Harry Potter and the Psychic Serpent
Ryan :ne nous emballons pas…
Olivier1 : arrête de pleurer, la voilà pour te consoler.
Dumati, Philippe Griffondor : on dit Monsieur, svp…
Lunenoire : perplexe ? il a joué sur le fait de pouvoir faire condamner Ron !
Chresimos : merci.
Kinou : c'est pas le pire procès je crois… à suivre…
Elava : l'auteur est effectivement très doué. C'est pas pour rien que cette fiction a ete elue meilleure fiction de l'année en 2002 !
Et maintenant, le verdict tant attendu…
Chapitre Trente et un
Héritage
« Avez-vous un verdict ? »
La voix d'Eustache Bean résonnait dans la chambre de pierre. La sorcière debout tenant le parchemin déglutit et regarda Lucius Malfoy, qui se tourna ensuite et la regarda avec une malveillance qui la fit pâlir comme la cendre, et trembler encore plus, bien qu'elle réussisse à se tenir debout. Mais malgré son tremblement et sa peur, elle put finalement parler.
« Nous en avons un. »
Un bruit sourd commença à apparaître dans la salle, grandissant légèrement, puis mourant à nouveau, jusqu'à ce que ce fut une fois de plus le silence. La sorcière s'éclaircit la gorge et lut.
« Charge une : entraînement illégal d'un sorcier mineur au transplanage. L'accusé est reconnu coupable et doit payer au Bureau des Usages Impropres de la Magie et au Département des Transports Magiques une amende de mille gallions chacun. »
« Charge deux : conspirer à l'initiation de Draco Malfoy en tant que Mangemort. L'accusé est reconnu coupable et condamné à trois ans à Azkaban. »
« Charge trois : conspirer à ce que Draco Malfoy soit placé sous le sort de Cruciatus. L'accusé est reconnu coupable et condamné à trois ans à Azkaban. »
« Charge quatre : conspirer à la dissimulation du meurtre de Igor Karkaroff. L'accusé est reconnu coupable et condamné à trois ans à Azkaban. »
« Charges cinq à neuf et charges vingt-quatre et vingt-cinq, ajoutées à la requête du prisonnier. Recruter Pénélope Deauclaire, Marcus Flint, Percy Weasley, Roger Davies, Harry Potter, Ronald Weasley et Hermione Granger pour être des Mangemorts. L'accusé est reconnu coupable et condamné à quatorze ans à Azkaban. »
« Charge dix à quinze : conspiration pour les meurtres de Beryl Deauclaire, Reginald Deauclaire, Wilmer Deauclaire, Jeremy Deauclaire, Aurelia Flint et Letitia Carpenter. L'accusé est reconnu coupable et condamné à dix-huit ans à Azkaban, et ses biens devront être liquidés et divisés entre les héritiers des personnes décédées. »
« Charge seize : placer Cho Chang sous Imperius. L'accusé est reconnu coupable et condamné à la prison à vie à Azkaban. »
« Charges dix-sept et dix-huit : placer Kathryn Bell et Alicia Spinnet sous Imperius. Et charge dix-neuf : administrer une potion à Hermione Granger qui agit comme l'Imperius. Le jury recommande que ces trois charges soient suspendues et revues à une date ultérieure dépendant de l'arrestation et du procès de Matthias Avery et Gunther Nott. »
« Charges vingt à vingt-deux : kidnapper et détenir Ronald Weasley, Hermione Granger et Harry Potter. L'accusé est reconnu coupable et condamné à neuf ans à Azkaban et doit payer à Mr. Weasley, Miss Granger et Mr. Potter mille gallions chacun. »
« Charge vingt-trois : placer le sort de Cruciatus sur Ronald Weasley. L'accusé est reconnu coupable et condamné à la prison à vie à Azkaban. »
Un murmure commencer à apparaître dans la chambre comme ceux qui étaient assemblés considéraient les conséquences des actions de Lucius Malfoy. Hermione avait fait le calcul dans sa tête. « Cela fait cinquante ans, plus deux condamnations à vie, en plus des amendes et de la liquidation des biens. » chuchota-t-elle à Ron et Harry. « Ils n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère. » Elle souriait, regardant la sorcière qui avait lu le verdict et les condamnations. Harry aussi regardait le jury. Il voulait en mémoriser tous les visages, les imprimer à jamais dans son esprit. Nous devons choisir entre ce qui est juste et ce qui est facile. Il regarda Lucius Malfoy, qui foudroyait Eustache Bean du regard, et n'avait pas l'air content. Ha, pensa Harry. Ses connections ministérielles ont échouées. Même Cornelius Fudge ne peut pas t'aider maintenant, Malfoy.
Il entendit ensuite un gémissement, et Narcissa Malfoy s'enfuit de la chambre, un mouchoir sur son visage angoissé. Lucius Malfoy ne la regarda pas. Harry se pencha en avant et leva ses sourcils vers Draco Malfoy, qui le vit et chuchota. « C'est la liquidation des biens. » Il souriait. « Elle n'avait pas besoin de me dire de ne pas revenir au manoir Malfoy. On dirait qu'elle n'y reviendra pas non plus… du moins, pas pour longtemps. » Harry acquiesça. Elle serait destituée, sans argent ou endroit où vivre. Harry n'était pas sûr que Draco Malfoy doive s'en réjouir, mais cependant, sa mère l'avait renié il y a peu de temps et lui avait recommandé de se tuer…
Quand le murmure se fut à nouveau tut, Cornelius Fudge se leva. « En tant que Ministre de la Magie, » dit-il, « je suspends les condamnations à vie de Mr. Malfoy, étant donné qu'il nous a donné les noms de Matthias Avery et Gunther Nott, qui seront appréhendés et jugés pour meurtre. Les amendes sont maintenues. Je suspends aussi la moitié des autres condamnations. »
Eustache Bean foudroya Fudge, et Harry eut un regard de côté pour Dumbledore, qui semblait totalement s'y attendre. Cela laissait Malfoy avec vingt-cinq ans à Azkaban. Il aurait soixante-sept ans en sortant. En considérant le temps que les sorciers vivent, pensa Harry en regardant Dumbledore, cela lui laissait encore plus de la moitié de sa vie à vivre. La beauté de la condamnation à perpétuité pour un sorcier, pensa Harry, était que sa vie était très, très longue. Est-ce que Fudge pouvait faire cela ?
Ce n'était plus juste un murmure dans la chambre maintenant. Cela menaçait de tourner à l'émeute. Mais évidemment, Fudge avait le droit de faire cela. Harry supposa que c'était une chance qu'il n'ait pas totalement amnistié Malfoy. Peut-être que c'était un geste pour apparaître impartial et bon joueur. Harry était convaincu que, Fudge devait être évincé de son poste. C'était un simulacre de justice. Suspendre les condamnations à vie !
Il se tourna pour voir le visage de Ron. Étrangement, il était rayonnant. « Qu'est-ce qui ne va pas avec toi ? » chuchota Harry, pas sûr d'être entendu dans le brouhaha.
« Un millier de gallions. » dit simplement Ron, souriant. « Et je n'ai pas eu à être champion du tournoi des Trois Sorciers. » Il riait. « Je devais simplement me faire kidnapper. » Harry rit aussi. On pouvait faire confiance à Ron pour voir les choses en ces termes. Bien, il aurait finalement un peu d'argent. C'était bien pour lui. Harry se moquait de l'argent. Il se souciait de Fudge réduisant la peine de prison de Malfoy à seulement vingt-cinq années. Il se souciait des motivations de Fudge. Fudge regardait maintenant Harry, un regard froid que Harry lui retourna. Je ne regarderai pas ailleurs, pensa-t-il. Ce petit sorcier lâche ne me fera pas retirer ce que j'ai dit sur le retour de Voldemort, autant qu'il veuille le nier.
Fudge détourna finalement le regard le premier. Puis la porte du coin se rouvrit et les détraqueurs revinrent pour emmener Lucius Malfoy à Azkaban. Il avait encore l'air étrangement réjoui, et Bean remarqua en fait cela.
« Dois-je vous rappeler que vous allez à Azkaban, maintenant ? » grogna-t-il dans sa direction.
Malfoy eut un sourire suffisant. « Croyez-vous que Azkaban pourra me retenir, quand elle est gardée par les alliés naturels du Seigneur de Ténèbres ? Je pourrai y être pour un moment… mais seulement pour un moment… »
Il souriait encore quand ils le firent sortir. Le cœur de Harry battait douloureusement dans sa poitrine. Il se tourna vers Dumbledore qui acquiesça. « C'est » dit-il à Harry « pourquoi je n'aime pas leur façon de gérer Azkaban. Je ne l'ai jamais aimée. Je crains que nous le regrettions bientôt. »
Le décorum de la chambre s'était vite évaporé quand le jury se mit à sortir pour laisser les reporters jouer des coudes pour essayer de les atteindre. Puis, le visage d'un reporter se retrouva à quelques pouces de celui de Harry, lui demandant quelque chose sur Celuidontonnedoitpasdirelenom. Le reporter le dit très vite. Dumbledore la regarda et dit fermement « Pas de commentaire. »
Lui et Maugrey réussirent à les faire sortir tous les cinq dans le couloir. Harry regarda par dessus son épaule. Les Weasley suivaient. Quand ils furent tous à nouveau dans la pièce circulaire avec les portails, Dumbledore les conduisit dans celui étiqueté BDAM. Harry réalisa que cela signifiait Bureau du Détournement de l'Artisanat Moldu. Le bureau de Mr. Weasley. Et de Percy, puisqu'il travaillait pour son père maintenant. Mr. Weasley les conduisit tous jusqu'à son bureau désordonné, séparé d'une pièce plus grande par une porte avec du verre dépoli sur lequel était simplement marqué « A. Weasley. »
Mrs. prit dans ses bras Ron et Ginny une fois qu'ils furent dans le bureau, puis Harry et Hermione, et finalement, hésitant seulement un moment, Draco Malfoy, qui prit en fait quelques couleurs sur le visage quand cela arriva. Mais il revint vite aussi pâle que d'habitude. Puis son mari la conduisit jusqu'à la chaise de son bureau, où elle s'assit avec lassitude. Il garda sa main sur son épaule. Harry regarda autour. Cela ressemblait beaucoup au bureau directeur de l'école où il allait avant Poudlard. Il y avait un grand bureau, la chaise à pivot derrière, quelques chaises en bois devant pour les visiteurs, et des rangées de petits meubles à tiroirs de chaque côté de la pièce. Peut-être à cause de son amour pour tout ce qui est moldu, Mr. Weasley avait consciencieusement décidé d'imiter un bureau moldu typique (bien que ce soit un bureau d'il y a quarante ans).
Harry avait malheureusement été envoyé au bureau du directeur pour de nombreuses choses qu'il ne comprenait pas, comme être sur le toit de l'école alors qu'il était poursuivi par Dudley et son gang. Il n'avait aucun contrôle sur ces choses quand elles arrivaient, et il n'y avait aucune explication plausible. Alors il s'asseyait dans la grande chaise dure devant le bureau du directeur et le regardait, avec de grands yeux innocents, mais avait l'air d'être un fauteur de trouble incorrigible pour l'homme sérieux devant lui.
Harry réalisa que ces jours là ne lui manquaient pas. Aussi dangereux que cela pouvait être d'être lui, parfois. Il ferma les yeux et sut que, au plus profond de lui, il était bien plus content d'être un sorcier que d'être un garçon qui ne savait pas qu'il était un sorcier, opprimé par sa famille, ses professeurs et son directeur, et à qui ses parents manquaient misérablement chaque jour qu'il passait dans son placard sous l'escalier.
Il rouvrit les yeux et continua à regarder le bureau de Mr Weasley. Il y avait une fenêtre sur le mur, derrière le bureau. Mais ensuite Harry réalisa que cette fenêtre montrait une vue du Terrier. « C'est comme un autre portail » expliqua Mr. Weasley quand il vit que Harry s'interrogeait dessus. « Sauf que c'est juste une vue. Je ne peux pas passer à travers et être dans le jardin, à la maison. Je peux choisir n'importe quelle vue. J'ai choisi celle-là. »
« Pourquoi ne nous as-tu jamais amené au travail, papa ? » lui demanda Ron. Son père eut un air bizarre.
« Je vous ai déjà amené au travail, sûrement ? Bien sûr que je l'ai fait… »
« Non, tu ne l'as pas fait » Ginny soutint Ron.
« Ni pour les jumeaux. » ajouta Ron.
« Bien, il m'a amené moi. » dit Charlie. « Et Bill. J'avais dix ans, et Bill en avait douze. Je vous ai rencontré. » dit-il à Maugrey, en le montrant de la tête.
Maugrey eut un regard perçant. « C'est vrai. Nous nous sommes rencontrés. Tu étais juste un petit garçon. Et j'ai aussi vu ... »
« Ah ! » cria Mrs. Weasley. Tout le monde la regarda. Elle avait bondit sur ses pieds et avait l'air terrifiée. « Je veux dire, je veux dire… » elle vacilla, puis se tourna vers la vue du Terrier. « Regardez les mauvaises herbes dans le jardin ! Et ces gnomes qui courent partout comme s'ils étaient chez eux ! » Elle se tourna vers Ron et Ginny. « J'aurai plein de travail pour vous deux quand le trimestre sera fini. »
Harry regarda la vue du Terrier, pensant que sa réaction face au jardin était très étrange. Il ne vit aucun gnome. Mais il pensa aussi que Mr Weasley avait une belle vue de son bureau. Mrs Weasley s'était calmée. Il continua à regarder le bureau, quelques photos magiques sur le mur, qui montraient la famille Weasley, les enfants aux différentes étapes de leur vie. Il sourit à une photo de Ron et de Ginny jouant dans le jardin avec George et Fred. Ginny ne devait pas avoir plus de quatre ans, Ron cinq ans et les jumeaux sept ans. Ils souriaient et faisaient des signes de la main, le vent soulevant légèrement leurs cheveux roux. Puis Harry sentit une autre présence à côté de lui, et se retourna pour voir Draco Malfoy regarder la même image. Ginny, Ron et Hermione avaient été ici plus tôt et avaient tout vu. Ils discutaient intensément du verdict avec Mr Weasley et les frères aînés Weasley.
