Harry Potter and the Psychic Serpent

Bonjour, voici l'avant dernier chapitre de ce fabuleux roman.

Kinou, Philippe Gryffondor : merci beaucoup

Ryan : qui sait ?

Lunenoire : pas mal treize buses, ouais…

Luffynette : merci

Phenix20 : trop triste ? alors prépare les mouchoirs dès maintenant.

Chapitre trente-deux

Les ailes brisées

Harry entendit un bruit et ouvrit les yeux. Il les referma immédiatement. Son cou lui faisait diablement mal d'avoir dormi dans le fauteuil du bureau de Rogue toute la nuit. Il avait un goût terrible de whisky dans la bouche, mais sa tête était étrangement claire. Il essaya encore d'ouvrir ses yeux et parcourut le bureau du regard. Il y avait une faible lueur venant de quelque part, et levant les yeux, Harry remarqua pour la première fois les étroites fenêtres au sommet du haut mur derrière le bureau de Rogue, partiellement obscurcies par les objets qui étaient devant, au sommet des étagères alignées contre le mur. Des jarres en terre, des jarres en verre avec des yeux de dragon conservés dans la saumure, et aussi d'autres morceaux de corps d'autres créatures. La couleur inquiétante de la lumière était en partie le résultat de la lumière matinale filtrée par ces contenants et leurs contenus… Comme c'est agréable, pensa Harry. Ce n'est pas étonnant que Rogue soit toujours d'une humeur aussi ensoleillée…

Il grimaça. Rogue. Rogue était la personne qui correspondait le mieux à sa disposition d'esprit maintenant. Il sentait qu'il dégagerait probablement de son chemin toute personne un tant soit peu plus joviale que ne l'était Rogue d'habitude. Harry comprenait maintenant l'irritation de Malfoy avec lui, ce matin-là dans la salle de bain des préfets. La misère n'aime certainement pas la compagnie, pensa-t-il.

La porte du bureau s'ouvrit soudain, et Rogue se tint dans l'encadrement, regardant Harry avec une expression indéchiffrable. Il le salua silencieusement de la tête et fit signe à Harry de le suivre dans la salle de classe. Il se leva et le suivit péniblement, les jambes plombées. Rogue se tenait devant l'un des anciens éviers en granite dans le coin de la pièce. Il ouvrit l'unique gobelet d'eau froide et tendit à Harry un gobelet. Harry regarda dedans. Le gobelet était brun foncé, et Harry ne pouvait pas dire de quelle couleur était le contenu. Il regarda Rogue, qui lui fit un signe de la tête, et il prit une respiration profonde et but le contenu du gobelet, se souvenant avec une touche d'ironie la façon dont il s'était inquiété pour Lupin quand il avait bu la potion fumante que Rogue lui avait amenée…

Harry se sentit mal. Il recracha immédiatement le contenu de sa bouche dans l'évier, où il tourbillonna jusqu'à l'évacuation, emporté par l'eau coulant. Puis il mit sa main sous le robinet, la mettant en forme de coupe pour prendre un peu d'eau, qu'il amena rapidement à la bouche, encore et encore, comme il avait fait chez les géants.

Il s'essuya la bouche avec le revers de sa manche, regardant Rogue. « Qu'est-ce que c'était ? »

Rogue lui accorda ce qui pouvait passer pour un sourire. « Rince-bouche maison. Vous devriez avoir meilleure haleine maintenant. » A sa surprise, Harry découvrit qu'il avait raison. Il y avait un goût résiduel de menthe et de gingembre.

« Je pensais que c'était quelque chose pour la gueule de bois… »

« Pourquoi ? Vous pensez avoir la gueule de bois ? »

Harry fronça les sourcils. « Non. Ce qui est étrange, parce que j'avais vraiment l'impression que le whisky me l'avait donné, et je ne suis pas habitué à boire… »

« Vous vous êtes sans doute endormi à cause du stress. Cela fait quelque temps que je dilue mon Odgen, pour réduire ma consommation. Ce n'est pas vraiment bon pour moi, mais… En tous cas, ce que vous aviez pris était en fait constitué à quatre-vingt pour cent d'eau. Même quelqu'un sans tolérance ne devrait pas trouver cela difficile à manier. »

Harry acquiesça. « C'était probablement le stress… Mais merci de m'avoir laissé rester ici. »

Rogue fit un signe de la tête. « J'ai dit au directeur et au professeur MacGonagall où vous étiez, et de ne pas s'inquiéter. Où étiez-vous avant cela ? »

Harry lui expliqua s'être assez éloigné de Poudlard pour utiliser le lecteur de cassettes, puis le message de Queudver. « Je me souviens maintenant. Hermione a dit que les sorciers qui l'avaient enlevée en Bulgarie parlaient d'avoir fait quelque chose à un garçon moldu quand il était encore à son école en juin dernier… Ils avaient prévu de le tuer depuis toute une année ! »

Rogue n'eut pas l'air vraiment surpris. « J'ai bien peur qu'il y ait peu de choses que vous puissiez me dire sur les Mangemorts et qui me choquent, Potter. Votre parrain est allé voir votre tante et votre oncle. Ils étaient à l'école de votre cousin, appelés là-bas à cause de… cette tragédie. Il devrait bientôt rentrer. »

Harry acquiesça, encore un peu confus d'une manière ou d'une autre. Il souhaitait presque avoir été réellement ivre. Non, pensa-t-il, ce que je souhaite serait d'avoir lu la lettre de Dudley à temps… Si seulement… si seulement…

« Vous devriez remonter. C'est trop tôt pour le petit déjeuner. Faites savoir à vos camarades de maison que vous allez bien. Le professeur MacGonagall leur a dit de ne pas s'inquiéter pour vous, mais je suis sûr qu'ils seront contents de vous voir. » Harry sentait qu'il avait sa gorge serrée. Rogue n'avait jamais semblé… si gentil. Il souhaitait presque qu'il arrête, qu'il lui crie dessus ou qu'il enlève des points à sa maison…

« Et Potter, » dit-il ensuite, un peu rigidement. « Vous êtes préfet. Vous connaissez les règles. » Harry fronça ses sourcils, ne sachant pas ce qu'il allait dire. « Interdiction de quitter les limites sans permission. Et je suis assez certain que vous n'auriez dû laisser voir à personne un griffon d'or voler au-dessus du village. Je pense que ce serait juste de dire… vingt-cinq points pour Griffondor. Je doute que le professeur MacGonagall ne soit pas d'accord avec moi. » Bien, pensa Harry, mon vœux s'est exaucé. Bien que pour la première fois peut-être, il pensait que les points enlevés étaient justifiés…

« Maintenant » dit Rogue encore plus sérieusement. « Dormez dans mon bureau ou buvez de l'alcool, et ce seront cinquante points que perdra Griffondor. »

Harry se retint de sourire. « Oui, Sir. »

Harry regarda sa montre, comme il se traînait dans les escaliers. C'était tôt, mais pas assez tôt pour aller courir. C'était à peu près l'heure où il allait habituellement se doucher après avoir couru. Se doucher. Cela avait l'air d'être ce dont il avait besoin. Il alla vers la salle de bain des préfets, et ne vit presque pas Hermione qui se tenait là pour l'attendre.

« Harry ! Oh, Harry, j'ai été si inquiète, et Ron aussi, et Neville, et Ginny, et même Draco Malfoy… » Elle s'avança pour le prendre dans ses bras, et il recula, et fit une grimace comme s'il la trouvait totalement répugnante. Elle pleura. « Harry ! Que… »

« Ne me touche pas ! » s'étrangla-t-il, essayant d'éviter de la toucher. Il se recula contre le mur du côté opposé du large couloir, mettant autant de distance que possible entre eux. « Jamais » dit-il, et elle fut frappée par son expression « ne me touche plus jamais ! »

Il s'enfuit d'elle, courant vers la tour Griffondor. Il l'entendit pleurer derrière lui, l'appelant par son nom, avec des larmes dans la voix, mais il l'ignora et continua à s'enfuir, toujours plus loin, toujours plus haut. Quand il atteignit le portrait de la grosse dame, il donna le mot de passe et rentra, puis traversa la salle commune et monta deux à deux les escaliers de son dortoir. Il se tenait à côté de son lit, arrangeant ses vêtements et enfilant sa robe de chambre. Ron et les autres dormaient encore. Il alla utiliser les douches normales, pour éviter de retourner à la salle de bain des préfets. Personne n'y serait à cette heure. Après avoir mis ses lunettes dans la poche de sa robe de chambre, et l'avoir pendue à un porte manteau,  il s'avança sous le jet d'eau, s'appuyant contre le mur et le laissant juste le frapper comme un tuyau d'incendie… Ses larmes sortirent encore, puis, se fondirent avec l'eau dégoulinant de sa tête, s'échappèrent par l'écoulement comme l'eau tourbillonnait autour de ses pieds. Après un moment, il arrêta de pleurer et leva sa main pour agripper l'amulette du basilik. Il fixa les dalles sur le mur opposé, tenant le basilik, et finalement, un sentiment de calme l'envahit, et il bougea pour éteindre l'eau, sentant que sa tête était enfin claire. Il savait ce qu'il devait faire.

Il se sécha et il remit sa robe de chambre. Quand il revint dans le dortoir, Ron était assis au bord de son lit, et Hermione était assise là avec lui, pleurant sur son torse. Harry regarda les autres lits. Les trois autres garçons étaient descendus déjeuner. Ron avait ses bras autour d'Hermione. Elle avait ses bras croisés sur sa poitrine comme il la berçait contre lui, comme un enfant, les larmes mouillant le T-shirt qu'il portait avec son pantalon de pyjama. Il avait l'air indescriptiblement triste comme il la regardait, puis regardait Harry.

Mais le calme de Harry s'envola par la fenêtre. Il sentit une vague d'hostilité rouler en lui en la voyant. « Que fait-elle ici ? » dit-il avec autant de haine dans sa voix qu'il le pouvait. Ce n'était pas facile, mais c'était ce qui devait être fait…

Ron se pencha et lui chuchota quelque chose à l'oreille et elle acquiesça, puis il lui embrassa le dessus de sa tête. Elle se leva et partit sans regarder Harry.

Harry ne regarda pas Ron. Il alla sortir quelques habits de sa garde-robe. « Bien, je parie que tu es content… »

Ron fit une drôle de tête confuse. « Quoi ? »

« Pas pour Dudley. Pour moi et Hermione. C'est ce que tu attendais, non ? » Harry ne pouvait enlever l'amertume de sa voix. Peut-être que c'est ce que je devrais faire, pensa-t-il. M'aliéner tout le monde. Si je n'ai pas d'amis, peut-être que Voldemort ne pourra rien faire peser au-dessus de ma tête…

Soudain, Ron courut vers lui et le jeta contre le mur, ses mains sur le haut de ses bras. Harry haleta sous l'effet de l'impact, chancelant à cause de la douleur émanant de l'endroit où sa tête avait cogné le mur. Il sentit à contrecœur un certain respect pour Malfoy qui n'avait pas pleuré quand Ron lui avait fait la même chose. Ron parlait avec son visage très proche de celui de Harry.

« Tu ne sais rien, Harry ! Que crois-tu que nous faisions ici ? Je vais te le dire : elle pleurait parce que tu lui as dit que tu ne voulais plus jamais qu'elle te touche ! C'est ça. Qu'est-ce qui ne vas pas avec toi, bon sang ? Comment peux-tu la blâmer pour cela ? Ce n'est pas sa faute Harry. Tu penses que tu aurais pu le sauver de Queudver, mais s'ils voulaient vraiment que cela arrive… Comment est-ce qu'un moldu pourrait être en sécurité ? A moins que ton oncle et ta tante aient laissé Dumbledore le prendre ici ? Comme si cela aurait jamais pu arriver. Ne lui met pas cela sur le dos ! Tu as besoin d'elle maintenant. Tu ne peux pas te permettre de la repousser. Elle veut être là pour toi. Ne crois-tu pas qu'elle se sent très mal ? Elle a besoin que tu lui dises que ça va, qu'elle n'a rien fait de mal, autant que tu as besoin de l'entendre aussi. Ne soit pas un sale bâtard avec elle, Harry. Elle n'a pas tué Dudley. Pas plus que toi. »

Harry fixa Ron intrigué. Il déglutit. Il avait été très tendu, mais maintenant, il se relâchait contre le mur, et quand Ron le lâcha, il s'effondra sur ses hanches. Il fit un signe de la tête à Ron.

« Tu as raison, bien sûr. Tu fais suer… J'ai horreur quand tu as raison… »

Il leva les yeux pour voir Ron sourire. « Il faut encore que je m'y habitue, franchement. C'est un sentiment étrange. »

Harry essaye de sourire, faiblement. « Tu peux voir beaucoup, quand tu veux Ron, tu sais cela ? Après ces essais que tu as écris pour Maugrey… peut-être que tu devrais aller à l'université moldue, devenir un diplômé d'Oxford et enseigner la littérature… »

Ron eut l'air malade. « Nan. Il me tarde de finir l'école. Les moldus sont avides de punitions, toutes ces années enfermés dans des bibliothèques… Je veux avoir un travail dès que je sortirais du château pour la dernière fois… »

Harry resta assis en silence pendant une minute. Ron se rassit sur son lit. Le silence n'était pas inconfortable en fait. C'était un silence plaisant et recommandable. Étrangement, il rappelait à Harry s'être assis en silence dans le bureau de Rogue. Soudain, Ron se mit à parler.

« Harry, au moins,… au moins toi et Dudley êtes devenus amis avant… tu sais… »

Harry secoua la tête. « Pas vraiment… » et il expliqua à Ron le sortilège de sympathie. Ron essaya de proposer quelques explications. Peut-être que Queudver mentait, essayait juste de déstabiliser Harry, peut-être… mais Harry lui raconta les souvenirs d'Hermione lors de son enlèvement, et il arrêta de parler, incapable de réconcilier ces choses.

