Bonjour bonjour !
Alors nous y voici nous y voila !
Allez, bonne suite et fin !
Merci pour tous vos encouragements et si l'envie vous dit de me laisser une ultime review, il n'y a aucun problème !
Enjoy !
::::::::::::
Ad Vitam Aeternam
Sixième scène :
Un vrai conte de fée, par Satan.
::::::::::::
« Je t'interdis de revoir ce James Potter ! Tu ne retourneras jamais dans cette école de fous ! »
Ces mots résonnaient inlassablement dans la tête de Lily. Sa mère prenait soin de les lui ressasser chaque fois qu'elles se croisaient. L'ambiance dans la maison des Evans était devenue plus qu'électrique. Lily n'adressait presque plus la parole à sa mère qui ne lui parlait que pour lui donner des ordres. Vernon, quant à lui, regardait craintivement Lily de peur que James apparaisse de nulle part pour venir lui donner une seconde raclée. Pétunia, de son côté, passait le plus clair de son temps dans sa chambre à écouter les Beatles mais pourtant, elle ne manquait jamais une occasion de faire une réflexion bien cinglante à sa sœur. Dire que l'attitude de Pétunia n'avait qu'une seule cause qui se résumait en un mot : jalousie. Tout ça, parce qu'elle était tombée sous le charme de James.
Pathétique...
Depuis ce fameux incident, qui avait plongé Kathleen Evans dans le plus profond désarroi, (si bien qu'elle était allée chaque jour depuis une semaine confesser le péché de sa fille), le monde semblait vraiment tourner à l'envers.
Lily, au milieu de tout ça, restait dans un monde bien à elle. Elle passait ses journées dehors, allongée au soleil ou en promenade dans la forêt pour éviter le plus possible de voir sa famille.
Lily prenait un bain de soleil, sur une chaise longue dans son jardin mais son moral frôlait la température du pôle nord en plein hiver.
Pourquoi ? Hein ? Pourquoi ?
Pourquoi elle ?
Pourquoi devait-elle l'aimer ?
Pourquoi devait-elle souffrir pour lui ?
Et par dessus tout ! Pourquoi ne pouvait-elle pas le voir ?
A cause de sa mère.
Sa mère, une pauvre moldue sans défense, empêchait une sorcière de sortir de chez elle.
Une idée commença à germer aux tréfonds de cerveau de Lily et un sourire carnassier apparut sur son visage.
Théoriquement, sa mère l'empêchait de sortir... mais si on passait à la pratique...
Lily, décidée, se leva d'un bond, renversant la chaise longue.
Elle traversa sa maison en un temps record et s'apprêta à regagner sa chambre mais Pétunia l'attendait sur le pas de la porte.
Incroyable, elle devait avoir des détecteurs pour savoir exactement ce que faisaient les gens. Elle pourrait carrément être recrutée dans les services d'espionnage de la Reine ou devenir l'assistante de James Bond.
« Où est-ce que tu comptes aller, petite sœur ? » demanda-t-elle avec son habituel air hautain.
« Dans ma chambre. » dit simplement Lily.
« Mais encore ? » fit sa sœur avec insistance.
« Je pense, que je vais aller sur mon lit. » continua Lily avec innocence.
« Arrête ça tout de suite, petite peste, réponds ! » rugit Pétunia, avec véhémence.
« Je sors. »
« Tu n'en as pas le droit, cependant. » rétorqua Pétunia, « Si c'est pour aller rejoindre cet abruti... »
« Cet abruti ? » coupa Lily, « pourtant, tu semblais bien l'apprécier quand il est venu à la maison. Tu n'avais d'yeux que pour lui. Je crois que tu es jalouse, ma petite Petty. Jalouse que quelqu'un comme James m'ait préféré à toi. Maintenant, pousse-toi. »
Elle claqua violemment la porte et, avec un petit sourire satisfait, elle murmura : « Et toc. »
Elle enfila rapidement une robe d'été et enfourna sa baguette dans son sac avant de redescendre les escaliers quatre à quatre.
« Où vas-tu, jeune fille ? » demanda la voix de sa mère.
Lily s'arrêta net, en soupirant. Ils se passaient vraiment le mot dans cette famille.
« Je sors. » répondit à nouveau Lily.
« Et depuis quand ne me demandes-tu plus la permission ? » demanda Kathleen d'une voix sèche.
« Depuis que je suis devenue une fille possédée par le démon. » répondit Lily.
Sa mère ne releva pas le sarcasme et dit : « Avec qui ? »
« Seule. »
« Pas question. »
« Je ne te demande pas ton avis. »
« Tu ne sortiras pas de cette maison, pour aller retrouver ce... ce... démon !»
« Et comment comptes-tu m'en empêcher ? »
« Tu es ma fille et-»
« Plus pour longtemps ! »
« Comment ? »
« Dans un an, je serai majeure et j'aurai enfin la paix ! »
« Lily ! » s'offusqua Kathleen.
« Maintenant, laisse-moi passer ! » ordonna Lily en se dirigeant vers la porte.
« Lily » avertit sa mère « si tu franchis cette porte- »
Mais il était trop tard, Lily était déjà dehors.
Elle s'éloigna des quartiers d'habitations et appela le magicobus. Un jeune homme lui ouvrit la porte et lui sourit de toutes ses dents, mais Lily l'ignora en lui demandant de le conduire chez les Potter. Après trente minutes de voyage tumultueux, le conducteur laissa Lily devant une immense maison, tellement imposante que Lily en eut le souffle coupé. Ce n'était pas une maison, c'était un vrai manoir !
L'euphorie du moment, c'était un peu estompé et c'est avec une certaine appréhension que Lily s'approcha de l'énorme portail en fer noir et essaya de l'ouvrir en poussant.
Sans succès.
« Pas comme ça, tape trois coups avec ta baguette. » lui murmura une des gargouilles qui gardaient l'entrée.
