Heyy ! J'ai réussi mon défi de ses deux vacances ! Voici mon chapitre ;)
Je mets de nouveau un warning pour violences conjugales, violences tout court et mal-être.
Désolée pour les fautes d'orthographes ;b C'est parti pour le passé d'Aomine, bonne lecture ;D
Shadow : Heureusement que tu as remarqué tout de suite ma faute, j'ai pu la corriger rapidement... Luke était l'ancien nom pour Nash au départ, ça a échappé à ma vigilance, désolée pour la confusion ;) Effectivement, Aomine a de nombreux problèmes de confiance à cause de ce que tu découvriras dans ce chapitre... Je suis contente que tu aies aimé mon précédent chapitre, j'avais un peu peur d'écrire soit trop crument soit pas assez mais apparemment c'était bien alors je suis ravie ! Contente que tu apprécies le rythme de mon histoire, merci beaucoup pour ta review, bises ;D
[Kagami]
- Voilà, terminai-je, le cœur au bord des lèvres à cause des souvenirs qui avaient ressurgi au fil de mon récit.
Je m'essuyai rapidement le nez, gêné qu'il me voit pleurer. J'avais la manche trempée de larmes que j'avais dû essuyer durant mon récit. Son mutisme m'inquiétait, car malgré le travail sur moi que j'avais fait ces dernières années, ma faiblesse pendant cette période me laissait toujours un arrière-goût de honte. Cependant, même s'il réagissait mal, je savais qu'il y avait tout de même du bon à retenir de cette expérience : faire des aveux comme ceux-ci, ça relâche un certain poids sur la poitrine. Je n'avais jamais raconté ma vie comme ça, à part aux policiers. Et j'ai l'impression que la baie de non-dits qui s'était dressé entre moi et le monde vient de s'ébrécher.
Finalement, je sens Aomine se rapprocher de moi. Il passe un bras autour de mes épaules et je pose méthodiquement ma tête sur son torse. Il enfouit son nez dans mes cheveux et on reste comme ça jusqu'à ce que mes larmes soient sèches. Je me relève à contre-cœur, ce contact me plaisait mais nous avions un deal et il était tant qu'il honore sa part du marché. Mais avant que j'aie eu le temps de le relancer, il prit la parole :
- Hey, Kagami… T'sais Hayama, Takao, Kiyoshi, Kise et même Midorima ou moi, on sera là pour toi. Même si tu ne les connais pas trop je sais qu'ils seront là pour toi comme ils ont été là pour moi.
Je fus touché qu'il se nomme dans le tas. Honnêtement, j'avais craint qu'il s'éloigne de moi après nos aveux, mais ça ne paraissait pas dans ses plans, en tout cas pour l'instant. Je lui souris faiblement, sachant que la douceur n'était pas son point fort et touché par son effort.
- C'est ton tour.
Il prit une grande inspiration, planta ses yeux dans les miens et me regarda comme si ça allait être la dernière fois qu'il me voyait. Il s'accrocha à moi jusqu'à ce que son souffle se finisse puis il se tourna. Sa tête était baissée, ses mains jointes, son dos courbé. Pour la première fois depuis que je le connaissais, je vis une infime part de sa faiblesse et de son anxiété prendre le dessus sur lui. Évidemment qu'il stressait, se confier comme cela n'avait rien d'amusant, c'était se mettre à nu jusqu'au plus profond de ses entrailles. Mais je le sentais déterminé à le faire. Et justement, après un dernier soupir, il se lança.
[Aomine]
Je suis né un 31 août. Dans la pire famille possible. Ma mère, 16 ans, avait accouché de moi car son amant lui avait interdit d'avorter. Son amant, mon père, 24 ans, était un manipulateur violent et dépendant à l'alcool. Il battait fréquemment sa femme, utilisant les pires excuses pour le justifier. Il avait un métier misérable et se payait son alcool avec des trafics de stupéfiants ou des combats clandestins. Évidemment, sa famille passait après son plaisir personnel. Ma mère, femme au foyer, orpheline, fragile mentalement et physiquement, s'occupait de moi. Elle se donnait corps et âme pour m'offrir une éducation correcte, me maintenir en bonne santé, réussir à me faire sourire dans cet environnement complètement fou.
