Sandy en divination depuis un moment. Même s'il la portait maintenant, il était déterminé à ignorer toutes ses prédictions à moins qu'elle lui dise quelque chose ayant une importance vitale.
Harry louchait sur le désordre sanglant devant lui, essayant d'avoir l'air pensif. Ron avait cet air de Je-vais-le-trouver-dans-un-instant sur son visage. Harry ne put attendre d'entendre ce qu'il allait dire.
« Qu'en penses-tu ?» dit-il à Ron, essayant de garder un visage sérieux.
Ron eut l'air de peser la question pendant des siècles. « Je crois… que celui qui dort va se réveiller et se sentir revigoré. Un sort va être levé. » Oui, pensa Harry : ceux qui parmi nous dorment ici vont se réveiller revigorés et le sort d'être en cours de divination sera levé dès que cette maudite cloche retentira. Une fois, quand il avait dit à Dumbledore qu'il s'était endormi en divination, le directeur n'avait même pas été surpris. Il semblait s'y attendre.
Trelawney fronça les sourcils. Harry pouvait dire qu'elle savait qu'ils se jouaient d'elle. Elle ne fit pas de commentaire, mais alla jusqu'à Lavender et Parvati, qui s'étaient aussi habituées aux poulets morts, allant même jusqu'à se porter volontaire pour étrangler le leur, ce qui donnait encore à Harry la chair de poule. Quel duelliste je serai, en m'opposant aux Mangemorts, pensa-t-il. Les filles peuvent arriver à étrangler un poulet, mais pas moi.
Après que le cours soit finalement fini, ils trouvèrent Hermione les attendant au pied de l'échelle qui descendait de chez Trelawney. Elle sautait pratiquement sur place tellement elle était excitée. « Harry ! » dit-elle avec excitation, « Ils sont réveillés ! »
Il fronça les sourcils, confus. « Qui ? »
« Cho et Flitwick ! Je viens juste de l'apprendre ! Allons-y ! » Elle prit sa main, et Harry regarda Ron sans pouvoir rien faire.
« On se revoit dans la salle commune. » lui lança-t-il. Ron acquiesça. Il ne semblait pas enclin à venir avec eux, ce que Harry ne trouvait pas plus mal. Il vit Ron passer ses bras autour de Parvati et commencer à marcher vers la tour Griffondor pendant qu'il était tiré le long du couloir vers l'aile de l'hôpital par Hermione.
Quand ils atteignirent la porte de l'infirmerie, Harry hésita avant de mettre la main sur la poignée. Hermione n'était cependant pas d'humeur pour cela, et elle le fit à sa place, la tournant et s'engouffrant à l'intérieur. Harry la suivit comme elle commençait à traverser la pièce. Le petit Flitwick était assis dans son lit, parlant avec Will et avec quelques uns des Serdaigles qui étaient déjà là. Il fit un signe chaleureux à Harry et Hermione. Un rideau avait été tiré autour du lit de Cho, vers lequel ils allaient maintenant. Mais quand ils tirèrent le rideau, ils trouvèrent Viktor Krum embrassant Cho Chang sur la bouche, tenant son visage dans ses mains. Ils se figèrent, frappés de stupeur. Viktor se tourna, devenant aussi blanc que les draps. Cho eut l'air embarrassée.
« Hermionamoi ! Et Harry ! Je…heu… »
Hermione lui sourit. « C'est bon Viktor. Je… Je savais que tu venais ici la voir tous les jours. Je le suspectais d'une certaine façon… »
Cho Chang regarda Viktor. « Tous les jours ? » Viktor reprit ses couleurs, et un peu plus, regardant ses pieds. Cho lui sourit et enlaça ses doigts autour des siens, et il la regarda, couvrant leurs mains liées avec son autre main. Puis Cho regarda Harry, horrifiée. « Oh, Harry… Je suis désolée… »
Il lui donna un regard compréhensif. « Tu as déjà rompu avec moi, tu te souviens ? »
Elle eut l'air confuse, puis eut l'air de se souvenir à nouveau. « C'est vrai. Et… hey ! Pourquoi m'as-tu envoyé ce mot ? Es-tu la raison pour laquelle j'ai dormi pendant… Combien cela a duré Viktor ? »
« Quarante jours. »
« Bien », commença Harry. « Oui et non. »
« Oui et non quoi ? » demanda Cho.
