Chapitre 9

Toutes les feuilles étaient tombées, fatiguées par la saison passée. Le vent froid avait, désormais, remplacé la brise légère et le givre s'amusait à faire tomber les enfants qui osaient poser un pied dessus. Le onzième mois de l'année s'installait obligeant chacun à ressortir pulls, chaussettes et écharpes. S'il y avait bien un mois qu'Artémia détestait, c'était bien le mois de Novembre. C'était le pire, celui entre l'automne et l'hiver. Celui entre la pluie et la neige. Il y avait le froid du mois de Décembre et la pluie du mois d'Octobre. Il n'y avait jamais de soleil, toujours des nuages. Le mois de Novembre semblait le plus long, le plus sombre, le plus triste. Malgré, la morosité ambiante Artemia commençait enfin à se sentir chez elle dans ce grand château. Elle commençait à trouver sa place. Elle passait sa journée avec Hermione et elles retrouvaient les garçons au moment des repas. Ron n'était pas toujours agréable mais elle s'en fichait. Elle appréciait la simplicité d'Harry. Après le repas, Harry partait s'entraîner pendant qu'Hermione faisait ses devoirs, qu'Artémia lisait et que Ron jouait aux échecs. Enfin, quand Harry était de retour, tous se mettaient à travailler ensemble. Elle comprenait désormais le sentiment d'appartenance qu'avait vendu le professeur McGonagall le jour de la rentrée.

Depuis quelques jours, Harry ne mangeait plus beaucoup, il était paralysé par la peur de monter sur son balai le samedi suivant. Ron l'aidait en lui expliquant toutes les règles qu'il connaissait. Artémia lisait Le Quidditch à travers les âges avec le jeune attrapeur. Elle s'attardait plutôt sur les images mouvantes dans le livre. Elle commentait parfois certaines actions mais elle ne maîtrisait pas le sujet comme le faisait Ron.

Le vendredi avant le match, ils avaient décidé d'échapper au bruit de la Salle Commune pour préférer le calme de la cour de récréation. Tous portaient fièrement leurs couleurs autour de leurs cous alors que le froid essayait d'infiltrer leurs épaisses capes. Hermione avait ensorcelé des flammes bleues dans un bocal pour qu'elles puissent les réchauffer n'importe où ils allaient et c'était un véritable réconfort de passer ses mains au-dessus. Harry lisait son livre de Quidditch avec Ron et Hermione et Artemia admirait les flammes danser dans le bocal. Elle ne réagit que lorsque la brune aux cheveux frisés attrapa le bocal pour le cacher derrière son dos. Elle leva les yeux et remarqua son père qui avançait vers eux en boitant. Son épaisse cape volait tout aussi élégamment autour de lui et sa claudication ne semblait pas ralentir son pas rapide.

- Qu'est-ce que vous avez là Potter ?

Artemia avait remarqué que lorsqu'Harry se trouvait dans la même pièce qu'elle, elle n'existait pratiquement plus. Il ne voyait que lui et concentrait sa colère sur le garçon. Artemia ne comprenait pas. Elle s'était résignée à ne pas le comprendre. Harry montra le livre et Rogue l'arracha des mains de son propriétaire.

- Il est interdit d'emporter les livres de la bibliothèque en dehors des murs du château, continua-t-il. Donnez-le-moi et j'enlève cinq points à Gryffondor.

Il fixa avec mépris le garçon avant de laisser glisser son regard vers ses amis. Il observa sa fille pendant de longues secondes avant d'ouvrir la bouche une seconde fois.

- Miss Rogue, j'ai à vous parler, exigea-t-il d'une voix presque réprobatrice.

Artemia fronça les sourcils. Elle avait joint sa punition à l'un de ses devoirs pour ne pas avoir à le confronter personnellement. Ils ne s'étaient pas parlé depuis. Elle se leva et le suivit quelques mètres plus loin. Elle pouvait voir, derrière son père, les regards de ses amis. Hermione semblait inquiète, Harry et Ron avaient les yeux plissés et les oreilles tendues dans l'espoir d'entendre des bribes de conversation.

- Je peux savoir ce que vous faîtes avec Potter ? Claqua-t-il, accentuant avec dégoût le nom de son ami.

Artemia leva la tête pour contempler le visage de son père. Il y avait toujours de la colère dans son expression. Le regard de son père lui brûlait la peau. Elle soutint son regard.

- C'est mon ami. Je le suis aussi avec Ron et Hermione.

Il crissa des dents comme le ferait un chat protégeant son territoire.

- Je vous interdit de fréquenter Potter, susurra-t-il dangereusement.

Elle ouvrit de grands yeux ronds, surprise par l'exigence de son père. Son souffle devint plus rapide et toute pensée cohérente avait quitté son esprit. Elle laissa échapper un petit rire.

- Vous ne pouvez pas m'interdire d'être ami avec quelqu'un sans raison. Vous devez bien avoir compris depuis le début de l'année que je n'étais pas une écervelée que vous pourrez modeler à votre façon.

