Merci à ocean-to-ocean pour sa review et son soutien. Cela me stimule pour la suite !

Bonne lecture.

Enjoy !


Partie 5


Il regretta ses paroles en constatant l'effet que cela avait eu sur moi.

-Non, non…

Je secouais la tête dans tous les sens.

-Tu ne peux pas dire un truc pareil, continuai-je, affolée.

J'avais envie de m'arracher les cheveux. J'étais épuisée de cette journée, je n'avais pas besoin de ça, bordel ! Je revins vers lui brusquement :

-Pourquoi tu me fais ça ?

Il parut ébranlé, ne répondit pas.

-Je veux une réponse !

Silence.

-Réponds ! Dis-je en le bousculant.

Il crispa sa mâchoire, me lança un regard noir comme l'enfer.

-Arrête de faire ça ! Je suis face à un mur avec toi, tu balances des trucs et ensuite tu donnes zéro explication. Je sais pas sur quel pied danser avec toi !

-Moi, non plus.

-Alors pourquoi tu lâches pas l'affaire ?

Il respira un grand coup puis acquiesça.

-Bonne nuit June.

Je ne fis rien pour le retenir. Quand ses phares disparurent, je me demandais pourquoi j'avais vrillé comme ça ?

On s'en fout ! Tu as eu ce que tu voulais ! Il va enfin te laisser en paix.

Alors pourquoi j'avais le cœur serré ?

OoooO

Je passai mon dimanche à l'hôpital. Moira déboula quand elle apprit la nouvelle. Elle m'engueula de ne pas l'avoir prévenue avant.

-J'étais pas bien, désolée.

-C'est quoi le problème ?

Pas envie de lui parler de Nick. Je n'en avais pas dormi, j'étais éreintée et déboussolée.

-Rien.

Elle n'insista pas, se concentrant sur Holly.

-C'est un miracle, June.

-Je sais.

-Elle va s'en sortir alors ?

-Oui, elle reçoit tous les soins nécessaires. Elle est encore sous sédatif pour laisser à son cerveau le temps de se remettre.

-Bien, bien.

-Après elle devrait aller dans un centre de convalescence mais je n'ai pas les moyens de l'y envoyer. En tant que réfugiée, ses soins hospitaliers seront pris en charge mais pas la suite de sa convalescence. Je vais la prendre chez moi, je vais devoir prendre plus de congés. Carlie va pas aimer.

-T'inquiète, elle comprendra. N'attends pas pour la prévenir par contre qu'elle ait le temps de se retourner.

Je hochai la tête pour approuver.

-J'ai prévu une réunion mercredi soir, si ça t'intéresse toujours, changea-t-elle de sujet.

-Je viendrai.

En quittant la chambre de ma mère en fin de journée, je fis une halte au poste de soins pour demander aux infirmières où était la chambre d'Emily. L'une d'elle m'y conduisit et vérifia qu'elle fut en capacité de recevoir de la visite et si elle acceptait de me voir.

-Allez-y.

Emily était debout, tenant la barre roulante de sa perfusion.

-Ça vous embête de m'accompagner ? J'aimerais prendre l'air un peu.

-Avec plaisir.

Elle enfila son peignoir et attrapa mon bras. Elle reprit des couleurs une fois à l'air libre. Il faisait moins froid, le temps s'était adouci ces derniers jours.

-Comment vous allez ?

-Fatiguée, je vais rester ici encore deux ou trois jours.

-Vous avez de la famille chez qui aller ensuite ?

-Oui, une femme et un fils.

-Ils doivent être heureux de vous avoir retrouvée.

-Je ne les ai pas encore vus, j'ai demandé à ma compagne un peu de temps.

-Pourquoi ?

-J'en sais rien, j'ai peur, je ne suis plus la même moralement ni physiquement.

Elle baissa les yeux, fixant le sol.

-J'ai fait des choses dont vous n'avez pas idée. Cet endroit rend les gens mauvais.

-Mon amie Moira en est revenue, c'est dur pour elle mais elle a refait sa vie, elle est stable.

-Tant mieux pour elle. Je sais pas si j'en serais capable.