C'est comme ça que j'ai vécu, dans un endroit déplorable. Nous mangions peu et de mauvaise qualité. Notre maison aussi était de mauvaise qualité : mal isolée, les murs fins comme du papier, nos lèvres devenaient bleues en hiver et nos bouches étaient sèches en été. Nous étions constamment malades, ma mère et moi. Les mains et les pieds gelés, on ne les sentait presque plus, le corps suant, le mal de tête, le ventre criant famine, les bleus sur le corps, les cernes creuses, la boule au ventre… Mais surtout des pleurs, mes pleurs, ses pleurs… Je grandis dans une atmosphère de peur continue. Je n'ai pas énormément de souvenir de cette époque. Je me souviens approximativement du parfum de ma mère, de ses mains abîmées par le travail, de son sourire à fossettes, de l'écharpe qu'elle portait constamment autour du cou et de la mélodie qu'elle aimait chantonner le soir. Mais ces souvenirs s'effritent avec le temps, avant je me souvenais de ses yeux, de la sensation de ses caresses, de ses cheveux… Mais j'oublie.
Le seul souvenir que j'ai d'elle qui ne veut jamais s'en aller de ma mémoire est le jour où je l'ai retrouvé morte, dans la cuisine, les yeux grands ouverts et son écharpe baignant dans son sang. Je crus d'abord rêver. Je me frappai pour me faire sortir de ce cauchemar. Mais cette vision était toujours là, bien présente devant mes yeux. Je hoquetai, cherchant quoi faire, une multitude de pensés s'entrechoquaient dans mon cerveau et finalement ce fut un hurlement qui s'échappa d'entre mes lèvres. Mes voisins m'entendirent et se dépêchèrent d'appeler la police. Elle arriva quelques minutes plus tard, accompagnée d'une ambulance. Ils eurent du mal à me séparer du corps de ma mère, je me débattais, hurlais, pleurais, frappais, griffais. Je voulais retrouver le corps de ma mère, sa tendresse, son sourire, sa chaleur corporelle. Je voulais la réveiller. Je voulais me réveiller. Sentir sa main me caresser les cheveux pour me faire émerger de ma nuit, entendre sa voix douce, manger son petit-déjeuner préparer avec amour… Tout sauf ce corps sans-vie. On m'éloigna de son corps et on m'emmena au commissariat le temps que je me calme, ce fut la dernière fois où je voyais ma mère.
Comme mon père s'était fait arrêter, je n'avais plus de parents. Je n'avais que sept ans alors on me mit dans une famille d'accueil du nom de Momoi. La famille était constituée d'un père, d'une mère et d'une fille. Ils habitaient dans une belle maison, loin de ce que j'avais connu. Je connaissais leur fille, elle était dans ma classe. Elle était timide et restée greffés aux jambes de sa mère dès que j'étais dans les parages. Honnêtement, je n'en avais rien à faire. J'étais dans le déni, je ne pouvais pas croire que ma mère avait disparu. Ma famille d'accueil fournissait des efforts mais je voyais bien qu'ils ne me considéraient pas comme leur fils. Et ça me faisait si mal de comprendre que jamais je n'allais retrouver l'amour que m'avait offert ma mère. Je me sentais seul, pas à la bonne place, cassé par rapport aux autres. Un fossé se creusa entre moi et le monde. Je ne parlais plus, ne souriait plus, restait seul le plus de temps possible. Ma mère me manquait.
La petite Momoi Satsuki était maintenant ma « sœur ». Je l'avais déjà remarqué à l'école avant qu'elle ne fasse partie de ma famille adoptive malgré sa timidité. En effet, certaines personnes de ma classe s'étaient mises en tête de l'embêter. C'était la victime idéale : elle était trop timide pour parler de ses problèmes à quelqu'un et elle n'allait pas contre-attaquer. Les gens de ma classe lui collèrent l'étiquette de « faible » et de ce fait, personne ne voulait l'approcher pour devenir son ami au risque de se faire frapper. Ses persécuteurs prenaient un malin plaisir à la faire se sentir seule et à la rabaisser. Faire souffrir les autres. C'était déjà dans les mœurs au plus jeune âge.