Il semblait impossible de le satisfaire. Elle ne voulait pas être la petite fille gentille, ce n'était pas elle. Elle ne pouvait accepter de devenir une imbécile sans répartie. Elle se battait, toujours. Elle se battait pour ce qui lui semblait juste.

- Parmi tous les idiots de votre année, vous deviez vous associer à Potter. J'imagine qu'il doit se délecter d'avoir une Rogue à ses pieds.

La dernière phrase n'était qu'un murmure, une parole pour lui-même plutôt que pour sa fille, mais elle n'avait pas pu s'empêcher d'entendre sa remarque.

- Je vous signale qu'avec votre nom, il n'est pas évident de se faire des amis. Votre réputation y est probablement pour quelque chose.

Il posa sa main sur son épaule et y enfonça ses doigts douloureusement.

- Attention à vos manières, menaça-t-il d'une voix sombre.

Artemia frissonna au contact. Elle avait l'impression que malgré sa chemise, son pull et sa cape, le contact la brûlait. Elle avait l'impression que quelqu'un versait de l'acide sur sa peau. Elle se demandait même si son père n'était pas en train de lui jeter un sort cuisant.

- Vous êtes si sotte que vous acceptez le premier incapable qui vous tend la main, cracha-t-il.

Elle serra les dents. Elle n'avait connu qu'une seule personne dans sa vie qui la rabaissait sans cesse. Cette personne se trouvait devant elle.

- Non ! Je...

- Je présume que votre petite plaisanterie est l'œuvre de Potter aussi ?

- Quoi ? Non ! C'est...

- Taisez-vous ! Je vous interdis de le fréquenter !

Il planta davantage ses ongles dans la peau de sa fille et la fixa dans les yeux, sévèrement, pour qu'elle comprenne qu'il ne rigolait pas. Jamais, sa fille ne subirait ce que Potter et sa bande lui avait fait. Jamais, il ne permettrait qu'elle soit humiliée de la sorte, c'était sa promesse personnelle.

- Vous ne comprenez décidément rien.

Elle se débattut de son emprise pour qu'il la lâche. Elle lui adressa un dernier regard et s'éloigna.

Elle inspira une grande bouffée d'air et avança vers ses amis la gorge serrée.

- Alors ? Demanda Hermione, la préoccupation se faisant bien entendre dans sa voix.

- Il n'est pas content... répondit-elle perdue entre la confusion, la colère et l'incompréhension.

- Que son espion ne lui ait pas donné les informations qu'il souhaitait pour le match de demain ?

Ron souriait méchamment en regardant Harry d'une manière suggestive. Artémia observa le rouquin pendant quelques secondes, le visage impassible puis elle soupira.

- Tais toi Ron... Juste, tais toi.

Elle offrit un faible sourire à Hermione et Harry et s'éloigna du petit groupe, ne souhaitant plus pour le moment entendre les reproches ou les inquiétudes de ses supposés amis. Son père avait réussi à rentrer dans sa tête.

ooo

Ce n'est que plus tard, dans la soirée, qu'Artémia ressentit le besoin de retrouver ses amis. Elle avait quitté la tour d'Astronomie pour retrouver la chaleur de sa Salle Commune. Hermione, Harry et Ron étaient assis près de la fenêtre, Hermione leur expliquait les erreurs dans leurs devoirs.

- Bonsoir, salua Artémia, timidement.

Hermione fut la première à lever les yeux et elle lui offrit un sourire qui lui réchauffa immédiatement le cœur. Harry, qui battait du pied frénétiquement, se leva et se tourna vers la jeune fille aux yeux bleus.

- Dis Artémia tu m'accompagnes en salle des professeurs, j'aimerai récupérer mon livre...

Les yeux verts d'Harry brillaient d'espoir et Artémia lui sourit en hochant la tête. Il se tourna vers Hermione et Ron qui déclinèrent son invitation.

C'était la première fois qu'Artemia retrouvait seule avec Harry.

- Pourquoi ton père n'était pas content tout à l'heure ?

Harry ne parlait pas fort comme s'il avait peur d'être entendu par les tableaux. Même si sa voix suintait de curiosité, on pouvait y discerner une certaine innocence qui incita Artémia à lui répondre.

Artemia baissa les yeux puis se reprit. Elle avait honte d'avoir un père si injuste, si froid, si méchant.

- Pour dire la vérité, il n'est pas ravi que je sois amie avec toi...

Harry s'arrêta de marcher et tourna la tête vers la sorcière.

- Oh...

Il contempla ses chaussures pour cacher sa déception. Il y avait quelque chose chez son amie qu'il appréciait beaucoup. Elle ne lui avait pas rappelé qu'il était Harry Potter et qu'il avait tué Voldemort quand elle l'avait rencontré. Elle ne lui avait pas demandé de voir sa cicatrice en lui rappelant à quel point elle était heureuse de le connaître. Artémia le traitait comme elle traitait Hermione, comme une personne complètement normale. Il appréciait cela chez elle.

Il se remit à marcher, dans le silence, pendant quelques minutes avant de poser une nouvelle question.

- J'imagine que je ne te verrais plus beaucoup, alors ?

