Harry Potter and the Psychic Serpent

Encore un bon gros chapitre. Bonne lecture, et merci à Wynzar, Lunenoire et Elava pour leur review du chap 25 (enfin, 24)

Chapitre vingt-cinq

Poisson d'avril

Le matin du ceilidh, Harry et Hermione allèrent courir autour du terrain de Quidditch pour la première fois depuis des mois. Harry était content que le printemps soit finalement arrivé. Même un printemps frais des Highlands était mieux que pas de printemps du tout. Comme lui et Hermione faisaient leurs étirements finaux, il la regarda de près. Son visage était comme d'habitude concentré. Quand ils eurent fini, il mit sa main sur son bras, et la regarda dans les yeux.

« Hermione » dit-il doucement. Elle le regarda, mais cela sembla être à travers un voile, un mur transparent qui était néanmoins une barrière. Elle se cachait.

« Quoi ? »

« Vas-tu bien ? au sujet… d'hier. Et… Et de Ron. Et de Parvati. »

Elle le regarda sans rien dire. Puis elle eut un sourire sur son visage qui avait l'air plus artificiel qu'aucune autre chose que Harry ait vu.

« Bien sûr que je vais bien. C'était… un peu un choc au début. Mais… bon, ils ont tous les deux dépassé l'âge de consentement. Elle a déjà seize ans, il les aura bientôt. Il est encore notre ami, Harry. Rien ne changera jamais cela. » Mais sa voix tremblait, comme si elle n'en était pas si sûre.

Harry acquiesça, comme s'il la croyait. « J'ai réfléchi, Hermione. Peut-être devrions nous le dire à Ron pour nous. Avant qui que ce soit d'autre. Je veux dire, je pense que ce serait assez affreux s'il ne le découvrait pas avant le reste du monde, n'est-ce pas ? Il est avec quelqu'un maintenant… »

Hermione regarda dans le vide. Quand elle parla, Harry eut l'impression que ses yeux étaient, en fait, fixés sur un point à des miles de distance. « Comme tu dis, Harry. Cela a un sens. »

Il y eut un silence entre eux deux. Après un moment, tirant sans rien faire sur quelques herbes en dehors du chemin sableux, Harry dit « Je ne pouvais pas croire à quel point Ron était en colère sur ce que Niamh a dit. Je n'aurais jamais cru que cela les conduise lui et Parvati… »

« Qu'est-ce que Niamh a à faire avec tout cela ? » dit-elle soudain, le regardant vraiment maintenant. Il déglutit, essayant de décider combien il pouvait lui dire.

« Elle, Padma et Mandy échangeaient des ragots dans la bibliothèque. Niamh disait à Padma que Parvati devrait prendre garde à Ron, qu'il était avec elle parce qu'elle était mon 'rebut'. Tu sais, parce que nous sommes allés au bal de Noël. Ron était… Pas vraiment en colère, parce que c'était mille fois pire. Il avait une allure meurtrière. C'est quand il a grimpé à toute allure vers la tour Griffondor. » Harry ne put se résoudre à lui dire qu'elles avaient désigné Hermione comme futur rebut de Harry Potter, destiné à être héritée par Ron.

Hermione avait l'air plus détachée et analytique maintenant. Elle acquiesça. « Il avait quelque chose à prouver. »

Pas que Parvati semble s'en soucier, pensa Harry. Lavender avait dit qu'elle l'avait tiré vers les escaliers…

Hermione semblait plus calme, sachant ce qui avait mis Ron hors de lui. Harry la regarda à nouveau. « Et il semblait certainement joyeux au dîner hier soir. La dernière fois que je l'avais vu comme cela, c'était après la performance de Malfoy dans le rôle de l'extraordinaire furet bondissant. »

« Oui, il avait l'air content. » dit-elle l'air absent. Elle releva son visage vers Harry, comme si elle venait de prendre une résolution. « Tu sais quoi ? Je suis contente pour lui. Je le suis vraiment. »

« Moi aussi. » dit fermement Harry. Osait-il espérer qu'elle pense ce qu'elle avait dit ? « Nous devrions le lui dire. » Ajouta Harry, se levant et lui tendant une main. Elle la prit, et se leva à son tour.

« Oui. Nous devrions. » acquiesça-t-elle, puis elle lâcha sa main et s'avança à grandes enjambées déterminées vers le château. Harry suivait de près derrière, voulant lui poser une autre question, mais n'osant pas.

Mais Hermione, es-tu contente pour Parvati ?

* * * * *

Harry et Hermione remontèrent à la tour Griffondor après le déjeuner pour se changer pour le ceilidh. La plupart des autres élèves participant au ceilidh avait attendu pour partir. Beaucoup de ceux qui n'y allaient pas étaient partis pour Pré-au-lard après le petit déjeuner, parmi lesquels Ron et Parvati. Après s'être habillé, Harry retrouva Hermione dans la salle commune.

Après une inspection plus poussée, Harry avait trouvé que le tartan des MacGregor était en fait rouge avec un vert très profond, pas noir, comme l'avait dit Sirius. Il y avait aussi un fin quadrillage blanc par-dessus le motif vert et rouge. Harry portait une simple chemise blanche avec un gilet vert foncé que Sirius lui avait envoyé, plus le sporran (quelque chose comme une bourse) pendant devant son kilt. Il portait les chaussettes rouges et vertes avec le motif en diamant, et des chaussures noires que Sirius avait aussi envoyées. Il portait sa dague dans un étui en cuir spécial autour de son mollet droit. Sa baguette était dans une longue poche qui semblait avoir été faite juste pour cela sur le devant gauche de son kilt, afin qu'il puisse l'atteindre avec sa main droite pour s'armer rapidement. Sandy était enroulée en haut de son bras gauche, au sommet de la fine chemise blanche, qui était légèrement ouverte au-dessus du gilet.

Hermione portait une simple robe vert bouteille qui balançait autour de ses mollets et qui allait parfaitement avec le vert profond du tartan des MacGregor, qui était artistiquement drapé autour de ses épaules et attaché avec la broche qui avait un lion couronné flanqué d'une licorne et d'un cerf. Autour de la tête du lion, il y avait ce qui ressemblait à une ceinture avec une grosse boucle, aussi faite de métal argenté. Elle portait la devise du clan en gaélique. Selon la lettre de Sirius, cela signifiait « Ma race est royale ». Les MacGregor avaient été rois d'Ecosse avant, et le nom de la grand-mère était en fait King, une des branches du clan MacGregor. Elspeth King avait épousé Henry Potter, et ils avaient donné à leur fils le nom d'un autre roi d'Ecosse, James. Qu'était-il arrivé à Elspeth et Henry ? s'était-il demandé. Il savait pour les parents de sa mère, mais pour ceux de son père ?

« As-tu ta baguette ? » demanda-t-il à voix basse à Hermione, comme ils approchaient du trou du portrait. Elle remonta subrepticement sa manche gauche de quelques pouces, découvrant un étui intelligemment fixé sur son avant bras. Il fit un signe de la tête et elle recouvrit à nouveau son bras gauche. Elle avait aussi une petite bourse attachée à la ceinture de sa robe, contenant les dix Mornilles du prix d'entrée du ceilidh. L'argent de Harry était dans le sporran. Ils avaient besoin de maintenir l'apparence d'y aller en tant qu'amis. Harry aurait été heureux de payer pour elle, mais il savait qu'elle était rigoureuse pour cela et ne l'avait pas discuté.

Harry entendit quelqu'un d'autre arriver dans la salle commune et se tourna pour voir qui c'était. Neville était prêt à partir, portant un kilt au tartan noir et blanc avec quelques fines bandes jaunes et rouges passant dessus, une chemise noire, des chaussettes au motif en diamant blancs et noirs, un sporran et, Harry le remarqua, une dague dans sa chaussette. Harry ne pouvait dire s'il avait sa baguette. Ginny arriva aussi dans la salle commune maintenant, dans une robe noire avec le tartan principalement noir et blanc de Neville autour de ses épaules, tenu par une broche en argent relative au clan de Neville, quel qu'il soit. Ses cheveux roux allaient magnifiquement avec le tartan simple. Elle les avait relié en une longue tresse, attachée avec un ruban de velours noir au bout, des mèches bouclant autour de son visage. Harry ne l'avait jamais vue si jolie.

Neville eut l'air assez ravi d'elle lui-même, lui souriant largement. Elle lui rendit son sourire, hésitante. Mais maintenant, la salle commune se remplissait avec les autres se préparant à aller au ceilidh. George et Angelina en tartan bleu et vert, mais avec des bandes jaunes et blanches. Dean Thomas avait le même tartan qu'Alicia… Sortaient-ils ensemble se demanda Harry. Mais non, il apparut que Dean avait demandé à Katie, qui portait un tartan très chargé de larges bandes rouges, verte et jaunes, donnant l'impression, là où les bandes rouges et jaunes se croisaient, qu'il y avait des taches oranges sur le tissu. Harry cilla à la combinaison. Puis il remarqua Colin en clan MacGregor, mais pas avant que Colin ne l'ait remarqué.

« Harry ! Est-ce le tartan de ta famille, ou de celle d'Hermione ? »

« Le mien. » lui dit Harry.

« C'est super ! Tu sais ce que cela signifie ? Nous sommes parents ! Nous sommes du même clan ! Oh, je peux pas croire que je suis du même clan que Harry Potter… »

« Hum, avec qui y vas-tu, Colin ? »

Colin eut l'air encore plus satisfait maintenant. « Je n'arrive pas à croire que j'ai eu le cran. J'ai demandé à cette préfète de cinquième année de Serdaigle. Et elle a dit oui ! Tu peux le croire ? J'avais peur comme je suis seulement en quatrième année, mais je pense qu'elle voulait vraiment y aller, et qu'elle ne voulait pas être seule… »

« Mandy est gentille. » dit Hermione, sa bouche se tordant comme elle regardait Harry et élargissait ses yeux, le priant silencieusement d'être d'accord avec elle. Ils ne se rendraient pas coupables de ragots comme les Serdaigles l'avaient fait.

« Oui. » fut la brève réponse de Harry. Il désigna le trou du portrait de la tête. « Nous devrions y aller, ne pensez-vous pas ? »

Ils sortirent tous dans le couloir et descendirent les escaliers vers le hall d'entrée, les autres élèves bavardant joyeusement, ceux qui avaient rendez-vous avec des personnes d'autres maisons courant devant. Harry et Hermione se regardèrent avec appréhension, pensant à la possibilité d'une attaque des Mangemorts. Leur première sortie presque en couple, et cela pouvait tourner à l'attaque terroriste. Quelle joie, pensa Harry.

Dans le hall d'entrée, Colin courut jusqu'à Mandy et commença à lui parler très rapidement. Mandy eut l'air de vouloir mettre une fin à ce flot de parole, mais Harry pensa que c'était improbable. Puis il vit Alicia aller vers… Il sentit le besoin de se frotter les yeux… Draco Malfoy, qui portaient le même tartan bleu et vert avec le quadrillage blanc et jaune. Alors c'était le clan Campbell, pensa-t-il. Malfoy avait un sporran de cuir noir, des chaussettes à motifs de diamant bleues et vertes, avec la dague requise, des chaussures noires très proches de celles de Harry, une chemise blanche immaculée avec cravate couleur tartan Campbell, un gilet vert brodé et une blouse de velours noir avec des galons dorés cousus, ainsi qu'un béret en tartan avec des rubans verts. Harry ricana. Il avait l'air un peu précieux, mais d'une certaine manière, il pouvait aussi le supporter. Seulement Malfoy, pensa-t-il.

Malfoy regardait Alicia très admirativement. Sa robe était assez étroite, et c'était encore facile de voir cela en dépit de son tissu en tartan lâchement arrangé sur ses épaules. Harry regarda pour voir si Ginny les avait remarqués. C'était le cas. Puis elle croisa le regard de Harry et regarda ailleurs, et après cela, elle sembla déterminée à se comporter comme si Neville était au centre de son univers.

Roger Davies apparut aussi dans le hall d'entrée, dans un autre kilt bleu et vert, celui avec le quadrillage rouge. Il n'avait pas l'air d'avoir quelqu'un. Il doit retrouver Fleur au village pensa Harry. Blaise Zabini et Niamh Quirke apparurent être partenaires, dans un tartan bleu et vert, avec des bandes rouges et jaunes. Hannah et Ernie y allaient aussi, et ils portaient le même motif qui s'avéra être le même que celui du professeur MacGonagall.

