Bonjour ! Une petite semaine de vacances de mon côté, pile pour Halloween ;) J'espère que vous avez pu vous reposer, au moins ce weekend !
PS : les passages en gras sont directement tirés du livre. N'hésitez pas à m'indiquer si j'en oublie, c'est tout à fait possible !
PPS : notez bien que Regulus n'a AUCUNE intention de profiter du fait qu'il est dans le dortoir d'Hermione, AUCUNE. Il a été élevé de manière à respecter les femmes et sait à peine à quoi s'attendre après le mariage. Le simple fait de penser à embrasser une fille le rend pour l'instant mal à l'aise.
Regulus avait rapidement trouvé une routine qui lui convenait : il se levait avec Hermione et restait avec elle tous les matins, se rendormant jusqu'à midi lorsqu'elle partait pour la Grande Salle. Hermione revenait habituellement pour le voir vers midi et posait la montagne de livres qu'elle portait avec elle avant de faire une petite sieste et de partir précipitamment pour son prochain cours. Une fois le dortoir vide, Regulus prenait une douche et se dirigeant discrètement vers les cuisines, où il demandait à manger. Il n'y restait jamais longtemps et allait se promener dans le parc avant de trouver un endroit discret où il pourrait lire les notes qu'il avait copiées la nuit précédente.
Visiter la bibliothèque s'était avéré plus difficile qu'il ne l'avait imaginé : Rusard patrouillait régulièrement en compagnie de son horrible chat, et Peeves aimait aller dénoncer les étudiants qui enfreignaient le couvre-feu. Entre eux, les Préfets et les professeurs, Regulus n'avait pu s'y rendre que huit fois depuis septembre, et il ne pouvait pas y rester toute la nuit. Il avait d'abord pensé que quelques semaines suffiraient, mais maintenant il semblait qu'il lui faudrait des mois pour lire tout ce qui l'intéressait.
Heureusement pour lui, il n'était pas sans occupation. Hermione lisait beaucoup, et récemment elle s'intéressait aux voyages dans le temps, ce qui convenait parfaitement à Regulus car il avait ainsi accès à davantage d'information. La bibliothèque de Poudlard était une mine d'informations, mais il lui restait à trouver un exemple qui puisse être comparé à sa propre expérience, et il commençait à penser que ce qui lui était arrivé n'avait pas été provoqué par un être magique mais par la Magie elle-même. Si c'était le cas, il n'avait aucune idée de la raison pour laquelle il avait été envoyé ici.
Son moment préféré de la journée restait cependant celui où Hermione revenait de dîner et s'installait dans la Salle Commune pour travailler. Elle s'asseyait sur la table la plus reculée de la salle, qui avait aussi l'intérêt d'être celle avec le plus de place. Elle y étalait ses affaires afin de bien visualiser ses notes et relisait ses cours à voix haute avant de se pencher sur les différents devoirs qui lui avaient été donnés ce jour-là. Regulus s'installait sur la table et l'observait travailler, souriant intérieurement en l'entendant lui raconter sa journée, le questionner sur un problème particulièrement complexe ou lui expliquer le fonctionnement d'un sortilège. Il avait trouvé ça mignon jusqu'à ce qu'il se rende compte que c'était parce que personne d'autre ne semblait avoir le même intérêt qu'elle pour les études.
Elle était vraiment brillante, mais il semblait qu'elle n'était pas très populaire auprès de ses camarades. En tant qu'animal de compagnie (et confident non officiel), elle avait fait part à Regulus de l'horreur qu'avait été ses années avant Poudlard, pendant lesquelles elle avait fait tout son possible pour essayer d'intégrer les différents groupes d'enfants sans jamais réussir. Son amour pour les livres, et les choses étranges qui arrivaient lorsqu'elle était là, l'avaient empêchée de rentrer en contact avec ses camarades. Cela avait légèrement changé avec son arrivée à Poudlard, d'après ses dires, mais Regulus n'était pas totalement sûr que les deux garçons qu'elle considérait ses meilleurs amis étaient valaient mieux que les rares personnes qui avaient accepté de la fréquenter quelques années auparavant.
