Chapitre 3 Poudre d'escampette

- Alors, les policiers ne se souvenaient plus de rien?! Incroyable. dit la mère d'Hermione.

- Plus jamais, vous m'entendez, plus jamais vous ne prendrez ma voiture! s'exclama le père d'Hermione avec un faux air de quelqu'un qui est furieux.

Par chance, M. et Mme.Granger n'avaient pas paniqué après avoir entendu l'histoire des jeunes aventuriers. Bien au contraire, ils trouvaient toutes leurs péripéties bien amusantes. Ron se demanda de qui Hermione avait bien pu hériter son épouvantable caractère. Les trois inséparables montèrent à l'étage et allèrent installer Harry dans la chambre d'ami. En déposant sa valise au pied du lit, Harry se souvenut de la bille argentée. Il la sortit immédiatement pour la montrer à Ron et Hermione. La bille miroitait et on entendait encore la petite mélodie qu'elle produisait. Ron, la bouche grande ouverte et une expression d'étonnement total observait le minuscule objet. Hermione ne pouvait en croire ses yeux.

- C'est tout simplement impossible! Dites-moi que je rêve. Est-ce que ça peut vraiment être un Vif d'Argent?

Les trois amis se regardèrent avec stupéfaction. À quoi pouvait bien servir le Vif d'Argent? Sûrement pas à jouer au Quidditch! Ils retournèrent la bille pour l'examiner sous tous ses angles, sans pour autant déceler quoi que ce soit qui pourrait les mener sur une piste.

- Connaissez-vous l'air qu'elle joue? demanda Harry aux deux autres.

Deux signes de têtes négatifs fut tout ce qu'il eut comme réponse. Probablement qu'Hermione essayait déjà de se remémorer tous les livres qu'elle avait lus dans sa vie pour peut-être pouvoir se souvenir miraculeusement d'un d'entre eux qui mentionnait l'existence d'un Vif d'Argent. Du côté de Ron, l'étonnement devait être encore trop intensif pour qu'il réfléchisse à la provenance de l'object ou à son utilité. Alors ils restaient là, à observer la bille aux reflects argentés. Mais ils furent tirés de leurs rêveries par l'arrivée de Fred et Georges dans le cadrage de la porte. Harry dissimula furtivement le Vif dans sa poche de jeans et se tourna vers les jumeaux Weasley.

- Savez-vous qu'elle heure il est? leur demanda Fred sur un ton enjoué.

Harry, Ron et Hermione le regardèrent, intrigués. À quoi pouvait-il bien penser? Fred et Georges attendaient que quelqu'un réponde en frétillant. Mais le silence fut bien long, ce qui sembla faire augmenter l'enthousiasme des deux interlocuteurs. Finalement, ils s'exclamèrent tous les deux d'une voix féérique :

- Le chat est parti!!!

Des sourires malicieux se dessinèrent sur leur visage. Les cinq jeunes se précipitèrent à la cuisine où discutaient tranquillement les parents d'Hermione. En les voyant arriver, le père d'Hermione se leva.

- Alors, est-ce que ta chambre te plaît Harry? dit-il en souriant.

- Oui M.Granger, elle est parfaite pour moi, merci, répondit aussitôt Harry.

- Que comptez-vous faire jeunes garnements? demanda M.Granger en voyant l'air taquin des jumeaux.

- On va juste faire un tour pour aller chercher ce qui manque à Harry, s'enquit Hermione.

- Sans ma voiture j'espère, questionna-t-il sans pour autant que ce soit une question.

Les jumeaux ricanèrent et puis fixèrent Harry avec une lueur dans les yeux. Qu'est-ce qui pouvait bien les faire rire en le regardant ses deux- là? Hermione s'approcha alors d'Harry et lui pointa le foyer d'un geste du menton. Harry l'observa, sans rien comprendre au début. Puis, peu à peu, en détaillant ce qui entourait le foyer, il remarqua un joli bol de style oriental qui semblait contenir une poudre. la poudre de cheminette, bien entendu! Voyant qu'il avait maintenant compris, Fred sautilla vers lui et lui chuchota :

- Tu te souviens de la fois où on est allé chez toi et que.

- Tu parles que je m'en souviens! Duddy chéri en fait encore des cauchemars! s'exclama Harry.

En effet, l'an passé, la famille Weasley était venue chercher Harry par la voie la plus rapide dans le monde des sorciers : la poudre de cheminette. Cependant, les Dursley n'étaient pas tout à fait préparés à cette arrivée pour le moins spectaculaire pour des moldus. De plus, les jumeaux Weasley avaient concocté un mauvais coup, et leur cible était, n'importe qui aurait pu le deviner, Dudley. Suite à la dégustation d'un bonbon, la langue de Dudley s'était soudainement mise à enfler. Les coupables? Il n'y en avait pas, Fred et Georges avaient simplement échappé le bonbon et Dudley l'avait ramassé. et mangé!