« Merci... » balbutia Lily, sans vraiment réfléchir.
Elle sortit sa baguette et tapa trois petits coups sur la grille, qui s'ouvrit comme par magie, non... par magie tout court.
Lily avança d'un pas rapide vers le manoir. Pour être honnête, elle était très intimidée par le cadre. Elle se croyait dans un autre monde, ce qui était, d'un certain point de vue, tout à fait véridique, elle se trouvait dans le monde de la sorcellerie.
Soudain, un petit détail lui sauta aux yeux. Qu'allait-elle faire si c'était Andrew Potter qui la réceptionnait ? Il n'allait sûrement pas lui offrir du thé et des petits gâteaux.
Elle ralentit légèrement l'allure. L'idée qui lui avait parue tellement bonne un peu plus tôt, était tout à coup, un peu moins séduisante.
Timidement, elle frappa à la massive porte de bois.
Et les minutes passèrent...
A moitié déçue et à moitié soulagée, Lily fit demi-tour d'un pas lent, finalement, elle devrait vraiment attendre Poudlard pour pouvoir revoir James. Quelle torture...
La porte s'ouvrit.
Lily se retourna.
James se tenait dans l'embrasure de la porte, son visage s'éclaira lorsqu'il reconnut Lily. Sans un mot, il se jeta sur elle et la serra contre lui de toutes ses forces. La jeune femme était au paradis. Enfin...
Avec fébrilité, leurs bouches se cherchèrent. Lily cherchait en vain un mot pour exprimer les sentiments qu'elle éprouvait à l'instant, mais rien ne pouvait décrire le moment présent.
« Que me vaut la visite d'un ange ? » demanda James en lissant les longues mèches rousses de Lily.
« Un ange ? Non, je ne suis pas une créature céleste, je suis la réincarnation de Satan. »
« Je ne te crois pas ... »
« Oh, mais je peux le prouver. »
Oubliant le fait qu'ils étaient encore devant le manoir, Lily passa lascivement ses mains sans le dos de James et embrassa tendrement sa nuque.
La jeune femme sourit en sentant son amant frémir sous ses baisers et caresses. D'ailleurs, James ne tarda pas à soulever Lily et à l'amener dans sa chambre...
Extase : n.f. du grec extasis signifiant égarement d'esprit : état d'une personne qui se trouve comme transportée hors du monde sensible par l'intensité d'un sentiment mystique.
Voilà, ce que disait le dictionnaire.
Lily n'était vraiment pas d'accord.
L'extase, la béatitude, la félicité qu'elle éprouvait, là allongée tout contre le corps chaud de James, ne pouvait être résumé par de simples mots dans un dictionnaire.
C'était magique. Tout simplement...
« Je t'aime James... » murmura Lily.
Le jeune homme se contenta de sourire et de déposer un léger baiser dans ses cheveux.
Lily laissa son regard vagabonder dans la pièce. Grâce à la décoration, cette chambre semblait moins froide que le reste de la maison. Pourtant, tout le mobilier gardait une certaine austérité.
Une photo attira particulièrement l'attention de Lily, c'était une photographie d'Erin Farrel.
« James ? Pourquoi y a-t-il une telle photo, ici ? » demanda Lily, perplexe.
Le jeune homme serra un peu plus Lily et se mordit la lèvre.
« James ? » répéta la jeune fille légèrement mal à l'aise.
« Lily, je n'ai pas été tout à fait honnête avec toi. » commença James en prenant une profonde inspiration, « En fait, je te cache quelque chose d'important. »
Lily avala difficilement.
« Je suis fiancé, Lily, depuis ma naissance. A la sortie de Poudlard, je vais devoir épouser Erin. » dit rapidement James.
C'est cela... oui... pourquoi pas.
Elle essaya de parler mais sa gorge était nouée.
« Je suis désolé, Lily. » murmura James.
La jeune fille sentit un couteau s'enfoncer profondément dans son cœur.
Instinctivement, elle repoussa James et quitta le lit en se couvrant d'un drap.
« Lily, écoute-moi. Je ne me laisserai pas faire. Mon père ne m'obligera pas. Je te le promets. » assura James en se levant à son tour, « Il n'y a que toi, Lily. Tu sais que je t'aime, n'est-ce-pas ? »
Lily acquiesça.
Il la prit à nouveau dans ses bras.
« Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé avant ? » demanda Lily d'une voix faible.
Fiancé... Promis... Son James, à qui elle avait offert aveuglément son cœur, son corps était destiné à une autre.
« J'avais peur de te perdre... tout simplement. » avoua James.
Lily ne répondit pas. Elle n'allait pas le laisser partir.
Pas question. Personne n'arriverait à les séparer.
Même pas le Seigneur des Ténèbres.
Et techniquement, entre nous, Lily avait raison.
::::::::
Imaginez-vous Londres, capitale du raffinement et du thé, et prenez deux jeunes adultes, une jeune femme, rousse, pétillante de vie et un jeune homme, très grand, toujours souriant. Maintenant, placez ces deux amoureux dans un petit appartement d'un quartier assez chic de la ville. Vous y êtes ? Bien ! Car c'est le cadre dans lequel reprend notre histoire...
James Potter sourit à la jeune femme qu'il tenait dans ses bras et l'embrassa doucement.
« Tu m'as manqué. » murmura-t-il.
« Tu m'as vu toute la semaine pourtant. » rétorqua Lily.
« Oui, mais quand nous sommes au travail, les sentiments ne sont pas permis. » récita James.
« Comment va Remus ? » demanda-t-elle sur un ton inquiet.
« Il continue à vivre, mais c'est dur sans Carolin. » soupira-t-il.
James ne comprenait pas son ami, pendant trois ans, Remus et Carolin avaient vécu et vivaient toujours une romance parfaite mais le soir de la remise des diplômes, Remus l'avait quittée. Pourquoi ? Aucun des maraudeurs n'en avait la moindre idée.
