Harry Potter and the Psychic Serpent
Merci beaucoup pour vos reviews qui m'ont bien fait plaisir.
Phénix20, Patty, Ryan, voilà la suite que vous attendiez tant.
Missouistiti : moi aussi ca m'a fait pareil quand je l'ai lu. Je n'en pouvais plus non plus !
Lunenoire : celui-ci n'est pas aussi affreux. Dommage ?
LadyVoldemort : mais non, tu n'a pas été froide ! En tous cas, voici ta réponse à la question sur le choix de Ron.
Elava : il y a des choses encore plus terribles dans la suite…
Ginny MacGregor : voici donc la suite en français, impatiente. C'est vrai qu'il n'y a pas des tonnes de reviews. Je le regrette d'autant plus que l'on a tendance à choisir les fics qui ont le plus de reviews, un cercle vertueux en quelque sorte puisque plus il y a de reviews, plus les gens peuvent en déposer… tant pis !
Et maintenant, bonne lecture à tous
Chapitre vingt-neuf
Métamorphose
Harry avait regardé la bouche de Ron, attendant cette seconde où il commençait à l'ouvrir, même légèrement. Sandy lui avait dit à quoi s'attendre. Il avait fait cela au club de duel, essayant d'avoir un temps d'avance sur son adversaire. Dès qu'il vit ce léger mouvement, il commença le processus maintenant familier de divorce, séparant son esprit de son corps. Ils semblait s'élever, flottant et s'éloignant des soucis corporels.
« CRUCIO! »
Le cri résonna dans la forêt, mais pour Harry, il diminuait de plus en plus, comme ses oreilles semblaient se remplir de coton, son nez et sa bouche aussi, ses doigts et chaque pouce de sa peau, ses muscles et chaque morceau de lui jusqu'à ses os étrangement insensibles. Il découvrit qu'en fait il flottait au-dessus de son corps, regardant Ron, Hermione, les Malfoy et Pettigrew. Il y avait un éclair de lumière ambrée qui connectait la baguette dans la main de Ron au corps de Harry. Il regarda cet éclair dynamique avec fascination, la façon dont il craquait et sautait lentement. La bouche de Ron était encore ouverte, il finissait de prononcer le sort. Tout avait l'air de bouger étrangement au ralenti pour Harry, dans cet univers flottant. Il vit que Hermione le regardait, ou plutôt son corps, avec sa bouche formant un O d'horreur. Peut-être hurlait-elle encore. Il n'avait aucun moyen de savoir. Harry ne savait pas si son expression horrifiée était parce que c'était Ron, leur ami qu'ils aimaient, qui lançait le Cruciatus sur lui, ou si c'était parce que cela signifiait qu'elle était celle qu'il avait choisi de tuer.
Puis, bougeant aussi avec ce qui semblait être une lenteur extrême, Draco Malfoy se tourna et pointa sa baguette vers son père. Comme il se tournait, ses cheveux volaient et restaient momentanément suspendus en l'air, plus longtemps qu'ils n'auraient dû, comme s'il bougeait sous l'eau. Un autre rayon de lumière zébré était graduellement émis de la baguette de Malfoy. Après ce qui sembla être une interminable attente, il atteignit son père. Harry vit sa bouche bouger léthargiquement.
STU-PE-FIX....
Lucius Malfoy lâcha sa baguette, qui sembla flotter vers le sol comme une plume, et puis il commença à tomber avec une lenteur impossible. Harry vit Pettigrew tourner sa tête avec un air laconique qui lui faisait avoir l'air assez ennuyé. Il pointa sa baguette vers Draco Malfoy, et Harry vit que maintenant, c'était lui qui bougeait sa bouche pour former le sort redouté.
CRU… commença la bouche. Ron leva sa baguette, cassant la connexion entre elle et Harry.
-CI… La bouche de Pettigrew formait le son suivant. Malfoy regardait encore son père tomber. Ron pointait encore sa baguette vers Harry.
-O… La bouche venait de former le dernier son requis pour finir le maléfice. Comme l'éclair de lumière ambrée zigzaguait pouce après pouce dans les airs, Harry vit Ron bouger encore ses lèvres.
Fi--ni--te …
Le sort frappa Malfoy par derrière, comme son père l'avait fait avec Ron. Il rejeta lentement sa tête en arrière, tombant au sol comme si c'était une marionnette soigneusement posée par terre, sauf que Harry pouvait voir l'agonie sur son visage, ses traits évoluant de normaux à torturés petit à petit, comme si Harry voyait le film image par image d'un homme se faisant éviscérer.
In--can--
Le corps de Draco Malfoy frappa finalement le sol, sa bouche ouverte en un hurlement silencieux, au moins pour Harry, qui était encore altéré, divorcé de son corps, existant hors du temps, en dehors du monde dans lequel ces créatures langoureuses vivaient.
--ta--tem…
Ron finit et pointa la baguette de Harry, envoyant un rayon de lumière azur fendant l'air jusque là où il était encore lié. Les lianes se détachèrent lentement de lui, et voyant cela, il se força à retourner dans son corps. Il fut surpris en retrouvant soudain son audition. La première chose qu'il entendit fut le hurlement d'Hermione, déjà en cours, et le cri d'agonie de Draco Malfoy, formant un duo macabre. Les deux semblaient probablement continuer pour quelques temps encore. En fait, cela commença presque immédiatement à être comme un bruit de fond pour lui.
Ron se tenait très près de lui, regardant son visage. « T'es de retour ? » Lui demanda simplement son meilleur ami, se penchant pour que Harry puisse entendre. Harry acquiesça, clignant des yeux, désorienté. Tout semblait se passer à la vitesse de l'éclair maintenant. D'un regard rapide englobant tout, il vit Lucius Malfoy reposant sur un tapis de feuilles, assommé, et Draco Malfoy se roulant au sol, agonisant tandis que Pettigrew tenait sa baguette pointée sur lui.
Puis Harry le voulut, et il en fut ainsi. Ce fut sa métamorphose la plus rapide jusqu'à présent. Elle fut si rapide qu'il n'eut aucune chance de penser à la douleur. Ses pattes frappèrent le sol, mais seulement une fraction de seconde avant qu'il ne coure vers le point près du feu où se tenait Pettigrew. Il se tourna, un air de terreur abjecte s'épanouissant sur ses traits comme Harry s'élançait en l'air, se préparant à mettre l'homme au sol, rompant le maléfice qui aurait réduit le cerveau de Draco Malfoy en bouillie s'il avait continué plus longtemps.
Mais quand Harry atterrit, ses quatre pattes étaient sur le sol, pas sur le corps du sorcier. Se tenant tremblant sous son estomac, se trouvait un rat couleur fumier avec une patte d'argent, regardant le lion se tenant au-dessus de lui seulement pendant un instant avant d'émettre couinement étranglé et de s'enfuir vers les arbres, les quatre pattes bougeant trop vite pour être vues.
Après un moment d'hésitation, Harry rassembla ses esprits et suivit le rat. Il s'était entraîné à voler, faisant plusieurs pas au sol avant de s'élancer dans les airs, mais avant, il n'avait jamais simplement couru sur ses quatre pattes. Il n'aurait pas pu voler dans la forêt. Son envergure était trop grande, et s'il volait au dessus des arbres, il ne pourrait pas voir le petit rongeur. Harry laissa son instinct animal prendre le dessus, ses pattes bougeant avec sûreté et rythme sous lui, avec une sensation de roulement comme de l'eau coulant. Il sentait sa peau onduler avec ses pas, sa crinière voler derrière lui. Les arbres étaient flous. Courir sur quatre pattes était fabuleux décida-t-il rapidement, mais la pensée s'évapora comme il se forçait à garder le rat en vue, se fondant parfaitement avec le sol de la forêt, sauf pour sa patte en argent qui brillait comme il courait, donnant à Harry un moyen sûr de rester en course.
Harry ne savait ni quelle distance, ni quelle direction ils avaient prises. Le rat pouvait tourner plus vite que lui, étant bien plus petit, et il faisait cela souvent, compensant le fait que ses petites pattes auraient été rapidement dépassées par les enjambées de Harry s'il était simplement parti en ligne droite assez longtemps. Chaque fois que le rat changeait de direction, Harry le faisait aussi. Cela lui prenait plus de temps cependant, et il commençait à fatiguer. Harry gardait ses yeux au sol, à environ vingt pieds devant lui, regardant la patte d'argent scintillante. Cela lui prit un moment pour réaliser qu'il voyait dans le noir, qu'il pouvait voir dans le noir. Il se demanda s'il rencontrerait un des résidents plus féroce de la forêt, puis rejeta l'idée décrétant qu'elle ne valait pas le coup de s'en soucier. Il pourrait vaincre n'importe quelle créature qu'il rencontrerait dans sa forme de griffon, il en était sûr.
Comme il continuait à courir, il se délectait du sentiment d'invincibilité courant dans ses veines. Je peux faire cela, pensa-t-il. Je peux attraper Pettigrew finalement, et laver le nom de Sirius. Le rat changea encore de direction, et courut dans une clairière. Les yeux de Harry s'ajustèrent une fraction de seconde trop tard à la lueur dans la clairière, à cause de l'énorme feu au milieu. Il ne l'avait pas remarqué. Il avait été tellement concentré sur le rat qui courait maintenant sous quelque chose de brun qui ressemblait étrangement à la voûte d'un énorme pied. Il allait dans un espace qui n'avait pas plus d'un pied au-dessus du sol. Harry ne passerait jamais dans un tel espace. Il commença à essayer de contourner l'obstacle, pour découvrir où Pettigrew aurait pu sortir de l'autre côté, mais soudain une énorme main surgit de nulle part, prenant Harry par le milieu tandis qu'il se tortillait et se tordait sous sa prise.
« Hé là » dit une voix tonnant au-dessus de lui. « Qu'avons nous là ? Un lion ? Diable ? »
Mais Harry n'avait pas de temps à perdre. Pettigrew s'enfuyait, il serait peut-être déjà impossible de le retrouver parmi la légion des arbres. Harry ouvrit sa gueule pour un rugissement de protestation, puis planta ses dents aiguisées dans la main du géant, entre le pouce et l'index, où la peau est douce et sensible, même pour un géant. Le géant hurla de douleur et le jeta. Harry vola à travers la clairière, frappant un gros arbre dur, sa tête et son côté lui faisant un mal aigu comme il glissait au sol et reprenait sa forme humaine. Celle d'un adolescent aux yeux verts et aux cheveux noirs. Il regarda le titan intrigué un instant avant que l'obscurité ne s'abatte sur lui.
* * * * *
Il prit d'abord conscience des voix. Il aurait été impossible de ne pas les remarquer. Même une personne qui aurait perdu son audition ou n'en aurait jamais eu aurait senti les vibrations roulant à travers le sol et les os. Le son lui faisait mal à la tête. Il commençait à souhaiter être sourd, ou peut-être souhaitait-il être mort, mort plutôt que d'avoir échoué, plutôt que d'avoir laissé s'enfuir Peter Pettigrew encore…
Il ouvrit lentement ses yeux, voyant une multitude d'étoiles dans le ciel de saphir. Il pencha sa tête sur sa gauche et vit un énorme feu avec une broche improvisée construite avec une longue branche reposant sur deux jeunes arbres en forme de Y, moitié plus haut que lui. Un gros animal rôtissait sur la broche, la graisse gouttant dans les flammes, mais Harry ne pouvait pas vraiment déterminer ce que c'était sans la tête et la peau. Sa première pensée fut d'être dégoûté, mais la deuxième fut que la viande rôtie sentait divinement, et il sentit son estomac bouger en lui avec un besoin primaire et sauvage.
Il tourna sa tête vers sa droite et vit un visage familier. Quand elle vit qu'il était réveillé, son visage se couronna de sourires et elle mit un doigt hésitant sur sa joue. Il était de la taille de sa jambe. » Ah, tu vas mieux Harry. Je commençais à m'inquiéter… »
« Fridwulfa ! » appela un autre géant. Il s'avança dans la lueur des flammes et s'assit par terre près de Harry. « Que diable penses-tu faire ? Tu aurais dû le laisser quelque part loin du camp ! Les humains ne sont pas sensés savoir que nous sommes ici ! » La voix était comme une explosion, ou une montagne étant jetée contre une autre montagne. Harry se tint la tête douloureusement à cause du bruit.
« Chut ! » l'avertit la mère de Hagrid. Il réalisa qu'elle avait parlé (pour elle) en chuchotant, afin de ne pas l'assourdir. Harry essaya de se lever, mais le mieux qu'il put faire fut de se tenir sur ses coudes afin de pouvoir regarder le camp proprement. Il avait une douleur aiguë dans les côtes de son côté droit en faisant cela. Il pensa que cela venait du choc sur l'arbre contre lequel il avait été jeté. Probablement plus d'une côte cassée. Il serra les dents et regarda autour de la clairière.
