Bonjour la compagnie. J'espère que vous allez bien. Bien pour la suite on continue sur l'arrivée de Bella à la Push. Profitons en tant que ça dure. Je voulais encore vous dire merci pour tous vos messages c'est vraiment des encouragements à l'état pure.
Guest: pas de course à avoir, tu lis quand tu peux. Les chapitres ne vont pas disparaitre je te le promet. Ra est une super maman. Elle est jeune, mais elle s'en sort plutôt bien avec son fils et elle compte bien aider B autant qu'elle peut. J est un petit malin, il sait comment arriver à ses fins. Tous les points de repère de B sont perdus. Elle sait ce qu'elle risque en rentrant. Même si au fond elle sait qu'elle sera mieux chez les Lahotte, elle a peur autant pour eux que pour elle. Bisous !
Elena: Oui enfin un peu de eux deux, pourvu que ça dure. Jasper je l'aime beaucoup trop et ça se sent dans toutes mes fics je crois. Et oui, c'est gentil, j'ai passé un super Halloween déguisée en pirate. Bisous !
MC: Ah c'est sûr qu'il va falloir de la patience et en effet Paul n'est pas le champion du monde en la matière, mais il est aussi têtu. De plus, sa mère elle est patiente. A deux ils arriveront bien à quelque chose. Bisous !
Bonne lecture tout le monde !
- Paul, murmura quelqu'un en le secouant.
- Mmhhh..., grogna-t-il en repoussant la main qui tentait de le réveiller.
- Paul, réveille toi, tu vas être en retard au boulot, continua Rachel en ne lâchant pas l'affaire.
Le Quileute ouvrit les yeux difficilement, il était tellement bien là. Qu'est-ce que c'était que cette chaleur sur son torse ? Il émergea enfin et vit que Bella était toujours collé à lui. Dormant paisiblement. Il ferma à nouveau les yeux en grimaçant, attendant les railleries de sa mère. Ça n'allait pas tarder. En rouvrant les paupières, il la vit de l'autre côté du lit avec un grand sourire moqueur.
- J'avais dit pas de bêtises, chuchota-t-elle en se retenant de rire.
- Elle a fait une crise de panique pendant la nuit, tenta-t-il de se justifier.
- C'est cela oui, se moqua ouvertement Rachel. Sors de ce lit et fissa...
- Je te jure que c'est vrai ! se fâcha-t-il en essayant de ne pas trop élever la voix. Je me suis réveillé à 3h du mat et elle était toujours pas couchée...
- Et donc en bon chevalier servant, tu as décidé de venir l'aider à moitié à poil, je reconnais bien là ton esprit de sauveteur en mer.
- Man'...
- Dégage de ce lit et vite si tu ne veux pas que je te ressorte le discourt sur la contraception et le fait d'être parent avant d'être majeur.
- Est-ce que tu peux... prendre ma place s'il te plaît ? Lui expliquer que je suis allé bosser, je n'ai pas envie qu'elle pense que... je l'ai abandonné.
Rachel se rendit compte que Paul ne mentait pas. Elle lui fit signe de bouger pour pouvoir prendre sa place. Mais dès qu'il se décrocha de Bella, la jeune femme se réveilla en cherchant à retenir Paul.
- Chut Bella, rendors toi, je vais juste travailler je reviens après, la cajola-t-il en lui caressant les cheveux. Dors.
La brune, encore vaseuse, le laissa partir, Rachel prit sa place et Bella se laissa sombrer à nouveau. Paul se dépêcha donc de se préparer et courut au port pour prendre son poste comme tous les samedi. De leur côté, les filles restèrent encore un peu dans le lit. Rachel en profita pour détailler un peu plus la jeune femme. Elle était très belle et charmante, ça ne faisait aucun doute, son fils n'avait aucune chance. Mais elle était aussi fragile et jeune. Elle devait se sentir bien seule. Rachel avait attendu, toute la soirée, de voir si Bella allait prendre son téléphone comme tous les jeunes pour répondre à des messages de ses amis. Rien. Pas un appel, pas un message. Alors que si la Quileute avait bien comprit, ils l'avaient laissé partir avec un homme qu'ils ne connaissaient pas. C'était quoi ces amis en cartons qu'elle se trimballait ? Personne n'avait appelé pour prendre de ses nouvelles, elle avait tout de même une hanche et une épaule en très mauvais état. Voilà, Rachel était en colère à présent. La journée commençait bien.