Elle les aimait autant tous les deux, disait-elle, mais il savait qu'elle préférait Harry. Peut-être était-ce parce qu'il semblait la comprendre mieux que le rouquin, ayant été dans une situation similaire d'exclusion sociale quand il était enfant, ou peut-être était-ce parce qu'il avait besoin de quelqu'un pour l'aimer, et Hermione avait de l'amour à donner. Une nuit, elle avait dit à Regulus qu'elle le considérait comme le frère qu'elle n'avait jamais eu et depuis lors, il ne pouvait s'empêcher de les observer, se remémorant l'époque où lui et Sirius étaient aussi proches qu'eux.
Ronald avait apparemment été le premier ami d'Harry, mais il semblait parfois se sentir exclu ce qui l'amenait à faire la tête à ses deux camarades pendant des heures sans aucune explication. Au cours des deux mois que Regulus avait passé à leurs côtés, il avait été témoin de cinq disputes entre lui et Hermione, trois étant liés au fait qu'Harry passait plus de temps avec elle. Il avait su que cela arriverait, étant donné leurs caractères respectifs, mais il n'avait pas pensé que cela prendrait de telles proportions. Ronald semblait toujours savoir ce qui blesserait le plus Hermione, et elle attendait généralement d'être au lit avant de fondre en larmes. Il n'aimait pas vraiment ces moments, parce que personne ne devrait traiter une fille de cette façon, surtout lorsqu'on se disait son ami.
Il y avait aussi eu deux disputes à cause de son attitude envers Croûtard, mais Regulus ne pouvait s'empêcher d'être obsédé par le rat. Il le voyait partout et, même s'il savait qu'il ne pouvait pas être découvert (seuls les Kneazles et demi-Kneazles pouvaient détecter les animagi), il n'aimait pas savoir qu'il était présent dans la Tour et jamais bien loin d'Harry Potter et de ses amis.
Il sentit le lit bouger et découvrit Hermione assise à côté de lui, les yeux cernés au point que leur contour semblait noir.
- Je suis épuisé, Pattenrond, mais ça en vaut vraiment la peine. Tu aurais dû entendre le professeur Vector ce matin, c'était tellement intéressant ! J'ai bien peur de ne pas pouvoir en dire autant de la Divination.
Regulus ne pouvait pas parler mais fit de son mieux pour la regarder d'un air approbateur. Le peu de personnes que l'on pouvait qualifiées de douées pour le sujet n'enseignait généralement pas au commun des mortels, et les cours donnés dans les écoles étaient considérés par la plupart des personnes bien informées comme risibles.
- Cette vieille chauve-souris – je sais que je ne devrais pas dire ça d'un professeur, mais je ne peux pas la voir comme telle – a encore dit à Harry qu'il allait mourir. C'est la deuxième fois cette semaine, qu'est-ce qu'elle pense, que ça va la rendre crédible s'il a un accident ? Harry attire les problèmes, c'est à se demander s'il n'est pas maudit !
Il la regarda d'un air interrogateur, et elle sembla le remarquer.
- Eh bien, il y avait le troll pendant la première année, celui qui nous a aidés à devenir amis…
Pardon ? pensa Regulus, alarmé. Un troll ? Il n'y avait pas de trolls dans la Forêt Interdite, encore moins à Poudlard ! Au nom de Merlin, que s'était-il passé pour qu'ils en rencontrent un ?
- … et puis bien sûr il y avait Quirrel, mais avant cela, nous avons dû passer toutes sortes de tests faits par les professeurs, pour qu'Harry puisse enfin arriver à la Pierre Philosophale…
Regulus secoua rapidement la tête et vérifia qu'il avait bien entendu. Dumbledore avait laissé quelqu'un placer l'un des artefacts les plus rares et les plus puissants du monde sorcier dans un château plein d'enfants, et trois d'entre eux avaient pu l'obtenir ? Absurde, vraiment.
