Harry Potter and the Psychic Serpent
Voilà, je suis de retour de vacances., et la suite arrive avec moi.
Ryan : voici la suite. Merci
Lunenoire : merci à toi, ô grand reviewer devant l'eternel. Les vacances ont été bonnes..
Kinou : la suite de l'histoire reprend des éléments de ce tome, et il y a des références entre les différents volumes. C'est effectivement très élaboré.
Elava : merci, la suite est en cours de traduction
Ephy : pas déçu du voyage alors ? tant mieux. ! n'hesites pas a laisser quelques reviews supplémentaires, je sais que cela compte beaucoup pour les lecteurs.
Et maintenant, place au chapitre 30. Il reste encore du suspense et des emotions avant la fin…
Chapitre trente
Procès
Le train se balançait doucement comme il traversait la campagne verdoyante. C'était une belle journée de la fin mai, avec un bleu sans nuage, et toutes les plantes en vue étaient vertes ou en fleur. Cela semblait être une honte, pensa Harry, de perdre une journée comme celle-là en allant dans un Londres crasseux. Il aurait aimé paresser sur l'herbe autour du lac pendant le déjeuner, peut-être prendre un peu le soleil, regardant paresseusement les rides à la surface de l'eau faites par la pieuvre géante. C'était son idée sur comment passer une splendide journée de printemps.
Harry s'adossa à son siège, regardant le paysage défiler. Hermione dormait avec sa tête sur ses cuisses, et il jouait sans but avec ses boucles. Ses cheveux poussaient et menaçaient de repasser du côté broussailleux. Après qu'il se soit fait couper les cheveux par Parvati, Hermione se les était aussi fait couper par elle quand c'était nécessaire. Mais elle avait récemment arrêté. Parvati n'avait pas dit pourquoi à Hermione. Le style boucles courtes semblait être la seule méthode pour combattre les broussailles sans s'imprégner les cheveux de gel gluant, comme elle l'avait fait pour le bal de Noël.
Harry peignait de ses doigts ses boucles s'allongeant. Il ne s'était jamais soucié de ses cheveux broussailleux, en réalité. Il aimait qu'elle ne se soucie pas du tout de ce à quoi elle ressemblait, et qu'elle se débrouille quand même pour être magnifique. La seule vanité qu'il avait jamais détecté était quand elle avait laissé Madame Pomfresh continuer à rétrécir ses dents après que le sort que Malfoy destinait à Harry l'ait frappé et ait commencé à la faire ressembler à un castor sous stéroïdes. D'un autre côté, il savait aussi que c'était assez douloureux et inconfortable d'avoir recours à l'orthodontie, alors peut-être que ce n'était pas vraiment la vanité qui l'avait poussée à faire cela.
Elle glissa légèrement et marmonna quelque chose dans son sommeil. Harry lui sourit. Il avait oublié à quel point c'était bien de la regarder dormir. Il était aussi content qu'ils puissent être physiquement aussi à l'aise l'un envers l'autre qu'ils le voulaient (dans les limites du raisonnable) maintenant que les autres savaient pour eux. Il pouvait s'asseoir ainsi, la tête d'Hermione sur ses jambes, pendant qu'une de ses mains jouait dans ses cheveux et que l'autre lui caressait gentiment le dos. Ils pouvaient s'asseoir dans la salle commune, Hermione dans un fauteuil, récitant de mémoire les ingrédients de potions ou les différents usages de l'herbe de St Jean en herbologie, pendant que Harry vérifiait si elle avait tout bon, s'appuyant sur le devant de sa chaise et lui massant les pieds.
Il ne savait pas si quelqu'un connaissait l'étendue de leur relation physique (bien que cela n'ait été que deux fois). Une fois, il pensa avoir vu George et Angelina lui adresser un regard informé. Il était au courant pour eux, pensa Harry. Ils avaient probablement reconnus les signes.
Le train passait sous un tunnel. Harry leva les yeux et croisa le regard de Ron. Il était assis dans le siège en face de Harry et d'Hermione, le plus près de la fenêtre. Draco Malfoy était le plus près de la porte du compartiment, et Ginny était entre eux deux. Ron avait essayé de se mettre entre elle et Malfoy quand ils étaient montés, mais il n'avait pas été assez rapide. Ginny était endormie aussi. Elle s'appuyait sur le torse de Malfoy, sa tête sur son épaule, et les bras de Malfoy autour d'elle. Ils s'étaient tous levés assez tôt : deux heures du matin afin d'embarquer sur le train de deux heures trente à destination de la gare de King's Cross. L'express ne fonctionnait que le premier septembre, le dernier jour du troisième trimestre et pour amener et ramener les élèves lors des vacances de Pâques et de Noël. Quiconque dans le monde des sorciers qui avait besoin d'aller à Londres (où à un endroit sur le chemin) le matin, mais qui ne pouvait pas transplaner, ou qui voyageait avec quelqu'un qui ne le pouvait pas, comme un petit enfant, devait prendre le train du matin. Il faisait un grand nombre d'arrêts, et le voyage jusqu'à Londres durait sept heures au lieu de six pour l'express. Pour certaines personnes, le trajet était encore plus long, s'ils embarquaient avant Poudlard, sur le chemin vers la côte nord. Harry avait découvert qu'il y avait même un ferry pour les sorciers que l'on pouvait prendre depuis le terminus du train jusqu'aux îles Orkneys.
Harry s'était senti fatigué d'abord, s'appuyant sur le dossier et fermant ses yeux tandis que Hermione s'étirait sur le siège, mais vers l'aube, il sentait qu'il s'était assez reposé. Il regardait anxieusement la grande variété de sorciers et de sorcières qui montaient et descendaient du train. Il avait eu l'opportunité d'en connaître plus du monde des sorciers lors du ceilidh, et l'année avant, lors de la coupe du monde de Quidditch, et maintenant, il en voyait encore plus. Des familles voyageant ensemble, des sorciers et des sorcières rendant visite à des parents. Et bientôt, ils arriveraient à Londres et iraient au Ministère de la Magie. Harry n'avait aucune idée de ce à quoi il ressemblerait.
« Ron » dit-il doucement, afin de ne pas déranger Ginny ou Hermione. Ron ne lui répondit pas, bien qu'il semble le regarder directement. « Ron ? » dit-il encore. Quand il leva brusquement les yeux vers ceux de Harry, il réalisa que Ron avait regardé Hermione dormir.
« Oh, Harry. Qu'y a-t-il ? »
« Est-ce que ton père t'a jamais pris travailler ? »
Il secoua sa tête. « Non. Normalement, il transplane, alors je n'aurais pas pu aller avec lui de cette manière. Et papa dit que les cheminées du Ministère ne sont pas reliées au réseau de cheminette pour des raisons de sécurité, alors ce n'est pas une option. Bien qu'elles soient utilisées pour les communications, mais pas pour le transport. »
« Bien, c'est à Londres, n'est-ce-pas ? »
« Oui. »
« Alors ne pouvais-tu pas juste aller en cheminette jusqu'au chemin de traverse et de là, aller au ministère ? »
Ron eut l'air pensif. « Bien, de ce point de vue, ce n'est pas que nous vivions de l'autre côté du pays par rapport à Londres… Je pense juste qu'il ne voulait prendre aucun de nous… »
« Oui, bien sûr, qui voudrait d'un paquet de Weasley courant dans le ministère ? » ricana Malfoy. « Exception faite de Ginny, bien sûr. »
« Continue, Malfoy. C'est la manière pour être accepté par ma famille. Continue simplement les insultes. Très intelligent. »
Harry chercha pourquoi Mr Weasley ne voulait pas que ses enfants se promènent autour du ministère, mais il ne trouva rien. A chaque fois qu'il obtenait une réponse à une question sur le monde de la sorcellerie, il semblait qu'il y en avait plusieurs pour prendre sa place.
« Y as-tu jamais été ? » demanda Harry à Malfoy, qui eut l'air surpris que Harry lui adresse la parole. Il secoua bêtement la tête.
« Non, Potter. Mon père… bien, disons juste qu'il a pu faire affaire avec le ministère à certains moments, mais il n'a certainement jamais voulu que j'y sois. Il connaît beaucoup de personnes haut placées, mais… »
Harry fronça les sourcils. Il se souvint de Malfoy se vantant que son père connaissait tous les grands pontes du ministère. Essayeraient-ils de le faire sortir ? Ou peut-être qu'ils avaient peur maintenant, espérant qu'ils ne seraient associés avec lui d'aucune manière afin de ne pas être soupçonnés. Si son propre fils était une indication, Lucius Malfoy ne semblait pas inspirer de lui-même des actes de loyauté. « Tu estimes qu'il voyait des gens qui travaillent pour le ministère qui sont des Mangemorts ? »
Malfoy haussa les épaules. « Qui sait ? Il se peut qu'il les ait juste menacé ou fait chanter pour qu'ils fassent quelque chose qu'il voulait. J'ai surpris quelques choses à la maison quand j'étais plus jeune, mais c'était habituellement par hasard. Il ne m'a en fait jamais laissé rentrer sur un gros coup qu'il allait faire jusqu'à ce qu'il m'ait amené pour recevoir… tu sais. »
La Marque des Ténèbres. Harry acquiesça. Ron le regarda. « Est-ce… Est-ce que Ginny l'a vu ? » demanda-t-il doucement. Malfoy secoua la tête.
« Est-ce que j'ai vu quoi ? » marmonna Ginny d'une voix endormie, commençant à s'asseoir et à s'étirer.
« Hum, rien » dit rapidement Harry. Malfoy serra ses lèvres, ayant l'air de ne pas vouloir de l'aide de Harry.
« Sommes nous bientôt arrivés ? » demanda Ginny en baillant.
Ron regarda par la fenêtre. « Aucune idée. Combien de temps avons nous roulé Harry ? »
Harry regarda sa montre. « C'est neuf heure. Dumbledore a dit que nous avions sept heures de train, alors il faut encore compter une demie-heure. »
Dumbledore et Maugrey voyageaient dans un autre compartiment. Le directeur avait donné à l'ancien Auror la permission d'annuler ses cours pour la journée. Harry se demanda pendant combien d'années Maugrey avait voulu mettre la main sur Lucius Malfoy. Il ne voudrait certainement pas manquer le procès où le propre fils de Malfoy témoignerait contre lui.
Ils restèrent assis en silence le restant du voyage, Hermione dormant toujours sur les cuisses de Harry. Ginny avait pris la main de Ron dans sa main droite, et celle de Malfoy dans sa main gauche, et elle les tenait fermement, essayant clairement de faire passer sa force en eux. Ce jour serait plus dur pour eux deux. Harry n'était pas sûr de ce qu'on lui demanderait, mais cela ne serait certainement pas aussi terrible pour lui.
Comme ils rentraient dans la gare de King's Cross, Harry réveilla gentiment Hermione. Elle s'assit, groggy, tout comme Ginny l'avait fait. Elle sourit à Harry et l'embrassa sur la joue. Il essaya de lui rendre son sourire, mais tout ce qu'il put faire était une sorte de regard sérieux et inquiet. Dumbledore apparut sans un mot à la porte de leur compartiment, Maugrey derrière lui. Ils suivirent les professeurs sans poser de questions, aucun d'entre eux n'ayant la moindre idée d'à quoi s'attendre, sauf Harry, qui avait au moins vu les procès dans la pensine de Dumbledore.
Ils passèrent à travers la barrière pour sortir par paire du côté Moldu de la gare, sauf pour Maugrey qui sortit en dernier. Maugrey et Dumbledore ne s'étaient pas embarrassés d'habits moldus, mais portaient des capes de voyage qui n'avaient pas l'air trop exotiques, et camouflaient bien leurs robes. Harry, Ron et Malfoy portaient tous des pantalons noirs avec des chemises propres. Harry en noir, Ron en marron et Malfoy en lin blanc. Les filles portaient les mêmes robes simples qu'elles avaient portées pour le ceilidh, celle d'Hermione vert bouteille, et celle de Ginny noire. Ils portaient tous un sac avec leur robes noires de Poudlard, afin qu'ils puissent tous se présenter convenablement devant la cour des sorciers.
Ils allèrent à la station de Métro King's Cross/St. Pancras. Harry fut surpris qu'ils n'attirent pas davantage l'attention. Il s'attendait à ce que les gens commencent à les fixer et les montrer du doigt, comme s'ils pouvaient reconnaître qu'ils étaient des sorciers en habits de moldus, mais les moldus qu'ils virent passèrent sans les noter, leur regards fixés vers leur but. Dumbledore leur donna à chacun un peu d'argent moldu pour le trajet. Ron et Malfoy fixèrent le leur. Ginny ne cilla pas, mais Harry se souvint qu'elle avait pris étude des moldus. Ils attendirent silencieusement sur le quai, les banlieusards du matin s'affairant autour d'eux. Quand le train nommé BRIXTON arriva, ils montèrent à bord.
Les stations passaient, et Harry regardait par la fenêtre avec apathie. Euston. Warren Street. Oxford Circus. Green Park....