C'était un espace bien plus large que l'endroit où il avait été attaché avec Ron et Hermione. Il n'avait pas pu juger de sa taille dans les airs. Le feu à lui seul avait la moitié de la taille de la cabane de Hagrid. Il se demanda si c'était un feu magique, ne requerrant pas de combustible, ou si, à longue, il ne resterait en fait plus de forêt pour les cacher.
Le géant qui était venu près de la mère de Hagrid semblait plus grand qu'elle, peut être une demie-tête de plus. Il était coloré, avec de long cheveux brun foncés et désordonnés, un sourcil continu au-dessus de son nez bulbeux et boutonneux, et des yeux noirs brillants. Le reste de son visage était caché derrière un enchevêtrement de barbe et de moustache qui aurait pu cacher une grande quantité de vermine… et peut-être était-ce le cas. Harry dut faire un grand effort pour ne pas se pincer le nez à l'odeur du géant. Il essaya de se dire qu'il ne pouvait pas y avoir beaucoup d'endroits où quelqu'un de si grand pouvait se baigner, mais d'un autre côté, la mère d'Hagrid ne sentait pas comme cela…
« Bien, » lui dit-elle avec un chuchotement indigné. « si tu parlais à voix basse, ce serait un bon départ ! On doit pouvoir t'entendre jusqu'à Pré-au-lard ! C'est un des amis de Rubeus, et il a besoin d'aide. » Elle se releva de toute sa hauteur, le foudroyant du regard, et Harry espérait sincèrement qu'ils feraient tous les deux attention où ils mettraient leurs pieds, afin qu'ils ne l'écrasent pas. Il ne se sentait encore pas capable de se lever. Il avait mal partout, mais il ne pensait pas que cela vienne plus de sa transformation en griffon d'or plutôt que d'avoir été jeté contre un arbre par un géant… Le même géant qui se tenait devant lui maintenant.
« D'accord, d'accord » le compagnon de Fridwulfa grogna plus doucement qu'avant. Maintenant, cela avait simplement le volume d'une tempête d'orage. Il avait un grand morceau de tissu sale entouré autour de sa main, du sang passant à travers. Il montra Harry de la main.
« Peux-tu me dire ce qui est arrivé à ce foutu lion qui m'a mordu la main ? J'ai regardé où je pensais qu'il serait, et je t'ai trouvé, à moitié mort, et pas la bonne moitié. » Il loucha vers Harry pendant une seconde et puis dit, après coup. « Je m'appelle Orst. »
Harry lui fit un signe de la tête. « Harry. » dit-il faiblement.
« Quoi ? »
« J'ai dit : Harry ! » cria-t-il, puis il commença à tousser à cause de l'effort. Fridwulfa se baissa pour lui taper dans le dos, mais il lui fit signe que non. C'était assez douloureux quand c'était Hagrid qui faisait cela, alors sa mère… Il se sentait comme si ses côtes poussaient directement dans son poumon droit. Alors elle poussa vers lui ce qui lui sembla être une baignoire d'eau. Harry supposa que cela devait être quelque tasse ou coupe pour les géants. Vacillant, il se mit en position debout afin de pouvoir se pencher par-dessus et de mettre ses mains dans l'eau. Il amena ses mains à sa bouche, et répéta cela plusieurs fois. Harry n'avait pas réalisé à quel point il était déshydraté.
Pendant qu'il buvait, Fridwulfa sermonnait encore Orst de son murmure de géante. « Tu dois être silencieux pour écouter les humains, grand idiot ! Il n'y a pas besoin de les faire crier. Je n'ai pas de problèmes pour l'entendre, n'est-ce pas ? »
Orst s'assit près du feu, faisant trembler le sol comme il pliait ses jambes sous lui. Quand il fut installé, Harry se sentit comme s'il pouvait respirer à nouveau. Il regarda Fridwulfa, encore appuyé sur le bord de la coupe d'eau.
« Depuis combien de temps suis-je là ? » voulut-il savoir.
Fridwulfa regarda les étoiles. « La moitié de la nuit est passée, je dirais. Tu étais mal en point. »
Il montra la main de Orst avec le tissu sanglant. « Vous voulez que j'arrange cela ? » Il se sentait quelque peu responsable. Orst le regarda suspicieusement.
« Tu es un docteur ou quelque chose comme cela ? »
« Non. Un sorcier. Je vais à l'école. »
Orst eut l'air de considérer cela, et finalement, il défit le tissu autour de sa main et la posa au sol près de Harry. Harry sortit la baguette de Ron de sa robe et la pointa à la trace de morsure qu'il avait laissée sur la main du géant. Madame Pomfresh s'était assurée que tous ceux qui veillaient Neville soient capables de faire un sort médical de suture, pour l'empêcher de saigner trop s'il se blessait. Après avoir mis le sort sur la main du géant, il dit à Orst. « Cela ne saignera plus. Mais vous devez encore le garder propre pendant que cela guérit. »
« Merci » marmonna-t-il à Harry. Harry pensa que cela avait quelque chose à voir avec le conseil 'gardez-le propre'. Il avait l'air de ne pas être en termes spécialement bons avec la propreté. Harry passa sa main dans ses cheveux, son habitude nerveuse, mais quand il le fit, il sentit au dessus de son oreille droite une bosse qui le fit chanceler.
« Je dois avoir une commotion, je suppose. » dit-il à Fridwulfa. « Et je crois que j'ai quelques côtes cassées. Je devrais aller à l'aile de l'hôpital… »
« Maintenant, ne t'inquiètes pas. Je peux te bander les côtes. Tu rentreras à l'école demain. Je t'amènerai à Rubeus, et il prendra soin de toi. Maintenant, tu dois te reposer. » Elle sortit une bande de tissu écru, et après s'être battu avec les petits boutons sur sa robe, il l'enleva lui-même et leva sa chemise au-dessus de sa tête. Il y avait un gros hématome violacé sur le bas droit de sa cage thoracique. La mère de Hagrid enroula plusieurs fois le tissu autour de sa poitrine et le serra. Harry haleta d'abord, alors elle le desserra légèrement. Lorsqu'il fut serré, mais qu'il put encore respirer (douloureusement, certes), il remit sa chemise et sa robe. Malgré la proximité de l'énorme feu, Harry sentit un frisson.
Il regarda le visage de Fridwulfa, tellement comme celui de Hagrid. C'était un visage réconfortant, étrangement maternel. Harry n'arrivait pas à y mettre le doigt dessus. Il pensa à combien c'était confortable d'être à proximité de la mère de Ron, quand elle s'affairait dans la cuisine, ou s'asseyait près du feu, lisant la Gazette du Sorcier à haute voix pour son mari, ou même sermonnant les jumeaux ou soupirant à cause des cheveux de Bill. Les mères des autres, pensa-t-il, je m'accroche toujours à elles…
L'arôme de la viande rôtie rampa encore jusqu'à ses narines et il le respira avec un soupir. Elle le saisit immédiatement. « Affamé ? » demanda-t-elle doucement. Il regarda la broche et acquiesça. « Cela ne sera pas prêt avant un moment. Celui-ci est prêt, cependant. » Elle prit un morceau de viande sur une carcasse qui se trouvait sur une serviette de table de la taille d'un drap à côté d'elle, le tendant à Harry. Il s'assit à nouveau et leva les mains pour le lui prendre. Le morceau avait la taille d'un petit poulet rôti pour lui, mais il sentait savoureusement et était chaud. Il le tint fermement à deux mains, ignorant à quel point il était chaud. Il avait trop faim pour y faire attention.
Puis il se souvint et baissa la viande, avalant douloureusement. Il essaya de donner un sens à tout ce qui s'était produit. Malfoy avait dit que Ginny jouait la comédie, qu'il ne l'attaquait pas vraiment, et il avait fait choisir à Ron de torturer l'un d'eux et de tuer l'autre. Mais Sandy lui avait dit qu'il était celui que Ron allait torturer, et il avait été prêt. Il avait laissé son corps derrière et regardé l'étrange scène se dérouler au ralenti devant lui. Malfoy se tournant et assommant son père dès que Ron lui avait envoyé le maléfice, et puis Queudver se retournant et envoyant le sort à Draco Malfoy, tandis que Ron arrêtait de l'attaquer et le délivrait de ses liens. Il se souvint chasser Queudver à travers les bois, le regardant courir sous le pied de Orst, puis être ramassé par Orst et, après l'avoir mordu, avoir été lancé contre un arbre…
Il ramena encore la viande à sa bouche. Après avoir soufflé dessus, il en prit une autre bouchée. C'était du gibier, avec un vague goût de foie. Peut-être que c'était le foie de quelque chose. Il arrêta d'y penser, mâchant pensivement. Malfoy l'avait fait, il réalisa. Il avait pris son père. Il avait réussi. Tandis que lui, Harry, était assis blessé et peut-être commotionné dans le camp des géants, sachant que Queudver était sur le chemin du retour jusqu'à Voldemort pour lui dire que Harry Potter était un animagus…
Harry Potter est un animagus.
Il n'avait jamais pensé à ces mots auparavant. Pas comme cela. C'était étrange. Il ne pensait pas encore 'je suis un animagus.' Et pourtant, quand il avait vu Queudver torturer Malfoy, son premier instinct avait été de prendre sa forme animagus et de le poursuivre, le prédateur et la proie, à travers la forêt primitive. Et maintenant, Voldemort saurait. Il regarda Orst, voulant lui envoyer un sort. Mais au lieu de cela, il sentit ses yeux se remplir de larmes. Il ne pouvait pas savoir. Il savait juste qu'il avait vu un lion, de toutes choses, venant de nulle part. Il n'avait probablement même pas vu le rat à la patte d'argent. Un rat était en deçà de l'attention d'un géant, même pas de la nourriture. Orst nettoyait sans doute ses dents de choses plus grosses que des rats. Si jamais il se les nettoyait. Harry tressailli et détourna ses yeux du géant.
Il prit une autre bouchée de viande, regardant autour du camp comme il mâchait. Trois autres géants étaient venus s'asseoir de l'autre côté du feu. L'un d'eux rognait un gros tronc d'arbre en une forme effilée pour quelque but inconnu. Un autre tournait patiemment la broche, en silence. C'étaient tous les deux des hommes. Une autre géante était assise avec ses joues dans ses mains, fixant le feu avec apathie. Ils ne semblaient pas particulièrement heureux ici, pensa Harry. Il se demanda où étaient les autres, mais regardant la viande dans ses mains et les carcasses rôtissant sur la broche, il pensa qu'ils étaient probablement sortis chasser. Ce groupe doit avaler une sacrée quantité, pensa-t-il.
Il mangea seulement la moitié de ce que Fridwulfa lui avait donné, et puis il se pencha par dessus la coupe d'eau et en amena un peu plus à sa bouche. Il prit une dernière gorgée d'eau, et après avoir enlevé ses lunettes, il s'aspergea le visage, puis utilisa sa robe pour se sécher et remit ses lunettes. Il regarda la mère de Hagrid.
« Où dois-je dormir ? »
« Viens ici mon garçon » dit-elle d'une voix grondante et réconfortante. Elle le conduisit à une fourrure d'animal posée sur le sol. Elle était grise avec des raies blanches sur le bord, et douce comme la soie. Quand il se coucha, elle plaça une autre peau de la même couleur sur lui, la fourrure vers l'intérieur, afin qu'il soit pris en sandwich en douceur. Il ferma les yeux, pensant aux mères, se souvenant de la sienne dans la pensine, le mettant dans son lit et lui chantant un berceuse galloise. La chaleur du feu et les fourrures le bercèrent en un profond sommeil, où sa mère l'attendait.
* * * * *
Harry se réveilla au chant rauque d'un oiseau. Il ouvrit ses yeux et regarda, voyant un ciel blanc, couvert de nuages au-dessus de la canopée. Il repoussa la fourrure de dessus sur le côté, puis s'assit, remontant ses genoux jusqu'à son menton, enroulant ses bras autour de ses jambes. Ses côtes ne lui faisaient pas aussi mal ce matin. Le feu brûlait encore. Maintenant, quelque chose d'autre cuisait sur la broche. Cela ressemblait à une série de lièvres mis en brochette comme un shish kebab, inondant le camp d'une odeur de gibier. Ils doivent constamment avoir quelque chose en train de cuire, pensa-t-il. Le seul géant qu'il put voir était Fridwulfa, une énorme masse à dix pieds de lui, allongée sur le dos et respirant profondément. Peut-être que les autres géants dormaient sous les arbres, plus profond dans la forêt.