Elle prit position à côté de Harry et d'Hermione, dans la marche vers le village, leur parlant doucement. Hermione regarda au tartan rouge, blanc, vert et bleu autour de ses épaules (Elle le portait avec sa robe habituelle et son chapeau pointu), disant « Alors, est-ce le tartan du clan MacGonagall, professeur ? »

MacGonagall fronça les sourcils. « Voyons, Hermione. Je pensais que vous auriez réalisé qu'il n'y a pas de clan MacGonagall. C'est un nom irlandais. Ma mère est une MacBean, c'est ce que je porte. Notez la broche. »

Elle s'arrêta un moment afin qu'Hermione puisse regarder la broche d'argent avec un chat entouré par la sorte de ceinture avec boucle qui semblait être sur tous les écus des clans. La devise était en anglais… ou presque . 'Touch not the cat bot a glove,' lut Hermione, avant qu'ils ne continuent tous à marcher. « Qu'est-ce que cela signifie ? »

« 'Bot' signifie 'sans' » lui dit MacGonagall. [NDT : Ne touchez pas le chat sans un gant]. Harry pensa qu'il était intéressant qu'il y ait un chat sur l'emblème de la famille. Choisissons-nous vraiment notre forme d'animagus ? se demanda-t-il pour la énième fois. Il se souvint comme il s'était senti manipulé par Dumbledore, juste un peu, au sujet du griffon d'or.

Puis, regardant dans la foule comme ils approchaient les environs de la ville, il réalisa que Rogue n'était pas avec eux. Harry fronça les sourcils. Peut-être qu'il ne venait pas après tout. Hermione parlait encore à MacGonagall.

« Avez-vous… rendez-vous avec quelqu'un au ceilidh, professeur ? » demanda-t-elle, puis elle rougit. L'idée de MacGonagall ayant une vie personnelle était franchement dérangeante pour Harry. Il ne voulait pas vraiment savoir.

« En fait, oui. Un vieil ami. » puis elle se pencha vers eux deux, disant doucement « Je comprends que vous savez tous les deux qu'il peut y avoir des problèmes. Vous avez vos baguettes ? » Ils acquiescèrent. « Bien sûr, nous espérons tous qu'il ne se passera rien… »

« Bien sûr, professeur. », lui dit doucement Hermione. Les trois se tournèrent et surveillèrent les trois douzaines d'élèves descendant High Street vers la salle. Harry, Hermione et MacGonagall les rejoignirent. En dehors du bâtiment, il y avait un grand parchemin portant la légende SCREAMING HAGGIS 1996 TOUR et un dessin avec une espèce de tomate écrasée avec ce qui avait l'air d'être des tubes en sortant en plusieurs endroits. C'était dessiné avec une bouche assez cartoonesque (pas d'yeux, d'oreilles, de nez ou d'autres traits), ouverte très grand en ce qui était probablement un cri. Etait-ce sensé être une panse de brebis farcie se demanda Harry. Un haggis hurlant en fait. [ = Screaming Haggis]

Il y avait un goulot d'étranglement à la porte d'entrée comme tout le monde devait s'arrêter pour payer ses dix mornilles. Mais dès qu'ils furent dedans, ils entendirent les gémissements de l'orchestre s'échauffant. Deux joueurs de cornemuse étaient sur la scène, ajustant leur prise sur leur ensemble de tuyau, pendant qu'un violoniste et une violoncelliste accordaient leurs instruments. Le batteur se promenait autour, positionnant de nombreux types d'instruments à percussion. Certains d'entre eux n'avaient qu'une ressemblance passable avec des tambours pensa Harry. La salle était vide au milieu. Les sièges où ils s'étaient assis lors de l'opéra avaient été pour la plupart enlevés, quelques uns restant sur le périmètre de la salle. Bien que ce soit le milieu de l'après-midi, les fenêtres de la salle étaient de verre opaque, ainsi, des centaines de chandelles flottaient au-dessus de leur tête, éclairant l'espace.

Comme les élèves rentraient par petits groupes, Harry vit qu'il y avait de nombreuses personnes du village, et possiblement d'ailleurs qui étaient venues pour le ceilidh. Puis de l'autre côté de la pièce, il vit une grande silhouette avec une queue de cheval rousse qui sourit en le reconnaissant et avança vers eux à grandes enjambées, la main tendue.

« Harry ! Hermione ! C'est bon de vous revoir. Je viens de transplaner dans le village. » dit jovialement Bill Weasley. En parlant plus bas, il dit « Avez-vous déjà vu … Sniffle encore ? Je ne sais pas encore à quoi il va ressembler, et vous ? » Ainsi, il savait aussi que Sirius allait être là, pensa Harry.

« Aucun signe de lui encore » dit doucement Harry. Puis d'une voix plus normale, il dit « N'est-ce pas Black Watch ? C'est le tartan de la famille Weasley ? »

« Oh, papa et maman ne sont pas du tout écossais. Sniffle m'a trouvé cela, pour avoir quelque chose à porter. »

Harry acquiesça. « Il m'a dit que nous serions bien couverts ici. Combien d'opérationnels penses-tu qu'il y aura ? »

Bill haussa les épaules. « Aucune idée. Où est Ron ? »

« Au Trois Balais, probablement. Lui et Parvati n'ont pas voulu venir. »

« Qui ? »

Harry hésita. Ron n'avait évidemment dit à personne chez lui qu'il avait une petite amie. Et maintenant que c'était devenu plutôt sérieux rapidement. Il se souvint soudain de Ron disant à la fête avant Noël que sa mère le tuerait s'il mettait une fille 'en difficulté'. Sauf qu'il n'avait pas fini de le dire, s'arrêtant avec embarras. Harry espérait sincèrement que Parvati était allée voir Madame Pomfresh.

« Parvati est de notre année. Griffondor. Elle et Ron sont… » Harry fit à nouveau une pause, ne voulant pas trop en dire. D'un autre côté, Bill semblait être la personne la moins probable (après les jumeaux) pour dire quoique ce soit à Mrs. Weasley des activités extrascolaires de Ron et Parvati. Comme la pause s'allongeait, Bill eut l'air de comprendre.

« Oh ! Je vois. » dit-il, et Harry pensa que c'était vraiment le cas. Bien, cela l'avait empêché d'en dire davantage, merci mon Dieu. Hermione avait regardé ailleurs durant cet échange. « Bien » continua Bill, « S'il y a un problème, je n'aurais pas à me faire du souci pour un autre membre de ma famille. J'ai vu que George et Fred sont ici. »

« Et Ginny est venue avec Neville Londubat. » dit Hermione en les montrant dans la foule. A ce moment, Ginny remarqua Bill et vint vers lui.

« Bill ! Que fais-tu ici ? » lui sourit-elle après l'avoir pris dans ses bras.

« Ginny ! Quoi, tu grandis encore ? Ne t'ai-je pas déjà parlé à ce sujet ? » Il lui sourit, puis Harry l'entendit dire doucement « Je m'assure que tu vas bien. »

Ginny se hérissa, et Bill s'amenda vite. « Je veux dire toi, et Ron et Fred et George. Vous tous. Dumbledore me l'a demandé. Juste une précaution. Charlie et Percy sont avec papa et maman.. » Elle avait l'air un peu moins contrariée maintenant, mais la teinte de son indignation initiale apparaissait encore sur ses joues parsemées de tâches de rousseur.

« Voici Neville » dit-elle ensuite, réalisant qu'elle devait le présenter à son frère aîné. « Neville, voici Bill. »

Ils se serrèrent la main, les deux ayant l'air de se la serrer trop fort. Bill sourit. « Heureux de te rencontrer Neville ? Tu sais que si jamais tu blesses ma petite sœur, je te tuerai personnellement. » Il souriait largement, ayant dit cela de la voix la plus amicale qui soit imaginable. Neville le regarda la bouche ouverte. Les yeux de Ginny étaient furieux.

« Bill ! »

Maintenant, George était venu avec Angelina, et Fred avec Susan Bones. Ils avaient entendu ce que Bill avait dit. Bill rit et tapa sur l'épaule de Neville. Neville vacilla. « Je plaisante, Neville ! Je plaisante ! »

Fred et George regardèrent Neville très sérieusement (spécialement pour eux). « Non, il ne plaisante pas. » dirent-ils à l'unisson.

Neville regarda nerveusement les frères de Ginny. Harry se souvint de ce que Ron avait dit, sur ce que Ginny aurait pensé s'il était sorti avec elle et lui avait serré la main à la fin. « Ce que je crois, si tu sortais avec Ginny et faisais cela, c'est que peut-être tu aurais décidé de continuer à vivre après tout. » Une fille avec six frères. Et Percy et Charlie n'étaient pas moins protecteurs que les autres. Vous parlez d'avoir à affronter de l'hostilité !

Juste après, un grand homme à la poitrine large et musclée à peine contenue par sa chemise rustique bondit sur la scène devant le groupe. Ses cheveux bruns bouclés sur sa tête, devenant une sorte de barbe boulée et sauvage et de la moustache sur la partie inférieure de son visage. Des poils bouclés apparaissaient sous sa chemise là où elle était déboutonnée. Il remonta ses manches jusqu'au coude, révélant des avant-bras noueux et musclés, et ses chaussettes couvraient des jambes tout aussi musculeuses. Son kilt était d'un tartan compliqué bleu et vert couvert par un quadrillage blanc. Son sporran avait l'air usé, tout comme ses chaussures. Harry pensa qu'il portait son kilt comme si c'était un vêtement ordinaire, et pas le costume que c'était pour le reste d'entre eux. Il se demanda brièvement si cela signifiait qu'il ne portait rien dessous, comme le veut la tradition. Harry savait qu'il n'oserait jamais faire cela. Il espérait que personne ne vérifierait.

Le grand homme aux cheveux brun aida une jolie femme d'âge moyen avec des cheveux bruns brillants à grimper sur la scène à côté de lui. Le tartan autour de ses épaules correspondait à celui de son kilt. Harry se tourna vers Hermione. Il avait remarqué son regard aux jambes de Bill quand ils l'avaient vu (Bill avait vu son regard et semblait grandement amusé), et maintenant, il vit une admiration ouverte dans ses yeux comme elle regardait l'homme sur la scène. C'est vrai, se souvint Harry. Elle regarde les jambes des hommes. OK, pensa-t-il, Elle en aura assez de disponibles aujourd'hui.

L'homme sur la scène parlait maintenant avec un fort accent écossais. « D'accord ! Bienvenue à la tournée des Screaming Haggis, et au ceilidh de Pré-au-lard ! Maintenant, étant donné qu'un grand nombre de vous ici est de l'école, j'ai pensé que nous pourrions d'abord commencer avec une leçon de danse. Je parie que la plupart d'entre vous n'a jamais fait cela avant. Je suis Ian Lucas du clan Lamont, comme vous pouvez le voir, et voici ma charmante épouse depuis vingt ans, Mary. Nous allons vous faire la démonstration de quelques quadrilles et d'autres danses, et vous tous ferez comme nous. D'accord ? Etes-vous prêts ? »

La foule grogna son assentiment, et Harry commença à se relaxer, tournant sur le plancher avec Hermione dans ses bras, et parfois d'autres filles, comme ils changeaient de partenaire, tournant en rond en se tenant par le coude, puis revenant encore en position de départ. Il avait été un peu inquiet de paraître pour un idiot, mais apprendre les danses d'abord avait mit fin à ses peurs. Et en peu de temps, son visage commençait à lui faire mal à force de rire et sourire, comme il tournait avec Hermione, puis Angelina, puis une fille qu'il ne connaissait pas, puis à nouveau Hermione…

Quand la leçon fut terminée, Ian Lucas dit « Bien, C'est cela. Vous semblez tous prêts pour l'orchestre ! On prend une petite pause d'abord, et on boit un petit peu au bar dans la pièce de l'entrée. Oh, et vous, jeunes damoiselles et damoiseaux… Juste de la bièraubeurre pour vous ! Laissez les choses plus fortes à ceux qui ont déjà ruiné leur foie. » Il sourit et rit, sautant de la scène, son kilt volant. Harry regarda Hermione, qui avait l'air de s'étrangler.

« Que se passe-t-il, Hermione ? » demanda-t-il, inquiet.