-Croyez-moi, votre famille sera heureuse de votre retour peu importe votre état d'esprit. Ne les privez pas de ça.

J'aurais aimé voir Luke et Hannah revenir…

-Votre mère comment va-t-elle ? Détourna-t-elle la conversation.

-Elle est stable, on attend qu'elle récupère.

-Je passe la voir tous les matins.

-C'est gentil.

-C'est le moins que je puisse faire. Je commence à avoir froid, on peut remonter ?

OoooO

Ma semaine fut rythmée par mes visites à l'hôpital. La réunion fut reportée à la semaine suivante car Moira est tombée malade. Le samedi j'eus la surprise de découvrir ma mère réveillée. Apercevoir ses yeux bleus me fit oublier tout le reste.

-Maman, pleurai-je en serrant sa main.

Elle ôta son masque à oxygène avec difficulté et m'offrit un sourire plein de larmes aussi.

-Mon bébé…

-Je suis là, maman, je vais veiller sur toi. Remets ton masque.

Je lui caressai les cheveux et ne la quittai plus du regard jusqu'à ce qu'elle se rendorme.

OoooO

2 mois plus tard.

Maman était installée dans ma chambre depuis la veille, elle marchait à l'aide d'un déambulateur et remangeait correctement. J'avais pris quelques jours de congés pour faire la transition ensuite je ferai appel à une infirmière.

Je dormis dans le canapé, j'allais devoir m'y habituer mais ce n'était rien, avoir ma mère auprès de moi était un doux réconfort dans cette vie sans saveur. En revenant des toilettes, vers 7 heures du matin, je me fis un café. Je lui préparai ensuite un petit-déjeuner tout en écoutant de la musique sur une appli spécialisée. Je lui emportai un plateau dans sa chambre mais elle n'y était pas ! Je déposai le plateau sur la table de chevet et l'appelai, affolée :

-Maman ?

-Dans le séjour, ma chérie.

Elle se tenait debout devant une photo de famille, celle que j'aimais le plus, où Luke, Hannah et moi étions au bord de la mer.

-Vous êtes tellement beaux.

Elle fondit en larmes. Moi aussi, forcément.

-Ma petite-fille chérie.

Je lui avais appris leur décès quand elle avait eu la force de me demander que je lui emmène Hannah pour lui rendre visite durant son hospitalisation. Son regard s'était éteint ce jour-là et ne s'était plus rallumé.

Elle leva le bras et caressa de ses doigts son visage sur la photo, puis le visage de Luke :

-Il était si gentil, il avait beau être un homme, c'était une bonne personne.

Je ne pus m'empêcher de sourire bien malgré moi. Elle termina par mon visage :

-Tu me manques aussi.

-Je suis là maman.

-Cette June heureuse et souriante me manque.

Que répondre à cela, si ce n'est qu'elle me manquait aussi.

Après deux semaines nous avions pris un rythme. La troisième semaine, elle se sentit suffisamment bien et suffisamment à l'aise pour rester seule avec la visite de l'infirmière le matin et le soir et Moira qui passait le midi pour déjeuner avec elle quand je ne pouvais pas rentrer.

Au début de la quatrième semaine, Moira accepta de tenir compagnie à Holly jusqu'à ce que je rentre après avoir fait le plein de courses. Nous étions lundi, j'avais demandé mon après-midi. Elle était de repos ayant fait une astreinte samedi.

-Prends ton temps, je récupère Carlie qu'à 18 heures.

Je longeais les rayons avec mon caddie, efficace comme à chaque fois. Je zieutai du chocolat quand j'eus un coup au cœur en reconnaissant la voix de Leo. Il m'avait tant manqué. Je fermai les yeux, espérant qu'il soit accompagné de sa nounou.

-June !

Son bonheur était évident, je ne pouvais que me retourner pour l'accueillir dans mes bras dans lesquels il sauta.

-Salut toi !

-Je suis content de te voir, tu étais où ?

Je ne pouvais pas lui dire que je trainais des fois devant son école pour l'apercevoir.

- Pourquoi tu n'es pas venue me voir à ton retour ? Je voulais aller à la piscine mais papa a dit que tu étais partie en voyage.