Hermione lui saisit le bras, le tirant vers la porte ouverte. « Allez, Harry. N'as-tu pas entendu Dumbledore dire que nous changions de train ici ? Nous devons aller de la Victoria Line à la Jubilee Line. » Il trébucha derrière elle, manquant de peu de se faire écraser par les portes qui se refermaient. Ils allèrent jusqu'à la ligne du Jubilée, et quand le train arriva finalement, ils durent se tenir debout.
Il y avait plusieurs douzaines de ce qui avait l'air d'être des élèves américains, d'environ treize à seize ans, bourrés dans leur voiture, un des professeurs leur lisant à haute voix et sans s'arrêter l'histoire du métro. Elle avait à peu près trente ans, et avait cet air de la femme célibataire légèrement désespérée qui se demandait comment elle s'était retrouvée prisonnière de sa vie. Ses cheveux brun clair s'échappaient d'une queue de cheval bâclée et ramenée sur sa tête, qui tenait à peine grâce à un morceau de plastique. Elle s'arrêtait à chaque phrase, ou presque, pour mettre des gouttes dans ses yeux (elles dégoulinaient pour la plupart sur son visage, lui donnant l'air de venir de pleurer). Ses vêtements semblaient être choisis pour l'aider à se fondre avec ses élèves, qui affectaient tous un look grunge, avec beaucoup de T-shirts de couleurs terreuses pendant sur des silhouettes tantôt anorexiques, tantôt obèses. Seul son ton didactique l'identifiait comme un professeur, et pour cette raison, comme quelqu'un d'étranger à leur culture. Harry avait rapidement identifié son accent comme venant du sud des États-Unis, ayant vu bon nombre de films américains, tandis que les voix des élèves qu'il entendait étaient nasales et plates, et parfois un peu chantonnantes.
« Je pense qu'ils sont du Minnesota ou du Wisconsin, » lui chuchota Hermione. Il acquiesça.
« Pas la prof, cependant. » chuchota-t-il à son tour. « Elle est du sud. »
Hermione acquiesça, mais n'avait pas plus d'idée que lui sur l'état du sud que ce pouvait être. Harry remarqua Ron, Ginny et Malfoy regardant avec intérêt les élèves américains. Non seulement, ils étaient moldus, mais ils venaient d'un autre pays. Les trois les regardaient comme s'ils pensaient que quoique ce soit puisse arriver en étant dans le métro avec de tels étrangers.
« Maintenant, tout le monde reste groupé quand nous descendons du train. » dit-elle d'une voix traînante à ses élèves. Sa petite voix portait étonnamment bien, mais Harry remarqua que la plupart des élèves l'ignorait complètement, continuant des conversations animées entre eux sur les groupes de musique et qui aime qui, comme des adolescents normaux. Normal, pensa Harry. Qu'est-ce qui était normal ?
« Nous » continua-t-elle « allons sortir », beaucoup de rires des élèves, et de Malfoy « à Westminster, lieu du Parlement. Le Parlement est fait de deux chambres. Quelles sont ces deux chambres ? Allez ? Quelqu'un ? Qui ? » Harry avait son cœur qui avait sauté dans sa gorge. Westminster. Il n'avait pas réalisé que le changement de train les avait mis sur la même ligne que Westminster.
Les élèves continuaient à ignorer leur professeur. « La chambre des… » commença-t-elle, traînant sur le 'des' jusqu'à ce qu'on ait l'impression qu'elle le chante presque. « Communs » dit-elle finalement, disant aussi cela en traînant, comme si elle voulait donner un peu de crédit à quelqu'un pour la réponse, même après qu'elle ait commencé à prononcer le mot. « Et la chambre des… alors ? quelqu'un ? » Elle parcouru du regard ses bombes hormonales sur pattes, bavardant, oublieuses. « La chambre des Lords. » dit-elle fortement, essayant de dominer vingt conversations différentes et échouant. « Maintenant, la notion de parti majoritaire et de parti minoritaire dans notre gouvernement vient du parlement britannique. Est-ce que quelqu'un peut me dire quel parti est majoritaire maintenant et quel parti est minoritaire ? » Elle regarda encore autour. Ils n'avaient de toute évidence rien à faire du gouvernement britannique. Harry se souvint de ses jours à l'école avant d'aller à Poudlard. A son avis, les enfants anglais s'en moquaient aussi. « Alors ? Quelqu'un ? Est-ce que quelqu'un sait qui est le premier ministre ? Alors ? qui ? »
Cela devenait si pathétique que Harry trouvait pénible de regarder maintenant. Puis le train commença à ralentir, et avec une secousse, il s'arrêta et le professeur dut changer de rôle et devenir une sorte de colley à la voix aiguë, guidant les élèves hors du train, s'assurant que personne ne restait derrière.
Comme des douzaines de corps allaient vers les portes en Doc Maartens et en baskets, Dumbledore fit aux cinq un signe de la tête et dit simplement. « Allez. » Harry déglutit. Ils descendaient aussi à Westminster.
Harry et les autres passèrent les portes et se retrouvèrent sur le quai. Le professeur américain et ses élèves s'avançaient vers les escaliers, passant par les tourniquets. Elle hurlait les directions, et leur posait périodiquement des questions sur le gouvernement britannique. Comme le bruit de leur gros groupe déclinait (ils pouvaient entendre des répétitions de « quelqu'un ? quelqu'un ? » aller en diminuant), Harry regarda autour de lui. Il y avait un panneau indiquant WESTMINSTER, tout comme dans son rêve. Il y avait ce qui ressemblait à de nouvelles dalles sur le plafond et sur les murs, et là…
« Oh, Harry » souffla Hermione. Il fit un signe de la tête, marchant vers cela. Il commença à sortir sa main pour le toucher, puis la retira. Il déglutit péniblement, se souvenant des gens qui étaient morts ici. D'autres s'en souvenaient aussi tous les jours. L'endroit était devenu un petit lieu de pèlerinage. Il y avait des fleurs, quelques unes assez vieilles maintenant. Des photographies des gens qui avaient été tués, parmi lesquels beaucoup d'enfants. La chose qui lui brisa le cœur fut le lapin en peluche que quelqu'un avait laissé. Hermione le ramassa, le regardant, la larme à l'œil, avant de la remettre en place.
Harry s'avança plus près du mur et vit ce qui ressemblait à de la peinture appliquée sur les dalles, et la légende verte POTTER apparaissait au-dessus de la peinture. « La peinture est neuve » grogna Maugrey. « Et les dalles aussi. Ils ont tout essayé. De nouvelles dalles, de la nouvelle peinture, tout sauf abattre le mur complètement, et à chaque fois, cela réapparaît, comme… bien, comme par magie. »
Alors, pensa Harry, ce n'était pas que les moldus n'avaient pas essayé de l'effacer. Voldemort s'était assuré que le POTTER vert continuerait à apparaître de lui-même quoiqu'il soit fait.
« Bien » murmura-t-il « Pourquoi n'ont-ils pas juste abattu le mur, alors ? »
« Nous ne voulons pas qu'ils le fassent. » dit doucement Dumbledore. « Chaque fois que c'est suggéré, nous faisons subtilement oublier tout cela à toutes les personnes impliquées. »
Harry fronça les sourcils. « Pourquoi ? » Dumbledore sembla l'ignorer. « Maintenant » dit-il en regardant autour du quai. Il n'y avait pas beaucoup de monde qui était venu prendre le train suivant. « Ron et Ginny, vous passez en premier. Marchez juste vers le mur à une allure normale. Ne ralentissez pas, et n'ayez pas peur. Nous vous couvrons. Allez-y. »
Ils firent ainsi. Harry les regarda marcher vers le POTTER sur le mur, comme s'ils s'approchaient d'une porte. Puis, ils disparurent. Draco Malfoy passa ensuite. Puis Harry et Hermione. Il le fixa. POTTER. Il marcha à dessein vers cela, l'horrible substance magique verte se rapprochant de plus en plus. Puis… Il ne put plus la voir. Il regarda autour, dans l'étrange couloir dans lequel Ron, Ginny et Malfoy se tenaient déjà. L'instant d'après, Dumbledore et Maugrey étaient passés et se tenaient avec eux.
Au-dessus et des deux côtés se trouvaient des briques couleur terre de Sienne. De grandes dalles rouges-orangées couvraient le sol. C'était comme être dans une grosse canalisation d'égout avec un sol plat. Après être arrivés dans le couloir, Maugrey et Dumbledore tournèrent à gauche, et ils les suivirent. Ils marchèrent pour ce qui sembla être un long trajet depuis le point d'entrée, dont Harry pensa qu'il n'était pas particulièrement distinct de ce côté. Ainsi, pensa-t-il, c'est en fait pour cela que Voldemort a attaqué la station de Westminster. Il ne s'attaquait pas au gouvernement Moldu. C'est là où se trouve le ministère de la magie… et il en a marqué l'entrée avec le POTTER.
« Trente-sept » dit soudain Dumbledore, et Harry réalisa que la raison pour laquelle il semblait avoir marché en regardant ses pieds était parce que c'est précisément ce qu'il avait fait. Il avait compté ses pas. Dumbledore levait maintenant sa baguette et Harry remarqua qu'il y avait un léger relief sur l'une des briques, qui était maintenant celle que Dumbledore tapait maintenant de sa baguette. Soudain, une arche apparut et ils suivirent Dumbledore et Maugrey à travers elle. Dumbledore se tourna vers Harry. « Cela fait un moment que je n'étais pas venu par ce chemin, alors je suis rassuré de m'être souvenu comment faire. C'est presque dix-heures vingt. Nous devons être en place à dix heures quarante-cinq. Le procès commence à onze heures. Vous feriez mieux d'enfiler vos robes maintenant. »
Ils ouvrirent leurs sacs et sortirent leurs robes de Poudlard, les mettant, les boutonnant et les ajustant. Harry, Hermione et Malfoy portaient leur insigne de préfet en argent. Maugrey et Dumbledore enlevèrent leurs capes de voyage. Dumbledore leur fit un signe et les conduisit le long d'un couloir identique au premier. Après quelques minutes, il s'ouvrit soudain sur une grande pièce circulaire, de peut-être vingt pieds de diamètre, avec de nombreux passage tout autour du périmètre. Cela prit un moment à Harry pour réaliser que les gens de l'autre côté des passages n'avaient pas l'air normaux. Ils avaient l'air, pensa-t-il, d'images sur un écran de télévision. Il regarda une sorcière avec une robe vert profond diriger une pile de papier à travers les airs avec sa main. Elle se déplaçait de gauche à droite, encadrée dans un passage étiqueté BUIM sur le linteau. Quand elle disparut vers la droite de la porte, il semblait qu'elle devait réapparaître dans le passage situé à quelques six pouces sur sa droite. Cependant, un imposant sorcier châtain clair avec une robe saphir profond qui arborait des cornes assez proéminentes sur sa tête se déplaça vers la sorcière, de telle façon que Harry pensa qu'il allait se cogner avec elle. Le linteau de son passage était étiqueté CCE. Lui aussi disparut, et il ne réapparut pas dans le passage BUIM comme il aurait dû.
« Elle » grogna Maugrey, désignant de la tête le passage où la sorcière avait été « c'est Mafalda Hopkirk. Bureau des Usages Impropres de la Magie. Le gars avec les cornes était Gilbert Wimple. Comité sur les Charmes Expérimentaux. »
Harry se retrouva à tourner sur lui-même, regardant les sigles sur les passages nommés DSJM, DCMI, DRCCM, DTM. Dumbledore et Maugrey continuèrent à expliquer que les abréviations variées étaient Département des Sports et Jeux Magiques (Harry pensa voir Ludo Verpey passer brièvement par un passage ouvert), Département de la Coopération Magique Internationale, Département pour la Régulation et le Contrôle des Créatures Magiques (il vit à la fois le père de Cédric Diggory et l'inquiétant MacNair, qui avait presque exécuté Buck, passer par le passage) et Dumbledore appela cordialement « Salut Basile ! » au sorcier à l'air surmené travaillant pour le Département des Transports Magiques dont Harry se rappelait de la coupe du monde de Quidditch. Il avait encore l'air harcelé, jaillissant par une porte, transportant une boîte de ce qui avait l'air d'être des saletés. Harry pensa qu'elle était en fait pleine de portauloins.
Ils virent aussi le passage pour le Bureau de Liaison avec les Gobelins, la Brigade d'Intervention des Accidents Magiques et le Bureau du Détournement de l'Artisanat Moldu, où Mr Weasley et Percy travaillaient. Harry s'interrogeait sur l'étrange apparence des passages. Les gens marchant derrière eux apparaissaient soudainement et disparaissaient tout aussi soudainement, exactement de la même manière que les gens au cinéma ou à la télévision apparaissent et disparaissent d'un côté à l'autre.