« Oh, rien. » répondit-elle, sa voix plus haut perchée que d'habitude. « C'est juste que… hum… »

« Quoi ? »

« Bien , il, heu, croit certainement en la tradition. »

Harry réfléchit un moment, ses sourcils froncés. Puis il réalisa ce qu'elle voulait dire, ce qu'elle devait avoir vu.

« Hermione ! »

« Bien, ce n'est pas comme si je l'avais fait marcher sur un miroir ou quelque chose comme cela ! J'ai entendu que c'est ce qu'ils avaient l'habitude de leur faire à l'armée. »

Harry regarda ses yeux suivre Lucas sur la piste de danse. Il ne pouvait se permettre d'apparaître le moins du monde concerné par l'endroit où elle regardait. Et en réalité, il commençait à trouver quelque peu amusant de découvrir à quel point Hermione était libidineuse. Il lui sourit simplement. « Tu veux une bièraubeurre ? » lui demanda-t-il, la faisant sursauter.

« Oh ! Oui, s'il te plaît. J'ai déjà soif rien qu'avec la leçon. »

« OK deux bièraubeurres. Et… » Il enleva son gilet « Pourrais-tu me trouver une place pour cela ? J'ai déjà trop chaud de le porter. »

Hermione le prit et regarda Harry avec appréciation. Harry sentit son regard et lui sourit, sentant justifié de ne pas lui avoir fait de remarque quand elle avait regardé Bill Weasley et Ian Lucas.

« Tu sais », dit–il doucement, « Les gens ne vont pas croire que nous sommes ici en tant qu'amis si tu continues à me regarder comme cela. »

« Oh, tu crois, » elle commença à dire, puis soupira et acquiesça. « D'accord, d'accord. Mais Harry… »

« Quoi ? »

« Tu as juste… l'air d'être né pour porter cela. Avec juste quelques boutons de plus de ta chemise défaits, bien sûr.

« Hermione! »

« Et il y a juste un problème quand nous dansons… »

« Juste un ? Je croyais que je marchais sur les orteils de tout le monde. »

« Le problème est que, quand je danse avec toi, » elle baissa sa voix et sourit malicieusement « je ne peux pas voir tes jambes. »

Il rit. « Bien, je vais aller là-bas maintenant nous chercher de la bièraubeurre, alors tu pourras les voir tout le temps que j'irai là-bas et en reviendrai. »

« Tu peux parier que je regarderai. »

Il savait qu'elle le ferait. Il trouva un passage à travers la foule jusqu'au bar. Mais quand il revint, il trouva qu'elle ne regardait en fait pas ses jambes. Hermione était avec la violoncelliste, qui se tenait debout, tenant son instrument pendant que Hermione lui parlait très rapidement. Ensuite Harry fut complètement étonné. Hermione s'assit sur une chaise, prit le violoncelle entre ses jambes, toucha délicatement les cordes de sa main gauche pendant qu'elle tenait l'archer avec soin dans sa main droite, et elle commença à jouer.

C'était une mélodie triste et poignante que Harry savait qu'il avait déjà entendu. Elle n'en joua peut-être qu'une douzaine de mesures, se levant à contrecœur et rendant l'instrument à la sorcière du groupe. Comme la violoncelliste remontait sur scène, Harry s'avança vers elle, choqué, lui tendant sa bouteille de bièraubeurre. Hermione l'ouvrit comme si rien d'extraordinaire ne s'était passé. Il prit lui même une gorgée avant de dire « Hermione ! Je ne savais pas que tu jouais du violoncelle ! »

Elle le regarda en souriant malicieusement. « Il y a beaucoup de chose que ne sais pas encore à mon sujet, Harry Potter. » Il lui sourit, il n'y avait pas de double sens, pas du tout. « Je jouais avant de venir à Poudlard. Mais ce n'était pas vraiment faisable de le prendre avec moi à l'école, alors je n'en joue plus. Quand je l'ai vu… J'ai juste été prise de nostalgie. »

« Que jouais-tu ? »

« Bach. Air on the G-string. [NDT : G-string = cache-sexe] » Elle regarda son expression, puis lui tapa sur le bras d'un air joueur. « Sort ton esprit du caniveau Harry ! » Il rit.

« Oh, tu crois que tu as des dons psychiques maintenant, n'est-ce pas ? »

« Je pense que je sais comment les adolescents pensent… »

Il lui dit doucement « Et tu as raison. » Ils rirent tous les deux coupablement, puis essayèrent de se calmer comme MacGonagall venait vers eux avec son ami. Harry était choqué de voir que c'était un homme. Il ne pouvait certainement pas avoir moins de soixante ans, mais Hermione le regardait aussi appréciativement qu'elle l'avait fait pour Bill, Lucas et Harry. Ses cheveux poivre et sel et sa barbe étaient méticuleusement ordonnés, et ses yeux noisette regardaient autour de la pièce comme si rien ne pouvait échapper à son attention dans le coin le plus éloigné. Harry ne savait pas quand il avait vu quelqu'un d'aussi alerte. Il portait un kilt du clan Campbell.

Soudain, l'homme dit à voix basse « Alors, Potter. Ils demandent combien pour les boissons ? Le double du prix normal, je suppose ? » la voix était complètement étrangère, mais le ton…

« Est-ce vous, professeur Rogue ? » chuchota Hermione avec de grands yeux. C'était bien Rogue. Harry n'avait pas réalisé qu'il ne viendrait pas en tant que lui-même. Quelle apparence avait-il emprunté ?

« Comment devons-nous vous appeler ? » demanda doucement Harry en ouvrant sa bièraubeurre.

« Duncan MacDermid. Mon oncle. » Harry acquiesça. Il regarda autour de la salle les gens se tenant en petits groupes, buvant et parlant, attendant que l'orchestre commence à jouer. Sirius était-il déjà là ? se demanda-t-il.  Si oui, à quoi ressemblait-il ?

Mais Harry n'eut pas la chance de se le demander bien longtemps. Le violoniste et la violoncelliste recommencèrent à s'accorder. Le percussionniste s'assit sur un tabouret, tenant un gros tambour entre ses jambes. La violoncelliste s'assit aussi, mais les autres se tinrent tous debout. Le percussionniste commença à frapper le bord de son tambour avec ses phalanges, produisant un bruit creux et aigu. Les joueurs de cornemuse commencèrent le son plus bas sortant de leurs instruments, ce bourdonnement qui était sensé avoir distrait les ennemis au temps d'antan, quand les cornemuses conduisaient l'armée à la bataille. Puis cela partit pour de bon, quand les joueurs de cornemuse commencèrent à jouer une mélodie rapide et vive, et que le violoncelliste produisit une sorte de basso continuo sous le bourdonnement tandis que le violon dansait un obligato au-dessus des cornemuses. Et tout cela avec le battement persistant du tambour, maintenant parsemé avec les sons plus doux lorsqu'il était frappé au milieu de la peau tendue.

Les couples commencèrent à bouger sur la piste. Lucas et sa femme les conduisirent tous dans un quadrille plein d'entrain, qui, de ce que Harry pouvait dire, l'avait fait danser avec toutes les filles et les femmes présentes au bout d'un moment. Comme ils changeaient de partenaire, les kilts tournoyaient, les pieds frappaient le sol, et les visages en sueur souriaient aux étrangers avec lesquels ils avaient les mains liées. Ils étaient unis dans la danse, le son des cornemuses était dans leur sang, et cela n'avait aucune importance que quelqu'un soit réellement écossais ou pas.

Après une paire de quadrille et un strathspey [encore une danse écossaise], l'orchestre se calma un peu et joua une valse mélodieuse. Harry et Hermione dansèrent près de Ginny et Neville. Draco Malfoy était aussi près, ses bras autour d'Alicia. Ils faisaient en réalité un couple très frappant, pensa Harry. Puis il vit que les yeux de Draco Malfoy s'alarmaient, et Harry tourna sa tête alentour pour voir pourquoi.

Lucius Malfoy venait d'entrer dans la pièce, resplendissant dans son kilt du clan Campbell, avec tous les ornements, escortant sa femme, qui portait une robe longue et le tartan autour de ses épaules, la broche avec les armes du clan sur son épaule scintillant à la lueur des chandelles. Le voir maintenant rappela à Harry quand il l'avait vu dans la pensine, alors qu'il avait une vingtaine d'années et qu'il recrutait Rogue. Rogue avait probablement raison de ne pas venir sous son apparence pensa Harry.

Il regarda Draco Malfoy et Alicia. En voyant son père dans le hall d'entrée, il quitta par devoir la piste de danse, prenant Alicia avec lui. Harry se débrouilla pour venir danser avec Hermione près de la porte, afin de pouvoir entendre ce qui se passait.

« Père ! Mère ! Je ne m'attendais pas à vous voir ici. » dit Draco Malfoy à ses parents. Cela ne sonnait pas comme une bonne surprise. « Voici Alicia Spinnet. » dit-il en la leur présentant. Alicia eut un sourire charmant, mais qui ne rencontra que le regard froid et glacé de Lucius Malfoy.

« Spinnet ? » dit le plus vieux Malfoy suspicieusement.

« Elle est préfète en chef. » dit son fils pour l'aider. Cela sonnait juste un peu comme s'il s'en vantait. Harry se demanda combien de fantasmes d'Alicia sur un cheval étaient passé dans sa tête depuis qu'il l'avait rencontrée dans le hall d'entrée de l'école.

« Oui, je sais cela. » dit-il encore quelque peu grognon. « Mais vos parents… Ce sont des moldus, n'est-ce pas ? »

Alicia déglutit et regarda son partenaire. « Oui, sir. » dit-elle timidement. C'était un bon truc pour décontenancer Alicia, pensa Harry, mais il n'admirait certainement pas Lucius Malfoy pour cela. Tout au contraire.

Harry chuchota à l'oreille d'Hermione. Elle acquiesça et le laissa partir, et ils allèrent vers les Malfoy.

Lucius Malfoy disait impoliment « Je ne peux pas croire qu'il n'aient pas pu trouver des sorcières de sang pur pour être préfète en … »

« Bonjour, Mr. Malfoy, Mrs Malfoy. » dit Harry d'une voix assez forte. « Désolé de vous interrompre, mais je me demandais si je pourrais danser avec Alicia ? Tu ne seras pas sans partenaire. Cela ne dérange pas Hermione de danser avec toi, n'est-ce pas Hermione ? »

Elle sourit à Harry. « Pas du tout. » Draco Malfoy, confus, prit son bras dans le sien, se préparant à retourner sur la piste de danse. Avant cela, cependant, Hermione se tourna vers ses parents, souriant brillamment et disant « Mes parents sont dentistes. »

Harry essaya de ne pas se moquer du visage de Malfoy à l'air sombre, comme il se déplaçait en cercle en tenant Alicia. Elle avait l'air soulagée de ne plus être avec les Malfoy.

« Alors. Tu es venue avec Malfoy. » lui dit-il pendant qu'ils dansaient. Elle le regarda, rougissant, lui rappelant ce moment gênant dans les vestiaires de Quidditch.

« Pourquoi t'en soucies-tu ? »

« C'est juste que… je suis surpris. Parce qu'il sait la position de son père vis-à-vis des nés de moldus. Cela équivaut presque à une rébellion pour lui. »

Alicia regarda vers les parents de Draco Malfoy, qui rencontraient d'autres sorciers et sorcières plus vieux qui ne dansaient pas. Puis Harry regarda Hermione qui s'était débrouillée pour diriger Draco Malfoy vers l'endroit où Neville et Ginny dansaient. Elle se sépara de Malfoy et dit quelque chose qu'il ne put entendre à Ginny et Malfoy. Puis les couples étaient différents, Neville tenant Hermione, n'ayant finalement pas l'air désappointé, et Draco Malfoy tenant Ginny qui rougissait jusqu'à la racine de ses cheveux. Harry fronça les sourcils. Elle avait besoin de ne pas être si transparente. Il regarda à nouveau les parents Malfoy. Il pensa qu'il était possible que Lucius Malfoy préfère que son fils soit avec une fille née de parents moldus plutôt qu'avec une Weasley.