« J'aurais aimé » dit doucement Harry « avoir grandi avec eux. Les Weasley. J'aurais aimé que Ron ne devienne pas juste mon meilleur ami quand j'avais onze ans. »
Malfoy acquiesça. « Je n'ai jamais eu de vrais amis. » Il parla aussi doucement. Les autres faisaient pas mal de bruit, les ignorant.
« Quoi ? Il y a Crabbe et Goyle. »
Il grimaça. « Ce sont juste les enfants des amis de mon père. Nous étions tout le temps mis ensemble. Je n'avais pas beaucoup le choix. Ils étaient faciles à mener à la baguette, n'étant pas trop brillants. Je ne pouvais pas vraiment leur parler. Je ne veux juste… hum… Ce que je veux dire de Ginny c'est que… »
« Vous parlez. Vous êtes aussi amis. C'est bien. »
« J'ai le sentiment que je peux presque tout lui dire. »
« Presque ? »
« Bien, il y a des choses que je n'ai pas besoin de lui dire… »
« Comme quand tes hormones sont complètement incontrôlables ? Oui, elle peut probablement le deviner quand elle se tient en face de toi avec une chaise dans une main et un fouet dans l'autre. »
Malfoy eut un sourire en coin, et un visage rêveur. « Ginny avec un fouet… Ca c'est une image… »
Harry rit doucement et secoua sa tête. « Je devrais m'y attendre maintenant, mais tu me surprends toujours, Malfoy… »
« Merci, merci. »
Juste à ce moment là, Ginny elle-même vint et passa son bras dans celui de Malfoy, appuyant sa tête sur son épaule. Il lui montra de la tête l'image d'elle avec Ron et les jumeaux.
« C'était le cinquième anniversaire de Ron. Maman faisait toujours les fêtes dans le jardin. Nous avions joué à jeter les gnomes de jardin par-dessus le mur. C'est étrange d'être à l'école pour nos anniversaires tous les ans depuis que nous sommes à Poudlard. Et l'année la plus solitaire de ma vie fut quand Ron partit à l'école, et que je fus laissée seule à la maison. » Harry n'avait jamais pensé à cela avant. Juste Ginny, sa mère et son père. Elle semblait vraiment seule.
Harry soupira. « J'aimerais que mes anniversaires se passent à l'école. Passer mes anniversaires avec les Dursley est une des choses les plus déprimantes du monde. »
Malfoy ne parla pas. Ginny embrassa légèrement sa joue. « Ton anniversaire est pour bientôt, Draco. Que fais-tu habituellement ? »
Il déglutit, la regardant. « J'avais l'habitude de faire tout ce que je voulais… » et puis Harry réalisa que Ginny avait malencontreusement manqué de tact, en lui demandant cela, alors qu'il n'avait plus de maison ou de famille de qui parler. Elle se couvrit la bouche.
« Oh, Draco, c'était stupide de ma part. »
Il secoua sa tête. « Non. Je m'y habituerai. Finalement. Il y a beaucoup de choses que je ferai probablement automatiquement avant de réaliser que je ne peux pas ou que je ne devrais pas. Cela prendra du temps… »
Elle remit sa tête sur son épaule et Harry la regarda tour à tour en vrai et sur la photo. Il sourit. « Tu n'as pas vraiment changé depuis l'âge de quatre ans, n'est pas Ginny ? »
Elle eut l'air un peu vexée. « J'espère que si…. »
« Je parlais de ton visage. C'est impossible d'ignorer que c'est toi. » Il montra les photos de la tête. Elle avait encore le même nez enfantin couvert de tâches de rousseur, les mêmes grands yeux bruns, la même peau pâle et fine sous la masse de ses cheveux de feu. Hermione apparut soudain à son coude et passa aussi son bras dans le sien, comme Ginny avec fait avec Malfoy.
« De quoi parlions-nous ? »
« Si nous avions changé depuis que la photo avait été prise. » dit Ginny en la montrant. Hermione regarda.
« Oh, oui, nous avons vu celle-là tout à l'heure. Ne sont-ils pas mignons ! Mais les garçons ont beaucoup changé, ne crois-tu pas ? »
Harry la regarda un moment, puis il regarda Ron, Fred et George faisant des signes. A cet âge, les trois garçons se ressemblaient bien plus que maintenant. Tous les trois avaient des cheveux roux brillants, des tâches de rousseur. Le nez de Ron n'était pas aussi long que lorsque Harry l'avait rencontré. Il ressemblait davantage à celui de Ginny. Fred et George riaient. Il leur manquait à chacun des dents, mais pas les mêmes.
« Fred et George n'ont pas perdu les mêmes dents au même moment ? »
« Oh, maman adorait cela. Pendant un moment, elle pouvait vraiment les différencier. » dit Ginny en souriant. Harry se déplaça le long du mur, prenant Hermione avec lui. Ginny et Draco suivirent. Il y avait une photo de Percy sans ses lunettes et un des jumeaux, Harry ne savait pas lequel, et les deux jouaient dans le sable sur une plage, aux âges d'environ huit et dix ans.
Harry le montra du doigt. « Est-ce Fred ou George ? Et où sont tous les autres ? »
Ginny eut l'air mal à l'aise, et déglutit. » En fait, c'est Bill et Charlie. Probablement deux ans avant la naissance de Percy. Soixante quatorze. Cela fait déjà plus de vingt ans. » Harry fronça les sourcils. Pourquoi agissait-elle si bizarrement ? et il n'avait jamais pensé à la grande différence d'âge entre Charlie et Percy. Charlie et Bill avaient dix et douze ans quand Percy est né. Cela signifiait… Harry réalisa pour la première fois…
« Ginny… Bill et Charlie… quand ils étaient à l'école… connaissaient-ils mon père et ma mère ? » Ginny acquiesça. Elle n'avait pas l'air de vouloir parler. Harry pensa rapidement. Si Bill était en première année à Poudlard en 1975, son père et sa mère devaient être en cinquième année. Préfets. Une année avant qu'il ne voie sa mère et Rogue dans le donjon de potion… bien que peut-être que c'était à la fin de leur cinquième année… Et durant leur septième année, Bill aurait été dans sa troisième et Charlie dans sa première.
Il se tourna et regarda Bill et Charlie, se demandant pourquoi ils ne lui avaient rien dit avant. Mais ensuite, il pensa aux interactions qu'il avait avec les élèves qui avaient quatre ans de moins que lui. Il avait probablement plus de contact avec Will Flitwick qu'avec n'importe quel autre, seulement parce qu'il considérait Will comme un ami maintenant, après la manière dont il s'était dressé pour lui dans la Grande salle. Cela semblait juste si étrange de se tenir si proche de gens qui étaient allés à l'école avec ses parents qui n'étaient pas… bien, adultes. Bien qu'il sache que techniquement, ils l'étaient. Bill avait trente-deux ans et Charlie avait trente ans. Ils ne ressemblaient simplement pas aux autres adultes. Mais alors, ils avaient grandi durant le premier règne de terreur de Voldemort. Peut-être qu'ils sentaient qu'un peu de leur enfance leur avait été enlevée, et ils n'étaient pas encore prêts à se fixer.
Puis il vint sur l'image de deux petites filles aux cheveux roux qui ressemblaient remarquablement à Ginny, sauf qu'elles avaient toutes les deux les yeux bleus. Ils étaient assis autour d'un sapin de Noël avec ce qu'il savait maintenant être Charlie et Bill. Ils riaient tous et étaient prêts à ouvrir leurs cadeaux. Bill et Charlie semblaient un peu plus âgés que sur la photo de la plage, peut être quatorze et douze ans, tandis que les filles semblaient avoir six et huit ans. Harry les montra du doigt.
« Qui sont-elles ? »
« Des cousines » lui dit Hermione. « à ce que Ron m'a dit tout à l'heure. Elles leur rendaient visite pour les vacances. C'était l'année de la naissance des jumeaux, avant que Ron et Ginny ne suivent. »
Harry acquiesça. « Bien, on peut dire que ce sont des Weasley. Comment s'appellent-elles ? »
Ginny eut à nouveau l'air mal à l'aise, et se tourna vers le professeur Dumbledore. « Professeur… pensez-vous que c'est sûr maintenant. Pour passer les reporters ? Ne devrions-nous pas retourner au train ? »
Dumbledore regarda gentiment Ginny. « Exact Ginny. Vous cinq allez probablement avoir besoin de dormir dans le train. La voiture restaurant sera en place, comme cela nous pourrons avoir un bon dîner avant cela. »
Harry se demanda pourquoi Ginny était mal à l'aise avec la photo de ses cousines. Elles n'étaient pas beaucoup plus jeunes que Bill et Charlie, alors elles devaient être adultes maintenant. Avaient-elles mal tourné ? Étaient-elles la honte de la famille ? Il regarda Malfoy, qui avait l'air aussi mal à l'aise que Ginny avec cela. Hmmm… pensa Harry. Quoique ce soit, on dirait que Ginny en a parlé à Malfoy. Il n'a définitivement pas l'air d'ignorer.
Ils dirent au revoir aux Weasley, et suivirent Dumbledore vers le mur que Malfoy n'avait pas pu pénétrer. Après cela, ils marchèrent vers l'endroit d'où ils étaient sortis de la station, le mur avec POTTER sur l'autre côté. Lucius Malfoy pensait qu'Azkaban ne pourrait le retenir tant qu'elle était tenue par des détraqueurs, et Voldemort avait marqué l'entrée du ministère avec une espèce de graffiti indélébile. Harry aurait dû se sentir comme si beaucoup de choses étaient réglées, mais ce n'était pas le cas. Queudver était encore en liberté, et jusqu'à ce qu'il soit pris, Sirius devrait continuer à être un fugitif aussi. Les Mangemorts en avait encore après Rogue, et probablement maintenant aussi après Draco. Beaucoup de problèmes étaient résolus, et cependant beaucoup restaient entiers…
Comme le train partait, Harry regarda encore le POTTER sur le mur de la station, jusqu'à ce qu'il disparaisse de sa vue.
* * * * *
La semaine suivante, Harry avait l'impression que sa tête allait exploser à force de mener de front la préparation des BUSEs et le dernier match de Quidditch de l'année. Le match était le samedi, puis il aurait encore toute une autre semaine pour fourrer un maximum de choses dans son cerveau avant de s'attaquer aux BUSEs. Il désespérait de pouvoir survivre à tout. Soudain, prendre l'avantage sur les mages noirs semblait être la chose la plus facile qu'il avait faite de toute l'année. Et après les examens, il y avait encore la démonstration du club de duel… Il avait envie de se mettre en boule dans une grotte et d'hiverner.
Après avoir passé une semaine pouvant être qualifiée de solide sur son balai (et avoir été très reconnaissant du sort d'amortissement sur le balai), le jour du match se leva, ensoleillé et gai. Tout le monde était en bonne santé, alors Ginny pourrait rester assise dans les gradins et regarder les autres jouer. Harry pensa brièvement à feindre la maladie afin qu'elle puisse jouer. D'une manière ou d'une autre, ils se sentirait plus sûr si elle jouait attrapeuse. Il n'était pas sûr de pouvoir être terrible avec Cho Chang. C'était à cause de lui qu'elle s'était retrouvée dans un sommeil enchanté pendant quarante jours (Malfoy en fait, mais c'était indirectement sa faute). Il essaya de surmonter cette pensée et se souvint que le capitaine de Serdaigle était Roger Davies. Battre Roger était quelque chose à quoi il pouvait se raccrocher. Roger voulait probablement que son dernier match de Quidditch en tant que capitaine rentre dans le livre des records. Harry savait qu'il devrait faire face à un préfet en chef très déterminé.
Le match Serpentard / Serdaigle avait été intense, avec la combinaison Liam Quirke- Evan Davies en batteur qui répandait le chaos parmi les poursuiveurs de Serpentard (qui avaient cependant marqué de nombreuses fois). De cette façon, la formation des poursuiveurs de Serdaigle avec Mandy Brocklehurst, Padma Patil et Niamh Quirke avait marqué trois-cent cinquante points contre les deux-cent quarante de Serpentard avant que Malfoy n'attrape le vif. Le score final atteignit un impressionnant trois-cent quatre-vingt dix points. Le résultat de cela, même s'ils n'avaient marqué que dans deux de leurs trois matchs, était que Serpentard était en tête pour la coupe avec sept-cent points, et Serdaigle était second avec cinq-cent soixante. Cela signifiait que tout ce que les Serdaigles avaient à faire était d'attraper le vif, et ils auraient dix points de plus que Serpentard et gagneraient la coupe de Quidditch. Griffondor avait besoin de cent quatre-vingt-dix points pour gagner la coupe.
L'équipe de Griffondor se leva tôt et alla courir ensemble, comme Harry leur faisait faire avant. Hermione vint avec eux, mais pas Ginny. Après cela, quand ils entrèrent dans la grande salle avec les robes de leur équipe, les autres Griffondor et les Pouffsouffles les encourageaient, tandis que les Serpentards réservaient leurs encouragements pour Serdaigle. Intéressant pensa Harry. Ils feraient n'importe quoi pour ne pas supporter Griffondor, n'est-ce pas ? Bien sûr, Pouffsouffle était déjà hors course, mais quand même…
Après le petit déjeuner, la population entière de l'école s'écoula vers le terrain de Quidditch. Il y avait déjà quelques familles qui avaient spécialement fait le déplacement pour voir le match. Les Weasley étaient bien en évidence, faisant des signes aux jumeaux et à Ron, ainsi qu'à Harry. Il les salua aussi, heureux d'être raccommodé avec eux, et espérant qu'il ne s'humilierait pas devant Charlie Weasley, assis juste là…
Il vit Draco Malfoy s'asseoir près de Rogue, de l'autre côté des gradins, et personne à un jet de pierre d'eux. Puis cela changea. La fille écossaise qui l'avait invité à sortir s'approcha et montra la place de l'autre côté de Malfoy de la tête. Elle avait des cheveux noirs bouclés et des yeux noirs, elle était assez pâle, mais avait quelques légères tâches de rousseur, et n'était pas très épaisse. Malfoy eut l'air surpris. Harry commençait presque à se demander si le Choixpeau avait pu se tromper avec elle et Malfoy.