- Non pourquoi ?

- Ton père te demande de ne plus être ami avec moi, tu vas l'écouter, non ?

Artemia n'hésita pas une seconde et sourit.

- J'écoute rarement ce que mon père m'ordonne. Et puis…

Elle ne termina pas sa phrase. Elle n'était pas capable d'admettre qu'elle appréciait la compagnie du garçon. Ils descendirent les escaliers en silence avant qu'Harry prenne, de nouveau, la parole.

- Il ne sera pas enchanté de voir que tu ne suis pas ses ordres...

- Probablement pas. Je ne comprends pas pourquoi il te déteste autant.

- Tu n'as pas peur qu'il te punisse ? Il est un peu effrayant quand même.

Artémia se mordit la lèvre, se battant contre toutes ses forces pour ne pas lui révéler ce que son père lui avait déjà fait subir. Elle ne voulait pas de sa pitié, elle avait déjà celle d'Hermione. Ils avançaient à petit pas, leurs pas résonnants dans les couloirs vides.

- Il n'a pas le droit d'exiger que je sois une autre personne alors qu'il a été absent pendant onze ans, s'irrita légèrement Artémia.

- Je ne savais pas que tu... qu'il...

Harry regardait son amie avec d'autant plus de considération sans pour autant trouver les mots justes. Il lui sourit faiblement en guise de réponse.

- J'ai fait sa connaissance en aout, elle se confia. Ma maman et mon beau-père sont décédés suite à un accident magique…

Elle s'arrêta quelques secondes. Seule Hermione était au courant. Elle vit tout de suite dans les yeux d'Harry qu'il comprenait. Il avança maladroitement et lui serra la main.

- Depuis…, elle soupira. C'est compliqué comme tu peux le voir. Je ne sais pas pourquoi il a insisté pour que je vienne ici plutôt qu'en France. Lui comme moi aurions été plus heureux.

Elle avait terminé sa phrase dans un simple murmure.

- Je suis content que tu sois à Poudlard, il proposa gentiment.

Elle lui sourit et elle reprit son avancée jusqu'à ce qu'ils se trouvent devant la salle des professeurs. Harry frappa une fois puis une seconde mais personne ne vint leur ouvrir.

- Ouvre. Avec un peu de chance le livre est sur une table...

Avec hésitation, Harry poussa la porte et passa sa tête à travers l'embrasure, tout comme l'imita Artémia pour l'aider à chercher son livre du regard. Il n'y avait aucun livre en vue, plutôt un grand professeur aux cheveux noirs avec une jambe blessée.

- Sale bestiole, comment voulez-vous qu'on surveille ses trois têtes à la fois ? Se plaignit Rusard, un homme à l'apparence odieuse.

Harry recula, les yeux grands ouvert, tandis qu'Artémia ne put s'empêcher de laisser échapper un petit cri aigu. Rogue n'eut aucun mal à trouver la source du bruit et il laissa tomber le pan de sa robe, cachant sa blessure.

Il s'avança vers la porte et l'ouvrit en grand avant qu'Harry et Artémia n'aient pu s'échapper.

- POTTER ! ROGUE !

Artémia sentit son sang se glacer à l'entente de son nom ainsi crié.

- Je voulais simplement vous demander si je pouvais reprendre mon livre, balbutia Harry.

Artémia, cependant, ne pouvait arrêter de penser que son père avait été mordu par le cerbère dont lui avait parlé Hermione, au début de l'année.

- SORTEZ ! SORTEZ IM...

- Vous avez été mordu par le cerbère ?

Severus tourna la tête vers sa fille, son regard sombre brûlant de fureur. Elle se maudit aussitôt d'avoir ouvert sa bouche et pria Merlin pour qu'il la transporte n'importe où. Mais Merlin n'était jamais là quand elle en avait besoin.

- NE. ME. COUPEZ. PAS. LA. PAROLE.

Il fit un pas en avant, discernant à présent la peine de sa fille. Il se pinça l'arête du nez, inspira et expira afin de se calmer puis tourna la tête vers Harry. Sa mâchoire se crispa.

- Vous avez donc décidé de n'en faire qu'à votre tête ?

Il leva un sourcil interrogateur. Artemia haussa les épaules. Ils se regardèrent dans les yeux pendant une longue minute pendant laquelle Harry était très inconfortable.

- Est-ce qu'il est possible de récupérer le livre que vous nous avez confisqué tout à l'heure, maintenant que nous sommes dans l'enceinte du château, s'il vous plait, professeur ? Demanda Artemia avec la voix la plus cajoleuse possible.

Il l'observa un instant. Elle pensait qu'il réfléchissait à une raison possible pour ne pas lui redonner le livre. Il retourna en salle des professeurs et lança presque le livre dans les mains d'Artemia. Elle le remercia d'un signe de tête et tourna les talons.

- Pas si vite. Je peux savoir comment une élève comme vous sait ce qui se cache dans le couloir qui est justement interdit...

Artemia jeta un coup d'œil à Harry dont le visage était pale.

- Je l'ai entendu.

- Entendu, dîtes-vous ?