« Ils m'ont fait me soucier de lui Ron, juste pour me le prendre. Comment quelqu'un… Comment un être humain peut être aussi cruel… »

Ron soupira. « Je ne suis pas sûr que les Mangemorts sont encore des êtres humains, Harry. Mais cela contribue juste à montrer que tu ne peux pas te tenir responsable pour Dudley. Ils planifiaient cela depuis un an. Un an, Harry. Si tu ne faisais pas ce que Tu-Sais-Qui voulait, il allait faire cela, d'une manière ou d'une autre. Si tu avais attrapé Queudver, quelqu'un d'autre aurait été envoyé pour le faire. »

« Mais au moins, si j'avais attrapé Queudver, il y aurait eu une chance de blanchir Sirius… »

« Cela te travaille encore ? Queudver s'est encore enfui ? Tu dois arrêter de t'obséder après lui, Harry. Sirius n'y pense probablement pas autant que toi. Je dois essayer, parfois très fort, d'oublier que ce rat a dormi dans le même lit que moi. Comment crois-tu que je me sente qu'il fasse ces choses là maintenant ? Et je n'ai jamais pensé que c'était un sorcier, et pas un rat stupide et maladif. Il a vécu parmi nous pendant douze ans. Il en sait plus sur ma famille que ce qu'un mage noir peut confortablement savoir. Et Percy… il était à Percy avant, tu te souviens. Lui et moi avons parlé un petit peu de Queudver l'été dernier, de quelques choses que nous avions remarquées et qui n'avaient aucun sens avant que nous sachions qu'il était un animagus. Percy s'est senti coupable de ne rien avoir remarqué non plus. Le fait est, Harry, que certaines personnes sont déterminées à faire certaines choses, et pour autant que nous aimerions tous leur être dessus et les arrêter avant qu'ils ne blessent les gens…. Bien, je dois vraiment travailler très fort parfois pour ne pas me blâmer pour ce qui t'es arrivé au Tournoi des Trois Sorciers. »

Harry déglutit. « Je ne t'ai jamais blâmé pour rien de ce que Queudver a fait, Ron. Tu n'en avais aucune idée. »

« Exactement. Et ne te blâmes pas toi-même, ou Hermione, pour Dudley. »

Ron tendit sa main vers Harry et il la prit, l'aidant à se relever. Il ne relâcha pas de suite la main de Harry. Ils se regardèrent, et Harry savait qu'il était incroyablement chanceux d'avoir Ron pour ami. Il ne voulait pas se l'aliéner, pas qu'il semble qu'il puisse, même en lui disant des choses assez détestables. Ils s'habillèrent tous les deux et descendirent dans la salle commune. Hermione les attendait là. Elle se leva de son fauteuil près du feu comme Harry avançait vers elle, sa lèvre du bas tremblant. Il marcha intentionnellement droit sur elle, puis il la tenait dans ses bras, chuchotant dans ses cheveux « Je suis désolé, je suis désolé… », encore et encore, tandis qu'elle se cramponnait à lui et disait « Oui, oui, c'est bon… »

Il l'embrassa finalement sur le front et se sépara d'elle, regardant Ron. « Tu devrais remercier Ron de m'avoir parler avec bon sens. » lui dit-il, bien qu'il regarde son meilleur ami. Elle sourit et s'avança pour donner une accolade Ron, qui l'accepta avec gratitude, fermant ses yeux, la tenant serrée pendant quelques secondes avant de la laisser partir un peu à contrecœur. Ron n'était peut-être pas complètement honnête avec ses sentiments pour Hermione, pensa Harry, mais c'était une personne trop bonne pour vouloir l'avoir par défaut… Ron la dirigea vers Harry, souriant gravement à ce dernier.

« Je peux y aller si vous voulez. S'il y a d'autres choses que vous voulez vous dire… »

Harry la regarda, il eut le sentiment qu'ils avaient tout dit, tout ce qui était nécessaire pour le moment. Elle avait accepté ses excuses et l'avait pardonné. « Non. Nous devrions descendre pour le petit déjeuner. »

Ron fronça les sourcils. « Tu es sûr ? »

Maintenant Harry était perplexe. Qu'est-ce que Ron s'attendait à ce qu'ils se disent ? « Oui, je suis sûr. Qu'y a-t-il avec toi ? Allons-y. » et Hermione ouvrit le portrait pour qu'ils passent tous, mais Harry vit que Ron avait encore l'air embarrassé par quelque chose comme ils descendaient ensemble les escaliers vers la grande salle, Harry tenant une main d'Hermione, et Ron tenant l'autre.

* * * * *

Après le petit déjeuner, Dumbledore demanda à Harry, Hermione, Ron et Ginny de venir dans son bureau. Quand ils arrivèrent dans la pièce ronde avec les portraits ronflant des directeurs et directrices précédents, Harry fut transporté de joie de voir Sirius. Son parrain l'écrasa dans son accolade, puis recula pour le regarder. Il l'avait vu en personne pour la dernière fois le jour du ceilidh, mais cela semblait remonter à longtemps maintenant.

« Tu as beaucoup grandi cette année, n'est-ce pas Harry ? » dit-il assez sérieusement. Harry jeta un coup d'œil à Hermione et sentit la chaleur lui monter au visage. Sirius rit.

« Je ne parlais pas de cela… bien, cela en fait partie, je suppose. Avoir une petite amie. » Harry regardait Dumbledore maintenant, mal à l'aise. Il était encore très content que ce fut Aberforth et non son frère qui l'ait vu embrasser Hermione en dehors de l'infirmerie après que Cho et Flitwick se soient réveillés. Harry savait ce que voulait dire Sirius : il l'avait vu lui-même quand il se regardait dans les yeux dans un miroir. Il savait encore qui il était quand il fermait ses yeux. Il pouvait sentir cette entité qu'était Harry, son soi familier, basiquement peu sûr, mais amical. Mais en regardant par ses yeux, il y avait un Harry, à l'air légèrement égaré, un Harry plus sérieux. Il était aussi conscient d'avoir perdu la plupart de ses traits enfantins, ses pommettes étaient plus prononcées et saillantes maintenant (ce qui selon lui le faisait ressembler davantage à sa mère qu'à son père). Il n'avait pas l'air d'être la même personne qu'il y a un an, et il ne se sentait pas pareil non plus.

« Sirius a parlé des funérailles à ton oncle et à ta tante. Elles seront à St Bede, à l'église paroissiale, juste en dehors de Little Whinging, mercredi. L'enterrement aura lieu au cimetière du village, juste en bas de la route. »

« Je leur ai présenté mes condoléances » dit Sirius à Harry. « Ils sont très perdus… »

Harry avait la voix prise. « Savent-ils comment il est vraiment mort ? » Harry n'avait pas envie de parler du sortilège de sympathie à ce moment.

« Non. Ils pensent que c'était un suicide. Ils s'en prennent à eux-mêmes… C'est si triste, vraiment. Je n'aurais jamais cru pouvoir être désolé pour eux, mais tout ce qu'ils pouvaient faire pratiquement tout le temps que j'ai été là-bas était de se demander quelle offense ils avaient faite ou ce qu'ils avaient dit de travers qui pouvait l'avoir poussé à faire cela… »

Harry déglutit. Alors, il pouvait leur dire que c'était sa faute, et ils pouvaient le haïr encore plus, ou il pourrait continuer à les laisser penser qu'il s'était suicidé et qu'ils avaient fait quelque chose qui l'avait conduit à cela. Aucun des choix n'était particulièrement attractif.

« Ils voulaient savoir, Harry… est-ce que tu vas venir aux funérailles ? Ils ont dit qu'ils avaient besoin de porteurs pour le cercueil… En fait, ce qu'ils ont dit est que si tu venais, tu pourrais te rendre utile pour une fois et amener une paire de porteurs, étant donné qu'ils n'en avaient que trois… Et tu en serais un aussi, si tu veux. »

Harry regarda Ron, qui acquiesça. Puis il regarda Sirius. « Et…. »

Il secoua la tête. « Désolé, Harry. Je ne peux pas montrer mon visage. Trop risqué. »

« Draco ! » dit soudain Ginny. Harry se tourna vers elle.

« Quoi ? »

« Draco le fera. Si je lui demande, je suis sûre qu'il le fera. Si c'est d'accord pour qu'il puisse venir, bien sûr. » dit-elle d'un ton incertain en regardant Dumbledore.

Il lui sourit. « Si Harry le veut bien, alors oui. Draco pourra y aller. En fait, vous pourrez tous y aller. Harry aura besoin de ses amis autour de lui. Sirius a dit que Remus Lupin est d'accord pour vous accompagner. Je vous donnerai un chariot sans cheval pour vous amener à Pré-au-Lard mardi, et puis vous pourrez aller au chemin de traverse depuis chez Honeydukes, par cheminette. Cela vous donnera une journée pour acheter les habits moldus appropriés pour des funérailles. Vous pourrez rester au Chaudron Baveur avant d'aller à l'enterrement le mercredi. »

Harry fronça les sourcils. « Par cheminette ? Alors… Pourquoi n'avons nous pas pu aller au ministère de la magie de cette façon ? »

Dumbledore n'eut pas l'air de se soucier de cette étrangeté. « Nous aurions pu. Si je n'avais pas pensé que nous avions tous besoin de la réserve de temps dans le train… Parfois, Harry, les sorciers et les moldus sont pareillement si soucieux d'aller rapidement à un endroit qu'ils oublient les plaisirs de quelque chose comme un long voyage en train détendant. Ce n'est pas soudain et détonnant. On a le temps de s'adapter d'un endroit à l'autre. C'est pour cela que nous l'utilisons pour amener les élèves à l'école. Bien, cela, et le fait que ce serait un peu la pagaille pour que tant de jeunes sorciers et sorcières et leurs proches sortent des cheminées à Pré-au-lard pendant toute la journée du premier septembre. » Il sourit, ses yeux scintillant vers eux tous.

« Le mercredi, je vous procurerai une voiture du ministère pour vous amener du Chaudron Baveur à l'église pour la cérémonie. Est-ce que tu la connais, Harry ? »

« St Bede ? Un peu. Nous y allions pour Noël et pour Pâques quand j'étais jeune. Le pasteur était gentil, si c'est toujours le même… C'est un peu dépassé. Ils utilisent encore le livre de prière de 1928… » Ce qu'il ne dit pas était que Dudley avait chanté dans la chorale des garçons, faisant même des solos de soprano quand il était jeune, avant que sa voix ne mue. Tante Petunia était si fière… Il ne supportait pas d'y penser.

« Ah, oui. Bien. Sirius doit partir, et vous devez demander à Draco s'il vous accompagnera à Londres et aux funérailles. » Il leur fit un signe de la tête, et ce fut tout. C'était leur signal de départ. Ils quittèrent le bureau (Sirius vint avec eux sous sa forme canine) et il descendirent vers le hall d'entrée, tous les quatre caressant avec affection le gros chien noir, avant qu'il ne redescende sur le chemin de Pré-au-Lard. Soudain, Draco Malfoy apparut dans le hall, portant son balai sur son épaule. Il avait l'air d'avoir fait un vol matinal autour du terrain après le petit déjeuner. Ginny le salua avec un bisou sur la joue. Il lui sourit et essaya de lui donner un baise mieux visé, mais il saisit le regard de Ron, et sembla y repenser.

« Draco ! J'ai besoin de te demander… » commença-t-elle.

« Bonjour » l'interrompit-il, regardant les autres devant la porte et fronçant les sourcils. « N'était-ce pas le même chien que nous avons vu à Pré-au-Lard ? Le jour du ceilidh ? »

Les quatre se retrouvèrent soudain figés, la langue bloquée, se regardant les uns les autres. Malfoy les regarda tour à tour. « Quel est le problème ? Est-ce le mot de passe pour vous donner à vous quatre les expressions les plus stupides de la terre ? Oups.. désolé Ginny, je voulais dire trois… »

Elle sourit et rit, reprenant ses esprits. « Non, non… Cela pourrait avoir été le même chien. Je pense que c'est juste un chien errant que les elfes de maison ont nourri.  Tu sais comment c'est une fois que tu les as nourris une fois. Ils continuent à venir pour en avoir encore… » Il acquiesça, acceptant cela. Ginny reprit ensuite sa respiration et dit rapidement « Draco, les funérailles du cousin de Harry sont mercredi, alors est-ce que tu peux venir et porter le cercueil ? »

Il eut l'air choqué. « Quoi ? »

Harry lui expliqua qu'il y avait besoin de trois porteurs de cercueil, et qu'ils allaient descendre à Londres d'abord pour acheter des vêtements appropriés, puis aller à Surrey le jour suivant.

Il secoua la tête, bien qu'il n'ait pas l'air contre l'idée. « Désolé, Potter. Non. »

« Oh, allez Malfoy, fais la bonne chose à faire pour une fois. » commença à dire Ron, avant que Malfoy ne l'interrompe.

« Facile à dire pour toi, Weasley. Tu as de l'argent maintenant. En fait, je n'ai aucun moyen de m'acheter de nouveaux habits, merci beaucoup. »

Harry haussa les épaules. « Je n'allais laisser personne payer pour sa part de toute façon, Malfoy. C'est tout pour moi. Les chambres au Chaudron aussi. » Il se tourna vers Ron, pour le faire taire comme sa bouche avait commencé à s'ouvrir. « et je n'accepterai de non de personne. Je ne vais pas vous faire venir à des funérailles et ne pas vous payer les habits et les chambres que vous n'auriez pas payés si vous n'étiez pas venus. »

Ron referma sa bouche. Malfoy le regarda, puis regarda Harry, puis le visage suppliant de Ginny, qui sembla vraiment être le déclencheur. « Ben, comme je semble être confronté à l'opportunité de passer une nuit à l'hôtel où Ginny va dormir… » commença-t-il à dire malicieusement, en passant son bras autour de ses épaules et en s'avançant pour un autre baiser. Ron l'écarta rapidement de la notion dont il avait clairement commencé à se réjouir.

« Oh, non, Malfoy. Toi et moi partagerons une chambre, et je garderai un œil sur toi. Ou je pourrais juste te lancer un sort liant dessus, afin que tu ne puisses pas quitter la pièce pendant la nuit. Ne te fais aucune idée.

Harry essaya de ne pas rire. Il n'aurait pas pu imaginer Ron voulant passer la nuit dans la même pièce que Malfoy avant cela, mais avec Ginny dans une autre chambre dans le même hôtel, Ron n'allait lui laisser passer aucune chance.

Malfoy soupira, mais il avait encore le sourire malicieux. « C'est juste trop facile de te faire t'énerver, tu sais cela, Weasley ? D'accord, je le ferai. On nous offre pas souvent l'occasion de faire un voyage sans supervision… »

« Bien en fait, Remus Lupin nous supervisera » lui dit Harry.