Harry et Roger Davies s'avancèrent au milieu du terrain avec leurs équipes et Madame Bibine. Ils se serrèrent la main, Harry regardant Roger dans les yeux, essayant de deviner ce qu'il pensait. Roger le regardait avec malveillance, faisant frissonner involontairement Harry. D'accord, pensa-t-il. C'est comme cela. Pas de quartiers.
Madame Bibine souffla dans son sifflet, et les quinze balais s'élevèrent dans les airs. La voix de Lee Jordan magiquement amplifiée annonça « Et voici le dernier match de Quidditch de l'année ! Il va décider si la coupe de Quidditch ira à … » il fit une pause à dessein. « Griffon-dorrrr » . Beaucoup d'acclamations de la foule comme il traînait sur le nom de la maison « ou Serdaigle » dit-il avec dérision, comme si c'était absurde. « ou à ces brigands de Serpentard… » renifla-t-il avec ressentiment.
« Jordan ! » l'admonesta le professeur MacGonagall. Il se ressaisit et continua son commentaire, la regardant du coin de l'œil.
« Et le capitaine de Griffondor Harry Potter est en bonne forme sur son éclair de feu aujourd'hui, tandis que le plus gros de l'équipe est sur d'excellents Nimbus 2001. Je vois que l'attrapeur de Serdaigle se promène encore sur un Brossdur… Et la poursuiveuse de Griffondor Katie Bell passe à Johnson, Johnson fait une embardée, évite le cognard envoyé par Evan Davies, ce voyou de Serdaigle… »
« Jordan… »
« Je veux dire Evan Davies ce batteur de Serdaigle… tandis que la poursuiveuse Alicia Spinnet prend le souaffle et… OUI ! Griffondor dix, Serdaigle Zéro ! La préfète en chef donne de quoi faire au préfet en chef !
Roger Davies foudroyait Alicia après qu'elle ait fait voler le souaffle à travers le but de droite. Il allait bouger quand il réalisa qu'elle ne visait pas celui de gauche, mais il était trop en retard. Alicia lui adressa un petit sourire de contentement, et repartit avec Katie tandis que Angelina prenait une fois de plus possession du Souaffle, seulement pour le perdre au profit de Niamh Quirke.
« Oh ! et la poursuiveuse Quirke de Serdaigle intercepte une passe de Johnson pour Katie Bell ! Bel échantillon de triche… »
« Jordan... »
« Et… là ! Obstruction ! Les poursuiveuses de Serdaigles font obstruction ! Penalty pour Griffondor ! »
Lee avait raison. Niamh et Mandy étaient toutes les deux dans la zone de tir devant les buts de Griffondor au même moment, alors il importait peu que Ron empêche facilement le souaffle de rentrer dans le but du centre. Madame Bibine donna un coup de sifflet et reprit le souaffle à Ron. Harry décida que Angelina devait tirer le pénalty. Elle était leur meilleure feinteuse au tir au but, la mieux placée pour tromper Roger Davies. Avec aisance, elle réussit à le faire se décaler vers le mauvais but.
« Griffondor VINGT , Serdaigle ZERO ! » dit joyeusement Lee. « C'est là où l'obstruction vous mène ! » Le professeur MacGonagall avait l'air un petit peu suffisante, dans la direction du professeur Flitwick, ne retenant pas Lee cette fois-ci.
Harry volait un petit peu au-dessus des autres joueurs, parcourant le terrain à la recherche du vif, en même temps qu'il gardait un œil sur les cognards que Liam et Evan frappaient. Il vit que Cho Chang le marquait, comme c'était sa stratégie habituelle, et il lui accorda un faible sourire, avant de se concentrer sérieusement sur le terrain une fois de plus. Fred et George rendaient tout ce qu'ils recevaient, mais vu comment cela partait, quelqu'un allait finir à l'hôpital.
Il ne croyait pas si bien dire cependant, jusqu'à ce que Liam Quirke frappe un cognard de dos comme Alicia, Katie et Angelina volaient encore avec le souaffle vers les buts de Serdaigle, envoyant la balle d'acier derrière lui, directement vers la partie des gradins où se tenaient les supporters de Griffondor. Il y eut une cohue et des cris comme les spectateurs s'écartaient pour s'éloigner de sa trajectoire. Will Flitwick évita de peu d'être frappé, des éclats de bois volant après que la lourde balle frappe le siège où il était l'instant d'avant. Madame Bibine sifflait hystériquement tandis que Jordan criait des jurons qui lui auraient normalement valus d'être réprimandé par MacGonagall. Sauf qu'elle utilisait maintenant un langage assez surprenant à l'adresse de Liam Quirke et vérifiait que le jeune Will n'avait rien. Même le professeur Flitwick était debout à crier sur Liam.
« C'est mon petit neveu, espèce de loubard idiot ! » cria-t-il. Ce qui était véritablement un langage grossier pour le petit sorcier.
« Bon ! » Jordan continua le commentaire, une fois qu'il eut éliminé les mots un peu durs de son système. « Et parce que le batteur Quirke a effectué une manœuvre non autorisée sur le cognard, ce qui s'appelle aussi tricher, un autre pénalty pour Griffondor ! Cela t'a fait un grand bien d'arrêter la partie ! » Quand Madame Bibine avait sifflé, les poursuiveuses de Griffondor avaient été forcées d'arrêter leur avancée vers les buts de Serdaigle.
Alors, Angelina prit une fois de plus le souaffle, mais cette fois, Roger Davies était prêt et l'intercepta avant qu'il ne puisse passer par le but du milieu. Il tendit son bras et le lança en une longue passe à Niamh Quirke, qui filait vers Ron, qui la foudroyait du regard comme il flottait devant les buts. Elle envoya voler la balle vers le but de droite, et Ron la prit facilement en l'air, son long bras l'atteignant sans effort. Sans perdre une seconde, il recula et la passa à Katie, qui, avec Angelina et Alicia, avait pris une formation en flèche, volant vers les buts de Serdaigle.
« Et les poursuiveuses de Griffondor passent dans la formation d'attaque classique de la Tête d'Aigle, éparpillant les joueurs de Serdaigle. Attention d'éviter l'obstruction, maintenant, allez, allez, allez OUI ! Katie Bell marque ! Griffondor TRENTE, Serdaigle, encore ZERO ! C'est ma copine ! » Puis Lee tourna sa tête comme MacGonagall se tournait vers lui, surprise et bouche bée quant à sa dernière exclamation. Harry sourit, en continuant à parcourir le terrain du regard. Il l'avait suspecté depuis ce premier match où Ginny avait dû remplacer Katie…
Là. Il le vit. Le vif était à mi-chemin en direction du but de gauche de Griffondor. Il regarda ailleurs, espérant que Cho Chang ne l'avait pas vu. Il alla vers le centre du terrain, espérant qu'elle le suivrait. Si elle le prenait, Serdaigle gagnerait la coupe. S'il le prenait maintenant, il gagneraient le match, mais pas la coupe. Du moins, pas techniquement. Ils partageraient la coupe avec les Serpentards, à égalité à sept-cent points chacun.
Ils partageraient la coupe avec Serpentard.
Il sortit de sa tête les horribles conséquences d'avoir dit à Cédric, nous partagerons la coupe ensemble. Soudain, Harry savait ce qu'il allait faire. Avec un coup d'œil à Cho Chang pour être sûr qu'elle croyait sa feinte l'éloignant des buts de Griffondor, il fit soudain volte-face et fila vers le vif, flottant encore là. Il tourna sa tête une fraction de seconde, regardant vers Malfoy. Malfoy le regardait aussi, la bouche grande ouverte d'incrédulité. Harry se tourna encore vers le vif, espérant que ses poursuiveuses habituellement si bonnes ne marqueraient pas encore comme il se rapprochait, encore, et encore…
« Les poursuiveuses de Griffondor s'approchent encore de leur proie… mais qu'est-ce ? Le capitaine et attrapeur Harry Potter se rapproche du vif ! Dépêchez-vous les filles, marquez encore avant qu'il ne le touche ! Oh non ! non NON NON ! Il a le vif ! Potter a le vif ! Griffondor gagne le match… et Griffondor et Serpentard vont partager la coupe de Quidditch ! »
Harry vola autour du terrain, le vif au-dessus de sa tête. La plupart des Griffondors avaient l'air choqués et déçus. Seules Hermione et Ginny étaient debout et applaudissaient de leur côté des gradins. De l'autre côté, les Serpentards étaient également surpris, mais Malfoy, Rogue et la fille écossaise se levaient maintenant et applaudissaient. Rogue se tourna et foudroya les autres Serpentards du regard, et lentement, ils se levèrent tous, et commencèrent à applaudir, sans enthousiasme d'abord, puis avec un enthousiasme de plus en plus grand comme ils réalisaient que c'était leur seul moyen d'avoir quelque chose. Dix points de plus pour Griffondor aurait été une victoire nette, et si Serdaigle avait gagné le match, ils n'auraient rien eu de mieux.
MacGonagall regarda en direction de Rogue et Malfoy, et avec une expression de compréhension sur le visage, maintenant, elle sourit à Harry et se leva pour applaudir. Son regard sur les autres Griffondors les fit aussi se lever. Harry descendit vers le centre du terrain, souriant à Ginny et Hermione, qui comprenaient clairement pourquoi il avait fait cela. Et quand il atterrit, il croisa aussi le regard de Dumbledore, scintillant dans sa direction. Cette fois, cela n'ira pas mal, pensa-t-il. A moins que cette fichue coupe soit aussi un portauloin…
Mais ce n'était définitivement pas un portauloin. Harry se tenait debout, face à Roger, chaque équipe derrière son capitaine, et ils se serrèrent la main. Roger avait l'air irrité, mais il prit la main de Harry avec son menton en haut, préfet en chef jusqu'au bout. Puis Dumbledore appela Draco Malfoy et l'équipe Serpentard sur le terrain, et Harry et Malfoy prirent chacun un côté de la coupe de Quidditch, et la tinrent en haut, comme les élèves des deux côtés du terrain rugissaient leur approbation. Malfoy sourit à Harry. Un vrai sourire. Le premier vrai sourire que Malfoy ait jamais fait à Harry. Il le lui rendit, puis sentit son sourire s'élargir comme ils baissaient les mains, laissant la coupe aux soins de Dumbledore (afin qu'il puisse magiquement graver l'année et le nom des maisons victorieuses sur la base), tandis que Hermione faisait maintenant son chemin à travers la foule, les yeux bloqués sur Harry, et il savait avant qu'elle l'atteigne ce qui allait se passer, et il ne s'en souciait pas.
Elle jeta ses bras autour de lui et il la tira vers lui pour un baiser profond. Un nouveau rugissement d'approbation monta de la foule quand elle vit cela, et Hermione rougit et enfouit son visage dans son cou, souriant joyeusement de toutes façons. Puis la foule eut vraiment un choc quand Ginny jeta ses bras autour de Malfoy et fit de même. Soudain Harry ne savait plus où était le sol, et c'était parce qu'il avait été soulevé au-dessus de la foule, et regardant à côté, il vit que Malfoy l'était aussi. Les Serpentards ne semblaient plus lui en vouloir pour quoiqu'il ait fait récemment… Ils étaient vainqueurs ex aequo de la coupe !
Comme ils étaient portés jusqu'au château pour une célébration commune dans la Grande Salle, afin que les deux maisons gagnantes puissent faire la fête ensemble, Harry vit Viktor se lever dans les gradins, ses bras autour des épaules de Cho. Ils lui sourirent tous les deux, et ils levèrent chacun la main, rappelant à Harry comment il avait dit au revoir à Hermione le premier septembre. Il leva aussi sa main, souriant, comme la foule le portait en dehors du terrain et remontait le chemin. Cela avait en fait été une bonne année, pensa-t-il. Il y avait eu quelques bosses en chemins (si l'on considère qu'être recruté pour devenir Mangemort est une 'bosse'), et il devait encore passer les BUSEs. Mais quelques choses qu'il avait faites avaient vraiment bien marché. Viktor et Cho. Lucius Malfoy à Azkaban. Il était avec Hermione, ouvertement maintenant. Ron était encore leur ami. Ginny et Draco Malfoy était heureux ensemble. Et maintenant, il venait de réussir à faire ce qu'il n'aurait jamais cru vouloir faire, et avait partagé la coupe de Quidditch avec Serpentard…
Il se tourna et sourit encore à Malfoy, dominant aussi la foule. Peut-être Malfoy, pensa-t-il, peut-être que tu as un ami après tout.
* * * * *
La célébration dura la plus grande partie de la journée, et quand Harry se traîna en haut de l'escalier de marbre au milieu de l'après-midi, son bras confortablement installé autour des épaules d'Hermione, il avait l'impression qu'il pourrait dormir jusqu'à lundi matin. Mais il avait encore une chose à faire aujourd'hui, et il vérifia où se trouvaient les autres membres de l'équipe de Quidditch. Bien, Fred et Alicia les suivaient, George et Angelina étaient déjà montés, il se souvint, Katie et Lee montaient devant eux. Ginny était derrière Fred et Alicia. Elle et Malfoy marchaient chacun le bras autour de la taille de l'autre. Très souvent, Fred les regardait par dessus son épaule, mais il n'avait pas l'air hostile, juste un petit peu 'big brother'.