Il parcourut la clairière du regard, voyant à quel point elle avait l'air différente à la lumière du jour. Il réalisa que les seules autres fois où il avait dormi dehors avait été quand il avait dormi avec le griffon d'or. Les Dursley ne les avaient jamais pris camper, lui et Dudley. Ils n'avaient même jamais pris Dudley camper, laissant Harry avec Mrs Figg. Tante Petunia croyait fermement que les humains devenaient humains quand ils avaient inventé le chauffage central, la plomberie, les réfrigérateurs, les micro-ondes, les cafetières et les sèches-cheveux. Et s'il y avait un endroit au monde où ces choses n'existaient pas, c'était un coin reculé et un trou perdu et elle ne voulait rien avoir à y faire. Elle pensait que les luddites [cf. note en fin] étaient désespérément arriérés et juste devant les fous de la Terre plate, et les psychotiques qui pensaient que le gouvernement américain avait falsifié les marches lunaires. Dormir volontairement dehors, sur le sol, cuisiner au dessus d'un feu de bois ce qui venait juste d'être tué (la viande venait du boucher) et se baigner dans une rivière était simplement se mettre au ban de la société.
Se baigner dans une rivière… soudain, Harry sentit que ce serait fabuleux, mais il ne savait même pas où il pouvait y en avoir une dans les environs. Peut-être qu'il devrait attendre de rentrer au château et de prendre une douche. Et il devrait voir Madame Pomfresh, pour lui guérir ses côtes d'abord. Il regarda sa montre. C'était seulement six heures du matin. Il se leva lentement et alla vers la mère de Hagrid, se demandant quelle était la meilleure manière de réveiller un géant.
Il se tint près de son oreille, essayant de décider quoi dire, quand Orst entra dans la clairière, une paire de chevreuils pendant dans une main. Il posa le gibier par terre et sortit un couteau, probablement pour commencer à enlever la peau des carcasses.
« Orst ! » appela Harry, espérant un peu d'aide. Le géant se tourna, regardant autour de lui, comme s'il suspectait que les arbres aient appris à parler. « Par ici, Orst ! » appela-t-il plus fort. Le géant regardait maintenant dans la bonne direction et lui fit un signe de la tête.
« Ah, Harry. Bien dormi ? »
Harry acquiesça. « Pas trop mal. Mais je dois vraiment rentrer à l'école. Pourriez-vous réveiller Fridwulfa pour moi ? »
Il acquiesça et traversa la clairière à grandes enjambées, le sol tremblant sous les pieds de Harry. Il secoua la mère de Hagrid, marmonnant. « Debout, paresseuse… »
Elle commença à s'étirer, marmonnant de façon incohérente. Harry se recula comme elle sortait ses mains pour se tenir, s'en servant pour se lever. Quand elle se fut frotté les yeux, et qu'elle put les garder ouverts, elle vit Harry et sourit.
« Bien ! Bonjour donc. Bien dormi ? »
Il acquiesça. « Les fourrures étaient très douces. Je devrais probablement rentrer au château maintenant, cependant. J'espérais que vous pourriez m'aider. »
« Oh, bien sûr, mon garçon. J'en serais heureuse. » Elle se leva de toute sa hauteur et se pencha sur lui, demandant avec une modestie affectée « Puis-je te prendre ? »
Il acquiesça, et s'assit sur son doigt, se mettant encore à cheval dessus comme sur un balai. Il regarda le camp des géants. Cela semblait être un endroit désespéré et triste pour vivre. Et ils avaient été ici le plus gros de l'hiver, se souvint-il. D'un autre côté, peut-être que c'était une amélioration par rapport aux montagnes d'Ukraine et de Georgie. Il regarda le camp disparaître à travers les arbres. Fridwulfa gardait sa main droite avec Harry dessus contre son estomac, et elle poussait les arbres de côté avec sa main gauche. Il sembla qu'ils voyagèrent à travers la forêt pendant un très long moment quand Harry put finalement apercevoir la cabane de Hagrid à travers les arbres.
Elle le posa avec soin. « Vas-y maintenant, Harry. Je ne peux pas plus me rapprocher. Je dois rester dans la forêt. Dis à Rubéus que je le verrai plus tard. »
Il lui sourit. « Sans faute. Merci pour tout. »
« Quand tu veux. » dit-elle fermement. Elle commença à se retourner, puis s'arrêta et le regarda encore. « Harry ? Puis-je te poser une question ? »
« Quelle est-elle ? »
« Bien, quand Orst t'a demandé sur le lion, tu n'as jamais répondu. Et il n'y a pas très longtemps, je disais à Rubéus que j'avais vu un griffon d'or voler autour, au-dessus des arbres, et cela ressemble à un lion avec des ailes. Et ensuite après cela, ce lion apparaît et mords Orst, tu te retrouves allongé là, sans connaissance avec une méchante bosse, comme si c'était toi qui avait été lancé contre l'arbre, et pas un lion. »
Harry la regarda d'un air coupable. Il connaissait son secret. Ce serait seulement juste si elle savait cela. De plus, elle faisait de grosses allusions comme quoi elle suspectait déjà quelque chose si elle ne le savait pas déjà. Il sourit penaudement. « C'était moi. Les deux fois. Le griffon que vous avez vu voler, et le lion qui a mordu Orst. Je suis un animagus griffon d'or, mais quand je n'ai pas mes ailes déployées, elles se fondent avec mon pelage et j'ai l'air d'un lion. Mais personne n'est sensé savoir. Vous ne pouvez pas le dire aux autres géants, même Orst. »
Elle acquiesça et sourit. « Je ne le dirai pas. Ne te fais pas de soucis mon garçon. Peut-être que je te verrai bientôt. » Avec un autre regard affectueux et un sourire, elle se tourna et poussa les arbres de son chemin encore, disparaissant dans la forêt. Harry se tourna vers la cabane de Hagrid, et bientôt, il atteignait la lisière de la forêt. Il alla à la porte de derrière, frappant doucement. Il regarda sa montre. Il était maintenant sept heures. Cela avait presque pris une heure à Fridwulfa pour l'amener ici, et c'était avec les énormes pas qu'elle pouvait faire. Le camp des géants doit être très, très loin dans la forêt, pensa-t-il. Il n'avait aucun moyen d'en juger quand il était dans les airs, voler lui donnait une perspective complètement différente des distances.
Il entendit Hagrid bouger dans la maison, puis entendit la porte de devant s'ouvrir. Hagrid était allé à la mauvaise porte. Il frappa encore à la porte de derrière. Un peu plus de traînement de pieds. Il ouvrit la bonne porte cette fois, une expression choquée apparaissant sur son visage.
« Harry ! Que fais-tu ici ? Tu vas bien ? »
Harry acquiesça, titubant dans la pièce et s'asseyant lourdement dans une chaise. « J'ai besoin d'aller à l'aile de l'hôpital. Est-ce que tout le monde va bien ? »
Hagrid s'éclaircit la gorge. « Je ne sais pas tout ce qui s'est passé, mais c'est sacrément louche. Dumbledore pourra t'en dire plus que moi. Lui et Maugrey sont rentrés la nuit dernière. »
Harry acquiesça. « Je le verrai bientôt, j'en suis sûr. Peux-tu… peux-tu m'aider à aller à l'aile de l'hôpital ? »
Hagrid le porta pratiquement à Madame Pomfresh, qui claqua sa langue en voyant la bosse au-dessus de son oreille droite, voulant savoir comment il se l'était faite.
« Hum, je préfèrerais ne pas le dire. J'ai besoin de voir le directeur. Et je crois que je me suis cassé quelques côtes. »
Maintenant, elle s'éclaircissait la voix. « Il est finalement de retour de Londres, et avant peu de temps… »
Harry fronça ses sourcils. Elle était étrange. Puis il se souvint que juste l'après-midi précédent, il avait porté Ginny à l'infirmerie, apparemment choquée d'avoir été assaillie par Malfoy. Est-ce que Ginny était vraiment dans tout cela ? 'Cela' n'était clairement pas le recrutement de Harry, pas après ce qu'il avait vu dans la forêt. 'Cela' était mettre Lucius Malfoy hors d'état de nuire. Harry s'allongea sur le lit, se demandant quelle était toute l'histoire.
Puis, il remarqua qu'il y avait des rideaux tirés autour d'autres lits dans l'infirmerie. Après que Madame Pomfresh eut mis une pommade guérissante sur ses côtes, et un bandage propre (Il dut aussi lui refuser de lui dire où il avait eu ce tissu à l'air défraîchi et grossier qui serait ses côtes), elle quitta la salle. Il alla au premier lit, ouvrant légèrement les rideaux. Ron était là, dormant sur le dos, ronflant dans une chemise d'hôpital blanche, ses pieds dépassant du bout du lit. Il avait l'air paisible, en bonne santé et sauf, et Harry referma le rideau, reconnaissant qu'il semble bien aller après que le père de Malfoy ait mis le sort de Cruciatus sur lui. Il alla au lit suivant et ouvrit un petit peu le rideau. Hermione était recroquevillée sur son côté. Ses yeux s'ouvrirent dès qu'il écarta les rideaux, et un sourire s'étendit sur son visage. Il s'assit sur le bord du lit, la regardant, se demandant ce qu'ils feraient ensuite, comment continuer après les révélations de la nuit précédente. Elle avait été sous influence de cette potion pendant six mois.
Elle se mit en position assise, baillant et s'étirant, sa chemise d'hôpital bougeant dans des directions variées et intéressantes comme elle faisait cela, faisant retenir son souffle à Harry. Elle vit ses yeux et lui sourit, passant ses bras autour de lui, sa tête sur son épaule nue. Il passa délicatement ses bras autour d'elle, l'embrassa sur le dessus de la tête. Ils devraient le prendre pas à pas, décida-t-il.
Puis il entendit le rideau à côté du lit d'Hermione s'ouvrir, et il y avait le visage de Draco Malfoy au-dessus d'une autre chemise d'hôpital, les regardant s'embrasser, une espèce d'étrange faim derrière ses yeux. Il se secoua, comme s'il se forçait à penser à quelque chose d'autre, et dit en guise de salutation « Alors Potter. Tu t'es décidé à nous rejoindre à l'hôpital. Tu as fini de courir dans la forêt en tant que lion, je vois. Bon sang ! J'aurais dû te faire confiance pour faire quelque chose comme devenir un animagus illégal. Tu te sors de tout. »
« Je ne suis pas illégal. Et je ne suis pas un lion. »
« Quoi ? Tu n'es certainement pas enregistré. Et je crois que je reconnais un lion quand j'en vois un. »
« J'ai la permission du ministère d'attendre d'avoir mon diplôme pour m'enregistrer. MacGonagall m'a entraîné, depuis le début de l'automne. Et un lion ne peut pas voler. »
« Voler ? Que veux-tu dire, voler ? »
« Je suis un animagus griffon d'or. »
Il ouvrit grand sa bouche et la referma, secouant sa tête. « Incroyable… » marmonna-t-il.
« Et » continua Harry, « Tu ne dois le dire à personne. J'essayais juste d'attraper Queudver. »
Hermione se retira de lui, et regarda son visage. « Alors ? »
Il secoua tristement sa tête. « Non. Il est allé chez les Gé… » il regarda Malfoy. « Je te le dirai plus tard. »
Malfoy regarda Harry, puis Hermione. « Quoi ? Oh, allez, tu peux me faire confiance. » Ils le regardèrent sceptiquement. « Vous pouvez ! N'ai-je pas pris mon père ? N'ai-je pas dit que je le ferai ? »
Harry déglutit. « Tu n'avais pas dit comment tu allais le faire. Est-ce… est-ce que Ginny va bien ? » Il avait presque peur de demander, tenant Hermione dans ses bras. Elle acquiesça.
« Oui. Il s'est avéré que c'était de la comédie. Et après qu'elle ait déterminé que nous étions tous les quatre dans la forêt, elle a demandé à Madame Pomfresh de faire venir Rogue ici, à l'infirmerie, et lui a expliqué quel était le plan, et s'est excusée pour sa participation dedans, étant donné que… bien, lorsque cela arrive pour de vrai, les filles qui ont vraiment des problèmes de cette façon ont besoin que les gens les prennent au sérieux. Mais elle a dit que c'était son idée. Elle savait que Ron deviendrait fou, et qu'il rentrerait dans le plan. Rogue et MacGonagall ont volé vers la forêt en balai, et ils en ont pris en plus pour que nous puissions rentrer. Rogue a ramené le père de Malfoy. Nous avons dû voler au-dessus des arbres… Je crois que j'ai… que j'ai préféré l'autre vol. »
« Alors Ginny n'est pas ici ? »
« Elle est retournée dans la tour Griffondor. Les Weasley sont restés. Oh, et on nous a dispensé de cours pour la journée, si nous le voulons. J'y vais cependant. S'il te plaît, dis-moi que tu y vas aussi ? Je suis si heureuse que tu sois de retour. J'étais terriblement inquiète… »
Elle tira son visage vers le sien, et Harry la rapprocha de lui, ignorant un élancement dans ses côtes, la buvant. Après quelques instants, il rouvrit ses yeux et vit que Draco Malfoy les regardait avec un sourire en coin sur le visage.