Quand la chanson finit, l'orchestre fit un fondu vers un autre morceau lent, afin que les couples continuent à danser très près. Harry regarda la pièce par dessus la tête d'Alicia, essayant encore de découvrir où était Sirius. Il vit Roger danser avec Fleur, Fred avec Susan Bones, George avec Angelina, Bill avec une sorcière qu'il ne connaissait pas. Puis il réalisa que Bill, Fred et George avaient l'air très agités au sujet du partenaire de Ginny. Son partenaire le remarqua aussi.

Ginny et Draco Malfoy se rapprochèrent de Harry et Alicia. Après avoir dansé un moment côte à côte, Malfoy s'arrêta, enlevant ses bras de Ginny.

« Si cela ne te dérange pas, Potter, je crois que j'aimerais retrouver ma cavalière. »

Harry se recula de devant Alicia, la remercia pour la danse, et puis il réalisa : je danse avec Ginny maintenant. Il la prit dans ses bras. Il n'avait pas beaucoup d'autre choix que de la regarder en face, étant donné qu'elle était grande, au contraire d'Alicia. Il déglutit, essayant de ne pas penser à comment cela était de la tenir, sa main sur sa taille, son autre main liée à la sienne, les longs doigts de Ginny posés sur son épaule. Elle le regardait aussi. Son regard était impassible. Harry trouva encore des difficultés à regarder ailleurs. Mais quelque chose le dérangeait.

« Alors » dit-il, essayant d'engager la conversation. « Quel tartan est-ce ? »

« La grand-mère de Neville était une Gillespie, ce qui est du clan MacPherson. » Ils dansèrent en silence quelques minutes. Puis Harry ne put plus en supporter davantage.

« Ginny, », dit-il doucement, « es-tu en colère après moi ? »

Elle ouvrit sa bouche de surprise, mais la referma rapidement. « Harry, bien sûr que non. Pourquoi dis-tu cela ? »

« Bien, on dirait que lorsque tu me regardes… je ne sais pas. Tu dois probablement avoir tout plein de choses en tête, je suppose. » Il lui avait trouvé une excuse afin qu'elle n'ait pas à le faire elle-même. Mais il n'était pas convaincu. Elle baissa les yeux.

« Harry, je... Je n'ai pas été très honnête avec toi, et je pense juste que si en fait nous passions plus de temps à parler, je le serais. »

Harry fronça les sourcils. « Quoi ? Tu dis cela comme si c'était une mauvaise chose d'être honnête avec moi. »

Elle fronça aussi les sourcils. « Cela le serait. Parce que… Parce que j'ai aidé Draco. Avec ses plans pour démasquer son père. Et tu n'es pas sensé les connaître. Et je… Je veux te les dire, mais je sais que je ne devrais pas… » dit-elle, sa voix s'éteignant. Oh, pensa Harry. Cela expliquait tant de choses.

« Alors, » dit-il doucement, « sais-tu qui a envoyé les chouettes de l'école. »

Son visage ne révéla rien « Quelles chouettes de l'école ? »

Harry fronça à nouveau les sourcils. « Aucune importance. Je suis rassuré que tu ne sois pas en colère après moi, c'est tout. Quand Will a été si bien et que tous les Griffondors se sont levés avec moi, tu n'étais pas venue près de moi, et j'ai pensé que tu avais cru… que je l'avais fait. A Cho et Flitwick. »

Elle acquiesça. « Je vois. Non, Harry, je peux honnêtement dire que je n'ai pas pensé une seule fois que tu as fait quoique ce soit au professeur Flitwick ou à Cho Chang. »

Il regarda son visage, si proche du sien comme ils dansaient. Ses yeux avaient cependant l'air très tristes. « Ginny, je dois dire que tu n'as pas exactement l'air heureuse. »

Elle le regardait droit dans les yeux maintenant. « Pourquoi, je devrais ? Agir furtivement parce que j'ai peur que tout le monde jette des pierres s'ils découvrent pour Draco et moi, m'inquiéter pour lui, m'inquiéter afin d'éloigner son père de lui pour qu'il ne puisse plus lui faire de mal… et m'inquiéter pour Ron, et… et toi… » Elle baissa les yeux, et regarda ailleurs. Elle se faisait du souci pour lui ? pensa Harry, sentant une bouffée de chaleur dans sa poitrine, essayant de ne pas sourire, comme elle avait encore l'air assez misérable.

« On dirait que tu as beaucoup de stress. » lui dit-il. Elle fit oui de la tête.

« Je serai juste heureuse quand tout cela sera fini… »

La chanson se termina et ils se séparèrent, applaudissant avec le reste de la foule. L'orchestre enchaîna avec un autre morceau rapide. Elle alla chercher Neville, et Harry alla vers le bord de la salle, où se tenait Rogue, sous l'apparence de son oncle. Il parlait à Ian Lucas, ou plutôt, Lucas lui parlait joyeusement, tandis que Rogue avait l'air assez fâché. D'une manière ou d'une autre, son rictus 'made in Rogue' apparaissait sur les traits de son oncle. Ils prirent tous deux une gorgée d'une flasque, celle de Rogue étant en argent brillant, celle de Lucas un modèle recouvert de cuir sale.

« Tiens ! » dit Lucas, passant son bras autour des épaules de Harry. « Tu es Harry Potter ! » Harry sourit faiblement et acquiesça. Il cherchait Hermione sur la piste. Elle était en train de balancer ses bras avec Bill. Il lui fit un signe de la tête qu'elle lui rendit, son visage écarlate à cause de la danse. Il se tourna vers Lucas.

« Je suis heureux que nous ayons la possibilité d'apprendre les danses d'abord… » commença-t-il à dire à Lucas qui lui donna une telle claque dans le dos qu'il faillit perdre ses lunettes. Il les remonta sur son nez et essaya de se tenir droit à nouveau.

« J'ai remarqué que tu portes les couleurs du clan MacGregor. Tu sais, peut-être, que les Clans Lamont et MacGregor sont liés pour toujours, n'est-ce pas ? »

« Non, je ne sais vraiment rien sur… »

« Bien… » commença Lucas, ignorant Harry, et lui tenant encore l'épaule. « Tu vois, il y a longtemps, il y avait un sorcier du clan Lamont qui voyageait à travers les terres du clan MacGregor, et qui s'était arrêté à une auberge pour la nuit. Maintenant, en bas, dans le pub, lui et d'autres gars présents burent pas mal, et le Lamont tua rien de moins que le fils de MacGregor de Glenstrae, chef du clan, en essayant de le désarmer. Quand il était parti en arrière, sa tête avait frappé sur un pique dans le mur. Elle lui était passé à travers le cerveau. Aucune magie ne peut annuler cela. Bien sûr, la plupart des livres sur les clans disent que c'était sa dague. Bien il s'enfuit à toutes jambes, plus vite qu'un lièvre en chaleur ! Il a traversé les landes, avec la populace échauffée du pub à ses basques. Probablement trop ivres pour transplaner sans se couper en deux tout seul. »

« Maintenant, à cette époque, les gens accordaient encore beaucoup d'importance au code de l'hospitalité dans les Highlands. Si un étranger est à ta porte et demande asile et secours, tu le lui donnes, sans poser de questions. Tu ne dis pas ton nom et tu ne lui demandes pas le sien, au cas où il serait ton ennemi. Donc ce Lamont va à une maison et dit à l'homme qui se tient à la porte qu'il vient d'assassiner un homme et lui demande de le sauver de la mort qui le poursuit maintenant. L'homme prend pitié de lui et le laisse rentrer, lui dit qu'il sera toujours en sécurité sous son toit. Bon, pas plus tard que quelques minutes après, et la foule du pub est à la porte demandant si MacGregor a vu le fugitif, lui disant 'Cet homme a tué ton fils !'. »

Harry regarda Lucas d'un œil perçant. Que voulait-il faire ? Faire ami-ami en disant à Harry qu'un de ses ancêtres a assassiné un de ceux de Harry ?

« Bien », continua Lucas, « MacGregor se tient là, pleurant son fils, mais il leur dit qu'ils ne peuvent pas avoir l'homme. Il a demandé asile et l'a reçu, et on ne toucha pas à un cheveu de sa tête. Il lui donna même un sauf-conduit jusqu'à ses terres. Plus tard, durant la grande guerre contre les MacGregors, il n'était pas de bon ton de s'appeler MacGregor, ni de porter leur tartan, et les Camerons et les Campbells.. » Il donna à Rogue un dur regard « …étaient récompensés pour sortir et tuer autant de MacGregor qu'ils pouvaient en trouver. Quiconque tuait un MacGregor n'était pas jugé. Il n'était pas puni, mais au contraire récompensé ! Et les McPhersons combattirent avec eux contre les Camerons, mais ce furent les Lamont qui leur donnèrent asile, qui les secoururent, grâce au MacGregor qui avait protégé l'assassin de son propre fils. »

Lucas le regarda de près, et puis Harry ouvrir ses yeux en grand.

« Sniffle ? » dit-il doucement. Lucas eut un large sourire.

« Oui, il y en a qui m'appelle comme cela. » Puis il parla à voix basse à Harry sans son accent. « Comment vas-tu Harry ? As-tu vu quoique ce soit de suspect ? » Les cornemuses jouaient si fort maintenant que Harry devait se pencher pour l'entendre.

« Non. Qui… Dans quel corps es-tu ? »

« Le nom est vraiment Ian Lucas. Un cousin à moi. Et ce n'est pas vraiment sa femme. C'est Arabella, une autre opérationnelle. Je suis vraiment du clan Lamont. Black est une des branches des Lamont. Et tu vois là-bas ? » il montrait un homme de l'autre côté de la pièce, portant aussi le tartan MacGregor. « Mundungus Fletcher. Un autre opérationnel. Plus Remus et Maugrey qui sont au pub. On les retrouve plus tard pour se regrouper. »

Harry regarda la piste de danse, voyant Arabella/Mary Lucas dansant avec un homme qu'il pensait avoir vu au pub. Il se tourna vers Sirius.

« Pourquoi m'as-tu raconté cette histoire ? Est-elle vraie ? »

« Oui. »

« Et… et c'est ce que tu crois que j'ai fait ? Laissé rentrer le meurtrier de mes parents ? Parce que je ne peux pas te blâmer de… »

« Harry. » Sirius le regarda honnêtement. « Tu t'en veux pour ce qui est arrivé à Cédric Diggory ? »

Harry ne lui répondit pas pendant une bonne longue minute, ils se contentèrent de se regarder. « Oui. » dit-il finalement.

« Alors je n'ai pas besoin de te le dire, n'est-ce pas ? »

Harry grimaça. Non, il n'avait pas besoin qu'il lui disent à quel point la culpabilité pouvait vous consumer. Comme c'était ironique que cette histoire semble se répéter, pensa Harry. Un Lamont tue un MacGregor, reçoit protection et pardon, et en retour protège les MacGregors quand ils sont dans le besoin. Et les Campbell étaient les ennemis des deux clans…

« Est-ce que… ton cousin parle vraiment comme cela ? »

Sirius fit une drôle de tête. « Il te dirait probablement que je surjoue l'accent. Mais il y a des gens ici qui l'on rencontré. Je dois leur faire croire que je suis vraiment lui. »

La bouche de Harry était sèche. Il regarda la flasque de Sirius. « Je suppose qu'il n'y a aucune chance que ce ne soit pas alcoolisé… » commença-t-il à dire, mais Sirius le tira vers lui.

« Polynectar ! » dit-il doucement. « Et c'était la dernière dose. Bientôt, je vais devoir partir. » Harry s'arrêta. Bien sûr. Le ceilidh allait certainement durer encore plus d'une heure. Il se faisait en fait un peu tard dans l'après-midi.

Soudain, un grand cri d'excitation vint de quelque part, et le milieu de la piste s'éclaircit. L'orchestre commença 'All the bluebonnets Over the Boarder'. Les épées sortirent et un sorcier les enchanta afin que les mains humaines n'aient pas à les tenir. Elles bougeaient de leur propre chef. Lucius Malfoy ouvrait maintenant la voie, passant expertement entre elles, et Draco Malfoy le rejoignit dans la danse des épées. Rogue/MacDermid eut l'air résigné et rejoignit les membres de son clan, comme ils évitaient habilement les bords tranchant des épées et tenaient leurs mains au-dessus de leurs têtes. Draco Malfoy avait enlevé son blouson, son gilet et sa cravate, et déboutonné un petit peu sa chemise, mais laissé ses manchettes sûrement attachées aux poignets. Harry regarda Ginny se tenant à seulement dix pieds de là. Il eut mal en voyant comment elle fixait Draco Malfoy. Son quinzième anniversaire était juste dans une semaine.