Malfoy eut l'air pensif, puis haussa les épaules. « Oh, bien. Lupin n'était pas si mal. En tant que professeur, il n'était certainement pas aussi mauvais que Lockhart. Ou Quirrel. Mais… quand est la prochaine pleine lune ? »

« La dernière était il y a une semaine, Malfoy. Je croyais que tu avais eu une BUSE en astronomie ? » dit Hermione un petit peu narquoisement. Il lui fit la tête. Il avait encore en travers de la gorge le fait de ne pas avoir eu plus de BUSEs qu'elle ou Harry, bien qu'il ait saisit un couple d'opportunités pour signifier à Ron qu'il en avait eu plus que lui.

Le mardi sembla rapidement arriver. Après le petit déjeuner, les cinq descendirent de petites valises dans le hall d'entrée. Hermione leur avait montré un sort intelligent pour métamorphoser leurs sacs à dos en valises. « On peut toujours avoir le bon type de bagage, si l'on a simplement sa baguette… »

« Ne jubiles pas, Granger » l'avertit Malfoy, bien qu'il semble assez fier de lui après que le sort ait transformé son sac de tissu en une belle valise en cuir noir, à laquelle il ajouta ses initiales : DIM. Ron et Harry commencèrent à rire quand ils virent cela. [NDT : dim = stupide, borné.]

« Des initiales parfaites, Malfoy. Pour quoi est le I ? » plaisanta Ron.

« Le I est pour Ié né vais pas té dire… »

« Tu sais ? » essaya de demander Ron à Ginny en cachette. Elle secoua bêtement sa tête, mais Harry ne savait pas si elle était sincère ou pas.

Ils furent silencieux sur la route du village, puis chez Honeydukes, ils rencontrèrent Lupin, et un à un, ils s'avancèrent dans la cheminée, et annoncèrent qu'ils voulaient aller au Chaudron Baveur. Harry n'avait pas utilisé la cheminette depuis un moment. Il avait oublié le nombre vertigineux de grilles qui tourbillonnaient devant lui, des images furtives de pièces dans tout le monde de la sorcellerie, jusqu'à ce qu'il se sente prêt à faire ressortir son déjeuner et qu'il déboule dans la salle de devant du pub, trébuchant sur sa valise, et regardant le visage sympathique de Tom, le propriétaire.

« Bonjour, Harry » dit-il calmement. Harry se leva, essuyant la suie des genoux de ses jeans. Hermione et Ginny se tenaient déjà au pied de l'escalier avec leurs sacs. Ron et Malfoy suivirent, et puis Lupin. Tom leur donna les clés de leurs chambres et ils montèrent tous.

« Pourquoi as-tu une chambre pour toi seul, Potter ? » voulut savoir Malfoy comme ils montaient. Hermione et Ginny en partageaient une, comme Malfoy et Ron. Lupin aussi était seul dans sa chambre.

« Parce que je paye. D'autres questions stupides ? »

« Les garçons… » commença à dire Lupin

« Désolé. »  lui dit Harry. « Je ne veux pas te transformer en tuteur. »

Lupin lui sourit. « En fait, c'est comme au bon vieux temps. Nous n'avions même pas besoin que Rogue soit alentour pour nous piquer. Je disais quelque chose à Sirius, il disait quelque chose à James… »

Malfoy s'arrêta et le fixa. « Sirius ? Sirius Black ? »

Ils se figèrent tous. Lupin avait l'air très mal. Harry pouvait dire qu'il était mortifié d'avoir oublié de se surveiller au sujet de Sirius.

« Oui » dit Harry, essayant de se débarrasser du tremblement dans sa voix. « Tu savais sûrement qu'il était dans l'entourage de mon père ? Tout le monde le savait. »

Malfoy acquiesça, mais Harry pensa qu'il se souvenait de la façon soudaine dont Sirius était apparu aux Trois Balais le jour du ceilidh. Avait-il remarqué qu'il portait les mêmes vêtements que Ian Lucas ? S'était-il posé des questions sur le chien noir ? Harry se demandait s'il ferait jamais assez confiance à Malfoy pour lui dire la vérité sur Sirius. La vie serait certainement plus facile s'il pouvait. Bien sûr, cela aiderait s'il pouvait blanchir Sirius…

Ils allèrent à leurs chambres et laissèrent leurs bagages. Ils avaient tous porté des habits de moldus pour venir au Chaudron, alors tout ce qu'ils avaient à faire était de se retrouver au bar avant de partir pour le chemin de traverse. Pendant que Harry allait à la Gringott pour changer ses gallions en livres, Lupin et les autres allèrent prendre une glace chez Florian Fortarome. Il serra ses dents pendant la descente jusqu'à sa voûte, puis attendit, essayant de ne pas taper du pied, pendant que le gobelin à la fenêtre de l'étage déterminait quelle charge il devrait payer pour le change monétaire. Quand il émergea finalement de la banque, il avait une grosse liasse de billets de vingt livres et assez de gallions pour payer à Tom les frais d'hébergement. Ils retournèrent au Chaudron, mais comme ils se préparaient à ouvrir la porte du côté de la rue, Harry réalisa que Lupin allait passer dans le Londres en robe. Ils attendirent pendant qu'il remettait sa robe dans sa chambre, revenant avec un pantalon et une chemise marron assez miteux.

« Mon uniforme de gardien » marmonna-t-il avec un peu d'embarras. Harry ne savait pas quoi dire. Il continuait à considérer comme criminel que Lupin doive subvenir à ses moyens comme cela. Ils sortirent dans un jour brillant et estival de Londres, ayant tous les six l'air, pensa Harry, d'avoir passé toute une année dans un donjon. Ce qui, lorsque l'on considérait le temps que cinq d'entre eux avaient passé à travailler en potions, n'était pas si loin de la vérité. Harry hésita, peu sûr de quoi faire ensuite. Malfoy remarqua immédiatement cela.

« Quel est le problème, Potter ? Tu n'as jamais été dans la grande ville avant ? »

« J'ai été à Londres avant, Malfoy.  Je ne suis juste pas sûr, hum, d'où nous devrions aller… »

Hermione prit les choses en main. « Bon » dit-elle hélant rapidement un taxi. Une grosse voiture noire roula jusqu'à un stop devant eux presque immédiatement. Après qu'ils soient rentrés dedans, Hermione dit fermement au chauffeur « Chez MacTavish, s'il vous plaît. »

« Oui mademoiselle » dit le chauffeur âgé, revenant dans le trafic comme s'il n'y avait pas d'autre destination possible pour une personne à Londres. Après presque quinze minutes, ils se retrouvèrent devant un grand magasin avec des portiers habillés en tenue des Highlands, encore plus élaborées que celle que Malfoy avait portée lors du ceilidh.

« Hum, Hermione, » dit nerveusement Ron, « Nous ne sommes pas supposés porter des kilts pour ces funérailles, n'est-ce pas ? Parce que j'ai un problème philosophique de base à me promener avec une jupe… »

Elle lui donna un petit coup de coude. « Arrête de paniquer, Ron. C'est juste pour le spectacle, parce que le nom de la boutique est écossais. Ils vendent des habits moldus basiques, et ils retouchent les costumes hommes très vite. Mon père achète tous ses costumes ici. Et ils ont aussi d'adorables cravates en soie… »

Harry paya le chauffeur et ils rentrèrent dans le magasin. Harry ne se sentait pas particulièrement à l'aise ici, mais il ne voulait pas révéler devant Malfoy qu'il n'avait jamais été dans un établissement moldu comme celui-ci, avec des installations chics, et de jeunes hommes et de jeunes femmes immaculés qui avaient l'air d'être sortis d'un catalogue de mode, essayant de les asperger d'eau de Cologne, ou leur demandant toutes les trois secondes s'ils avaient besoin d'aide… Il remarqua que Lupin n'avait pas l'air plus à l'aise que lui dans cet environnement.

Hermione alla immédiatement vers les ascenseurs et pressa un bouton pour monter. Quand les portes s'ouvrirent, elle, Harry et Lupin rentrèrent. Ron, Ginny et Malfoy ne bougèrent pas, regardant dans la petite pièce avec les miroirs et la tapisserie tartan les entourant. Leurs expressions n'étaient pas simplement incertaines, mais carrément terrifiées. Même Malfoy n'avait pas honte de montrer comme il se sentait. Hermione soupira avec exaspération.

« Venez, vous trois ! C'est juste un ascenseur. Quelque chose que les moldus ont inventé il y a plus de cent ans. Montez ! Sinon nous allons devoir monter à pied cinq étages. »

Ginny mit expérimentalement son pied dans l'ascenseur, puis rentra dedans avec son autre pied, chaque pas soigneux et hésitant. Maintenant Hermione fermait ses yeux d'exaspération. Harry pouvait sentir la chaleur de la frustration émaner d'elle, comme quand elle savait une réponse en classe et qu'elle essayait de se retenir de la crier. Soudain, les portes commencèrent à se fermer, et elles auraient frappé Ron si Harry n'avait pas rapidement trouvé le bouton pour les rouvrir. Ron cria, et recula. Il était presque monté dans l'ascenseur, mais quand les portes avaient menacé de le dévorer…

« Dépêchez-vous, vous deux ! » leur siffla Hermione. « Cela arrive quand les portes sont restées longtemps ouvertes. Si vous étiez juste venus… »

Alors Ron et Malfoy firent une sorte d'approche kamikaze vers l'ascenseur et grimpèrent à bord, poussant un petit cri, rentrant dans tous les autres et faisant bouger légèrement l'ascenseur dans sa cage, ce qui rendait Harry nerveux maintenant, et il n'avait jamais ressenti cela dans un ascenseur avant. En continuant à rouler des yeux, Hermione poussa le bouton du cinquième étage, et les portes se fermèrent doucement. Quand l'ascenseur commença à monter, Malfoy prit soudain le bras de Harry. Harry lui donna un regard amusé, et il enleva rapidement sa main. Harry remarqua qu'il avait des perles de sueur sur son front comme il regardait au-dessus de la porte les numéros qui s'illuminaient, un à un, comme ils passaient les étages.

Quand l'ascenseur s'arrêta et que les portes coulissèrent, Ron et Malfoy poussèrent les autres pour courir en dehors. Ginny se moquait d'eux deux comme elle sortait tranquillement avec Hermione, comme si elle était soudain un vieux vétéran.

« J'ai aimé ! » déclara-t-elle. « Nous devrions en avoir à l'école. Je suis si lasse de devoir monter et descendre tant d'escaliers… Tu crois que ce serait dur de créer un sort pour… »

« Chut ! » dit soudain Hermione, mettant sa main devant la bouche de Ginny. « Ne parle pas de sorts ou quoique ce soit du style ! » siffla-t-elle. Ginny la foudroya, et Hermione enleva sa main de devant sa bouche. « Désolé pour cela, mais tu ne peux pas dire de telles choses ici… »

Lupin acquiesça. « Une des choses pour lesquelles je suis ici est pour vous empêcher d'avoir des problèmes de cette sorte. Révéler, ou même parler de vos… capacités… serait une faute sérieuse. »

Ginny lui fit un oui de la tête, admettant à contrecœur la vérité qu'il y avait à cela. Harry réalisa qu'elle, Ron et Malfoy avait probablement eu très, très peu d'exposition au monde des moldus. Ils n'étaient pas habitués à retenir quelque chose qui était une seconde nature pour eux. Harry et Hermione n'avaient pas découvert qu'ils étaient du monde de la magie avant qu'ils reçoivent leur lettre de Poudlard (bien que, bien sûr, il y ait eu des incidents magiques dans leur enfance) C'était complètement nouveau pour les autres.

Le reste des achats se déroula plutôt bien. Les filles partirent chercher des vêtements appropriés pour elles, tandis que Lupin et les garçons étaient mesurés pour les costumes et choisissaient les chemises et les cravates. Ron et Lupin avaient aussi besoin de chaussures noires. Malfoy regardait quelques chères cravates en soie, mais Harry l'informa qu'ils porteraient tous des cravates noires avec leurs costumes noirs.

Quand Malfoy se tenait devant un triple miroir dans le costume qu'il porterait, il louchait et fixait le miroir d'une étrange manière, selon Harry. Finalement, il s'avança et commença à taper dessus avec ses doigts. « Hé bien ? » dit-il à son reflet. Qu'est-ce qui ne va pas avec toi ? »

Harry alla vers lui, se tenant très près. « Arrête, Malfoy ! Qu'est-ce qui ne va pas avec toi ? »

Malfoy regardait encore le miroir avec perplexité. « Cette stupide chose ne marche pas… Il n'a pas dit un mot pour savoir si cela allait bien… »

« Malfoy » dit-il encore plus doucement. « Les miroirs moldus ne parlent pas. »

« Ils ne parlent pas ? » Il fixait encore le miroir, à travers la fente de ses yeux.

« Non ». Prenant finalement cela pour une réponse, Malfoy s'éloigna du miroir, comme s'il l'avait déçu de ne pas avoir fait de commentaire. Il avait probablement des miroirs à la maison qui nourrissaient tout le temps son ego, pensa Harry.

Les vêtements des filles étaient prêts à emporter, mais les costumes étaient encore retouchés aux ourlets et modifiés au milieu de l'après-midi. (Malfoy voulu savoir pourquoi ils ne pouvaient pas juste utiliser sa baguette de retour au Chaudron Baveur. Harry lui refusa cette idée.) Ils montèrent au dernier étage (Ron et Malfoy supportant mieux l'ascenseur cette fois) pour prendre un morceau au salon de thé pendant qu'ils attendaient. Ils choisirent une des tables sur la terrasse du toit, dominant le voisinage. Dans les rues en dessous, les arbres à nouveau verts bougeaient dans une brise chaude, et ils pouvaient voir les enfants jouer dans le parc avec une grande clôture de fer autour. Les nounous étaient assises sur les bancs, les poussettes à côté d'elles, lisant ou parlant entre elles. Les employés de bureau mangeaient des sandwichs sur d'autres bancs, et profitaient du soleil estival.