« Hum, cela te dérange, Malfoy ? »
« Oui, cela me dérange. Cela me dérange que tu penses pouvoir nous regarder, moi et Ginny, nous embrasser, mais que je ne puisse pas vous regarder… »
« Malfoy, tu as dit quelques… quelques choses vraiment affreuses hier soir. En fait, même si tu jouais seulement le rôle d'un sale bâtard, tu faisais un bien trop bon travail. Je ne me sens pas d'humeur charitable avec toi en ce moment. »
« J'ai dit ces choses à Granger. C'était une partie de la performance. Et je me suis excusé hier soir, après notre retour, n'est-ce pas, Granger ? Sauf pour une chose… désolé de t'avoir faite vomir, Granger. »
« Bien » lui dit gentiment Hermione, « tu ne peux pas faire grand chose pour ton visage. »
« Ha ha » fut la réplique de Malfoy.
« Alors » dit Harry, essayant d'oublier les choses que Malfoy avait dites, comme il semblait que Hermione avait passé l'éponge dessus. « Cela a vraiment marché ? Ton père va aller à Azkaban ? »
« Il est encore assommé, en bas, dans les donjons. Les officiels du ministère viendront plus tard pour lui. Il sera inculpé de nombreuses charges pour avoir essayé de recruter des gens pour devenir des mages sombres, préméditation pour les meurtres commis sur les familles des recrutés, et avoir lancé le sort du Cruciatus sur Weasley. »
Un son derrière lui fit sursauter Harry. C'était Ron, venant autour du lit. Il se tint là, maladroitement, sa main sur le matelas, regardant Hermione et Harry. Sa chemise d'hôpital était assez courte, dévoilant ses genoux pâles, noueux et couverts de tâches de rousseur. Harry se recula d'Hermione, s'asseyant sur le bord du lit. Il voulait se lever et donner une accolade à son meilleur ami, pour lui montrer à quel point il était heureux que Ron aille bien, mais il regarda les yeux de Ron et vit la blessure et la trahison. Et il sut que ce n'était pas encore le moment. Il prit aussi conscience qu'il n'avait rien au-dessus de la taille, juste son amulette du basilik, les bandages autour des ses côtes et Sandy sur son bras gauche.
« Savez-vous à quel point il est dur de dormir avec vous assis à côté à vous plaindre ? »
Malfoy rit. « Je n'aurais pas cru que quoique ce soit puisse te réveiller. Ginny dit que tu dors malgré tout le bruit que fait la goule chez toi. »
Ron se renfrogna. « Je ne suis pas sûr de te croire à son sujet… »
« Je jure que je n'ai jamais rien fait de plus que de l'embrasser. » dit Malfoy, donnant un regard de côté à Harry. Bien, pensa Harry, se souvenant des mains de Malfoy vagabondant le jour de l'anniversaire de Ginny, ce n'était pas faute d'essayer. « Veux-tu voir si une licorne ira jusqu'à elle ? Tu veux ? »
« D'accord, d'accord. Bien. Tu voulais juste essayer de provoquer hier, j'ai saisi. Et si j'avais décidé de te tuer ? Où serais-tu alors ? »
« Bien, je serais probablement au ministère, en train d'expliquer pourquoi que t'avais tué en auto défense. » dit-il de sa voix traînante, ne manquant clairement pas de confiance en lui après les événements des jours précédents. Ron tangua légèrement, et Malfoy se leva le tira pour le faire asseoir sur son lit. « Espèce de crétin ! Assieds-toi ! Recevoir le sort de Cruciatus n'est pas amusant. Tu ne me vois pas m'agiter dans toute la pièce, et je l'ai déjà subi avant. » Harry essaya de ne pas sourire. La ressemblance de Malfoy avec Rogue était troublante. Harry se souvint de Rogue lui disant de s'asseoir quand il était venu dans son bureau après avoir rejeté la douleur du Hara Kiri. C'est ce pour quoi sont faites les chaises, Potter.
Les quatre étaient assis en silence maintenant, se regardant les uns les autres avec hésitation. Cela rappelait étrangement le soir précédent dans la forêt à Harry, Malfoy et Ron d'un côté, Lui et Hermione de l'autre. Soudain, Malfoy rompit le silence. Il regarda Harry, puis Ron, secouant sa tête.
« Je ne peux simplement pas croire que vous deux avez une vie sexuelle et pas moi… »
Ron sourit et lui suggéra « Tu pourrais prendre une nouvelle petite amie… »
Malfoy lui adressa un regard de défi. « Je pourrais. Je pourrais, par exemple, prendre ta petite amie… ou celle de Potter… »
A cela, Hermione éclata de rire, et tomba à la renverse sur le lit. Elle commença à frapper le matelas, impuissante à contrôler son rire. Sa chemise d'hôpital était un peu remontée en faisant cela. Malfoy pencha sa tête sur le côté.
« Quand tu fais cela, Granger, je peux voir ton slip… »
« La ferme ! » dirent simultanément Ron et Harry, tandis que Hermione arrêtait abruptement de rire et s'asseyait, tirant sa robe de Poudlard de la chaise à côté de son lit, et la mettant sur ses cuisses. C'est tellement Malfoy que d'agir comme une saleté de bâtard, pensa Harry. Pendant qu'elle s'éclaircissait la gorge, et commençait à reprendre une couleur pêche sur son rouge écarlate précédent, Harry pensa à quelque chose d'autre.
« Ron… Que t'as exactement dit Malfoy, avant que tu sois détaché ? Comment t'as-t-il convaincu de prendre part à son plan, juste comme cela ? »
Ron grimaça et regarda Malfoy un instant, puis de nouveau Harry et Hermione. « Il m'a dit qu'il n'avait… jamais couché avec Ginny, il essayait seulement de mettre son père en prison… Je ne me souviens pas de tout maintenant… »
Malfoy roula des yeux. « Je peux te dire exactement ce que j'ai dit. J'ai dû m'y entraîner assez longtemps en avance, et c'était après avoir écrit quelque chose comme dix brouillons. J'avais besoin d'être sûr que je te communiquais tous les détails nécessaires aussi vite que possible. Mes mots exacts étaient 'Mets le sort de Cruciatus sur Potter. Il peut le supporter, il ne sentira aucune douleur. Quand tu le fais, j'assomme mon père et Queudver. Arrête le sort sur Potter et délivre-le avec Granger. Je n'ai jamais touché ta sœur. Elle m'aide à mettre mon père à Azkaban. »
Hermione renifla. « Cela t'a pris dix brouillons ? »
« Hey, c'est ce que j'ai dit. »
Elle regarda Ron. « Alors ces choses que tu as dites… » dit-elle doucement.
Ron eut l'air mal à l'aise. « J'essayais juste de faire que cela passe bien. Je ne voulais pas que la père de Malfoy suspecte quoique ce soit. » Mais Harry se souvint de la manière dont il avait parlé à Hermione, le ton de sa voix. Il y avait une part de vérité dedans. Ces choses n'étaient pas simplement sorties de la tête de Ron à ce moment là. Elles avaient suppuré.
« Mais » dit Hermione, l'air perplexe. « Tu n'as pas assommé Queudver. »
Malfoy grimaça. « Ne me le rappelle pas. Il été salement trop rapide pour moi. Mais ce que je veux savoir, Potter, c'est pourquoi tu peux faire cette chose du blocage de la douleur, et pas moi ? Et on dirait que Weasley ne peut pas non plus. »
Harry ne répondit pas à la question. Il n'avait lui-même pas obtenu la réponse à cela de Rogue, et il n'avait aussi pas osé le demander à Dumbledore. Mais cela n'avait pas d'importance, parce que Ron parlait à sa place. « Je peux le faire un petit peu en cours avec Maugrey » lui dit Ron. « Mais c'est juste le sort de Passus. Et merci de m'avoir prévenu que ton père allait me faire cela. J'ai vraiment apprécié. »
« Pas besoin d'être sarcastique, Wesley. Je n'étais pas plus au courant que toi. Et j'espérais que tu commencerais le sort sur Potter avant cela. Cela t'a pris tant de temps … »
« Écoute, juste parce que tu ne réfléchis pas à deux fois avant de mettre ton père à Azkaban, ne signifie pas que je n'y pense pas à deux fois avant de lancer un sort comme cela sur mon meilleur ami, peu importe comment il peut arriver à le prendre ! »
Malfoy regarda Ron dans une furie silencieuse, et Harry n'était pas complètement certain qu'ils n'allaient pas encore se rouler au sol et se donner des coups de poing. « Cela a été la chose la plus dure que j'ai jamais faite. » dit-il doucement à Ron. « Si tu penses que j'ai fait cela sans y penser… » il secoua sa tête. « Je n'ai pas à me justifier auprès de toi. Si tu veux savoir pourquoi j'ai planifié tout cela, pourquoi je voulais le faire depuis des années, demande le juste à ta sœur. Maintenant casse-toi de mon foutu lit. »
« Malfoy… » commença Hermione. Il la lorgnait clairement. « Tu sais quelle est la vraie raison. Pourquoi tu l'as fait maintenant, pourquoi tu as finalement fait ce à quoi tu as pensé pendant des années… »
Malfoy la regarda. Harry fut stupéfait par l'expression sur son visage, comme il se retrouvait d'un coup totalement sans artifice. Il détourna finalement son regard d'elle, fixant ses mains. « Ginny. » dit-il simplement. Ron le regarda une seconde, puis regarda ailleurs.
« Est-ce que quelqu'un a dit mon nom ? » Ginny arriva sur le côté du lit d'Hermione, souriant à Malfoy et Ron. « Regardez-vous, vous deux ! Assis à côté l'un de l'autre ! Sans vous battre ! » Elle s'assit entre eux deux, et prit leurs mains dans les siennes. Elle les regarda alternativement. « Hé bien ? Essayez-vous vraiment de vous entendre ? »
Ron et Malfoy se fixèrent derrière sa tête. Elle se tourna et regarda Ron, tandis que Malfoy tirait sa langue à Ron et lui faisait une sale grimace. Ginny se tourna vers Malfoy, et il convertit immédiatement ses traits en un sourire béat, tandis que Ron rendait à Malfoy son impolitesse avec le majeur de sa main gauche, en dehors du champ de vision de Ginny.
Harry essaya d'étouffer un rire, et soudain, Ginny releva sa tête, lâchant les mains de Ron et Malfoy. « Harry ! » cria-t-elle de surprise, se levant. « Tu es de retour ». Elle lui tira la main, et ensuite il était debout, la tenant, ses bras dans son dos, son visage dans ses cheveux, tellement heureux de ne pas la réconforter après avoir été attaquée, d'apprendre qu'elle n'avait jamais été en danger, qu'elle ne serait jamais traumatisée. Il sentit ses doigts pressés contre la peau nue de son dos, au-dessus des bandages, et il ignora douleur dans ses côtes, si peu importante. Puis il leva sa tête et vit Malfoy et Ron le regarder. Malfoy avait l'air furieux, et Ron légèrement mécontent et intrigué à la fois. Harry la relâcha et reculant, s'asseyant à nouveau à côté d'Hermione. Il lui jeta un regard un instant, elle fronçait les sourcils, mais elle lui prit la main, et enlaça ses doigts dans les siens, le froncement s'effaçant de son visage comme elle appuyait à nouveau sa tête contre son épaule.
Ginny souriait encore joyeusement, et elle se rassit entre Ron et Malfoy. Harry se souvint des pensées meurtrières qu'il avait eu quand il était attaché à l'arbre dans la clairière, avant que le plan de Malfoy ne soit clair. Il se souvint de Malfoy parlant de la séduire, et d'elle le séduisant. Il l'avait cru. Maintenant il se demandait comment il lavait pu faire cela. Il la regarda, se rappelant que le professeur Chourave avait dit qu'elle était une bonne fille, qu'elle n'aurait besoin d'aucune potion à base d'asplénium. Elle avait l'air d'avoir le visage aussi frais que d'habitude, et il se souvenait maintenant d'elle disant à Malfoy qu'elle n'était pas sur un programme 'comme un foutu train'. Il la vit le regarder et elle lui sourit, un simple sourire amical. Mais quelque chose manquait. Il réalisa qu'elle avait l'habitude de lui sourire plus timidement, avec un espoir mélancolique derrière ses yeux. Maintenant qu'elle avait Malfoy, il réalisa que c'était parti. Au lieu de cela, quand elle sourit à Draco Malfoy, il y avait un bonheur serein qui la faisait resplendir comme si elle était éclairée de l'intérieur. Il lui rendit son sourire avec un désir clairement ardent dans son regard, une mélancolie de son espèce, mais aussi une affection claire. Pour la première fois, voyant cela, Harry décida qu'il signifiait probablement ce qu'il disait quand il avait dit qu'il ne blesserait jamais Ginny. Il n'était clairement pas intéressé par changer de petite amie.