« Et Carolin de son côté ? » demanda-t-il.
Lily soupira et dit : « Tu te souviens de Sean Thompson ? Et bien, il n'attendait que la rupture et il a sauté sur Carolin dès qu'il a su qu'elle était à nouveau libre. Elle n'a pas résisté. »
James serra Lily un peu plus contre lui. En tout cas, il en était sûr. Il ne commettrait pas l'erreur de laisser partir Lily. Sans elle, il n'était pas vraiment vivant.
« Et Sirius ? » demanda Lily.
« Il se porte comme un charme. Maintenant qu'il a India, il nage dans le bonheur. Je crois que rien ne pourra lui enlever le sourire de toute sa vie. » répondit James.
Le silence s'installa, Lily se blottissant encore plus dans les bras de son amant.
« Poudlard me semble tellement loin. » soupira Lily avec un sourire nostalgique.
« Cela ne fait que deux ans que nous l'avons quitté pourtant. » déclara James.
Tous avaient terminé leur scolarité brillamment malgré tous les événements qui s'étaient déroulés durant leur septième année. Tout avait commencé le premier septembre lorsque les maraudeurs avaient débarqué chez les Evans pour la ramener à Poudlard. Depuis ce jour-là, Lily avait juré qu'elle ne remettrait jamais les pieds dans la maison familiale où le mariage de sa mère battait déjà de l'aile. Ensuite, il avait fallu cacher à tous que Lily et James entretenaient une relation plus qu'amicale. Heureusement, étant tous deux préfets en chef, ils avaient des chambres individuelles où ils pouvaient se retrouver mais plusieurs fois, ils avaient failli frôler le désastre qu'un maraudeur avait toujours réussi à éviter de justesse. Durant cette année, ils avaient encore dû aider Sirius à conquérir l'impitoyable et terrible Serpentard, India McKinnon.
Leur septième année avait été la plus mouvementée mais sûrement la meilleure.
Leurs diplômes en poche, Sirius, Lily et James avaient commencé l'entraînement pour devenir aurors et les autres avaient chacun pris une orientation différente. Lily s'était installé seule dans un appartement londonien où James passait presque tout son temps à tel point que les voisins commençaient à croire qu'il y habitait.
Pourtant la menace d'un mariage forcé planait toujours sur James, son père ne renonçait encore pas à la ramener dans la voie qu'il avait créée.
Mais ça, James s'en gardait bien d'en parler. Il aimait trop Lily pour lui faire du mal.
« Au fait, ma mère divorce. » dit soudainement Lily.
« Vraiment ? Mais pourquoi ? » s'étonna James.
« Pétunia est enceinte. » dit-elle.
« Je ne vois pas le rapport, entre ça et le divorce. » coupa James en souriant.
« Elle est enceinte de Vernon.» ajouta Lily en souriant elle aussi.
« Quoi ? » s'écria-t-il.
« Ils avaient une liaison depuis un an et ils ont visiblement oublié de prendre des précautions. » expliqua Lily.
« Il n'a pas pu t'avoir alors il s'est rabattu sur ta sœur. Quel porc... » murmura James.
James était tellement perdu dans ses pensées qu'il ne remarqua pas l'air soudain très embarrassé de Lily.
« James, écoute... Comment dire ? Voila, ils ne sont pas les seuls à avoir oublié les précautions... » balbutia une Lily plus que gênée.
« Quoi ? Je la connais ? » demanda James, assez intéressé.
« Je suis enceinte, James. » murmura Lily.
Le jeune homme se figea. Avait-il mal entendu ? Oui, cela devait être ça. Ce n'était pas possible autrement.
« Pardon ? » demanda-t-il d'une voix sourde.
« Je suis enceinte. » déclara-t-elle un peu plus fort, « et c'est toi le père. »
La respiration de James s'arrêta. Lui ? Père ? Impossible, ces deux mots ne pouvaient pas être placés dans la même phrase.
« Tu... tu es enceinte de ... moi ? » répéta James en fixant les grands yeux verts de Lily.
Lentement, elle acquiesça. La respiration se fit saccadée.
Les yeux remplis de larmes, Lily murmura : « Je suis désolée... je ne sais pas comment cela a pu... »
Mais James ne la laissa pas finir sa phrase et la serra contre lui de toutes ses forces. Il n'en revenait pas, il allait avoir un enfant... quelqu'un allait l'appeler Papa.
« Je te promets que je serai le meilleur papa dont il puisse rêver, Lily. » murmura James, « je ne serai jamais comme Andrew. »
Lily commença à rire. James se pencha près de son ventre et dit à voix basse : « Tu verras, tu auras les meilleurs parents du monde. »
Il rencontra à nouveau les yeux verts maintenant heureux de Lily et l'embrassa avec amour.
Ils restèrent ainsi de longues secondes, profitant de la chaleur que l'autre avait à procurer.
Mais James n'en revenait toujours pas. Papa... incroyable.
Soudain, un hibou fit irruption dans la pièce et se posta devant James. Le jeune homme détacha la lettre de la patte du volatile et parcourut rapidement la missive.
« C'est mon père. Je dois aller le voir. » dit James d'une voix froide.
« A bientôt. » murmura simplement Lily.
Bien qu'ils aient chacun dix-neuf ans, qu'ils habitassent pratiquement ensemble, James cachait toujours à son père qu'il voyait Lily.
James embrassa Lily une dernière fois et transplana dans le manoir Potter. Son père l'attendait.
« Andrew. » dit James en hochant la tête.
La relation père/fils ne s'était pas améliorée avec les années, elle avait même presque empirée.
« James, suis-moi. » ordonna Andrew.
Sur ces paroles, il l'emmena dans un des nombreux salons du manoir où attendaient sa mère, un homme plutôt âgé et Erin.
« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda James en craignant le pire en voyant sa fiancée.
« Cette mascarade a assez duré, il est temps que tu prennes tes responsabilités, mon fils. » expliqua Andrew, « Marie-toi ! »
Sa mère acquiesça de la tête mais ne souffla mot. Comme d'habitude.
« Pas question. » coupa James en regardant avec méfiance le mage-saint chargé du mariage.
Les unions sorcières étaient bien différentes de celles des moldus. Les sorciers n'avaient pas de dieux, ils devaient alors jurer leur amour sur leur sang et leur baguette magique. Seul un mage-saint (un sorcier ayant passer de nombreuses années à se recueillir) pouvait célébrer une union pareille. Certains sorciers préféraient alors se marier comme les moldus.
« Mais, tu n'as pas le choix, James. » dit Andrew d'une voix sifflante, « Donne-moi ta baguette. »
« C'est hors de question, Andrew. » s'obstina James.
« Je te répète que tu n'as pas à faire de choix. Soit tu épouses Erin, soit ton amie en payera les conséquences. » déclara Andrew avec un sourire mauvais.
Le cœur de James se glaça et il dit d'une voix tremblante : « Je ne vois pas à qui est faite cette allusion. »
« Tu ne vois pas ? Et Lily Evans, ça ne te dit rien peut-être ? »
Le sang arrêta de couleur dans les veines de James. Résigné, il tendit sa baguette au mage-saint.
Erin lui donna aussi la sienne et le mage commença à réciter plusieurs incantations dans sa barbe, en déposant les deux baguettes dans un liquide opaque. Puis, il tendit une fine faucille à James.
Le jeune homme la prit mais ne pouvait se résoudre à se couper, geste qui trahirait son amour pour Lily. Il ne pouvait pas lui faire une telle chose.
Erin lui lança un regard compatissant.
« James, fais-le ! » ordonna son père.
Non, c'était au-dessus de ses forces.
« Tu préfères peut-être que je m'occupe de cette fille moi-même ? Ce serait dommage qu'il lui arrive quelque chose dans son état. » dit Andrew d'une voix forte.
« Comment ? » s'écria James.
« Ton amie cache mal ses secrets ! Cela fait longtemps que je la surveille, que je vous surveille. Vraiment, je te croyais plus responsable, la laisser tomber enceinte n'était pas très malin. » s'exclama-t-il avec un petit rire.
Erin s'offusqua mais James ne se souciait pas le moins du monde que sa fiancée découvre qu'il voyait une autre fille, non... qu'il aimait une autre fille. Comment un père avait-il pu aller jusqu'à espionner son fils ?
« Coupe-toi James ! C'est un ordre ! » s'exclama Andrew.
Il n'avait pas le choix. Il savait que son père n'hésiterait pas à faire du mal à Lily. A côté de lui, Erin semblait outrée.
Prenant une grande inspiration, il s'entailla la main. Quelques gouttes perlèrent et tombèrent dans le liquide opaque où les baguettes étaient encore immergées.
Il tendit la faucille à Erin qui la prit d'un geste prudent.
« James, Lily est enceinte ? » demanda-t-elle d'une petite voix.
Le jeune homme acquiesça. Il devait le faire.
Erin lui sourit et posa la faucille. James la regarda, interdit. Qu'est-ce qui lui prenait ?
« Miss Farrel, que faites-vous ? » demanda Andrew, agacé.
« Je refuse. Trouvez une autre fille, Mr Potter. Je ne ferai pas ça à un enfant. » répondit-elle sur un ton de défi.
Elle plongea sa main dans le récipient pour prendre sa baguette, puis étreignant James, elle murmura : « Prends soin d'elle. » et elle transplana.
Le silence s'installa puis soudain, Andrew dit d'une voix sèche : « Tu as gagné, James. Mais, sois sûr que tôt ou tard, tu regretteras de ne pas avoir choisi le chemin parfait que j'avais créé pour toi. »
Et il partit en claquant la porte, sa femme sur les talons.
James n'en revenait toujours pas, tout allait trop vite. Il fallait résumer les événements. D'abord, Lily enceinte, son père qui l'espionne, Erin qui refuse de se marier. Tout était encore confus.
Et avant qu'il ne réussisse à dire quoi que ce soit, il aperçut que le mage-saint était sur le point de partir.
Souriant allègrement, il lui demanda de rester encore quelques minutes, puis il transplana chez Lily.
Elle était en train de regarder la télévision un coussin serré contre elle lorsqu'il arriva. Sans un mot, il lui prit la main et transplana à nouveau dans le manoir Potter.
Complètement excité, il l'emmena dans le salon où le mage commençait furieusement à s'impatienter.
« James, mais qu'est-ce que tu fabriques ? » demanda Lily quand James s'arrêta enfin.
« Epouse-moi. » dit-il en souriant.
« Quoi ? » demanda-t-elle le souffle coupé.
« Epouse-moi, maintenant. » déclara James en prenant ses mains.
Lily lui sourit et l'embrassa tendrement en guise de réponse.
Et ils se marièrent. L'avenir semblait leur sourire. Il pouvait enfin s'aimer sans se cacher. Cette fois, c'était officiel.
Un mois plus tard, ils se marièrent de façon moldue en présence de tous leurs amis (qui avaient fait une maladie de n'avoir pas été présents au premier mariage) et avec les fleurs et les clichés que James détestait tant, mais pour Lily, il aurait fait n'importe quoi.
Et par un beau jour de juillet, Harry arriva, changeant la vie de ses parents, de ses oncles et tantes, de son parrain. Aux yeux de James, sa vie prenait la tournure d'un vrai conte de fée.
Ils vécurent heureux mais malheureusement pas assez longtemps pour avoir beaucoup d'enfants.
::::::::::::::
- Fin de la sixième et dernière session. -
::::::::::::::
Bonne soirée et bonne nuit !