Dumbledore vit son regard perplexe. « Oh, ils ne sont pas réellement ici, Harry. »
Maintenant, Harry était vraiment confus. « Quoi ? »
Dumbledore sourit. « Ce sont des portails. En traversant ces passages, tu es automatiquement amené à la vraie localisation du bureau de l'autre côté. Les portails sont tous vraiment ici, mais les bureaux sont éparpillés dans tout le réseau du métro londonien. »
« Le métro ? »
« De vieilles stations » grogna Maugrey. « Le Bureau de la Guerre Moldu les utilisait comme sites militaires durant la deuxième guerre mondiale. La plupart de ceux dans lesquels ils étaient étaient déjà abandonnés. Cela faisait de bons abris anti-aériens aussi. Nous étions sacrément à l'étroit dans les bureaux d'origine du ministère de la magie. Après la guerre, nous avons passé un marché avec le premier ministre moldu pour prendre les vieux bureau du métro. Les moldus ne peuvent plus y accéder. On ne peut y accéder que si on transplane ou si l'on sait comment arriver ici depuis la station de Westminster. Sauf pour cette maudite station d'Aldwych… »
Dumbledore soupira. « Oui. Aldwych. C'était là où nous avions tous les registres. Animagi, loups garous, vampires et toutes ces sortes de choses. Mais il y a eu tant d'équipes de tournages dans la station dernièrement, que nous avons dû déplacer les registres de là. Les producteurs de film aiment spécialement la station pour des drames d'époque. Elle est très bien préservée, et a la même apparence qu'en 1910, ou presque. Les registres partagent maintenant l'espace avec le Bureau de Liaison avec les Gobelins, et ni Cuthbert Mockridge, ni les Gobelins ne sont particulièrement enthousiastes à cause de cela. Mais nous risquions toutes sortes de problèmes avec les loups garous et les vampires dérangeant les équipes de tournage et essayant d'entrer par la station d'Aldwych… Nous avions à l'origine autorisé cela, étant donné que la plupart d'entre eux ne sont pas des sorciers et des sorcières, et ne peuvent donc pas transplaner. Et nous ne voulons pas nécessairement qu'ils soient au courant pour Westminster et ces autres portails. »
« Alors » dit Hermione, montrant les portails de la tête. « Peuvent-ils nous voir ? »
« Oh, oui » lui dit Dumbledore. « Mais je pense qu'ils ont appris à ignorer ce qu'ils voient par le portail. C'est toutefois très pratique de pouvoir passer ici pour aller disons, du Département des Transports Magiques au Bureau des Usages Impropres de la Magie, spécialement si vous êtes avec une personne accusée. Transplaner n'est pas praticable à de tel moment. Ces bureaux tendent à se chevaucher. Le DTM donne des amendes à quiconque transplane sans permis. Et habituellement, le défaut de permis va avec des délits comme transplaner devant des moldus, une accusation prise en charge par le BUIM. Pour cela, ils doivent souvent aussi faire appel à la Brigade d'Intervention des Accidents Magiques, afin de faire oublier aux moldus qu'ils ont soudain vu apparaître un sorcier ou une sorcière sur la table de leur cuisine, ou ailleurs. »
Harry se souvint avoir reçu une lettre du Bureau des Usages Impropres de la Magie l'été avant de commencer sa seconde année. Quand la sorcière repassa encore derrière le portail, il se cacha instinctivement derrière Ron, afin qu'elle ne le voit pas. Avec la cicatrice sur son front, elle saurait tout de suite que c'était si elle décidait de ne plus ignorer le gens se tenant au milieu des portails. Ron regarda par-dessus son épaule et se moqua de lui.
« Que fais-tu Harry ? » Il regarda de derrière Ron, pour vérifier qu'elle était partie. Il sourit faiblement à Ron, puis se sentit rougir. Ginny, Malfoy et Hermione le regardaient aussi étrangement.
Deux des portails n'étaient pas comme les autres. Un ne montrait pas un bureau avec des gens s'affairant. C'était juste un rectangle noir, sans panneau. L'autre n'avait pas l'air d'un portail du tout. C'était un autre couloir arrondi, des briques tout autour, comme le passage dont ils étaient sortis. Maugrey vit Harry regardant le portail sombre. « Indicibles. Département des Mystères. Ils peuvent sortir, mais personne d'autre ne peut rentrer. Sauf qu'en fait je n'ai jamais vu personne sortir de là… »
Dumbledore les conduisit le long du couloir en brique, qui était incliné vers le bas légèrement, et après avoir tourné quelques fois, Harry ne put plus voir la pièce ronde avec les portails des bureaux derrière eux. Il y en avait plus d'un que Dumbledore ne leur avait pas expliqués, mais il ne posa pas de question au directeur comme ils continuaient leur route. Après quelque minutes, le couloir se termina. Ils étaient en face d'une grande porte de bronze ornée avec « MM » en lettre d'étain enlacées. Dumbledore dit quelque chose que Harry ne pût entendre, et la porte s'ouvrit vers eux. Ils entrèrent et se retrouvèrent dans un autre couloir, droit maintenant, au lieu d'être arrondi, ressemblant remarquablement aux couloirs des donjons de Poudlard. Ils continuèrent tous à suivre Dumbledore.
Au détour d'un coin, ils entrèrent dans ce que l'on pouvait seulement appeler une cohue. Des sorciers et des sorcières que Harry n'avait jamais vu auparavant les entouraient soudain, mais la plupart semblaient essayer de lui parler à lui et à Malfoy. Il saisit des bribes de questions sur le procès, sur Lucius Malfoy, sur Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Etre-Nommé (que certains d'entre eux pouvaient dire à une vitesse étonnante). Beaucoup avaient des accents qui n'étaient pas du tout britanniques. Harry n'avait jamais considéré qu'il y avait une presse étrangère dans la sorcellerie, mais de toute évidence, c'en étaient les représentants. Il n'avait jamais considéré les écoles de sorcellerie étrangères ou la communauté magique hors de Grande-Bretagne avant le Tournoi des Trois Sorciers ou la Coupe du Monde de Quidditch.
D'un geste de sa main, Dumbledore fit tomber la masse des reporters. Ils purent passer sans être molestés maintenant, et Harry enregistra dans son esprit à quelle vitesse et avec quelle facilité Dumbledore pouvait faire la même sorte de chose que Voldemort, de la magie sans sa baguette, quand il le voulait. Dumbledore avait l'air sérieux et inapprochable comme il marchait à côté de Harry dans le couloir. Les reporters devaient beaucoup lui en vouloir, pensa Harry, pour avoir fait cela. Il évitait habituellement de faire de telles démonstrations.
Ils franchirent un autre coin et se retrouvèrent face à une large porte de bronze. Un troll se tenait à côté. Ce n'était pas un troll des montagnes. Harry n'était pas sûr de la sorte de troll que c'était, mais il avait à peu près la taille de Hagrid, avec les longs bras des trolls et l'expression vacante. Il avait l'air très très fort. Ce devait être un troll très bien entraîné, pensa Harry, car lorsque Dumbledore lui fit un signe de la tête, il ouvrit la porte de bronze, qui avait l'air assez lourde, et ils entrèrent.
Harry s'exclama. Ils étaient dans la salle qu'il avait vu dans la pensine. Ils se tenaient en haut. Les bancs en rangées serrées s'étalaient devant eux. Cela rappelait à Harry un entonnoir carré, conduisant à l'espace plat et ouvert au centre où il vit la chaise familière avec les chaînes où Lucius Malfoy s'assiérait pour être jugé. Il déglutit en regardant la chaise. Il ne voulait pas revoir Lucius Malfoy. Il ne voulait pas revoir ces yeux cruels qui ne révélaient aucune émotion. Il ne voulait pas entendre la voix qui avait dit nonchalamment « J'ai presque oublié cela. » après avoir lancé le sort de Cruciatus sur son meilleur ami. Soudain Harry sentit une impulsion presque irrépressible de courir, de faire demi-tour et de s'enfuir de ce tribunal, de s'enfuir du monde de la sorcellerie en général. Il se souvint des élèves américains dans le train. C'est ce que Dumbledore aurait dû faire, pensa-t-il. Il aurait dû me laisser sur un pallier en Amérique avec un mot disant que mon nom était John Smith. J'aurais pu grandir loin d'ici et vivre comme un moldu et Voldemort n'aurait aucune idée d'où me trouver et je n'aurais aucune idée de ce que c'est que de se sentir responsable pour les autres gens qui souffrent et qui meurent…
POTTER.
Une vie ordinaire. Pourquoi est-ce que cela semblait tant à demander ? Il regarda Malfoy, qui tremblait visiblement quand il regardait la chaise. Il n'avait pas plus eu le choix de sa vie que Harry. Il sembla prendre une grande respiration. Il regarda Maugrey, qui parmi tous, lui souriait en fait gentiment et lui faisait un signe de la tête qui se voulait rassurant. Harry ne put s'empêcher de sourire un peu. Avec tout ce qu'il pouvait voir avec son œil, Maugrey remarquant la Marque des Ténèbres de Malfoy à travers sa robe n'était pas tout. Clairement, Maugrey admettait qu'il s'était trompé au sujet de Draco Malfoy.
Harry se tourna vers Dumbledore. « Où est-ce vraiment ? Par rapport au Londres Moldu ? »
Dumbledore montra la chaise au centre de la pièce. « Directement au-dessus de cette chaise, à environ deux cent pieds, se trouve la chaise du premier ministre moldu lorsque le Parlement se tient en session. » La bouche de Harry resta grande ouverte. Dumbledore sourit. « En fait, cela peut être à quelque pieds. Mais le fait est, Harry, que cette chambre était ici avant que cette ville soit un petit camp romain appelé Londinium. Cela est ici depuis très longtemps. Venez. »
Ils descendirent les gradins jusqu'à ce qu'ils ne soient qu'à deux degrés du sol plat au centre de la pièce. Dumbledore leur indiqua qu'ils devaient s'asseoir, et ils le firent, sur le même rang, avec le directeur à leur gauche, et Maugrey à leur droite. Harry s'assit à côté de Dumbledore, avec Hermione à sa droite. A côté d'elle, Ron regardait à sa droite, où Ginny se tenait, tenant fermement la main de Malfoy. Puis Maugrey se pencha et parla à Malfoy.
« Une chose que je devrais te dire avant que tout cela ne commence, Malfoy. » dit-il d'une voix grinçante. « Ma maison. Cela fait longtemps que j'étais à l'école. J'ai fini en 1915. Mais j'ai pensé que je devrais te dire dans quelle maison j'étais. J'ai attrapé pas mal de mages noirs, et je crois que la raison pour laquelle je l'ai fait est que je peux penser comme eux. Cela ne veut pas dire que j'agis comme eux. Mais je comprends comment marche leur esprit, alors je suis capable d'avoir un temps d'avance sur eux. Tu comprends ce que je te dis ? » Malfoy acquiesça.
« Vous étiez à Serpentard. »
Maugrey acquiesça. « Oui. Et nous sommes les plus rusés, les plus fins et les plus durs bâtards qu'il puisse y avoir. C'est pour cela que je suis devenu un auror. J'ai toujours aimé les défis à l'école, et étant donné que la plupart des mages noirs sont sortis de Serpentard, je savais que je ne m'ennuierais jamais. La plupart me considère comme un traître, bien sûr. » Malfoy se mordit les lèvres, il devait déjà faire face à cela. « Mais tu es fort. Tu peux les battre. Si tu as pu mener à bien un plan pour attraper ton père, tu peux arriver à faire presque tout, je te le reconnais. »
Malfoy acquiesça encore, l'air encore inquiet, mais maintenant étrangement conforté. Harry se souvint de Marcus Flint qui avait été tué par son propre père parce qu'il avait refusé d'être un Mangemort. Il se souvint de la fille avec un accent écossais impénétrable qui avait eu le cran de lui demander de sortir avec elle pour le ceilidh, il pensa à Rogue. Il avait autrefois pensé que quiconque avait été à Serpentard était complètement irrécupérable, et avait été grandement rassuré d'être envoyé à Griffondor après que le Choixpeau ait brièvement considéré de l'envoyer à Serpentard. Maintenant, il commençait à changer d'avis, voulant être ouvert en considérant les mérites de l'ambition et de l'intelligence. En vérité, il était moins enclin à aimer les Serdaigles ces temps-ci, spécialement en considérant Roger Davies, Niamh Quirke et ses collègues de ragots. Et Barty Croupton avait aussi été un Serdaigle. D'une manière ou d'une autre, il y voyait une certaine arrogance. Ils projetaient un sentiment de supériorité innée qui l'irritait. Sauf pour Cho. Elle était bien. Peut-être qu'ils pourraient même être amis. Il se sentait encore un petit peu fier de lui de l'avoir mise avec Viktor Krum.
Maugrey se pencha maintenant en avant et dit à Dumbledore. « Qui est l'accusateur ? »
« Bean la prend en charge. »
Maugrey acquiesça et se rassit. Harry fronça les sourcils. « Qui ? » demanda-t-il à Dumbledore.
« Eustache Bean. » fut la seule explication que Dumbledore donna.