- Oui.

- Oui... ? Suggéra-t-il en arquant un sourcil.

- Oui, monsieur.

Il posa ses obsidiennes sombres sur elle, étudiant la moindre de ses réactions. Il était incapable de dire si elle mentait ou si elle disait la vérité et cette perspective le frustrait au plus haut point. Avait-elle été assez stupide pour visiter le troisième étage et se mettre ainsi en danger ? Il était incapable de le dire. Mais elle était une Gryffondor et cela lui suffisait.

- J'imagine que M. Rusard se fera le plaisir d'assurer que vous restiez dans le droit chemin en retenue demain matin pendant le match de Quidditch.

Artemia ouvrit grand les yeux et un mélange de colère, d'injustice et de déception s'empara d'elle.

- Je n'ai jamais mis les pieds là-bas, je vous l'assure !

Elle le regardait droit dans les yeux mais il était concentré sur Harry qui baissait les yeux, clairement coupable.

- Et bien si ce n'est pas vous, c'est quelqu'un d'autre. Puisque vous êtes incapable de me dire qui, le blâme vous revient de droit.

- Je ne...

- Tututut. Coupa-t-il d'une voix basse. Raison n°7 : Crier au loup est fatiguant, vous souvenez-vous ?

Artemia se mordit la lèvre comprenant l'allusion de son père. Elle soupira, fatiguée de ce combat sans fin.

- Vous pouvez partir maintenant, ajouta-t-il, après avoir lancer un regard vers Harry dont les yeux transperçaient de colère.

Harry ouvrit la bouche mais Artemia lui donna son livre dans les mains et s'éloigna. Elle ne savait pas pourquoi elle continuait d'espérer une finalité positive à leurs entrevues. Il allait peut-être réussir à la briser finalement. Elle était tellement déçue de ne pas pouvoir assister au match de Quidditch, de ne pas pouvoir supporter son ami dans ce moment important et de ne pas pouvoir soutenir sa Maison. Son père ne se rendait pas compte de tout ce qu'il lui volait. L'indifférence, les moqueries, les punitions injustes, elle n'en pouvait plus. Elle voulait vraiment que ça s'arrête. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle pouvait entendre Harry marcher derrière elle, ses semelles grinçaient contre le sol à chaque foulée. Il marchait régulièrement et le calme des couloirs vides associé à la constance de ses pas la calmèrent légèrement. Sans qu'elle ne le remarque, elle avait ralenti si bien qu'Harry se trouvait désormais à ses côtés. Elle effaça ses larmes.

- Comment as-tu su pour le chien à trois têtes ? S'enquit-il précautionneusement.

- Hermione, répondit-elle simplement.

Il acquiesça puis retomba dans ses pensées avant d'ouvrir la bouche une seconde fois.

- Et tu n'as rien dit.

- Manifestement.

- Pourquoi ? Ça aurait pu t'éviter des ennuis avec ton père...

Elle respirait fort, essayant de calmer les sanglots qui menaçait de trahir sa voix.

- Tu aurais peut-être préféré que je te dénonce et que tu ne puisses pas jouer demain ?

Il hocha la tête de gauche à droite.

- Merci Artemia, il déclara sincèrement.

Elle passa à travers l'entrée de la Grosse Dame se faisant avaler par le brouhaha de la salle commune. Elle se dirigea vers les escaliers menant à son dortoir, espérant que sa chambre soit vide pour qu'elle puisse s'y isoler. Elle ne vit pas Harry retourner vers Hermione et Ron et elle n'entendit pas le garçon raconter sa mésaventure à leurs amis.

ooo

Elle fut réveillée par les cris de trépidation de la Salle Commune. Artémia se souvint qu'elle n'était pas autorisée à assister au match. Elle soupira et resta un long moment sous sa couette, bercée par la chaleur qui régnait à l'intérieur. Elle pouvait ressentir l'excitation des filles de son dortoir.

- Mia, tu ne te lèves pas ? Demanda Hermione, l'écharpe de sa maison autour du cou, tout en écartant un pan du rideau entourant le lit de la jeune fille.

La jeune fille aux yeux bleus tourna la tête et hocha négativement de la tête avant de refermer le rideau qui laissait, sournoisement, passer la lumière du jour.

- Allez viens au moins au petit déjeuner, Harry sera content de te voir, insista-t-elle, tout en ouvrant, une nouvelle fois, les rideaux du lit.

Elle roula sur le côté pour faire face à son amie qui fronçait les sourcils.

- Je veux rester couchée, ce n'est pas suffisant pour échapper à ça ?

- Non, allez viens !

La brune attrapa la main de son amie qui fut forcée à se lever.

- Je te le ferai regretter, menaça Artemia aussi sérieusement que gentiment, avant d'enfiler une jupe grise ainsi qu'une chemise beige qui traînaient sur le bord de son lit. Elle passa rapidement ses doigts dans ses cheveux pour les coiffer, très peu désireuse de s'attarder sur son apparence aujourd'hui.

- Mademoiselle est contente, maintenant ? S'enquit-elle ironiquement, puis se dirigea en direction de la porte.