Alors nous y voici nous y voila !
Allez, bonne suite et fin !
Merci pour tous vos encouragements et si l'envie vous dit de me laisser une ultime review, il n'y a aucun problème !
Enjoy !
::::::::::::
Ad Vitam Aeternam
Sixième scène :
Un vrai conte de fée, par Satan.
::::::::::::
« Je t'interdis de revoir ce James Potter ! Tu ne retourneras jamais dans cette école de fous ! »
Ces mots résonnaient inlassablement dans la tête de Lily. Sa mère prenait soin de les lui ressasser chaque fois qu'elles se croisaient. L'ambiance dans la maison des Evans était devenue plus qu'électrique. Lily n'adressait presque plus la parole à sa mère qui ne lui parlait que pour lui donner des ordres. Vernon, quant à lui, regardait craintivement Lily de peur que James apparaisse de nulle part pour venir lui donner une seconde raclée. Pétunia, de son côté, passait le plus clair de son temps dans sa chambre à écouter les Beatles mais pourtant, elle ne manquait jamais une occasion de faire une réflexion bien cinglante à sa sœur. Dire que l'attitude de Pétunia n'avait qu'une seule cause qui se résumait en un mot : jalousie. Tout ça, parce qu'elle était tombée sous le charme de James.
Pathétique...
Depuis ce fameux incident, qui avait plongé Kathleen Evans dans le plus profond désarroi, (si bien qu'elle était allée chaque jour depuis une semaine confesser le péché de sa fille), le monde semblait vraiment tourner à l'envers.
Lily, au milieu de tout ça, restait dans un monde bien à elle. Elle passait ses journées dehors, allongée au soleil ou en promenade dans la forêt pour éviter le plus possible de voir sa famille.
Lily prenait un bain de soleil, sur une chaise longue dans son jardin mais son moral frôlait la température du pôle nord en plein hiver.
Pourquoi ? Hein ? Pourquoi ?
Pourquoi elle ?
Pourquoi devait-elle l'aimer ?
Pourquoi devait-elle souffrir pour lui ?
Et par dessus tout ! Pourquoi ne pouvait-elle pas le voir ?
A cause de sa mère.
Sa mère, une pauvre moldue sans défense, empêchait une sorcière de sortir de chez elle.
Une idée commença à germer aux tréfonds de cerveau de Lily et un sourire carnassier apparut sur son visage.
Théoriquement, sa mère l'empêchait de sortir... mais si on passait à la pratique...
Lily, décidée, se leva d'un bond, renversant la chaise longue.
Elle traversa sa maison en un temps record et s'apprêta à regagner sa chambre mais Pétunia l'attendait sur le pas de la porte.
Incroyable, elle devait avoir des détecteurs pour savoir exactement ce que faisaient les gens. Elle pourrait carrément être recrutée dans les services d'espionnage de la Reine ou devenir l'assistante de James Bond.
« Où est-ce que tu comptes aller, petite sœur ? » demanda-t-elle avec son habituel air hautain.
« Dans ma chambre. » dit simplement Lily.
« Mais encore ? » fit sa sœur avec insistance.
« Je pense, que je vais aller sur mon lit. » continua Lily avec innocence.
« Arrête ça tout de suite, petite peste, réponds ! » rugit Pétunia, avec véhémence.
« Je sors. »
« Tu n'en as pas le droit, cependant. » rétorqua Pétunia, « Si c'est pour aller rejoindre cet abruti... »
« Cet abruti ? » coupa Lily, « pourtant, tu semblais bien l'apprécier quand il est venu à la maison. Tu n'avais d'yeux que pour lui. Je crois que tu es jalouse, ma petite Petty. Jalouse que quelqu'un comme James m'ait préféré à toi. Maintenant, pousse-toi. »
Elle claqua violemment la porte et, avec un petit sourire satisfait, elle murmura : « Et toc. »
Elle enfila rapidement une robe d'été et enfourna sa baguette dans son sac avant de redescendre les escaliers quatre à quatre.
« Où vas-tu, jeune fille ? » demanda la voix de sa mère.
Lily s'arrêta net, en soupirant. Ils se passaient vraiment le mot dans cette famille.
« Je sors. » répondit à nouveau Lily.
« Et depuis quand ne me demandes-tu plus la permission ? » demanda Kathleen d'une voix sèche.
« Depuis que je suis devenue une fille possédée par le démon. » répondit Lily.
Sa mère ne releva pas le sarcasme et dit : « Avec qui ? »
« Seule. »
« Pas question. »
« Je ne te demande pas ton avis. »
« Tu ne sortiras pas de cette maison, pour aller retrouver ce... ce... démon !»
« Et comment comptes-tu m'en empêcher ? »
« Tu es ma fille et-»
« Plus pour longtemps ! »
« Comment ? »
« Dans un an, je serai majeure et j'aurai enfin la paix ! »
« Lily ! » s'offusqua Kathleen.
« Maintenant, laisse-moi passer ! » ordonna Lily en se dirigeant vers la porte.
« Lily » avertit sa mère « si tu franchis cette porte- »
Mais il était trop tard, Lily était déjà dehors.
Elle s'éloigna des quartiers d'habitations et appela le magicobus. Un jeune homme lui ouvrit la porte et lui sourit de toutes ses dents, mais Lily l'ignora en lui demandant de le conduire chez les Potter. Après trente minutes de voyage tumultueux, le conducteur laissa Lily devant une immense maison, tellement imposante que Lily en eut le souffle coupé. Ce n'était pas une maison, c'était un vrai manoir !
L'euphorie du moment, c'était un peu estompé et c'est avec une certaine appréhension que Lily s'approcha de l'énorme portail en fer noir et essaya de l'ouvrir en poussant.
Sans succès.
« Pas comme ça, tape trois coups avec ta baguette. » lui murmura une des gargouilles qui gardaient l'entrée.