La porte derrière eux s'ouvrit à nouveau, et d'autres sorciers et sorcières commencèrent à remplir la pièce. Harry regarda les autres spectateurs s'installer. Il vit Remus Lupin entrer et s'asseoir à la rangée du haut à gauche. Il fit un signe de la tête à Harry et lui adressa un petit sourire, puis cacha son visage derrière la Gazette du sorcier. Il ne voulait pas être reconnu, Harry le savait. Puis il sentit une main sur son épaule. Il regarda et vit les yeux bleus d'Arthur Weasley. Harry se leva face à lui, déglutissant. Percy se tenait à côté de lui, et derrière, il y avait Molly Weasley, Bill et Charlie.
« Bonjour, Harry. Bonne chance. » lui dit Mr Weasley. Harry ne pouvait pas parler. Ces quelques simples mots le touchaient tellement. Il garda sa main gauche sur l'épaule de Harry, puis lui tendit sa main droite, et Harry la prit en silence, avec une gratitude dans ses yeux qu'il savait que Mr Weasley comprenait. Harry sentait qu'il était peut être pardonné pour son rôle dans la couverture de Ginny et Draco. Percy lui serra la main, et puis lui et Mr Weasley allèrent vers Ron et Ginny, après avoir salué Hermione. Bill et Charlie serrèrent aussi la main de Harry, avec un sourire encourageant, avant d'aller aussi vers les autres. Puis il regarda les yeux brun foncé de Mrs Weasley, brillant à cause des larmes. Elle lui fit un signe de la tête, puis le prit dans ses bras pour une accolade de pardon, lui faisant aussi avoir la larme à l'œil, et finissant par un bisou sur la joue. Elle passa ensuite à Hermione, faisant de même, et Harry pouvait voir tout ce que cela signifiait pour elle.
Harry regarda Draco Malfoy et vit Mr. Weasley lui serrer la main gravement, sans un sourire. C'était quelque chose pour quelqu'un qui aurait auparavant préféré se mettre des aiguilles chauffées à blanc dans les yeux plutôt que de voir un Malfoy toucher son unique fille. Harry regarda Percy, Bill et Charlie, ne souriant pas non plus, lui prendre rapidement la main. Finalement, Mrs Weasley relâcha Ginny de l'étreinte de ses bras, l'embrassant sur la joue et se tourna vers Malfoy. Elle le regarda d'un air incertain, puis soudain, elle lui donna un petit bisou sur la joue, se tournant rapidement pour rejoindre son mari et ses fils.
Malfoy toucha sa joue brièvement, puis retira sa main avec un air coupable sur le visage quand il saisit le regard de sa mère. Elle était assise plusieurs rangs en dessous de Remus Lupin, et le poignardait du regard. Harry vit Malfoy déglutir, puis mettre ses mains sur ses cuisses et baisser les yeux. Harry frissonna comme Narcissa Malfoy croisa son regard. Il se souvint comme les vélanes pouvaient passer de belles femmes séduisantes à de terrifiantes harpies, machines à tuer. Il détourna ses yeux de Mrs. Malfoy. Étrangement, à ce moment, il se souvint à quel point sa propre mère était terrifiante durant quelques épisodes que lui et Hermione avaient vu dans la pensine de Rogue. Pourquoi est-ce que je pense à cela maintenant ? se demanda-t-il.
Il se tourna pour regarder Hermione. Elle était très pâle. Il savait qu'elle s'inquiétait de la même chose que lui. Est-ce que le témoignage des autres révèlerait leur relation physique ? Devraient-ils eux-même révéler leur secret ? Et est-ce que leur témoignage serait suffisant pour envoyer Lucius Malfoy à Azkaban ?
La porte dans le coin s'ouvrit ensuite et douze sorciers et sorcières rentrèrent et prirent place du côté droit de la pièce, plusieurs rangs en-dessous de là où se tenaient les Weasley. Finalement, le bourdonnement et les bavardages dans la salle moururent et tout le monde sembla retenir son souffle quand la porte du coin s'ouvrit encore et que Lucius Malfoy fut conduit dedans par deux détraqueurs. Il avait l'air épuisé et cependant encore défiant. Il ne regarda pas son fils. Harry frissonna d'être si proche des détraqueurs, mais il essaya de se concentrer, de ne pas les laisser l'atteindre. Lucius Malfoy fut amené à la chaise aux chaînes, qui se transformèrent en or et rampèrent sur les bords de la chaise, emprisonnant ses bras et les reliant là. Les détraqueurs repartirent, faisant pousser à Harry un soupir de soulagement.
Le silence régnait dans la salle. Harry vit que Narcissa Malfoy ne regardait ni son fils ni son mari. Puis Harry entendit quelqu'un descendre les degrés, allant vers le centre de la chambre souterraine et dénuée de fenêtres. Il tourna sa tête et vit un grand homme, d'âge moyen, aux cheveux noirs, avec un grand torse rond et des yeux bleus perçants sous de gros sourcils. Il portait la robe la plus noire que Harry ait jamais vue, et le chapeau de sorcier assorti qui ne bougea pas d'un pouce comme il descendait vers le prisonnier.
Le prisonnier.
Il se souvint avoir vu Karkaroff dans la même chaise, négociant sa liberté, puis sur le rocher à Douvres, négociant pour sa vie. Aucune des positions n'avait été vraiment équitable. Comme auparavant dans la pensine de Dumbledore, Harry vit que Lucius Malfoy n'avait pas d'avocat pour parler pour lui. Il se souvint que Ludo Verpey avait parlé pour lui-même, et sa popularité lui avait accordé sa liberté. Évidemment, le concept de procès équitable dans le monde des sorciers était encore souillé par une tradition millénaire de présomption de culpabilité de l'accusé. Peut-être que cela n'aurait pas fait grand bien à Sirius d'être jugé pensa-t-il. Il était content que cela signifie que Lucius Malfoy irait probablement à Azkaban, mais il espérait sincèrement qu'il ne serait jamais dans cette chaise, sans personne pour parler de son comportement…
« Lucius Malfoy ! » fit la voix détonante d'Eustache Bean. Il parlait étrangement comme un barman de l'East End londonien. Cependant, il était au travail ici. Harry remarqua Cornélius Fudge assis juste derrière Narcissa Malfoy. Harry se souvint qu'à la coupe du monde de Quidditch, il avait parlé de la générosité de Lucius Malfoy pour Ste Mangouste. Fudge avait l'air nerveux et mécontent à la fois. Pouvait-il passer outre les décisions de Bean s'il le voulait ? Harry ne savait pas.
« Vous avez été amené devant le Conseil de la Loi Magique pour répondre de multiples charges. » continua Bean. « Première charge : entraîner illégalement votre fils, un sorcier mineur, à transplaner. Deuxième : prendre votre fils à un rassemblement de mages noirs dans le but qu'il y soit initié comme l'un d'eux. Troisième : au dit rassemblement de mages noirs, laisser votre fils être placé sous le sort de Cruciatus. Quatrième : toujours au même rassemblement de mages noirs, avoir assisté au meurtre d'Igor Karkaroff, et ne pas l'avoir divulgué aux autorités compétentes. Cinquième à neuvième charges : avoir tenté d'obliger de jeunes gens à devenir des sorciers sombres, nommément Pénéloppe Deauclaire, « Harry vit Percy mettre sa main devant sa bouche, en détresse, « Marcus Flint, Percy Weasley, employé du ministère, réalisez, Roger Davies, actuel préfet en chef de Poudlard, et… Harry Potter. »
Une exclamation générale vint des spectateurs et Harry sentit des douzaines d'yeux sur lui. Bean avait fait une pause pour l'effet, et il semblait satisfait de la réaction de la foule. Un acteur-né pensa Harry. Il eut un regard de côté pour Dumbledore, qui lui fit un signe de la tête presque imperceptible, et puis se tourna pour regarder autour de la pièce. Le bruit se dissout.
« Charges dix à quinze : conspiration au meurtre. Vous avez ordonné les meurtres des Parents de Pénéloppe Deauclaire, Béryl et Réginald Deauclaire, de son grand-père, Wilmer Deauclaire, et … de son frère de dix ans, Jeremy Deauclaire. » Autre réaction du public que Bean ignora. « Vous avez aussi commandé les meurtres d'Aurelia Flint et Letitia Carpenter. » Harry pensa qu'Aurélia Flint devait être la mère de Marcus Flint, et cette Carpenter l'invitée des Flint que Sirius avait mentionnée.
« Charges seize à dix-neuf » continua Bean, « Vous avez placé trois jeunes filles, élèves de Poudlard, sous le sort d'Imperius, nommément Kathryn Bell, Cho Chang, toutes deux préfètes, et Alicia Spinnet, actuelle préfète en chef. Vous avez aussi utilisé une potion dangereuse qui fonctionne comme l'Imperius sur Hermione Granger, préfète de Poudlard. »
« Charges vingt à vingt-deux » dit Bean. « Kidnapping et détention de Ronald Weasley, Hermione Granger et Harry Potter contre leur gré. Et enfin, charge vingt-trois : avoir lancé le sort de Cruciatus sur Ronald Weasley, fils de l'employé du ministère Arthur Weasley. »
Bean s'avança vers Malfoy et regarda brièvement son visage avant de se raidir à nouveau. « Lucius Malfoy ! Vous avez entendu les vingt-trois chefs d'accusations retenus contre vous. Que dites-vous de ces charges ? »
Harry regarda Lucius Malfoy, et fut surpris de le voir le regarder, directement lui. « Je dis que je sais quelques choses que vous ne savez pas. » dit-il doucement.
« Qu'est-ce que c'est ? » demanda Bean. Maintenant Malfoy regardait Bean.
« Je sais quelques choses que vous ne savez pas. Pas mal de choses. » Il regarda encore Harry, et sa bouche commença à se tordre d'une manière très étrange. Harry déglutit. Il avait une très mauvaise impression là-dessus.
Bean vit ce que Malfoy essayait de faire, comment il essayait de le perturber. Il adressa un regard inquisiteur à Malfoy et dit « Je suis sûr que vous aurez l'opportunité de nous dire beaucoup de choses comme nous passerons les charges une à une. Les quatre premières charges impliquent votre fils, alors je lui demanderai de nous éclairer. Vous pourrez répondre quand il aura fini, si vous pensez qu'il n'a pas été exact, de quelque manière que ce soit. » Ils se tourna vers la rangée où ils étaient assis. « Draco Malfoy ! Levez-vous s'il vous plaît. »
Il déglutit et se leva, et Harry se souvint à quel point il avait été composé la plupart du temps qu'il avait été dans le cercle à Douvres. C'est cela, tiens toi là comme si tu avais de l'eau glacée dans les veines. Ne laisse pas ce vieux bâtard qui t'a servi de père prendre la main…
« Draco Malfoy ! » dit encore Bean. « La première charge contre votre père est de vous avoir enseigné à transplaner. Quand cela a-t-il commencé ? »
Il leva son menton et regarda l'accusateur. « Juste après mon retour de l'école, à la maison, en juin dernier. »
« Étiez-vous conscient du fait que votre père enfreignait la loi en faisant cela ? »
Il fit une pause un moment avant de dire sans émotion « Oui. »
« Pourquoi avez-vous coopéré ? »
Draco Malfoy baissa les yeux, puis regarda Ginny à côté de lui, qui lui fit un petit signe de la tête. Il regarda à nouveau Bean. « J'ai coopéré parce que je le devais. J'ai toujours dû faire tout ce qu'il me disait. »
Bean acquiesça et marcha lentement devant la chaise de Lucius Malfoy. « Oui, oui, vous étiez un fils obéissant… »
« Non. Ce n'est pas cela. »
Bean le regarda. « Ce n'est pas cela ? Vous n'avez simplement pas fait tout ce que vous demandait votre père pour être un bon fils obéissant ? L'obéissance pour son propre bien ? »
Il secoua sa tête. « Il y aurait eu… des conséquences, si j'avais choisi de le défier. »
Bean le regarda à travers la fente de ses yeux. « Des conséquences, dites vous. Des punitions de quelque espèce ? Des pertes de privilèges ? Aller au lit sans dessert ? » Bean était un peu facile.
« Torture. »
Un murmure bas parcourut la pièce, et Lucius Malfoy commença à foudroyer son fils du regard, tout comme Narcissa Malfoy. Il lavait le linge salle en public.