- On a contacté le Ministère de la Magie il y a quelques semaines pour qu'on puisse utiliser notre cheminée, et comme la cheminée des Dursley est toujours en fonction. expliqua Hermione.

- Les souris dansent, conclut Harry.

Ils se dirigèrent tous cinq vers le foyer. Hermione pris le bol et céda le passage aux jumeaux.

- À vous l'honneur, dit-elle.

Georges pris une poignée de poudre de cheminette et s'installa dans le foyer qui était un peu petit pour la taille du garçon. Il regarda les autres et d'un seul coup, il jeta la poudre en s'exclamant :

- 4, Privet Drive.

Des flammes vert émeraude montèrent à ses pieds et il disparut en un éclair. Puis, ce fut le tour de Fred, suivi de Ron. Finalement, vint Harry. Il glissa sa main dans le bol et saisit un poing presque plein de poudre. Ses expériences avec la poudre de cheminette ne faisaient pas partie de ses plus beaux souvenirs pour sûr! Il posa son regard sur Hermione qui prenait déjà sa propre poignée de poudre. Après un moment d'hésitation très bref, il s'immisça dans le foyer. Il respira profondément, tout ce qu'il avait à faire était de jeter la poudre en disant clair et fort où il voulait se rendre. Il pensait très ardemment à ce qu'il allait dire. Ne pas bredouiller, ne pas chuchoter. 1, 2, 3.

- 4, Privet Drive.

Les même flammes vert émeraude, un tourbillon. Harry tournoyait au milieu des flammes, il flottait. En une fraction de seconde, il sentit ses jambes se redresser. Ses pieds atterirent les premiers et il chuta dû à la pression du reste de son corps à son arrivée. Il releva la tête et un soupir de soulagement accompagna sa joie; il était bel et bien chez les Dursley. Hermione apparut à peine quelques secondes après lui.

- Dans le placard sous l'escalier, renseigna Harry.

Ron alla ouvrir la porte, mais celle-ci était verrouillée. Fred sortit sa baguette et allait prononcer la formule pour l'ouvrir, mais Ron l'interrompit immédiatement. Les jeunes sorciers ne pouvaient pas faire de magie en dehors de l'école, et Harry avait déjà été averti l'été précédent sa 2e année à Poudlard.

- Pourquoi tu ne me laisses pas ouvrir cette porte? s'indigna Fred.

- Tu voudrais peut-être que le Ministère pense qu'Harry a encore fait de la magie illégalement? s'emporta Ron.

Le plus simple serait bien entendu d'avoir la clef, mais valait mieux oublier cette option, l'oncle Vernon l'avait toujours avec lui. Comment faire alors? Défoncer la porte? Oui, bravo, toute une idée! Les deux frères avaient bien beau chercher, mais sans la magie, l'exploit leur semblait impossible.

- Harry! appela Ron.

Le principal concerné se pointa le bout du nez rapidement avec le sourcil relevé, se donnant un air interrogateur. Ron lui désigna la porte. Ah, comment avait-il pu être aussi distrait?! Évidemment, la porte était verouillée. Il s'approcha donc de Fred et Ron qui, manifestement, se creusaient toujours la tête pour trouver une solution.

- Bon, c'est pas très compliqué quand on sait ce qu'il faut faire, dit Harry. On n'a qu'à décrocher les pentures.

Et en deux temps trois mouvements, le garçon exécuta sa technique bien moldue devant les yeux écarquillés des Weasley impressionnés. La porte s'ouvrit aussitôt laissant libre loisir aux jeunes sorciers de prendre les effets scolaires d'Harry. Georges et Hermione s'ajoutèrent aux autres pour l'opération ramasse-tout. Ron agrippa l'équipement de Quidditch, et Fred et Georges, le chariot et tout ce qu'il contenait. Harry et Hermione montèrent à l'étage pour y prendre les robes de sorcier d'Harry et la cage d'Hedwidge.

Lorsqu'ils redescendirent, ils rejoignirent les trois frères au pied du foyer. Harry observa d'un air incrédule les deux jumeaux essayant de faire entrer le chariot avec eux sous la cheminée. Allait-il pouvoir passer? Et comment feraient-ils pour l'amener avec eux? Le chariot céda finalement sous l'effort des petits taureaux.

- Harry, donne-moi la poudre stp, demanda Georges.

- Quelle poudre? s'étonna Harry.

- La poudre de cheminette, tu sais pour qu'on puisse retourner chez Hermione.

- On en a pas ici, s'inquiéta Harry.

- Pas de problème, j'y avais pensé avant de partir, dit Hermione.