- … et bien sûr, Voldemort était là à l'arrière de la tête de Quirrell, il essayait d'obtenir la pierre pour s'en servir et, après leur rencontre, Harry a dû rester une semaine à l'infirmerie. Enfin bon, ce n'était pas aussi grave que l'année dernière quand une version plus jeune de Voldemort est sortie d'un journal bizarre et qu'il a failli mourir à cause du poison du Basilic, mais…
Regulus avait commencé à perdre le fil de l'histoire en entendant le nom du Seigneur des Ténèbres, et avait totalement bloqué ce qu'elle disait quand il avait entendu la dernière partie de la phrase. Il la fixa, consterné, essayant de comprendre ce qu'il venait d'entendre.
Regulus savait que le Seigneur des Ténèbres n'était pas mort, car l'Horcruxe qui le maintenait en vie l'attendait toujours à Grimmauld Place. Le fait d'apprendre qu'il avait possédé un professeur et essayé de voler la Pierre n'était pas si surprenant que ça, seulement un peu alarmant. Ce qui avait été un choc, cependant, avait été d'apprendre qu'une version plus jeune de lui était sortie d'un journal. Regulus avait lu tout ce qu'il avait pu trouver sur les Horcruxes et, même si une grande partie des informations qu'il avait rassemblées n'étaient que des sous-entendus, il avait pu apprendre quelques choses ici et là. Par exemple, qu'il fallait envisager de fabriquer un Horcruxe lorsque l'on était encore jeune car l'âme qui y était entreposée ne vieillirait pas, ce qui permettrait à son propriétaire de bénéficier d'une durée de vie beaucoup plus importante que si l'Horcruxe était créé plus tard.
Le journal était (ou avait été ?) un Horcruxe, il ne voyait pas d'autre explication. Mais comment était-ce possible ? Qui pourrait être assez fou pour endommager son âme en la divisant en non pas deux, mais trois morceaux ? Le Seigneur des Ténèbres, bien sûr, pensa immédiatement Regulus. L'homme avait été (était ?) totalement fou et semblait très instable. Non, il fallait qu'il arrête de penser à ça et qu'il écoute Hermione, peut-être qu'elle avait dit si et comment l'Horcruxe avait été détruit, ce qui lui permettrait de se débarrasser du sien.
- … après qu'Harry ait libéré Dobby, tu aurais dû l'entendre lui en parler, ça a dû être impressionnant ! Mr. Malefoy a essayé de l'attaquer mais Dobby l'a défendu brillamment. Cet homme devrait être en prison, non seulement c'est lui qui a donné ce journal à Ginny, mais la façon dont il a traité son elfe était révoltante ! Ce sont des êtres vivants et dotés de conscience, pour l'amour de Dieu, ils ne devraient pas être traités comme ça...
Eh bien, cela ne l'aidait pas du tout, en fait, cela ne faisait qu'empirer sa situation. Il se souvenait clairement de l'allusion de Lucius il y a quelques mois (années), que Bella et lui-même avaient reçu une tâche honorifique de la part du Seigneur des Ténèbres et qu'ils devaient garder des objets qui lui étaient chers. Le lien entre les deux événements était trop suspect pour être ignoré, et Regulus avait le mauvais pressentiment que c'était de l'Horcruxe dont Lucius parlait. Ce qui signifiait que Bella pourrait en avoir un. Ce qui signifiait qu'il pouvait y en avoir plus de deux, voire trois.
Merveilleux, vraiment. Comme si sa vie n'était pas déjà totalement hors de contrôle.
La soirée d'Halloween avait toujours été l'un des moments préférés de l'année de Regulus : il y avait beaucoup de bonbons (il avait toujours eu un bec sucré), de nombreux repas à base de citrouille (il adorait la citrouille) et le concours de costumes d'Halloween était toujours un moment apprécié des élèves (la tenue qu'avait portée Dumbledore en 1978 avait lancé une mode qui avait duré des mois).