Harry n'écoutait les autres discuter autour de lui que d'une oreille. Ils profitaient de leur sortie, de l'environnement si peu familier, et il était content de pouvoir faire cela pour eux. Lui, cependant, ne pouvait s'empêcher de constamment être conscient de la raison pour laquelle ils étaient là. Le lendemain, ils se lèveraient, enfileraient leurs costumes neufs sombres, et iraient à l'église pour les funérailles de Dudley…

Lupin croisa son regard et lui fit un signe de la tête. Il comprenait. Cela avait été étrange pour Harry de voir Lupin porter un costume bien taillé. Il l'avait toujours vu avec des robes plutôt miteuses, et maintenant avec des habits moldus plutôt miteux. Il avait semblé très différent, d'une manière ou d'une autre. Plus autoritaire, bien que Harry ne lui ait jamais manqué de respect quand il était son professeur en troisième année. Il n'arrivait pas à y mettre le doigt dessus.

Après leur thé, ils redescendirent pour prendre leurs costumes retouchés. Ginny et Hermione prirent leur vêtements dans un autre endroit, où on leur avait gardé leurs paquets. Harry sentait qu'il en avait assez du monde moldu pour le moment. Il serait immergé dedans demain, et puis ensuite le restant de l'été…

Mais il ne pouvait pas imaginer l'été. Essayer de vivre dans la même maison avec tante Petunia et oncle Vernon pendant qu'ils pleuraient Dudley, et sachant que c'était tout de sa faute. Il redoutait de les voir à l'enterrement. Peut-être que cela aiderait qu'on lui ait juste demandé de fournir des porteurs de cercueil, et qu'il l'ait juste fait. Harry ne pensa pas qu'ils s'attendaient à ce qu'il parle. Il espérait sincèrement que c'était le cas. Il n'avait aucune idée de comment il pourrait survivre à une telle chose…

Après avoir mis leurs affaires dans leurs chambres, ils s'occupèrent au bar du Chaudron Baveur avant le dîner. Ron défia Malfoy aux échecs sorciers, tandis que Ginny et Remus les regardaient. Harry s'assit à côté d'Hermione, sa main posée sur son épaule. Elle était fatiguée et posa sa tête sur son épaule, puis poussa un grand bâillement.

« Oh, Hermione, ne fais pas cela, tu vas me faire… » commença-t-il, avant qu'il se mette aussi à bailler. Elle rit puis l'embrassa sur la joue.

« Je crois que je vais aller faire une sieste dans ma chambre avant le dîner. » Elle se leva pour monter, mais il tenait encore sa main, la regardant avec espoir.

« Voudrais-tu un peu de compagnie ? »

Elle jeta un œil à Lupin, leur chaperon, disant à Harry « Je veux vraiment dormir… »

« Moi aussi. Comme tu l'as dit avant, c'est agréable de dormir dans le même lit… »

Elle acquiesça. « D'accord… » répondit-elle, et ils gravirent les escaliers. Harry regarda par-dessus son épaule. Lupin croisa son regard, mais il fit un signe de la tête à Harry. La poitrine de Harry se gonfla d'émotion, prenant pour un trésor la confiance qu'il recevait d'un vieil ami de son père. Il alla avec Hermione jusqu'à la chambre qu'elle partageait avec Ginny, la suivant dans son lit. Elle se coucha sur le côté, avec ses habits, et il mit ses lunettes sur la table et se blottit contre elle comme ils avaient fait de nombreuses fois. Très vite, elle respirait lentement et régulièrement, sa joue sur sa main, dans une attitude qui lui faisait toujours penser aux petits enfants qui dorment. Il se rapprocha d'elle, son bras autour de sa taille, fermant ses yeux et laissant ses soucis s'éloigner…

* * * * *

Harry sentit quelqu'un le regarder. Il n'était pas sûr du pourquoi ou du comment il le savait. Ses yeux s'ouvrirent, et il vit Ron assis sur le lit de Ginny, les regardant tous les deux. Sauf qu'il ne regardait pas le visage de Harry, alors il ne semblait pas conscient du fait qu'il avait les yeux ouverts. Harry se souvint de lui regardant Hermione dormir dans le train.

« Ron » dit-il doucement, ne bougeant rien de plus que ses lèvres.

« Ah ! » sursauta Ron, aussi surpris que si une statue avait parlé. Probablement plus étonné, pensa Harry, étant donné que les armures, et œuvres d'art et les miroirs de Poudlard s'adressaient tout le temps à eux. Harry sourit comme il se souvenait de Malfoy essayant de faire parler le miroir moldu. « Harry… ne fais pas cela ! »

« Désolé Ron. J'essayais de te faire sursauter en dehors de ta peau… »

Il roula sur son dos, s'étirant, et puis Hermione murmura quelque chose dans son sommeil et roula aussi, jeta son bras et une jambe par-dessus Harry. Harry osa regarder Ron, regardant à nouveau Hermione. Son cœur était indubitablement inscrit sur son visage. Harry se demanda maintenant combien cela lui avait coûté.

« Ne te rendors pas, Harry. C'est l'heure de dîner. Lupin nous a pris une salle à manger privée en bas. Tout le monde vous attend. »

Il réveilla Hermione et les trois descendirent dîner. Harry parlait avec les autres et entama la conversation avec Lupin, lui dit bien des choses sur les BUSEs, ce qui lui donna la possibilité de se souvenir de ses propres tests de cinquième année, puis ce fut le retour au bar pour les échecs de sorciers, la bataille explosive et les fléchettes magiques. Les fléchettes magiques étaient très frustrantes pour Harry, qui n'y avait jamais joué avant. La planche ressemblait à n'importe quelle cible carrée dans n'importe quel pub. Mais au moment où la fléchette qui partait était relâchée, la cible commençait à changer et à bouger, de telle sorte qu'elle était totalement différente quand le petit projectile l'atteignait, et se plantait dans le liège. Lupin battit Harry sans pitié, mais Ron rendit à Lupin la monnaie de sa pièce, tandis que Harry jouait contre Ginny aux échecs et que Hermione et Malfoy riaient des brûlures de leur bataille explosive.

Ginny allait gagner. Les pièces de Harry battaient en retraite à la hâte avant de se faire massacrer. En l'espace de rien, à ce qu'il sembla, elle disait « Échec et mat. » tandis que le cavalier et le fou restant de Harry le critiquaient en disant « Nous t'avons dit de bouger ce pion pour protéger la tour, qui protégeait le roi, mais as-tu écouté ? Non, tu savais ce que tu faisais, tu as dit… »

Ginny sourit timidement comme ils rangeaient les pièces. Quand ils eurent fini, Malfoy avait commencé à jouer aux fléchettes avec Lupin et Ron tandis que Hermione les regardait, grandement amusée, et Harry commanda quelques bièraubeurres au bar pour lui et Ginny. Ils s'assirent et les burent lentement, regardant le match de fléchettes. Soudain, Ginny lui parla doucement.

« Harry. Je sais qu'il ne t'a probablement rien dit, mais… la coupe de Quidditch. Cela a beaucoup compté pour Draco. Cela a été si dur pour lui. Tu n'as aucune idée de la façon dont il a été traité à Serpentard depuis le procès, et bien sûr, sa mère… C'était vraiment une chose merveilleuse à faire. Il a des difficultés à dire de telles choses, mais il l'a vraiment apprécié. »

Harry lui sourit. « Cela m'est soudain venu à l'esprit. Le vif est apparu à ce moment là… Je devais prétendre que je ne l'avais pas vu et essayer d'attirer Cho aussi, afin que Serdaigle ne gagne pas, et puis espérer que la prochaine fois qu'il apparaîtrait, je l'aurais le premier. A ce moment, j'ai pensé, 'Hey, si je l'attrape maintenant, nous sommes à égalité avec Serpentard pour la coupe', et j'ai aussi pensé ' Et pourquoi cela serait une mauvaise chose ?' Alors avant de pouvoir y penser davantage, j'y suis juste allé… »

« Bien, c'était quand même une chose formidable à faire. Toi et Draco pourriez être amis maintenant. »

Harry le regarda, jouer aux fléchettes, riant et plaisantant avec les autres, buvant de la bièraubeurre entre ses tours. Harry ne l'avait jamais vu comme cela, simplement se comportant joyeusement avec les autres. « Oui, bien, une grande merveille semble se produire ici. Draco Malfoy et Ron Weasley qui s'entendent. Un événement vraiment miraculeux. »

Ginny soupira. « Maintenant, j'ai juste cinq autres frères, mon père et ma mère à convaincre… » mais elle sourit à Harry, et il eut une étrange impression dans sa poitrine. Soudain, l'avoir souriant comme cela lui semblait si important et merveilleux. Il se secoua, regardant Hermione, qui riait de ce rire profond qu'il adorait, qui la rendait encore plus attirante que ce qu'elle était déjà…

Harry et Ginny s'avancèrent et joignirent la partie de fléchettes. Finalement, ils montèrent tous plus tard qu'ils n'auraient dû, riant et remaniant les résultats hilarants de leur premier essai à ce jeu (sauf pour Lupin). Harry embrassa Hermione légèrement sur les lèvres et la regarda fermer la porte de la chambre qu'elle partageait avec Ginny, puis il souhaita bonne nuit à Ron, Malfoy et Lupin avant de se retirer dans sa chambre. Il se déshabilla et s'allongea sur le lit, en caleçon, se demandant comment conjurer un ventilateur de plafond afin de disperser la chaleur collante qui régnait dans la pièce. Il n'eut cependant pas une chance d'enlever ses lunettes avant que son épuisement et la chaleur oppressante le fassent s'endormir.

* * * * *

Harry se réveilla en sursaut. Il était confus par le fait que le monde était net, comme il ne l'est jamais quand il se réveille, jusqu'à ce qu'il réalise qu'il s'était endormi avec ses lunettes sur le nez. Il n'était pas désolé de se réveiller. Il avait eu d'horribles cauchemars, et il avait essayé de se réveiller pendant ce qui lui avait semblé un long moment. Il enfila sa robe de chambre, serrant la ceinture et sortant sa baguette de sa poche comme il s'approchait de la porte de sa chambre. Il enleva le sortilège de fermeture qu'il avait rajouté en précaution supplémentaire, puis tourna doucement le bouton et ouvrit la porte de quelques millimètres, regardant dans le couloir pour essayer de déterminer d'où le bruit était venu.

Un œil le regardait.

Mais il savait à qui était cet œil. Il ouvrit la porte assez grand pour qu'elle puisse rentrer, et Hermione se glissa dans sa chambre. Il referma la porte et elle se tourna vers lui. « Je t'ai réveillé, Harry ? » chuchota-t-elle. « J'ai juste pensé… c'était agréable de faire cette sieste tout à l'heure. Si tu veux, je pourrais juste, tu sais, dormir ici, cette nuit… »

Harry se tenant dos à la porte, tandis qu'elle avançait vers lui. Il secoua la tête, se souvenant de ses rêves, ne voulant pas s'en souvenir, essayant de sortir ces maudites choses de sa tête…

« Non, Harry ? Oh. Bien, d'accord alors. Si tu veux être seul, tu dois être seul… »

Il déglutit et la regarda. « Non. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je veux dire… reste. Mais je ne veux pas simplement dormir. »

Elle le regarda, comprenant maintenant, glissant ses bras autour de son cou. Harry pencha la tête d'Hermione en arrière et il se pencha sur elle, passant sa langue sur sa lèvre du bas, tremblant comme elle ouvrait ses lèvres et qu'il sentait sa langue rencontrer la sienne, alors que les doigts d'Hermione s'enroulaient dans ses cheveux et qu'il descendait ses mains jusqu'à la ceinture de sa robe de chambre.

D'une certaine manière, il se sentait désespéré, comme s'ils n'avaient pas beaucoup de temps, comme si c'était terriblement important de ne pas lambiner. Il prit soin d'enlever les vêtements qu'ils portaient, ses mains allant vite, la surprenant, il pouvait le dire. Pendant qu'elle glissait langoureusement dans le lit, il alla rapidement à la table, pour y poser ses lunettes et son amulette. Il semblait à Harry qu'il avait attendu des années que Hermione vienne au lit. Une fois qu'elle y fut, il continua à ressentir cette étrange urgence comme il l'explorait, qu'il essayait de lui faire sentir qu'il n'y avait pas un pouce carré de sa peau que sa bouche ou ses mains n'avaient pas touché. Du temps, et encore, il entendit les halètements de surprise venant d'elle, mais elle semblait penser que c'étaient de bonnes surprises, et quand elle le tira vers elle, en elle, et qu'il sentit finalement cette déferlante d'électricité enflammer toutes ses terminaisons nerveuses, qu'il l'entendit dire son nom encore et encore dans un cri murmuré, il vit encore les rêves à l'intérieur de ses paupières, et il sut que même cela n'avait pas été une solution. Il ne s'était jamais senti comme cela avec elle avant, comme s'il combattait la mort. Les rêves ne pouvaient être niés : ils demandaient son attention…

Il se tenait sur le toit plat d'un bâtiment en brique quelconque, Dudley à côté de lui, souriant et parlant, mais les mots n'avaient aucun sens pour Harry. Il regardait la bouche de Dudley bouger, et il entendait les mots, mais les deux ne se fondaient en rien ayant un sens.

Harry regardait autour de lui. Il y avait un brouillard obscurcissant le paysage autour du bâtiment. Harry ne pouvait voir aucun autre bâtiment, ou le sol en contrebas de celui où ils se tenaient. Il regarda sur le côté du bâtiment. Les murs de briques disparaissaient dans le brouillard, mais Harry n'avait pas l'impression que cela signifiait qu'ils étaient très haut. La construction ne semblait pas avoir plus de quatre étages.

Il regarda encore Dudley, qui lui parlait encore, détaché. Harry voulait lui dire « Pourquoi sommes-nous sur le toit ? Descendons, je n'aime pas être ici… »

Mais quand Harry regarda autour de lui, il n'y avait aucune porte, rien qui indiquait comment ils s'étaient retrouvés sur le toit. Harry vit une foule de rats blancs courir sur la bordure du bâtiment, un étage en-dessous du toit. Ils étaient des centaines, avec la fourrure blanche, les yeux roses et les queues indistinctes. Il était donc dur de dire où un animal commençait et ou un autre s'arrêtait. Puis il le vit. L'argent et le brun au milieu du rose et du blanc. Il se mit sur le ventre pour tendre le bras et l'attraper (il n'aurait pas dû pouvoir l'attraper, mais d'une manière ou d'une autre, il pouvait), le prenant parmi la masse mouvante des rôdeurs blancs, et ensuite il était là. Il se tordait dans sa main, une patte en argent émergeant avec incongruité de sa petite patte poilue, la queue rose dénudée s'agitant comme s'il pouvait prendre des choses avec elle, comme une queue de singe préhensile. Il leva les yeux vers Dudley. C'était comme si Dudley ne pouvait pas voir ce qu'il faisait, il continuait à parler, encore désynchronisé, ayant l'air d'un film japonais mal doublé.