Quand ils atteignirent le trou du portrait, il avait déjà été ouvert par George et Angelina, qui le tenaient ouvert pour eux. Ils rentrèrent tous, sauf Ginny et Malfoy. Il lui donnait un baiser très chaste, sur la joue, clairement présent de la proximité de ses frères. Harry l'appela. « Viens donc, Malfoy ! Il y a quelque chose que tu voudras savoir. » Il le regarda, surpris, mais ne fit aucun commentaire, suivant Ginny dans la salle commune. Harry se souvint de la seule autre fois (dont il était au courant) où Malfoy avait été dans leur salle commune, quand il l'avait pris en train d'essayer de rencontrer Ginny à minuit. Cela sembla remonter à très longtemps.
Ron était assis dans un fauteuil près du feu, assez épuisé, son petit chat Argent confortablement en boule sur sa cuisse, endormi. Ses yeux aussi étaient fermés. Il avait été le premier à monter. L'équipe l'encercla silencieusement, Angelina et Katie ayant l'air de lutter pour ne pas rire. Harry sprinta jusqu'au dortoir, retrouva un paquet dans sa malle, et redescendit en courant dans la salle commune. Il se tint devant Ron, qui n'avait pas encore réalisé la petite foule autour de lui.
« Ron » dit Harry, pour le réveiller. Il continua à dormir. « Ron ! » essaya-t-il encore.
Souriante, Ginny le secoua « Ron ! » dit-elle aussi. « C'est l'heure de se réveiller ! Fleur Delacour est ici pour son rendez-vous avec toi ! » elle rit, et tous les autres aussi. Les yeux de Ron s'ouvrirent de surprise, et encore plus quand il les vit tous le regarder.
« Que ??? »
« Joyeux anniversaire Ron » dit Harry, présentant à Ron le paquet venant de sa malle. Argent sauta sur un des bras du fauteuil, frottant affectueusement sa tête contre le bras de Ron. « C'est ce que, à cause d'une chose et d'une autre, je n'ai pas eu l'occasion de te donner avant. On dirait que c'est le moment approprié. »
Ron les regarda tous, puis il regarda le paquet. Il haussa les épaules et enleva le papier. C'était le même livre qu'il avait donné à Harry pour Noël : Les grands capitaines de Quidditch de Poudlard, par Roderick Plumpton III. Il fronça les sourcils et regarda Harry. « Tu me rends le livre ? »
« Non, idiot… c'est un autre exemplaire. Je l'ai acheté par correspondance. C'est juste une partie. Vérifie la page 428. »
Il regarda Ron tourner les pages vers le tableau listant les plus grands capitaines de Quidditch des équipes de Poudlard du siècle dernier. (selon l'humble opinion de l'auteur). Il le regarda descendre la colonne, passer le nom de Charlie, puis il vit l'expression sur le visage de Ron et il sut qu'il était arrivé à ce que Harry avait écrit : « Ronald Weasley, Griffondor. »
« Mince alors » souffla-t-il doucement. Ron déglutit et le regarda, puis les regarda tous. « Capitaine ? » chuchota-t-il. « Mais Harry… »
« Mais rien du tout. Nous sommes tous d'accord. Tu es celui qui animait réellement les entraînements, venant avec les stratégies. Que j'ai bien sûr fait tomber à l'eau en attrapant le vif … » il sourit, regardant Malfoy. « Mais je suis un mauvais capitaine. Ce devrait être toi Ron. Tu sais que j'ai raison. Tu sais que nous avons tous raison. »
Ron avait la bouche grande ouverte comme il regardait à nouveau le livre, puis Harry. « Je ne sais pas quoi dire… »
« Dis juste que tu vas le faire, Weasley » dit Malfoy de sa voix traînante « sinon je ne sortirai jamais d'ici… »
Tout le monde rit, même Ron, et il fit un signe de la tête à Harry, l'air assez remué. Il ferma le livre et le remit sur ses cuisses, prenant son chat et le tenant près de lui, souriant et le caressant tandis que de nombreuses mains venaient le taper dans le dos et que l'on disait des choses comme « Ca c'est un bon ami… Nous reviendrons te voir prendre la coupe… une fois que nous serons partis, tu pourras faire des entraînements avant le lever du jour… »
Plus tard, Harry sut qu'il devait étudier pour les BUSEs, mais il tira Hermione dans un coin de la salle commune, s'asseyant dans un fauteuil que George et Angelina utilisaient en général et qui faisait face au coin, créant un confortable refuge. Il s'assit, la tirant sur ses cuisses. Elle acquiesça, passant ses bras autour de ses épaules, approchant sa bouche de la sienne. Il sentit une vague de joie le traverser comme ils s'embrassaient de plus en plus profondément, un contentement qui semblait être au delà de tout ce qu'il méritait ou qu'il n'aurait jamais pensé vivre. Il remonta sa main le long de sa jambe, sous sa robe. Maintenant que c'était juin, elle portait un short et un T-shirt en dessous. Il laissa sa main confortablement installée sur une de ses cuisses, sentant la chaleur émanant de sa peau, se sentant en harmonie avec le monde.
Elle recula doucement sa bouche de la sienne, mais ce fut seulement pour descendre ses lèvres vers son cou. Il ouvrit ses yeux, maintenant, souriant, puis il pensa voir un flash rouge du coin de l'œil.
« Ron ? »
Il y eut un silence, puis Ron s'avança vers le coin où ils étaient assis, l'air abattu. « Je, hum , je ne voulais pas vous déranger… » ses oreilles étaient assez roses. Harry réalisa que bien que toute l'école les ait vus s'embrasser sur le terrain de Quidditch, Ron ne les avait jamais vus tous les deux s'embrassant comme cela, se touchant et s'embrassant en privé. Harry se mordit la langue, pour éviter de lui demander s'il les avait regardés.
« Tu ne nous déranges pas. Qu'y a-t-il ? »
« Je voulais juste… te remercier proprement. Tu sais, pour le poste de capitaine. »
Harry lui sourit. « C'est avec plaisir. Vraiment. Avec plaisir. Cela me rendait fou. »
Ron essaya de lui rendre son sourire, mais cela avait l'air difficile. Harry espérait qu'il comprenait qu'il le méritait, que ce n'était pas de la charité. Ron pouvait être si susceptible parfois. Harry s'était demandé s'il serait capable de le convaincre de prendre le poste. Il se souvint de Ron disant devant le Miroir du Rised qu'il était préfet en chef et capitaine de l'équipe de Quidditch…
« Je vais te faire travailler, tu sais . » dit-il maintenant en souriant à Harry.
« Tu es celui qui va avoir à travailler. Tu as deux poursuiveurs et deux batteurs à remplacer. »
« Correction : un poursuiveur, et deux batteurs. Je ne vais pas rester gardien. Ginny va s'entraîner pour cela. Ce n'est pas très loin d'attrapeur après tout. Et Ginny dit que Zoey Russell est aussi une assez bonne attrapeuse. Alors nous pourrons la prendre, peut-être, et je serai finalement poursuiveur aussi, comme je voulais être. » Harry se souvint de sa performance lors du premier match de l'année. C'était un poursuiveur fabuleux. Il n'y aurait personne pour les arrêter avec Ron à ce poste. Il se souvint avoir vu son père jouer…
« Il reste juste les batteurs. Dean et Seamus ? »
« Non. Dean est désespérant. Tout ce qui l'intéresse est le football. Seamus l'a traîné à la coupe du monde. Et Seamus veut le boulot de Lee. »
Harry rit. « Je pense à tous les boniments qu'il va jeter à la ronde. »
« Trop vrai ! Il y a ce quatrième année qui pourrait faire un bon batteur… Je l'ai vu voler un peu. Ginny dit qu'il s'appelle Anthony Perugia. »
« Tony ? Oui, Il vole bien. Et l'autre ? »
« Bien… Que penses-tu de… Neville ? Tu crois qu'il serait d'accord ? »
Harry sourit. « Oui. Je crois vraiment qu'il le sera. »
« J'espère. Tu as remarqué comme il est grand maintenant ? Il peut nous manger la soupe sur la tête, n'est-ce pas. »
Harry acquiesça. Puis Ron eut l'air à nouveau un peu embarrassé. « Bon, je vais vous laisser tranquille… »
« Oh non, Ron ! » dit Hermione en se levant. « Faisons quelque chose ensemble, tous les trois ! » Ron et Harry se regardèrent, incertains. « Oh, vous deux… » bafouilla-t-elle. « Je veux dire… descendons chez Hagrid ! Allons ! » Elle se dirigea vers le trou du portrait et ils la suivirent. Harry savait qu'elle ne voulait pas exclure Ron, mais il réalisa maintenant que ce serait dur à équilibrer, de passer du temps ensemble, et aussi avec Ron. Cela marchera tout seul, pensa-t-il avec optimisme. Ils devaient juste s'habituer à une nouvelle manière de faire les choses. Tout irait bien.
* * * * *
Harry se traîna jusqu'au dortoir et se jeta violemment sur lit, mais avec soulagement.
« Ouch ! » fit soudain Sandy.
« Désolé Sandy. Je suis juste content que ce soit fini. »
« Quoi ? »
« Les BUSEs. »
« Était-ce si terrible ? »
« Tu n'y as pas du tout fait attention ? »
« J'étais endormie la plupart du temps. »
« Oh. J'aimerais pouvoir dire la même chose. Attends… Je me suis endormi en histoire de la magie et en astronomie… »
« Harry Potter? »
« Quoi ? »
« Que sont les BUSEs ? »
« Des tests très, très ennuyeux sur nos connaissances et notre pratique de la magie. Sur cinq années, sauf pour les soins aux créatures magiques et pour la divination, où elles portent sur trois ans. »
« Est-ce important ? »
« Assez important. Mais je pense que je m'en suis bien sorti sur la plupart des choses. »
Harry, Ron et Hermione avaient à peine dormi durant la semaine suivant la coupe de Quidditch. Ils n'avaient pas à aller en classe. Ils passaient leur temps à se préparer pour les tests, et Hermione les avait guidé et s'était assurée que c'était ce qu'ils faisaient chaque heure du jour où ils étaient réveillés.(ce qui était bien plus d'heures qu'ils auraient dû rester éveillés, selon Harry). La plupart des nuits, ils se traînaient à l'étage vers deux ou trois heures du matin, les muscles fonctionnant jusqu'au dortoir en pilotage automatique. Une nuit, ils restèrent juste où ils étaient, Hermione assise à l'une des tables, sa joue sur un texte d'arithmancie, ronflant doucement, tandis que Harry était assis à côté d'elle, s'appuyant sur son épaule (il fut assez contrarié de découvrir qu'il avait bavé sur sa robe quand il se réveilla le lendemain matin), et Ron s'était étalé sur le tapis, le visage dans un texte d'herbologie qui était simplement à proximité de son cerveau, plutôt que de faire partie de son contenu.
Puis, le lundi matin suivant, cela avait commencé. Ils étaient descendus au donjon de potions et Rogue avait commencé avec eux. Ils passèrent la journée entière à faire des potions et à rédiger des essais et à répondre à des tests sur les ingrédients des potions, les contre-indications et les antidotes. Le test de potions prenait plus de temps que n'importe quel autre car ils devaient attendre que les choses bouillent et infusent. A la fin de la première journée, Harry sentit un grand soulagement que ce soit fini, mais il se souvint qu'il y avait encore plus de tests à passer.
Le mardi, ils avaient métamorphose et sortilèges. Harry métamorphosa le bureau de MacGonagall en cochon, comme il l'avait vu faire une fois. Il changea d'autres objets inanimés en objets animés, et des objets animés en objets inanimés. Il changea des choses qui avaient déjà été transformées, prenant une chaussure, au début, à travers cinq métamorphoses successives, en passant par le hérisson, le chapeau melon, le yorkshire, la théière et puis un lapin, avant de commencer à faiblir et de produire un étui à couteau (avec des oreilles de lapin et une queue pelucheuse) qui aboyait.
Puis elle fit de la place dans la pièce, et au lieu de descendre déjeuner avec les autres, il lui fit la démonstration, formellement et pour l'enregistrer, de sa capacité à se transformer en animagus. Elle utilisa un chronomètre pour mesurer son temps de transformation, encore et encore, se changeant en griffon, puis normal, en griffon puis normal, jusqu'à ce qu'il s'effondre sur le sol à cause de la douleur et de l'effort mental. Elle lui sourit et lui fit un signe de la tête. Il sortit en titubant de la pièce, retrouvant Hermione et Ron dans le couloir, et ils le portèrent pratiquement jusqu'à la grande salle.
Les sortilèges s'étaient bien passés, il le savait, parce que le professeur Flitwick n'arrivait pas à garder un visage impassible. Il n'y avait aucune chance qu'un élève passant les BUSEs de sortilèges doive attendre avant de recevoir son résultat pour savoir combien il avait fait avec lui. Harry passa le niveau de base, puis intermédiaire, et puis Flitwick demanda à tous les élèves de rester après le temps imparti pour ceux qui voulaient tenter le BUSE de sortilège avancé.
Harry, Ron et Hermione furent les seuls Griffondors qui restèrent. Le test était simplement de se battre en duel avec Flitwick, qui avait été un champion dans sa jeunesse. Ron fut désarmé très rapidement. Hermione lui résista pendant quelques temps avant d'être désarmée. Après s'être battu pendant plus d'une demie-heure, Flitwick et Harry y étaient encore, et Harry avait quitté sa robe et était trempé de sueur, tandis que le petit sorcier était encore frais comme une rose, et marchait en chantonnant avant de pointer nonchalamment sa baguette vers Harry et de marmonner des sorts.