« Oui, je suis la raison pour laquelle tu as été endormie pendant quarante jours, mais pas parce que je t'ai envoyé le mot. Je ne l'ai pas envoyé en fait. » Il lui expliqua comment Ron et Hermione avaient aussi reçu un mot, et comme il les avait empêché d'y aller. Il n'avait pas su qu'elle en avait reçu un, alors il n'avait pas pu l'avertir. « Nous ne savons toujours pas qui l'a fait. » lui dit Harry. « Mais tu as clairement fait la bonne chose en rompant avec moi. Je me suis demandé pendant un moment si j'aurais jamais dû sortir avec toi, si j'aurais dû faire de toi une cible… »
Elle grimaça. « Je suis celle qui a voulu sortir avec toi Harry. J'ai mes yeux grand ouverts. »
Il acquiesça, ne voulant pas se disputer avec elle. Viktor regarda à nouveau Hermione. « Je suis déssolé pour la fasson dont les chosses se sont passées, Hermionamoi… »
Elle lui tapota le bras, souriant. « Je ne le suis pas. Vous avez l'air bien heureux tous les deux. » Cho et Viktor se regardèrent. Ils l'étaient en réalité. Peut-être que ce n'était pas une si mauvaise idée après tout, pensa Harry. Et il sentit une sorte de contentement d'entremetteur monter en lui. Lui et Hermione décidèrent de laisser Cho et Viktor quand ils commencèrent à s'embrasser encore, oubliant clairement qu'ils n'étaient pas seuls.
En dehors du rideau, ils virent Flitwick que les visiteurs avaient laissé, alors ils allèrent lui parler.
« Harry ! Hermione ! Comme c'est bon de vous revoir. Comme c'est bon de revoir tout le monde à nouveau ! » gloussa-t-il. Quarante jours d'alitement ne semblaient pas l'avoir gêné. Harry cependant, avait du mal à croiser son regard. Flitwick le remarqua. Sa voix prit un ton autoritaire inhabituel. « Harry, regarde-moi. » Harry leva ses yeux vers le petit sorcier et déglutit. « Will m'a dit que les gens t'avaient blâmé pour ce qui était arrivé. Il m'a parlé des mots de Ron et d'Hermione. Bien sûr, tu n'aurais pas fait une chose pareille. Ce n'est pas ta faute. Bien que j'aimerais découvrir qui a fait cela. Assez ingénieux. Un simple sortilège d'alarme anti-cambrioleur, en fait, assez obscur. Il a été supplanté par des sorts plus complexes ayant le même but, alors il n'est plus très utilisé. Il met simplement les victimes dans un sommeil enchanté pendant quarante jours, après lesquels elles se réveillent généralement en prison, ayant été jugées alors qu'elles étaient endormies. Saviez-vous que l'on peut-être jugé pour cambriolage pendant que l'on est endormi dans la loi des sorciers ? La loi ne requiert que la présence de l'accusé, pas sa conscience. » Il rit, et Harry et Hermione rirent avec lui. « Je m'attendais à moitié à me réveiller dans une cellule au ministère de la magie, accusé de vol dans ma propre classe ! » pavoisa-t-il.
« Mais pourquoi le professeur Dumbledore ou Madame Pomfresh n'ont pas pu vous réveiller, vous et Cho ? » voulut savoir Hermione.