- Très. Seulement, tu ne comptes pas aller déjeuner pieds nus et sans ta cape ?

Artemia expira, sentant ses nerfs à fleur de peau. Elle attrapa les premières ballerines dans son placard et sa cape qui jonchait sur son bureau.

- On dirait mon père. Et non, ce n'est pas un compliment, Hermione !

La brune tira sa langue tout en rigolant légèrement. Il y avait très peu de personnes à cette heure du matin et les deux jeunes filles s'installèrent aux côtés d'Harry à la table des Gryffondors. S'il ne se sentait pas bien les jours précédents, son état avait empiré dans la nuit. Il était blanc et ses doigts tremblaient tellement qu'Artémia se demandait s'il serait capable de tenir son balai.

- Il faut absolument que tu manges quelque chose.

L'assiette d'Harry était pleine et contenait une bonne portion des plats les plus consistants, pourtant le garçon ne cessait de jouer avec sa nourriture sans jamais la porter à sa bouche.

- Je ne veux rien. Et dis ça à Artémia.

Hermione tourna la tête et fronça les sourcils devant l'assiette blanche et vide de son amie.

- Je n'ai pas faim ce matin.

- Le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée, Artemia, Harry ! Les réprimanda Hermione.

Artemia leva les yeux au ciel, ignorant le commentaire de son amie et détourna son attention vers Harry.

- Un simple morceau de toast, encouragea Hermione en agitant un bout de pain fumant recouvert de beurre devant Harry.

Il refusa. Hermione soupira mais déposa le toast sur l'assiette devant le garçon tout en répétant l'opération pour Artémia.

- Tu devrais manger, tu ne sais absolument pas ce que tu feras pendant ta retenue, tu pourrais avoir faim.

- Harry, tu n'es pas le mieux placer là. Ton match pourrait durer cinq heures et tu regretterais de ne pas avoir ingérer tout ce qui se trouve devant toi.

Il ne répondit pas et se contenta de baisser le regard tout en pesant l'argument de la jeune fille.

- Harry, il faut que tu prennes des forces. Les attrapeurs sont toujours la cible principale de l'équipe adverse.

Le garçon leva la tête pour rencontrer le regard de Seamus et il avala sa salive encore plus difficilement.

- Merci, Seamus, répondit-il sarcastiquement.

Artemia soupira, ne pouvant croire à la bêtise de ses camarades. Harry comprenait tout cela, il comprenait les risques qu'il prenait et les enjeux qui pesaient sur lui, il n'avait pas besoin qu'on les lui rappelle une fois de plus.

- Allez Harry, ça va aller. Tu es un naturel, tu as un don pour voler, il n'y aura aucun problème ! Mange ton toast et je mange le mien, d'accord ?

L'attrapeur hocha la tête et Artemia croqua avec dégoût son bout de bain grillé. Les minutes s'écoulèrent rapidement alors que l'angoisse d'Harry augmentait. Il devait rejoindre les vestiaires à onze heures tandis que Ron et Hermione devaient se trouver une place dans les tribunes. Le petit groupe se leva après avoir forcé Harry à avaler un verre de jus de citrouille et se dirigea vers les Grandes Portes.

- On se disait que tu pouvais peut-être aller voir McGonagall pour annuler ta retenue ? proposa Hermione.

Artemia y avait déjà pensé. Toute la nuit. Elle avait pesé le pour et le contre. Elle n'arrivait pas à se décider. Elle avait tellement envie d'assister au match et elle n'avait véritablement pas mis un seul orteil dans le couloir interdit. Seulement, annuler sa retenue reviendrait à confronter, une nouvelle fois, son père et elle n'en pouvait plus de ses confrontations qui ne menaient à rien de bien.

- Ça ne servirait à rien, je pense.

Ils n'étaient pas les seuls à se diriger vers le terrain de Quidditch, la plupart des élèves et quelques professeurs marchaient dans la même direction. Ils n'apercevaient à peine le terrain qu'Artémia sentit une main s'enrouler autour de son bras. Elle grimaça et se retourna immédiatement pour crier à l'imbécile qui osait la toucher ainsi. Mais elle se figea en reconnaissant les traits sombres de son père.

- Rappelez-moi, Miss Rogue, vous ne devriez pas être en retenue à cette heure ? Demanda-t-il de sa voix doucereuse.

Il l'humiliait devant ses amis et elle était fatiguée de tout cela.

- Dans quelques minutes, marmonna-t-elle, d'une voix faible que ni Harry ni Hermione n'avait jamais entendu d'elle.

- Alors expliquez-moi pourquoi vous vous dirigiez vers le terrain de Quidditch ?

Il croisa les bras sur sa poitrine, comme il le faisait d'habitude, pour l'intimider.

- J'accompagnais seulement mes amis puis je comptais faire demi-tour.

Elle releva la tête pour déchiffrer son expression. Elle espérait qu'il n'aurait rien à dire de son comportement car, pour une fois, elle n'avait rien prévu. Elle n'avait pas la folie de le contredire cette fois.