- Paul, grogna Bella en se réveillant doucement.
Un sourire en coin apparut sur les lèvres de Rachel. Paul était un tombeur comme son père, la seule différence, c'était qu'il était difficile comme sa mère. Tout le monde n'avait pas le plaisir de sa compagnie comme ça.
- Il est au travail mon ange, répondit tranquillement Rachel en lui caressant les cheveux.
Bella se réveilla d'un coup, se redressa et regarda autour d'elle en fronçant les sourcils. Elle semblait désorientée, perdue.
- Qu'est-ce que je fais dans le lit ? demanda la brune en tournant son regard vers la maîtresse de maison.
- Ça ce n'est pas vraiment une bonne question puisque tu étais censée dormir dans ce lit. Non la vraie question est qu'est-ce que tu faisais dans ce lit avec Paul ?
- Pardon ? se choqua Bella en se retournant blanche comme une morte.
La brune se mit à froncer les sourcils et à remonter ses souvenirs. Elle se rappelait être arriver dans la chambre, n'avoir même pas réussi à mettre un pied dans le lit. Ce n'était pas le sien, c'était celui de Paul, elle l'empêchait de dormir dans son propre lit. Elle avait commencé à paniquer en se disant que son père allait envoyer quelqu'un chez elle, qu'il allait appeler et qu'elle ne trouverait aucun mensonge qu'il croirait. Sortant ses affaires de son sac, puis les remettant en se disant que de toute façon Rachel ne la laisserait pas partir. Bella avait perdu le fil du temps ainsi que celui de ses pensées à force, la peur l'emportant sur sa raison. Elle se souvenait vaguement de Paul la prenant dans ses bras pour la calmer, puis... Le rouge lui monta aux joues en comprenant que le Quileute n'avait pas voulu la laisser seule avec ses peurs. Elle ferma les yeux et posa ses mains sur son visage, honteuse.
- Je suis tellement désolée, je ne vous apporte que des problèmes, s'excusa Bella n'osant pas relever la tête. Et Paul va tellement m'en vouloir de l'avoir empêché de dormir...
- Empêché de dormir ! Je ne crois pas non ! Monsieur a bien pioncé à côté de toi, répliqua Rachel avec le sourire.
- Je l'ai obligé à rester ? s'horrifia la brune en regardant la mère de son ami.
- Je ne dirais pas ça, il avait juste envie de rester. Ça arrive ce genre de chose Bella. Personne n'oblige jamais Paul à faire quelque chose qu'il n'a pas envie de faire, en dehors de moi.
- Je suis vraiment désolée, répéta-t-elle en se mordant les lèvres.
- Tu n'as pas à l'être. Que dirais-tu d'un bon petit déjeuner suivi d'une journée à la boutique avec moi ? Paul ne rentrera pas avant 18h00.
Le cœur de Bella se gorgea de tendresse pour cette femme. Elle aurait pu lui passer un savon, la renvoyer chez elle avec un coup de pompe dans les fesses, mais non, elle lui proposait de passer la journée ensemble.
- Avec plaisir, merci beaucoup.
Rachel l'embrassa sur la joue en lui disant qu'elle n'avait pas besoin de la remercier. Elle la tira hors du lit et se fit un plaisir de lui préparer à manger. Paul était un goinfre, il adorait sa cuisine, mais le matin, c'était un café et rien d'autre. Bella picora pour commencer, puis fini par faire honneur à sa cuisine en se rendant compte qu'elle avait le temps de manger et qu'elle n'était pas surveillée. Les deux femmes de la maison discutaient tranquillement sans prise de tête.
- Bon maintenant, je suis une grande curieuse, vas-tu enfin me dire...
Bella commença à avaler de travers à l'idée de ce que cette phrase pourrait cacher.
- ... qui est vraiment ce Jasper pour toi ? demanda Rachel en mangeant à côté d'elle.
- C'est l'ami de mon frère, son colocataire aussi, répondit Bella soulagée qu'il ne s'agisse que de ça.
- Vraiment et il n'y a rien de plus entre vous ?
- Certainement pas, il s'occupe déjà bien assez de ce qui ne le regarde pas, répliqua la brune avec un peu trop de force. Il est gentil, ce n'est pas le problème, mais... je ne lui ai rien demandé, il creuse et il creuse encore, sans chercher à savoir s'il va faire des dégâts sur son passage.