Nick se montra et approcha à contrecœur. Il regardait un peu partout sauf vers moi. Il était en tenue décontractée (polo sombre et jean).

-C'est vrai, confirmai-je le mensonge pour ne pas le mettre en défaut, mais je suis là maintenant, et je vais t'emmener si ton père est toujours d'accord.

Leo tourna sa tête vers lui :

-Papa ?

-Oui, OK, si tu veux.

-Mais tu n'es pas à l'école aujourd'hui ?

-C'est les vacances d'été.

-Ahhh, tu es un petit veinard mon lapin.

Il me serra très fort :

-Tu m'as manqué.

-Toi aussi.

-Demain, tu peux m'emmener, dis ?

-Je dois m'organiser, j'ai ma maman à la maison.

-Oh, j'aimerais bien la voir.

Son intérêt était sincère, cela me fit chaud au cœur.

-Je te la présenterai bientôt.

-On y va Leo.

-D'accord, soupira-t-il en redonnant la main à son père.

-J'enverrai un message à ton papa pour te dire quand je pourrai venir.

Il me sourit avec confiance. Ils disparurent vers le rayon jouets. Je ruminais tout en finissant mes courses. La distance froide de Nick me déstabilisait, nous n'avions pas échangé un mot, ni même un regard. Sur le parking, je rangeais mes courses dans le coffre quand Nick se matérialisa derrière moi. J'eus un sursaut, la main sur le cœur.

-Tu m'as fait peur.

Il resta à distance comme si j'avais la peste.

-Ce n'était pas mon intention.

-Je le sais.

-Si tu ne comptes pas donner suite, dis-le tout de suite, ne donne pas de faux espoirs à mon fils.

-Ce n'est pas mon style ! Me braquai-je.

-C'est ce que tu as fait avec moi.

Le coup fut rude.

-Tu sembles surprise ?

-Je ne t'ai rien promis, dis-je enfin.

-Encore une pirouette de ta part pour ne pas répondre.

Je perçus son amertume, je voulus répliquer, il mit le holà.

-Dis-moi juste si Leo peut compter sur toi ou pas.

-Oui, il peut.

-Ne l'abandonne pas encore une fois. Je t'ai couverte cette fois, je ne le referai pas.

-Je t'ai rien demandé !

-Je l'ai fait pour lui, pas pour toi. Il souffrait de ton absence. Je ne sais pas comment j'ai pu te laisser prendre autant de place dans sa vie en si peu de temps. Je me suis laissé distraire, je dois réparer mon erreur.

-Je n'ai été qu'une distraction pour toi alors ?

Mais qu'est-ce que je racontais ? Il plissa les yeux.

-N'inverse pas les rôles, s'il te plaît. Tu t'es servi de moi, pas grave, je suis adulte, je me remettrai mais je t'interdis de te servir de Leo. C'est un enfant, mon enfant ! Il ne remplacera jamais ta fille.

Sa colère me glaça le sang. C'était une colère latente, silencieuse et dangereuse. Je vacillai sous le choc de ses paroles, prise d'étourdissements. Il fit un pas vers moi, je reculai du même nombre de pas. Mon cœur battait vite, je devais me calmer. Il patienta le temps nécessaire.

-Je ne me suis pas servie de toi, répondis-je, enfin. Je suis désolée si je t'ai blessé mais ça te donne pas le droit de me parler sur ce ton. Ne t'avise plus jamais de parler de ma fille !

Il serra les dents, contractant sa mâchoire puis tourna les talons et je me sentis aspirée dans le sol.

En rentrant chez moi, je pris un temps fou pour ranger mes courses. Je me sentais bouleversée et nauséeuse.

-Pourquoi tu mets autant de temps, June ?

Moira était entrée dans la cuisine sans prévenir, j'essuyai mes larmes prestement.

-Qu'est ce qui s'est passé ?

Je fis la sourde oreille tout en continuant ma corvée. Elle m'attrapa les épaules :

-Raconte !

-J'ai vu Leo.

-Et ?

-Nick aussi.

-Et ?