- Ah oui... Vos amis. Il les survola du regard tout en remontant ses lèvres de manière dédaigneuse. Et par votre excès de... camaraderie, vous auriez été en retard à votre retenue.

- J'aurais couru s'il le fallait.

- Évidemment.

Il contempla sa fille. Il remarqua ses joues légèrement plus creusées, sa tenue davantage négligée. Il remarqua ses yeux épuisés. Sa fille avait changé.

- Je vous épargnerai votre souffle alors. Retournez au château immédiatement et attendez M. Rusard dans le Hall.

Artemia baissa la tête, les larmes à la frontière de ses yeux et les lèvres serrées pour empêcher les mots de sortir. Elle se tourna vers ses amis et s'excusa du regard avant de se retourner. Elle marchait, tête basse, les larmes brûlant sa peau alors que les élèves avançaient dans le sens opposé.

- Miss Rogue ? Pourquoi ne vous dirigez-vous pas vers le terrain de Quidditch ?

La jeune fille leva ses yeux rougis pour rencontrer l'expression concernée du professeur McGonagall. Elle aurait préféré éviter la vieille dame.

- Mon père... enfin le professeur Rogue... je dois aller en retenue maintenant... Réussit-elle à articuler malgré les sanglots qui emprisonnaient sa voix.

Elle baissa la tête et reprit sa marche.

- Désolée professeur, je dois y aller...

Elle fit deux pas avant d'entendre son nom dans la bouche de la Directrice adjointe et se retourna.

- Qu'avez-vous encore fait, Miss Rogue ?

La voix de la vieille dame n'était pas réconfortante mais au contraire, elle était réprobatrice comme le soir où elle s'était retrouvée coincé par le troll. C'était trop de reproches pour la jeune fille. Toutes les larmes qu'elle contenait jusqu'ici s'échappèrent de ses yeux.

- Je ne sais pas.

Le professeur fronça les sourcils et posa ses mains sur les épaules de la jeune fille.

- Lâchez tout, expliquez-vous.

Artémia avala sa salive et inspira plusieurs fois pour calmer ses pleurs.

- Hier soir, avec Harry, nous sommes descendus dans la Salle des professeurs parce que le professeur Rogue lui avait confisqué un livre et on a vu qu'il avait été mordu par le cerbère...

- Vous connaissez l'existence du chien à trois têtes ? S'exclama le professeur McGonagall.

- Justement non ! J'en ai simplement entendu parler et le professeur Rogue ne m'a pas cru. Mais je vous assure que c'est vrai ! Insista la jeune fille, espérant ne pas se faire réprimander par sa directrice de maison.

La vieille dame pouvait voir dans le regard de son élève qu'elle était bouleversée par l'injustice dont elle avait été victime, et seulement pour cela, elle pouvait croire qu'Artémia disait la vérité. Quelque chose l'incitait à la croire, elle lui avait toujours dit la vérité, elle avait toujours été honnête et Minerva voulait lui laisser sa chance.

- Je vous crois. Et le professeur Rogue vous a puni seulement pour cela ?

- Officiellement, je dirais, hésita-t-elle, avant d'essuyer une dernière larme.

- C'est à dire ?

- Il m'a interdit d'être ami avec Harry, professeur. Sans raison. Je n'ai pas voulu l'écouter.

Elle vit l'expression de son professeur s'adoucir en même temps qu'elle fronçait les sourcils. Elle marmonna quelques mots qu'Artémia ne fut pas en mesure de comprendre mais elle pouvait dire que sa directrice n'était pas contente.

- Étais-ce la première fois qu'il agissait de la sorte depuis la dernière fois ?

Artémia hésita puis hocha la tête, ne souhaitant pas que la vieille dame ne s'immisce dans leur vie de famille, aussi chaotique soit elle. Elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance mais elle n'en avait pas envie. Elle aurait pu bénéficier de la protection de sa directrice mais elle n'en voulait pas. Elle était déjà la fille du professeur de potion, elle ne voulait pas être la protégée de la directrice de Gryffondor.

- Malheureusement, sans m'entretenir avec votre père auparavant, je ne peux annuler votre punition.

Artémia hocha une nouvelle fois la tête et se détourna, déçue. Elle ne s'attendait à rien mais elle était quand même déçue. La vieille dame sourit tristement.

- Je dois y aller, je vais être en retard, autrement. Bon match, j'imagine.

Elle n'attendit pas une réponse et se retourna pour reprendre sa marche, laissant les larmes coulaient librement. Au loin, elle entendait les tribunes se soulever et les coups de sifflets retentir et elle ne put s'empêcher de se mettre à courir. Non pas parce qu'elle était en retard, mais plutôt pour échapper à l'euphorie à laquelle elle ne pouvait pas participer. La vie était injuste, avait dit son père, et il faisait tout pour qu'elle le soit.

ooo

Rusard avait prévu une tâche qui allait occuper Artémia tout le match de Quidditch. Il lui avait d'abord donné une petite brosse avec des poils en métal ainsi qu'un seau d'eau savonneuse afin qu'elle puisse nettoyer les marches des escaliers. Puisqu'il y avait cent quarante-deux escaliers à Poudlard, ce n'étaient pas les marches qui manquaient. Rusard la regardait cruellement frotter sans cesse alors qu'il racontait comment les punitions se déroulaient lorsqu'il était plus jeune. Artémia ne savait pas si c'était la présence du concierge et de son regard sadique ou sa chatte et ses yeux rouges mais elle ne se sentait pas bien en leur présence. Quand, enfin, les premiers élèves remontaient vers leurs Salles Communes, les pieds pleins de terre, Rusard reprit sa brosse et lui promit une retenue plus effrayante encore si elle daignait recommencer ses méfaits.