- Il essaye peut-être juste de déraciner le mal, tenta de lui expliquer Rachel.
- Je sais ce qu'il essaye de faire, admit Bella en haussant les épaules. Mais je pense qu'il parie sur le mauvais cheval. Il essaye d'aider Edward à travers moi, il m'apprécie, je l'ai compris, seulement Edward passera toujours avant moi, c'est son ami. Moi je suis la sœur de son ami. Il veut que je sorte de ma coquille, que je... me rebelle quelque chose comme ça, mais il ne sera pas là pour ramasser les pots cassés, il ne sera pas là parce qu'il sera avec Edward.
- Mais nous nous serons là, intervint Rachel en lui souriant tendrement.
- Mais vous vous n'avez pas une mère sénatrice pour assurer vos arrières, avoua Bella honnêtement. Je n'ai pas envie qu'il vous arrive quelque chose.
- Ton père n'est pas tout puissant mon ange.
- Allez donc lui dire pour voir, répondit la brune en haussant une épaule.
- Mais j'y compte bien, marmonna Rachel déterminée avec le regard flamboyant.
Elle n'allait certainement pas se laisser marcher dessus, peu importe qui se trouvait en face.
- Et Paul ? Il ne fourre pas son nez partout ? Ça ne lui ressemble pas tellement, enchaîna la Quileute en connaissant bien son fils.
- C'est différent. Paul est quelqu'un d'honnête, il me dit toujours droit dans les yeux ce qu'il pense, il ne passe pas par des ruses et des énigmes pour me faire comprendre quelque chose. Il dit toujours ce qu'il pense.
- A tes risques et périls.
- Je préfère largement ça. Je n'ai pas à craindre sa réaction ultérieure, je l'ai en direct. Je trouve ça rassurant.
La Quileute comprenait enfin pourquoi Bella faisait autant confiance à son fils. Son caractère emporté et franc en avait fait fuir plus d'un, mais la jeune femme y trouvait du réconfort, elle pouvait affronter le danger de front si danger il devait y avoir.
- Bon de toute façon, aujourd'hui est une journée de détente pour toi.
- J'ai tout de même des devoirs à faire...
- Demain, aujourd'hui tu restes tranquille, un point c'est tout. Les études c'est bien, le bourrage de crâne ça l'est moins. Il te faut de l'air et la Push est parfaite pour ça.
Bella ne chercha même pas à parlementer, Paul tenait son côté têtu de sa mère sans aucun doute possible. La mère de son ami lui remit de l'onguent sur ses bleus et au moment où Bella se brossait les cheveux, elle vit bien le regard d'envie de la maîtresse de maison. Avec un sourire tendre, la brune lui tendit sa brosse. Rachel sautilla sur place comme Alice aurait pu le faire, parti dans sa chambre chercher des lanières de cuir avec lesquelles elle attachait ses propres cheveux, puis elle se mit au travail avec bonheur. Bella faillit fondre sous la douceur des mains de Rachel.
- Tes cheveux sont sublimes, soupira la Quileute envieuse.
- Mon père refuse que je coupe plus que les pointes une fois par an, pour lui, une vraie femme se doit d'avoir de long cheveux. Du coup, je les attache.
- Ils ont besoin de liberté, tout comme toi, ajouta-t-elle en lui tressant les cheveux. Aujourd'hui je te les attache, demain, nous les laisserons vivre.
Tressé fut le mot. Bella n'avait jamais rien vu d'aussi complexe sur ses cheveux, mais ça lui allait tellement bien qu'elle ne trouva rien à redire. Elle fut même contente de voir autre chose que son éternel queue de cheval. Les deux femmes se rendirent ensuite à la boutique de Rachel et les yeux de la brune s'illuminèrent en rentrant dans cet univers. Face à la mer, la boutique était remplie de bijoux artisanaux, de peintures et de perles. Dans une ambiance réconfortante et paisible. Une odeur d'encens traînait dans l'air. Alors que Rachel ouvrait sa boutique, Bella se mit à détailler les bijoux. Il y en avait des biens plus onéreux que d'autre. Dans un coin, il y avait des bracelets en lanière de cuir fin, avec un insigne de loup au milieu.
- Vous les recevez comme ça ou est-ce que c'est vous qui les gravait ? demanda la brune curieuse.