Hermione était venue à ses côtés. Harry se détourna des danseurs pour lui dire que Lucas était en fait Sirius. Elle rougit immédiatement et regarda ailleurs en apprenant cela.

« Qu'y a-t-il avec elle ? » voulut savoir Sirius.

« Hum. » Harry essaya de gagner du temps. « C'est une longue histoire. »

Sirius haussa les épaules. Il regarda alentour dans la salle, la foule regardant la danse des épées, quelques sorciers s'y joignant. Sirius fronça les sourcils.

« Je ne comprends pas. Il y a des gens ici pour lesquels je mettrais ma main à couper que ce sont des Mangemorts… et pas seulement Lucius Malfoy. Cependant, ils ne causent aucun problème. Soit on nous a donné de mauvais renseignements, soit… »

Le bâtiment trembla soudain avec un grand bruit. L'orchestre s'arrêta de jouer et tout le monde regarda alentour, affolé. Les épées en lévitation tombèrent au sol. Harry courut vers le hall d'entrée de la salle, puis dehors, Hermione et Sirius juste derrière lui. Plus bas sur High Street, il pouvait voir de la fumée et des flammes s'élever dans la direction des Trois Balais.

Ron et Parvati étaient aux Trois Balais.

Harry courut vers le chaos sans réfléchir. Il avait espéré qu'il pourrait être préparé. Il avait porté Sandy, qui était bien trop loin du pub pour être capable de prévoir cela. Il avait apporté le couteau de Sirius, il avait sa baguette. Et cependant, cela n'y avait rien fait.

Comme il atteignit les ruines fumantes du pub, il entendit quelqu'un dire « MORSMORDRE » d'une voix tremblante, et la Marque des Ténèbres s'éleva dans le ciel au-dessus des décombres. Harry courut dans la direction de la voix. Au coin du bâtiment suivant, il le vit. A grand sorcier avec une cape à capuche, portant un masque. Il sursauta en voyant Harry. Le masque empêcha Harry de voir son expression. Il essaya de bouger rapidement, essaya de ne pas être distrait en ne sachant pas qui c'était.

« Stupéfix ! » cria-t-il, pointant sa baguette sur le sorcier avant qu'il ne puisse transplaner. Le sorcier assommé tomba au sol. L'instant d'après, Harry entendit quelqu'un d'autre grogner le sortilège de stupéfixion, et il se tourna pour voir qui essayait de l'attaquer.

Mais ce n'était pas à lui qu'était destiné ce sort. Il vit Maugrey Fol-œil avec sa baguette pointée vers un autre Mangemort masqué et dans sa cape qui était arrivé derrière Harry. Remus Lupin était avec lui. Maugrey utilisa sa baguette pour déplacer le prisonnier assommé à côté de l'homme que Harry avait mis KO. Il grogna et tapa son homme avec sa jambe de bois, l'air absent.

« Hmmpf ! Il a envoyé des amateurs. Ou peut-être qu'ils manquent d'entraînement. Sans parler qu'ils pensent que nous sommes stupides. Bon travail, au fait Potter. Vous êtes vite arrivé. »

Harry le regarda avec étonnement. « Vous…Vous aussi. »

Maugrey secoua sa tête. « Non. Nous étions dans le pub. » Oh, c'est vrai pensa Harry. « Mais j'ai vu ces deux à travers le mur de derrière, et me suis douté de ce qu'ils allaient faire. »

« Alastor et moi avons rapidement lancé un sort d'amortissement sur tout le pub, afin que tout ce qui tombe le fasse lentement et avec douceur. » dit Lupin. « Nous devons encore dégager ces décombres de là… »

« …Bordel de merde… » le coupa Maugrey.

« …Mais les gens en dessous ne devraient pas être blessés. » continua Lupin. « Allez. Comment te débrouilles-tu avec les sorts de lévitation ? »

« Pas aussi bien qu'Hermione, mais elle arrive maintenant. » Lupin acquiesça.

Harry vit Hermione descendre High Street avec Bill, Sirius, Rogue, MacGonagall et Arabella, ainsi que de nombreux autres gens qui avaient été au ceilidh. Soudain Arabella s'arrêta. Harry la fixa, ses cheveux changeaient de couleur, et son visage. Elle mit ses mains dessus, tenant une mèche de cheveux devant ses yeux, puis se retourna et courut du côté opposé de High Street. Sa potion a du perdre son effet, pensa Harry. Mais au moment où son visage avait changé, il lui avait trouvé quelque chose de familier…

Maugrey surveilla les Mangemorts assommés tandis que Lupin et Harry allaient à la rencontre de la foule approchant. Harry alla vers Sirius et Rogue avant Hermione. « Maugrey et moi avons stupéfixé les Mangemorts qui ont fait cela. Il est avec eux derrière cette remise là. » Il leur montra et ils s'avancèrent à grands pas dans la direction d'où étaient venus Harry et Lupin.

Hermione avait des larmes coulant sur son visage, et Bill avait commencé à agiter frénétiquement sa baguette, produisant d'abord un jet d'eau pour éteindre quelques flammes léchant le bois effondré, puis faisant léviter les débris du pub en dehors du site de l'explosion magique. Harry essaya de les rassurer tous les deux en leur parlant du sort d'amortissement de Maugrey et de Lupin, mais cela était toujours trop lent pour déplacer autant de débris.

Soudain, Harry entendit sept forts POPS ! près de lui, et il leva les yeux pour voir Dobby et les autres elfes libres. « Harry Potter ! » cria Dobby. « Que se passe-t-il ? Nous elfes avions un pique-nique à l'extérieur du village pour notre jour libre, et nous avons entendus un grand Boum ! Qu'est-il arrivé au pub ? »

Harry regarda son petit visage ridé gravement. « Les Mangemorts. » dit-il simplement. Dobby acquiesça.

« Nous elfes sommes ici pour aider, Harry Potter. Dites nous que faire. »

Harry le regarda avec gratitude. « Bien, vous êtes plutôt bons pour les sorts de lévitation. Nous devons déplacer tout ce désordre et trouver tous les gens qui étaient dans le pub quand c'est arrivé. »

Dobby fit une sorte de salut, et en peu de temps, les elfes de maison doublaient la vitesse à laquelle ils pouvaient enlever les poutres brisées et les autres fragments du bâtiment. Ils trouvèrent des élèves, choqués qui n'étaient pas gravement blessés, se tâtant leurs bras et leurs jambes juste pour être sûrs qu'ils ne se trompaient pas. Ils trouvèrent des professeurs, des gens du village, quelques sorciers et sorcières qui avaient juste transplané pour la journée. Juste quand Harry commençait à penser que Ron et Parvati avaient du déjà quitter le pub avant l'explosion, Hermione et Quiff, l'elfe de maison, déplacèrent une grosse poutre et virent le visage de Parvati, couvert de poussière de plâtre. Elle appela Harry afin qu'ils puissent dégager d'autres débris de meubles et du bâtiment d'elle. Quand elle ne fut plus prisonnière, Hermione la tira pour la remettre debout, et puis jeta ses bras autour d'elle dans une accolade sincère. Harry vit son visage choqué par-dessus l'épaule d'Hermione, comme elle lui rendait lentement l'accolade. Puis Hermione la tint au bout de ses bras.

« Est-ce que tu vas bien, Parvati ? » D'une certaine manière, sa question semblait ne rien avoir à faire avec ce qui était arrivé aux Trois Balais.

Parvati acquiesça. « Je… Je pensais que tu me haïssais maintenant, Hermione… » dit-elle doucement, les larmes commençant à rouler sur ses joues poussiéreuses. Hermione lui sourit à travers ses propres larmes.

« Non. Comment pourrais-je ? Nous sommes camarades de chambre depuis… quoi ? Cinq ans ? Et… Et Ron est un de mes meilleurs amis. Je veux qu'il soit heureux. »

Parvati avait l'air vraiment à deux doigts de brailler. Elle semblait incroyablement touchée. Harry regarda les ruines du pub. Il n'y avait rien de tel qu'un désastre pour rapprocher les gens qui essayeraient autrement de s'éviter, pensa-t-il. Mais ils devaient encore trouver Ron.

« Potter ! » appela une voix familière. La plupart des gens du ceilidh étaient sur le site maintenant, déplaçant les gravats et aidant les différents clients du pub à se remettre debout. Mais apparemment, Maugrey et Lupin avaient manqué une partie du pub avec le sort d'amortissement. Harry courut vers la voix. C'était Draco Malfoy, qui déplaçait morceau après morceau les chevrons de bois fracassés et les bouts de plâtre encore pris dans les fines lattes de bois. Il avait découvert le visage couvert de cendres de Ron. Harry jura et posa sa baguette. Il ne pouvait pas penser à la magie maintenant. Il se sentait comme quand Dick avait eu sa jambe écrasée par les rochers dans le jardin des Dursley. Il souleva les débris du bâtiment de sur Ron et les lança par côté, et Malfoy fit de même, n'utilisant pas non plus sa baguette. Harry ne vit Lucius Malfoy nulle part. Bien sûr, il dansait au milieu de la salle quand l'explosion s'était produite. Des douzaines de personnes le regardaient. Un alibi en béton armé.

Lui et Malfoy travaillèrent côte à côte pour libérer Ron, puis chacun lui prit un bras pour le tirer du reste des décombres. Ils le dégagèrent, l'allongeant sur High Street, là où il n'y avait pas de débris sur le passage. Harry reprit sa baguette pour lancer un sort de remise en forme, mais Malfoy lui fit signe de se pousser. A la place, il prit sa flasque, redressa un peu la tête de Ron, puis pencha la flasque afin qu'un peu de son contenu aille dans la bouche de Ron. Harry faillit crier, mais il réalisa que bien sûr Malfoy n'avait pas de polynectar dans sa fiole.

Ron commença immédiatement à tousser, et Malfoy l'assit un peu mieux, lui tapant dans le dos. Ron ouvrit ses yeux, fixant frénétiquement Malfoy, puis Harry, et de nouveau Malfoy. Il montra la flasque de la tête et Malfoy la lui tendit encore, et cette fois Ron prit une longue gorgée, sa tête penchée en arrière. Quand il eut finit, il la rendit à Malfoy, essuyant sa bouche du revers de sa main, disant d'une voix rauque « Merci. »

Harry s'accroupit à son côté. « Où étais-tu Ron ? Maugrey a dit qu'il avait vu deux mages noirs rôder alentour, et lui et Lupin ont lancé un sort d'amortissement sur le pub pour empêcher les débris chutant de blesser les gens. Mais ils ont dû manquer l'endroit où tu étais. »

Ron déglutit, ayant retrouvé ses couleurs après avoir bu. « J'étais dans le couloir en route pour les toilettes. Puis tout s'est juste… effondré. »

Malfoy ricana. « Dans le couloir, hé ? Bon, tu as eu de la chance de ne pas déjà y être, occupé à te soulager… »

« Assez Malfoy ! » lui siffla Harry. Malfoy lui sourit affablement, et à sa surprise, Ron rit.

« C'est bon, Harry. Tu penses que cela n'a pas traversé mon esprit ? Je préfère en rire de toutes façons. Oh, et merci pour la boisson, Malfoy. »

Les deux aidèrent Ron à se remettre sur pied. Il avait plusieurs pouces de plus que les deux autres, ainsi il pouvait se servir de leurs épaules pour support, comme s'ils étaient des béquilles vivantes. Il pouvait marcher, mais Harry pouvait dire qu'il se sentait très faible. Il avait une tâche sombre sur sa tempe, et une profonde balafre allant de son oreille droite jusqu'au coin de sa bouche, la poussière de plâtre collant sur son sang. Il aurait besoin de soins bientôt pour arranger cela, pensa Harry, ou sinon il aurait une cicatrice.

Ensuite Ginny courut vers eux, jetant ses bras autour de Ron et pleurant, suivie de Bill, Fred et George mettant leurs mains sur ses épaules, l'air inquiet. Puis Harry la vit approcher, marchant à côté de Parvati, il vit l'émotion brute sur son visage. Elle commença à accélérer, puis elle courut, et Harry crut qu'elle le mettrait à terre avec la force de son accolade.