Lorsqu'il ouvrit les yeux ce matin-là, l'odeur des tartes à la citrouille spécialement préparées pour l'occasion lui emplit les narines, et cela le mit immédiatement de bonne humeur. Il s'étira lentement, laissant à son corps le temps de sortir de sa torpeur avait de se diriger vers Hermione et de la réveiller d'un petit coup de museau. Elle s'était endormie en pleurs, et il se sentait coupable car c'était de sa faute. Son obsession pour le rat avait provoqué une nouvelle dispute avec Ronald, l'une des pires qu'il avait pu observer jusqu'à présent, et il avait pris la décision d'arrêter ses tentatives pour le moment. Elle avait toujours été bonne pour lui, et il ne voulait pas qu'elle souffre par sa faute.
- Bonjour Pattenrond, dit-elle d'une voix endormie. Bien reposé ?
Il miaula avant de ronronner de contentement : Hermione avait commencé à lui gratter l'arrière de la tête.
- Bien, dit-elle tout en continuant à le caresser. Je ne reviendrai pas avant le dîner, c'est le premier week-end à Pré-au-Lard et Ron et moi voulons y aller ensemble. Je veux dire… elle s'arrêta et sembla incertaine pendant un moment, c'était le plan jusqu'à hier. Je suppose qu'on verra si Ron veut venir avec moi, il n'a pas dit grand-chose depuis que nous nous sommes disputés à cause de toi et Croûtard. Tu n'aimes vraiment pas ce rat, n'est-ce pas ? demanda-t-elle après un moment.
Il feula pour indiquer son mécontentement.
- C'est ce que je pensais, répondit-elle en souriant. Je ne l'aime pas vraiment non plus. Pour être honnête, je me suis toujours demandé pourquoi personne ne lui a dit qu'il ne pouvait pas l'amener ici. La liste que nous avons reçue sur les animaux de compagnie ne mentionnait pas les rats. Il y a les crapauds, les hiboux, les chats et rien d'autre. Je voulais demander à McGonagall à un moment, mais je n'avais pas envie de le contrarier. Est-ce qu'il faudrait que j'essaie, selon toi ? demanda-t-elle en le regardant pensivement.
Il bâilla, espérant qu'elle comprendrait ce qu'il essayait de lui dire. Avoir Potter était amplement suffisant, elle n'avait pas besoin de garder cet idiot comme ami. Et s'il pouvait faire d'une pierre deux coups et faire partir le rongeur suspect, tant mieux !
- Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée. Je ne veux pas mettre Harry entre nous si quelque chose ne va pas… et en parlant de Harry, tu penses que tu pourrais le surveiller pendant que nous sommes à Pré-au-Lard ? Je ne veux pas qu'il essaie de nous rejoindre, je ne sais pas pourquoi Sirius Black en a après lui mais c'est Halloween et chaque année quelque chose se passe. Tu peux faire ça pour moi ?
Il lui donna un petit coup de tête amicale sur la main. Il surveillerait le garçon pour elle, mais juste cette fois.
Regulus était là quand Hermione et son ami revinrent de Pré-au-Lard, et il fut heureux de constater qu'elle semblait avoir apprécié la sortie. Elle paraissait plus joyeuse qu'elle ne l'avait été récemment, et il se doutait que le fait que Ronald ait cessé son comportement idiot était l'une des raisons de ce changement. Lui et Hermione avaient offert plein de sucreries à Harry avant de partir en direction de la Grande Salle. Regulus s'était quant à lui dirigé vers la cuisine afin de ne pas manquer le festin préparé spécialement pour Halloween. Il sortit quelques minutes seulement avant les élèves et attendit au bas de l'escalier, à un endroit où il savait qu'Hermione le verrait. Il était fatigué et il espérait qu'elle se coucherait tôt. Son utilisation du Retourneur de Temps commençait à montrer ses limites, et elle avait commencé à veiller plus tard que tout le monde pour faire ses devoirs.