Harry essaya de jeter le rat du toit dans sa fureur, mais comme il sortait de la main, il bougeait incroyablement lentement, et Harry le regarda changer. En plein air, il se métamorphosa en un grand serpent, ses quatre membres disparaissant, son corps s'allongeant et devenant vert, les pupilles de son œil devenant verticales, comme celles d'un chat. Puis le serpent, flottant dans les airs à côté du bâtiment (tandis que Dudley continuait son étrange discours) continuait à grandir. Maintenant, il avait à nouveau des membres, verts avec des écailles, et à présent sa tête changeait de forme. Il lui était poussé des ailes et il s'en servait pour voler ici et là au-dessus des têtes de Harry et Dudley. Harry regarda le dragon avec trépidation. Maintenant, le dragon était celui qui bougeait sa bouche, mais, contrairement à Dudley, ce que disait le dragon était compréhensible pour Harry.

« Tu peux me faire confiance. » disait-il d'une voix traînante.

Harry le fixait, pensant 'non, je ne peux pas.'

« Tu peux me faire confiance. » disait-il maintenant à Dudley. Bougeant encore ses lèvres sans arrêt, Dudley acquiesça et se mit debout sur la margelle faisant le tour du toit. Harry essaya de l'arrêter, mais même s'il n'était qu'à cinq pieds, ses mouvements semblaient être plus lents que lents. Se regarder bouger était comme regarder les mouvements qu'il avait vu lorsqu'il avait bloqué le sort de Cruciatus dans la forêt. Il pouvait sentir ses pieds bouger, ses jambes se tendre, il pouvait voir ses mains se diriger vers Dudley, mais il pouvait aussi voir Dudley calmement acquiescer à ce que disait le dragon et sauter de la margelle. Harry agitait ses bras, essayant de l'atteindre. Mais au moment où il arrivait à l'endroit d'où Dudley avait sauté, son cousin descendait vers le brouillard. Harry, désespéré, regardait le brouillard enveloppant la construction, et puis Dudley passait à travers et on ne pouvait plus rien voir…

Le rêve était le même à chaque fois. Il la regarda. Maintenant, le temps semblait avoir repris son cours normal. Elle le regardait, ses mais autour du haut de ses bras, ses jambes la reliant encore à elle, une légère trace de sueur sur sa lèvre supérieure, son front, son cou et sa poitrine. Elle avait l'air inquiète, et il essaya de la rassurer, mais il ne savait pas qui allait le rassurer. Il se pencha et embrassa son cou, descendant ses lèvres, la faisant se cambrer et lui sourire. Distrais-la, excite-la encore, fais tout, mais ne te rendors pas… Si je dors, je risque de rêver…

Je ne dois pas rêver.

Plus de rêves.

Aucun.

Mais il s'effondra, épuisé, fixant les lumières de la rue rebondissant sur le plafond. Elle se pelotonna dans le creux de ses bras, n'ayant aucune idée de l'horreur qu'il venait de voir, et il sentit son souffle sur son cou, sa peau pressée contre la sienne, comme il décidait de ne plus jamais dormir, et qu'il rompait promptement cette promesse dans les dix minutes, ses yeux étant soudés fermés, et refusant de s'ouvrir…

* * * * *

Il se réveilla dans la nuit, furieux avec lui d'avoir déjà rompu son vœu de ne plus dormir. Il la regarda. Elle reposait à côté de lui, son corps brillant et plein de promesses, et il approcha ses lèvres des siennes, la ramenant à la conscience, espérant qu'elle l'aiderait encore à se tenir éveillé. Ses lèvres glissèrent le long de son cou, puis sur sa poitrine. Il caressa son corps de ses mains jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus ignorer ses mouvements et que ses yeux s'ouvrent soudain, avant de se refermer, pendant qu'elle disait dans un souffle « Oh, Harry… »

Il y avait de plus mauvaises manières de rester éveillé, pensa-t-il, comme elle revenait à la vie entre ses bras. Quand elle chuchota qu'elle se sentait collante et pleine de sueur, il suggéra qu'ils prennent une douche ensemble. Il espérait que ce serait plus dur de s'endormir, plus dur de rêver à nouveau. Elle sourit et rapprocha sa bouche de la sienne, pour montrer qu'elle approuvait l'idée.

Dans la petite douche de la salle de bain adjacente à la chambre, ils se savonnèrent et s'explorèrent un peu plus, mais Harry se sentait à nouveau désespéré. Il se sentait comme si c'était terriblement important que cela marche, que cela fasse partir les rêves. L'eau battait contre lui, ne lavait que sa peau, laissant cependant son âme avec un film qui ne pouvait pas être enlevé.

Il la ramena au lit, ses jambes autour de sa taille, essayant de parvenir à l'oubli encore…

Quand il fut allongé à son côté une fois de plus, fixant le plafond, luttant pour garder ses yeux ouverts, écoutant sa respiration calme, il abandonna finalement et ferma ses yeux, mais quand les images apparurent à l'intérieur de ses paupières, elles étaient différentes cette fois…

Il se tenait avec Hermione dans le jardin de Godric's Hollow. Il se regarda et regarda Hermione. Ils étaient nus, mais pour quelque raison, ils n'essayaient pas de se couvrir. Sa mère était à la porte du cottage, tenant un bébé aux yeux verts et aux cheveux noirs, suppliant Voldemort, tombant à genoux, implorant. Harry n'aurait pas pensé qu'elle pourrait le voir, mais ensuite elle se tourna vers lui et dit 'Je suis désolée Harry. Je voulais être là pour toi. Je voulais vraiment. Nous n'avons jamais voulu que tu grandisses sans nous…'

Il la regardait, au travers de ses larmes. 'Alors', dit-il 'fais quelque chose pour cela !'

Soudain, Rogue était derrière elle, la guidant, lui parlant doucement. 'Tu n'as pas à le penser vraiment' lui disait-il. 'dis-le simplement. Fais ce que tu dois. Sauve-toi et sauve Harry…'

Elle semblait ne pas l'avoir entendu, mais elle regarda la silhouette menaçante devant elle dans sa cape sombre et avec une capuche, et elle ouvrit la bouche dans un cri 'Oui ! Oui !' criait-elle à travers ses larmes. ' Je vous le donnerai ! Je l'élèverai pour qu'il soit votre serviteur ! S'il vous plaît, ne lui faites pas de mal…'

Soudain, la silhouette sombre était partie, sa mère et Rogue étaient partis, le bébé était parti. Harry se tourna vers Hermione, se tenant encore à son côté, aussi nue que lui.

Mais la fille n'était pas Hermione.

'Ginny…' dit-il dans un souffle comme il prenait son corps dans ses bras, qu'elle mettait ses mains autour de lui et qu'elle rapprochait ses lèvres des siennes, puis l'amenait au sol et le tirait au-dessus d'elle.

'Cela ira bien… La cicatrice est partie maintenant…' murmurait-elle entre ses baisers, sa bouche sur son torse, ses bras, son cou, son visage, et finalement son front, où il pouvait sentir que la peau était maintenant douce et sans interruption, et elle enroulait ses jambes autour de sa taille et le faisait venir en elle…

Mais il cligna des yeux, et quand il regarda ensuite, elle était aussi partie, et il était couché face à un squelette. Les os cédèrent sous lui, son visage était à côté du crâne, et il se leva, criant. Il retourna au cottage, mais il avait disparu. Il vit des ruines à la place, les ruines du château de Poudlard. Il n'avait aucun doute de ce que c'était. Il avait l'air d'avoir été abandonné depuis un millier d'années… Il ouvrit sa bouche en un cri horrifié :

« Maman ! Maman ! MAMAN ! »

Il ouvrit ses yeux. Il avait été endormi pendant un moment, ayant encore et encore le même rêve, mais c'est seulement maintenant qu'il criait. La lumière brillante du matin envahissait la pièce. Il sentait son cœur battre à toute allure dans sa poitrine. Hermione était endormie à côté de lui, n'ayant aucune idée des tortures mentales qu'il avait traversé. Elle avait tiré un drap sur eux deux à un moment de la nuit. Ils étaient encore tous les deux nus. Soudain, Harry entendit une voix crier « Alohomora ! », et le bang de la porte frappant le mur comme le sort l'ouvrait. Harry réalisa qu'il avait négligé de remettre le sort de fermeture sur la porte, afin qu'elle résiste à Alohomora. Ils devaient l'avoir entendu hurler, où Ginny avait vu le lit vide d'Hermione et s'était inquiétée.

Il vit les visages consternés de Ron, Draco et Ginny les fixant. Harry ne savait pas quoi dire. Il était couché au lit avec Hermione, aucun d'eux ne portant quoique ce soit, et il avait hurlé. Qu'avait-il hurlé ? Il ne pouvait pas s'en souvenir. Il regarda Ginny et essaya de s'en souvenir. Elle y avait été, et elle n'avait rien porté non plus…

Il essaya de balayer ces pensées de son cerveau, déglutissant et regardant leurs visages choqués. Il ne pouvait pas parler. Évidemment, ils ne pouvaient pas plus.

A côté de lui, Hermione s'étira et commença à s'asseoir. Harry vit les yeux de Ron et Malfoy s'affoler, il se tourna et vit qu'elle n'était plus adéquatement couverte par le drap. Il la  repoussa en dessous, tirant le drap vers le haut. Elle ouvrait ses yeux maintenant, le regardant d'un air dormeur.

« Hey, Harry, c'est quoi l'idée… ? » Puis elle vit les autres se tenant au pied du lit et cria vivement.

Malfoy ricana.

« Bonjour à toi, aussi, Granger. Merci pour la nouvelle exhibition… »

Hermione tira le drap par dessus sa tête, ne voulant plus voir aucun d'eux après cela. Harry était content de voir que Ginny était livide. Elle montra la porte du doigt. « Dehors ! » commanda-t-elle, et Draco Malfoy saisit immédiatement l'air terrifiant sur son visage et obéit sans question. Maintenant, elle voyait ses vraies couleurs, pensa Harry. Harry regarda Ron, qui avait encore les yeux grands ouverts.

« Ron ? Pourrais-tu… nous excuser ? »

Il acquiesça bêtement, et Harry n'était pas sûr qu'il ait cligné les yeux une seule fois lors des cinq dernières minutes. Peut-être qu'il avait peur d'avoir manqué un autre petit spectacle, pensa Harry. Ron se tourna pour partir, regardant encore les contours d'Hermione sous le drap, prenant bien trop de temps au goût de Harry. Harry se tourna pour essayer de parler à Hermione, quand il réalisa que Ginny était encore là. Harry la regarda, le drap était autour de sa taille, et il se sentit soudain bien plus exposé que toutes les autres fois où il était allé sur les pelouses de Poudlard sans chemise. Ginny ne semblait pas être vraiment consciente de la façon dont elle le regardait.

« Ginny ? » Il la surprit. Elle écarta les yeux s'enfuit pratiquement en courant vers la porte, la fermant bruyamment derrière elle. Maintenant que la porte était à nouveau fermée, il regarda Hermione. Elle avait roulé sur son ventre, et il pouvait voir qu'elle était assez écarlate. « Oh mon Dieu » disait-elle dans l'oreiller. « Malfoy ne me laissera jamais oublier cela, n'est-ce pas ? Je vais l'entendre parler de côtes d'agneau pendant les deux prochaines années… »

Ce qui était juste ce dont Harry avait besoin pour le sortir de sa stupeur. Il rit soudain, et se pencha pour embrasser son épaule. Elle lui fronça les sourcils. « Oh, c'est drôle, n'est-ce pas, que je me sois exhibée devant Malfoy, Ginny et… » elle déglutit « …Ron. » finit-elle doucement.

Bien, pensa Harry, cela n'a pas exactement semblé déranger Ron… Mais il n'osait pas le dire. Elle s'habilla et quitta la chambre, et il alla dans la salle de bain et prit une autre douche, essayant d'oublier ses cauchemars. Aujourd'hui serait assez un cauchemar comme cela, pensa-t-il. Il s'appuya contre le mur, tandis que l'eau partait par l'évacuation. Il avait pensé pouvoir se distraire avec elle, la nuit dernière, mais cela n'avait pas fonctionné. Son cerveau n'avait simplement pas coopéré. Ils espérait que les autres ne le diraient pas à Lupin. Il se demanda si Lupin ne savait pas de toutes façons. Peut-être qu'il s'en moquait.

Il mit son nouveau costume et descendit au bar. Tom lui indiqua le couloir de la salle à manger privée où ils avaient dîné la veille. Les autres étaient déjà là, mangeant en silence leur petit déjeuner. Hermione avait tiré ses boucles grandies et un chignon à l'air peu compromettant, son visage avait l'air très fin et exposé sans ses mèches de boucles l'entourant comme d'habitude. Elle regardait son assiette, n'osant croiser le regard de personne, pas même celui de Harry. Harry vit Ginny la regarder d'une façon distinctement inamicale. Oh, super, pensa-t-il. Nous sommes au début d'une journée vraiment bonne…

Malfoy, pour son crédit, regardait avec désir Ginny, comme si Hermione n'existait pas. Il avait sûrement à se sortir d'un trou, pensa Harry. Mais Ron… Ron ne pouvait enlever ses yeux d'Hermione. Ce qui était étrange, parce qu'elle n'aurait pas pu choisir un ensemble plus sévère pour les funérailles. Sa veste grise charbon de bois avait un col haut, et la jupe descendait à mi-mollet. La couleur ne lui allait pas, pensa Harry. Sa peau normalement légèrement bronzée avait l'air terne, et elle avait des cernes sombres sous les yeux (parce qu'il l'avait réveillée au milieu de la nuit, il le savait).