Après plus d'une heure, Flitwick était encore debout et faisait face à un Harry épuisé et il baissa sa baguette. « Je m'incline Harry » lui dit-il gentiment. « Le duel est fini. C'est un nul. »
Harry baissa sa baguette et s'inclina, et il entendit « Expelliarmus ! » Il sentit sa baguette sortir de sa prise, puis il se sentit voler en arrière, rassemblant ses forces avant de frapper le mur dur, et, chancelant, de s'effondrer en une position assise. Flitwick sourit et alla vers lui, lui tendant sa baguette.
« Vraiment Harry. Tu aurais dû le savoir. » Il lui souriait. Harry regarda le professeur, ses yeux dans le vague.
« Je le sais maintenant. » Flitwick l'aida à se relever et lui donna une tape dans le dos. Mais Harry n'avait pas exactement le sentiment d'avoir échoué en sortilèges avancés.
S'il avait pensé que c'était épuisant d'étudier pour les BUSEs, ce n'était rien comparé à les passer. Le mercredi, ils commencèrent avec l'herbologie. Une matinée entière à se battre avec les plantes de la serre, puis subir des tests épuisants sur les herbes magiques et les champignons qu'ils avaient étudiés pendant cinq années. L'après-midi, ils avaient histoire de la magie. Trois heures à être assis dans la classe de Binns à écrire sur les rébellions des gobelins. Il s'endormit en fait, et quand il se réveilla, Hermione le secouait et lui demandait de rendre son parchemin. Il le regarda. Il avait écrit une phrase sur quelqu'un nommé Oscar le Batteur, dont il n'était même pas sûr qu'il existe. Il grogna. Il n'aurait pas une BUSE en histoire de la magie. Il regarda Ron, qui tendait plusieurs parchemins écrits petit. Même Ron avait eu de quoi écrire pour l'histoire de la magie. Quand Hermione ne le regarda pas, il froissa son parchemin et le fourra dans sa poche. Il ne rendrait rien du tout. C'était mieux que l'humiliation de rendre cela, pensa-t-il. Il le détruirait.
C'était à minuit qu'ils avaient astronomie. Harry se sentit encore comme un somnambule, et le professeur Sinistra fut sèche avec lui. Un autre flop, pensa-t-il. Ron était aussi un zombie. Aucun d'eux ne s'attendait à avoir une BUSE en astronomie.
Le matin suivant, ils purent rester au lit, à cause du test tardif d'astronomie, et durant l'après-midi, ils durent se présenter chez Hagrid pour les soins aux créatures magiques. Hagrid leur avait fait un zoo virtuel à parcourir, et son test était un QCM. Harry pensa qu'il était probablement un peu trop gentil avec eux, et il se demanda si Dumbledore approuvait cela. C'était le test le plus facile jusqu'à présent, d'après Harry. Après cela, il lâcha un grand soupir de soulagement. Plus que deux. Divination et Défense contre les forces du mal.
Le vendredi matin, lui, Ron et les autres Griffondors, sauf Hermione, se présentèrent à la tour de Trelawney, tandis qu'Hermione allait chez le professeur Vector pour le test d'arithmancie. Ils surent passer par les feuilles de thé, la chiromancie, les augures, les diagrammes stellaires (ce n'était pas pour rien qu'il avait été terrible en astronomie), les boules de cristal, les cartes de tarot… toutes les formes de divination qu'ils avaient couvertes depuis leur premier jour avec elle, il y a trois ans. Même Ron avait quelque chose à dire la plupart du temps qui était bon ou pas très loin. J'ai un serpent qui a le Don, et je ne vais même pas avoir une BUSE en divination. Quelque chose n'allait pas quelque part, il le sentait. Mais il savait aussi qu'il ne devait pas tricher. Il avait laissé Sandy près du feu, dans la salle commune.
Après le déjeuner, ils se rendirent chez Maugrey. Il leur fit faire un travail écrit sur les loups garous, les vampires et les autres créatures des ténèbres qu'ils ne pouvaient pas amener en classe. Puis ils rendirent leurs devoirs, et furent vraiment confrontés à quelques créatures sombres qu'ils avaient étudiées avec Lupin. Après les Pitiponks et les strangulots, il ouvrit un tiroir et il en sortit… un épouvantard.
L'épouvantard prit une forme différente pour certains d'entre eux de celle de troisième année. Sans surprise, celui d'Hermione ressemblait au professeur MacGonagall l'expulsant et lui disant qu'elle avait échoué dans tous ses sujets. Celui de Neville était simplement une flasque de potion fumante. Celui de Parvati se transforma .. en Hermione. Harry le vit en premier, et la fit se retourner et lui parla rapidement jusqu'à ce que Parvati s'en soit occupé et que Seamus s'avance. Finalement, Harry fit face à l'épouvantard, et, se souvenant des détraqueurs qui avaient amené Lucius dans la chambre de justice, l'épouvantard se transforma naturellement en détraqueur.
Harry lui fit gravement face, se concentra intensément sur ses pensées joyeuses (maintenant qu'il était avec Hermione, c'était facile) et cria « Expecto Patronem ! »
Le cerf argenté émergea du bout de sa baguette et courut vers l'épouvantard-détraqueur. Puis Harry le regarda encore, criant « Ridikulus ! » et il disparut avec un pop !
Maugrey le fixait, incrédule. « Potter » dit-il, clairement admiratif, ce qui choqua quelque peu Harry. « Vous ne m'aviez pas dit que vous saviez conjurer un Patronus. Et quel Patronus… »
Harry déglutit. « Je suis désolé. Nous avons découvert en troisième année que quand je suis confronté à un épouvantard, il se transforme en détraqueur, alors Lupin m'a enseigné à conjurer un Patronus… »
« Vous êtes désolé ? » dit Maugrey, incrédule. « Vous faites quelque chose de si avancé que la plupart des sorciers adultes n'y arrivent pas et vous êtes désolé ? » Il secoua la tête. « Vous êtes la personne la plus terrible que j'ai jamais vue, Potter… »
Après avoir lancé variété de sorts et contre-sorts, il libéra tous ceux qui ne voulaient pas rester pour le BUSE avancé de Force du Mal. « Je vous ai déjà vu conjurer votre Patronus, alors vous avez déjà vos points pour cela, Potter. Maintenant, voyons ce blocage de la douleur pour lequel vous êtes devenu si fameux… »
Et sans avertissement, Maugrey pointa sa baguette vers lui et cria « Hara Kiri ! »
Les yeux de Harry roulèrent en arrière. Il se sentit flotter et monter, monter, et en regardant en bas, il regarda son corps, fasciné. Il regarda Maugrey bouger lentement, Hermione mettre anxieusement sa main sur sa bouche au ralenti, puis son autre main sur le bras de Ron, comme Ron le fixait, sa mâchoire s'ouvrant petit à petit…
Quand Harry vit Maugrey lever sa baguette, il s'autorisa à glisser dans son corps. Il s'effondra sur le sol, haletant, puis tituba pour se relever. Maugrey acquiesça.
« Bon travail, Potter » fut tout ce qu'il dit. Harry déglutit et lui fit un signe de la tête. C'était cela. Il avait fini. Tout ce qu'ils avaient à faire maintenant était d'attendre leurs résultats.
Harry ferma ses yeux, s'allongeant sur le lit. Il se sentait près à dormir pour une semaine. Après avoir redouté les BUSEs toute l'année (avec raison, il le savait maintenant), ils avaient fini. Il dormi en fait immédiatement jusqu'au matin suivant. Il se réveilla avec le soleil, se leva et s'habilla pour courir, se sentant comme si on avait enlevé un énorme poids de lui. Ron était encore endormi, étalé en diagonale sur son lit (la seule façon qu'il avait d'y tenir, de toutes façons). Quand Harry descendit dans la salle commune, Hermione n'y était pas, mais il ne daignait pas l'attendre. Si elle avait un peu de bon sens, pensa-t-il, elle resterait à dormir. Si j'avais du bon sens, peut-être que c'est ce que je ferais, pensa-t-il. Mais il se sentait agité après avoir dormi plus de quatorze heures. Il voulait être actif, faire quelque chose.
Le terrain de Quidditch était désert, humide et d'apparence impeccable. Harry courut sur le chemin sablonneux jusqu'à ce qu'il sente avoir exorcisé quelque chose de son âme, quelque démon agité qui le possédait, lui faisant mal quand il prenait une pause. Maintenant, même si ses poumons marchaient à leur pleine capacité, il se sentait en paix. Tout était comme il devait être. Il fit quelques tractions et étirements après, puis retourna au château d'un pas sautillant.
Dans la salle de bain des préfets, il rencontra Malfoy, mais cela n'avait plus le pouvoir de ruiner sa journée. Il rentra en flânant joyeusement, lui souriant comme il était dans la baignoire, disant gaiement « Bonjour, Malfoy ! Belle journée, n'est-ce pas ? »
Malfoy avait ses yeux fermés et il les ouvrit maintenant. Il s'appuya contre un des petits côtés de la baignoire, ses bras étalés de chaque côté de lui sur le bord de la baignoire. Il ne cherchait plus à cacher sa Marque des Ténèbres. Il n'avait plus besoin de s'en soucier.
« Tu es salement joyeux pour cette heure du matin, Potter. Tu vas sauter dans le lac ? »
« En fait, je pensais prendre une douche. Peut-être que je nagerai dans le lac plus tard… » il chantait pratiquement comme il se dirigeait vers les douches. Il vit Malfoy secouer sa tête.
'Toi, Potter, tu es plus joyeux que c'est permis… »
« Mais les BUSEs sont finies ! » chanta Harry comme il se tenait sous la douche, faisant résonner le bruit sur les dalles et le marbre de la pièce. Il se tourna et vit Malfoy passer sa tête au coin.
« J'ai deux mots pour toi Potter. FERME TA SATANÉE GRANDE GUEULE. »
« Cela fait cinq mots. »
« Cela n'en ferait que deux si tu ne me faisais pas jurer. »
« Ce ne serait plus drôle. » rit Harry, laissant l'eau dégouliner sur sa tête. Il rejeta sa tête en arrière et arrêta l'eau, souriant à Malfoy. « N'es tu pas content que cela soit fini ? »
Comme Harry enroulait une serviette autour de sa taille, Malfoy acquiesça, l'admettant finalement. « Je ne peux pas croire Maugrey… ou MacGonagall. Ou Flitwick. Ou Chourave… » Il plongea ses mains dans les poches de la robe de chambre vert foncé qu'il avait enfilée. Harry fronça les sourcils. Qu'est-ce qui n'allait pas avec lui ? Oui, il avait été déshérité… mais cela semblait concerner autre chose.
« Tu ne penses pas avoir bien fait Malfoy ? »
Malfoy releva brusquement sa tête. « J'ai fait franchement bien, merci beaucoup. Je m'attends pleinement à avoir plus de dix BUSEs. En fait, je parie que j'en aurai plus que toi. »
Harry pensa aux BUSEs avancés qu'il allait avoir en métamorphose, forces du mal et sortilèges. « Je parie que non. » sourit-il. « Mais si tu en as plus de dix… ce sera vraiment impressionnant. Je veux dire, je pense que tu seras content. Quel est ton problème ? Pourquoi ne fêtes-tu pas la fin des examens ? »
Malfoy revint vers la baignoire, commença à la vider et ramassa ses habits. « Et avec qui vais-je fêter cela ? Les seuls Serpentards qui voudrons traiter avec moi sont Rogue et cette quatrième année, quel est son nom. Et je commence à penser que je lui plais, alors je ne veux pas trop être avec elle et lui donner une mauvaise impression… »
« Ou tu pourrais passer tout ton temps libre avec elle. Ensuite, tu arrêterais très vite de lui plaire. » fit Harry en riant comme Malfoy lui lançait une serviette mouillée dessus et qu'il l'attrapait en plein vol.
« Tu peux rire, Potter. Même si tu n'avais que deux BUSEs, tu aurais des gens pour te témoigner de la sympathie… »
Harry soupira et encaissa le coup. Il devait le faire, il le devait. Malfoy y faisait assez largement allusion. « Malfoy » dit-il finalement, comme il prenait un peignoir rouge de la garde-robe. « Dumbledore a dit qu'il laisserait redescendre tout le monde à partir de la troisième année à Pré-au-Lard samedi prochain. Nous allons avoir les résultats de nos BUSEs vendredi. Peu importe ce qui en sort… Pourquoi ne viens-tu pas faire la fête avec nous ? Ginny voudra venir de toutes façons, et puis tu pourras passer du temps avec elle. Nous descendrons tous au village après le petit déjeuner. »
Malfoy déglutit et le regarda. Il n'avait pas reconnu ce que Harry avait fait en partageant la coupe de Quidditch avec Serpentard, mais Harry savait que cela signifiait beaucoup pour lui. Il commençait à comprendre pourquoi Ginny avait dû tellement lutter au début de leur relation pour que Malfoy ne se saborde pas lui-même.
« Si tu veux. » dit évasivement Malfoy. Harry acquiesça.
« Alors c'est bon. » dit-il fermement. Après que Malfoy soit parti, Harry ramassa Sandy et lui demanda « Pourquoi est-ce que certaines personnes trouvent si dur que d'autres personnes soient gentilles avec elles ? » Il ne pensait pas juste à Malfoy. Ron était comme cela aussi. Ils avaient bien plus en commun qu'ils ne voudraient jamais l'admettre.
« Je ne comprends pas très bien les gens, Harry Potter » répondit-elle. « mais peut-être qu'ils ont l'impression qu'ils ne le méritent pas ? »
« C'était une question rhétorique, Sandy. Cela signifie que je n'attendais pas réellement de réponse. Mais je crois que tu comprends les gens mieux que ce que tu penses. » Il l'enroula autour de son bras et sortit.