« Pour la simple raison que je viens de dire : c'est un sommeil enchanté. Il n'y a rien qui puisse être fait avant que les quarante jours soient passés. On ne peut qu'attendre. »
« Alors… ce n'est pas de la magie noire ? »
Il fronça les sourcils. « Pas le moins du monde. C'est sans danger. Gênant, je vous le concède. J'espère que vous avez continué à préparer vos BUSE pendant ce temps… »
« Bien sûr. » le rassura Hermione. « Et Aberforth nous a enseigné pendant ces trois dernières semaines… »
Il s'assit plus droit maintenant, fronçant encore plus les sourcils. « Aberforth Dumbledore ? » Maintenant, il grimaçait. « Bon ! Merci mon Dieu, je suis réveillé maintenant ! »
Harry était perplexe. Qu'avaient donc les autres professeurs contre Aberforth ? Etait-ce au sujet de ce 'sort inapproprié sur une chèvre' ? Il avait remarqué que durant les trois semaines où il leur avait enseigné, les autres professeurs l'évitaient comme la gale. Et les professeurs Sinistra et Vector le regardaient avec véhémence et chuchotaient derrière leurs mains aux heures des repas. Rogue ne l'aimait définitivement pas. Harry l'avait entendu faire plus d'une remarque cinglante à son encontre. Même s'il était le frère de Dumbledore, même MacGonagall et Chourave le regardaient d'un œil désapprobateur. Maintenant Flitwick, à ce qu'il semblait, n'était pas vraiment heureux d'apprendre qu'Aberforth avait assuré ses cours. Mon gars, pensa Harry, quand quelqu'un est étiqueté dans le monde de la sorcellerie, c'est pour longtemps…
Harry et Hermione dirent au revoir à Flitwick, et quand ils furent dans le couloir en dehors de l'infirmerie une fois encore, ils ne purent s'empêcher de se sourire stupidement. Hermione glissa ses bras autour de son cou et il se pencha pour l'embrasser : ils étaient tous les deux libres ! Cho et Viktor étaient ensemble, elle et Flitwick étaient saufs et allaient bien, et comme le baiser devenait plus profond et que Harry la tirait plus près de lui, il pensa qu'il ne pouvait pas se souvenir d'un meilleur jour.
« Ahem ! » fit un éclaircissement de la gorge familier. Comme Harry bondissait pour se séparer d'Hermione, il se retrouva nez à nez avec…
Aberforth Dumbledore. Quand Harry vit que c'était lui, et pas son frère, il eut un soupir de soulagement. Aberforth avait l'air légèrement amusé de la scène qu'il venait d'interrompre. « Bonjour Harry, Hermione. Vous… bloquez la porte de l'infirmerie. » Ses yeux brillaient comme ceux de son frère, et Harry se demanda s'ils étaient jumeaux. Albus Dumbledore, un jumeau ! Pourquoi cela ne lui était jamais venu à l'idée ? Les différences entre eux deux étaient superficielles : la longueur des cheveux, la coupe de la barbe, le bronzage d'Aberforth… Cela avait du sens. Harry se demanda cependant s'il aurait jamais le cran de leur demander. Ce n'était certainement pas le moment.
« Etes-vous sûr, » demanda diplomatiquement Hermione à Aberforth, comme s'il ne venait pas de la surprendre en train d'explorer les amygdales de Harry, « que vous voulez rentrer là ? Le professeur Flitwick a semblé un peu… agité d'apprendre que vous aviez enseigné sa matière. »
Aberforth eut l'air simplement amusé. « Je me doutais qu'il le serait. Je n'ai pas l'intention d'attendre qu'il vienne à moi, Hermione. J'ai développé une peau assez épaisse au fil des années. » Harry et Hermione s'enlevèrent du chemin d'Aberforth, et il ouvrit la porte de l'infirmerie. Ensuite, avant de la refermer, il se tourna vers eux encore.
« Bien, ce sera probablement mon au revoir. De ce que vous avez dit, Flitwick va vouloir retourner enseigner à ses classes dès demain. » Puis ils lui dirent au revoir. Harry sentait qu'il lui manquerait vraiment. Il était si facile d'être avec lui, ayant toutes les qualités de Dumbledore pour être à l'aise, sans avoir son autorité de directeur.
« Bonne chance pour vos BUSE » leur dit-il finalement. « Et Harry… » Harry se tourna encore vers lui. Aberforth cligna d'un de ses yeux bleus. « Nous nous reverrons bientôt. » Puis il ferma la porte.
Deux secondes plus tard, ils entendirent Flitwick crier. « Aberforth Dumbledore, qu'as-tu fait à mes classes ? » Harry et Hermione sourirent, s'éloignant le long du couloir, se retenant de rire jusqu'à ce qu'ils soient à une distance respectable. Puis, comme ils retournaient à la tour Griffondor, Harry fut intrigué par la dernière chose qu'avait dite Aberforth. « Nous nous reverrons bientôt. ». Mais il disait qu'il partait. Il pensa à dire quelque chose à Hermione, puis changea d'avis. Oh bien, pensa Harry. Il voulait simplement dire qu'il allait au ceilidh ou quelque chose comme cela. Harry commençait à chercher en lui. Il sourit à Hermione, marchant à ses côtés. Ils allaient en fait être ensemble, presque comme un couple. Cela va être un bon week-end. S'il n'y a pas de Mangemorts.