« Alors, » dit-elle à Harry, ayant encore un sourire ensoleillé. « Draco m'as dit… Tu t'es transformé en lion et as poursuivi Queudver ! L'as-tu attrapé ?
Harry dut donc expliquer encore qu'il était un animagus griffon d'or et qu'il n'avait pas attrapé Queudver, bien qu'une fois encore, il ne mentionne pas les géants. Les quatre étaient soudain pleins de question sur les difficultés de l'entraînement d'animagus, et ils n'entendirent pas la porte de l'infirmerie s'ouvrir et se refermer, ni les pas s'approcher d'eux.
« Ahem ! » fit une voix familière. Elle sonnait remarquablement comme celle d'Aberfoth, mais Harry ne fut pas le moins du monde surpris de lever les yeux et de voir que c'était le directeur. Ils s'arrêtèrent soudain de parler, en plein milieu de leurs phrases. Dumbledore les regarda étrangement sérieusement.
« Harry ! Je ne savais pas que tu étais rentré. Nous étions tous très inquiets. Tu as passé la nuit dans la forêt ? »
« Oui, sir. Je… Je vous en parlerai plus tard, si cela ne vous dérange pas. »
« Oui, oui. Je suis sûr que cela sera intéressant. Mais pour le moment, tu voudrais peut-être mettre ta robe… »
Harry bondit sur ses pieds, traversant rapidement l'infirmerie. Dumbledore attendit qu'il ait reboutonné sa robe et soit assis à nouveau à côté d'Hermione.
« J'ai quelques nouvelles pour nos deux étudiants suspendus. » dit-il sérieusement. Malfoy et Ron tournèrent la tête, l'air alarmé. « Vous pensiez que je l'avais oublié, n'est-ce pas ? » Puis un petit sourire apparut sur son visage. « La nouvelle est que vous n'êtes pas suspendus. La nuit dernière a été très informative sur vos parts variées dans le plan pour appréhender Lucius Malfoy. Mais vous avez tous enfreint bon nombre de règles de l'école en chemin, et j'ai bien peur de devoir enlever des points à vos maisons pour cela… »
Leurs visages se décomposèrent. Harry en particulier pensait que c'était injuste que quatre d'entre eux soient de Griffondor. Leur maison souffrirait le plus. Il pensa à la première année, quand lui et Hermione avaient été responsables de la perte d'un gros paquet de points quand ils avaient été pris en redescendant de la tour d'astronomie après avoir mis Norbert en lieu sûr. Il se demandait quel genre de réception ils auraient dans la tour Griffondor quand la nouvelle de leurs points perdus pour la maison se répandrait.
« D'abord : Draco Malfoy. Soixante-quinze points de Serpentard pour avoir ensorcelé la porte de la classe de sortilège. Les plaisanteries sont une chose. Le professeur Rogue pense que nous laisser sans professeur de sortilège pendant quarante jours, et laisser Serdaigle sans responsable de maison et sans attrapeur pour leur équipe de Quidditch parce que vous n'avez pas bien fait vos recherches pourrait même être suffisant pour vous faire attendre l'an prochain pour passer vos BUSE en sortilège. Cependant, le professeur Flitwick a parlé au professeur Rogue et a insisté pour que vous passiez vos tests cette année. Alors considérez-vous comme chanceux. Encore soixante-quinze points de Serpentard pour avoir mis en scène ce petit drame consternant en classe de potions. Je ne veux plus jamais entendre parler d'une telle embrouille. »
Ses yeux transperçaient Malfoy qui déglutit et avait l'air proprement admonesté, acquiesçant et disant doucement « Oui, sir. »
Maintenant, il se tourna vers Ginny. « Virginia Weasley : cinquante points de Griffondor pour votre part dans la scène du donjon de potions. Je crois que le professeur MacGonagall vous a déjà assez sermonnée comme cela la nuit dernière, alors je n'en dirai pas plus maintenant. Il me suffit de dire que vous m'avez beaucoup déçu. » Ginny se mordit les lèvres et fit un signe de la tête. Harry se demanda ce que MacGonagall avait dit. Elle pouvait vraiment se lâcher quand quelque chose touchait sa corde sensible, comme cela avait visiblement été le cas. Elle avait été assez bouleversée quand elle avait cru que Malfoy avait attaqué Ginny. Il n'imaginait pas qu'elle ait apprécié en découvrant à quel point ses émotions avaient été manipulées.
« Ronald Weasley. » Il regarda le directeur avec une expression étrangement mature. Harry n'y était pas encore habitué. Madame Pomfresh avait soigné ses blessures, mais il avait encore quelques bleus sur sa mâchoire et ses pommettes, qui ne disparaîtraient pas immédiatement. « Cinquante points de Griffondor pour ce combat dans le donjon de potions. Je comprends que vous pensiez vraiment que votre sœur était en danger, mais il y a de meilleures manières de le gérer. La suspension est la sanction habituelle dans les cas comme celui-ci, mais en considérant les autres événements d'hier et la raison pour laquelle vous avez été provoqué au combat, je pense que je laisserai la pénalité à cinquante points. »
Ron acquiesça avec gravité. « Merci, sir. »
« Hermione Granger et Harry Potter ! » Harry releva sa tête de surprise. Était-il au courant de leur relation ? Allaient-ils être chassés des rangs des préfets ? « Vingt-cinq point chacun de Griffondor pour avoir survolé la Forêt Interdite… Est-ce que personne ne se souvient du nom de cet endroit ? Sans dire à personne pourquoi ou demander de l'aide. A quoi pensiez-vous ? » Mais il ne s'arrêta pas pour qu'ils répondent. Il arrêta soudain d'avoir l'air grave et sourit comme s'il ne venait pas de leur enlever cent-cinquante points de leurs maisons respectives. Harry grimaça. Quand ils rentreraient à la tour Griffondor, leurs noms seraient traînés dans la boue. Et Malfoy devrait faire face aux Serpentards tout seul. Il ne l'enviait pas… pour de nombreuses raisons.
Harry regardait maintenant Dumbledore, confus par son air réjoui. Il frappa des mains, et les regarda tous. » Bien. Nous avons fini avec la partie déplaisante. Maintenant pour ce qui est bien. » Il regarda Malfoy à nouveau. « Draco Malfoy. Pour avoir concocté un plan vraiment digne de Serpentard pour mettre en prison un Mangemort qui se trouve aussi être votre père, trois-cent points pour votre maison. » Malfoy eut un sourire très sûr de lui sur son visage et regarda Harry très content de lui. Harry regarda ailleurs.
« Virginia Weasley, Ronald Weasley et Hermione Granger : cinquante points chacun pour Griffondor pour avoir aidé à prendre Lucius Malfoy. Et Harry Potter : cent-cinquante points pour Griffondor pour l'excellent travail pour dominer, heu, les sorts douloureux, le bon travail que vous avez fait dans votre projet pour devenir un animagus, ce dont personne ici ne parlera à qui que ce soit, ou je vous lance des sorts sur la mémoire, et… » Il fit une pause et regarda à nouveau Ginny « pour avoir aidé Ginny quand vous pensiez qu'elle était en grande détresse au lieu de vous être battu. »
Il leur sourit à tous. « Et finalement, j'ai décidé que vous aviez tous besoin d'un autre peu de reconnaissance pour vous fortifier pour les temps à venir, alors j'ai pensé à cela juste la nuit dernière, et j'espère que vous l'aimerez. J'aime beaucoup personnellement, mais… bien, le voici. »
Il sortit une petite broche couleur or, avec les lettres OP au milieu, flanquées d'ailes avec de l'émail rouge par-dessus le métal doré, et ce qui semblait être des flammes venant des lettres, aussi en émail, mais au lieu d'être d'une seule couleur, les flammes ressemblaient vraiment à du feu, bougeant et changeant chaque seconde, blanches et jaunes, rouges et oranges, et même parfois un petit peu bleu-violacé. Ils regardèrent tous bêtement le directeur, ne sachant pas que faire de cela. Il soupira, et le tendit à Ron, puis sortit les autres de ses poches et les distribua au reste d'eux.
« C'est l'Ordre du Phénix. Maintenant, je sais, ce n'est pas l'Ordre de Merlin, mais je ne pouvais vraiment pas parrainer vous cinq pour cela… vous avez enfreint trop de règles en route. » Ses yeux scintillèrent en les regardant. « Alors j'ai créé mon propre Ordre du Phénix, pour reconnaître le travail des gens qui se sont dédiés à apporter les mages noirs devant la justice. Je sais que pour de jeunes gens, une récompense comme celle-là est insignifiante. Ce ne sont pas des centaines de Galions ou la chance de rencontrer votre joueur de Quidditch préféré, je vous le concède. Mais c'est ma façon de vous remercier, parce que je pense que nous combattons du même côté et que je peux avoir confiance en vous pour faire la bonne chose. Oh, et j'ai aussi demandé à quelques elfes de maison de travailler sur de jolis parchemins qui pourront être encadrés et pendus au mur. Des elfes de maison payés. » dit-il regardant intentionnellement Hermione.
Il leur sourit à tous, même à Malfoy, remarqua Harry, qui semblait en fait avoir pris quelques couleurs après le discours de Dumbledore.
« Vous êtes les premiers membres de l'Ordre du Phénix. Je suis très fier de vous tous. Je sais que cela a été difficile pour vous, mais il reste encore une chose plus difficile que vous devrez faire bientôt. » Il les regarda tour à tour. « Il va y avoir un procès au ministère de la magie. Vous serez probablement appelés à témoigner. Je vous accompagnerai moi-même au ministère pour le procès. J'essayerai de réduire la procédure à une seule journée, pour vous éviter de manquer beaucoup l'école, comme quatre d'entre vous ont les BUSE qui arrivent. Vous pourriez ne pas avoir à tous témoigner, mais je suis certain que vous le devrez, Draco. Ce sera difficile de témoigner contre votre propre père dans une cour. » Il regarda Draco avec compassion : il avait déjà l'air mal à l'aise. Peut-être, pensa Harry, qu'il n'avait pas pensé à cette partie. Témoigner contre son père. Il essaya de se l'imaginer, et il ne put pas.
« Et vous devrez aussi certainement témoigner, Ron, étant donné que vous avez reçu le sort de Cruciatus, qui va être la base de sa condamnation à vie. » Ron déglutit, regardant son OP. Dumbledore frappa ses mains ensemble. « Bien. Je dois y aller. Le ministère m'envoie quelqu'un pour récupérer Mr Malfoy des donjons. Allez profiter du déjeuner ! » dit-il avec entrain, comme s'il ne venait pas juste de parler du père de Malfoy se faisant juger et de sorts impardonnables. Après que la porte de l'infirmerie se soit refermée, Harry remarqua que Ron avait un regard terriblement paniqué sur son visage.
« Est-ce que cela va, Ron ? »
Il secoua sa tête, ayant l'air d'aller de plus en plus mal. « Harry. Je t'ai lancé le sort de Cruciatus. Et Dumbledore le sait. Nous le lui avons dit la nuit dernière. S'ils lui demandent, ou à l'un d'entre nous… Je vais passer le restant de mes jours à Azkaban. » Sa voix s'était réduite à un souffle à la fin. Il déglutit, l'air terrifié et solitaire, soudain séparé des autres, qui avait plein de choses sur lesquelles s'inquiéter, mais aller à Azkaban ne faisait pas partie de ces choses là.
Soudain Malfoy poussa Ron de sa main gauche, l'enroulant autour de l'épaule de Ginny après cela. « Hey, Weasley. Es-tu sûr d'avoir lancé le Cruciatus sur Potter ? Je veux dire, je ne pense pas personnellement que tu aurais pu. Tu ne pourrais probablement pas faire saigner du nez un hémophile. As-tu ressenti de la douleur, Potter ? Quand Weasley a essayé de t'ensorceler ? »
Harry fronça ses sourcils, se demandant où Malfoy voulait en venir. Puis il saisit et sourit. « De la douleur ? Pas de douleur du tout. Pas le moins du monde. Tu dis que tu as lancé le Cruciatus sur moi ? » Il sourit à Ron qui commença ensuite à sourire. « Je veux dire, » continua-t-il, « je pense que je saurais si quelqu'un m'avait lancé le Cruciatus dessus. Je l'ai ressenti avant. Je peux en témoigner devant une cour. » Puis il eut une autre pensée. Il sortit la baguette de Ron de sa robe, où elle avait été toute la nuit. « Et n'est-ce pas ta baguette Ron ? Si le ministère est curieux de savoir si elle a été utilisée pour le sort de Cruciatus, il y a un test simple qu'ils peuvent faire… »
« Ma baguette ! » Il la prit à Harry. Maintenant, Ron souriait complètement à Harry, et avait l'air à deux doigts de commencer à rire. Puis il rit, rejetant sa tête en arrière et puis eut un gros soupir de soulagement après cela. Harry sentait le bonheur bondir en lui en voyant Ron lui sourire comme cela. Il faudrait du temps pour la guérison, il le savait, mais il sentait d'une manière ou d'une autre qu'ils pouvaient continuer dès à présent.