-Tu crois que je suis ce genre de femme ?

-Je comprends rien.

-Il dit que je me suis foutu de lui, que je lui ai donné de faux espoirs.

-Pourquoi il dirait ça ?

-On a couché ensemble et c'est de mon initiative, j'ai passé la nuit avec lui mais c'est tout, je lui ai rien promis.

-Et c'est tout ?

-Il.. il est revenu vers moi, il tient à moi, il me l'a dit mais je veux pas de relation avec qui que ce soit, tu le sais.

-Mais pas lui, June. Tu l'as envoyé paitre, c'est ça ?

-Il m'a prise de court, me défendis-je.

Elle soupira en prononçant mon prénom.

-Pourquoi tu pleures ?

-Je…

Ouais, pourquoi je pleurais ? J'étais un peu trop sensible d'un seul coup.

-Si tu t'en fichais, tu serais pas dans cet état.

Elle recommençait à m'analyser.

-Laisse tomber, Moira !

-Comme tu veux. C'est ta vie, libre à toi de la foutre en l'air.

-Je la fous en l'air parce que je veux pas d'un mec ? Sérieux ?

-Tu la fous en l'air parce que tu refuses de voir que tu tiens à ce gars… et à son fils.

-Tu dérailles.

- Ouais, fais l'autruche, pour pas changer.

Ma nausée s'accentua. Je bousculai mon amie pour aller vomir dans les toilettes. Elle s'en inquiéta :

-Ça va aller ?

-Je sais pas, répondis-je en m'essuyant la bouche avec ma manche, ça fait quelques jours que j'ai des nausées, je manque d'appétit. Je dors mal, je m'inquiète peut-être trop pour maman.

Elle m'observa avec un air étrange.

-Quoi ?

-Rien. Allez viens, je vais te faire une tisane.

Je m'affalai dans le canapé, mal en point. Je sirotai la tisane avec soulagement, ravie de mettre quelque chose dans mon estomac.

-J'ai oublié un truc dans la voiture, je reviens, m'annonça-t-elle.

-D'accord.

Je m'étais assoupie, en rouvrant les yeux, je remarquai qu'il faisait nuit. J'étais recouverte de mon plaid. Cette sieste m'avait fait du bien. Il y avait du bruit provenant de la cuisine.

-Maman ?

-Je suis dans la cuisine.

Elle essayait maladroitement d'éplucher une pomme. Je lui pris l'économe et la pomme des mains.

-Attends, je vais le faire.

-Je suis pas grabataire, June.

Je lui tendis la pomme épluchée et lavée.

-Je vais te faire à manger, j'ai fait des courses.

Elle s'était déplacée sans son déambulateur, elle s'assit sur la seule chaise de la cuisine près d'une table minimaliste. Elle dégusta sa pomme et m'observa en train de faire semblant de cuisiner.

-Tu n'es toujours pas douée ma chérie. Mais on s'en fiche. Te prends pas la tête.

Elle était un peu essoufflée. Venir jusqu'ici avait dû lui couter beaucoup d'efforts. Dix minutes plus tard, je lui posai une assiette de spaghetti à la bolognaise devant elle avec des couverts et un verre d'eau.

-Je préfèrerais du vin.

-Maman, levai-je les yeux au ciel.

-Tu ne manges pas avec moi ?

-Je n'ai pas très faim.

-Tu ne manges pas beaucoup ces derniers temps.

Elle avait remarqué ça ?

-Moi aussi, je mangeais peu les premières semaines de ma grossesse. C'était pareil pour toi avec Hannah, je me souviens.

Je mis un certain temps à percuter. Mes yeux s'agrandirent d'horreur, je réprimai un cri en bloquant ma bouche de ma main. Ma mère fronça les sourcils.

-Tu n'avais rien remarqué ?

-Comment ça ?

-Tes cheveux, ton teint, ton humeur changeante, tes nausées, ton manque d'appétit, la liste est longue pourtant.

-C'est impossible, maman. Ça … ça n'est arrivée qu'une fois, bafouillai-je, gênée.

-C'était quand ?

-Il y a trois mois.