* * * * *
Après les cours du vendredi, Harry, Ron et Hermione allèrent ensemble à la bibliothèque. Harry et Ron faisaient une recherche sur un essai en histoire de la magie, essai que Hermione avait déjà fini. (Ils l'avaient repoussé, comme d'habitude) Harry et Ron voulait en avoir fini avec cela avant la sortie à Pré-au-lard, si possible. Hermione en lisait davantage sur le passé de la sorcellerie en Ecosse, essayant d'avoir une idée de ce que le ceilidh pourrait être. Finalement, elle avait glané tout ce qu'elle avait pu sur le sujet.
« Je rentre à la tour Griffondor. Je veux voir si Ginny peut m'aider à mettre mon tartan correctement. Je vous retrouve pour dîner, je suppose ? »
Harry regarda au trois pouces de long qu'il avait écrit de cet essai qui devait en faire trois pieds. Ron en avait écrit encore moins. Harry soupira. « Si nous avons de la chance, nous aurons fini à ce moment. »
Elle lui sourit. « Bien , au moins, vous avez commencé finalement. Vous pourrez toujours le finir dimanche. » Mais après qu'elle soit partie, Harry pensa : quand dimanche ? Durant le club de duel ? Ou la réunion de préfet ? Il commençait à se sentir juste un peu tiraillé. Au moins, Ron n'avait pas à aller à ces réunions de préfets idiotes. Mais si Harry lui disait à quel point il avait de la chance, il penserait que Harry serait encore condescendant avec lui, se plaignant d'être le riche et célèbre Harry Potter. Harry soupira. Il se sentait marcher sur des œufs de plus en plus souvent avec Ron.
Après un petit moment, ils entendirent un groupe d'élèves rentrer dans la bibliothèque et s'asseoir de l'autre côté du rayon derrière lequel ils étaient assis. Ces élèves ne semblaient pas être dans la bibliothèque pour étudier.
« J'ai entendu Susan lui demander » fit une voix familière, un peu comme celle de Parvati, mais avec plus de tranchant. Ce doit être Padma, pensa Harry.
« Ne lui as-tu pas demandé, Mandy ? » dit une autre voix. Harry pensa que cela pouvait être Niamh Quirke. Ce qui signifiait que c'étaient des filles de Serdaigle, échangeant des ragots dans la bibliothèque. Mandy devait être Mandy Brocklehurst.
« Oui » Harry entendit admettre Mandy à contrecœur. « Mais il a aussi repoussé Alicia Spinnet et Katie Bell, j'ai entendu. »
Harry avait espéré en vain qu'elles parlaient de quelqu'un d'autre. Mais dès qu'il entendit cela, il sut que ce n'était pas bon. Il regarda Ron, mesurant son essai rachitique et fronçant les sourcils. Avait-il déjà saisi de quoi elles parlaient ? Il souhaitait pouvoir lancer une espèce de sort de silence sans que Ron le remarque.
Malheureusement, les filles continuèrent. Il entendit ensuite la voix de Niamh. « Alors, il y va ou pas ? »
« Oui. Avec Hermione Granger » lui répondit Padma. La tête de Ron se releva brusquement. Il regarda Harry avec de grands yeux. Harry agrandit aussi les siens, faisant comme s'il n'avait pas su avant de quoi elles parlaient.
Harry et Ron entendirent Niamh ricaner en dérision. « Comme si je n'avais pas vu cela venir. »
Padma dit « Parvati m'a dit qu'ils y allaient en tant qu'amis.