Elle sortit de sa poche un sac de lin attaché par une ficelle. Elle la dénoua et tendit le sac en direction de Fred et Georges. Ils en prirent chacun un peu et disparurent en même temps avec le chariot. Apparemment, on pouvait voyager avec de gros objets également. Ron se dirigeait maintenant vers le foyer lui aussi, mais avant qu'il ne l'atteigne, le claquement de la porte d'entrée les fit sursauter. Des pas lourds, mais précipités venaient vers le salon. Les trois amis se regardèrent, terrorisés. Non, pas les Dursley! Que faisaient-ils toujours ici?! Il fallait agir rapidement. Comme une troupe de soldats bien entrainés, ils se cachèrent derrière les rideaux (hum, judicieuse cachette pensèrent-ils) à l'unisson. Ils ne tarderaient certainement pas à être repérés. L'escuade devrait se trouver un second plan d'action. Le seul qui venait à l'esprit d'Harry pour l'instant était de fuir dès que l'occasion se présenterait.

Les pas arrivèrent finalement dans la pièce et les réfugiés des rideaux ne manquèrent pas de cesser tout mouvement et de retenir leur souffle pour ne pas attirer l'attention. Près du canapé, l'oncle Vernon observait son salon en silence, il avait vu quelque chose bougé dehors, par la fenêtre, il aurait parié sa vie là-dessus.

- Je sais que vous êtes là et je ne me gênerai pas pour appeler la police si vous ne sortez pas de chez moi tout de suite, dit l'oncle Vernon dans un élan de bravoure qui ne lui allait pas du tout.

Harry sortit à peine la tête de derrière le rideau pour apercevoir le visage rouge de colère de son oncle qui regardait partout avec les yeux d'un schizophrène. Rien ni personne ne devait causer du tort à sa maison, oh que non! Il y tenait beaucoup trop. Il allait défendre ses biens, quitte à risquer sa vie pour. Peu importe si la personne qui était dans le salon était dangereuse ou non, il allait tenir tête. Harry se moquait bien de l'air de son oncle. Comme il pouvait être marrant, si on ne considérait pas dans quelle situation les sorciers se trouvaient! On entendit encore la porte. Dudley et Pétunia venaient d'entrer dans la scène eux aussi. Dudley se rangea derrière son père et lui tira un peu sur la manche, il semblait vouloir lui parler. Harry glissa sa tête à l'intérieur de sa cachette. La panique s'empara de lui. Il sentait qu'ils allaient se faire coincer d'un moment à l'autre.

- Euh, papa. dit Dudley.

Son père se retourna, affichant des traits impatients qui s'adoucirent aussitôt qu'il eut posé les yeux sur son fils.

- Oui mon garçon?

- La fenêtre, dit-il en la pointant du doigt.

- Merci Dudley, sourit Vernon, qui que vous soyez, intrus, je sais où vous êtes!

Ça y est, ils étaient cuits. L'homme pensu fit quelques enjambées avant d'atteindre la planque des trois jeunes Griffondors. Harry pouvait entendre clairement sa respiration qui semblait ardue, Merlin seul sait pourquoi. Les trois sorciers attendaient maintenant le moment de leur dévoilement qui ne tarda pas à arriver. L'oncle Vernon tira les rideaux découvrant son neveu et ses deux amis. La tête qu'il faisait. des yeux ronds comme des billes, la mâchoire qui frottait presque sur le tapis et le teint qui tournait étrangement au violet. La fureur lui montait au nez, on ne pouvait le nier.

- Oups. murmura Harry.

Oui, oups! Mais il ne fallait pas s'enraciner là, ou la colère de M. Dursley allait leur éclater en pleine poire. Les trois prirent leurs jambes à leur cou vers l'entrée. Harry poussa son cousin de toutes ses forces pour libérer la voie et réussit, à sa grande surprise, à le faire basculer sur Pétunia comme une boule de quille quand on fait un abat! Il ouvrit la porte et courut le plus vite possible hors de la cour de l'ennemi. Hermione le suivait de près tandis que Ron traînait de la patte à trimbaler l'équipement de Quidditch de l'attrapeur. Bientôt, ils eurent rejoint le coin de la rue, et en se retournant pour voir si on les suivait, ils constatèrent que personne n'était à leur trousse.

- Qu'est-ce.pffff. qu'on va.pfff. bien pouvoir faire? demanda Ron à bout de souffle.

- Réfléchis un peu en reprenant ta respiration! lança Hermione.

- Chose certaine, on ne devrait pas rester plantés ici, mon oncle pourrait venir nous chercher.

- Alors où on va?

- N'importe où, mais on bouge!!! s'exclama Harry en voyant M. Dursley sortir de la maison.