« Merci... » balbutia Lily, sans vraiment réfléchir.
Elle sortit sa baguette et tapa trois petits coups sur la grille, qui s'ouvrit comme par magie, non... par magie tout court.
Lily avança d'un pas rapide vers le manoir. Pour être honnête, elle était très intimidée par le cadre. Elle se croyait dans un autre monde, ce qui était, d'un certain point de vue, tout à fait véridique, elle se trouvait dans le monde de la sorcellerie.
Soudain, un petit détail lui sauta aux yeux. Qu'allait-elle faire si c'était Andrew Potter qui la réceptionnait ? Il n'allait sûrement pas lui offrir du thé et des petits gâteaux.
Elle ralentit légèrement l'allure. L'idée qui lui avait parue tellement bonne un peu plus tôt, était tout à coup, un peu moins séduisante.
Timidement, elle frappa à la massive porte de bois.
Et les minutes passèrent...
A moitié déçue et à moitié soulagée, Lily fit demi-tour d'un pas lent, finalement, elle devrait vraiment attendre Poudlard pour pouvoir revoir James. Quelle torture...
La porte s'ouvrit.
Lily se retourna.
James se tenait dans l'embrasure de la porte, son visage s'éclaira lorsqu'il reconnut Lily. Sans un mot, il se jeta sur elle et la serra contre lui de toutes ses forces. La jeune femme était au paradis. Enfin...
Avec fébrilité, leurs bouches se cherchèrent. Lily cherchait en vain un mot pour exprimer les sentiments qu'elle éprouvait à l'instant, mais rien ne pouvait décrire le moment présent.
« Que me vaut la visite d'un ange ? » demanda James en lissant les longues mèches rousses de Lily.
« Un ange ? Non, je ne suis pas une créature céleste, je suis la réincarnation de Satan. »
« Je ne te crois pas ... »
« Oh, mais je peux le prouver. »
Oubliant le fait qu'ils étaient encore devant le manoir, Lily passa lascivement ses mains sans le dos de James et embrassa tendrement sa nuque.
La jeune femme sourit en sentant son amant frémir sous ses baisers et caresses. D'ailleurs, James ne tarda pas à soulever Lily et à l'amener dans sa chambre...
Extase : n.f. du grec extasis signifiant égarement d'esprit : état d'une personne qui se trouve comme transportée hors du monde sensible par l'intensité d'un sentiment mystique.
Voilà, ce que disait le dictionnaire.
Lily n'était vraiment pas d'accord.
L'extase, la béatitude, la félicité qu'elle éprouvait, là allongée tout contre le corps chaud de James, ne pouvait être résumé par de simples mots dans un dictionnaire.
C'était magique. Tout simplement...
« Je t'aime James... » murmura Lily.
Le jeune homme se contenta de sourire et de déposer un léger baiser dans ses cheveux.
Lily laissa son regard vagabonder dans la pièce. Grâce à la décoration, cette chambre semblait moins froide que le reste de la maison. Pourtant, tout le mobilier gardait une certaine austérité.
Une photo attira particulièrement l'attention de Lily, c'était une photographie d'Erin Farrel.
« James ? Pourquoi y a-t-il une telle photo, ici ? » demanda Lily, perplexe.
Le jeune homme serra un peu plus Lily et se mordit la lèvre.
« James ? » répéta la jeune fille légèrement mal à l'aise.
« Lily, je n'ai pas été tout à fait honnête avec toi. » commença James en prenant une profonde inspiration, « En fait, je te cache quelque chose d'important. »
Lily avala difficilement.
« Je suis fiancé, Lily, depuis ma naissance. A la sortie de Poudlard, je vais devoir épouser Erin. » dit rapidement James.
C'est cela... oui... pourquoi pas.
Elle essaya de parler mais sa gorge était nouée.
« Je suis désolé, Lily. » murmura James.
La jeune fille sentit un couteau s'enfoncer profondément dans son cœur.
Instinctivement, elle repoussa James et quitta le lit en se couvrant d'un drap.
« Lily, écoute-moi. Je ne me laisserai pas faire. Mon père ne m'obligera pas. Je te le promets. » assura James en se levant à son tour, « Il n'y a que toi, Lily. Tu sais que je t'aime, n'est-ce-pas ? »
Lily acquiesça.
Il la prit à nouveau dans ses bras.
« Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé avant ? » demanda Lily d'une voix faible.
Fiancé... Promis... Son James, à qui elle avait offert aveuglément son cœur, son corps était destiné à une autre.
« J'avais peur de te perdre... tout simplement. » avoua James.
Lily ne répondit pas. Elle n'allait pas le laisser partir.
Pas question. Personne n'arriverait à les séparer.
Même pas le Seigneur des Ténèbres.
Et techniquement, entre nous, Lily avait raison.
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Imaginez-vous Londres, capitale du raffinement et du thé, et prenez deux jeunes adultes, une jeune femme, rousse, pétillante de vie et un jeune homme, très grand, toujours souriant. Maintenant, placez ces deux amoureux dans un petit appartement d'un quartier assez chic de la ville. Vous y êtes ? Bien ! Car c'est le cadre dans lequel reprend notre histoire...
James Potter sourit à la jeune femme qu'il tenait dans ses bras et l'embrassa doucement.
« Tu m'as manqué. » murmura-t-il.
« Tu m'as vu toute la semaine pourtant. » rétorqua Lily.
« Oui, mais quand nous sommes au travail, les sentiments ne sont pas permis. » récita James.
« Comment va Remus ? » demanda-t-elle sur un ton inquiet.
« Il continue à vivre, mais c'est dur sans Carolin. » soupira-t-il.
James ne comprenait pas son ami, pendant trois ans, Remus et Carolin avaient vécu et vivaient toujours une romance parfaite mais le soir de la remise des diplômes, Remus l'avait quittée. Pourquoi ? Aucun des maraudeurs n'en avait la moindre idée.
