Hello à tous ! C'est un des premiers chapitres que j'avais écrit à l'époque et j'avais pris beaucoup de plaisir à l'écrire. J'espère que vous en prendrez autant à le lire. Bien qu'il soit assez court il s'y passe beaucoup d'événements...
PV Chloe
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Février 2009
A quelques mètres de la ferme des Kents, dissimulés par l'obscurité et les arbres, nous attendons fébrilement le signal de Bart. Bien que le plan ait été vu et revu une bonne cinquantaine de fois, je ne peux empêcher l'anxiété qui m'assaille.
Le soleil rouge confère aux Kandoriens une quasi invincibilité. Nous n'avons pas le droit à l'erreur. C'est certainement l'opération la plus risquée que nous n'ayons jamais menée jusqu'à présent. Mais si nous la menons avec succès, nous pourrions régler la question kandorienne définitivement.
Bart apparaît soudain à nos côtés, les deux pouces levés pour signifier qu'il a accompli sa tâche. Il vient de lâcher un gaz de kryptonite dans le séjour où selon mes informations se tiennent cinq kandoriens, désormais hors de service. Chacun sait parfaitement ce qu'il a à faire. Oliver et moi lançons le grappin en direction du toit de la cheminée et activons le mécanisme qui nous remonte sur le toit.
D'un coup de pied, Oliver enfonce la fenêtre et nous fait pénétrer à l'intérieur. Nous nous retrouvons dans la chambre qu'occupait Clark lorsqu'il vivait encore ici. Ses affaires sont encore à la même place et je refoule rapidement les souvenirs qui remontent à la surface. Je dois garder la tête froide. Nous ne nous attardons pas et progressons rapidement vers le couloir qui dessert le premier étage. Nous vérifions chaque pièce afin de nous assurer que la voie est libre pour ce que nous nous apprêtons à faire.
Pendant que Victor inspecte le rez-de-chaussée, Bart surveille les extérieurs, et Rick, Floyd et Dinah libèrent les civiles qui sont retenus dans la grange, transformée en camp de prisonniers. Après avoir vérifié le premier étage, nous nous engageons dans l'escalier en direction du séjour. Nous devons nous assurer que nos ennemis sont définitivement hors d'état de nuire. Je réajuste mon écharpe sur mon nez et ma bouche. L'épaisse couche de gaz rend la visibilité difficile.
Alors que je distingue enfin la porte d'entrée, je me retrouve nez à nez avec Tess qui soutient un Zod à demi conscient. Son regard est froid, sans aucune trace de peur, encore moins de culpabilité. Elle sait que nous ne lui feront aucun mal, malgré la colère engendrée par ce que nous considérons comme une trahison. Elle tourne dans le couloir pour accéder à la porte et regagner l'air frais du dehors. Oliver apparaît à mes côtés et l'interpelle :
― Tess !
Elle s'immobilise.
― Où est Clark ?
― Je n'en ai aucune idée.
Je digérerai cette information plus tard. La priorité est de retrouver le livre de Rao au plus vite. Et pendant qu'Oliver inspecte le reste du rez-de-chaussée, je m'attelle à ouvrir la bouche d'aération dans laquelle j'ai vu Jor-El dissimuler l'artefact. Victor arrive et me donne un coup de main pour aller plus vite, mais lorsque je plonge la main à l'intérieur de l'orifice, mes doigts ne rencontrent que de la poussière. Nous échangeons un regard inquiet, puis tout se passe très vite.
Zod apparaît soudainement sur le porche. Je décoche une flèche qui le rate et va se loger dans le pilier à côté de lui. Malgré la présence de kryptonite dans les armes que nous portons, et le gaz qui subsiste dans la pièce, Zod continue sa progression vers nous.
« Je m'en occupe, Chloe, sauve-toi ! me lance Victor en faisant un pas vers notre ennemi.
Victor, non ! »
Je n'ai pas réussi à supprimer la supplique dans le ton de ma voix, tandis que j'arme une nouvelle flèche. Mais mon geste est interrompu par un coup violent qui me projette à l'autre bout de la pièce. Je suis étourdie et ma tête me fait mal. Je clique des yeux plusieurs fois pour chasser la fatigue qui m'assaille tout d'à coup. Malgré ma vision brouillée, je distingue les silhouettes de Victor et de Zod qui combattent au corps à corps, la puissance de leurs coups détruisant le mobilier sur leur sillage. Je réalise alors que la mission a dérapé et que nous devons nous replier immédiatement. Je prie intérieurement pour que les autres aient trouvé quelque chose.