Hermione jeta ses bras autour de Ron, sanglotant, et il la serra contre lui, donnant l'impression que c'était ce pour quoi il était heureux de ne pas être mort. Il mit sa joue sur ses cheveux et maintenant il y avait du sang et de la poussière de plâtre sur le dessus de sa tête. Bill regarda fasciné. Parvati n'avait pas l'air heureuse.

Elle s'écarta de Ron, pleurant librement. « Tu vas bien. Tu es… » bégaya-t-elle, et elle ne put pas parler pendant une seconde. Il lui sourit, ses bras encore autour d'elle. Harry sentit les larmes picoter contre ses paupières. Il se tenait si proche d'eux. Il pouvait voir leur regard dans leurs yeux à tous les deux. Mais maintenant Hermione reprenait son sang-froid.

Elle s'éclaircit la voix et dit doucement, « J'ai parlé à Parvati. Je suis… Je suis très contente pour vous deux. Je… Je veux juste que tu sois heureux. Tu es mon meilleur ami. » finit-elle de dire, le regardant. Mais maintenant, la joie qui avait brillé dans les yeux de Ron quand elle avait lancé ses bras autour de lui s'était évaporée. Il déglutit regarda Parvati, qui marchait vers lui en tremblant. Hermione se recula un peu plus et laissa Parvati s'approcher et mettre ses bras autour de Ron, appuyant sa tête sur sa poitrine. Ron regarda Hermione par-dessus sa tête. Harry pouvait voir qu'il ne voulait pas qu'elle soit noble pour cela. Il voulait que revienne la Hermione qui avait lancé ses bras autour de lui, qui lui avait donné ce regard, pas cette amie détachée, mettant sa petite amie dans ses bras.

Soudain, Rosmerta vint vers eux, couverte presque totalement de poussière de plâtre, ses cheveux en désordre et ses yeux furieux, tenant Pinny et Zenana par les oreilles. Elle les jeta à Harry comme si c'était du linge sale.

« Est-ce que c'est à vous ? » demanda-t-elle d'une voix aiguë. « Je pensais vous avoir dit de garder ces choses loin de mon pub ! Maintenant, regardez-le ! »

Maugrey était venu du coin où se trouvaient les criminels stupéfixés. « Rosmerta, laisse ces foutus elfes en dehors de cela. Ils n'ont rien fait sinon aider les humains à sortir de ce chantier. C'était l'œuvre de Mangemorts. Qui seront punis. »

Mais maintenant, Rosmerta fixait Sirius, qui ne ressemblait plus à Ian Lucas. Sa bouche était ouverte. Harry déglutit. « Sirius Black ! » hurla-t-elle. « C'était Sirius Black ! Attrapez-le ! »

Harry avait le cœur dans la gorge. Il regarda Draco Malfoy qui fixait Sirius avec de grands yeux. Tout le monde se figea sauf Sirius qui, réalisant qu'il avait repris son apparence, courut derrière l'abri où se trouvaient les corps. Personne d'autre ne bougea. Rosmerta essaya de le suivre, mais un gros chien noir vint de la direction dans laquelle Sirius s'en était allé, se mettant sur sa route. Elle ignora le chien. Après qu'il soit parti, elle courut derrière l'abri, puis en émergea à nouveau, les regardant tous furieusement. « Où est-il ? C'était Sirius Black, je vous le dit ! Si quelqu'un a fait sauter mon pub, c'est lui ! »

Il la regardèrent tous comme si elle était déséquilibrée, sauf Draco Malfoy qui était encore clairement choqué. Elle regarda visage après visage, sa bouche grande ouverte. « Mais vous l'avez tous vu ! Il était là ! »

Harry entendit une voix familière dire « Mobilicorpi ! » et Rogue apparut derrière le coin, ayant reprit son apparence (sauf le fait qu'il ne portait pas de kilt normalement). Les corps assommés des Mangemorts l'accompagnaient, flottant.

« J'ai bien peur, Madame Rosmerta que seuls ces deux hommes aient détruit votre établissement. » dit-il, la voix encore plus huileuse que d'habitude, à ce que Harry pensa. Maintenant, il enlevait le masque du premier. « Ah, Nott. » dit-il en voyant son visage.

Il enleva le masque de l'autre homme et Maugrey grogna, disant « Avery. Bien, cela explique l'incompétence. Pas que nous ne lui en soyons pas reconnaissants. »

Mais Madame Rosmerta n'en avait pas finit de pointer les gens du doigt. « Et vous ! » dit-elle en voyant Lupin. « Je ne veux pas non plus ceux de votre espèce dans mon pub ! Maudit loup garou… »

Maugrey avait l'air de vouloir lui lancer un bon maléfice. « Fermez-la ! Vous vous moquiez qu'il soit dans votre foutu pub quand il vous payait en monnaie sonnante et trébuchante pour vos boissons au prix exagéré : Bien… » dit-il, désignant de son bras la pile de remblais qui avait été les Trois Balais. « ..vous pouvez bannir qui vous voulez de votre maudit pub maintenant, ne vous gênez pas. »

Elle le regarda avec des yeux rageurs, puis se tourna et partit avec raideur. Harry regarda Ron et Hermione, se posant des questions, mais Sandy le distrait ensuite en disant « Un gros chien noir attend. » Bien pensa Harry. Sirius n'était pas totalement parti. Il voulait lui parler. Cela avait été un tel choc de se retourner et de le voir avec son vrai visage. Est-ce que Rosmerta alerterait le ministère de la magie ? Et pour Malfoy ? Harry pouvait dire que Dumbledore avait mis Maugrey au courant pour Sirius. Peut-être que Maugrey pourrait lever les craintes du ministère sur la présence de Sirius à Pré-au-lard.

Maugrey venait vers lui maintenant, lui tapant sur l'épaule. « Vous allez bien, Potter ? »

Ils commencèrent tous à marcher lentement dans la rue, en direction de Poudlard. « Non. » lui dit sincèrement Harry comme ils avançaient. Il regarda vers l'endroit ou Neville, Ginny et Hermione marchaient, puis vers Ron et Parvati. « J'ai l'impression de regarder tout le temps par-dessus mon épaule, comme si je devenais un peu paranoïaque. » Il voulut se mordre la langue dès qu'il eut dit cela. Maugrey avait la réputation d'être la personne la plus paranoïaque du monde de la sorcellerie.

Maugrey rit. « Potter, si quelqu'un est vraiment dehors pour vous avoir… alors ce n'est pas la paranoïa. Cela s'appelle faire face aux faits. Et avec un peu de chance, être préparé. » Il sourit à Harry, mais Harry dut détourner son regard. Il ne pouvait supporter quand Maugrey lui souriait. Cela avait l'air tellement étrange.

Il fixa Draco Malfoy, qui marchait près de Rogue, lui donnant un regard étrange à travers la fente de ses yeux. Saisirait-il le fait qu'il n'avait pas vu Rogue au ceilidh, bien qu'il y ait été, marchant avec un kilt comme si c'était ainsi qu'il venait toujours à Pré-au-lard ? Harry pensa à Malfoy ayant aussi vu Sirius. Ferait-il le rapprochement avec le gros chien noir ?

Puis Harry passa sa main sur sa nuque. C'était comme s'il pouvait sentir quelqu'un le regarder. Il s'arrêta, faisant Neville lui rentrer dedans. Il marmonna une excuse, puis alla sur le bord de la route et commença à retourner au village, jusqu'à ce que la sombre parade des élèves et des professeurs de Poudlard retournant au château ait disparu, beaucoup d'entre aux boitant et poussiéreux suite à l'explosion du pub.

Se tenant seul à la limite du village, fixant Harry, se trouvait Lucius Malfoy. Harry se tint au milieu de la route, le fixant aussi. Malfoy père avait l'air aristocratique jusqu'au bout des ongles, chaque pièce de métal de son ensemble brillant. Il regarda Harry comme un seigneur sûr de son obéissance.

Harry craignait et haïssait à la fois cet homme et se demanda ce qu'il allait faire, ce que Draco Malfoy savait, ce que Ginny savait. Il avait l'impression d'en comprendre plus du fils à chaque fois qu'il voyait le père. Comment ne pouvez vous pas développer un cuir épais quand votre propre père ne pense à rien sinon vous torturer ?

Harry continua à regarder l'homme qui avait engendré Draco Malfoy. Il ne reculerait pas. La grande silhouette aux cheveux pâles continua à le fixer impassiblement, minute après minute. Harry ne bougea pas, il sentait qu'il pouvait attendre toute la journée.

Finalement, Malfoy sortit sa baguette. Harry sortit rapidement la sienne, un réflexe de défense. Mais avant de le réaliser, Lucius Malfoy était parti. Il s'était simplement préparé à transplaner. Il était probablement retourné au manoir Malfoy. Harry continua à regarder l'endroit où il s'était tenu. C'était juste à la limite du village. Il n'aurait pas pu transplaner s'il avait été plus proche de Poudlard. Harry se tourna finalement et courut pour rattraper les autres, se cramponnant encore à sa baguette.

* * * * *

« Surprise ! Joyeux anniversaire ! »

Ginny s'appuya contre la porte de la cabane de Hagrid, choquée, regardant ses amis tout autour, riant et mettant sa main sur sa poitrine. Quand elle eut récupéré, elle secoua son doigt à l'attention de Zoey Russel, une de ses camarades de chambrée, qui avait l'air penaude.

« Oh toi ! Je t'avais dit que je ne voulais pas que quiconque en fasse une grosse affaire… »

« Bon, Ginny » l'interrompit Hermione. « Ne blâme pas Zoey. Tu as tellement fait pour les autres, que j'ai pensé que tu devrais avoir une jolie petite fête aussi. Zoey, Annika et Ruth ont juste aidé à te faire descendre ici. » Avant que Ginny ne soit arrivée, Hermione avait dit qu'on avait raconté à Ginny qu'il y avait un travail supplémentaire qu'elles devaient toutes faire pour le cours de Hagrid. Hermione sourit aux camarades de quatrième année de Ginny de Griffondor. Il y avait plus de dix-sept personnes entassées dans la cabane à la taille si modeste de Hagrid, et Ginny le remarqua.

« Petite, Hermione ? Je crois qu'elle a arrêté d'être petite longtemps avant que je ne sois ici ! »

« Aucun problème ! » dit Fred. Lui et George firent voler la grande table de Hagrid par la porte et la mirent dans le jardin devant, puis ils l'étirèrent magiquement d'une paire de pieds. Harry, Ron et Colin sortirent tous les sièges que possédait Hagrid, et Angelina et Parvati invoquèrent quelques chaises de plus pour fournir assez de place à tout le monde.

Bientôt, Ginny se trouva à la place d'honneur en bout de table, ouvrant ses cadeaux. Le cadeau de George et Fred était le premier. Elle déballa une grosse boîte qui s'avéra être des chocolats. Elle sourit et les remercia, puis commença à la faire passer autour de la table. Tout le monde présent s'alarma à leur approche et les faisait hâtivement continuer, jusqu'à ce qu'ils arrivent à Neville. Il prit nonchalamment un chocolat marron clair et mordit dedans. Tout le monde le fixa. Rien ne se produisit. Ginny rit, regardant les jumeaux.

« Oh ! C'est la blague n'est-ce pas ? Il n'y a rien d'anormal avec eux ! »

George et Fred sourirent, regardant malicieusement Neville, disant « Poisson d'avril ! » Mais Harry pensa non, ce n'est pas cela. Cela va venir… Attends, attends juste…

Et cependant, Neville était encore normal. Il haussa les épaules et prit un autre chocolat de la boîte et le mit dans son assiette. Personne d'autre ne voudrait de ces bonbons. Ginny passa à ses autres cadeaux. Elle s'exclama sur tout et remercia chaque personne ou groupe de personne qui lui avait fait un cadeau. Puis elle prit le cadeau de Harry. Elle déchira le papier et regarda la photo encadrée.

« Oh ! » s'exclama-t-elle. « Colin, c'est une autre des tiennes, n'est-ce pas ? »

Colin sourit timidement. Il devenait vraiment un photographe populaire. Harry avait choisi un cliché de Ginny volant autour du terrain de Quidditch, tenant le vif à la fin du match Griffondor / Serpentard. Ses cheveux bougeaient au vent sur la photo, sa robe volant derrière elle, son visage rayonnant. Elle sourit à Harry, ayant l'air de réprimer une réaction qui serait trop extrême.