Bientôt, un brouhaha se fit entendre, et Regulus vit les premiers étudiants sortaient de la Grande Salle. Hermione et ses amis apparurent rapidement et Hermione se pencha et prit Regulus dans ses bras et commença à le caresser tout en continuant sa discussion. Ils venaient d'atteindre le couloir menant à la Tour lorsqu'ils furent brusquement arrêtés par d'autres élèves qui n'avançaient pas et bloquaient le passage.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Ronald, et Regulus eut soudain un mauvais pressentiment. Est-ce qu'Hermione n'avait pas mentionné que le jour d'Halloween était généralement maudit quand on était ami avec Harry Potter ? Il attendit anxieusement l'arrivée de Dumbledore qui fit s'écarter les élèves du passage, suffisamment pour laisser entrapercevoir le portrait qui gardait l'entrée de la Tour. Regulus sentit sa bouche se dessécher lorsqu'il vit l'état de ce dernier, et jeta un œil à Hermione. Elle avait également dû l'apercevoir car elle poussa une exclamation de surprise et attrapa le bras d'Harry. Le directeur jeta un coup d'œil au cadre, donna quelques indications aux autres professeurs mais fut interrompu par Peeves, qui semblait avoir été témoin de toute la scène. Regulus et les autres Gryffondors écoutèrent attentivement la conversation.
- Il est devenu fou furieux quand elle a refusé de le laisser entrer, a déclaré le poltergeist à Dumbledore. Quel sale caractère il a, ce Sirius Black !
Regulus avait décidé d'ignorer exceptionnellement les règles de bienséance qu'il s'était imposées et avait dormi recroquevillé contre Hermione, espérant que cela la rassurerait un peu. Malgré l'état d'épuisement dans lequel elle se trouvait, elle n'avait pas pu dormir avant l'aube, s'inquiétant de ce qui aurait pu arriver à Harry s'il était revenu plus tôt. Regulus avait essayé de la réconforter mais la seule chose qui avait semblé l'aider avait été pour lui de se rapprocher d'elle et de frotter sa tête contre sa joue.
Quand elle s'était finalement endormie, il avait commencé à réfléchir à ce qu'il fallait faire. Sirius était là, peut-être juste dans le château, et Regulus savait qu'il ne pouvait plus l'ignorer. Il devait partir à sa recherche et le retrouve, peu importe si cela lui prenait une semaine ou un mois. Il avait la certitude que son frère était innocent, et il ne le laisserait pas retourner à Azkaban pour y recevoir le Baiser du Détraqueur.
Il se réveilla en même temps que le reste des étudiants avec le sentiment de ne pas avoir assez dormi. Il se leva rapidement et laissa Hermione le serrer quelques instants dans ses bras avant de passer rapidement aux cuisines pour enfin laisser le château derrière lui. Le parc était immense, mais Regulus était certain que son frère n'était pas assez bête pour s'y cacher. Il ne restait plus qu'à explorer e la forêt et les environs de Pré-au-Lard.
Il marchait depuis des heures quand décida qu'il avait fini ses recherches pour la journée. Le soleil commençait déjà à baisser et il voulait retourner au château avant que les portes ne soient verrouillées pour la nuit. Il aurait dû se douter qu'il ne retrouverait pas son frère. Trop d'heures s'étaient écoulées depuis la nuit dernière, et il était certain qu'il avait quitté le terrain du château depuis longtemps. Il venait d'attendre le Saule cogneur lorsqu'il la perçue enfin.
La trace de son frère.
Tournant brusquement la tête dans la direction de l'odeur qu'il venait de repérer, Regulus tenta d'en trouver la source. La piste était fraîche, et il se raidit aussitôt. Son frère, qu'il n'avait pas réellement vu depuis des années et qui avait été emprisonné à Azkaban, n'était qu'à quelques mètres de lui, et il commençait à paniquer et à se demander si le poursuivre avait été une si bonne idée que ça. Peut-être qu'il ne voudrait pas écouter ce qu'il avait à dire et le considérerait comme un traître. Peut-être qu'Azkaban n'avait rien laissé d'autre qu'une coquille vide et qu'il était complètement fou. Peut-être qu'il s'était trompé à propos des Potter, et que son frère était un meurtrier et un partisan du Seigneur des Ténèbres.