« Torture, avez-vous dit. Quelle sorte de torture ? »
« Il aurait lancé le sort de Passus sur moi. »
« Le sort de Passus ? C'est tout ? Il est douloureux, bien sûr, mais il est bref. Est-ce comme cela qu'il vous torturait, vous a obligé à faire des choses que vous saviez illégales ? »
« Il est bref si la personne qui lance le sort souhaite qu'il le soit. S'il est répété… Bien, j'en porte encore les marques. »
Bean avait l'air légèrement mal à l'aise maintenant. « Euh, où sont ces… marques ? »
« Sur mes bras. »
Bean eut l'air rassuré. « Pourriez-vous montrer au jury ces… marques. »
Il s'arrêta un moment, puis commença à bouger. Il déboutonna sa robe jusqu'à la taille, puis la fit glisser de ses épaules. Il déboutonna sa chemise jusqu'à la taille, et puis enleva le fin tissu de lin de ses épaules, révélant sa poitrine pâle, mais plus important, le haut de ses bras couvert d'hématomes. Il garda ses avant-bras couverts. Les bleus étaient pourpre et verdâtre, et nombreux sur les deux bras. Après que le jury ait pu voir cela, il remit sa chemise, la reboutonnant proprement une fois de plus, puis remit sa robe en place et la reboutonna également. Il continuait à tenir sa tête levée, et Harry pensa que peut-être cela n'irait pas si mal après tout. Cela ne semblerait pas bon pour Lucius Malfoy de torturer lui-même son propre fils pour l'obliger à faire des choses illégales. Draco Malfoy était mineur… sûrement qu'il ne serait pas même blâmé.
Bean se prépara à continuer. « La deuxième charge… »
« Ce n'est pas tout. » l'interrompit Draco Malfoy, se tenant encore debout. Bean eut l'air surpris, puis malveillant. Harry prit mentalement note de ne pas l'interrompre pendant qu'il serait interrogé. Puis il se souvint que Draco Malfoy avait interrompu Voldemort lui-même durant son initiation. Il a très certainement du cran, pensa Harry.
« Ce n'est pas tout. » fit écho Bean, presque sans inflexion.
« Si je lui déplaisais vraiment, il lançait le sort de Hara Kiri sur moi. »
« Je ne suis pas familier de ce sort. Qu'est-ce ? »
Draco Malfoy soupira. « Quelque chose que mon père a découvert en voyageant. Cela vient du Japon. Dans ce pays, c'est le rituel du suicide qui est réalisé, ou plutôt qui l'était, étant donné qu'il est illégal depuis longtemps, quand une personne était en disgrâce. La seule chose honorable à faire était de se tuer, d'une manière très spécifique. On était supposé utiliser un sabre spécial, fait juste dans ce but. On utilisait ce sabre pour s'éviscérer rituellement. Quand le sort de Hara Kiri est lancé sur quelqu'un, il croit qu'il réalise ce rituel du suicide sur lui-même, et ressent toute la douleur et voit tout le sang comme s'il le faisait vraiment. C'est un sortilège impardonnable au Japon. On peut être exécuté pour l'utiliser sur un être humain. Ils n'utilisent pas de détraqueurs. Mais il n'y a pas de lois contre cela ici. »
Un fort bourdonnement provint des spectateurs comme ils considéraient quel genre de père pourrait lancer un tel sort sur son propre fils. Bean avait une lueur dans les yeux, et un léger sourire en coin. « Ainsi, » dit-il, « vous aviez amplement assez de raisons pour accéder au souhait de votre père de vous voir initier dans un groupe de mages noirs. La deuxième charge. Et la troisième charge : être complice du sort de Cruciatus placé sur une autre personne, nommément vous, Draco Malfoy. Et être témoin du meurtre d'Igor Karkaroff, que vous n'avez pas non plus divulgué. » dit Bean à Malfoy, « mais nous avons entendu et vu les preuves de pourquoi vous ne l'avez pas fait. »
Il se tenait droit, de toute sa taille, ses cheveux platine se fondant presque avec sa peau pâle, et il parla encore. « Ce n'était pas juste un groupe de mages noirs, sir. »
Bean le regarda, fronçant les sourcils. « Que voulez-vous dire ? »
Draco se tourna et regarda Harry, qui lui fit un signe grave de la tête. Il se retourna vers Bean. « C'étaient des Mangemorts appelés par… Voldemort. »
Maintenant, le bruit parcourant la pièce était complètement hors de contrôle, et Harry était impressionné. Il n'avait jamais entendu Draco Malfoy dire le nom avant. Il l'avait seulement appelé le Seigneur des Ténèbres. Bean, lui adressa un regard noir, tandis que Fudge se levait et essayait de calmer la foule, mais ils l'ignoraient, et le bruit continuait. Finalement, Dumbledore se leva et lança des étincelles argentées en l'air avec sa baguette, et prit sa voix de commandement que Harry n'avait entendue que de rares fois.
« Silence ! Voulez-vous entendre la vérité, ou non ? »
La chambre retrouva son calme. Dumbledore resta debout, comme Fudge, qui foudroyait du regard le directeur. « Nous sommes ici pour la vérité, oui ! » déclara le sorcier au chapeau melon. « Pas pour des contes de fées sur le retour de Vous-Savez-Qui ! »
Eustache Bean acquiesça. « Oui, Monsieur le ministre, je suis d'accord ? Monsieur Malfoy, souvenez-vous s'il vous plaît… »
« Il dit la vérité ! » Harry n'avait pas pu se retenir. Il était debout maintenant, essayant de calmer sa respiration. Tous les yeux étaient sur lui, et Bean avait l'air étonné. Harry déglutit, puis il regarda Draco Malfoy, qui le regarda brièvement, mais n'eut pas l'air de considérer son explosion comme malvenue.
« Et vous savez cela parce que ?… » commença Bean.
« J'étais là, il y a presque un an quand Voldemort a récupéré son corps. Il a utilisé mon sang pour y parvenir. »
La panique dans la salle était assourdissante. Bean essaya d'obtenir le calme en criant « Je vais faire évacuer la salle ! » mais cela n'eut aucun effet. Harry eut un regard de défi pour Fudge qui était écarlate de colère. Il avait été contredit par Harry Potter. Il n'avait aucun doute sur qui croirait le monde des sorciers. Fudge se rassit, tout comme Dumbledore.
Quand le bruit mourut finalement, Lucius Malfoy regarda Eustache Bean et dit calmement. « Je vous avez dit qu'il y avait des choses que vous ne saviez pas. » Il avait un sourire narquois sur son visage et il regardait Harry, qui se rassit lentement à côté de Dumbledore. Une fois de plus, les seules personnes debout étaient Draco Malfoy et l'accusateur.
« Retournons à la deuxième charge, et espérons que toutes les charges ne prendront pas tant de temps à être explorées. Vous avez dit que ce rassemblement particulier de mages noirs avait été provoqué par le Seigneur des Ténèbres ? »
« Oui. »
« Quand était-ce ? »
« La nuit de Noël, l'an dernier. Mon père et moi avons transplané à un endroit sur les falaises de Douvres, où tous les Mangemorts étaient appelés. Voldemort était là, avec son serpent et Queudver. »
« Qui est 'Queudver' ? »
Il se tourna et regarda encore Harry. « Je crois que Potter devrait vous en parler. Je ne sais vraiment pas grand chose sur lui sauf qu'il est le Mangemort qui s'est occupé de Voldemort jusqu'à ce qu'il ait retrouvé son corps. »
« Continuez. »
Et il raconta l'assemblée silencieuse à l'apparition de Karkaroff, Voldemort le questionnant. Il y eut encore la menace d'une émeute à la mention de Voldemort ayant un héritier, mais cette fois-ci, le regard coléreux de Bean fut assez pour faire taire les murmures. Et Draco Malfoy put continuer son récit. Il raconta comment il avait reçu le Cruciatus, puis la Marque des Ténèbres, que Bean lui demanda de montrer au jury. Avec hésitation, il releva la manche de sa robe, puis déboutonna le poignet de sa chemise, et remonta la manche. Harry regarda les visages des jurés. Certains étaient impassibles, d'autres avaient simplement l'air de vouloir paraître comme tel. Plusieurs étaient ouvertement horrifiés, couvrant leurs bouches. Harry regarda aussi les Weasley. Mrs Weasley tenait un mouchoir sur sa bouche, et ses yeux étaient humides comme elle se tourna vers son mari, qui semblait très grave. Ils savaient maintenant. Ils savaient ce que cela signifiait d'être le fils de Lucius Malfoy.
Il recouvrit son bras et continua, expliquant qu'il ne souhaitait contrevenir à la loi en utilisant le sort de Cruciatus lui-même sur Karkaroff, et qu'il s'était donc porter volontaire pour exécuter le Hara Kiri, bien qu'il sache à quel point il était douloureux. Il décrivit ensuite l'arrivée de Rogue, et Harry fut heureux de ne pas lui avoir dit que c'était Rogue, afin qu'il ne révèle pas cela maintenant, et la tentative de fuite qui avait résulté en Queudver alertant Voldemort et Voldemort tuant Karkaroff.
Bean le remercia et le pria de s'asseoir. C'étaient seulement les quatre premières charges. Il se tourna vers le prisonnier et lui demanda si quoique ce soit qu'avait dit son fils était faux. Il regarda dans les yeux de son fils et dit « Non. Chaque mot est vrai. »
Bean eut l'air secoué, comme s'il se demandait à quoi jouait Malfoy. « Vous ne souhaitez rien réfuter ? »
Malfoy regarda l'accusateur maintenant. « Non. Rien. »
Il s'éclaircit la voix. « Très bien. Nous allons passer aux charges suivantes. Tentatives d'obliger plusieurs sorciers et sorcières à rejoindre les Mangemorts. Pénélope Deauclaire ! Avez-vous essayé de la recruter ? »
Il sourit à Bean. « Vous avez sa lettre de suicide, n'est-ce pas ? Ne le dit-elle pas ? »
Bean eut l'air mal à l'aise. « Non. Elle ne le dit pas. C'est, heu, en fait… » il se tourna et croisa le regard de Percy, et Harry remarqua que Percy devenait aussi rouge que ses cheveux. « Elle était adressée à Percy Weasley. »
Bean fit un signe de la tête à Percy. « Levez-vous s'il vous plaît. Vous êtes Percy Weasley ? »
Percy avait retrouvé sa couleur normale. Il se tenait droit. « Oui, sir. »
« Et on vous a donné cette lettre après que le corps de Miss Deauclaire fut découvert ? »
Les yeux de Percy avaient l'air humides derrière ses lunettes. « Oui » répondit-il avec sa voix prise.
« Que disait la lettre ? »
Percy parcourut la chambre du regard, se colorant à nouveau. « Elle, heu, disait des choses plutôt personnelles… »
Bean sourit avec indulgence. « Quel âge avez-vous, Mr Weasley ? »
« Vingt ans. »
« Tout comme Miss Deauclaire, je comprends. Je pense que nous pouvons deviner quelques unes des… choses plutôt personnelles. Vous pouvez les laisser de côté. Y avait-il quelque chose dans la lettre qui était moins… personnel ? »
Percy acquiesça. « Elle disait qu'elle ne ferait jamais comme ils le souhaitaient. Elle disait qu'ils voulaient l'utiliser pour m'atteindre, pour me faire devenir un Mangemort aussi. Elle disait qu'elle ne savait pas quoi faire d'autre, et elle pensait qu'en se suicidant, elle protègerait au moins sa famille, si ce n'est moi aussi. Mais… mais… Cela n'a pas marché… » Percy pleurait sans retenue maintenant, les larmes coulant sur son visage, et Harry vit qu'il ne s'était pas rasé ce matin. Il avait un léger duvet orange sur les joues qui était maintenant mouillé par ses larmes. Harry se tourna vers Hermione, dont les yeux brillaient aussi. Il combattit l'urgence de passer son bras autour d'elle et de la serrer contre lui.
« Si je puis me permettre » dit Lucius Malfoy à Bean, avec un ton normal qui rappelait à Harry son commentaire après avoir ensorcelé Ron, « Je n'avais aucune idée que Miss Deauclaire s'était suicidée, je savais seulement qu'elle n'était pas venue comme ordonné. Pour cela, les plans étaient déjà en place pour éliminer sa famille. »
Le brouhaha grandit encore dans la pièce, à la façon si détachée dont il avait parlé des Deauclaire. Bean ramena cette fois le silence avec un geste de sa main. « Ainsi, vous admettez que vous avez ordonné les meurtres de Beryl, Reginald, Wilmer et Jeremy Deauclaire ? »
Il sourit. « Bien sûr. Nous ne pouvions pas nous permettre que d'autres recrues considèrent le suicide comme une issue, n'est-ce pas ? Ils devaient savoir que même s'ils étaient morts, nous prendrions quand même des mesures contre leurs familles. »
Bean avait maintenant l'air en colère à la façon dont Lucius Malfoy avait l'air si facile dans sa situation. « Qui a vraiment commis les meurtres ? »
« Bien, je pensais ne pas vous le dire, mais ils ont été si incompétents pour le pub de Pré-au-Lard, que je ne pense pas qu'ils seront une bien grande perte pour le Seigneur des Ténèbres. Avery et Nott. »
Bean fronça les sourcils. « Ils ont eu des suspensions de peine et une amende pour l'explosion des Trois Balais, et ont été forcé de payer le propriétaire du bar. »
« Oui, et après cela, je leur ai donné un travail qui n'impliquerait pas qu'ils soient près de cet ex-auror avec l'œil magique. » ironisa-t-il, regardant Maugrey qui le foudroya. « Ils se sont montrés bien plus compétents. Je n'ai pas anticipé les problèmes avec Flint, malheureusement. Titus Flint était déjà un Mangemort. Je pensais que son fils nous rejoindrait en conséquence. Mais il était tellement obsédé par le Quidditch, qu'il n'en voulut pas. Je comprends qu'il y a eu des témoins de son père le tuant ? Je n'ai certainement pas dit à Titus de faire cela. »
« Et pour Aurelia Flint, et son hôte, Letitia Carpenter ? »
« Avery et Nott encore. Ils ne savaient pas qui était qui, qui était la mère et qui était l'invitée, alors ils les ont juste tuées toutes les deux. C'était plus facile de cette façon. »
Bean regarda à nouveau suspicieusement Malfoy. Harry se demanda ce qui se passait. Pourquoi abandonnait-il Avery et Nott ? Pourquoi admettait-il si facilement son implication ? Pourquoi ne démentait-il rien ? Bean lui demanda s'il avait envoyé des lettres de recrutement à Percy et à Roger, et il admit cela librement, disant que le Seigneur des Ténèbres avait une faiblesse pour les préfets en chef. Il aimait leur ambition et leur conduite. Percy eut l'air embarrassé par cela. Il aimait penser que c'étaient de bonnes qualités, et ici, il avait été convoité par Voldemort à cause d'elles. Il confirma aussi qu'il n'y a avait plus d'autres candidats potentiels : trop de publicité. Puis Bean mentionna le recrutement de Harry.