« Elle n'a qu'à apprendre à se défendre. » disaient ses camarades de classe. Facile à dire pour eux. Ils ne feraient pas mieux qu'elle, à sa place. Ils se feraient dévorer de la même façon. C'est la dure loi de la jungle. Ou l'impitoyable vérité de la scolarisation. Il y avait la meute de loups c'est-à-dire les agresseurs, le lapin c'est-à-dire la victime et les moutons c'est-à-dire les autres élèves qui regardent sans réagir. Puis moi, le mouton noir, qui décide finalement d'agir parce que je sais parfaitement que je ne vais pas intégrer le troupeau. Et rien qu'imaginer en faire partie me répugne.
Un jour, alors que Satsuki se faisait tirer les cheveux par un garçon, je me séparai de la masse de moutons agglutinés autour d'eux et vins coller mon poing dans la mâchoire de mon camarade de classe. Il s'écroula sous le choc. Ses acolytes derrière lui, firent taire immédiatement leur rire d'hyène. Certains prirent leurs jambes à leur cou et disparurent en une fraction de seconde. Un seul resta pour relever ses poings tremblants devant son visage. Avec la force du désespoir, il fonça sur moi, son poing levé prêt à s'abattre sur ma tête. Mais dans cette manœuvre, il oublia complètement de se protéger et après avoir facilement esquivé son attaque, je pus lui placer un coup du droit dans l'œil. Il s'écroula lamentablement et pleura, ce qui interpella les enseignants qui revenaient en classe. En moins de temps qu'il en faut pour le dire, je pris la petite main de ma sœur et l'emmenai à ma suite dans une salle vide.
Je l'installai sur une chaise et lui tendis un mouchoir pour qu'elle puisse essuyer ses larmes. Je patientais quelques instants, attentif aux bruits extérieurs. Finalement, Satsuki releva des yeux rouges et encore luisants de larmes vers moi et souffla un faible « merci ». C'était la première fois qu'elle m'adressait la parole depuis que je la connaissais. Elle me prit dans ses bras et me serra jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer. Puis elle me laissa reprendre ma respiration avec un grand sourire innocent. Ce fut le début d'une forte amitié, je parlerai même d'une fraternité.
À la suite de cet événement, Satsuki décida de raconter son harcèlement à ses parents. Ils furent d'abord un peu énervés qu'elle ait gardé ça pour elle, puis ils s'inquiétèrent et enfin ils vinrent dans ma chambre pour me prendre dans leurs bras et me remercier de l'avoir défendu. Pour la première fois depuis le décès de ma mère, je me sentis à nouveau dans une famille. Je ressentais l'amour qu'ils éprouvaient pour moi et ça me réchauffait le cœur.
Les jours suivants, et jusqu'à la fin de la scolarité, plus personne ne vint embêter Satsuki.
Ce fut avec elle qu'un jour, en haut d'une montagne où l'on s'était promené, nous tombâmes sur un terrain de street basket. Je restais pantois quelques instants, observant les matchs acharnés qui se déroulaient devant mes yeux. Quand l'un d'eux fut terminé, je me précipitais sur le terrain et pris la balle. Je la levai au-dessus de ma tête et, ignorant les appels de Satsuki, demandai aux joueurs présents de faire un match contre moi. Mais leurs réactions ne furent pas celles escomptées. En effet, ils me rirent au nez en me disant que j'étais bien trop petit pour pouvoir faire un match contre eux. Loin de me dégonfler mais au contraire bien plus motivé, je me mis face au panier, prêt à leur prouver que je valais mieux que ce qu'ils racontaient. L'un des joueurs, Nijimura, fit un sourire narquois et critiqua mon aplomb. Je ne l'écoutai pas et me mis à dribbler. Au début, c'était très laborieux et j'entendis les autres ricaner, mais je continuai à faire de légères pressions sur la balle pour qu'elle rebondisse à intervalles réguliers. De fil en mesure, ce fut assez probant et Nijimura se mit en face de moi en me mettant au défi de réussir à mettre un panier. Les autres s'écartèrent pour nous laisser le champ libre. J'appris plus tard que l'on appelait ça un one-on-one.
