JOUR 5 : Soirée jeux
Personnages : Leonard et Penny
Ce texte a aussi été écrit pour la 155e nuit du FoF sur le thème "Puzzle", c'est ce mot qui m'a débloquée.
Si la Penny de quinze ans avait pu voir la Penny de vingt-cinq, elle ne l'aurait pas cru.
Comment la petite fêtarde qu'elle était à l'époque aurait-elle pu imaginer que dix ans plus tard, elle passerait ses soirées à faire des puzzles ? Et surtout, quelle aimerait ça ?
Cela semblait en effet improbable et pourtant, c'était le cas : Leonard et elle étaient plongés autour de la boîte, farfouillant pour essayer de trouver des pièces correspondantes. Quand l'une avait l'air intéressante, elle rejoignait le reste de la table qui avait été transformée pour l'occasion en hébergeur géant de puzzle. Et le pire dans tout ça ? C'était que c'était elle-même qui en avait été à l'origine. Elle avait offert un puzzle à Leonard sans occasion particulière, juste pour qu'ils passent un peu de temps ensemble.
Au début, elle n'avait pas d'autre objectif que de faire plaisir à Leonard. Mais après une dizaine de minutes, elle se rendait compte qu'elle trouvait elle-même beaucoup de plaisir dans cette activité. Elle qui courait sans cesse appréciait de se voir être forcée de travailler sur sa patience et concentration. Et surtout, elle se prenait au jeu : elle voulait voir le bout de ce défi et découvrir ce qui était caché dans les pièces ! En effet, elle ne s'était pas contentée d'offrir un puzzle à Leonard. Elle avait pris une édition mystère, c'est-à-dire qu'ils n'avaient pas l'image sous leurs yeux pour s'aider. Leur seule indication ? Le thème, « Série télé », qui l'avait convaincu de le prendre pour son geek de petit-ami. Ils avançaient donc dans le vide, ce qui intriguait beaucoup Penny.
Toutefois, au bout de la cinquantième pièce mal placée, la blonde soupira de dépit.
- Tu sais, si tu veux partir, je ne t'en voudrais pas, dit Leonard en remarquant son trouble.
- Hors de question ! répondit-elle. On a commencé ensemble, on finira ensemble. Je suis frustrée mais bien déterminée à voir ce que ça donne. Comme si ce puzzle allait nous mettre K.O !
- Oui, à bas le puzzle ! renchérit le scientifique.
Ainsi revigorés par leurs encouragements mutuels, les deux amoureux se remirent à retourner pièce après pièce, essayant le maximum de combinaisons. Et, après de longues minutes, ce fut Penny qui s'écria :
- C'est Geralt !
- Pardon ? S'étonna Leonard en remontant ses lunettes.
- Là, on dirait le médaillon du sorceleur, tu ne trouves pas ?
Le scientifique s'approcha du coin qu'elle montrait.
- Mais oui, tu as raison ! Ce qui veut dire que ça, ça doit être la queue du démon qu'il combat... et donc là... l'épée... Oh, Penny, tu es géniale !
Tout à son enthousiasme, Leonard l'embrassa, avant de se remettre comme de rien à l'assemblage des pièces. Penny ne tarda pas à l'imiter mais, avant, prit quelques secondes pour regarder l'homme qui partageait sa vie.
Oui, la Penny de quinze ans n'aurait jamais imaginé tomber amoureuse d'un scientifique maigrichon et aimer passer des soirées jeux avec lui.
La Penny de vingt-cinq ans, quant à elle, n'aurait échangé cette vie pour rien au monde.