« Et Carolin de son côté ? » demanda-t-il.
Lily soupira et dit : « Tu te souviens de Sean Thompson ? Et bien, il n'attendait que la rupture et il a sauté sur Carolin dès qu'il a su qu'elle était à nouveau libre. Elle n'a pas résisté. »
James serra Lily un peu plus contre lui. En tout cas, il en était sûr. Il ne commettrait pas l'erreur de laisser partir Lily. Sans elle, il n'était pas vraiment vivant.
« Et Sirius ? » demanda Lily.
« Il se porte comme un charme. Maintenant qu'il a India, il nage dans le bonheur. Je crois que rien ne pourra lui enlever le sourire de toute sa vie. » répondit James.
Le silence s'installa, Lily se blottissant encore plus dans les bras de son amant.
« Poudlard me semble tellement loin. » soupira Lily avec un sourire nostalgique.
« Cela ne fait que deux ans que nous l'avons quitté pourtant. » déclara James.
Tous avaient terminé leur scolarité brillamment malgré tous les événements qui s'étaient déroulés durant leur septième année. Tout avait commencé le premier septembre lorsque les maraudeurs avaient débarqué chez les Evans pour la ramener à Poudlard. Depuis ce jour-là, Lily avait juré qu'elle ne remettrait jamais les pieds dans la maison familiale où le mariage de sa mère battait déjà de l'aile. Ensuite, il avait fallu cacher à tous que Lily et James entretenaient une relation plus qu'amicale. Heureusement, étant tous deux préfets en chef, ils avaient des chambres individuelles où ils pouvaient se retrouver mais plusieurs fois, ils avaient failli frôler le désastre qu'un maraudeur avait toujours réussi à éviter de justesse. Durant cette année, ils avaient encore dû aider Sirius à conquérir l'impitoyable et terrible Serpentard, India McKinnon.
Leur septième année avait été la plus mouvementée mais sûrement la meilleure.
Leurs diplômes en poche, Sirius, Lily et James avaient commencé l'entraînement pour devenir aurors et les autres avaient chacun pris une orientation différente. Lily s'était installé seule dans un appartement londonien où James passait presque tout son temps à tel point que les voisins commençaient à croire qu'il y habitait.
Pourtant la menace d'un mariage forcé planait toujours sur James, son père ne renonçait encore pas à la ramener dans la voie qu'il avait créée.
Mais ça, James s'en gardait bien d'en parler. Il aimait trop Lily pour lui faire du mal.
« Au fait, ma mère divorce. » dit soudainement Lily.
« Vraiment ? Mais pourquoi ? » s'étonna James.
« Pétunia est enceinte. » dit-elle.
« Je ne vois pas le rapport, entre ça et le divorce. » coupa James en souriant.
« Elle est enceinte de Vernon.» ajouta Lily en souriant elle aussi.
« Quoi ? » s'écria-t-il.
« Ils avaient une liaison depuis un an et ils ont visiblement oublié de prendre des précautions. » expliqua Lily.
« Il n'a pas pu t'avoir alors il s'est rabattu sur ta sœur. Quel porc... » murmura James.
James était tellement perdu dans ses pensées qu'il ne remarqua pas l'air soudain très embarrassé de Lily.
« James, écoute... Comment dire ? Voila, ils ne sont pas les seuls à avoir oublié les précautions... » balbutia une Lily plus que gênée.
« Quoi ? Je la connais ? » demanda James, assez intéressé.
« Je suis enceinte, James. » murmura Lily.
Le jeune homme se figea. Avait-il mal entendu ? Oui, cela devait être ça. Ce n'était pas possible autrement.
« Pardon ? » demanda-t-il d'une voix sourde.
« Je suis enceinte. » déclara-t-elle un peu plus fort, « et c'est toi le père. »
La respiration de James s'arrêta. Lui ? Père ? Impossible, ces deux mots ne pouvaient pas être placés dans la même phrase.
« Tu... tu es enceinte de ... moi ? » répéta James en fixant les grands yeux verts de Lily.
Lentement, elle acquiesça. La respiration se fit saccadée.
Les yeux remplis de larmes, Lily murmura : « Je suis désolée... je ne sais pas comment cela a pu... »
Mais James ne la laissa pas finir sa phrase et la serra contre lui de toutes ses forces. Il n'en revenait pas, il allait avoir un enfant... quelqu'un allait l'appeler Papa.
« Je te promets que je serai le meilleur papa dont il puisse rêver, Lily. » murmura James, « je ne serai jamais comme Andrew. »
Lily commença à rire. James se pencha près de son ventre et dit à voix basse : « Tu verras, tu auras les meilleurs parents du monde. »
Il rencontra à nouveau les yeux verts maintenant heureux de Lily et l'embrassa avec amour.
Ils restèrent ainsi de longues secondes, profitant de la chaleur que l'autre avait à procurer.
Mais James n'en revenait toujours pas. Papa... incroyable.
Soudain, un hibou fit irruption dans la pièce et se posta devant James. Le jeune homme détacha la lettre de la patte du volatile et parcourut rapidement la missive.
« C'est mon père. Je dois aller le voir. » dit James d'une voix froide.
« A bientôt. » murmura simplement Lily.
Bien qu'ils aient chacun dix-neuf ans, qu'ils habitassent pratiquement ensemble, James cachait toujours à son père qu'il voyait Lily.
James embrassa Lily une dernière fois et transplana dans le manoir Potter. Son père l'attendait.
« Andrew. » dit James en hochant la tête.
La relation père/fils ne s'était pas améliorée avec les années, elle avait même presque empirée.
« James, suis-moi. » ordonna Andrew.
Sur ces paroles, il l'emmena dans un des nombreux salons du manoir où attendaient sa mère, un homme plutôt âgé et Erin.
« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda James en craignant le pire en voyant sa fiancée.
« Cette mascarade a assez duré, il est temps que tu prennes tes responsabilités, mon fils. » expliqua Andrew, « Marie-toi ! »
Sa mère acquiesça de la tête mais ne souffla mot. Comme d'habitude.
« Pas question. » coupa James en regardant avec méfiance le mage-saint chargé du mariage.
Les unions sorcières étaient bien différentes de celles des moldus. Les sorciers n'avaient pas de dieux, ils devaient alors jurer leur amour sur leur sang et leur baguette magique. Seul un mage-saint (un sorcier ayant passer de nombreuses années à se recueillir) pouvait célébrer une union pareille. Certains sorciers préféraient alors se marier comme les moldus.
« Mais, tu n'as pas le choix, James. » dit Andrew d'une voix sifflante, « Donne-moi ta baguette. »
« C'est hors de question, Andrew. » s'obstina James.
« Je te répète que tu n'as pas à faire de choix. Soit tu épouses Erin, soit ton amie en payera les conséquences. » déclara Andrew avec un sourire mauvais.
Le cœur de James se glaça et il dit d'une voix tremblante : « Je ne vois pas à qui est faite cette allusion. »
« Tu ne vois pas ? Et Lily Evans, ça ne te dit rien peut-être ? »
Le sang arrêta de couleur dans les veines de James. Résigné, il tendit sa baguette au mage-saint.
Erin lui donna aussi la sienne et le mage commença à réciter plusieurs incantations dans sa barbe, en déposant les deux baguettes dans un liquide opaque. Puis, il tendit une fine faucille à James.
Le jeune homme la prit mais ne pouvait se résoudre à se couper, geste qui trahirait son amour pour Lily. Il ne pouvait pas lui faire une telle chose.
Erin lui lança un regard compatissant.
« James, fais-le ! » ordonna son père.
Non, c'était au-dessus de ses forces.
« Tu préfères peut-être que je m'occupe de cette fille moi-même ? Ce serait dommage qu'il lui arrive quelque chose dans son état. » dit Andrew d'une voix forte.
« Comment ? » s'écria James.
« Ton amie cache mal ses secrets ! Cela fait longtemps que je la surveille, que je vous surveille. Vraiment, je te croyais plus responsable, la laisser tomber enceinte n'était pas très malin. » s'exclama-t-il avec un petit rire.
Erin s'offusqua mais James ne se souciait pas le moins du monde que sa fiancée découvre qu'il voyait une autre fille, non... qu'il aimait une autre fille. Comment un père avait-il pu aller jusqu'à espionner son fils ?
« Coupe-toi James ! C'est un ordre ! » s'exclama Andrew.
Il n'avait pas le choix. Il savait que son père n'hésiterait pas à faire du mal à Lily. A côté de lui, Erin semblait outrée.
Prenant une grande inspiration, il s'entailla la main. Quelques gouttes perlèrent et tombèrent dans le liquide opaque où les baguettes étaient encore immergées.
Il tendit la faucille à Erin qui la prit d'un geste prudent.
« James, Lily est enceinte ? » demanda-t-elle d'une petite voix.
Le jeune homme acquiesça. Il devait le faire.
Erin lui sourit et posa la faucille. James la regarda, interdit. Qu'est-ce qui lui prenait ?
« Miss Farrel, que faites-vous ? » demanda Andrew, agacé.
« Je refuse. Trouvez une autre fille, Mr Potter. Je ne ferai pas ça à un enfant. » répondit-elle sur un ton de défi.
Elle plongea sa main dans le récipient pour prendre sa baguette, puis étreignant James, elle murmura : « Prends soin d'elle. » et elle transplana.
Le silence s'installa puis soudain, Andrew dit d'une voix sèche : « Tu as gagné, James. Mais, sois sûr que tôt ou tard, tu regretteras de ne pas avoir choisi le chemin parfait que j'avais créé pour toi. »
Et il partit en claquant la porte, sa femme sur les talons.
James n'en revenait toujours pas, tout allait trop vite. Il fallait résumer les événements. D'abord, Lily enceinte, son père qui l'espionne, Erin qui refuse de se marier. Tout était encore confus.
Et avant qu'il ne réussisse à dire quoi que ce soit, il aperçut que le mage-saint était sur le point de partir.
Souriant allègrement, il lui demanda de rester encore quelques minutes, puis il transplana chez Lily.
Elle était en train de regarder la télévision un coussin serré contre elle lorsqu'il arriva. Sans un mot, il lui prit la main et transplana à nouveau dans le manoir Potter.
Complètement excité, il l'emmena dans le salon où le mage commençait furieusement à s'impatienter.
« James, mais qu'est-ce que tu fabriques ? » demanda Lily quand James s'arrêta enfin.
« Epouse-moi. » dit-il en souriant.
« Quoi ? » demanda-t-elle le souffle coupé.
« Epouse-moi, maintenant. » déclara James en prenant ses mains.
Lily lui sourit et l'embrassa tendrement en guise de réponse.
Et ils se marièrent. L'avenir semblait leur sourire. Il pouvait enfin s'aimer sans se cacher. Cette fois, c'était officiel.
Un mois plus tard, ils se marièrent de façon moldue en présence de tous leurs amis (qui avaient fait une maladie de n'avoir pas été présents au premier mariage) et avec les fleurs et les clichés que James détestait tant, mais pour Lily, il aurait fait n'importe quoi.
Et par un beau jour de juillet, Harry arriva, changeant la vie de ses parents, de ses oncles et tantes, de son parrain. Aux yeux de James, sa vie prenait la tournure d'un vrai conte de fée.
Ils vécurent heureux mais malheureusement pas assez longtemps pour avoir beaucoup d'enfants.
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- Fin de la sixième et dernière session. -
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Bonne soirée et bonne nuit !