* * * * *
La semaine suivante, ils n'avaient pas non plus à aller en classe, à moins qu'ils ne le veuillent. Harry, Hermione, Ron et Malfoy allèrent voir Rogue quand ils auraient de toutes façons du avoir potions. Mais ils s'entraînèrent pour la démonstration du club de duel au lieu de préparer des potions. Harry allait faire la démonstration de quelques mouvements contre trois attaquants, et Rogue acquiesçait gravement quand il ajustait ses sorts et détournait ceux que Ron, Hermione et Malfoy lui envoyaient. Ce n'était pas un réel duel, en fait. C'était étroitement chorégraphié, monté pour faire un bon spectacle. L'issue était prédéterminée. Une partie de la démonstration serait faite de duels dont l'issue ne serait pas déterminée, mais la plupart serait attentivement répétée et planifiée. Après le duel qu'il avait perdu face à Neville (qui avait été un meilleur spectacle, selon Harry, que ce qui était prévu pour l'exhibition), il voulait être vu gagnant d'un duel devant toute l'école. Ron était contre lui pour un des duels non arrangés, et Roger Davies pour un autre. Ils avaient tiré les noms d'un chapeau de sorcier pour déterminer les paires. Malfoy allait être opposé à Niamh Quirke et à Fred Weasley, et Hermione se battait encore contre Alicia, ainsi que contre George Weasley.
L'après-midi suivant, ils descendirent chez Hagrid pour voir les septième année de Griffondor contre les taureaux du soleil. Après que Angelina ait préparé George à harnacher les taureaux et à labourer le sol, retournant la terre avec une dent de dragon, ils se battirent contre les Chtonians qui jaillirent du sol. Mais ils n'avaient pas fait spécialement bien au club de duel, et Maugrey mit une fin à cela pour qu'ils puissent rejoindre l'aile de l'hôpital.(C'était une combinaison de tests de potions, de soins aux créatures magiques, de sortilèges et de défense contre les forces du mal.) Maugrey fit disparaître les Chtonians, et, agitant sa baguette, Flitwick remit le sol labouré à son état antérieur pour Fred et sa partenaire, Yarrow Swartz, une fille avec une bonne réputation en potions.
Après avoir bu la potion que Yarrow avait préparé pour lui et s'être lui-même invoqué un champ protecteur, Fred harnacha les taureaux et commença à labourer, comme George. Cette fois, quand les Chtonians surgirent du sol labouré par la dent de dragon, Fred et Yarrow les repoussèrent jusqu'à ce que le sol soit couvert de leurs os blancs. C'était tout ce que les Chtonians étaient : des squelettes combattants. Harry avait d'abord été alarmé quand ils avaient jailli pour se battre contre George et Angelina. La deuxième fois, il savait à quoi s'attendre, et fut rassuré de voir quelqu'un les battre. Il était très, très content que ses ASPICs soient encore dans deux ans…
Lee Jordan et Alicia Spinnet firent mieux que George et Angelina, mais pas aussi bien que Fred et Yarrow. Harry avait son poing dans sa bouche quand il sembla que l'un des taureaux allait embrocher Lee… Mais Alicia lui lança un maléfice avant qu'il ne le massacre. Harry considéra le fait que les deux jumeaux fassent si différemment pour le test. Ils semblaient grandir séparément, un peu, ou au moins montrer des compétences et des talents différents. Fred était par exemple bien meilleur en duel, tandis que George avait une petite amie (Fred et Susan Bones avaient opté pour 'juste amis' après le ceilidh).
Comme le vendredi approchait, Harry était de plus en plus tendu. L'entraînement pour les duels ne faisait rien pour alléger cela. Ce qu'il voulait vraiment faire était de s'enfuir avec Hermione dans l'ancienne pièce de Touffu, mais il commençait à suspecter qu'elle soit superstitieuse quant à leur relation physique. Après la première fois, il avait trouvé Neville, et après la deuxième fois, ils s'étaient retrouvés attachés à des arbres dans la forêt, ne sachant pas s'il leur restait cinq minutes à vivre. Il se demandait si elle pensait que cela ne porterait pas la poisse d'être encore ensemble avant d'apprendre les résultats des examens. Cela ne lui ressemblait pas vraiment, et cependant… Elle évitait définitivement d'être seule avec lui. Elle sortait de ses habitudes pour être sûr que Ron était avec eux tout le temps. Elle ne se retenait pas de le toucher ou même de l'embrasser, mais elle ne suggérait pas non plus qu'ils soient seuls ou essayent de l'être, comme elle avait fait par le passé. Harry était très, très frustré.
Finalement, au petit déjeuner du vendredi matin, encore plus de chouettes que d'habitude rentrèrent par les fenêtres, pour la plupart des chouettes de l'école. Chaque élève de cinquième année reçut une grande enveloppe crème avec le sceau de Poudlard. Seamus et Dean s'emparèrent de l'enveloppe de leurs chouettes avant qu'elles n'aient le temps de se poser sur leur épaule, et Ron s'assit, tenant la sienne, la sueur apparaissant sur son front comme il hésitait à l'ouvrir.
Une enveloppe tomba finalement dans les mains de Harry. Harry Potter, Griffondor. C'était tout simplement ce qui était écrit en une grosse écriture ronde. Harry allait commencer à l'ouvrir que, à côté de lui, Hermione commença à crier, puis l'assomma pratiquement quand elle lança ses bras autour de son cou. Harry haleta et il enleva doucement ses bras d'autour de son cou, puis lui sourit.
« Je devine que tu es assez contente de tes résultats ? »
Elle acquiesça, et sans dire un mot, elle lui tendit la lettre. Elle avait reçu deux BUSEs en potions, basique et intermédiaire, pareil en métamorphose, Défenses contre les forces du mal, Arithmancie et histoire de la magie. Elle en avait reçu une pour l'herbologie, l'astronomie et le soin aux créatures magiques, et trois en sortilèges, basique, intermédiaire et avancé.
« Hermione » souffla-t-il, « tu as eu… »
« Je sais ! »
« Seize BUSEs… »
« Je sais ! »
Il fixa encore sa lettre. Elle avait établi un record pour l'école. Personne, pas même Percy Weasley, n'avait jamais eu seize BUSEs. Il était à moitié effrayé d'ouvrir sa lettre maintenant. Il pensa à son examen fantôme d'histoire de la magie. Il avait une boule dans la gorge qui ne voulait pas partir. Le cri d'Hermione avait été le premier, mais maintenant les cinquième année dans toute la grande salle parlaient à haute voix du résultat de leurs examens, allant d'une table à l'autre pour parler avec leur amis des autres maisons. Le chaos s'installait.
Puis soudain, il fut attaqué par Ron « Aaah ! » cria-t-il, ayant finalement ouvert sa lettre. « Onze ! J'en ai onze ! Seulement une de moins que Bill et Percy ! » Harry fixa avec incrédulité la lettre que Ron lui avait mise sous le nez. Rogue lui avait en fait donné une BUSE en potions basique. Il avait aussi les niveaux basique et intermédiaire en métamorphose et défense contre les forces du mal. Et aussi une BUSE pour le soin aux créatures magiques, la divination, l'histoire de la magie et l'herbologie. La seule qu'il avait manqué était l'astronomie, ce qui n'avait pas été une surprise puisqu'il avait virtuellement dormi pour tous les cours. Harry lui sourit de façon incertaine.
« C'est super Ron. » Il essaya d'avoir l'air content, il l'était vraiment, puis il recommença à fixer l'enveloppe avec son nom écrit dessus. Ron fronça les sourcils.
« Tu n'as pas encore ouverte la tienne ? »
Harry la lui lança. « Je ne peux pas. Tu le fais. Annonce moi cela avec douceur. »
Harry serra les dents et grimaça comme il regardait Ron ouvrir l'enveloppe et sortir la lettre. « Bien » commença-t-il, « tu n'as pas eu l'histoire de la magie. »
« C'est probablement parce que j'ai dormi durant l'examen et que je n'ai rien rendu. »
« Et tu n'as pas eu l'astronomie. Ni la divination. »
« Trelawney m'en a voulu de ne pas encore avoir révélé mon 'œil intérieur'. A quel point le reste est mauvais ? »
« Bien, je hais devoir te dire cela, Harry, mais tu en as seulement… treize. »
La mâchoire de Harry se décrocha. « Quoi ? Treize ? Comment ai-je pu en avoir treize ? »
Ron rit et lui tendit la lettre. « Bien, cela a probablement aidé que tu aies les niveaux basique, intermédiaire et avancé dans trois matières : métamorphoses, sortilèges et défense contre les forces du mal. Cela en fait neuf. Et puis Hagrid t'en a donné une, Chourave aussi, et Rogue t'en a donné deux en basique et intermédiaire. Tu commences à être le favori de Rogue, n'est-ce pas ? Qui l'eut cru il y a cinq ans ? »
Harry lui frappa le bras avec le revers de sa main. « Je ne le suis pas. J'ai travaillé dur. »
Hermione lui prit sa lettre et l'examina. « Bien, tu vois ? Cela a payé. » Elle lui souriait à lui et à sa lettre, l'air fière de lui, mais elle rayonnait aussi de sa propre satisfaction. Harry ne l'avait jamais vue si heureuse.
« Combien tu en as, Nev ? » demanda Ron à Neville, qui souriait aussi en lisant sa lettre.
« Neuf » dit-il joyeusement. « J'ai manqué les sortilèges et la métamorphose, mais j'en ai une de tous les autres, même de Sinistra et Rogue, et deux du professeur Maugrey et du professeur Chourave. » Il regarda encore sa lettre. « Mamie ne va jamais le croire… »
Soudain, la lettre de Harry lui fut enlevée de ses mains, et il entendit une voix traînante familière. « D'accord, Potter, voyons ce que tu as fait… »
Harry attendit que Malfoy ait finit de lire, essayant de supprimer le sourire qui apparaissait au coin de ses lèvres, et regardant joyeusement Hermione. Harry aurait aimé avoir un appareil photo quand Malfoy eut fini.
« Et toi, Malfoy ? combien ? » lui demanda-t-il, essayant de ne pas avoir l'air trop satisfait. Malfoy grimaça, ne parlant pas et jetant sa lettre à Harry pour qu'il la voie. Il avait eu les niveaux basique et intermédiaire pour Rogue, MacGonagall, Maugrey et Vector, et juste le niveau basique pour Flitwick (qui lui avait sans doute enlevé des points pour le fiasco de l'alarme de cambriolage), Binns, Chourave et Sinistra. Le seul professeur qui ne lui avait donné aucun BUSE était Hagrid, et considérant l'attitude de Malfoy en cette classe, autant que ces performances, c'était un miracle que Hagrid n'ait pas trouvé un moyen de lui donner un nombre de BUSE négatif.
« Dommage, Malfoy » dit Harry d'un ton détaché. « Tu n'en as que douze. Alors que tu avais dit que tu en aurais plus que moi… »
Malfoy continua à regarda la lettre de Harry avec incrédulité. « Et j'aurais du. Qu'est-ce que 'métamorphose avancé', 'sortilèges avancé' et 'défense contre les forces du mal avancé' ? »
« Tu sais pour la métamorphose… » dit Harry à voix basse. Malfoy acquiesça ensuite.
« Oh, oui. Mais les autres… Cela paye d'être le chouchou des professeurs… »
« Cela paye aussi de pouvoir se battre en duel contre Flitwick pendant plus d'une heure et d'invoquer un Patronus et de bloquer la douleur du sort de Hara Kiri. » l'informa malicieusement Hermione, avec un sourire pour Harry. Malfoy grimaça encore, puis prit d'un mouvement rapide sa lettre des mains d'Hermione. Son étonnement était encore plus grand que quand il avait vu la lettre de Harry, mais maintenant il avait trouvé un moyen de tourner cette information à son avantage.
« Alors Potter. Tu n'as pas pu battre ta copine ? »
Harry sourit et passa son bras autour des épaules d'Hermione. « Si nous parlons de performance, Malfoy… »
« Je me casse… » marmonna-t-il, jetant sa lettre à Hermione, qui l'attrapa au vol, en riant.
Ils attendaient d'aller à Pré-au-lard le jour suivant, cependant, même avec Malfoy, et ils passèrent la plus grande partie du vendredi allongés près du lac et à parler des tests. Maintenant qu'ils avaient fini, les disséquer en détail semblait être le passe-temps favori d'Hermione. Harry dut la faire taire plus d'une fois avec un baiser. La troisième fois que cela arriva, ils se relaxaient près du lac avec Ron, Ginny, Malfoy, les jumeaux et Angelina, qui avaient fini de passer leurs ASPICs. Hermione tint sa tête fermement, et Harry eut l'impression distincte qu'elle avait fait en sorte qu'il la fasse taire cette fois…
« Prenez une chambre ! » leur cria avec irritation Malfoy, leur jetant quelques feuilles comme il s'asseyait à côté de Ginny, l'air plus qu'un peu grognon. Il n'oserait pas poser une lèvre sur Ginny avec ses frères autour. Harry sorti de son baiser pour respirer, souriant, puis il donna à Hermione un regard pénétrant.
« Cela me semble une bonne idée. Qu'en penses-tu ? » lui dit-il malicieusement. Elle se leva et commença immédiatement à marcher vers le château. Il prit cela pour un oui. Comme il se tournait pour partir, il croisa le regard de Ron pour un instant, et considéra presque l'idée de ne pas la suivre. Mais ensuite, il se tourna pour la voir marcher vers le château. Aucun d'eux ne portait de robe en cette chaude journée presque estivale. Elle portait des shorts blancs et un chemisier sans manche bleu assez serré. Sa bouche sécha, en la regardant, et il oublia Ron, courant pour la rattraper. George et Angelina poussèrent des hurlements digne du loup de Tex Avery pour les accompagner.
Comme ils allaient rentrer dans le château, marchant main dans la main et se souriant, Hedwige arriva et se posa sur son épaule, un parchemin attaché à sa patte avec l'écriture de Dudley dessus. Il la remercia, lui expliquant qu'il n'avait rien à lui donner, et elle s'envola pour la volière. Il mit la lettre de Dudley dans sa poche. Il pourrait la lire plus tard. Ils foncèrent jusqu'à la salle de Touffu, fermant la porte avec de nombreux charmes, lançant un sort d'amortissement sur le sol s'attaquant l'un l'autre avec abandon, relâchant finalement les désirs des cinq dernières semaines.