Artémia se précipita vers le premier élève qui se trouva sur sa route pour lui demander le score et elle fut soulagée lorsqu'elle apprit que Gryffondor avait remporté la victoire. Elle escalada les marches rapidement et attendit dans la Salle Commune ses amis. Malheureusement, tous les Gryffondors étaient revenus pour fêter leurs victoires mais ni Harry, ni Hermione, ni Ron ne se trouvaient parmi eux.

- Hé Mini-Rogue ! On ne t'a pas vu dans les tribunes ! L'interpella Fred, le visage rougi par la bierraubeurre qu'il avait ingéré.

- Je nettoyais les escaliers en compagnie de Rusard à ce moment.

- Charmant. Il a toujours eu beaucoup de charisme, je trouve. Pas vrai, George ?

- Parfaitement, répondit celui-ci, qui n'avait pas suivi la conversation.

- Tu veux quelque chose ? Une bierraubeurre peut-être ?

Artémia hocha la tête, préoccupée par l'absence de ses amis.

- Tu ne sais pas où sont Harry et Hermione ?

- Je crois les avoir vu partir avec Hagrid. Harry avait besoin de se remettre de ses émotions. On aurait dit que son balai était devenu fou et qu'il voulait l'éjecter mais finalement il a réussi à attraper le Vif d'or avec sa bouche. Incroyable, non ?

La jeune fille se sentit trahie en apprenant que ses amis avaient préféré visiter le demi-géant plutôt que de venir la rejoindre. Elle décida de les attendre. Son énervement, sa colère, sa jalousie la rendaient incapable de lire un simple livre, incapable d'organiser ses pensées pour faire un devoir. Au lieu de cela, elle se mit à marcher dans la Salle Commune, changeant de place régulièrement, et tournant la tête à chaque fois que le tableau tournait.

- Hé Mini-Rogue, tu es sûre que tu ne veux pas une petite gorgée ? Ça te détendrait, tu sais.

Artemia fixa Fred qui lui souriait gentiment. Elle attrapa la chope et porta ses lèvres au bord du verre, inspirant l'odeur de la boisson. C'était un arôme étrange. Ça sentait l'orange, la moisissure des anciennes maisons, le caramel chaud, le citron mais aussi l'air frais du matin. Elle trempa ses lèvres dans la bierraubeurre et le goût sucré de la boisson se faufila à son palais. Elle ne pouvait pas dire qu'elle aimait ça comme c'était le cas avec le chocolat, ou encore qu'elle détestait ça comme les fraises. Elle était partagée, mais le sentiment qui en résultait était bon, agréable. Elle avala une seconde gorgée, puis une troisième, avant que Fred ne lui arrache des mains.

- Ça suffit Mini-Rogue, tu es encore un peu jeune.

Artémia leva les yeux au ciel et croisa les bras sur sa poitrine avant de s'asseoir dans un des fauteuils sous le regard amusé du rouquin qui se retourna vers ses amis. Étrangement, son esprit était plus apaisé, moins aiguisé. Elle ne voyait plus la tâche sur le pull d'Angelina ou encore l'étiquette qui sortait de celui d'un autre élève. Elle ne voyait plus le lacet défait de Neville et la baguette de Seamus au sol. Elle ne voyait plus ces détails insignifiants pour les autres mais qui attiraient toujours son regard. Son esprit semblait endormi et c'était un véritable soulagement pour une fois. Elle ne sut combien de temps s'écoula, si c'était une dizaine de minutes ou plusieurs heures. Elle observait les gens rire, crier et danser avec un étrange sentiment. Celui d'être spectatrice, comme si elle regardait la photo d'un journal ou l'image d'un film. Elle les voyait mais ils ne la voyaient pas. Elle était seule. Sans ses amis, elle était seule, elle n'était plus rien, elle n'existait finalement plus. Cela la désolait. Elle se leva, contourna toutes les personnes qui se trouvaient sur son chemin et monta les marches qui menaient à son dortoir. Les trois filles n'étaient pas là et elle en fut ravie. Elle grimpa sur son lit mollement, attrapa le livre qu'elle lisait actuellement et s'engloutit, toute habillée, sous sa couette.