- Tout dans cette boutique est fait main. La gravure, la composition des bijoux, les peintures, même si je n'en fais plus trop en ce moment. La gravure que tu tiens entre tes mains, c'était le symbole de la Push. Le loup est souvent représentatif des Quileutes. Les légendes montrent beaucoup d'affinités avec cet animal.
- J'ai déjà dit à Paul que j'aimerai bien les entendre ces légendes, avoua Bella en caressant le bracelet.
- Et bien nous irons au feu de camp à la pleine lune, promit Rachel en prenant le bracelet.
- Le feu de camp ?
- Une fois par mois, à chaque pleine lune, les plupart des habitants de la Push font des feux de camp pour célébrer les ancêtres. Pour les anciens c'est une façon de transmettre leur croyance et pour les jeunes une façon de se réunir dans le bonne humeur. Souvent il y a un des anciens qui racontent des histoires du passé, des légendes, des souvenirs. Nous y allons pratiquement toujours avec Paul, il peut y voir sa grand-mère paternelle.
- Parce qu'il ne la voit pas en dehors ? l'interrogea Bella curieuse.
- Elle ne m'aime pas trop et en plus, je trouve qu'il lui manque une ou deux cases. Elle a certainement trop fumé le calumet de la paix.
Les deux se mirent à rire en se regardant. Rachel prit le poignet de Bella et lui accrocha le bracelet.
- Cadeau !
- Non je ne peux pas...
- Bella on dit merci dans ces cas-là, pas non, s'amusa la Quileute en lui caressant la joue. Veux-tu voir comment je m'y prend pour créer ce genre de bracelet ?
La brune la remercia et accepta avec joie de regarder comment faisait Rachel pour créer ce genre de merveille. Elles passèrent la matinée ainsi, jonglant entre la création et les clients. Plus d'une fois, Bella s'était cachée dans l'arrière-boutique, de peur que quelqu'un qu'elle connaisse se présente, mais elle finit par se détendre en constatant que c'était beaucoup d'étranger. Elles partirent manger le midi, puis retournèrent à la boutique ensuite. L'un dans l'autre, Bella passait une très bonne journée. Vers 15h, Leah entra dans la boutique avec un sourire en coin.
- Bonjour ! Alors Masen, tu as survécu à ta première nuit chez les Lahotte ?
Le ton de la Quileute n'était pas agressif, mais la question déstabilisa un peu la brune.
- Bonjour à toi aussi. Bella se porte comme un charme, le début de nuit à été compliqué apparemment mais le reste semble avoir été bien plus chaleureux, se moqua gentiment Rachel sans en dire plus.
Leah regardait Bella dans les yeux, attendant qu'elle lui dise ce qu'elle en pensait.
- Ça va, confirma-t-elle doucement.
- On va se promener ? proposa Leah en désignant la forêt. Il fait bon, ce serait dommage de ne pas en profiter.
Bella se tourna vers Rachel, dans l'attente. Mais la mère de son ami lui sourit en haussant les épaules.
- As-tu envie d'y aller ?
- Oui, répondit honnêtement la brune en se mordant la lèvre.
- Alors n'attends pas mon autorisation, vas-y. Tant que tu es rentrée avant le repas et que tu ne fais pas de folie, profite de la vie. Amuse toi bien.
Bella n'avait pas l'habitude d'être libre de ses mouvements, c'était tellement inattendu qu'elle en resta immobile dans la boutique. Perdant patience, Leah l'attrapa par le poignet et la traîna derrière elle avec sa délicatesse légendaire. Pourquoi était-elle venue la chercher ? Leah ne le savait pas elle-même, mais elle en avait eu envie. Alors elles s'en allèrent en forêt sans se poser plus de question. Le silence resta un bon moment entre elles jusqu'à ce que Leah n'y tienne plus.
- Tu comptes parler à un moment, lança-t-elle sans tact.
- Je crois me souvenir que tu n'aimes que l'on parle pour ne rien dire.
- C'est vrai, admit Leah en se retournant. Mais je sais aussi qu'on est assez intelligente toutes les deux pour trouver un sujet de conversation.
- Vraiment ? demanda Bella en essayant de la suivre dans la pente qu'elle gravissait. Tu veux parler de quoi ?
- De Paul par exemple, répondit Leah avec les yeux brillant et un sourire en coin. J'ai cru comprendre que vous vous entendiez très bien.