-Tu n'as plus vraiment d'options.

-Je n'envisagerais jamais d'option maman, tu le sais.

-Tu as le droit de disposer de ton corps comme tu l'entends mais je suis heureuse de l'entendre. Je t'aiderai à l'élever à moins que tu ne veuilles prévenir le père.

-Maman, maman, arrête ! Je dois d'abord vérifier ensuite j'aviserai.

J'avais pris appui contre l'évier, complètement sonnée. J'avais eu mes règles quand ? Pas moyen de m'en rappeler mais avec ces insomnies, j'étais déphasée et mon corps aussi. Ce pourrait-il réellement… ?

Mon portable bipa, c'était Moira :

Alors j'en peux plus d'attendre, c'est quoi le résultat ?

Quel résultat ?

Du test ! Arrête tes conneries !

Mon cœur eut un loupé. Après un bref échange téléphonique avec elle, je retournai dans la salle à manger pour prendre le test dans le sac à pharmacie posé sur la table basse qu'elle avait déposé pendant que je dormais.

-Chérie ?

Ma mère attendait derrière la porte des toilettes tandis que je découvrais le résultat.

-Positif.

Je me mis à pleurer, ni de joie, ni de tristesse. Je me sentais coupable et cela m'oppressa au point de me sentir mal. Ma respiration se saccada de plus en plus, une douleur explosa dans ma tête et je vis trouble.

-June ?

-J'me sens pas bien, j'me sens pas bien, j'me sens pas bien…

Tout tourna autour de moi et ce fut le trou noir.

OoooO

Je me réveillai à l'hôpital, perfusée et sous surveillance. Je voyais tout cela car la chambre était éclairée par la lumière du couloir, ma porte étant restée grande ouverte. J'étais un peu dans le gaz, j'avais mal au crâne et le stress m'envahit de nouveau, les machines bipèrent, une infirmière entra dans la pièce et me demanda de me calmer.

-Qu'est-ce qui se passe ?

-On a dû vous hospitaliser. Votre tension est élevée et en tombant vous vous êtes cognée la tête.

Je frottai mon crâne, il y avait une bosse vers ma tempe.

-Nous avons fait un bilan sanguin complet, nous attendons les résultats.

-Je suis enceinte.

-Nous le savons, votre amie nous a prévenus et l'échographie est normale. Nous allons faire tous les examens nécessaires pour que vous et votre bébé soyez en bonne santé. Nous ne prendrons aucun risque. Vous avez de la chance vous savez.

Je perçus une pointe d'envie dans sa voix.

-Je le sais.

Le savais-je réellement ? Bien sûr que oui. Ma main glissa sur mon abdomen avec inquiétude.

-Reposez-vous. Le médecin passera demain matin.

-Il est quelle heure ?

-4 heures du matin.

-Je dois rentrer, ma mère est seule à la maison.

-Votre amie est restée avec elle. Elle m'a chargée de vous prévenir de ne pas péter les plombs selon ses propres termes.

C'était bien un message de Moira.

-Ok, ok, j'me calme.

-Elle a dit aussi qu'elle viendrait vous ramener des affaires.

-Cool.

Elle allait partir quand elle se ravisa :

-Souhaitez-vous prévenir le père ?

-Non.

Je lui tournai le dos pour ne pas voir son visage réprobateur et me rendormis, j'éteins éreintée.

OoooO

Moira arriva en fin de matinée après trois jours interminables d'hospitalisation.

-Enfin te voilà ! Allez on se barre d'ici, ils me filent tous les jetons !

Je chopai mon sac dans la foulée, sur le départ.

-Attends June !

-Quoi ?

-Je l'ai appelé.

Un frisson me parcourut, je revins en face d'elle, stressée.

-Qui ?

-Nick.

-Pourquoi t'as fait ça ? Tu lui as pas dit que j'étais enceinte, j'espère ? Paniquai-je.

-Jamais je ferai ça, je voulais juste…

Elle s'interrompit, remarquant elle aussi que la porte entrouverte venait de s'ouvrir complètement… sur Nick.

Vu son air effaré, il avait forcément tout entendu.

Putain de merde !