Il n'y avait qu'une chose à faire.
Il prit une profonde inspiration et suivit l'odeur. Il fit deux fois le tour du saule avant de comprendre que la piste le menait vers le tronc, et passa un quart d'heure à essayer de passer les branches du maudit arbre sans être blessé. Quand il entra finalement dans le tunnel, il avait des ecchymoses sur tout le corps et sa patte gauche portait une coupure profonde qui laissait des traces derrière lui. Le passage semblait mener à une cachette secrète, et Regulus se demanda qui avait construit un tel endroit à l'intérieur de Poudlard, et dans quel but.
Le passage souterrain était fait de terre, et Regulus pouvait sentir des racines s'accrocher à sa fourrure lorsqu'il passait. Le voyage dura longtemps, au point qu'il eut la certitude qu'il avait quitté Poudlard pour de bon. Le passage commença à monter et une petite ouverture lumineuse apparue au bout du chemin. Derrière celle-ci se trouvait une chambre remplie de poussière et de meubles cassés qui semblait n'avoir accueilli personne depuis des années. Il n'y avait apparemment qu'une seule pièce, et il se demanda encore une fois le but dans lequel cet étrange endroit avait été construit.
Il releva la tête et renifla quelques instants, ce qui confirma ce que son instinct lui disait : son frère était dans la pièce. Il regarda autour de lui, essayant de voir où il se trouvait. A moins qu'il n'en ait trouvé une depuis son évasion d'Azkaban, Sirius n'avait pas de baguette et ne pouvait donc pas se désillusionner ou changer d'apparence.
Regulus entra prudemment dans la chambre, regardant autour de lui et essayant de se faire le plus discret possible. Il avait peut-être l'apparence d'un chat, mais il ne savait pas quelle serait la réaction de son frère en le voyant et ne voulait prendre aucun risque. Il suivit l'odeur, marchant à travers les débris qui jonchaient le sol et contourna le lit.
A même le sol et blottie sous des draps déchirés gisait une forme sombre, recroquevillée sur elle-même et tremblant de tous ses membres. Elle se retournait sans cesse, essayant de trouver une position confortable et émettait de petits gémissements plaintifs qui donnaient l'impression d'une immense tristesse. La forme s'immobilisa soudain et tourna la tête en direction de Regulus en grognant avant de s'arrêter lorsqu'il vit l'intrus.
Deux choses se produisirent alors simultanément. Regulus laissa échapper un petit miaulement choqué et se raidit, clignant des yeux rapidement en réalisant que son frère était un également un Animagus au moment exact où la forme de l'énorme chien noir pris forme humaine.
Quelques instants plus tard, un homme si pâle, si maigre qu'il aurait pu être un cadavre se tenait à la place du chien, vêtu d'un uniforme de prisonnier usé et pieds nus. Il devait avoir été beau autrefois, mais aujourd'hui il donnait l'impression d'avoir souffert au-delà de ses capacités et son visage ne portait plus que les marques des privations subies pendant des années. La chose la plus terrible à son sujet n'était cependant pas son apparence, mais ses yeux. Ils semblaient hantés, sans vie, comme si toute l'humanité les avait quittés et Regulus recula rapidement quand il vit l'homme avancer, alarmé par la possibilité qu'il soit devenu complètement fou. Il y eut un changement soudain dans le comportement de l'homme et celui-ci s'accroupit, tendant son bras dans la direction de Regulus et esquissant un sourire hésitant.
- Hello, chaton, comment tu t'appelles ?
Et oui, le chapitre s'arrête au mauvais moment... Mais ce ne serait pas drôle sinon, n'est-ce pas ? Bonne semaine, et à bientôt :)
Krummbein