Ginny passa son bras sous celui de Malfoy et posa sa tête sur son épaule. « Elle t'a presque apprivoisé, n'est-ce pas, Malfoy ? » dit Hermione en les regardant.
Malfoy baissa les yeux vers Ginny et dit doucement « Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. »[NDT : en français dans le texte] Elle avait l'air d'être prête à fondre.
Ron atteignit Malfoy derrière Ginny et lui donna une tape sur le derrière de la tête. « Hey ! Arrête de parler français à ma sœur ! »
« Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. » traduisit Hermione à voix basse. « C'est du Petit Prince. »
« N'était-il pas Fourchelang ? » lui demanda Malfoy, ne détachant pas son regard de Ginny.
« Qui ? »
« Le Petit Prince. »
« Oh, c'est vrai ! Il parlait à ce serpent dans le désert. Mais il te ressemblait davantage, Malfoy, plutôt qu'à Harry. » Elle sourit à Harry. Puis un sifflement se fit entendre depuis la direction du bras gauche de Harry. « Qu'a-t-elle dit ? »
« Qui est le Petit Prince ? » lui dit-elle. Il répondit à Sandy. « Je lui ai dit aucune importance. »
Hermione rit. « Peut-être que je m'y habituerai éventuellement… Mais je ne sais pas si j'ai donné la meilleure traduction de ta citation Malfoy. 'Apprivoiser' peut aussi signifier 'domestiquer'. Vas-tu le domestiquer, Ginny ? » rit-elle. Ginny tourna sa tête et sourit, brisant le lien du regard avec Malfoy.
« Est-ce que quelqu'un ne vas pas devoir me domestiquer avant ? » Elle regarda encore Malfoy, perdant son sourire quand elle vit à quel point son visage était sérieux. Il se pencha encore vers elle et parla doucement.
« Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. » [NDT : en français dans le texte]
« Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde » chuchota Hermione, regardant Harry. Il déglutit, souhaitant qu'il n'y ait personne alentour à ce moment.
Ron frappa encore Malfoy derrière la tête. « J'ai dit arrête cela ! Et toi, » dit-il à Hermione « arrête de le traduire ! »
Ils éclatèrent tous de rire, même Ron. Ginny embrassa Malfoy sur la joue et partit de l'infirmerie. Et Hermione embrassa Harry sur la joue avant de fermer les rideaux et de se préparer à s'habiller pour le petit déjeuner. Harry se leva et suivit Ron à son lit d'hôpital, l'arrêtant en lui mettant la main sur le bras. Ron le regarda, l'air d'attendre quelque chose. Mais ce qu'il attendait, Harry ne le savait pas.
« Ron » dit-il doucement. « Est-ce que nous allons bien ? »
Ron le regarda pendant ce qui sembla être un long moment. « Non. Et oui. Mais… éventuellement. Je pense que nous irons bien. » Il essaya de sourire à Harry, et Harry lui sourit faiblement. Ce n'était pas tout ce qu'il avait espéré, mais c'était assez pour le moment.
* * * * *
Après le petit déjeuner, Ron, Ginny et les jumeaux dirent au revoir à leurs parents. Mrs Weasley n'embrassa pas Harry cependant, ou ne parla à lui ou à Hermione. Il se sentit bizarre, en la regardant quitter la Grande Salle avec son mari. Est-ce qu'elle le haïssait maintenant ? se demanda-t-il. Est-ce que Ron lui avait parlé de lui et d'Hermione ? Il ne savait pas quoi penser. Qu'elle en ait après lui était presque aussi mauvais que si c'était Ron. Il regarda Hermione assise à côté de lui. Elle avait aussi remarqué le comportement de Mrs Weasley. Elle n'avait pas l'air plus réjouie. Il se souvint quand la mère de Ron avait snobé Hermione après l'article dans Sorcière Hebdo qui disait qu'elle jouait avec les sentiments de Krum et de Harry. Il redoutait de découvrir ce qu'elle pensait d'Hermione maintenant, si Ron lui avait parlé de leur relation physique.
D'un autre côté, pensa-t-il, elle pouvait leur en vouloir au sujet de Malfoy. Ils l'avaient su tous les deux. Et il s'était porté garant devant les Weasley, tous, et ils l'avaient regardé suspicieusement, comme si peut-être il aurait dû partir et être dans la maison Serpentard maintenant, avec les autres serpents. Regagner la confiance de Ron serait difficile, il le savait. Mais il ne devrait pas faire des efforts qu'avec Ron. Tous les Weasley le regardaient maintenant différemment, et il se sentait très mal à cause de cela. Il s'était toujours senti comme chez lui avec eux, presque comme s'ils l'avaient adopté. Et maintenant, se souvenant de la manière dont Mr et Mrs Weasley l'avaient regardé, comme s'il les avait mortellement blessés en ne leur révélant pas la relation de Ginny avec Malfoy, c'était presque plus qu'il ne pouvait en supporter.
Harry tira Ron et Ginny de côté avant de quitter la Grande Salle pour aller en classe, leur demandant s'ils avaient parlé à quiconque de lui et d'Hermione. Ils se regardèrent, les sourcils froncés, puis regardèrent Harry.
« Tu veux dire que vous ne voulez pas encore le dire aux gens ? »
« Bien… Nous allons officialiser. Mais… Est-ce que tout le monde a besoin de connaître tous les détails ? »
Ron ricana. « Tu veux dire comme… MacGonagall ? »
Harry ouvrit grand ses yeux, et se frappa le front. « MacGonagall ! Je n'avais pas pensé à elle ! Elle ne sait pas, n'est-ce pas ? »
Ron et Ginny se regardèrent. Harry se sentit mal. Puis Ron rit. « Tu devrais voir ta tête, Harry ! Non, MacGonagall sait seulement que vous êtes ensemble. Pas que vous avez… »
Couché, pensa Harry.
« … tu sais » finit Ron sans conviction, ses oreilles rougissant. Harry acquiesça.
Ils allèrent en classe. Harry était un peu désorienté, et commença à aller vers la porte d'entrée pour Hagrid, mais Hermione le traîna dans les escaliers jusqu'au donjon de potions. Pendant un moment, il avait oublié quel jour c'était. Harry hésita avant d'entrer. La dernière fois qu'il avait été ici, il avait vu Ginny, Draco Malfoy et Ron…
D'une manière ou d'une autre, il passa le cours. Ils ne couvraient rien de nouveau. Rogue passait narquoisement sur les choses qu'ils auraient besoin de savoir pour les BUSE, sous-entendant largement qu'aucun d'eux ne les aurait en potions parce qu'ils étaient désespérément incompétents et stupides. Étrangement, la seule personne qu'il ne sembla pas regarder en leur lançant des insultes était Neville, qui travaillait encore à côté de Malfoy. Rogue enleva en fait des points à sa propre maison parce que Crabbe et Goyle frappèrent à plusieurs reprises Malfoy quand ils pensaient que Rogue avait le dos tourné. Les autres Serpentards n'étaient pas plus sympathiques avec lui. Harry espérait que Malfoy leur lancerait un bon maléfice quand il en aurait l'occasion. Il se demanda comment il allait pouvoir continuer à vivre à Serpentard.
Harry fut secoué quand, à la fin du cours, Rogue l'appela. « Potter ! Je dois vous parler. Club de duel. » Harry envoya Hermione devant lui. Ron, Parvati et les autres étaient déjà partis. Harry épaula son sac et suivit Rogue dans son bureau. La prochaine classe n'arriverait pas avant quelques minutes. Rogue ferma la porte et lui désigna la chaise près du feu de la tête. Harry s'assit et le regarda, l'air d'attendre quelque chose. Quand la tête de Sirius apparut dans la cheminée, Harry sursauta.
« Harry ! Je ne voulais pas te faire peur. Severus m'a contacté la nuit dernière et m'a dit tout ce qu'il savait. Je ne vais pas te demander un récapitulatif complet maintenant, cela peut attendre. Je voulais juste te voir et m'assurer que tu allais bien. »
Harry lui fit un signe de la tête. « Aussi bien que possible… Au moins je n'ai pas eu trop de problèmes pour être resté dans la forêt toute la nuit… Tu es au courant de qui est dans la forêt, non ? »
« Oui, Severus me l'a dit. »
« Bien, j'étais dans le camp des géants. La mère de Hagrid a pris soin de moi. Et ce matin, Madame Pomfresh a décidé que cette méchante bosse… » Il se toucha le point au-dessus de son oreille. « …va disparaître, et je n'ai pas de commotion. Et j'ai eu quelques côtes cassées, et elle a pris soin de cela. Je me sens déjà bien mieux. Alors je pense que tout va bien. Sauf que… »
« Quoi ? »
Harry hésita. Quand il parla finalement, il ne put retenir les larmes dans sa voix. « Je suis désolé, Sirius. J'ai essayé de l'attraper. J'ai vraiment essayé. Je pensais sans arrêt, si je peux attraper Queudver, tu seras innocenté… »
Sirius sourit tristement. « Harry, je ne veux pas que tu perdes le sommeil pour cela. Tu as fait ce que tu pouvais, et Lucius Malfoy va aller à Azkaban, si le procès se passe comme prévu. Tu vas y aller, n'est-ce pas ? » Harry acquiesça. « Bien, ce sera une sacrée expérience, j'oserai dire. Je souhaiterais pouvoir venir avec toi, mais pour des raisons évidentes… »
« J'aimerais que tu aies pu aussi. » déglutit Harry. Il pensa qu'il n'allait plus pouvoir se contenir s'il continuait à parler à son parrain plus longtemps. « Écoute Sirius, je ferais mieux d'y aller. Je te reparlerai bientôt. »
Sirius lui sourit chaudement. « Au revoir Harry. Je suis très fier de toi. N'oublie pas cela. »
Son visage disparut. Harry se tourna vers Rogue. « Merci pour cela. C'est bien de pouvoir lui parler plus souvent… » Sa voix s'éteignit en voyant l'expression étrange sur le visage de Rogue. Il semblait vraiment être quelque peu fier de Harry lui-même, et pour une fois, il ne le cachait pas. Harry sentit sa poitrine se serrer. Sans le savoir, peut-être que l'approbation de Rogue était quelque chose qu'il avait désiré plus qu'il ne le reconnaissait. Peut-être parce qu'il savait que ce ne serait jamais, ne pourrait jamais être accordé à la légère. Rogue regardait ailleurs maintenant, comme s'il réalisait qu'il ne cachait pas assez bien ses pensées.
« Potter. Je pensais vraiment ce que je disais quant aux affaires du club de duel dont je voulais parler avec vous. Nous allons faire une démonstration à la fin du trimestre pour l'école, après les examens, pendant que les élèves attendent leurs notes. Nous commencerons à préparer la démonstration pendant les réunions dominicales du club. Compris ? »
Harry acquiesça. Il n'avait pas besoin que Rogue lui dise les choses que Dumbledore et Sirius avaient dit. Quelques petits gestes étaient suffisants. Il sourit au maître des potions et épaula son sac à nouveau.
« Compris. » Il se tourna et partit, son cœur plus léger qu'il ne l'avait été depuis bien longtemps. D'une manière ou d'une autre, il avait le sentiment que tout allait bien se passer.
* * * * *
Après avoir fini de déjeuner, Harry leva les yeux pour voir Dumbledore se tenir près de lui.
« Harry », dit-il brièvement. « Quelques mots. »
Harry acquiesça et se leva, suivant le directeur hors de la salle dans les escaliers, et arrivant finalement dans le bureau en haut de l'escalier en spirale tournant après que Dumbledore ait donné le mot de passe à la gargouille (« Rouleaux à la crème. »)
Harry s'assit dans une chaise, face au bureau, et Dumbledore, plutôt que de s'asseoir derrière son bureau, s'assit dans une chaise à côté de lui. Il regarda Harry, comme s'il essayait de dire s'il y avait une différence en lui comparé à la dernière fois où il l'avait vu. Harry commença à se tortiller à force d'être scruté.
« Voudrais-tu me donner l'histoire de ce qui est arrivé la nuit dernière de ta perspective ? » Harry le regarda, évaluateur. Que lui avaient dit les autres ? Était-il au courant pour lui et Hermione ? Mais ensuite il pensa au temps depuis lequel Dumbledore était directeur, et au temps qu'il avait passé à enseigner à l'école. Sûrement qu'il ne pouvait ignorer la distribution libérale de potion de Prophylaxie de Madame Pomfresh ? Harry décida qu'il en avait assez de s'éditer. Il sentit que Dumbledore était la personne à laquelle il avait besoin de tout dire. Et il fit ainsi.
Quand il eut finit son récit, le directeur s'appuya le dos, examinant encore Harry. Harry n'avait aucune idée de ce qu'il pensait.