« Merci Harry. » dit-elle calmement, complètement sous contrôle. Il restait un cadeau. Elle fronça les sourcils en regardant autour de la table. Harry pouvait voir qu'elle croyait déjà avoir ouvert les cadeaux de tout le monde. De qui pouvait être celui-ci ?

Elle l'ouvrit. Une adorable barrette en argent était logée dans une boîte en carapace de tortue, posée sur un coussin de velours. Elle avait l'air lourde et solide, et elle était gravée de l'image détaillée d'un dragon. Un vert gallois, vu son apparence, pensa Harry. Il se fit la grimace. Pas besoin de se demander de qui c'était.

Il pouvait dire à ses couleurs qu'elle le savait aussi, mais elle sortit un mot de la boîte en carapace de tortue et le lut, puis le glissa dans sa poche. Elle referma la boîte avec la barrette et les regarda tous.

« Bien ! Merci encore à tous. C'était vraiment adorable. » Et elle se leva pour partir. Hagrid lui donna une tape sur l'épaule. Etant donné que c'était Hagrid, c'était pareil que de la plaquer dans son siège assez violemment, bien qu'ils soient tous habitués à ce que Hagrid ne réalise pas sa propre force, et elle vacilla simplement.

« Tu ne peux pas encore partir ! Il y a encore le gâteau ! »

Oh oh, pensa Harry. Il espéra que Hermione n'avait pas laissé faire le gâteau à Hagrid. Mais elle sortait de la cabane maintenant, portant une confection au chocolat qui avait l'air plus probablement un produit des elfes de maison dans les cuisines. Hagrid avait préparé le thé, qui était bon… il ne pouvait rien y redire. Mais au moment où Neville prit une gorgée de thé, il lui poussa un bec de canard et plumes blanches, et il commença à faire coin-coin avec excitation. Apparemment, les chocolats étaient conçus pour se déclencher avec le thé.

Fred et George étaient morts de rire, et Ginny essayait de dire « Gred, Forge… je veux dire, Fred, George… », mais elle riait trop hystériquement pour être cohérente, et même Neville semblait lui même se réjouir jusqu'à ce qu'il mue et que le bec de canard tombe dans son gâteau.

« On les appelle les Ducky Dreams » leur dit George. [NDT : Rêves de canard]

« Non, c'est pas ça. On les appelle les Drake Dreams » insista Fred. Hermione fronça les sourcils. [NDT : rêves de canard, aussi]

« Cela rime avec Canary Creams. [NDT : Crème canari.] Est-ce que toute votre ligne de produit va rimer ? » leur demanda-t-elle. Ils eurent l'air quelque peu embarrassés d'admettre que c'était en fait leur plan.

« Qu'est-ce qui vient ensuite ? » voulut savoir Ron. « Ils n'y a pas tant de mots que cela qui rime avec 'cream'. Il y a seulement 'beam' [rayon], 'ream' [rame (de papier)] et … » il s'arrêta.

« Team [équipe] » dit Angelina en riant.

« Gleam ! [lueur] » dit Katie triomphalement. Ils riaient tous hystériquement, suggérant des moyens pour George et Fred de créer des produits ridicules avec ces mots dans le nom, et ce qu'ils feraient à ceux qui oseraient les manger.

Après s'être à nouveau calmés, ils purent en fait manger le gâteau d'anniversaire et prendre un peu de thé, la plupart d'entre eux prenant un deuxième morceau de gâteau, qui était au chocolat fourré à la framboise. Ils avaient probablement tous ruiné leur dîner.

Harry était assis avec Hermione et les autres filles de quatrième année, qu'il ne connaissait pas très bien. Il avait l'impression que quand ils étaient dans la salle commune, elles l'évitaient. Il trouvait dur de parler à Annika Olafsdottir maintenant.

« Peux-tu me passer la crème, Annika ? » lui demanda-t-il.

Elle déglutit, lui tendant le petit pot ébréché. Après qu'il l'ait versé dans son thé, il essaya de lui rendre, mais elle ne le prit pas, alors il essaya de le tendre à Ruth Pelta à la place. Elle le prit avec précautions.

« C'est bon » leur dit-il. « Je ne mords pas. Pas habituellement. » Il leur sourit. Annika riait maintenant, rougissant.

« Je… Je suis désolée. C'est juste que ne peux encore pas surmonter le fait que tu sois toi. Je suis à Griffondor depuis presque quatre ans, et je suis toujours incapable de dire quoique ce soit de cohérent à Harry Potter… »

Ruth roula ses yeux. « Annika, il ne veut pas se sentir tout le temps sous les projecteurs. Il veut probablement juste rester seul. »

Harry regarda Ruth. C'était une fille aux cheveux bruns et aux yeux noisette, avec un teint légèrement olivâtre.

« Est-ce pourquoi tu ne me parles jamais ? » lui demanda-t-il

Elle haussa ses sourcils. « Je pensais juste que tu trouverais impoli, que quelqu'un que tu ne connais pas vienne vers toi comme ça, juste parce que tu es célèbre, et que tout le monde sait qui tu es, que tu veux connaître tout le monde. Je ne voulais pas être présomptueuse. »

Harry fit un signe de la tête à Ruth. « Merci. Mais tu n'as aucune idée du niveau de présomption qui a été atteint par ici… » Il sourit, se rappelant toutes les filles qui lui avaient demandé de l'accompagner au ceilidh. Ruth ne le lâcha pas du regard. C'était une personne très directe.

« Bien, je devrais y aller bientôt afin de pouvoir étudier un peu avant de dîner. Ma mère m'a envoyé une autre leçon d'hébreux par chouette postale. En espérant que je puisse finalement avoir ma bat mitzvah cet été… »

Hermione la regarda. « Sérieusement ? »

Elle soupira. « J'ai deux ans de retard parce que depuis que je suis à Poudlard, je le fais par correspondance. Mon père et ma mère sont tous les deux rabbins. Ils n'étaient même pas sûrs qu'ils allaient me laisser venir à Poudlard quand j'ai eu la lettre. Mais maman a décidé d'être très philosophe à ce sujet, finalement. Elle a dit que j'avais un don, et que ce serait impoli de le rejeter à la face de Dieu. La chose importante est ce que l'on fait de ses dons. Et maintenant, je suis la seule en cours de runes anciennes qui peut déchiffrer les sorts en hébreux ou en araméen, alors je suis devant tous les autres. » Hermione eut l'air envieuse.

Puis Harry fut surpris par Sandy lui sifflant quelque chose. Il écouta, pensant 'Pas encore…'. Personne à l'exception d'Hermione ne semblait avoir remarqué le sifflement de Sandy. Il pensa qu'elle devait y porter une attention spéciale, en entendant le son, maintenant qu'elle savait pour le Don de Sandy. Elle haussa les sourcils à son attention, mais il secoua sa tête. Ce n'était pas le bon moment pour dire quoique ce soit. Pas qu'il veuille lui en parler de toutes façons.

« Je ne peux même pas déchiffrer les runes islandaises, et mon père est de là-bas » dit Annika découragée.

« Je pense que c'est psychologique » lui dit Ruth, avec un ton ressemblant à celui de Hermione pour Harry. « Tu ne t'entends pas bien avec ton père, donc tu ne veux rien avoir à faire avec son héritage. »

« Bien, et comment te sentirais-tu si ton père t'avait affublée d'un nom comme 'Olafsdottir' ? »

Hermione sourit. Harry l'avait entendu parler de son prénom assez de fois. Ruth se leva pour partir, et Annika et Zoey allèrent avec elle. Elles souhaitèrent toutes encore un joyeux anniversaire à Ginny avant de remonter ensemble au château, marchant très proche. Annika fit timidement un signe de la main à Harry avant de partir. Il pensa qu'elles faisaient un petit groupe assez étroit. Dur pour Ginny de vraiment le pénétrer. Puis soudain, il réalisa qu'elle était habituée aux garçons. Avec six frères, elle n'avait jamais vraiment appris à s'entendre avec les filles. Et durant sa première année, elle avait été assez isolée aussi. Elle avait passé son temps à faire des confidences à Tom Jedusor, dans son journal intime, pas à se lier à ses camarades de chambre. Elle n'était pas vraiment encore intégrée à leur monde. Harry se souvint des nombreuses fois où il avait vu des petits groupes d'amis dispersés dans la salle commune, bavardant joyeusement, et Ginny, seule dans un coin avec un livre. C'était probablement pourquoi elle était en tête de sa classe, pensa-t-il. Pas de vie sociale pour la distraire. C'est probablement aussi pourquoi elle et Malfoy s'entendent, réalisa-t-il. Deux personnes isolées et solitaires…

Harry finit son gâteau et leva les yeux pour voir Ginny s'esquiver furtivement dans la direction de la cabane de Hagrid. Le reste de gens à table bavardait avec animation, mangeait du gâteau, buvait du thé et inventait des noms idiots pour la ligne de produit de Fred et George. Personne sauf Harry ne remarqua que la fille dont c'était l'anniversaire s'enfuyait. Bien sûr, il s'y attendait, grâce à Sandy.

Après qu'elle soit partie depuis quelques minutes, Harry se leva lentement et alla vers la porte de la cabane. Hermione parlait avec Neville de ce qu'il avait ressenti quand il s'était changé en canard. Harry pensa qu'il était possible que Parvati l'ait vu, mais il cligna des yeux et elle semblait rire une fois de plus à quelque chose que disait Fred, pendant que Ron passait son bras au-dessus du dos de la chaise. Pendant que Neville lui parlait, Hermione regardait étrangement Parvati. Ce n'était pas hostile, pensa Harry, mais… au moins, elle ne remarque pas ce que je fais, pensa-t-il. Il se glissa dans la cabane de Hagrid.

Il regarda autour de la pièce étrangement vide. Sans la grande table dedans, elle semblait en fait assez spacieuse. Puis il entendit des voix et il traversa la pièce avec précaution jusqu'au mur de derrière. Une des fenêtres collée à la porte de derrière était entrouverte, bien que le rideau sale et grossier pende encore devant la vitre. Harry reconnut les voix. Il souleva le coin du rideau pour regarder à travers la vitre sale, et vit exactement ce à quoi il s'attendait : Ginny était derrière la cabane de Hagrid, avec Draco Malfoy. Un bélier et un dragon. Il n'avait pas eu à deviner ce qu'avait dit Sandy cette fois.

Ils étaient dans les bras l'un de l'autre, et Ginny lui souriait. « C'était le remerciement non verbal. » dit-elle. Harry grimaça. Cela devait avoir été un baiser. Il n'était pas désolé d'avoir manqué cela. Rétrospectivement, il avait probablement préféré voir sa mère embrasser Rogue. « Maintenant, le remerciement verbal. C'est très beau et magnifique, merci. »

Malfoy avait l'air de plus en plus consumé par elle à chaque fois que Harry les voyait ensemble. Ses yeux gris semblaient se déplacer constamment sur elle, la dévorant de son esprit, comme s'il mémorisait chaque tâche de rousseur, chaque petite ligne, chaque cil et même les demi-lunes sur ses ongles. Il se pencha vers elle et pressa ses lèvres contre les siennes, la trouvant prête et réactive, le buvant, glissant ses doigts dans ses cheveux clairs. Harry regarda ailleurs, puis le regarda de nouveau. Que faisait Malfoy avec ses mains ? Harry sentit un flot de rage monter en lui quand Malfoy leva sa main gauche et la plaça a dessein sur son sein droit, la posant juste là, sans la bouger. Sans attendre un battement de cœur de plus, Ginny enleva sa main de sa tête et lui prit la main gauche, l'enleva de sa poitrine, la ramenant autour de sa taille, sans interrompre le baiser en faisant cela. Mais Malfoy n'était pas découragé. Au lieu de sa poitrine, il descendait maintenant la même main en dessous de la taille, moulant ses fesses avec la paume de sa main, continuant à l'embrasser. Encore, elle chercha son poignet et cette fois, elle remit la main en haut pour qu'elle soit dans une position plus neutre.