Ginny n'avait tiré que quelques cheveux en arrière, retenus par une barrette au sommet de sa tête. Les autres s'étalaient sur ses épaules. Sa peau pâle avait l'air transparente. Harry remarqua une veine bleue très pâle près de sa frange, et il trouva dur de ne pas la regarder. Elle avait une robe simple de la même couleur que celle d'Hermione, mais c'était un bien meilleur choix pour elle. Soudain, il réalisa qu'elle le regardait, fronçant les sourcils, et il regarda son assiette. Bonjour tristesse, pensa-t-il. Cela n'allait plus jamais être possible d'avoir une conversation avec l'un d'entre eux…

Quand Lupin parla, ce fut comme un coup de tonnerre. « La voiture du ministère va bientôt être ici. Nous devrions nous préparer. » Son nouveau costume allait parfaitement à sa silhouette légère, faisant penser Harry à un comptable, assis calmement dans son bureau, alignant des colonnes de chiffres, sauf qu'il était plus poilu que la plupart des gens souhaitaient probablement voir leur comptable…

La voiture du ministère s'accommoda d'eux six avec aisance, étant bien plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Le chauffeur savait où aller, et la voiture se glissait dans le trafic, entre les autres voitures et les camions, passant dans des espaces qui n'auraient pas suffi à une bicyclette, ou parfois, à un tout petit chat. Harry arrêta de regarder par la fenêtre. Cela le rendait assez vaseux et malade. Il regarda Hermione. Elle essaya de lui sourire, mais les coins de sa bouche ne montèrent pas assez pour que ce soit un sourire. Il se trouva en train de se tourner vers Malfoy, et à sa surprise, il y trouva un air de sympathie qui était inattendu et sans simulation.

Quand ils arrivèrent, la seule personne à l'église était le vicaire. Apparemment, les temps étaient durs pour la paroisse, et elle ne pouvait plus avoir de pasteur. A la surprise de Harry, c'était un homme assez jeune qui n'avait pas l'air d'être beaucoup plus vieux que Percy. Comme c'était étrange pour cette personne de se retrouver dans une position d'autorité. Principalement, il rappelait à Harry Stan Rocade, le chauffeur du Magicobus. Il avait même un peu d'acné, comme s'il n'en avait pas vraiment fini avec l'adolescence. Il avait des cheveux clairs et des yeux noisette, et pensant à cela, Harry souhaita soudain avoir pris Sandy* avec lui au lieu de l'avoir laissée aux soins de Neville. Il aurait pu avoir quelqu'un d'autre à qui parler. Il ne pouvait pas bien parler à Hermione de ses rêves, ni à Ginny, Ron, Malfoy ou Lupin…

[* NDT : Le pasteur a des « sandy hair »]

Ils attendirent en un groupe incertain et irrégulier sur l'allée, attendant le corbillard et les Dursley. Le vicaire s'appelait Mr. Babcock, et il essayait d'engager la conversation avec Harry.

« Alors, » dit-il, clairement mal à l'aise. « Dudley était votre cousin. »

« Oui »

Une longue pause. Il est terrible pour cela, pensa Harry. « Je ne pense pas vous avoir jamais vu aux offices. »

« J'ai été à une école éloignée ces cinq dernières années. »

« Ah ». Pause. On tape du pied. On regarde le ciel. «Vous aimez votre école ? »

« Oui. »

« Mmm… vous faites du sport ? »

« Je suis capitaine du club de duel. »

« Ah. L'escrime. Oui. J'ai bien aimé 'les Trois Mousquetaires'. J'ai vu beaucoup de productions de Shakespeare ruinées par de la mauvaise escrime. Oui… »

Harry savait qu'il pensait que c'était ce qu'il voulait dire. Il ne pouvait pas le corriger, bien sûr. Cela donnait au jeune homme nerveux de quoi parler. Il épuisa finalement ses réserves de références sur l'escrime, et replongea dans le silence une fois de plus.

Ils furent finalement sauvés quand le corbillard commença à remonter la rue du village, suivi par deux grandes voitures sombres. Après que le corbillard se soit arrêté, Harry, Ron et Malfoy allèrent à l'arrière du véhicule, attendant leurs instructions. La première voiture derrière le corbillard s'était arrêtée, mais ce fut celle de derrière dont les portes s'ouvrirent, et les vieux amis de Dudley en émergèrent. Les garçons qui, avec Dudley, avaient poursuivi Harry dans la cour de l'école quand il était jeune. Ils avaient l'air étrange. Harry réalisa qu'il ne les avait pas vu depuis cinq ans. Il sut qu'ils l'avaient reconnu, et il remarqua la surprise sur leur visage à leur changement d'apparence. Ils se saluèrent de la tête. Ils étaient dans la même équipe aujourd'hui.

Une jeune femme bien trop enjouée avec un habit à jupe noire sortit du côté passager du corbillard, et alla à l'arrière pour parler aux porteurs du cercueil. Ils rentreraient maintenant le cercueil dans l'église en utilisant les poignées, mais après, ils devraient le hisser sur leurs épaules et descendre l'allée jusqu'au cimetière, à un huitième de mile. Elle voulait savoir s'ils s'en sentaient tous capables. Les six se regardèrent avec prudence, sorciers et moldus (bien que les moldus ne sachent pas qu'ils étaient face à des sorciers), et acquiescèrent, personne ne voulant montrer de précipitation pour la tâche à accomplir.

Ron se pencha vers Harry pour lui dire. « C'est la croque-mort ? » à voix basse. Harry haussa les épaules.

« Je suppose. Mais je ne sais pas si tu dois l'appeler comme cela. Cela pourrait être une entrepreneuse de pompe-funèbres. Ou une responsable post-mortuaire. Je ne sais pas ce qui est à la mode en ce moment. »

Ron ricana. « Accroche-toi Harry. Après tout, tu n'as pas eu une si mauvaise nuit, n'est-ce pas ? »

Harry détourna son regard de lui. Ron pensait que la nuit n'avait été que du plaisir. Il n'avait aucune idée des images horrifiantes qu'il avait essayé d'exorciser de son esprit…

Les six prirent les poignées du cercueil, le portant avec soin le long du chemin dallé jusqu'à une porte de côté du sanctuaire. Puis il le placèrent sur une table recouverte de tissu noir qui se tenait devant le chœur. Une femme âgée que Harry pensa reconnaître porta une gerbe de fleur dans l'église, provenant de la salle où l'on arrangeait les fleurs, entre la salle paroissiale et le presbytère. Elle posa la gerbe sur le cercueil fermé. Les porteurs s'assirent et attendirent que le reste de l'assemblée arrive. Ron était à sa droite, Draco Malfoy à la droite de Ron. Hermione rentra dans l'église et alla s'asseoir à la gauche de Harry, et Ginny s'assit à sa gauche. Harry regardait les chevrons sombres, la pierre grise, le verre coloré, se rappelant de cet endroit, se rappelant à quel point il lui tardait Noël et Pâques chaque année parce que c'était les moments où il se sentait le plus une personne normale. Quand il était enfant et qu'ils venaient ici pendant les vacances, tous les enfants participaient à une chasse aux œufs, tous recevaient un cadeau de Noël, même si c'était juste un petit paquet de bonbon. Il n'y avait aucune discrimination, ni aucune pensée de l'exclure. Dudley réclamait toujours le paquet de bonbon de Noël de Harry en plus du sien, mais Harry pouvait habituellement piquer quelques sucreries dedans avant de le lui abandonner.

Les souvenirs de descendre l'allée du milieu en courant, de se plonger sous les bancs, d'essayer d'arrêter la porte de bouger (elles étaient assez hautes, plus de trente pieds)  afin que Dudley ne sache pas où il était… Il déplaçait les prie-dieu du chemin, les nombreux coussins décorés sur le dessus au point de croix exécuté par une armée de vieilles petites dames qui avait l'habitude de peupler l'église. Avec tout cela en dehors du passage, il pouvait cacher sa petite silhouette osseuse sous les bancs et attendre que Dudley abandonne. Il n'avait jamais vraiment été clair sur comment il avait fait, mais d'une manière ou d'une autre, Dudley se débouillait toujours pour le trouver. Et lui piquer les sucreries.

Sa gorge se serrait comme il se rappelait de cela. Oui, pensa-t-il. Souviens-toi de ces choses, de toutes les fois ou en grandissant je sentais que je courais juste, que je courais, que je m'enfuyais de lui tout le temps, constamment tyrannisé… Ne pense pas à l'été dernier, aux lettres que nous avons échangées, à notre amitié… souviens-toi des mauvaises choses…

Il pensa que c'était un petit peu étrange qu'à ces moments, avec Dudley le poursuivant pour les bonbons de Noël et de Pâques, il ne soit jamais arrivé de magie accidentelle. Peut-être que cela ne signifiait pas assez pour lui, et il savait que Dudley n'essayait pas de lui faire mal, il voulait juste les bonbons en réalité… Il y avait même des fois où il se souvenait avoir apprécié ce jeu du chat et de la souris, voyant dans quelles positions ridicules il arrivait à mettre Dudley, l'attirant dans des endroits où il n'aurait jamais rêvé aller… Il s'était même débrouillé pour passer entre quelques uns des gros tuyaux carrés en bois de l'orgue. Puis, quand Dudley l'avait trouvé, il était resté coincé entre les tuyaux tandis que Harry s'en était extrait avec aisance. Puis il était allé à la console de l'orgue et avait pressé du pied une des pédales à l'extrême gauche, faisant un bruit comme une centaine de cornes de brume provenant de l'énorme tuyau de trente-deux pouces contre lequel était pressé Dudley. Dudley avait fait un duo avec le tuyau, son hurlement attirant toute le sacristie, qui était en réunion devant le sanctuaire. Harry avait eu beaucoup de problèmes pour cela, tout le monde depuis le pasteur jusqu'à l'organiste, son oncle et sa tante était extrêmement en colère, et le costume de Pâques de Dudley avait été ruiné.

Il ne pouvait plus arrêter ses larmes alors, même au milieu de ce qui devrait être de mauvais souvenirs, des souvenirs qui devraient lui faire penser Bon débarras, Je suis mieux sans, nous sommes tous mieux sans, le monde est mieux sans. Mais à la place, il se trouva lui-même à penser avec tendresse à tout l'amusement que lui avait procuré la première fois où il avait vu Dudley dans son uniforme de Smeltings, la vue de Dudley avec la queue de cochon, la langue gonflée après qu'il ait avalé une praline longue-langue des jumeaux.

Dudley tel qu'il avait été avant le sortilège de sympathie méritait beaucoup de choses, pensa Harry, mais la mort juste pour être mon cousin n'en était pas une. On lui tendit soudain un mouchoir. Il regarda Hermione, qui l'avait sorti de sa poche et le lui donnait maintenant. Il fit merci de la tête, enlevant ses lunettes et essuyant ses yeux. Elle lui indiqua qu'il pouvait le garder, alors il le fourra dans sa poche, pressant un petit peu sa main. D'une façon ou d'une autre, il survivrait à cela.

L'organiste arriva et commença à jouer quelque chose de lent et funéraire. L'église commença à se remplir, et quand Harry entendit une voix familière, il se tourna  et vit sa tante et son oncle, l'air très pâle et épuisés, comme s'ils n'avaient pas dormi depuis qu'ils avaient appris le supposé suicide de Dudley. Harry voulait se lever et leur dire que ce n'était pas leur faute, qu'ils ne l'avaient pas poussé à se suicider, mais il ne pouvait pas. Ses jambes ne voulaient pas bouger. Après avoir entendu tante Pétunia rager après sa mère, dans la pensine, sachant qu'elle haïssait sa mère parce qu'elle n'avait pas utilisé la magie pour sauver leur mère… Il ne pouvait juste pas le faire. Il se tourna vers le devant sans croiser son regard, effrayé qu'elle puisse voir la culpabilité dans le sien.

De nombreux élèves de Smeltings étaient venus. L'église était devenue une mer d'adolescents, dont beaucoup de filles sanglotant. Il lutta encore pour maintenir sa composition face à leurs larmes. C'était pire que le besoin de bailler quand on était entouré de bailleurs. Il se demanda si la popularité de Dudley venait du sort de sympathie ou d'avant. Il ne s'était pas attendu à cela. Le nombre de personnes qui étaient dans la petite église de pierre, le nombre de vies qui avaient été touchées par cela. Harry se demanda  pour la première fois qui l'avait découvert, si un des autres élèves avait regardé en haut et avait vu son corps tomber devant ses fenêtres, les choses qui devaient leur être passées par la tête…

La cérémonie commença, faisant taire les pensées morbides qui passaient par la tête de Harry. Le bourdonnement de l'orgue se tut et le vicaire se leva, tenant son livre de prière, sa pomme d'Adam bondissant comme il prononçait les mots familiers.

« Je suis la résurrection et la vie… »

Harry se souvint du livre qu'il avait lu dans la bibliothèque, sur le premier Lord Voldemort qui avait essayé de ressusciter son fils et avait échoué. Il se souvint de Dumbledore disant qu'il n'y avait aucun sort pour ramener quelqu'un à la vie.

« Nous n'apportons rien en ce monde, et il est certain que nous ne pouvons rien en prendre… »

Il essaya de suivre dans son livre de prière, puis réalisa que le vicaire utilisait la Prière pour l'enterrement des Morts, pas celle de l'enterrement d'un enfant. Il se demanda si sa tante et son oncle avaient relevé l'erreur.

« …fais moi savoir ma fin, et le nombre de mes jours. Comme cela, je saurai combien je vivrai… »

Combien je vivrai… Cela n'aurait pas du être ici, pensa Harry. Dudley avait seulement quinze ans, pas tout à fait seize. Il était encore un enfant. Puis il pensa, suis-je encore un enfant ? Il se souvint de l'étrange sensation d'être inclus parmi les adultes dans la conférence dans le bureau de Madame Pomfresh, pour considérer ce qui était le mieux pour Neville…

… fais moi savoir ma fin…

Le vicaire finit ce psaume, puis un garçon à la peau olivâtre se leva et alla devant en lire un autre, puis une fille blonde lut le vingt-troisième psaume… Ils avaient des larmes dans leurs voix comme ils lisaient, et Harry sentit sa gorge presque bloquée, tellement il essayait fort de ne pas pleurer.

« …Vraiment, bien que je marche à travers la vallée des ombres de la mort, je ne craindrai pas le mal. Car tu es avec moi. Ton sceptre et ton bâton me rassurent… Tu prépares devant moi une table en la présence de ceux qui m'ont nuit… »

La vallée des ombres de la mort.

Je ne craindrai pas le mal.