« Oui, bien, celui-là est évident, n'est-ce pas ? » dit-il, enjoué.
« Évident ? » dit Bean, comme si cela ne l'était pas.
« Certainement. Le triomphe du Seigneur des Ténèbres ayant Harry Potter comme serviteur… Qu'est-ce qui pourrait être plus satisfaisant pour lui ? » Il ne mentionna pas ce qu'avait dit Dumbledore, Voldemort ayant besoin d'Harry vivant pour absorber son pouvoir. Peut-être qu'il ne connaissait pas cette motivation.
« Alors, » dit encore Bean, à pleine voix, « Vous ne niez aucune de ses charges non plus ? »
Malfoy sourit encore. « Pas une seule. »
« La suite ! » cria-t-il. « Charges dix à quinze. Préméditation de meurtres. Vous avez déjà admis avoir commandé les meurtres des Deauclaire, et de Mrs Flint et Carpenter. Vous attendez vous à de la clémence pour avoir donné les noms des meurtriers ? Parce que je dois vous rappeler que vous êtes aussi inculpé pour avoir utilisé de nombreuses fois des Sortilèges Impardonnables sur des êtres humains. »
« Si vous voulez. » fut tout ce que Malfoy dit. Harry était intrigué. Pourquoi était-il si enjoué et détaché quant à passer le reste de sa vie à Azkaban ? Il saisit le regard de son fils et fronça les sourcils en une question silencieuse. Assis entre Ginny et Maugrey, il leva les sourcils et haussa les épaules. Il était aussi décontenancé que Harry.
Ils tournèrent tous deux leur attention vers Bean.
« Charges seize à dix-neuf. » continua Bean. « Avoir placé trois filles sous le sort d'Imperius et utiliser une potion qui agit comme l'Imperius sur une autre fille. Une fois que ces filles étaient toutes en votre pouvoir, que leur avez-vous ordonné de faire ? »
« De poursuivre Harry Potter de leurs assiduités. » Un autre bourdonnement. Harry se sentit rougir. « Bien que mon fils m'ait informé, et je crois que pour une fois, il ne mentait pas, que je n'aurais pas dû m'en soucier comme Potter semblait être devenu Mr Populaire à Poudlard. Mais vous avez été induits en erreur. Bien que je l'ai ordonné, je n'ai pas personnellement mis ces filles sous Imperius ou administré la potion à Miss Granger. Avery et Nott ont fait ces choses. J'ai seulement renforcé l'Imperius sur Miss Chang au match de Quidditch de Poudlard. Alors je requiers humblement que les charges contre moi sur l'utilisation de l'Imperius soit réduites à ce cas là. »
Bean fit un signe de la tête à un sorcier que Harry n'avait pas remarqué avant, assis sur le rang du bas, prenant rapidement des notes. Ce sorcier fit un signe de la tête à Bean et continua à écrire. Harry ne se sentait pas prêt à abandonner sa couleur écarlate tout de suite. Bean continua. « Quel était le but d'ordonner à ces filles de faire cela ? »
« De garantir qu'il aurait une petite amie. Il n'a pas de lien réel avec sa famille de moldus. Nous avions pour cela besoin qu'il ait quelqu'un dont il se soucierait vraiment si cela devenait nécessaire de… le persuader de la sagesse de servir le Seigneur des Ténèbres. Il avait ses meilleurs amis, c'est vrai, mais l'un d'eux est maintenant… bien plus qu'un ami… »
Hermione tremblait, tendant ses mains à l'aveuglette. Ron en prit une, et Harry l'autre, les pressant pour qu'elle puisse absorber leur force. Elle les regarda tour à tour reconnaissante, tandis que Harry était conscient du grattement des plumes des reporters dans la chambre. Il n'avait aucune idée de ce à quoi s'attendre. Les articles de Rita lui manquaient presque pour la prévisibilité des outrages. La prévisibilité était quelque chose. Il souhaitait pouvoir voir le visage d'Hermione quand elle regarda Ron. Par-dessus sa tête, il pouvait voir l'expression de Ron quand il la regardait. Il avait le même air que lorsqu'elle avait jeté ses bras autour de lui après que Harry et Malfoy l'aient tiré de sous les débris des Trois Balais. Puis il croisa le regard d Harry, et Harry se souvint de la conversation qu'il avait eu avec Ron sur Hermione sans dire son nom. Ron n'avait pas été prêt à risquer son amitié avec elle, il avait dit. L'était-il maintenant ? se demanda Harry. Et il y avait la façon dont lui et Parvati avaient rompu…
« Si cela a arché n'est pas pertinent pour cette réquisition, Mr Malfoy » l'informa Bean, fermant cette voie d'exploration, au grand soulagement de Harry. « Et si vous avez utilisé le sort d'Imperius une fois, deux fois ou vingt fois est aussi déplacé. »
« Charges vingt à vingt-deux. » continua Bean. « Kidnapper et détenir trois personnes contre leur volonté. Et charge vingt-trois, lancer le sort de Cruciatus sur Ronald Weasley. Qu'avez-vous à répondre de ces charges ? »
Malfoy eut l'air pensif. « Maintenant que j'y pense, vous devriez en ajouter deux de plus. Je veux dire, une fois que nous les avons eu là-bas, nous avons aussi considéré de recruter le jeune Mr Weasley et Miss Granger. Je serais négligent si j'omettais de mentionner cela. »
Harry n'aimait pas du tout la manière dont Malfoy se comportait. Se porter volontaire pour que des charges soient rajoutées ? Quel prisonnier sain d'esprit ferait jamais cela ? De plus, il avait déjà chargé Avery et Nott pour les six meurtres et l'usage de l'Imperius, et il avait révélé que Titus Flint n'était pas seulement un meurtrier en fuite, mais aussi un Mangemort qui essayait de forcer son fils à le rejoindre. Comme Lucius Malfoy avait fait avec son fils. Harry commençait à regretter d'avoir laissé Sandy à Poudlard. Il avait pensé que ce ne serait bien pour personne qu'on l'entende siffler sous sa robe, et il ne voulait pas qu'on sache qu'il était Fourchelang. Mais il souhaitait maintenant avoir un moyen de prédire le futur, afin de dire ce que Malfoy allait faire.
« Ainsi » dit Bean « Quand vous dites 'nous les avons eu', vous voulez dire vous et votre fils. »
« Et Queudver. »
« Ah. Voilà encore ce nom. »
Il regarda Harry. « Demandez à Potter. » Bean regarda Harry encore. Draco Malfoy en avait dit autant. Puis Lucius Malfoy regarda autour de la pièce et ses yeux s'arrêtèrent sur Lupin. Oh non pensa Harry. « Vous pouvez lui demander à lui aussi. Le loup garou qu'ils ont laissé enseigner nos enfants à Poudlard il y a deux ans. »
Lupin se mordit les lèvres et saisit le regard de Harry. Désolé, lui fit silencieusement Harry. S'il y avait des gens dans le monde de la sorcellerie qui ne savaient pas que Remus Lupin était un loup-garou, ils le sauraient maintenant. Bean le regarda, considérant le problème. « Je pourrais le faire. Mais maintenant, je suis plus intéressé par la dernière charge. Lucius Malfoy, vous avez lancé le sort de Cruciatus sur Ronald Weasley. Cela amène à deux le nombre de Sortilèges impardonnables que vous avez lancés Avez-vous quelque chose à dire ? Niez-vous avoir lancé ce sort sur lui ? »
Malfoy eut un sourire mauvais. « Pourquoi ne lui demandez-vous pas ? Ou mieux encore… Pourquoi ne lui demandez-vous pas s'il a lancé le sort de Cruciatus sur son meilleur ami, Harry Potter ? »
Le bruit recommença. Ainsi, c'était donc le jeu de Malfoy, pensa Harry. Emporter Ron avec lui. Il savait qu'il était coincé, ils avaient trop de choses sur lui. Alors il essayait de mettre à terre Ron aussi, et peut-être Harry et Lupin s'il en ressortait qu'ils protégeaient Sirius. Ce qui aurait aussi mit Dumbledore et Rogue en danger. Puis il se souvint que les Weasley étaient aussi au courant pour Sirius. Et Hermione, et les autres opérationnels. Toute l'organisation secrète de Dumbledore pourrait s'écraser. Est-ce que Lucius Malfoy savait pour Sirius ? se demanda-t-il. Harry essaya de se souvenir s'il était dans la foule du village quand Madame Rosmerta avait remarqué Sirius après que le Polynectar ait perdu son effet. Pire encore : avait-il vu le chien noir errant et fait la connexion avec Sirius ? Savait-il que Sirius était un animagus non déclaré ? Et comment Harry et Ron et tous les autres pourraient éviter de révéler cela sans mentir à l'accusateur ?
Ron regarda Hermione et Harry incertain, puis Bean. « Très bien » dit Bean. « Ronald Weasley ! Levez-vous s'il vous plaît. »
Ron se leva lentement, et Bean eut l'air momentanément alarmé par sa taille. Il avait coupé sa barbe proprement pour le tribunal, mais il avait encore l'air un peu jeune et terrifié, malgré sa taille et sa barbe.
« Vous êtes Ronald Weasley, fils de l'employé du ministère Arthur Weasley ? »
« Oui, sir. »
« Racontez-nous, s'il vous plaît, ce qui s'est passé durant le temps conduisant Lucius Malfoy à vous lancer le sort de Cruciatus dessus. »
Ron tremblait. « Bien » commença-t-il avec un tremblement dans sa voix. « J'avais été attaché à un arbre, mais Draco Malfoy a convaincu son père de me détacher. Avant cela, il a fait semblant de me dire de lancer le sort de Cruciatus sur Harry, et j'ai prétendu faire ainsi comme diversion, afin qu'il puisse assommer son père. »
Lucius Malfoy arrêta d'être impassible maintenant. Il était livide. Il fit la grimace et cria à Ron. « Tu n'as pas fait semblant, Weasley ! Tu n'aurais pas pu, pas après que je t'ai lancé le sort et que tu aies entendu pour eux deux ? » dit-il montrant de sa tête Harry et Hermione. « Tu as lancé le Cruciatus sur Harry Potter ! »
Ron respirait par ses narines, sa poitrine tremblant comme s'il venait de courir avec Harry et Hermione pour la toute première fois. Harry pouvait voir à quel point il était nerveux.
« Ronald Weasley ! » beugla l'accusateur, menaçant soudain Ron du regard. Les Weasley avaient l'air terrifiés. Ils ne savaient pas ceci. « Avez-vous lancé ou non le sort de Cruciatus sur Harry Potter ? »
Ron mordit sa lèvre, quand il parla, sa voix tremblait. « Je… Je voulais que Mr Malfoy le pense… » Encore techniquement une réponse vraie, à défaut d'être un oui ou un non. Harry se leva rapidement.
« Sir » dit-il aussi respectueusement qu'il le pouvait, considérant qu'il parlait sans être interrogé. « Puis-je ? » Bean le scruta un moment, puis acquiesça. « je l'ai entendu prononcer le sort, et il a pointé la baguette vers moi, mais… Je n'ai ressenti aucune douleur. Aucune douleur du tout. Je n'ai rien senti. » Il disait aussi la vérité, techniquement. Lucius Malfoy avait l'air hystérique maintenant, luttant avec ses liens comme s'il voulait courir dans les rangs et étrangler Harry personnellement.
« Je vous dis qu'il l'a fait » disait-il sans arrêt. Bean l'observait avec une expression détachée, presque de la pitié, mais pas quand même. Après avoir fulminé pendant un moment, il s'arrêta.