Si elle croyait être discrète avec ses insinuations, elle ne l'était absolument pas. Bella se sentant sur un terrain glissant où elle n'aurait pas les réponses adéquates, préféra jouer sur le même terrain, ainsi le sujet changerait bien vite.
- D'accord, accepta Bella avec innocence, mais alors nous parlerons également de Jacob, j'ai cru comprendre que vous vous entendiez très bien.
Leah se stoppa aussitôt dans son ascension. Elle tourna un regard affolé et méchant vers la brune, mais elle ne put pas lui en vouloir totalement, c'était elle qui avait attaqué les sujets qui fâchent.
- Qu'est-ce que tu insinues pas là ? grogna la Quileute mal à l'aise.
- Je te retourne la question, s'amusa Bella en souriant enfin.
- On ne répond pas à une question par une autre question.
- J'ai accepté de répondre à tes questions en contrepartie de réponses de ta part aux miennes.
- Changeons de sujet, proposa Leah en reprenant sa marche.
Bella sourit un peu plus, ça avait été tellement simple. Des années d'entraînement avec Alice et Emmett permettaient d'apprendre à esquiver pas mal de questions gênantes. Alors qu'elle se réjouissait intérieurement d'avoir réussi son coup, Bella dut faire un pas en arrière quand Leah fit demi-tour en fronçant les sourcils et posa ses mains sur ses hanches.
- Comment tu sais ça toi ? demanda la Quileute contrariée que quelqu'un soupçonne son plus grand secret.
Bien, l'esquive aurait été parfaite si l'entêtement et le rentre dedans typiquement Quileute ne s'était pas invité à la fête. Ça n'arrangeait pas des masses Bella, se confier était une des choses qu'elle aimait le moins faire.
- Je ne suis pas très loquace, dit Bella calmement.
- Ça c'est le moins qu'on puisse dire, admit Leah en croisant les bras.
- Mais par contre j'observe beaucoup. Dès que Jacob m'approche tu as envie d'enterrer mon corps au plus profond de cette forêt. Dès qu'il n'est pas avec toi, tu le cherches et dès qu'il te fait un compliment, tu es heureuse pour le reste de la journée.
- C'est faux ! se scandalisa Leah en rougissant.
Bella ne releva pas, mais elle était certaine d'avoir raison. Leah était amoureuse de Jacob. Elle regardait son ami comme Emmett avait toujours regardé Rosalie. Certaine de ses réactions ne laissait aucun doute. Malgré tout, Bella n'était pas du genre à insister, même si elle savait pertinemment être dans le vrai.
- Je... tu racontes n'importe quoi. Et puis... même si c'était vrai, en quoi ça te regarde.
- En rien, admit Bella en haussant les épaules. Pas plus que mon amitié avec Paul te concerne.
La dernière phrase était peut-être de trop, cela ne l'aiderait sûrement pas à changer de sujet. Mais contre toute attente, cela calma assez rapidement Leah. La Quileute se mit à analyser ce que venait de dire Masen. Elle souhaitait esquiver le sujet Paul, comme elle même cherchait à éviter de parler de ses sentiments pour Jacob. Bella n'était pas attirée par Jake, non, c'était un autre qui éveillait peu à peu ses sentiments. C'est à ce moment précis que Leah comprit qu'elle n'avait pas besoin d'être jalouse de la brune, parce qu'elle était juste l'amie de Jacob.
- Où as-tu appris l'art de l'esquive ? s'amusa la Quileute en comprenant enfin son petit jeu.
- A l'école de la vie, répondit honnêtement Bella amusée à son tour.
- La ville ne te réussit pas Masen, t'es une fille des bois, comme nous, regarde toi, tu as déjà bien plus de couleurs en une après-midi en ma compagnie. Allez viens, en haut de cette pente la vue est sublime, je te le jure.
Bella attrapa la main que la Quileute lui tendit et la suivi avec bonheur. Elles ne réabordèrent plus les sujets épineux, mais apprirent à se connaître doucement. La fille du Juge se détendit au fur à mesure et elle passa une après-midi comme elle n'en avait pas vécu. Libre de ses mouvements, de ses mots, dans les bois avec une fille qui allait bientôt devenir une amie sans doute possible.