« Alors, » dit soudain Dumbledore, « tu veux savoir pourquoi tu peux bloquer la douleur. »
Harry fronça les sourcils. Il se le demandait, mais n'avait pas oser poser la question. Peut-être qu'il allait le savoir maintenant.
« C'est parce que tu sais que tu peux. »
Harry fronçait encore plus les sourcils maintenant. « Quoi ? »
« Harry, te souviens tu quand tu as conjuré le Patronus qui a repoussé des centaines de détraqueurs quand tu avais seulement treize ans ? »
« Oui… »
« Et tu l'as fait parce que tu as réalisé que tu l'avais déjà fait ? »
Harry acquiesça. « Mais qu'est-ce que cela a à voir avec ça ? »
Il sourit. « Sais-tu que le Professeur Maugrey n'a jamais réussi à bloquer la douleur ? »
La mâchoire de Harry se décrocha. « Quoi ? »
« Pas plus que moi. Toi, plus que la plupart des sorciers, Harry, es hautement influençable. Quand tu crois que tu ne peux pas faire quelque chose, tu ne peux habituellement pas. Ton attitude te défait. Mais quand tu es conduit à croire que tu peux faire quelque chose, assez étrangement, tu peux habituellement le faire. Tu peux sauter sur un balai quand tu ne l'as jamais encore fait et voler comme Charlie Weasley. Tu peux invoquer un Patronus que la plupart des sorciers adultes n'arriveraient pas à produire. Tu peux dominer l'Imperius presque du premier coup. Tu peux bloquer les sorts comme le Hara Kiri ou le Cruciatus. J'ai demandé au professeur Maugrey d'introduire l'idée du blocage de la douleur dans le cursus. Je voulais voir si l'un de vous était assez influençable pour arriver à le faire, juste parce qu'on lui avait d'abord dit que c'était possible. Et je n'ai pas été un peu surpris d'apprendre que tu l'avais maîtrisé. »
« Alors Maugrey nous mentait quand il disait que nous le maîtriserions à la fin du trimestre ? Il ne pouvait pas le faire lui-même ? N'est-ce pas quelque chose que les Aurors apprennent habituellement ? »
Il secoua la tête. « Non, Harry. Si c'était le cas, les parents de Neville Londubat ne seraient pas à Ste Mangouste. »
Harry fronça ses sourcils. « Pour Neville : est-ce pourquoi il a fait aussi bien en duel quand il était sous potion d'Eutharsos ? »
« Sais-tu ce que cette potion fait ? »
« Elle vous fait vous sentir en sécurité, que vous le soyez ou pas. »
« Exactement. C'est un autre cas de l'esprit supérieur à la matière. C'est tout ce qu'est la magie, Harry. Ceux d'entre nous qui sont des sorcières ou des sorciers ont la magie en eux, mais l'entraînement que vous recevez ici vous apprend à vous concentrer et donner votre esprit à un sort, à croire qu'il va marcher de la façon dont vous le voulez. Tu es très bon pour mettre ton esprit au-dessus de la matière Harry, et je vois que tu fais de mieux en mieux au fil des ans. Hermione a de meilleures habitudes d'étude, c'est indéniable. Et Evan Davies a de bien meilleures notes, tout comme plusieurs autres cinquième années de Serdaigle et une paire de Pouffsouffle. Comparé aux autres élèves de Griffondor de ton année, à part Hermione…, comparé à eux, tu as l'air assez bon, il faut en convenir. Bien que Ron Weasley se soit bien amélioré cette année. Mais les notes ne sont pas tout. Ta concentration intérieure est plus prononcée que dans n'importe quel autre sorcier que j'ai vu passer ici depuis longtemps. En tant que tel, ta plus grande faiblesse est aussi ton esprit. Quand tu le laisses se convaincre que tu es incapable de quelque chose. Ta plus grande force est aussi ta plus grande faiblesse. Comprends-tu ce que je dis Harry ? »
Harry acquiesça, pensant à son duel avec Voldemort, forçant les perles de lumière vers sa baguette, le forçant à régurgiter les sorts précédents qu'il avait lancé.
« Et Voldemort ? »
« Voldemort ? Quand il était élève ici, il était très semblable à toi. De meilleures notes cependant. Et il faisait tout un spectacle quand il s'agissait de suivre les règles. » Il regarda Harry par-dessus ses demi-lunes. « Parfois, tu n'en soucies même pas Harry. »
Harry sentit son visage se réchauffer. « Je me souviens quand j'ai rencontré le jeune Tom Jedusor. Il a dit que nous étions très semblables aussi. Quand nous étions dans la forêt…, quand j'ai offert de devenir un Mangemort s'ils laissaient partir Ron et Hermione, j'ai pensé à cela. Si j'allais juste devenir comme lui. »
Maintenant, Dumbledore souriait. « C'est quelque chose dont tu n'as pas à te soucier, Harry. Aucun Mangemort digne de ce nom ne l'a jamais fait pour protéger les gens dont il se souciait. Si tu rentres là-dedans avec l'intention de faire le bien, ne crois-tu pas que cela va à l'encontre du but ? »
Harry n'y avait pas pensé avant. « Mais pourquoi menacent-ils les recrues en blessant les gens auxquels elles sont attachées ? »
« C'est jusqu'à ce qu'ils soient dedans. Ensuite, ils doivent blesser, vraiment blesser, quelqu'un. Tu n'aurais jamais pu faire cela Harry. » Harry se souvint de Draco Malfoy ensorcelant Karkaroff. Il se souvint de Ron lui lançant un sort. Ron espérait que Harry puisse bloquer la douleur, mais bon…
« Tu es trop dévoué pour faire un bon Mangemort, Harry. Autant que Pettigrew semble avoir convaincu Voldemort de te recruter pour payer la dette qu'il avait envers toi, je crois qu'en fait Voldemort approuvait le plan pour une autre raison…. »
« Laquelle ? »
Dumbledore soupira. « Cela lui a pris de nombreuses années pour atteindre le niveau de pouvoir qu'il avait lorsque le sort mortel a rebondit sur lui, te donnant cette cicatrice. Je crois que durant l'an passé, il a réalisé que cela lui prendrait encore des années pour revenir à ce niveau de pouvoir. A moins qu'il ne trouve un raccourci. A moins qu'il ne trouve un sorcier très puissant qui deviendrait son serviteur, et lui laisserait absorber son pouvoir… Tu as en toi une grande quantité du pouvoir qu'il a perdu quand il t'a lancé le sort, plus qu'il n'en a maintenant, j'oserai dire. Il a réalisé qu'il avait besoin de toi vivant, pour tirer sur ce pouvoir. »
Harry regardait ses mains. « Je ne veux toujours pas qu'il arrive quoique ce soit à Ron ou à Hermione. Ils peuvent encore être utilisés contre moi. Je préfèrerais donner tout mon pouvoir magique plutôt que des les voir blessés… ou de voir quelqu'un d'autre blessé. »
Dumbledore sourit. « Mais c'est précisément à cause de cela que tu ne peux pas lui abandonner ton pouvoir, même si tu le voulais. Je devine qu'il n'a pas encore compris cela. Cela lui est étranger. C'est pourquoi le sacrifice de ta mère t'a protégé, Harry. Et c'est pourquoi j'ai confiance en toi. »
Harry regardait Dumbledore, essayant de comprendre consciemment tout ce qu'il venait de dire, mais il abandonna cela, et décida que peut-être, la meilleure chose était de le comprendre inconsciemment. Il essaya de faire taire les voix dans sa tête, rejetant une idée après l'autre. Il sentit la paix venir en lui, et soudain, la compréhension éclaira son cerveau dans une épiphanie saisissante. Il regarda Dumbledore, très calme.
« Je comprends. »
Dumbledore sourit et lui fit un signe de la tête. « Parce que tu sais que tu peux. » Harry lui sourit, quittant le bureau, plus paisible qu'il ne l'avait été depuis très longtemps. Pour une fois, il n'avait pas l'impression de quitter le bureau de Dumbledore avec plus de questions qu'en y rentrant. Mais il avait encore de nombreuses choses sur lesquelles réfléchir.
Ta plus grande force est aussi ta plus grande faiblesse…
* * * * *
Le matin suivant Harry eut envie de retourner courir. Il n'y était pas allé la veille. Comme il ouvrait la porte de la garde-robe, sortant ses habits de sport et ses baskets, Ron ouvrit les rideaux de son lit et le regarda paresseusement. « Tu vas courir ? »
« Oui. » dit simplement Harry, n'étant pas sûr qu'il serait content que Ron vienne avec lui. Ron se leva et sortit ses propres affaires de sport. Finalement, Harry mit son T-shirt tandis que Ron faisait ses lacets. « Allons-y » dit-il laconiquement.
Quand ils atteignirent la salle commune, elle était déserte. Harry regarda sa montre. Il était sept heures dix. Ils attendirent encore cinq minutes, mais Harry décida qu'ils devaient y aller. « Si elle avait voulu venir, elle aurait déjà été ici maintenant. » Il enleva Sandy de son bras et la laissa près du feu.
Quand ils atteignirent le terrain de Quidditch, ils firent leurs échauffements en silence, puis se levèrent et commencèrent à courir sur le chemin sablonneux. Après cela, ils faisaient leurs étirements que Ron regarda soudain Harry et lui demanda. « Quand cela a-t-il commencé ? »
Harry fut surpris. « Quoi ? » dit-il, réalisant en même temps qu'il le disait ce que Ron voulait dire.
« Toi et Hermione. »
Ils avaient repris le rythme normal de la vie scolaire depuis leur retour de la forêt, comme si rien n'était arrivé, bien qu'il y ait des fois où Harry avait vu Ron regarder Hermione étrangement. Il mit son menton sur ses genoux pour réfléchir à sa réponse.
« Bien, il y a eu cette fois où nous nous sommes presque embrassé chez moi, juste avant de partir pour le Terrier. Non, attends, il y eu la fois du bain de soleil dans le jardin. En fait, peut-être est-ce quand elle m'a embrassé sur la joue avant les vacances d'été, à la gare. » Il fronça les sourcils. Puis il revint à ses pensées, quand ils avaient consommé leur relation. « Non » se corrigea-t-il à nouveau. « D'une certaine façon… cela a commencé quand j'ai remarqué au bal de Noël à quel point la compagne de Krum était jolie. J'étais, bien sûr, encore maladivement obsédé par Cho, mais je pouvais quand même voir cela. Puis j'ai réalisé que c'était elle. Et tu avais été un tel imbécile avec elle : je voulais te frapper. » dit-il, en souriant. Ron acquiesça.
« C'est vrai. Le dernier des imbéciles. »
« et quand Krum voulait me parler d'elle, ce qui m'avait vraiment frappé était qu'il me considérait vraiment comme un rival. Il a dit qu'elle parlait de moi tout le temps. Je lui ai dit que c'était parce que nous étions amis, et il en est resté là. Bien sûr, ensuite, tout est parti en sucette, Barty Croupton et tout cela, mais plus tard cet été, je me suis souvenu de lui disant qu'elle parlait de moi tout le temps… »
Ron haussa les épaules. « Bien, tu es Harry Potter… »
« Oui, oui. J'ai survécu au sort mortel. Bien sûr, quand elle envoyé la photo… »
« Oui. La photo. »
« …j'ai considéré qu'elle pouvait être intéressée par moi. C'était avant la Bulgarie. »
Ron ne pouvait nier ceci. « Vrai. » dit-il simplement.
Harry regarda son visage. « Ron, tu es encore mon meilleur ami, n'est-ce pas ? »
« Oui » dit Ron, hésitant seulement un moment avant de répondre.
« Je ne veux rien te cacher. Je veux tout te dire. »
Ron ouvrit grand ses yeux, l'air à la fois plein d'espoir et appréhensif. « Tout ? »
« Oui, bon, pas tout… » Il réalisa comment cela avait dû sonner. « Mais il y a certaines choses que tu ne sais pas, et il n'y a maintenant plus aucune foutue raison de t'empêcher de les connaître. »
« Comme quoi ? »
« Après le rêve que j'ai eu la nuit de Noël, j'ai hurlé à mort. Hermione a entendu et… elle a dormi dans mon lit avec moi le restant de la nuit. Et la nuit suivante. Et le reste des vacances. Nous avons juste dormi. Cela me manque parfois. C'était tellement réconfortant de l'avoir juste là, de l'entendre respirer, de sentir sa chaleur près de moi… » Harry s'interrompit, se sentant rougir depuis le cou. Ron referma un peu ses yeux.
« Je n'ai jamais fait cela. Dormir dans le même lit avec quelqu'un d'autre… » Harry ne pouvait dire si Ron avait l'air envieux ou si c'était juste un état de fait.