« Assez ! Si des charges doivent être portées contre Ronald Weasley, c'est pour une autre fois. De plus, il semble qu'une enquête sur ce Queudver soit à l'ordre du jour, mais aussi pour une autre fois. Avez-vous quelque chose à rajouter pour les charges qui pèsent contre vous, Lucius Malfoy ? »
Malfoy foudroya Harry du regard. « Non. Rien » dit-il, les yeux pleins de haine.
« Très bien. Je demande maintenant au jury » proclama Bean « de lever vos mains pour la condamnation et la peine à perpétuité à Azkaban. » Tout le monde regarda les jurés en attendant. Aucune main ne fut levée. Bean commençait à virer au pourpre. « Que ceux qui votent pour l'acquittement lèvent leur main. » Encore pas de mouvement de la part des jurés, à part de baisser les yeux. Bean s'avança à grands pas vers eux. « Dois-je vous rappeler que vous êtes ici pour servir la justice ! Que dites vous ? »
« Et la justice pour nous ? » demanda un jeune sorcier du jury, qui rougit puis baissa les yeux.
Un sorcière éclata. « Si Vous-Savez-qui est de retour, ne pensez-vous pas qu'il va pouvoir trouver ceux d'entre nous qui étaient dans ce jury ? Nous ne le savions pas quand nous avons accepté de faire ceci ! »
Une sorcière plus âgée se leva, incertaine et dit. « Avec tout le respect qui vous est dû, Mr Bean, serait-il possible pour nous de… discuter du verdict et de la sentence en privé, et de donner un vote anonyme ? » Elle eut un regard incertain vers ses camarades jurés, comme ils n'avaient pas parlé de cela. Quelques uns acquiescèrent, les autres hésitaient encore. Harry se souvint que dans la pensine de Dumbledore, les verdicts étaient donnés promptement après les témoignages, par un vote à main levée, pas anonymement. Mais tous ces procès étaient après la chute de Voldemort.
Bean acquiesça à contrecœur, puis alla à la porte du coin et frappa deux fois. Les détraqueurs qui avaient escorté Malfoy dans la pièce allèrent à la chaise. Les chaînes le relâchèrent, et ils le mirent en position debout, l'escortant dehors. Harry le regarda à travers la fente de ses yeux. D'une manière ou d'une autre, il avait l'impression que regarder les détraqueurs de cette manière leur empêchait d'avoir de l'effet sur lui. Quand ils furent partis, les membres du jury se levèrent et sortirent. La chambre semblait être confuse. Tout le monde s'était attendu à avoir le verdict immédiatement. C'était un développement inattendu. Le reste de la foule commençait à bouger maintenant, et Harry vit Dumbledore jeter un regard coléreux aux quelques reporters qui commençaient à s'approcher d'eux. Puis Harry se tourna et vit Eustache Bean s'approcher d'eux.
« Albus, puis-je te parler en privé ? Peut-être qu'Alastor peut escorter tes élèves au restaurant pour prendre quelque nourritures »
Dumbledore acquiesça. « Bien sûr. J'espérais aussi te parler. Puis-je venir avec quelqu'un d'autre ? »
Bean acquiesça et Dumbledore fit signe à Lupin de descendre les rangées de sièges et de les rejoindre. Quand il se tint à côté d'eux, Dumbledore dit. « Eustache Bean, puis-je te présenter Remus Lupin ? Remus va être notre professeur de défense contre les forces du mal en septembre. J'ai peur que nous ne puissions pas abuser d'Alastor plus longtemps. »
Harry sentit que c'était la première bonne nouvelle qu'il avait eu de la journée. Il sourit à lupin. « Vraiment ? Vous revenez ? »
Lupin lui sourit. « C'est tout prêt. Le conseil des gouverneurs m'a pratiquement supplié. » Harry se tourna vers Hermione et Ron, qui avaient aussi l'air content. Ginny ne faisait pas attention. Elle regardait avec souci Draco Malfoy, qui fixait la chaise où son père s'était tenu. Lupin alla jusqu'à eux.
« Bonjour, Draco » lui dit-il. Pourquoi pensais-je qu'ils ne se connaissaient pas ? Pensa bêtement Harry. Il nous a enseigné à tous les deux il y a deux ans. Bien sûr qu'il connaissait Draco Malfoy.
« Bonjour professeur » dit-il automatiquement. Lupin sourit.
« Pas encore 'professeur'. En septembre. » dit-il. Puis il le regarda avec sérieux. « Tu as montré un grand courage aujourd'hui, Draco. »
Il baissa les yeux vers Lupin. Harry fut surpris de réaliser que lui aussi était maintenant plus grand que Lupin, qui était d'une taille moyenne. « Merci. » dit-il doucement. Lupin lui fit un signe de la tête. Il ne semblait pas s'attendre à une conversation plus longue. Dumbledore et Lupin sortirent avec Bean, et Maugrey plaqua sa main sur l'épaule de Malfoy.
« Allez. Allons voir s'il y a quelque chose de comestible à la cafétéria. Si c'est le cas, nous pourrons marquer ce jour d'une pierre blanche et le célébrer dans les années futures. » Il sourit de ce sourire si peu naturel, et ils rirent tous, même Malfoy, comme ils remontaient les rangées vers la porte par laquelle ils étaient rentrés. Harry regarda sa montre. Il était une heure et demie. Le procès avait pris deux heures et demie. Harry ne savait pas si c'était court ou long. Probablement court, étant donné que Malfoy n'avait pas discuté les charges sauf celle concernant l'Imperius. Et il avait cependant admis l'avoir lancé sur Cho Chang et s'était lui-même chargé pour avoir essayé de recruter Hermione et Ron comme Mangemorts. D'un autre côté, il ne semblait pas que cela aurait dû prendre tant de temps pour dire tout ce qui devait l'être. Puis il se souvint de tous les moments où la chambre avait été remplie de bruit, et les fois où Malfoy s'était déshabillé pour d'abord révéler ses bleus, puis sa Marque.
Heureusement, Ginny et Hermione n'avaient pas eu besoin de témoigner. Il avait été terrifié. Et maintenant il y aurait peut-être une enquête sur Queudver, et par conséquence, sur Sirius. Il espérait que peut-être que Dumbledore pourrait convaincre Bean de laisser tomber cela pour le moment.
Quand ils sortirent dans le couloir, les reporters étaient de retour, posant des questions, prenant des photos. Maugrey les regarda avec son œil magique, et ils reculèrent, repoussés par son étrange apparence. Il conduisait les cinq vers la porte de bronze, quand ils se retrouvèrent soudain face à Narcissa Malfoy.
Elle foudroya son fils avec un regard plein de haine. Puis soudain, elle le gifla. « C'est pour avoir disgracié ta famille. » dit-elle glacialement. « C'est pour avoir rejeté tout ce que ton père et moi avons jamais fait pour toi, pour nous avoir dit à quel point nous avons été stupides de sauver ta vie quand tu étais bébé et que tu aurais pu être tué. »
Il la fixa, stupéfait. Puis il se réveilla et la regarda aussi en colère. « Sauvé ma vie ? Bousillé ma vie plutôt. Au moins les parents de Potter ont montré qu'ils l'aimaient. Ils ont décidé de mourir plutôt que de le laisser servir ce sac à merde que toi et père appelez Seigneur. Ils l'aimaient assez pour donner leurs vies pour lui ! » Harry n'avait auparavant jamais exactement entendu ce que Draco Malfoy lui enviait le plus… Maintenant, il savait.
« Non, je ne suis pas morte pour toi ! J'ai vécu pour toi ! Et ton père aussi ! Mais l'apprécies-tu ? Non, tu n'es qu'un petit chiot ingrat qui mérite tout ce qu'il va lui arriver ! » Et elle lui cracha soudain à la figure, les choquant tous, spécialement Draco. Il passa sa main sur sa joue, l'incrédulité se lisant dans ses yeux. Il la fixait, incapable de parler.
« Inutile de te dire » dit-elle glacialement « que quelque soit le verdict et la sentence, tu ferais mieux de parler à ce directeur de pacotille d'où tu vas passer tes vacances d'été, et tes futures vacances de Noël et de Pâques, parce que ce ne sera très certainement pas au manoir Malfoy. Tu ne saliras plus jamais le pallier de notre maison. Tu n'es plus notre fils. Tu es mort pour nous. Tu vas aussi devoir t'arranger pour payer tes faux frais et tes fournitures d'école. Tu ne verras plus jamais une mornille de nous. Tu as traîné le nom des Malfoy dans la boue. Tu n'es plus un Malfoy ! » Comme elle parlait, ses cheveux s'échappaient de sa coiffure soigneusement construite, et son visage devenait rouge. Harry pensa encore aux vélanes. « Et pour ce qui est du sort de Hara Kiri, c'est dommage que nous ne soyons pas au Japon. Alors peut-être que tu ferais une bonne chose après avoir apporté une telle disgrâce sur ta famille en te faisant Hara Kiri pour de vrai ! »
Il ouvrit sa bouche pour parler, mais il n'avait pas de mots. Il la regarda se tourner et descendre le couloir, lui tournant le dos. Puis il se tourna vers Ginny, qui émit un cri inarticulé et jeta ses bras autour de lui. Il mit sa joue sur ses cheveux éclatants, les yeux brillants, le visage portant encore les traces du choc.
Ils se tenaient tous dans le couloir, hésitants, pas sûr de quoi faire après la terrible scène de Mrs. Malfoy, mais quand Maugrey remarqua quelques reporters venant dans leur direction, il leur fit passer la grande porte de bronze, jusqu'à la pièce circulaire avec les portails. Maugrey les dirigea vers un portail que Harry avait remarqué avant et qui avait de nombreuses tables avec des bancs, similaires aux tables des maisons de la grande Salle de Poudlard, mais un peu plus petite, ne contenant qu'une dizaine de personnes chacun. Après être passés par le portail, ils choisirent une table. Les autres tables étaient occupées par les employés du ministère qui achevaient juste leur déjeuner, et se préparaient à retourner au bureau. Harry regarda autour de lui. Il ne vit aucun endroit où faire la queue avec un plateau pour avoir la nourriture. Il y avait juste des tables et des chaises dans la grande salle souterraine. Et elle pouvait être n'importe où sous Londres, réalisa-t-il après une seconde, en fonction de l'emplacement de la station de métro abandonnée qu'ils avaient transformé en cafétéria. Il regarda Maugrey, incertain. Celui-ci prit une assiette d'une pile sur une table. La regardant, Maugrey marmonna. « Corned beff et chou, pommes de terres bouillies et une bière brune. » La nourriture demandée apparut sur son assiette avec une pinte de bière brune à côté. Alors Ron prit une assiette de la pile de la même façon.
« Steak frites » dit-il expérimentalement. « Et du jus de citrouille. »
La nourriture apparut. Les autres élèves prirent aussi des assiettes et passèrent leur commande. Cela prit à Harry un moment pour décider ce qu'il aimerait manger. Étrangement, la première chose qui lui vint à l'esprit était quelque chose qu'il n'avait jamais mangé que chez Mrs Figg. Bien que toute sa maison sente le choux (et plus qu'un peu, comme les chats), la nourriture qu'elle lui avait servie était bonne, et certainement en plus généreuses portions que chez les Dursley. « Moussaka » dit-il clairement, espérant que les elfes de maison, ou quiconque prenait les commandes, savaient ce que c'était. « Et pain azyme et limonade » Quelques instants plus tard, la nourriture était apparue, ayant le même air dont Harry se souvenait la dernière fois qu'il était allé chez Mrs. Figg, il y a des années. (Bien que, Maugrey les avait averti, la cuisine ne soit pas aussi bonne que chez Mrs. Figg. Elle était légèrement fade) Ginny prenait un plat, à base de crevettes qui sentait l'ail (heureusement, Rogue n'était pas là) et Hermione avait choisi (sans une pensée pour les serveurs invisibles, il le remarqua) de se faire servir une paëlla.
Seul Draco Malfoy n'avait pas de nourriture devant lui, et il n'avait pas l'air d'en vouloir. Il avait encore l'air sous le choc. Ginny essaya de lui faire prendre un peu de son repas, et Ron fit de même, mais il secoua bêtement sa tête, un regard vide dans ses yeux. Il n'était pas vraiment avec eux, pensa Harry. C'était un prix qu'il ne s'était pas attendu à payer. Il était soudain dépossédé, lâché, destitué et seul. Pour quelqu'un qui avait eu une existence privilégiée comme la sienne, cela était un sacré choc sur le système. Harry avait confiance en Dumbledore pour lui trouver quelque moyen d'arranger les affaires pour lui, et il n'aurait probablement pas de soucis à se faire pour ses frais de scolarité. Mais, n'ayant pas eu de vraie famille le plus long de sa vie, Harry ne pouvait commencer à imaginer ce que c'était d'en avoir une, et puis de se faire jeter dehors parce qu'il avait fait la bonne chose.