Quand Paul se gara devant chez lui, il grimaça en se regardant dans son rétro. Il puait à cause du boulot, ses cheveux ne ressemblait à rien, ne parlons même pas de ses fringues de taf. Et puis après tout pourquoi s'inquiétait-il autant de son apparence ? Il savait très bien pourquoi. Il n'avait pas envie que Bella le voit ainsi. Surtout qu'après la nuit passée ensemble, peut-être qu'un petit malaise serait présent. Il prit son courage à deux mains, replaça ses cheveux du mieux qu'il pouvait et entra chez lui. Quelle ne fut pas sa surprise quand il ne vit que sa mère, qui semblait rentrer à l'instant.
- Euh... bonjour Man', salua-t-il en regardant de gauche à droite.
Il jeta un œil à l'extérieur, mais la voiture de la brune était toujours là. La salle de bain semblait vide. Où était donc passé Bella ? Elle n'aurait pas fui tout de même ?
- Bella n'est pas là ? demanda-t-il n'y tenant plus.
- Non, répondit sa mère en se retournant avec un grand sourire. Elle est parti se promener dans les bois.
- Que... Quoi ? Toute seule ! Mais elle va se perdre, elle connaît pas le coin ! Ou pire elle va se casser une jambe dans un ravin !
- Je n'ai jamais dit qu'elle était toute seule, ajouta sa mère en s'amusant bien.
Elle vit le regard inquiet de son fils changeait aussitôt en quelque chose d'autre. De la jalousie probablement, de la contrariété sans doute. Et ce bêta allait essayer de lui faire croire qu'il n'avait que des pensées pures vis à vis de la jeune femme. Rachel n'était pas née de la dernière pluie.
- Ah ! grogna-t-il en enlevant sa veste. Tant mieux, c'est bien qu'elle prenne un peu l'air. Et... elle y est allée avec Jacob ?
- Étonnamment c'est Leah qui est venu la chercher à la boutique, répondit Rachel mettant fin à son supplice. Elles font une drôle de pair toutes les deux, mais je pense qu'avec un peu de temps, elles peuvent devenir inséparable.
Paul était soulagé, même s'il ne l'avouerai jamais à sa mère. C'est avec plus d'entrain qu'il retira sa veste et ses chaussures.
- Je vais aller prendre une douche avant d'emmener Bella chez elle pour le coup de fil de son père.
- Oui mon poussin, va donc te refaire une beauté, se moqua à nouveau sa mère en se marrant.
Elle n'entendit pas distinctement ce qu'il répondit, mais ça n'avait rien de poli de toute évidence. Rachel s'amusait beaucoup, il était inutile de le cacher. Paul était en train de devenir un homme, encore quelques semaines et il prendrait 18ans. Il avait grandi si vite que Rachel soupira de désespoir. Bientôt il ferait sa vie de son côté et elle se retrouverait seule à la Push. Malgré tout, elle était heureuse pour lui, Paul méritait ce qu'il y avait de mieux. Elle était prête à vivre comme une petite vieille dans sa maison de bois tant que son fils était heureux ailleurs. Paul finit par sortir de la douche et venir s'asseoir en face de sa mère qui préparait le repas.
- Elle ne t'a pas dit à quelle heure elle rentrait ? demanda-t-il inquiet en regardant l'horloge.
- Non, elle est assez grande pour prendre ses propres décisions, répondit sa mère en secouant la tête. Nous cherchons à lui donner un peu de liberté, alors évite de l'étouffer si tu n'y vois pas d'inconvénient.
- Mais... euh... ce n'est pas ce que je fais, bafouilla Paul en boudant.
- Il n'y a qu'un pas entre protecteur et surprotecteur mon chéri. Fais attention de ne pas le franchir. Pas que ça dérangerait Bella je pense, elle te préfère entier de toute évidence, lança Rachel avec un sourire en coin.
- Entier ? Vraiment ? Elle a dit ça ? s'intéressa-t-il en essayant de paraître le plus détaché possible.
- Mmhh..., marmonna sa mère fière d'elle. Elle m'a dit quelque chose à propos de ta franchise, je ne sais plus quoi exactement.