Un autre ricanement de Niamh. « Ta sœur ferait mieux de prendre garde à elle. Ce Ron Weasley va probablement la jeter dès que Harry Potter en aura fini avec Hermione Granger. C'est son genre, n'est-ce pas, d'attendre les rebuts de son célèbre ami. Il serait déjà probablement déjà avec Cho Chang si elle ne s'était pas mise avec Viktor Krum, et ne me faites pas parler de lui… »
Padma l'interrompit « Oh, je suis d'accord pour Hermione Granger. Je veux dire, il est allé au bal de Noël l'an dernier avec moi, puis a passé tout le temps à lorgner sur elle. Il lui court après depuis des années, mais c'était vraiment trop évident ce soir là. Un véritable chien-chien à sa mémère… »
Harry osa regarder Ron. Il ne l'avait jamais vu aussi furieux. Son visage était presque aussi rouge que ses cheveux, et ses narines s'embrasaient. Sa mâchoire était serrée, comme s'il essayait très fort de ne pas cracher une réponse haineuse à ce qu'elles venaient juste de dire. Au lieu de cela, dans ce que Harry considéra comme une grande démonstration de self-contrôle de la part de Ron, il jeta ses affaires dans son sac à dos et se prépara à sortir de la bibliothèque en fulminant. Harry rangea aussi ses affaires dans son sac, et se leva pour partir. Ron s'arrêta avant de partir, foudroyant les filles du regard, qui tressaillirent en le voyant. Niamh avait failli dire quelque chose d'autre, mais elle eut l'air de changer d'avis quand elle vit le visage de Ron. Lui aussi avait l'air de vouloir dire quelque chose, puis il se tourna et partit, la vapeur sortant pratiquement par ses oreilles.
Harry resta à les fixer, respirant par le nez, sentant aussi la colère couler en lui. « A l'avenir, » leur dit-il formellement et rigidement, « je vous recommanderais de ne pas faire de ragots sur les gens qui sont assis à moins de dix pieds de vous. En fait, ne plus faire de ragots du tout est quelque chose que vous devriez essayer. » Elles le regardaient, Mandy terrifiée, Padma encore l'air alarmée de la manière dont Ron et Harry semblaient s'être matérialisés de nulle part. Seule Niamh essayait de maintenir sa composition, le fixant aussi. Il la regarda maintenant dans les yeux.
« Rendez-vous au club de duel, Niamh. » dit-il doucement, espérant que cela sonnait comme la menace que c'était. Quand il la vit changer d'expression, il sut qu'elle avait compris. Oui, Niamh, pensa-t-il. Tu peux avoir peur. Tu n'as aucune idée…
En fait, il espérait pouvoir se calmer un peu d'ici dimanche, voire plus tôt. Il sortit en fulminant de la bibliothèque, ayant des problèmes pour voir. Il était si en colère des choses si dures qu'elles avaient dites. Il sentait que s'il restait plus longtemps, les trois se retrouveraient flottant au plafond comme la tante Marge. Il regarda alentour dans le couloir. Ron était parti. Harry avança à grandes enjambées vers la tour de Griffondor, espérant que c'était par là qu'il s'était dirigé.
Quand il atteignit le couloir du portrait de la grosse dame, Harry se fit presque marcher dessus par Neville, qui avait l'air désorienté et ébouriffé. Ses yeux étaient fébriles. Il s'agrippa aux épaules de Harry et le secoua légèrement.
« Harry, je vais faire une potion, mais je suis à cours d' Eupatorium fistulosum… Tu en as ? » Malheureusement, au moment même où il mentionnait la plante, Sandy disait quelque chose sur un taureau et un poisson, et Harry sentit sa tête se séparer en deux. Il était confus, bégayant sa réponse.
« Quoi ? Non. Pourquoi ne demandes-tu pas au professeur Chourave ? »
Neville se frappa la tête dramatiquement. « Les serres ! Bien sûr ! Je devrais t'embrasser ! »
Harry recula, enlevant les mains de Neville de lui. « S'il te plaît, ce n'est pas la peine. Je dois aller… » mais Neville n'avait même pas attendu la fin de cette brève phrase. Il s'était déjà enfui. Harry le regarda s'éloigner. Mon gars, pensa-t-il, à chaque fois que je le croise, Neville essaye une nouvelle personnalité. Maintenant c'est un fou furieux effrayant. Super.
Secouant sa tête, il grimpa par le trou du portrait après avoir donné le mot de passe. Il avait pensé à s'arrêter pour demander à Sandy de répéter ce qu'elle avait dit, mais il était trop pressé.
Il n'y avait personne dans la salle commune, sauf Lavender, assise dans un fauteuil près des escaliers comme si elle en gardait l'accès.