Elle était fatiguée. Fatiguée de tous les efforts qu'elle faisait pour plaire à tous. Elle avalait sa langue quand elle était avec son père, elle se montrait patiente quand Hermione ne cessait de parler ou de lui demander son avis à propos de tout, elle était attentionnée quand elle parlait avec Harry et elle essayait de se montrer ouverte et souriante avec les autres. Mais ce n'était pas qui elle était et elle se perdait dans tous ses efforts. Elle était sensible à tout mais elle le cachait. Elle était plutôt égoïste et appréciait d'être seule par moment pour apprécier le silence. Elle était fatiguée, et elle s'endormit.

ooo

- Mia, réveille-toi !

Une petite main apposa une pression sur son épaule et Artémia ouvrit les yeux, légèrement déconcertée.

- Tu lisais quoi ?

Hermione ne lui laissa pas le temps de répondre qu'elle attrapa le livre qui était coincé sous son bras.

- Les Théories Magiques, leurs origines et leurs limites, encore ? Tu devrais peut-être lire le livre que ton père t'a offert, on y apprend pleins de choses intéressantes.

Artémia soupira et se retourna dans son lit puis passa ses mains sur ses yeux.

- Pas maintenant, Hermione.

- On a pleins de choses à te raconter. Viens !

La jeune fille était à la fois angoissée et excitée et Artémia n'était pas capable de savoir comment réagir. Elle se leva, laissa échapper un grand bâillement et suivit Hermione qui montait déjà les marches pour rejoindre le dortoir des garçons. Harry et Ron étaient assis sur le sol et discutaient avec animosité. Quand elle entra dans leur chambre, ils se tut et tourna la tête vers elle.

- Uu faisais quoi ? Demanda Harry.

- Je dormais.

- Pourquoi ? S'enquit Ron, à son tour.

- Peut-être parce que j'étais fatiguée ?

Il ne répondit pas et c'est Hermione qui réagit la première.

- Ah oui ta retenue. Ça a été ? Tu as fait quoi ?

- Nettoyer les escaliers...

- Berk.

Il y eut un silence, à la fois pesant et gênant.

- Félicitations pour le match, Harry.

Le garçon lui sourit étrangement et reprit la parole.

- Euh merci... A ce propos...

Il regarda Hermione et Ron espérant que l'un des deux prennent la suite.

- Pendant le match, mon balai est devenu fou et... Hermione a en quelque sorte vu ton...

- Pas en quelque sorte, je l'ai vu, insista la brune.

- Hermione a vu ton père lancer un sort et même Hagrid a dit qu'il n'y avait que la magie noire qui pouvait contrôler mon balai...

Artémia sentit sa bouche s'assécher alors qu'elle comprenait où voulait en venir Harry.

- Vous avez fait quoi alors ?

- Comment ça ?

- Qu'est-ce que vous avez fait pour l'arrêter ! Harry est encore vivant. Si mon père avait voulu le tuer, il aurait réussi, je pense.

Ses trois amis se regardèrent longuement avant qu'Hermione ne parle la voix basse.

- J'ai mis feu à sa cape. Tu ne vas pas le lui dire ?

Artémia ouvrit de grands yeux et se retint de rire. Hermione s'était attaqué physiquement à un professeur, c'était incroyable.

- Vous devriez arrêter de poser la question maintenant. Et ça a fonctionné ?

Ils hochèrent la tête frénétiquement.

- Bien.

- Et ça ne t'étonne pas plus ? S'énerva Ron.

- Je sais que ma mère est partie parce qu'il n'était pas un homme de confiance. Donc non, je ne suis pas particulièrement étonnée.

- Pourtant Hagrid est certain que Rogue, enfin ton père, n'a pas voulu me tuer parce qu'il fait parti de ceux qui nt ce que Touffu garde.

Artemia fronça les sourcils, l'incompréhension se lisant sur son visage.

- Touffu ?

- Le chien à trois têtes, il appartient à Hagrid, ajouta Harry, le regard désolé.

- Et il protège quelque chose qui est à Nicolas Flamel, conclu Hermione.

La jeune fille enregistra tout ce que lui disait ses amis.

- Et Hagrid vous a révélé tout ça ?

- En quelque sorte, oui.

- Ne jamais lui confier un secret à celui-là ! S'amusa Artémia.

Hermione approuva d'un signe de tête tandis que Ron haussa les épaules avec indifférence.

- Par contre, c'est étrange parce que lorsque j'ai rencontré mon père, Dumbledore m'a assuré qu'il pouvait lui confier sa vie maintenant. Vous pensez vraiment qu'il aurait été capable de berner Dumbledore ? Et Hagrid ne vous a pas dit qu'est ce qui était caché ? Vous savez qui est Nicolas Flamel ?

Artemia reprit son souffle sentant l'adrénaline qui parcourait son corps comme à chaque fois qu'elle mettait en lien différents faits.

- Non et non. Il s'en voulait déjà d'en avoir trop dit. Mais on va chercher non ?

Hermione acquiesça, tout comme Artémia.

- Et Dumbledore est humain, il peut se tromper aussi...

- Oui mais c'est étrange quand même.

Ses amis haussèrent les épaules. Hermione partit chercher ses livres d'Histoire de la Magie, et l'Histoire de Poudlard afin de commencer les recherches sur le mystérieux Nicolas Flamel.