Harry soupira. « Bien sûr, il est venu un moment où j'ai eu des problèmes à ne pas penser à …certaines choses. Alors j'ai changé de lit. » Il décida que Ron n'avait pas besoin de savoir que c'était son lit. « Ce qui n'a rien fait de bon, parce qu'elle m'a suivi, voulant savoir ce qui n'allait pas, et puis elle m'a dit que c'était minuit passé (c'était le jour de l'an), et elle m'a souhaité une bonne année, et m'a embrassé, et… » il baissa les yeux. Il ne pouvait pas continuer.
« Alors ? » dit Ron, le regardant avec de grands yeux. Harry réalisa qu'il aurait mieux fait de le laisser en suspens.
« Bien, » hésita Harry. « Je, heu, j'ai arrêté ce que nous faisions, et ensuite, Sandy m'a dit qu'un mage noir arrivait. J'ai pas mal perdu la tête. J'ai mis Hermione dans le coin sous la cape d'invisibilité, et je me suis caché sous le lit de Dean Thomas, pointant ma baguette vers la porte. Bien sûr, c'était Sirius. »
La mâchoire de Ron se décroche, puis il éclata de rire, tombant à la renverse et roulant sur le terrain. Harry se sentit aussi commencer à rire, et bientôt, il riait lui aussi fort. Après un moment, Ron s'assit, essuyant ses yeux.
« Oh, Harry, » dit-il faiblement. « Merci. J'avais besoin de cela. »
Harry haussa les épaules. « Heureux de pouvoir t'amuser en étant un tel idiot. »
Ron secoua sa tête, se levant. Il aida Harry à se relever aussi, puis passa son bras par-dessus son épaule. « Ce n'est pas cela. Ok, un petit peu. Je crois que je pensais… » sa voix baissa « je pensais que c'était tout des arcs-en-ciel, du champagne, et des choses exagérées comme ça. Et c'était probablement se cacher pour s'embrasser dans des endroits obscurs et inconfortables, et faire des excuses ridicules, et des alibis complètement fous… Rien de tout cela ne semble romantique avec du recul, ou de quoi être jaloux. J'aurais dû savoir que tu saboterais l'expérience de ta première vraie petite amie. Cho ne compte pas bien sûr… »
« Bien sûr… » marmonna Harry, se sentant plus qu'un peu insulté, mais si penser que sa relation avec Hermione était quelque chose comme une suite de rencontre horrible et désastreuse lui regonflait le moral, il ne se sentait pas enclin à le corriger. Puis il fut frappé par quelque chose que Ron avait dit qui était juste un peu dérangeant. « Que veux-tu dire par 'première' petite amie ? »
Ron arrêta d'avancer un instant, puis repris sa course, passant devant Harry afin qu'il ne puisse pas voir son visage. « Oh, rien. Rien du tout. Allons-y… »
* * * * *
Harry raconta à Ron la façon dont Rogue était en fait assez décent avec lui quand il n'était pas avec les autres gens, comment il le laisser utiliser la cheminée de son bureau pour communiquer avec Sirius, et le fait qu'il était sur une base de tutoiement avec Sirius. Harry et Hermione racontèrent ensemble à Ron les choses qu'ils avaient vues dans la pensine de Rogue. Sa bouche resta grande ouverte le plus clair du temps. Sa première réaction à la pensée de Rogue embrassant Lily fut la même que celle de Harry.
« Beurk. »
Sa seconde réaction à leur récit des événements de la pensine fut de les regarder tous les deux étrangement, et de dire doucement « Hum, réalisez-vous que vous avez chacun fini les phrases de l'autre ? »
Harry regarda Hermione avec surprise, elle lui sourit, enlaçant ses doigts dans les siens et posant sa tête sur son épaule. Harry regarda Ron, qui les regardait tous les deux avec une expression indéchiffrable, puis qui détourna son regard.
Après quelques jours, le reste des gens de Griffondor commencèrent à agir normalement envers Harry, Ron, Hermione et Ginny dans la salle commune de Griffondor. Au début, tout le monde semblait marcher sur des œufs avec eux quatre, mais maintenant, on jouait aux échecs et à la bataille explosive. Le jumeaux racontaient des histoires, et les gens en riaient. Il ne semblait plus y avoir de voile posé sur l'endroit. La plupart des Griffondors saluèrent simplement la nouvelle que Harry et Hermione étaient un couple avec une humeur égale, comme s'ils y avaient pensé depuis longtemps (c'était le cas de beaucoup). Ainsi, cela n'eut pas d'impact significatif sur la vie de tous les jours de la maison. L'étendue de leur relation n'était pas connaissance commune. Seulement Ginny et Ron le savait. La relation entre Ginny et Draco, cependant, était encore secrète, pour la plus grande part. Les jumeaux savaient, bien sûr, et n'en étaient pas particulièrement heureux, mais jusque là, ils n'avaient pas essayé de décapiter Malfoy. Ils avaient cependant essayé de lui offrir quelques caramels Longue-Langue, mais Ginny l'avait averti, alors il les avait décliné, ayant l'air de se demander, selon Harry, dans quoi il s'était fourré.
Le centre des soucis dans la tour Griffondor revint sur Neville. Il y avait beaucoup de gens qui traitaient Neville avec beaucoup de soin depuis son rétablissement, ce qui lui pesait clairement. Neville se retirait parfois dans le dortoir pour s'asseoir sur son lit et lire, rattrapant ses devoirs, mais alors Dean ou Seamus montaient s'asseoir avec lui. Cela commençait à l'ennuyer un peu. A un moment, Harry était sur son lit, révisant pour les BUSE tandis que Neville faisait de même sur le sien. Neville regarda Harry.
« Tu n'as pas à rester et à faire comme une baby-sitter, Harry. Je ne vais pas recommencer à prendre de la potion d'Eutharsos en secret. »
Harry leva les yeux, surpris. « Je ne fais pas le baby-sitter, Neville. J'étais ici le premier, en train de faire du travail pour Binns. C'est juste que cela me fait dormir, alors je me suis dit que je ferais aussi bien d'aller sur mon lit, ainsi, je serai à l'aise quand cela arrivera. »
Neville fit un sourire d'excuse. « Désolé Harry. C'est juste que j'ai l'impression… que tout le monde s'attend à ce que je claque. Mais tu sais, on dit que si l'on doit lire quelque chose qui fait dormir, il vaut mieux en fait le lire dans le lieu le plus inconfortable possible. »
« Cela entend que je ne veuille pas m'endormir, Neville. » Il rit, et Neville rit aussi, puis eut l'air un peu surpris.
« C'est drôle Harry. Je… Je ne me souviens pas avoir ri depuis… depuis que je suis rétabli. C'est comme si les gens essayaient de ne pas dire de choses drôles autour de moi. »
« Même Fred et George ? »
« Même eux. »
« Bien, descendons Neville. S'ils ne sont pas tous les deux occupés à préparer leurs ASPIC, peut-être qu'ils pourront nous faire bien rire tous les deux. »
Ils laissèrent leurs livres sur leur lit, et descendirent à la salle commune. Avant d'être en bas, cependant, ils trouvèrent Ron qui montait, essoufflé.
« Oh » dit-il anxieusement. « Harry et Neville ! Est-ce que Dean et Seamus sont en haut dans la chambre ? »
« Non » répondit Neville. « Nous étions les seuls. »
« Bien, hum… Devrez-vous y retourner bientôt ? J'aimerais avoir un peu … d'intimité… »
Harry regarda en bas et vit Parvati apparaître au pied des escaliers. Elle ne regarda pas Harry ou neville. Harry comprit, et fut un peu mélancolique. Lui et Hermione essayaient de faire si attention pour les gens qui ne connaissaient pas la partie physique de leur relation, qu'ils n'avaient pas été seuls ensemble depuis le retour de la forêt.
Neville fit un signe de la tête à Ron. « Pas de problème. »
« Je mets un sort de verrouillage sur la porte, juste pour que vous sachiez. »
« Bien, bien. » dit Harry, essayant de ne pas avoir l'air trop irrité quand Parvati, évitant ses yeux, passa devant lui dans les escaliers.
« Ce n'est pas pour vous deux. La dernière fois, Dean et Seamus ont pensé qu'ils 'interrompraient' » dit Ron. « Dites leur que ce n'est même pas la peine d'y penser. »
Neville dit qu'il le ferait, riant, et Harry fut content de l'entendre rire à nouveau. Il avait raison. Il n'avait pas assez rit depuis son retour de l'infirmerie.
Pensant à Ron et Parvati en haut dans la chambre fit se demander à Harry où se trouvait Hermione. Probablement dans la bibliothèque, pensa-t-il, les BUSE sont si proches. Peut-être que s'ils allaient dans la salle de Touffu…
Mais il ne se soucia pas de la chercher maintenant. Lui et Neville commencèrent une bataille explosive avec les jumeaux, et en peu de temps, ils riaient tous hystériquement, et se soignaient leurs petites brûlures, principalement au niveau des sourcils. Puis Harry s'excusa pour aller aux toilettes. Les jumeaux sous-entendirent largement qu'il allait espionner Ron et Parvati, et Harry rit, prétendant qu'il allait le faire. Il monta les escaliers, n'entendant aucun bruit derrière la porte quand il entra les toilettes. Quand il se lavait les mains, il entendit la porte du dortoir s'ouvrir et être claquée, puis s'ouvrir encore.
« Parvati ! » entendit-il la voix de Ron supplier. Harry se sécha les mains sur une serviette. Il s'avança vers la porte et mit son oreille tout contre. Il entendit un bruit de pas revenir de l'escalier, puis, sans erreur possible, le bruit d'une claque.
« Sale bâtard ! » dit Parvati d'une voix étranglée, comme si elle essayait de ne pas pleurer. Harry déglutit. Il était pris au piège. Bien que peut-être, s'il ouvrait la porte et apparaissait sur le palier devant eux, il pourrait désamorcer la situation explosive dans laquelle il se sentait pris d'une manière ou d'une autre.
« Parvati… » plaida encore Ron. « Allez ! Cela arrive à tout le monde… »
Maintenant Harry était consterné. Il ne voulait rien savoir de cela, pas même dans un million d'années. Comme c'est affreux, pensa-t-il, s'imaginant dans les chaussures de Ron. Maintenant il savait de façon certaine qu'il ne devait pas sortir des toilettes. Ron mourrait s'il savait qu'il avait entendu.
« C'était un lapsus… » Continua Ron pour essayer de l'apaiser. Quoi ? pensa Harry. De toute évidence, ce n'était pas ce qu'il pensait. Ron avait dit quelque chose pour la bouleverser ainsi. Qu'est-ce que cela pouvait être ?
« Un lapsus ? Un lapsus ? Ne me dis pas que tu n'as pas fait comme si j'étais elle chaque fois. Je ne suis pas une foutue remplaçante. ! Je… je l'ai parfois suspecté, mais quand tu m'appelles par son nom en… en plein milieu…cela devient d'une évidence aveuglante ! Je ne t'adresserai plus jamais la parole, Ron Weasley ! »
Harry se mit la main devant la bouche, horrifié. C'était encore pire que ce qu'il avait pensé au début. Il entendit Parvati courir dans les escaliers, ses pas sur un rythme rapide, diminuant maintenant. Harry entendit Ron faire un pas, puis il retint sa respiration. Et si Ron venait ici ? Harry pensa un instant à courir dans un box et à se mettre debout sur un siège de toilette, espérant que Ron ne le trouverait pas. Mais il entendit la porte se refermer encore, et Harry poussa un soupir de soulagement. Il ouvrit la porte et sortit sur le pallier au moment même où Ron ouvrait encore la porte de leur dortoir. Il se figea en voyant Harry. Harry se sentit rougir, se souvenant de ce qu'il venait juste d'entendre. Ron avait le visage furieux quand il avait ouvert la porte, puis mortifié quand il vit Harry.
« Harry » dit-il nerveusement « Depuis… depuis combien de temps es-tu là ? »
« Pourquoi ? » Harry décida que la meilleure chose à faire était de feindre la stupidité et la surdité.
« Tu n'as pas entendu notre… notre dispute, n'est pas ? Moi et Parvati ? »
Harry déglutit. « Toi et Parvati vous disputiez ? » dit-il d'une voix plus haute qu'il ne l'aurait souhaité. « Je suis… Je suis désolé de l'apprendre. »
Ron le regarda comme s'il n'était pas convaincu, mais aussi comme s'il avait préféré embrasser Rogue plutôt que d'admettre ce pour quoi il venait de se disputer. « Oui, bon, tu sais. Les femmes. »
Harry sourit faiblement. « Les femmes. » répéta-t-il doucement, en écho.
Ou, pensa-t-il, une femme particulière.
Hermione.
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NDT
Luddite : les ouvriers textiles opposés à la mécanisation qui firent des émeutes et organisèrent des destructions de machines entre 1811 et 1816 en Angleterre, d'après Ned Ludd, ouvrier dans le Leicestershire qui en détruisit. Désigne plus généralement tout opposant au changement ou à l'innovation.
Je prends maintenant des vacances bien méritées. La suite dans 15 jours…