Le match commença, Nijimura ne prit pas la peine de me piquer le ballon parce qu'il savait pertinemment qu'il n'y aurait pas de match s'il faisait ça à chaque fois. Quand je sentis que mon dribble était maîtrisé, je m'élançai vers le panier et lançai la balle de toutes mes forces en priant pour que ça rentre. Ce ne fut évidemment pas le cas et les ricanements redoublèrent. Je serrai les dents pour ne pas leur crier des insultes et m'attirer des problèmes, surtout que Satsuki était dans les parages et qu'elle pouvait être mêlée à la dispute. Nijimura souffla et récupéra le ballon qui avait roulé plus loin. Au lieu de se moquer de moi comme les autres, il me força à l'écouter et m'expliqua que je ne pourrais jamais la rentrer si je lançais un boulet de canon comme ça à chaque fois. Je grognai, mécontent que l'on me donne des leçons. Mais j'essayais tout de même de tirer comme il me l'avait montré. Sauf que la balle rebondit sur l'arceau et me revint tout droit dessus. Je la rattrapai et me tournai vers mon entraineur improvisé pour le fusiller du regard. Il soupira et m'ordonna de recommencer. Je lui dis que sa technique était nulle et que j'allais me débrouiller tout seul. En fait, peut-être qu'avec plusieurs essais, j'aurais pu la rentrer correctement, mais je ne voulais pas essuyer les échecs et entendre les autres joueurs rirent comme des babouins.
Je me remis en position et recommençai à dribbler. Nijimura fit de même en laissant échapper un soupir d'exaspération. Je partis sur la droite mais mon adversaire le vit venir et se mit sur ma route en tentant de s'emparer du ballon. Au dernier moment, alors que le brun effleurait la balle, je la fis rebondir dans mon dos pour changer de main. J'avançais encore un peu et m'arrêtai au niveau de la ligne des lancers francs pour tirer avec plus de souplesse que tout à l'heure, faisant glisser la balle jusqu'au bout de mes doigts. Et, pour mon plus grand bonheur, elle entra dans le panier avec un bruit des plus agréable. J'esquissai un sourire victorieux sous les applaudissements de ma sœur. Je me tournai vers Nijimura en croisant les bras en lui lançant un « Alors ? » vantard. Alors qu'il allait me répondre pour me remettre à ma place, un de ses amis qui était devenu bien silencieux après mon shoot, se leva. Il prit la balle, se mit en face de moi et me la lança. Un nouveau match commença.
Je jouais toute l'après-midi. J'eus quelques victoires et de nombreuses défaites. Mais cela m'importait peu car jusqu'à ce jour, je ne m'étais jamais autant amusé. Ça devint mon rituel de retourner sur ce terrain après les cours pour m'entrainer avec des adultes. Je m'amusais tellement qu'à la rentrée au collège, je décidai d'intégrer le club de basket-ball. En parallèle, Satsuki devint la manageuse de mon équipe. Je m'y fis plusieurs amis avec qui je m'entendais très bien. C'étaient des personnes dignes de confiance avec qui je me voyais déjà en équipe nationale. Mais je me voilais la face.
Tout allait bien jusqu'à la quatrième. J'eus une montée de niveau flagrante qui entraina une baisse de motivation. Tous les matchs se ressemblaient, tous mes adversaires abandonnaient au milieu du match, impressionnés par ma facilité à jouer. Je mettais des paniers toutes les dix secondes. Même en accumulant les prises de risques, les balles rentraient constamment. Personne n'arrivait à m'arrêter, personne n'arrivait à me suivre. Même pas mes coéquipiers. Mes victoires étaient évidentes. Je ne ressentais plus ces papillonnements dans le ventre à chaque début de match, le stress quand le score était serré ou ces frissons dans les doigts dès que je touchais la balle. Je gagnais comme je respirais. Je me mis à vouloir la défaite de mon équipe.
Je le savais et pourtant je ne voulais pas l'admettre : je m'étais lassé du basket. C'était ma passion, mon échappatoire, la seule chose qui pouvait me donner le sourire quand j'étais au plus bas. J'avais l'impression que mon cœur avait volé en éclat.
Cette perte de motivation créa de nombreuses disputes au sein de l'équipe. La victoire était évidente, que je le veuille ou non, alors à quoi ça servait que je m'entraine ? Pour écraser encore plus mes adversaires, les faire définitivement arrêter le basket, créer encore plus de distance entre moi et les autres joueurs ? Aucune raison ne me suffisait pour que je reprenne les entrainements. J'étais constamment sur les nerfs car je sentais que personne ne me comprenait. Les profs me criaient dessus et me mettaient la pression à cause de mes notes catastrophiques. Mes parents s'en mêlèrent également, on se disputait presque tous les jours. Je me sentais seul. J'avais l'impression que le fossé entre moi et le monde avait refait surface. Et il n'avait jamais été aussi grand.