Paul se mit à sourire comme un niais. Il ne savait pas pourquoi il était aussi heureux que Bella aime son caractère, peut-être parce que peu de monde le supportait. L'avis de la brune comptait à ses yeux. Il se retourna dès qu'il entendit les petits coups à la porte d'entrée, suivi par l'arrivée de ses deux amies. Incroyable ce qu'une journée pouvait changer une personne. Les joues rouges de Bella, ses yeux brillant et son sourire faisaient d'elle une autre jeune femme. Le Quileute s'en trouva tout chamboulait. Ce n'était pas simple d'avouer qu'elle comptait beaucoup pour lui, même si cela ne faisait pas très longtemps qu'ils se connaissaient.
- Alors les filles ? Cette promenade, c'était comment ? demanda Rachel depuis la cuisine.
- Surprenant ! répondit Leah de bonne humeur.
Bizarre comme réponse, mais venant d'elle... Paul regarda Bella et le rouge sur ses joues s'accentua aussitôt. En effet ils ne s'étaient pas revu depuis leur nuit passait ensemble. Pas que ça le dérangeait lui, son corps chaud contre le sien... il divaguait, il valait mieux qu'il revienne à l'instant présent avant que sa mère ne sorte une punchline comme elle en avait l'habitude.
- Salut, dit-il avec un signe de main.
- Salut, répondit Bella en baissant la tête de gêne.
Leah fit la navette entre les deux sans comprendre, puis haussa les épaules préférant laisser ça pour un autre jour.
- Bon je vous la laisse, moi je dois aller chercher mon idiot de frère à son travail, passez une bonne soirée. Bella, on se remet ça la semaine prochaine, je t'emmènerai à la falaise.
- Génial ! Merci beaucoup Leah, répondit la brune avec reconnaissance. J'ai passé une super après-midi.
- Je vais pas te dire à ton service, tu vas y prendre goût. Allez bonne soirée.
Les Lahotte la saluèrent et le calme revint dans la pièce. Bella enleva ses chaussures et sa veste et vint s'asseoir à côté de son ami.
- Désolé Rachel, je n'avais pas vu l'heure, sinon je serai rentrée plus tôt pour vous aider avec la cuisine...
- Baliverne, je préfère que tu profites du beau temps, ne t'en fais pas. Préfères-tu manger avant ou après être allé chez toi ?
- Peu m'importe, même si je pense que vous n'aurez pas à m'attendre éternellement si jamais nous mangeons avant. Je ne voudrais pas que vous ayez faim à cause de moi.
- T'en fais pas tant, peu importe le moment de la journée, j'ai toujours faim, répliqua Paul faisant rire sa mère.
Rien qu'avec cette phrase il avait détendu l'atmosphère et Bella se relaxa à nouveau, retrouvant la bonne humeur qu'elle avait acquis avec Leah. Ils ne reparlèrent pas de la nuit précédente, même si l'envie démangeait le Quileute. Puis comme toujours, tout cette joie, cette euphorie, s'éteignit à peine la porte de la voiture fut-elle fermée pour partir en direction de chez les Masen. Paul n'arriva pas à s'empêcher de poser sa main sur la nuque de sa voisine et de la caresser.
- Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, après on rentre à la maison, la rassura-t-il avec un sourire tendre.
Bella n'arriva même pas à lui répondre que sa maison, elle était en train de s'y rendre. Ils rentrèrent et la jeune femme s'empressa d'allumer les lumières, avec une vitesse qui dépassait l'entendement. Paul la regarda faire en fronçant les sourcils. Elle cherchait à faire croire que la maison était habitée ? Puis ils attendirent que ce foutu téléphone sonne. Pourvu que le Juge soit ponctuel. Bella en profita pour remonter dans sa chambre chercher quelques livres pour étudier. Pouvait-il assouvir sa curiosité et la suivre pour voir sa chambre. Non, il ne le fit pas, à la place il rejoignit la salle de musique. Le piano était absolument sublime et devait probablement coûté un bras. Tournant la tête, le Quileute se demanda s'il ne pouvait pas trouver et briser ce foutu bâton avec lequel le Juge battait sa fille. Paul s'en approcha en serrant les mâchoires. Il le vit, il le toucha et en fut écœuré.
- N'en fait rien, la supplia la jeune femme en lisant dans ses pensées. Je sais que là, ça te semble une bonne idée, mais c'est pire quand il ne le trouve pas. C'est un homme d'habitude. Quand on les chamboule il devient... incontrôlable.