Il rompit le baiser et pressa sa bouche contre son cou, comme elle penchait la tête en arrière afin qu'il puisse mieux y accéder. Harry sentit son pouls s'emballer. Malfoy descendait plus bas, et maintenant, il commençait à déboutonner sa robe, qui tomba sur le sol. Ses doigts pincèrent les boutons de son chemisier. Elle retrouva soudain ses esprits et le repoussa, se tournant vers la cabane pour reboutonner à nouveau son chemisier. Harry eut la vision passagère d'un simple soutien-gorge blanc avec un petit bouton de rose en tissu, blottit dans la vallée entre les deux bonnets. Mais c'était seulement une vision passagère. Il s'accroupit instinctivement derrière le rebord de la fenêtre quand elle se retourna.

Il l'entendit parler à Malfoy, alors il revint à la fenêtre, soulevant encore le rideau.

« Draco, nous avons déjà parlé des mains… »

Malfoy la prit à nouveau dans ses bras, ne disant rien en réponse à sa plainte. Il descendit à nouveau sa bouche contre sa gorge, et elle fit un bruit de gargouillis, se cramponnant à ses épaules comme si elle risquait de s'évanouir autrement. Il réussit à défaire encore un des boutons de son chemisier, descendant ses lèvres plus bas, et maintenant une des mains de Ginny glissait le long de la poitrine de Malfoy, venant se reposer sur sa taille.

Harry se saisit de sa baguette, sentant ses jointures se tendre comme il agrippait le bois furieusement. Si Malfoy faisait quoique ce soit qu'elle ne voulait et qu'elle ne pouvait pas le retenir, Harry voulait être prêt. Il savait qu'il ne devrait pas regarder ceci, mais en même temps, il sentait qu'il le devait, il ne pouvait prendre le risque qu'elle soit en danger.

Malfoy avait défait les boutons de sa propre robe, et ils glissèrent au sol. Il remonta ses lèvres vers sa gorge encore, puis sa bouche était à nouveau contre la sienne, et comme le baiser continuait, la main qu'elle avait sur la taille de son pantalon glissa le long de son côté, et elle faisait courir ses doigts sur le côté de sa cuisse maintenant, descendant jusqu'au genou, puis remontant, passant sa hanche jusqu'à la taille, et redescendant à nouveau.

Harry se sentait comme s'il n'arrivait plus à respirer. Il pouvait voir à quel point sa main rendait nerveux Malfoy. Il avait encore sa bouche sur sa gorge, se concentrant sur un point, pendant qu'elle continuait à le caresser et à le rendre fou, tout comme Harry.

Cela avait continué pendant quelques minutes lorsque Malfoy enleva sa bouche de sa gorge. Il y avait un morceau de peau violacé là où sa bouche avait été, et il avait malheureusement exactement la forme d'une bouche. Il déboutonnait à nouveau son chemisier, glissant sa main dedans, descendant sa bouche.

Harry regarda ses mains. Il essaya de penser à autre chose. Il pensa à l'article de la Gazette du Sorcier qui était sorti après l'explosion aux Trois Balais. Il y avait eu une vieille photo de lui du début du tournoi des trois sorciers. Il était petit, pâle et à l'air effrayé. Il avait l'air risible. L'article disait que Harry Potter avait appréhendé un Mangemort, avec l'auror à la retraite Maugrey Fol-œil. Un garçon à l'apparence chétive et un vieil homme. Quelle menace pouvaient avoir été ces Mangemorts, vraiment, pour être capturés par eux ? C'était la conclusion de l'article. Aucune mention n'était faite sur le retour de Voldemort. C'était comme si ces Mangemorts avaient voulu faire une farce et qu'ils avaient été pris. Il n'y avait aucune image des ruines fumantes, bien qu'il y ait une citation de Madame Rosmerta avec son assertion que c'était Sirius Black qui avait monté le coup. Ceux qui avaient été pris étaient simplement ses larbins. Super, pensa Harry. Sirius est encore accusé pour quelque chose qu'il n'a pas fait.

Ils avaient brièvement parlé quand il était rentré à Poudlard après le ceilidh. Ils étaient venus ici, à la cabane d'Hagrid où Sirius pouvait reprendre sa forme humaine. A cause de l'effet prématuré du polynectar, il devrait se cacher un petit moment, et spécialement éviter Pré-au-lard. Et il devait espérer que son cousin Ian Lucas ne se ferait pas interroger non plus. Les gens dans le monde de la sorcellerie savaient qu'il était le cousin de Sirius. Il pourrait avoir des problèmes pour aider et abriter un fugitif. C'était un tel bazar pensa Harry. La seule bonne chose était que deux Mangemorts ne viendraient pas aux côtés de Voldemort la prochaine fois qu'il les appellerait. C'était quelque chose.

Il n'osait pas regarder par la fenêtre. Il pouvait les entendre gémir, avec de petits halètements occasionnels. Que devait-il faire ? se demanda-t-il. Elle semblait le laisser faire maintenant. Il se sentait malade. Il devait y aller. Elle allait le faire. Elle allait se donner à son ennemi. Il prit l'amulette du basilik de sa chemise et la tint dans son poing. Il sentit le besoin urgent de l'arracher de son cou et de la jeter dans les flammes. Mais d'une certaine manière, au moment où il la toucha, il se sentit plus calme. Je dois lui faire confiance, pensa-t-il.

Il leva ses yeux vers la fenêtre sale, soulevant encore le coin du rideau. Elle semblait essayer de le repousser maintenant. Il avait sa tête entre ses seins, mais comme elle réussissait à le pousser au deuxième essai, Harry put voir que son soutien-gorge était encore en place, un autre suçon se formant sur sa poitrine, dans le V entre les bonnets. Elle boutonna son chemisier pour la deuxième fois.

« Je… nous… devons arrêter. C'est juste… trop… »

« Ecoute, je suis désolé Ginny, c'est juste que… bien, c'est ton quinzième anniversaire. »

Elle le fixa la bouche ouverte, remettant sa robe de Poudlard. « Et tu pensais que mon petit cadeau d'anniversaire pour toi allait être de coucher avec toi ? » Il sembla à Harry que c'était exactement ce que Malfoy pensait. Il ouvrit et ferma sa bouche comme un poisson à l'air stupide, pensa Harry. Ginny se pencha puis jeta sa robe à Malfoy.

« Juste parce que j'ai quinze ans ne signifie pas que je sois prête pour cela, Draco. »

« Tu dis cela, » dit-il, prenant ce ton argumentatif que Harry connaissait si bien, « mais ce que disais ton corps était très différent. »

« Et alors ? Alors tu sais comment faire des choses qui… qui me font réagir d'une certaine manière. Je suis encore gouvernée par mon cerveau. Et mon cerveau n'est juste pas prêt pour cela encore. Je sais que le cerveau des garçons est entre leurs jambes. »

« Hey ! »

« Oh, allez. J'ai six frères. Et je ne suis pas sourde.  Les choses que j'entends à la maison ! Tu sais comment parfois les moldus qui voient de la magie n'ont même pas besoin de sortilège d'amnésie parce qu'ils se convainquent juste qu'ils l'ont imaginé. Bien, mes frères semblent penser que je suis comme cela quand ils parlent de comment c'est d'être un garçon, du sexe, de tout cela. J'entends tout. Je me souviens et je le classe. Tu aurais dû en entendre un demander encore et toujours quand il attendait que ses boules descendent… Je ne te dirai pas lequel… »

« Ginny ! » Draco Malfoy avait l'air vraiment horrifié par le comportement de tous les garçons Weasley. En vérité, Harry l'était aussi. Il se demanda si c'était Ron…

« Oh Draco ! Tu ne le comprends pas vraiment, n'est-ce pas ? Je ne suis pas prude. Je ne suis juste pas mentalement prête à avoir une relation sexuelle. »

Malfoy lui faisait la grimace. Harry aussi. Il y avait quelque chose de très inconfortable à entendre une fille parler de chose qui concernaient les garçons, de choses qu'ils espéraient que les filles ne savaient pas. Il pensa 'Malfoy va devoir être un véritable branleur, en l'attendant… »

« Bien » dit Malfoy, sa voix tremblant. « Quand penses-tu que tu seras prête ? »

Elle le fixa. « Comment pourrais-je savoir ? Je viens juste d'avoir quinze ans. Je sais que c'était l'habitude que lorsqu'une sorcière avait quinze ans, c'était considéré comme une grosse affaire, et ses parents organisaient une grande fête et invitaient les sorciers qui pouvaient être intéressés pour l'épouser. Et parfois, les filles étaient mariées alors qu'elles étaient encore à l'école, et elles devaient aller avec leur mari pendant leurs vacances, au lieu d'aller chez leurs parents. Mais c'était il y a longtemps. Personne ne fait plus cela. Juste parce que j'ai quinze ans ne signifie pas que je suis sur une sorte de calendrier comme un foutu train ! Peut-être que c'était une mauvaise idée. Peut-être que je suis trop jeune pour une relation comme celle là. Je te frustre… »

A la fois Malfoy et Harry paniquèrent. Si elle et Malfoy n'étaient plus ensemble, qu'arriverait-il au plan pour mettre Lucius Malfoy à Azkaban ? Malfoy, cependant, paniquait pour une raison différente.

« Non Ginny ! C'est de ma faute. Je n'aurais pas dû tant te mettre la pression. » Harry fut choqué de l'entendre se blâmer. Puis il fut choqué d'entendre son propre nom. « Je dois te demander cependant : est-ce que cela a à voir avec Potter ? »

Elle roula ses yeux et lança ses mains en l'air. « Non ! Cela n'a rien à voir avec Harry ! C'est juste moi ! Et je ne suis simplement pas prête ! »

Malfoy serra ses lèvres, marmonnant une excuse. Il l'embrassa sur les lèvres, brièvement, doucement, comme cette première tentative de baiser dans le donjon de potions. Puis, sans un autre mot, il se retourna et pénétra dans la forêt. Harry put le voir suivre la lisière jusqu'à ce qu'il soit hors de vue. Puis Harry réalisa qu'elle reviendrait probablement par la cabane. Il courut de l'autre côté de la pièce et avait sa main sur la porte quand elle rentra par derrière, s'arrêtant net lorsqu'elle le vit.

« Oh ! Tu es ici Ginny. Je venais juste te chercher. »

Elle eut l'air sceptique. Mais elle ne le contredit pas. « J'ai eu besoin de m'asseoir dehors, seule. J'aime regarder la forêt. » Elle se tenait à seulement un pied de lui maintenant, et il ne put résister à l'envie de poser soudain ses lèvres sur sa joue, faisant seulement un bref contact avec elle.

« Joyeux anniversaire, Ginny. » dit-il doucement. Elle le regarda avec de grands yeux.

« Nous devrions sortir. » dit-elle en tremblant. Il acquiesça et ouvrit la porte. Quand ils retournèrent à la grande table, seulement Ron, Parvati, Neville et Hermione étaient assis là avec Hagrid. Tous les autres étaient partis. C'était presque l'heure du repas du soir, mais le soleil n'était pas encore prêt à se coucher. Les jours avaient commencé à s'allonger. Ils étaient lancés vers l'été et la fin de l'année scolaire. Soudain, il sembla que sa cinquième année était passée très vite. Harry sentit qu'il avait fourré une énorme quantité de choses dans son cerveau, et il se demanda s'il s'en souviendrait quand il passerait les BUSE. Peut-être que MacGonagall lui donnerait les meilleures notes en métamorphose juste parce qu'il avait appris à être un animagus.

Il souhaita pouvoir se transformer et courir dans la forêt. Hermione le regardait tour à tour avec Ginny avec une expression furieuse. Elle avait remarqué le suçon sur le cou de Ginny. Il s'assit à côté d'elle et chuchota « Elle l'a rencontré derrière la cabane. » Hermione acquiesça quand elle entendit cela, mais continua à regarder bizarrement Harry. Il joua encore avec l'amulette du basilik. Du coin de ses yeux, il pensa voir une silhouette aux cheveux clairs émerger de la forêt sur la rive opposée du lac. Puis la silhouette contourna le lac, passa derrière les serres et monta vers le château. Et si quelque chose s'était passé et que je n'avais pas été là ? se demanda-t-il. Puis il regarda Ginny. Il se souvint qu'elle était classée troisième du club de duel, et que Malfoy ne l'avait pas gagné en se battant contre elle. (Bien qu'il ne fut pas convaincu que Malfoy ait vraiment essayé). Elle peut prendre soin d'elle, essaya-t-il de se dire. Elle ne lui laissera jamais faire quelque chose qu'elle ne veut pas faire. La question qui le dérangeait était…

Que voulait faire Ginny ?…

* * * * *