Soudain, un hurlement de douleur me déchire les tympans et m'arrache à l'emprise de l'inconscience. La main de Zod se trouve dans la poitrine de Victor dont les traits sont défigurés par la douleur. Zod l'observe un instant, satisfait, puis retire sa main toujours serrée autour du cœur de mon ami qui s'effondre alors brutalement sur le sol.
Je ne sais si je hurle tellement je suis pétrifiée de terreur. Zod contemple son œuvre, puis dirige son regard vers moi. Oliver apparaît alors dans le séjour et je veux l'avertir, lui crier de s'enfuir. Je crois que j'en mourrais s'il lui arrivait quelque chose. Mais rien de cohérent ne semble vouloir sortir de ma bouche. D'un geste vif, il se place entre Zod et moi, tout en armant une flèche dans son arbalète. Zod hésite une fraction de seconde, puis disparaît en un éclair.
Oliver est près de moi en deux enjambées. Il m'encercle de ses bras et tente de me mettre sur pieds.
« Chloe, il faut partir ! Vite ! »
Mais je ne parviens pas à détourner mes yeux du corps mutilé et sans vie de Victor.
« Chloe ! » Crie-t-il encore, le ton suppliant.
Je lève enfin les yeux vers lui. Il ne m'abandonnera jamais ici, mais je vais le mettre en danger si je n'agis pas tout de suite. Je n'ai plus qu'une idée en tête : le protéger. L'envie subite de me blottir dans ses bras pour l'éternité m'envahit subitement. Je me redresse maladroitement.
La mission a échoué. Victor est mort pour rien. A cette pensée, j'ai envie de hurler. Oliver hisse le corps de notre ami sur ses épaules et me presse vers la sortie où nous retrouvons les autres.
« On part ! Déclare Oliver.
― Victor ? S'enquiert Dinah.
― Il est mort. »
Elle n'ajoute rien. Personne n'ose parler de ce qui vient de se passer. Nous regagnons le fourgon blindé qui nous a amenés jusqu'ici. Oliver ouvre l'arrière et dépose le corps de Victor à l'intérieur avec le reste des armes.
« On n'a pas fini de faire évacuer tout le monde, Boss. Répond Bart avant de remarquer le corps sans vie de Victor. Son visage se décompose alors.
« Bart, ramène-là ! Ordonne Oliver. »
Mais notre jeune ami ne réagit pas. Comme moi quelques minutes auparavant, Bart reste paralysé par l'horreur.
« Bart ! »
Cette fois, le ton d'Oliver est plus urgent et Bart lève les yeux vers lui avec hésitation. Devant la détermination de son leader, Bart se tourne vers moi, me prend dans ses bras et disparaît.
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Septembre 2009
« Chloe ! Chloe, c'est fini. Je suis là. »
J'ouvre les yeux péniblement et mon regard se pose sur le visage préoccupé d'Oliver. Sa main caresse frénétiquement mes cheveux dans un geste qui se veut apaisant. Je me rends compte que mon cœur cogne trop fort dans ma poitrine et que ma respiration est erratique. Je prends une profonde inspiration pour tenter de me calmer. D'un geste tendre du pouce, Oliver essuie les larmes qui inondent mes joues.
« Toujours ce rêve, hein ? »
Je hoche simplement la tête, avant de blottir mon visage dans le creux de son épaule. Il me serre contre lui et j'en profite pour respirer son odeur. Nous restons ainsi immobiles pendant quelques minutes, le temps que je recouvre mes esprits. Mais la tentation est trop grande et son odeur enivrante me fait tourner la tête. Je commence à déposer des baisers brûlants dans son cou. Je veux goûter sa peau, la sentir contre mon corps, m'imprégner de sa chaleur pour réduire la froideur qui m'habite. Je me sens vide à l'intérieur, presque morte. Et je veux qu'il me fasse sentir vivante. Je me sens à la fois misérable d'être dans une telle demande, et égoïste de l'utiliser ainsi, mais c'est plus fort que moi. Ce que nous vivons nous dépasse tous. Et si la journée je parviens à garder la tête froide pour diriger la Résistance, lorsque la nuit tombe et que je me retrouve seule, je ne suis plus qu'une orpheline terrorisée. Et tandis que mes caresses viennent apaiser ses muscles meurtris par les longues séances d'entraînement qu'il s'inflige quotidiennement, Oliver ne tarde pas à répondre à mes sollicitations.