Quand ils eurent fini de manger, il était deux heures trente. Ils ne se levèrent pas. Dumbledore et Lupin arrivèrent par le portail et les rejoignirent à table, après avoir brièvement mis la main sur l'épaule de Draco Malfoy. Harry se souvint de lui faisant de même avec le jeune Rogue, quand Sirius lui avait donné le gobelet de sang. Harry sentit encore le même souci pour s'assurer que Draco reste du bon côté, qu'il ne dérape pas vers ce qui était facile et familier.
« Nous avons parlé de Queudver à Bean. Il sait qu'il est un mage noir, et aussi un animagus illégal, prenant la forme d'un rat. Il sait qu'il a aidé Voldemort à retrouver son corps et lancé le sort de Cruciatus sur Draco. » Il pressa encore l'épaule de Draco. « Il ne sait cependant rien sur… Sniffle. Et pour le moment, cela restera comme cela. » Harry remarqua que Malfoy avait un air perplexe sur le visage. Que pouvaient-ils lui dire ? se demanda-t-il. Jusqu'où pouvait-on lui faire confiance maintenant, vraiment ?
Il sait aussi que Queudver a une main en argent, et dans sa forme de rat, une patte en argent. Le Département d'Application de la Loi Magique va être à sa recherche. C'est le mieux que nous puissions faire pour le moment… »
« Professeur ? » dit soudain Harry.
« Oui, Harry ? »
« La main d'argent… Cela semble l'avoir changé. Il est différent maintenant. Plus confiant. »
Dumbledore acquiesça. C'est un objet magique très puissant que Voldemort lui a attribué, et c'est une partie de son corps. Et comme elle est en argent… » il se tourna et regarda Lupin, et Harry comprit. Lui en particulier devait faire très attention si jamais il venait à rencontrer son ancien ami Pettigrew. L'argent était fatal pour les loups-garous. Mais apparemment, Dumbledore avait décidé qu'ils avaient assez exploré le sujet.
« Le jury n'est pas encore revenu. » leur dit Dumbledore. « Nous devons tous trouver un moyen de nous occuper en attendant. » Les Weasley étaient venus dans la cafétéria peu après qu'ils aient commencé à manger, et Mr Weasley se leva maintenant, et il s'approcha de leur table.
« Bien » dit-il, essayant d'avoir l'air enjoué, « Je pourrais vous faire une petite visite de mon bureau, due depuis longtemps. »
Ginny avait l'air très excitée à cette idée, tout comme Hermione. Ron l'était moins, mais Ginny tirait son bras, lui rappelant combien ils avaient voulu voir où leur père travaillait. Elle essaya de tirer le bras de Malfoy aussi, mais il secoua sa tête, l'air morose. Harry aurait en fait aimé voir le bureau, mais il déclina l'offre. Il ne voulait pas que Malfoy soit seul. Il pensa à Pénélope Deauclaire, pensant qu'il n'y avait d'autre issue que le suicide. Il n'avait jamais pensé que Draco Malfoy pourrait être quelqu'un qui pourrait se suicider (assassiner, oui), mais maintenant, il trouvait qu'il y avait définitivement un danger, et cela le rendait nerveux. Pour une chose. Il y avait Ginny. Harry haïssait de penser à la façon dont elle réagirait si Malfoy se tuait. Il pensait qu'il ne lui restait rien pour vivre. Harry devait lui rappeler qu'il y avait Ginny.
Les autres partirent pour le Bureau de Détournement de l'Artisanat Moldu, et seul Malfoy et Harry restèrent dans la cafétéria. Soudain, Malfoy se leva et enleva sa robe, la pliant à la hâte et la fourrant dans son sac après avoir enlevé sa baguette et l'avoir mise dans une poche spéciale à l'extérieur de la cuisse droite. Harry le regarda partir, puis il prit son propre sac et le suivit. Il émergea dans la salle circulaire, mais il n'y avait aucun signe de Malfoy. Puis Harry écouta. Il entendit un bruit de pas résonner dans le couloir courbé qu'ils avaient pris pour venir de la station. Oh non, pensa Harry. Il va à la station.
Il remonta le couloir en courant, et puis il commença à entendre le bruit de pas devant courir et non plus marcher. Il accéléra et trouva finalement Malfoy, fixant le mur solide que Dumbledore avait ouvert en une arche avec sa baguette. Essayant comme il pouvait, Malfoy ne semblait pas arriver à l'ouvrir. Il frappa sa baguette contre les briques à de nombreuses reprises, cherchant le point qui le laisserait sortir. Il regarda par-dessus son épaule, voyant Harry, et décidant de l'ignorer, continuant à taper le mur de sa baguette, jusqu'à ce que Harry pense qu'il la casse. Il avait déjà craqué.
Harry alla se tenir près de lui, puis lui prit le poignet et lui enleva gentiment sa baguette de la main. Malfoy le fixa comme si c'était un étranger, son poignet encore dans la main de Harry. Harry mit la baguette de Malfoy dans sa poche.
« Tu ne veux pas le faire, tu sais. »
« Faire quoi ? »
Harry le fixa intensément, attendant pour répondre. « Te jeter sous un train. » dit-il finalement.
Malfoy eut l'air alarmé, comme si Harry avait lu dans son esprit. « Comment as-tu… »
« Parce que c'est la première chose à laquelle je penserais, si j'étais toi. Je ne penserais pas à la chose évidente. »
« Quelle chose évidente ? Il y a un meilleur moyen de me tuer en bas ? A part de t'énerver suffisamment pour que tu le fasses pour moi ? »
« Non. Je veux dire la raison évidente pour laquelle tu ne devrais pas. »
« Qu'est-ce que c'est ? »
« Ginny. »
Au moment où Harry dit le nom, le visage de Malfoy s'assombrit, et il acquiesça, puis s'appuya sur le mur et glissa par terre le long de ses hanches, cachant son visage dans ses mains. S'il pleurait, il le faisait silencieusement. Harry se demandait à quel point il était jeune quand il avait appris à faire cela, à pleurer si silencieusement que son père ne l'entendrait pas, afin que personne ne soupçonne ce qu'il faisait. Il se souvint des années où il était dans son placard sous l'escalier… Harry s'appuya aussi contre le mur, glissant lentement jusqu'à une position assise. Il regardait dans le vide, ses jambes étirées devant lui, attendant.
Après ce qui sembla être un long moment, Malfoy releva la tête. Il s'assit sur le sol comme Harry, ses jambes tendues devant lui, et il soupira. Il avait l'air très fatigué. Ils restèrent assis comme cela pendant un moment, sans parler. Finalement, Malfoy dit « Potter ».
« Oui Malfoy ? » Silence. « Hé bien Malfoy ? »
« Tu ne peux pas m'appeler comme cela. »
« Quoi ? c'est comme cela que je t'appelle toujours. »
« Je sais, mais je ne devrais plus utiliser ce nom. Je ne suis plus un Malfoy, tu te souviens ? »
« Que vas-tu faire ? N'avoir qu'un nom, comme Sting ? »
« Qui ? »
« Peu importe. Alors je suis sensé t'appeler Draco maintenant ? »
« Oui. »
« Je ne pense pas. Tu m'appelles encore Potter. »
« D'accord. » Il prit une grande respiration, et accoucha du mot. « Harry. Voilà. Je l'ai dit. »
Harry fit la tête. « Ne fais pas cela. Cela ne va pas marcher. En ce qui me concerne, tu es toujours Malfoy. »
Il souriait en fait un petit peu. « Et je suppose que je ferais mieux de continuer à t'appeler Potter. »
« Ainsi nous sommes finalement d'accord sur quelque chose. »
« Un miracle. » Ils avaient tous deux un petit sourire. Ils restèrent encore silencieux un petit moment, mais c'était un silence plus agréable cette fois. Puis Malfoy parla encore. « Alors Potter. Que fais-tu avec tes moldus tout l'été ? »
« L'été dernier, j'ai redessiné le jardin, pour cinq livres par jour. »
« Oh, exact. Le travail manuel. »
« C'était un bon exercice. Et en plus j'ai eu un peu d'argent de poche pour une fois. »
Malfoy fut encore silencieux un moment avant de parler. « Combien de galions font cinq livres par jour ? »
« Je ne sais pas. Probablement pas beaucoup. Ce n'est même pas beaucoup en monnaie moldue. C'est pourquoi je savais que ma tante serait d'accord pour me payer cela. C'est tellement petit que c'en est risible… mais c'est mieux que rien. »
« Alors comment payes-tu tes affaires pour Poudlard ? »
« J'ai un compte à la Gringotts. Mes parents m'ont laissé de l'argent. » Harry ne se sentait pas très à l'aise de parler de ceci avec lui, maintenant qu'il n'avait rien. C'était encore pire qu'avec Ron.
« Bien, tu pourrais changer quelques uns de tes galions en monnaie moldue, tu sais. Cela ne dérange pas les gobelins. En fait, ils adorent cela. C'est la manière royale pour eux de faire de l'argent, après tout. Premièrement, ils fixent des taux de change qui leur sont toujours favorables, puis ils prennent aussi une taxe sur toutes les transactions. Un pourcentage, naturellement, plutôt qu'un prélèvement fixe. Étant donné que plein de sorciers et des sorcières ont besoin d'acheter des choses dans le monde des Moldus, ils se font plein de fric. Et leurs taux d'intérêts sont encore pires. Je peux personnellement te dire que plusieurs familles de sang pur ne pensent qu'à rien d'autre que convertir de grands montants d'or en argent moldu, afin de pouvoir le mettre dans les banques moldues, et prennent parti des taux d'intérêts des moldus qui sont encore plus élevés. Les gobelins se tueraient s'ils savaient tout l'argent qu'ils perdent par rapport aux moldus avec leurs taux si ridicules. Ils mènent le marché financier des sorciers à sa perte. »
Harry écoutait, pas vraiment intéressé par ce que Malfoy racontait, mais plutôt par la façon qu'il avait de trouver de quoi parler qui n'avait rien avoir avec la crise qu'il subissait dans sa vie à ce moment-là. Il pouvait babiller sur les taux d'intérêts moldus et gobelins, et Harry pouvait s'asseoir avec lui, prétendant l'écouter et comprendre les intérêts composés, et combien on devait placer pour gagner sur les taux de change des gobelins dans chaque direction. Il savait qu'au moins, il empêchait Malfoy de se jeter sous un train.
Harry commençait en fait à s'endormir quand il entendit un bruit de pas. Il leva les yeux pour voir Dumbledore s'approchant. Ils se levèrent tous les deux, et Malfoy ressortit sa robe, et Harry lui rendit sa baguette, qu'il remit dans sa poche. Quand Dumbledore arriva à leur niveau, il dit simplement. « Ils sont de retour. »
Ils firent tous deux un signe de la tête et le suivirent dans le couloir, vers la pièce circulaire où les autres attendaient. Harry savait que cela ne valait pas le coup de demander à Dumbledore comment il les avait retrouvés. Hébété, Harry marcha à côté d'Hermione. Il passèrent à nouveau la grande porte de bronze, devant la foule des reporters, et rentrèrent dans l'ancienne chambre où la loi des sorciers avait été appliquée, pour le meilleur ou pour le pire, plus d'un millénaire avant la création de Poudlard.
Ils prirent les mêmes places qu'ils avaient occupées avant et attendirent. Harry vit Cornelius Fudge se rasseoir derrière Narcissa Malfoy. Il n'avait aucun moyen d'empêcher la presse étrangère d'écrire sur le retour de Voldemort, même s'il continuait à le supprimer de la Gazette du Sorcier. Qu'allait-il faire maintenant ? se demanda Harry. De quel côté était-il vraiment ?
Le jury remplit finalement la salle. Puis les détraqueurs revinrent avec Lucius Malfoy qui fut enchaîné une fois de plus à la chaise. En dernier, Eustache Bean descendit les rangées de sièges et se tint debout près de la chaise. Lucius Malfoy avait la mâchoire contractée. Il regarda la pièce. Harry croisa son regard à un moment. Il le vit regarder son fils, Bean, les Weasley et les membres du jury, qui avaient visiblement l'air nerveux. S'il vous plaît, pensa désespérément Harry. S'il vous plaît, faites qu'ils soient assez braves pour faire la bonne chose et ne pas craindre Voldemort et ses Mangemorts…
« Lucius Malfoy ! » attaqua Eustache Bean, d'une voix forte. « Vous avez entendu les charges portées contre vous et y avez répondu. Avez-vous quelque chose à rajouter pour votre défense ? »
Il regarda dans le vide, ne gratifiant pas cette question d'une réponse. Bean acquiesça, comme s'il n'en avait pas moins attendu. Il se tourna vers le jury et fit un signe de la tête. La même sorcière qui avait demandé à ce qu'ils puissent prendre leur décision en privé se leva à nouveau, un parchemin à la main qui tremblait vigoureusement à cause de sa nervosité. Bean la regarda à dessein. Puis sa voix retentit sur les murs de pierre de la salle.
« Avez-vous un verdict ? »
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