Après, elle appuya sa tête sur son torse, regardant son visage à la lueur vacillante des bougies qu'ils avaient invoquées, dispersées autour de la pièce comme une mer de fées lumineuses. « Harry ? » chuchota-t-elle.
Il ouvrit ses yeux et la trouva en train de le regarder. Il sourit en voyant à quel point elle était belle. « Oui ? »
« Dumbledore m'a donné quelques bonnes nouvelles de mes parents. »
« Quelles sont elles ? »
« Ils peuvent sortir de la clandestinité. Nous allons retourner dans notre ancienne maison cet été. Il a lancé dessus le même genre de sortilèges que ceux qui sont chez toi… tu sais, chez les Dursley. Mais nous ne pourrons pas voyager comme nous le faisions d'habitude. Nous pouvons quitter la maison, ne te fais pas de souci, même descendre à Londres pour la journée ou… » elle lui sourit « … je pourrais te rendre visite à Surrey. Mais nous ne pouvons pas quitter l'Angleterre. »
« Je suis désolé, Hermione... »
« Non, Harry ! Je n'essayais pas de te culpabiliser ou quoique ce soit. Je suis juste si contente de revoir mon père et ma mère. Tu sais que cela fait presque un an ? Quand on est enfant unique, on est très proche de ses parents… » Puis elle s'arrêta. « Oh, je suis désolée, Harry. Parfois je mets les pieds dans le plat… »
Il sourit et l'embrassa sur le front. « Hermione. Tu ne peux pas ne pas parler de tes parents, ne pas être proche d'eux ou dire qu'ils te manquent juste parce que je suis orphelin. Franchement, j'ai oublié qu'il y a une autre façon de vivre maintenant. Je n'ai jamais vraiment connu mes parents. Voir mon père et ma mère dans la pensine… c'était intéressant, mais ils ne me semblent pas plus réels maintenant qu'avant de les avoir vus. C'était comme de voir des acteurs sur une scène. Tu aimes tes parents, tu es proche d'eux et ils te manquent. N'aies pas peur de me dire de telles chose, Hermione. »
Elle sourit et se blottit contre lui encore. « Tu me fais me sentir très chanceuse, tu sais Harry ? »
Il caressa ses cheveux. « Tu as envie de te sentir plus chanceuse… encore ? »
Elle leva la tête pour lui sourire, puis bougea pour clore l'espace entre leurs lèvres, comme Harry lui caressait le dos, puis elle commença à descendre…
* * * * *
Le lendemain, ils partirent tous pour Pré-au-lard après le petit déjeuner. C'était la première fois depuis le ceilidh. Quand ils atteignirent le village, ils furent surpris d'être salués par Mr et Mrs Weasley, Bill, Charlie et Percy en dehors du pub des Trois Balais nouvellement reconstruit. Ron, Ginny et les jumeaux furent embrassés par leur mère (même les jumeaux ne semblèrent pas dérangés, pour changer), et les résultats des BUSEs furent discutés et loués, et ceux des ASPICs furent spéculés (Ils ne sauraient pas avant cinq jours encore).
Harry n'était pas dérangé d'avoir rencontré les Weasley à Pré-au-lard, mais Ron semblait un peu déconfit qu'ils soient soudain apparus, tout comme Draco Malfoy. Il semblait qu'il ne pouvait jamais être seul avec Ginny. Il y avait toujours d'autres Weasley à proximité. Mrs Weasley sautait pratiquement tellement elle était excitée. Harry ne l'avait jamais vue comme cela. Mais Bill réussit à expliquer ce qui se passait avec un peu plus de cohérence.
« Nous sommes ici pour faire la fête aussi. Vous vous souvenez du jury disant que les biens de Malfoy devaient être liquidés et divisés entre les héritiers des six personnes qu'il avait ordonné de tuer ? Bien sûr, c'était après avoir payé les amendes qu'il avait reçues. Cela signifiait que les deux tiers de ce qui restait devait revenir aux héritiers des Deauclaire. Pénélope et son petit frère Jeremy n'avaient bien sûr pas de dernières volontés. Et ils étaient les bénéficiaires nommés par leurs parents. Mais au cas ou Pénélope et Jeremy ne survivraient pas à leurs parents, l'an dernier les Deauclaire ont ajouté un codicille à leur testament nommant autre héritier. »
Ron fronça les sourcils. « Pourquoi nous racontes-tu cela ? »
Bill montra Percy de la tête. « Percy est l'héritier. Apparemment les parents de Pénélope étaient pour qu'ils se marient, et pensaient qu'ils le feraient dans quelques années. Ils n'auraient jamais pensé qu'il leur arrive quelque chose à eux ou à leurs enfants, bien sûr, mais ils ont mis le nom de Percy dedans car ils pensaient qu'il ferait bientôt partie de la famille de toutes façons. Dont les deux tiers du fruit de la liquidation iront à Percy. Il va être bigrement riche. »
Et pourtant, Harry ne put s'empêcher de penser que Percy n'avait pas l'air de vouloir faire la fête. Tout l'or du monde ne pourrait pas ramener la fille qu'il aurait épousé. Harry croisa son regard. Il essaya de sourire, mais le cœur n'y était pas vraiment. Harry regarda ensuite Malfoy, qui avait l'air complètement misérable. Harry désigna Malfoy de la tête, avec de grands yeux, en regardant Percy.
« Bien, Bill » dit Percy d'une voix tremblante. « Je ne veux pas particulièrement être riche. » Ron s'étrangla dans sa bièraubeurre, fixant son frère avec incrédulité. « J'en mettrai certainement de côté pour le futur… mais je crois qu'un meilleure utilisation pour cela serait de mettre en place un fond d'aide scolaire pour les élèves de Poudlard qui pourraient avoir des problèmes à payer leurs affaires de classe ou à acheter leurs fournitures parce que leurs familles ont été tuées ou blessées par les Mangemorts… ou raisons similaires… »
Malfoy fixa Percy, que Harry savait qu'il n'avait jamais aimé, spécialement quand il était préfet en chef. Percy le regarda gentiment, et Malfoy détourna son regard. Il allait être plus dur à aider que Ron, pensa Harry.
« Aussi » continua Bill « vos mille Gallions ont été déposés dans ta crypte chez Gringotts, Harry, et vous deux. » dit-il en faisant un signe de la tête à Ron et Hermione. « avez maintenant des comptes chez Gringotts, ouverts avec vos mille gallions respectifs. Ne les dépensez pas tous d'un coup ! » dit-il avec un sourire. « Et » continua-t-il, « En l'honneur de Percy devenu riche comme Crésus, tout est aujourd'hui à ses frais… »
George et Fred adhérèrent avec enthousiasme à cette idée, tandis que Harry remarqua que Ron s'appuya contre le dossier de sa chaise en buvant sa bièraubeurre, un air sur son visage impliquant qu'il envisageait déjà ce qu'il ferait avec ses mille gallions…
Ils s'amusèrent toute la journée dans le village, allant aux diverses boutiques, retournant au pub pour le déjeuner, puis rentrant au château sur le rythme de la promenade en fin d'après-midi, le soleil encore plus haut dans le ciel qu'il ne semblait en avoir le droit. Le jour avant avait été le solstice d'été, et Harry se souvint que c'était l'anniversaire de ses parents. Il se demanda s'il pourrait convaincre Rogue de mettre quelque chose du mariage de ses parents dans la pensine. Il y avait été, après tout. Harry l'avait vu sur les photos du mariage. Mais ensuite il pensa à quel point ses idées sur eux, Sirius et Remus avaient changé après les avoir vus dans la pensine, et il décida de ne pas le faire. Il pourrait regarder les photos du mariage dans l'album que Hagrid lui avait offert, et les imaginer dansant sur le sol en bois posé sur la pelouse de l'auberge des Saules… Il n'avait pas besoin de sauter dans la pensine. Il avait une imagination très vive. Après tout, il s'était imaginé être avec Hermione un nombre infini de fois avant que cela n'arrive vraiment…
Il lui souriait comme ils remontaient vers le château, se souvenant de l'après-midi de la veille. Lucius Malfoy était en prison, Percy avait un héritage (même s'il aurait préféré avoir Pénélope), Ron avait un compte en banque pour la première ois, et Draco Malfoy n'avait pas de souci à se faire grâce à la bourse que Percy voulait mettre en place. Ils s'en étaient bien sortis avec leurs BUSEs. Il pensait que cela ne le dérangeait même pas de retourner chez les Dursley. Peut-être qu'il pourrait contacter Dick quand il rentrerait à la maison et lui demander un vrai boulot avec lui, pour l'été. Cela lui plairait, et il pourrait continuer à porter Sandy et à bavarder avec elle quand il voudrait. Malgré le fait que Voldemort était encore dehors, quelque part, tout comme Queudver, Harry ne s'était jamais senti aussi optimiste quant à ce que tout aille bien.
Comme ils approchaient du château, cependant, Harry put voir de loin que Dumbledore se tenait devant les marches avec un gros chien noir. Harry eut un très mauvais pressentiment en voyant cela, et il enleva son bras des épaules d'Hermione et commença à sprinter vers le directeur, les jambes bien entraînées bougeant avec aisance sous lui. Il fut tenté de se métamorphoser dans sa forme de griffon et de voler jusqu'à eux, mais il se retint. Quand il les atteignit, il s'arrêta abruptement, respirant fort.
« Qu'y a-t-il ? » haleta-t-il, se préparant au pire. Mais c'était quelque chose à quoi il n'aurait jamais pu s'attendre.
« Harry » dit Dumbledore avec douceur. « J'ai de mauvaises nouvelles pour toi. S'il te plaît, viens à mon bureau. »
Harry acquiesça bêtement, caressant Sirius sur la tête. Il trotta à côté de Harry, se pressant contre son côté pour le réconforter. Harry regarda les autres par-dessus son épaule, encore à distance. Hermione avait l'air de vouloir courir aussi, mais Ron mit sa main sur son bras et il secoua la tête. Il regarda en direction de Harry. Il avait lui aussi l'air de suspecter ce que c'était. Harry découvrit bientôt qu'ils avaient tous les deux tort.
Il ne se souvint pas de comment il arriva jusqu'au bureau de Dumbledore. Quand il fut assis dans la chaise devant son bureau, Sirius reprit sa forme humaine. Puis Harry vit un scarabée atterrir sur le sol, et soudain se tint devant lui quelqu'un qu'il n'avait pas vu depuis un an : Rita Skeeter. Dumbledore lui fit un signe de la tête et elle s'assit.
« Harry… Rita ici présente nous a aidé à garder un œil sur ton oncle, ta tante, et ton cousin, en plus de quelques courses ici ou là. » Harry se souvint des échantillons qui devaient être collectés pour les tests de paternité de Krum. « Malheureusement, j'ai négligé de lui dire quelque chose d'important… et elle veillait sur ton oncle et ta tante… »
« Si seulement j'avais su que c'était un animagus illégal…. » disait-elle d'un ton légèrement plaintif à Dumbledore. « J'aurais su dire quelque chose… »
Harry regarda Sirius. « Ne savait-elle pas que tu étais un animagus illégal ? Qu'est-ce que cela vient faire, et avec quoi ? »
Il fronça les sourcils à Harry. « Pas moi, Harry. Queudver. Il est allé à Smeltings. Un des professeur a commencé à le prendre pour animal de compagnie, ou quelque chose comme cela, et puis il a pu atteindre Dudley… »
Harry avait le cœur dans la gorge. « Que s'est-il passé ? »
Dumbledore regarda Harry gravement. « il a sauté du toit de son dortoir. Ce matin. Cela ressemblait à un suicide. Nous pensons qu'il était sous Imperius. Queudver pourrait être celui qui lui a lancé le sort. Il est mort, Harry. »
Les larmes perlèrent derrière ses paupières. « Quoi ? Mais… mais nous venions juste de devenir amis ! Il… Il était bien, il se fait.. que nous nous écrivions régulièrement… »
« Et il n'a jamais parlé de ce rat avec une patte en argent ? » voulut savoir Dumbledore. Harry secoua la tête.
« Il a parlé des rats, oui. Mais il disait que c'étaient des rats blancs, qu'ils utilisaient en cours de biologie. Des projets sur le comportement, des labyrinthes avec du fromage dedans et tout cela. Il n'a jamais… » Mais soudain Harry se souvint de la lettre qu'il avait reçu de Dudley la veille, la lettre qu'il n'avait pas lue.
Sans rien leur dire de plus, il sortit du bureau en courant, descendant l'escalier en spirale, remontant vers la tour Griffondor. Il fouilla la garde-robe, son coffre, essayant de trouver chaque vêtement qu'il possédait. Qu'était-il arrivé à la lettre ? Il trouva le pantalon qu'il avait porté la veille, quand lui et Hermione étaient allés dans la pièce de Touffu. Les poches étaient vides et il y avait une tâche de nourriture de leur dîner de la veille. Les elfes ne l'avaient pas encore lavé. Harry sortit déchiré de la pièce commune, et alla à la salle de Touffu. Après avoir ouvert la porte à toute volée, il alluma sa baguette et regarda autour de la pièce étroite, puis il regarda par terre et la vit, le parchemin roulé avec sa propre empreinte de pied dessus. Il avait marché dessus avant de partir, sans même le remarquer…
Il la ramassa, les larmes coulant déjà sur son visage comme il la déroulait.