« Hey, Lavender » dit Harry sur le ton d'un salut comme il la passait, se préparant à grimper les marches jusqu'à son dortoir, où il espérait retrouver Ron.
« Harry ! » dit brusquement et fortement Lavender, presque paniquée. « Ne monte pas là-haut ! »
Harry s'arrêta, se retourna et la regarda avec les sourcils froncés. « Pourquoi donc ? »
« Bien heu… » elle fit une pause, ayant l'air de vouloir en fait en dire beaucoup, mais il devait gagner le droit de l'apprendre, ou montrer à quel point cela l'intéressait.
Juste à ce moment, Ginny et Hermione descendaient de l'escalier du dortoir des filles, bavardant du ceilidh. Elle s'arrêtèrent abruptement quand elles virent Harry fixer Lavender. Mais il n'avait pas besoin de s'inquiéter : Lavender avait un public plus large maintenant, et en plus, de choix.
« Bien » dit-elle à Harry, parlant bien plus fort que nécessaire, afin que si Ginny et Hermione avaient voulu éviter de l'entendre, cela aurait été très dur. « Ron est entré comme une bombe ici, l'air vraiment furieux. Parvati et moi parlions simplement. Il a saisit son bras et l'a faite se lever. Puis il l'a embrassé, et quand je dis embrassé… » Elle fit une pause pour l'effet dramatique. « Puis il lui a chuchoté quelque chose à l'oreille, et après cela, elle l'a pratiquement tiré jusqu'à l'escalier montant au dortoir des garçons. Mais il ne l'a pas laissée marcher. Il l'a soulevée et l'a montée dans les escaliers. » Lavender avait un air triomphant en donnant ces nouvelles, particulièrement aux deux meilleurs amis de Ron et à sa sœur.
Harry voulut la frapper encore plus qu'il n'avait voulu le faire avec les filles de Serdaigle. Mais elle continua, rendant les choses pire encore.
« J'oserai dire que demain, elle va avoir besoin d'aller voir Madame Pomfresh pour de la potion de Prophylax… »
« Oh ! » cria Hermione, son visage terrible à apercevoir. Harry ne l'avait jamais vu avoir un tel air. Elle courut jusqu'au trou du portrait, et elle était sortie de la salle commune avant qu'il ait pu dire 'ouf'.
SMACK ! Harry se tourna. Ginny s'était avancée vers Lavender et l'avait giflée. Lavender la regarda, choquée, sa main sur sa joue. A cause de la rougeur qui apparaissait maintenant là où elle avait été giflée, Harry fut soudain frappé de réaliser à quel point elle était beige. Le cheveux beiges, la peau beige, les yeux beiges même. Elle était si complètement ordinaire. Elle aurait pu se fondre sans couture dans la tapisserie de tout cabinet médical moderne. Elle était si ordinaire que cela même en était presque extraordinaire. Mais pas quand même.
Lavender regarda tour à tour Ginny et Harry. Elle ne trouverait pas de quartier ici, elle le comprit. Finalement, elle les poussa et grimpa en courant l'escalier vers son dortoir. Harry entendit la porte claquer. Bien, elle ne serait pas dérangée. Hermione s'était enfuie, et Parvati était… (Harry déglutit péniblement en s'en souvenant)… occupée. Il ne regarda pas Ginny. Il partit vers le trou du portrait.
« Laisse-la seule maintenant » dit soudain Ginny. « Donne-lui du temps. » Il la regarda pendant trente secondes, s'émerveillant de voir à quel point elle avait grandi à la fois à l'extérieur et à l'intérieur. Mais il n'était pas d'accord avec elle là-dessus.
Il secoua sa tête et sortit par le trou du portrait. Quand il fut à nouveau dans le couloir, il regarda autour frénétiquement ? Où pouvait-elle être partie ? Elle avait trop d'avance. Il pouvait aller chercher sa carte… Mais elle était dans le répertoire. Malédiction !
Il s'appuya contre le mur, puis s'effondra sur ses hanches. Peut-être que Ginny avait raison. Si elle voulait être avec quelqu'un, elle m'aurait attendu. Elle a besoin de temps. Nous en avons tous besoin…
Harry mit sa tête dans ses mains, essayant de ne pas penser à Ron et Parvati dans le dortoir, et essayant aussi de ne pas penser à Hermione y pensant.
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