Le regard hanté qu'elle lui lança lui fit froid dans le dos. Bella ou son frère avait déjà caché ou cassé ce foutu bâton et la suite était encore bien gravée en elle. Alors que Paul allait dire ce qui bouillonnait en lui, le téléphone fixe se mit à sonner. Le petit soupir de la jeune femme était tellement fataliste. Bella s'élança dans le couloir et répondit au monstre qui se trouvait de l'autre côté du combiné. Paul vit son amie faire des phrases qui se constituait de « oui père » « non père ». Une fois encore elle eut raison, il ne demanda pas après Élisabeth, seul sa fille avait de l'importance à ses yeux. Le Quileute l'entendait aboyer des ordres, des « fait ci, fait ça et que ce soit parfais à mon retour ». Puis ils raccrochèrent, sans que le moindre sentiment positif soit échangé.
- Connard, grogna Paul sans pouvoir s'en empêcher.
Ce simple mot amena une étincelle dans le regard de la brune qui se mit à sourire.
- Allez viens ! lança-t-il en tendant sa main. Partons de cette maison de l'enfer, au moins chez moi, il fait bon vivre.
- Parce qu'elle est pleine de chaleur humaine, répondit Bella en prenant sa main.
- La tienne n'était pas désagréable non plus cette nuit, rétorqua-t-il avec taquinerie.
Les joues de la brune s'empourprèrent comme jamais Paul ne les avait vu. Il venait de la mettre très mal à l'aise. Avec un grand sourire fier de lui, il la prit dans ses bras.
- Tu aurais dû m'appeler cette nuit, je t'aurais aidé bien avant. N'hésites jamais à venir me voir si tu te sens seule ou triste ou en panique. Les amis c'est fait pour ça.
- Je n'ai jamais appelé personne, avoua-t-elle penaude en se mordant les lèvres.
- Et bien il faut que ça change. Allez rentrons avant que ma mère choisisse le film, je crains qu'elle n'ait pas de meilleur goût que ton amie Alice en la matière.
- Tu as la meilleure mère du monde, lança Bella en allumant la lumière de son téléphone pour fermer toutes celles de chez elle. Laisse là choisir un film de temps à autre, même si c'est dur pour toi, ça lui fera plaisir.
- Oh que non ! J'ai une meilleure idée ! lança-t-il en ouvrant la porte d'entrée. J'irai au repère avec les gars pendant que ma mère et toi vous regarderez un film à l'eau de rose. Toi ça ne te changera pas grand-chose, quant à moi je ne subirai pas un afflux de mièvrerie affligeante.
Bella n'y voyait pas d'inconvénient. Rachel méritait bien ça. Paul alluma la voiture et la brune le rejoignit une fois que les phares furent allumés. Elle regarda sa maison sans émotion, elle retournait dans un endroit bien plus chaleureux et accueillant. Alors qu'elle éteignait la lampe de son téléphone, elle vit un message d'Edward.
« Est-ce que tout va bien ? Tu t'en sors toute seule ? »
Paul dut entendre le hoquet de surprise, puisqu'il fronça les sourcils aussitôt.
- Quelque chose ne vas pas ? s'inquiéta-t-il en cherchant à lire l'écran de téléphone.
- Mon frère demande de mes nouvelles, avoua-t-elle choquée. Ça... ne lui ressemble pas. Quelle mouche l'a piqué ?
- Une mouche agaçante, bruyante et déterminée du nom de Jasper je dirais, lança Paul en grimaçant.
Bella lui fit signe qu'il avait probablement raison et entreprit de lui répondre le plus succinctement possible. Elle n'avait rien à dire à Edward au fond. Elle ne lui faisait pas vraiment confiance, Jasper ou pas. Quand ils arrivèrent à la Push, Rachel était déjà dans le canapé une liste bien à elle de film prêt, que son fils refusa aussitôt. Le cœur de Bella se réchauffa aussitôt en les voyant se chamailler. C'était une famille comme celle-ci qu'elle voulait. L'aurait-elle un jour ? La voix de Paul se fit entendre dans sa tête « ça ne tient qu'à toi ». Peut-être était-il temps qu'elle essaye de s'adapter ailleurs, de toute façon il était trop tard pour faire demi-tour maintenant, autant y plonger tête la première. Son père la punirait quoiqu'il arrive, alors, autant qu'elle prenne autant d'amour qu'ils étaient prêt à lui donner. Parce qu'elle en avait bien besoin.
Voilà une journée à la Push, la suite la semaine prochaine. Bisous !