Cher Harry
Merci mon Dieu, le trimestre est presque fini ! Nous pourrons courir ensemble, n'est-ce pas, durant les vacances d'été, pas vrai ? J'ai perdu un total de 120 livres depuis Septembre ! Tu ne vas pas me reconnaître. Julia va me rendre visite cet été, et tu pourras la rencontrer. Je n'aurais jamais cru que j'aurais une petite amie, et maintenant je te dois tout cela. Je n'aurais jamais cru que je dirais cela ! Peut-être que je pourrai convaincre papa et maman de te traiter plus décemment, ou au moins de faire quelque chose pour ton anniversaire. J'ai déjà ton cadeau. J'espère que tu vas l'aimer !
Même si je pouvais empêcher maman d'être si méchante avec toi, je suppose que je ne pourrais jamais la convaincre de me laisser avoir un rat de compagnie, n'est-ce pas ? Tu te souviens que je t'ai dit que mon rat avait mis celui de mon camarade de chambre enceinte ? Ils ont eu de petits bébé rats blancs vraiment jolis. Pas vraiment probable qu'elle me laisse les prendre, je sais. Mr Frankel, notre prof de biologie, a adopté ce rat qu'il a trouvé avec une patte en argent. Il appelle cela une mortaise, ou quelque chose comme cela –
Un prothèse, pensa Harry, se souvenant d'Hermione utilisant ce terme en référence à la jambe de Maugrey. Il essuya ses yeux et continua à lire.
-- mais je ne suis pas sûr de ce que cela signifie. Il dit qu'il n'a jamais vu un animal qui était apparemment sauvage avec quelque chose comme cela. Il ne le garde même pas dans une cage, mais le porte dans la poche de sa blouse. Frankel a dit qu'il n'était probablement pas sauvage après tout, probablement l'animal de compagnie de quelqu'un pendant un long moment. Il n'a pas encore pu découvrir comment la patte en argent a été attachée cependant.
Peut-être que je pourrais convaincre papa et maman de nous prendre à Brighton pour mon anniversaire, même s'ils négligent le tien. J'insisterai pour que tu viennes ! Ils ne pourront pas me faire taire avant qu'ils disent que tu peux venir ! J'espère que tes exams se sont bien passés. A+
Dudley.
Puis Harry pleura sans retenue comme il s'appuyait contre la porte, et il pensa : Si seulement je l'avais lue hier ! S'il l'avait fait, il aurait pu alerter Dumbledore et Sirius du danger que courait Dudley, Sirius aurait pu transplaner à l'école de Dudley, trouver Queudver, l'empêcher de lancer l'Imperius sur Dudley…
S'il ne lui avait pas tant tardé d'être avec Hermione, s'il l'avait seulement lu à temps…
Il se recroquevilla sur le sol de pierre froide, se sentant comme un meurtrier, pleurant jusqu'à ce qu'il n'ait plus de larmes…
* * * * *
Harry sauta le dîner. Il tituba plus tard jusqu'à la salle commune, une douleur sourde dans sa poitrine. Il donna des mots de passe à la grosse Dame, qui refusa de le laisser entrer parce qu'aucun d'eux n'était le bon. Il se résolut finalement à frapper et Neville lui ouvrit, l'air surpris. Harry ne parla pas, marchant vers les escaliers du dortoir, ne voyant pas vraiment quoique ce soit ni personne. Il était vaguement conscient des gens qui le regardaient étrangement, mais il s'en moquait. Il pensait qu'il était responsable. Il aurait pu l'arrêter. Il n'aurait pas pu empêcher l'explosion à Westminster, il se savait. Il n'aurait pas pu empêcher les Deauclaire d'être tués, ou Marcus Flint et sa mère, et son invitée. Mais il aurait pu empêcher cela. Il aurait tout aussi bien pu tuer Dudley de ses mains, Dudley qui était devenu comme un frère pour lui…
Et puis il s'arrêta, se souvenant de la lecture de tarot de Trelawney pour la première fois depuis des mois.
Un autre frère… et pour lui, la main du traître…
Le Spectre de la Mort.
Est-ce que Trelawney avait vraiment fait une autre prédiction précise ? Harry commençait à se poser des questions sur elle, se demandant si elle ne voulait pas juste qu'ils pensent qu'elle était un charlatan la plupart du temps. Il se souvint de Rogue disant à sa mère qu'une voyante avait donné la Prophétie… Est-ce que cela pouvait être Trelawney ? Il déglutit. La main du traître… La main d'argent de Queudver…
« HARRY ! » cria Ron. Harry réalisa que c'était la quatre ou cinquième fois. Il avait gravi quelques marches de pierres sans écouter, perdu dans ses pensées. Il se tourna vers Ron, se sentant comme si le monde bougeait au ralenti encore, comme quand il avait quitté son corps quand Ron lui avait lancé le sort de Cruciatus dessus.
« Quoi ? »
« C'est arrivé pour toi. Une chouette bizarre l'a apporté. » Il tendit à Harry un petit paquet, avec H Potter marqué dessus. Il l'ouvrit et en sortit une cassette. Il fronça les sourcils. Sur la petite étiquette sur la cassette étaient écrits les mots Pour le Garçon Qui A Survécu.
Soudain, il fut galvanisé par l'action. Il courut jusqu'au dortoir, il s'enfonça dans sa malle, trouvant le lecteur de cassette que Dudley lui avait donné. Il vérifia le compartiment des piles. Elles étaient encore bien en place, dans la bonne position. Il sortit la cassette qui était dans le lecteur, et mit celle qu'il venait de recevoir. Il mit les écouteurs et pressa 'lecture', mais ce fut le même bruit sifflant et grinçant qu'avant qui arriva à ses oreilles, quand il avait essayé de l'utiliser dans le dortoir. Il appuya sur le bouton STOP en colère, puis descendit l'escalier du dortoir, sa robe volant derrière lui. Comme il traversait à grandes enjambées la salle commune, il était conscient des nombreuses voix l'appelant. Celle d'Hermione, de Ron, de Neville…
Il les ignora toutes, remontant les couloirs vers la tour d'astronomie. Il savait ce qu'il devait faire. Il regarda le sol en dessous, si loin en dessous, se demandant si Dudley avait ressenti la peur malgré le sort qui l'obligeait à avancer vers sa mort. S'était-il tenu sur le toit, regardant en bas, tremblant de peur, et avançant vers sa perte de toutes façons ? Avait-il pu avoir des pensées cohérentes de regret et d'appréhension comme il tombait vers le sol ?
Harry déglutit et regarda le ciel à la place. Il mit le lecteur et les écouteurs dans les poches de sa robe, sachant qu'ils y seraient encore quand il reprendrait forme humaine. Puis il ferma ses yeux et sentit le changement se passer en lui instantanément, aussi rapide que la pensée, et il rouvrit les yeux pour retrouver le monde juste aussi ensoleillé et brillant, avec cependant des couleurs un peu changées à cause de sa forme d'animagus. Il étendit ses ailes et bondit dans le vent, allant vers le village, vers un endroit assez loin de Poudlard pour qu'il puisse écouter la cassette. Comme il survolait le village, il regarda en bas, pas surpris de voir des gens regardant vers lui et le montrant, s'exclamant avec surprise. Il aurait probablement mieux fait d'utiliser son balai, réalisa-t-il, mais il voulait la sensation du vol, du vrai vol par lui-même. Il continua, volant un peu au delà du village, atterrissant près d'un bosquet d'aulnes, courant à l'abri des arbres sur un bout de chemin avant de se changer. Il se tourna et regarda vers le village, espérant que personne n'essayerait de trouver où le surprenant griffon d'or s'était posé.
Il s'assit contre un arbre, prenant le lecteur de sa poche et enfilant les écouteurs. C'était déplaisant des les porter en même temps que ses lunettes. Il pressa 'lecture' et regarda les engrenages tourner, puis entendit le sifflement familier… puis, finalement, une voix familière. Une voix qu'il n'avait pas entendue depuis l'anniversaire de Ron.
« Bonjour, Harry. Je suis content que tu aies trouvé un moyen d'écouter cela. Je sais comment fonctionnent ces choses parce que ma mère était moldue. Le savais-tu ? Probablement pas. Mon maître ne m'en tiens pas rigueur cependant. C'est aussi un demi-sang, et au moins, je ne suis pas un Sang-de-Bourbe. Je pensais qu'il y avait quelques choses que tu devrais savoir, maintenant que tu sais que ton cousin est mort. »
« Oui je l'ai tué. Tu savais cela, bien sûr. Tu l'aurais trouvé, de toutes façons. Tu n'es pas un garçon idiot. Le fils de Lily et James ne serait pas stupide. Mais es-tu assez intelligent pour me surpasser ? Les gens m'ont sous-estimé toute ma vie, Harry. C'est fatiguant, franchement. J'ai l'oreille du Seigneur des Ténèbres. J'ai plus de pouvoir que le ministre de la magie, bien qu'il ait le pouvoir de faire des choses comme suspendre des condamnations et diviser par deux les années de prisons… spécialement quand on le fait chanter. Mais je digresse encore… »
« J'ai vécu à l'école de ton cousin. Cela a été un endroit très commode pour éviter d'être capturé par le ministère de la magie. Tu m'as surpris cette nuit, Harry, quand tu t'es transformé en lion et m'a poursuivi à travers la forêt. Alors, tu as suivi les pas de ton père, et tu es devenu un animagus illégal ! Je ne l'ai pas dit à mon maître encore… Je crois que c'est quelque chose que je garderai pour le bon moment. Ne t'inquiète pas, il sera content. Qu'un sorcier aussi jeune accomplisse une telle prouesse en un temps aussi court lui montrera simplement encore à quel point tu es puissant, et à quel point il pourra être puissant quand tu le rejoindras comme son serviteur. »
« Une information ne t'a pas été donnée la nuit où nous étions dans la forêt. Mr Malfoy a indiqué qu'il avait fait mettre sous Imperius par ses sous-fifres ces filles dans l'espoir qu'une d'elle pourrait devenir ta petite amie… Ce que nous ne t'avions pas dit était qu'un sortilège de sympathie avait été aussi lancé sur ton cousin, afin qu'il devienne une personne bien plus agréable. J'ai compris que vous étiez devenus bons amis, vous échangeant des lettres, courant ensemble quand vous étiez encore à la maison. Quel dommage qu'il soit mort maintenant… »
« Tu dois comprendre que cela arrivera. Tu deviendras le serviteur du Seigneur des Ténèbres, et il n'y a rien que tu puisses faire pour l'arrêter. Ne te bats plus, Harry. Je suis sûr que tu ne veux pas que quelqu'un d'autre de proche de toi meure. Quel dommage qu'il n'ait jamais vraiment été ton ami… Tu pensais que c'était le cas… »
Il semblait qu'il y en avait plus, mais Harry s'en moquait. Il arracha les écouteurs, les jeta au sol avec le lecteur, et les détruisit tous les deux d'un coup de colère avec sa baguette, les explosant en morceaux. Il ne le voulait plus. C'était souillé. Souillé, tout comme son amitié avec Dudley…
Quel dommage qu'il n'ait jamais vraiment été ton ami… Tu pensais que c'était le cas…
Il déglutit, fixant les morceaux de plastique et de métal étalés sur le sol. Il avait été manipulé, complètement manipulé. Il avait le sentiment de ne plus pouvoir croire ni rien, ni personne. Était-ce réel ? Est-ce que sa relation avec Hermione était réelle ? avec Ron ? Même avec Malfoy ? Avait-il vraiment eu treize BUSEs, ou l'avait-il juste imaginé ? Était-il réellement préfet, capitaine du club de duel ? Rien ne semblait réel, il ne sentait plus rien à quoi se raccrocher dans sa vie…
Il repassa par le village à pied, puis atteignit le château bien après la nuit. Étant donné que la veille avait été le jour le plus long de l'année, c'était dire quelque chose, comme le soleil restait levé exceptionnellement tard le soir maintenant. Il essaya de monter l'escalier de marbre, mais au lieu de cela, il se retrouva traversant la grande salle, vers le passage secret du bureau de Rogue. Une fois dans le passage froid et humide au pied des escaliers, il mit son épaule contre le mur, le sentant finalement céder et pivoter. Rogue leva les yeux depuis l'endroit où il était assis, derrière son bureau, un pile de parchemins notés poussée sur le côté. Il n'avait pas l'air surpris. D'une manière ou d'une autre, Harry savait que Rogue était au courant pour Dudley.
Harry repoussa le mur en place, et se tint là, fixant la bouteille d'Odgen Old Fire Whikey qui était sur le bureau. Il y avait un verre avec un peu de liquide ambré à côté de la bouteille. Rogue en avait pris après avoir fini son travail pour le soir. Il jeta un œil à Harry et ouvrit un tiroir du bureau, sortant un autre verre identique. Il prit la bouteille et remplit le verre à moitié. Il compatissait, à sa façon. Rogue le poussa vers Harry. Harry le remercia d'un signe de la tête et prit le verre, puis s'assit dans le fauteuil près du foyer vide. Il fixa le verre une longue minute avant de prendre une gorgée. Cela lui brûlait la gorge. Il accueillit la douleur. Il la méritait. Il prit une autre gorgée, sentant plus la brûlure, puis une torpeur qui commença à ramper dans son cerveau. Il n'était pas sûr du temps que cela lui prit pour le finir, mais quand ce fut le cas, il se sentait complètement ivre. Il n'était pas habitué à cela. Il avait une tolérance très basse. Il n'aurait pas seize ans avant un mois, et Rogue n'aurait probablement pas dû lui donner, mais c'était trop tard maintenant. Peut-être que le maître de potions avait une formule brevetée contre la gueule de bois qu'il pourrait lui donner demain matin…
Harry ferma les yeux, s'enfonçant dans le fauteuil, sentant le sommeil s'emparer de lui, et un oubli merveilleux, bien qu'il serait strictement temporaire. Il fut vaguement conscient de Rogue se levant et quittant la pièce, lui enlevant d'abord le verre de sur les cuisses et le mettant sur son bureau avec un bruit sourd. Il entendit son professeur quitter la pièce, fermant la porte doucement, comme il coulait dans le fauteuil, se laissant emporter dans un sommeil sans rêve…
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