Il contracta sa mâchoire, pensant aux fois où il était passé près de la mort. Est-ce que Dudley avait eu peur ? Aurait-il eu peur ? Bien sûr, il ne pouvait pas être contrôlé par Imperius, il savait comment le combattre. Est-ce que cela avait vraiment fait se suicider Dudley ? Ou est-ce que cela avait simplement enlevé ses inhibitions, comme Hermione ?

La fille blonde pleurant s'assit. L'organiste jouait encore, et le vicaire annonça le numéro du chant. L'assemblée se leva, très bruyamment, et chanta sur un ton aigu et tremblant 'Maintenant la tâche du laboureur est achevée'. La gorge de Harry ne produisit aucune note. Il remarqua le nom de l'air : Requiescat. Harry ajouta mentalement In Pacem.

Repose en paix.

Hermione dut le tirer par sa veste pour le faire rasseoir. Il avait laissé son esprit vagabonder. Il était vaguement conscient ensuite du vicaire lisant un long passage de la première lettre aux Corinthiens. Il releva la tête. Le vicaire avait capté son attention.

« Toutes les chairs ne sont pas les mêmes, mais autre est la chair des hommes, autre la chair des bêtes, autre la chair des oiseaux, autre celle des poissons. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres, mais autre est l'éclat des célestes, autre celui des terrestres. Autre l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, autre l'éclat des étoiles. Une étoile même diffère en éclat d'une étoile. Ainsi en va-t-il de la résurrection des morts : on est semé dans la corruption, on ressuscite dans l'incorruptibilité ; on est semé dans l'ignominie, on ressuscite dans la gloire ; on est semé dans la faiblesse, on ressuscite dans la force ; on est semé corps psychique, on ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps psychique, il y a aussi un corps spirituel… »

[NDT : 1Co 15 :39 – 44, source traduction ]

On est semé dans la corruption, on ressuscite dans l'incorruptibilité… peut-être que c'est pourquoi Marvolo n'avait pas été capable de ramener son fils de la mort… Il avait été semé dans la corruption et élevé dans la corruption…

« … alors s'accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire. Où est-elle, ô mort, ta victoire ? Où est-il, ô mort, ton aiguillon ? L'aiguillon de la mort, c'est le péché, et la force du péché, c'est la Loi. »

[NDT : 1Co 15 :54 – 56, source traduction ]

La loi. Quelle loi ? pensa Harry. La loi qui autorisait Fudge à pratiquement pardonner Lucius Malfoy ? Les lois de la sorcellerie qui ne puniraient probablement jamais personne pour le meurtre de Dudley ?

« …souviens-toi de ton serviteur, Dudley Dursley, Ô Seigneur, … »

Harry fixait la plaque de bois courbe qui cachait la console de l'orgue, voulant que Dudley émerge de derrière, riant et avec des tâches de chocolat sur le visage. Cela devait être un cauchemar, continuait-il à se dire, cela ne pouvait pas être arrivé…

« …Le Seigneur te bénisse et te garde. Le Seigneur fait briller son visage au-dessus de toi, et est plein de grâce pour toi. Le Seigneur déverse sa bonté sur toi, et te donne la paix, maintenant, et pour les siècles des siècles. Amen. »

L'orgue recommença à jouer. Les yeux de Harry avaient été fermés lors du amen, et maintenant, il s'ouvraient, en entendant la musique. Il regarda Hermione. Elle acquiesça.

« Suogon » chuchota-t-il. Elle pressa la main de Harry. Un jeune garçon, d'environ dix ans, s'était levé dans le chœur, seul. Son visage rose était fraîchement nettoyé, ses cheveux châtain clair innocemment bouclés au-dessus de sa tête, ses yeux bleus étaient aussi purs que des bleuets. Il éleva sa voix par-dessus l'accompagnement de l'orgue, le son rebondissant sur les chevrons, la pierre et le plâtre, les mots de la vieille berceuse galloise tournant dans l'esprit de Harry avec une familiarité réconfortante…

Huna blentyn yn fy mynwes

Clyd a chynnes ydyw hon

Breichiau mam sy'n dyn am danat,

Cariad mam sy dan fy mron

Ni cha dim amharu'th gyntun

Ni wna undyn â thi gam

Huna'n dawel, anwyl blentyn

Huna'n fwyn ar fron dy fam.

Huna'n dawel, heno, huna,

Huna'n fwyn, y tlws ei lun

Pam yr wyt yn awr yn gwenu,

Gwenu'n dirion yn dy hun?

Ai angylion fry sy'n gwenu

Arnat ti yn gwenu'n llon

Tithau'n gwenu'n ol dan huno

Huno'n dawel ar fy mron?

La jeune femme des pompes funèbres fit un signe aux porteurs, et les six se levèrent, marchant avec soin vers le cercueil. Ils le hissèrent sur leurs épaules. Harry était sur la droite, devant. Malfoy derrière lui, et Ron derrière Malfoy. Les amis de Dudley étaient de l'autre côté. Harry sortit lentement de l'église, la lourde charge entamant son épaule, les visages de l'assemblée s'imprimaient dans son esprit comme le garçon continuait à chanter la berceuse…

Paid ag ofni, dim ond deilen

Gura, gura ar y ddor

Paid ag ofni, ton fach unig

Sua, sua ar lan y mor

Huna blentyn, nid oes yma

Ddim i roddi iti fraw

Gwena'n dawel yn fy mynwes

Ar yr engyl gwynion draw.

Huna'n dawel, heno, huna,

Huna'n fwyn, y tlws ei lun

Pam yr wyt yn awr yn gwenu,

Gwenu'n dirion yn dy hun?

Ai angylion fry sy'n gwenu

Arnat ti yn gwenu'n llon

Tithau'n gwenu'n ol dan huno

Huno'n dawel ar fy mron?

L'allée de la petite église semblait longue de plusieurs miles. Harry sentait le relief des pierres arrondies à travers la fine semelle de ses chaussures. Il essayait de faire aussi peu de bruit que possible, afin de pouvoir maintenant entendre les paroles anglaises que chantait maintenant le garçon…

Sleep, my baby, on my bosom,

Warm and cozy, it will prove,

Round thee mother's arms are folding,

In her heart a mother's love.

There shall no one come to harm thee,

Naught shall ever break thy rest;

Sleep, my darling babe, in quiet,

Sleep on mother's gentle breast.

Sleep serenely, baby, slumber,

Lovely baby, gently sleep;

Tell me wherefore art thou smiling,

Smiling sweetly in thy sleep?

Do the angels smile in heaven

When thy happy smile they see?

Dost thou on them smile while slumb'ring

On my bosom peacefully.

[Dors mon bébé, sur mon sein

Chaud et confortable, cela prouvera

Entouré des bras de ta mère,

Dans son cœur l'amour d'une mère.

Personne ne viendra te faire de mal,

Nul ne viendra briser ton repos

Dors, mon bébé chéri, au calme,

Dors sur la douce poitrine de ta mère.

Dors sereinement, bébé, dors,

Adorable bébé, gentiment endormi

Dis moi pour quoi tu souris,

Souriant gentiment dans ton sommeil ?

Est-ce que les anges sourient au cieux

Quand ils voient ton sourire heureux ?

Leur souris-tu quand tu dors

Sur mon sein paisiblement.]

Harry pouvait entendre l'orgue continuer comme il descendait l'allée vers la route, les six avec leur deuil sur leur épaule, l'assemblée suivit derrière, conduite par le vicaire, sa tante et son oncle, il le savait, bien qu'il ne puisse pas se retourner pour regarder. Il avait l'excuse parfaite pour ne pas les regarder. Il était heureux de cela.

La route fut remplie par la procession funéraire. Harry voulait que la marche vers la tombe continue à jamais, il ne voulait jamais atteindre le trou inquiétant, cette destination finale pour son deuil…

À la tombe, ils ôtèrent le cercueil de leurs épaules et le mirent sur des planches qui étaient posées en travers du trou. Le vicaire prit position à côté, tandis que Harry et les autres porteurs se reculaient de la tombe. Harry se tenait à côté de Hermione. Elle tendit la main et lui prit la sienne. Il vit qu'elle avait pleuré, ses yeux étaient rouges.

« Homme, qui est né d'une femme » lut Mr Babcock, « a eu une vie courte à vivre, et est plein de misère. Il est venu, et il a été fauché, comme une fleur. Il a disparu comme si c'était une ombre, et n'est jamais resté… Au milieu de la vie, nous sommes morts de qui pouvons nous attendre le secours… ? »

Qui en réalité ? pensa Harry, pensant à la nuit précédente, avec Hermione. Il avait attendu trop d'elle, il le réalisait maintenant. Il n'aurait pas dû attendre d'elle qu'elle puisse lui ôter toute la culpabilité et les récriminations dont il souffrait. Il n'y avait pas de potion secrète pour l'enlever, pas de sort, pas de geste de la baguette qui ferait l'affaire…

De lourdes sangles furent passées sous le cercueil par des hommes sombres au costume noir des pompes funèbres. Pendant qu'ils tiraient sur les sangles, la jeune femme fit signe à Ron, Harry et Malfoy d'enlever les morceaux de bois, et Dudley fut mis en terre pendant que le vicaire achevait de parler. Puis elle le conduisit à son oncle et à sa tante. Il essaya de ne pas regarder leurs visages dévastés. Vernon se traîna jusqu'au tas de terre qui avait été fait par les fossoyeurs. Il prit une poignée de terre et la jeta à regret sur le cercueil. Tante Petunia fit de même, les larmes coulant sur son visage, puis Harry s'avança mécaniquement pour prendre un peu de terre, et recouvrir le cercueil avec la terre sombre. Il la regarda tomber de sa main, mais un peu resta collé à sa paume…

« …A toi Seigneur tout puissant, nous recommandons l'âme de notre frère Dudley, parti… »

Notre frère, pensa Harry.

« ..et nous rendons son corps à la terre. De la terre à la terre, des cendres aux cendres, de la poussière à la poussière… »

Le vicaire marmonna quelque chose qui amena une réponse de l'assemblée, mais Harry la manqua, son esprit vagabondant. Puis il entendit les paroles du Kyrie entonnées, d'abord par le vicaire, puis les gens… Finalement, il se joignit au Notre Père, les mots familiers n'ayant pas franchi ses lèvres depuis cinq ans, quelques uns lui donnant beaucoup de problèmes…

« Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé. Et ne nous soumets pas à la tentation mais délivre nous du mal… »

Ne nous soumets pas à la tentation.

Délivre nous du mal.

Le mal. Qu'est-ce que la plupart de gens ici connaissaient du mal ? se demanda Harry. Il avait vu le mal. Il s'était battu contre le mal…

« …Nous te rendons grâce pour l'exemple de tous tes serviteurs, qui, ayant fini leur course dans la foi, se reposent maintenant de leur travail… »

Harry était ennuyé. C'est ce que j'ai besoin de faire, pensa-t-il. M'ennuyer. M'énerver avec les prières de cet homme, qui ne connaissait probablement même pas Dudley, récite machinalement. De quel travail se reposait Dudley ? Il n'avait pas pu vivre assez longtemps pour travailler… Harry l'écouta encore quelques minutes, utilisant cette nouvelle tactique pour survivre, pour s'empêcher de totalement s'effondrer, de tomber à genoux et de confesser devant son oncle et sa tante et une foule de moldus que Dudley était mort parce qu'il était sous le sort de l'Imperius, que c'était parce que c'était quelqu'un qui signifiait quelque chose pour lui, et qu'un mage noir l'avait utilisé…

« Amen. »

Le dernier mot, enfin. Le vicaire s'éloigna en silence de la tombe, conduisant les Dursley, Harry, Hermione et les autres suivirent. Puis le reste de l'assemblée s'éloigna doucement de la tombe, tandis que les fossoyeurs qui semblaient s'être matérialisés de nulle part commençaient à mettre le tas de terre dans le long trou rectangle. Harry pouvait entendre la terre frapper le bois, brom ! brom ! Il ne put résister à l'envie de se retourner pour voir. Il s'arrêta, laissant les autres le dépasser, jusqu'à ce qu'il se tienne seul à la porte du cimetière, regardant le travail des fossoyeurs, qui faisaient leur métier, oublieux. Puis, du coin de l'œil, il vit un gros chien noir sur une bosse, se tenant près d'une petite pierre. Il alla vers lui, plus heureux de voir ce chien noir qu'il ne l'aurait cru possible.

Quand il atteignit le chien, il ne se changea pas en homme, mais Harry le reconnut tout de même. Il lui caressa la tête, puis s'assit dans l'herbe, ignorant les tâches qu'il aurait sur son nouveau costume. Puis il vit l'épitaphe de la tombe.

JAMES GODRIC POTTER

1960-1981

LILY EVANS POTTER

1960-1981

Parents et amis aimés

RIP

Harry eut la voix prise. Il se tourna, et soudain Sirius était assis à côté de lui, ses mains posées sur ses genoux, comme Harry.

« Ils sont ici ? » demanda-t-il. « Ils étaient ici tout le temps que j'ai grandi, et je ne l'ai jamais su ? »

Sirius acquiesça. « Ta tante en a pris soin. Il n'y a même pas eu de cérémonie. Remus me l'a dit l'an dernier. Je ne l'avais jamais vue non plus. Bien, tu sais pourquoi. Remus ne sait pas qui a payé pour la pierre. D'une manière ou d'une autre, je ne crois pas que c'était ta tante. Regarde la gravure : cela n'a pas été fait avec un ciseau. Trop propre. Cela a été fait à la baguette, avec la magie. »

Harry se souvint de Rogue dans le jardin du cottage de Godric's Hollow, la corps de sa mère dans ses bras. Cela pouvait être Dumbledore, supposa Harry, mais là encore, cela ressemblerait à Rogue de l'avoir fait. Et encore plus de ne l'avoir dit à personne.