Comme si ça ne suffisait pas, je me mis à repenser à ma mère. Mon cœur se creusait dès que je l'imaginais à nouveau. Je voulais lui parler de mes problèmes. Je voulais qu'elle soit à mes côtés et qu'elle me prenne dans ses bras, qu'elle me dise que tout allait bien se passer, qu'elle me cajole et qu'elle me rassure.
Mais, en cette fin d'année de quatrième, ce ne fut pas elle qui fit réapparition dans ma vie. Mais mon père.
À partir de là, ce fut la descente en enfer. Le procès s'était extrêmement mal passé et il s'en était sorti qu'avec quelques années de prison. En fait, avant le procès, il avait payé des membres d'un gang avec qui il avait l'habitude de dealer pour qu'ils menacent le juge. Et pour que cela soit pas trop suspect, il fit quand même sept ans de prison. Puis il revint et récupéra ma garde. Ce qui devait arriver arriva, je devins son souffre-douleur.
Il me retira du club de basket et du collège avant de m'emprisonner chez lui sans que je puisse dire au revoir à ma sœur et à mes parents qui s'étaient occupés de moi pendant toutes ces années. Du jour au lendemain, je perdis tout contact avec le monde extérieur. De retour dans notre vieille maison mal isolée, avec des insectes grouillant de partout. Mon géniteur se retrouva sans travail et il recommença à dealer et à faire des combats clandestins. Je ne savais pas comment il faisait pour vendre ses produits, à qui et comment il se les procurait mais honnêtement je n'en avais plus rien à faire. Je pris la place de ma mère, subissant ses crises de colère, devenant l'ombre de moi-même.
Il m'arrivait de repenser à ma vie d'avant. Je regrettais tellement. Le dernier soir que j'avais passé avec ma famille, on s'était disputé, comme d'habitude. Satsuki avait toqué à ma porte le soir et je l'avais envoyé balader. Si seulement je lui avais ouvert… Si seulement je l'avais pris une dernière fois dans mes bras avant de la quitter. Si seulement j'avais dit à mes parents à quel point je leur étais reconnaissant d'avoir pris soin de moi… Si seulement j'étais à l'entrainement ce soir-là, pour dire un dernier au revoir à mes amis. Si seulement je n'avais pas gâché ces derniers instants avec eux. Si seulement je pouvais retourner en arrière, revivre cette dernière journée à leurs côtés. On se rend compte de ce qu'on a que quand on le perd, cette phrase résonnait en moi avec une douleur lancinante.
Heureusement, mon esprit parvient à me faire oublier ces quatre années avec mon père. Je m'en rappelle par brides dans des cauchemars parfois, mais je n'ai aucun souvenir concret. Mon cerveau a décidé de rayer cette partie de ma vie, et je lui en suis reconnaissant. Je sais juste qu'un jour, alors que j'avais seize ans, je tombai dans le coma. Je me réveillai que deux ans plus tard, en vie, à l'hôpital et mon père en prison. Apparemment, mon père avait des dettes vis-à-vis d'un homme. Ce dernier décida de venir régler ses différents directement chez nous. Et il m'aperçut, à moitié conscient, après une dispute houleuse avec mon père. Il se dépêcha d'appeler les secours et en profita pour envoyer mon père directement pourrir en prison.
Je fus très chanceux ce jour-là, car j'aurais pu y rester. Je saisis cette deuxième chance et repris le contrôle de ma vie. Je trouvai un appartement, me fis embaucher dans la police malgré mon manque d'étude et je retrouvai une santé plutôt stable.
Sacré passif n'est-ce pas... On comprend mieux sa réticence à faire confiance aux autres ! J'espère que ce chapitre vous aura plu et qu'il vous aura touché ;)
Dites-moi ce que vous en avez pensé, si vous avez des questions, etc... Je ne sais pas quand sortira le prochain chapitre, peut-être dans un petit bout de temps parce qu'il risque d'être plus long que celui-là... Je vous dis à la prochaine, bises ;D