« Je veux dire » bégaya-t-il « j'avais l'habitude de venir courir ici, dans le cimetière, sur le chemin entre la maison et l'école. Tous les jours, quand Dudley et ses amis me poursuivaient. Ils étaient superstitieux quant à venir ici, alors je savais que j'étais en sécurité. D'une manière ou d'une autre, je me suis toujours senti en sécurité ici… »

Sirius mit sa main sur l'épaule de Harry. « Alors peut-être que tu as senti qu'ils étaient ici après tout, Harry. Je suis désolé que ce soit le mieux que je puisse faire en étant ici aujourd'hui. Je suis désolé pour tant de choses. Je souhaite que nous ayons pu empêcher cela… »

Harry pensa à la lettre non lue et secoua la tête. « Ce n'est pas la peine Sirius. Ce n'est pas ta faute. »

Son parrain le regarda « Ce n'est pas ta faute non plus Harry. Souviens toi de cela, s'il te plaît. »

Harry le regarda et acquiesça, incapable de lui mentir verbalement. Ce serait une bataille pénible, mais il savait qu'il devait essayer, ne serait-ce que pour sa santé mentale. Queudver voulait le paralyser, il le savait, et il savait comment. Il avait participé à écarter Lucius Malfoy, et cependant ils avaient encore la main…

« Je dois te dire quelque chose d'autre, Harry » Harry le regarda dans l'expectative. « Avery et Nott ont été trouvés… morts. La Marque des Ténèbres flottait au-dessus d'eux. Il semble que Malfoy n'ait eu aucun problème pour les abandonner pour deux raisons. Ils n'avaient pas commis les meurtres dont il les avait accusé, et ils s'étaient déjà tués eux-même en sabotant les Trois Balais et en se faisant prendre si facilement. »

J'ai fais cela, pensa Harry. Maugrey et moi les avons attrapé. Et maintenant ils sont morts. Même s'ils étaient des Mangemorts, ils n'ont pas vraiment blessé quelqu'un, que nous sachions…

« Les gens réclament que Fudge remette les condamnations suspendues de Malfoy, mais il ne l'a pas fait. » continua Sirius. « Alors, qui que ce soit qui ait tué les Deauclaire et Mrs Flint et son invitée, il est encore dehors. De plus… »

« Encore.. ? »

Sirius poussa un grand soupir. « J'ai peur que les jurés aient eu raison d'avoir peur. Mais ils n'ont pas eu assez peur. Ils ont fait la bonne chose, mais deux d'entre eux ont déjà payé pour cela. L'un est mort, l'autre est à Ste Mangouste, dans la salle des grands brûlés. Tu ne veux pas savoir. Et deux autres ont reçu des menaces. Cela se présente mal, Harry. Plus personne ne voudra être juré à un procès de Mangemort à ce rythme. Et la Gazette du sorcier couvre encore les activités des Mangemorts. De plus leur audace est pire que lorsque Fudge essayait de les masquer. Ils semblent être devenus fous de publicité. Maintenant, je suis la dernière personne à vouloir dire que Fudge sait ce qu'il fait, mais peut-être… peut-être qu'il avait raison après tout. Le monde de la sorcellerie connaît le danger maintenant, mais les Mangemorts sont aussi capables de jeter leur poids dans la bataille. Des choses épouvantables se sont produites… Je ne vais pas t'embêter avec cela maintenant, Harry, mais… Les choses vont certainement empirer avant de s'améliorer. Remus, Mundungus Fletcher et moi serons très occupés cet été, je crois, et Severus aussi. »

Harry le regarda, consterné. « Cet été ! Comment vais-je faire face à oncle Vernon et tante Petunia tout cet été… »

Sirius secoua la tête. « J'ai peu que tu le doives, Harry. C'est le seul endroit sûr pour toi.  Maintenant plus que jamais. En fait, tu devrais rentrer à la maison maintenant. Pour la veillée. Ils vont se demander où tu es. Je peux venir avec toi si tu veux. »

Harry acquiesça et Sirius redevint un chien. Ils descendirent jusqu'à la porte du cimetière, puis le long de la route, rentrant à Privet Drive. Harry aimait marcher à côté de Sirius sous sa forme canine. Il n'y avait pas de pression pour la conversation, juste eux deux se tenant compagnie, une simple camaraderie. Mais Harry ne pensait pas. Quand il passa la porte d'entrée de la maison et rentra dans le couloir, Sirius était encore avec lui. Il pouvait entendre les autres personnes en deuil parler dans la salle à manger et le séjour. Hermione vint vers lui, lui donnant une brève et gentille accolade, et lui tendant une coupe d'une espèce de punch aux fruits. Lupin, Ron et Ginny le regardèrent avec morosité, mais Draco Malfoy…

« C'est ce chien encore ! » dit-il avec surprise. Harry regarda Sirius.

« Hum.. » Il cala en essayant de penser rapidement. Les quatre autres se regardaient nerveusement. Malfoy les regarda tour à tour, attendant clairement que quelqu'un l'éclaire. Son visage était de plus en plus colérique comme il voyait que personne n'allait faire cela.

« Oh, bien ! » renfla-t-il finalement avec amertume. « J'ai sauvé vos pauvres fesses » Il montrait Ron, Harry et Hermione du doigt « mis mon père en prison, je suis ici aux funérailles de ton cousin pour porter le cercueil, mais tu ne penses pas encore que tu peux me faire confiance. Bien ! Et les gens pensent que les Serpentards sont rancuniers… » il commença à se tourner vers la porte d'entrée (bien que ne soit pas clair où il serait allé dans Little Whinging). Ginny lui prit la main, le retenant.

« Ce n'est pas cela… » commença à dire Harry, quand Sirius-le-chien bondit dans les escaliers. « Hey ! » s'exclama-t-il, courant dans les escaliers après lui. Il entendit les autres le suivre.

Le gros chien noir était entré dans sa chambre et avait bondi sur son lit, s'allongeant confortablement comme s'il vivait ici, regardant précisément Harry. Dis-lui, semblait dire ses yeux noirs expressifs. Harry s'assit sur le lit à côté de lui, soupirant avec lassitude et caressant le chien. Ron et Hermione se tenaient près du bureau, incertains, et Ginny et Malfoy se tenaient à l'entrée, Malfoy ayant été traîné avec elle dans les escaliers.

« Tout le monde rentre. » dit Harry. « Fermez la porte. » Après qu'ils aient fait cela, Harry montra la chaise de son bureau à Malfoy. « Prends un siège Malfoy. C'est une longue histoire… »

Alors, il dit raconta finalement, avec l'aide des autres. Le sortilège de Fidelius, Peter le traître, la vérité sur la rue de moldus qui avaient été tués, Peter étant Queudver, Sirius, son père et Peter ayant appris à devenir animagi pour accompagner Remus Lupin quand il était sous sa forme de loup, ce qui est arrivé dans la cabane hurlante à la fin de la troisième année, et même comment lui et Hermione avaient aidé Sirius à s'échapper du bureau de Flitwick…

Malfoy les regardait tous, comme ils bondissaient chacun à différents moments pour compléter des bouts d'histoire (Hermione était très fière de Pattenrond, et sa narration le faisait bien ressortir). Quand ils eurent fini, Harry aurait aimé capturer l'expression de surprise totale sur le visage de Malfoy avec un appareil photo moldu, afin d'avoir une image fixe, sans mouvement, un moment de choc figé.

Soudain, Sirius se transforma, et Malfoy se leva, renversant la chaise du bureau de Harry. Il était encore plus pâle que d'habitude, il n'y avait virtuellement aucune différence entre sa peau et la chemise blanche qu'il portait avec son costume noir. Sirius se leva aussi et s'avança vers Malfoy, sa main tendue. Harry se leva et sourit avec peut-être trop de plaisir en voyant la réaction de Malfoy.

« Draco Malfoy » dit-il « rencontre Sirius Black. »

Sirius sourit de son sourire le plus charmeur, et serra la main de Malfoy. « Heureux de finalement te rencontrer officiellement, Draco. »

Malfoy acquiesça bêtement. Il apparaissait que même après avoir entendu toute la saga, et en sachant que le chien sur le lit était Sirius Black, animagus illégal et premier évadé d'Azkaban, il ne le croyait pas encore. Il commença à se rasseoir, mais Sirius lui tint la main jusqu'à ce que Ginny remette en place la chaise qu'il avait renversée.

« Alors vous voulez dire » articula-t-il finalement, regagnant le pouvoir de parler « que Queudver est en fait ton stupide rat de compagnie » dit-il en montrant Ron « et qu'il est celui qui a tué cette rue pleine de moldus et trahi les parents de Potter… »

« Tu n'as pas fait attention à ce que l'on te disait, Malfoy ? »Voulut savoir Ron, roulant ses yeux.

« Si, Weasley, mais quand tu entends quelque chose qui semble être de toute évidence un conte de fée, et qu'il s'avère… »

« Que cela ne l'est pas ? » Ginny sourit.

Malfoy déglutit et regarda encore Sirius. « Oui. » dit-il doucement.

Harry rit, puis pensa Merci, Malfoy. Je n'aurai pas cru que je rirais aujourd'hui. Ou même jamais, à cause de tout cela… « J'aimerais » dit-il « que tu puisses voir ta tête, Malfoy. »

Draco Malfoy grimaça. « Je ne suis pas ici pour te divertir, Potter. Je suis seulement ici parce que Ginny me l'a demandé… Mais cela a certainement été informatif. »

Soudain, on frappa à la porte de la chambre de Harry, et tout le monde sursauta. Sirius se rechangea brusquement en chien. Ils poussèrent un soupir de soulagement quand ils entendirent la voix qui suivait le coup.

« Harry ? Es-tu là ? » Ginny était la plus proche de la porte, alors elle l'ouvrit pour laisser rentrer Remus Lupin. Il ferma la porte derrière lui et fut clairement surpris de voir les cinq adolescents regroupés dans la petite chambre. Puis il fut étonné de voir le gros chien noir sur le lit ! Sirius reprit forme humaine et Lupin cria « Que diable fais-tu ! Il est ici ! » montrant Draco Malfoy.

« Il sait maintenant, Remus. » lui dit Sirius. Lupin poussa un soupir de soulagement, et regarda Malfoy.

« Je suppose que c'est pour le mieux… En fait, j'ai quelque chose à te dire aussi, » dit-il à Malfoy « mais je n'avais pas eu l'occasion avant. C'est sur l'endroit où tu vas passer ton été. »

Malfoy releva la tête. Harry avait oublié le problème de Malfoy. Bien, il ne pouvait certainement pas rester avec Sirius, Lupin ou même Rogue, s'ils allaient avoir du travail contre les Mangemorts. Peut-être que Dumbledore voudrait juste qu'il reste à l'école.

« Le directeur a contacté ta vieille nounou, et elle est heureuse que tu restes chez elle pour cet été. »

« Ma nounou ? Je ne l'avais pas vue depuis l'âge de quatre ans. »

« Néanmoins, Dumbledore a dit qu'elle avait entendu ce que tu avais fait, et qu'elle serait fière que tu restes avec elle. Cela te va ? » Malfoy acquiesça, de toute évidence surpris. Lupin se tourna vers Harry. « Maintenant, toi, Harry… Ton oncle viendra te chercher au train et tu resteras ici pour quelques jours, mais ensuite… Ils veulent partir. Au Portugal, ou par là-bas. Ils ne veulent pas passer l'été ici à penser à Dudley. Compris ? »

Harry acquiesça. « Et je saisi que je ne vais pas au Portugal ? »

Lupin secoua la tête. « Bien sûr que non, Harry. Tu sais quel cauchemar ce serait pour ceux qui essayent de te garder en sécurité ? »

« Bien. Alors je vais rester seul ici ? »

« Non. Ton oncle et ta tante se sont déjà arrangés pour que tu restes chez ton ancienne baby-sitter, Mrs Figg. Ils ont aussi dit que quelqu'un appelé Dick était venu demander si tu voulais un job d'été quand tu rentrerais… »

Harry était déchiré entre râler pour Mrs Figg et être assez content pour Dick. Bien, s'il était dehors pour travailler la plupart de la journée, il n'aurait affaire avec la vieille Mrs Figg que le soir… Ce ne serait pas trop mal. « C'est bon, je suppose. » dit-il. « J'espérais pouvoir travailler pour Dick. J'allais l'appeler quand je serai rentré. »

Lupin frappa ses mains ensemble. « Bien ! Vous voilà casés tous les deux. Vous voyez ? C'était pas si dur. Nous devrions tous redescendre. Dans environ une heure, une voiture du ministère va venir nous ramener au Chaudron Baveur afin que nous puissions ramasser nos affaires et rentrer à Pré-au-Lard par cheminette. Il y a une jolie fille blonde en bas qui te cherchait, Harry. Elle a dit qu'elle s'appelait Julia… »

Harry déglutit. La petite amie de Dudley. Il ne sut jamais comment il passa le reste de la veillée, regardant sa tante et son oncle comme les invités compatissaient avec eux, écoutant Julia lui dire que la veille de sa mort, elle et Dudley avaient fait des plans pour se voir cet été…

Il était assez content quand la voiture du ministère arriva. Il ne voulait rien plus que rentrer à Poudlard, même si ce n'était plus que pour quelques jours. Il ne restait plus grand chose au trimestre maintenant. Juste la démonstration du club de duel et le banquet de fin. Et puis le long trajet en train vers Londres…

Avant qu'ils passent la porte d'entrée du quatre Privet Drive, Malfoy arrêta Harry et lui dit doucement. « Merci de me l'avoir finalement dit, Potter. Pour… comment c'est l'autre nom que vous utilisez ? Sniffle ? Et… Pour la coupe de Quidditch. » lança-t-il rapidement, puis il se tourna et alla vers la voiture. Harry se tenait dans l'entrée, coi. Hé bien, merveille des merveilles, pensa-t-il. Deux merci de Malfoy.

Cela avait été une année de miracles en fait.

* * * * *

Notes de l'auteur : La boutique de Londres appelée « MacTavish » est pure invention, et n'est pas sensé représenter une entreprise portant réellement ce nom où que ce soit sur terre. Le livre de prière commun de 1928 de l'Église anglicane est disponible sur de nombreuses source en ligne. Bien que je ne sois pas anglican, j'ai choisi de l'utiliser ici, avec mes excuses à John Irving pour l'inspiration ('A Prayer for Owen Meany'). S'il y a une église St Bede sur terre, pardonnez-moi s'il vous plait d'avoir utilisé le nom ici. Pour ce que je sais, je l'ai inventé. Suo Gan est une musique galloise traditionnelle, qui est la mélodie que joue la boîte à musique que Hermione a offert à Harry pour Noël. Les premières traces écrites remontent aux environ de 1800 et il a aussi utilisé avec un bel effet dans le film L'empire du soleil. La version anglaise utilisée a été écrite par Robert Bryan. Le gallois est traditionnel. Plus d'info sur